Sit-in ouvert des enseignants chercheurs au chômage : Les docteurs chômeurs plébiscitent les solutions durables initiées par le Président Saïed
Le dossier de l’emploi des enseignants chercheurs refait surface sur la scène de l’actualité nationale. En effet, les enseignants chercheurs au chômage ont repris leurs protestations contre leur marginalisation, appelant à des solutions durables en matière d’emploi et leur intégration dans des institutions de recherche.
La Presse — Ce mouvement de protestation avait débuté en 2012 à travers des manifestations, des sit-in et des grèves de la faim, réclamant la régularisation de leur situation par leur intégration dans le marché national du travail. En janvier dernier, le Président de la République a appelé à résoudre la question de l’emploi des docteurs chercheurs et en finir avec les contrats précaires dans les plus brefs délais.
Hier, le mouvement de protestation des enseignants chercheurs a repris, et simultanément une conférence de presse a été tenue par les organisateurs de ce mouvement au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens, des protestataires parmi les enseignants chercheurs en chômage ont entamé un sit-in ouvert devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Tunis.
Contacté par La Presse, le membre du comité d’organisation du mouvement de protestation des enseignants chercheurs en chômage, Mhadheb Boudabbous, a affirmé que le dossier de l’emploi décent des docteurs chercheurs n’a connu aucune percée depuis le début de l’année et ce, malgré l’intervention du Président de la République, Kaïs Saïed, qui a, selon lui, pris le dossier en main suite à une rencontre qu’il a eu en janvier avec des représentants du mouvement de protestation.
Boudabbous a indiqué que le Chef de l’Etat a assuré que des solutions durables seraient trouvées dans les plus brefs délais afin d’intégrer 5 mille docteurs en chômage dans divers postes au sein de structures de recherche dans des universités et autres institutions relevant de différents ministères.
Et d’ajouter : «En février dernier, et suite aux recommandations de la présidence de la République par rapport à la conversion des contrats précaires des enseignants donnant des heures supplémentaires, des vacataires et des contractuels en des postes permanents décents, le ministère a dit, dès lors, s’être engagé dans un processus d’examen de ces formes d’emploi précaires en vue de faire ressortir les réels besoins de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Le ministre a alors évoqué que ce besoin était de 6 mille postes. Cependant et jusqu’à maintenant, nous n’avons vu concrétiser aucune décision dans ce sens, et du côté du ministère on n’a eu que l’information autour de la préparation d’un concours de recrutement classique pour quelque 1600 postes».
Boudabbous a, à cet effet, souligné que ce genre de concours a été depuis des années sujet à des dépassements et défaillances. De même, il a indiqué que ces concours ne sont pas périodiques et parfois il faut attendre cinq ans pour que le ministère n’ouvre un tel concours, ce qui ne répond guère à la réalité du marché de l’emploi des docteurs chercheurs.
Il a, dans cette perspective, souligné une revendication majeure des sit-inneurs relative à l’instauration d’un système totalement transparent et équitable, et ce, en lançant une plateforme transparente où les dossiers des candidats seront traités, selon les normes et barèmes en vigueur, de manière à assurer la totale transparence des décisions, loin de tout dépassement possible.
D’ailleurs, il a indiqué que plusieurs recours ont été formulés quant à des résultats de certains concours et certains recours ont été intentés auprès du Tribunal administratif.
Boudabbous a affirmé que les politiques de marginalisation et la non-périodicité des concours de recrutement, outre l’annulation du poste de maître assistant depuis 2016, ont été les causes majeures de la situation actuelle de chômage des enseignants chercheurs.
Boudabbous, n’a pas manqué de souligner que les enseignants chercheurs, durant des années de militantisme contre une situation alarmante, ont vu certains perdre la vie dont l’un à Tunis suite à une grève de la faim et une chercheuse à Kairouan qui s’est immolée par le feu.
Et de conclure : «Nous considérons que les solutions durables, tel qu’évoqué par le Président de la République, Kaïs Saïed, sont la seule approche pour en finir avec l’emploi précaire et le chômage des enseignants chercheurs. La solution ne peut qu’être politique par excellence puisque la situation actuelle est le résultat d’un cumul de politiques de marginalisation menée sous plusieurs gouvernements ce qui nécessite une volonté politique courageuse et claire pour décider des recrutements avec une approche bien réfléchie, des normes bien déterminées et une transparence totale du processus.
Cela va ouvrir la voie à des solutions durables qui rompent avec toute forme de corruption».