Football féminin – l’équipe de Tunisie éliminée à la CAN : Où voulons-nous aller ?
Un piètre résultat en fin de compte pour un football féminin encore émergent et à court de performance.
La Presse — Pour planter le décor, nous allons revenir à la stratégie mise en place afin que la Tunisie organise dans les meilleures conditions les Jeux méditerranéens de 1967. Le ministre de l’époque voulait que la Tunisie, pays organisateur, soit présente dans toutes les disciplines figurant au programme.
A cette époque, on n’avait pas encore de sections de lutte. Ce sport de combat, on en entendait parler. Pas plus.
Le représentant de la fédération de judo s’est engagé à fournir des judokas, auxquels on enseignera les bases de la lutte libre et de la lutte gréco-romaine.
Le ministre s’est tout de suite opposé et a fait valoir que l’Etat était prêt à engager les moyens pour que ces J M marquent la naissance de ce sport dans le pays. Il prit contact avec l’ambassadeur de Turquie en Tunisie et lui demanda la désignation d’un technicien hautement qualifié pour prendre en charge l’équipe de Tunisie de lutte. Inutile de préciser qu’il avait vu juste. La lutte est de nos jours un sport qui s’est imposé.
Y mettre le prix
Revenons au football féminin. Sommes-nous en train de dépenser des millions pour rien? Avons-nous la politique de nos moyens ? Ce football féminin que voulons- nous en faire?
Des potiches ou une discipline réellement compétitive et où il y aura toujours un moyen de hisser haut les couleurs tunisiennes, grâce à des représentantes soigneusement préparées et jouissant d’une compétition nationale de valeur ?
«Pour un bon nombre de pays que nous avons rencontrés, le football tunisien ne reflète aucunement le niveau intellectuel, culturel et social de la femme tunisienne, qui est reconnue en avance dans bien des domaines», nous-a t-on rapporté à la suite de l’élimination de l’équipe de Tunisie dès le premier tour.
Cela revient à dire que sans entrer dans des polémiques inutiles, nous pouvons faire mieux, beaucoup mieux. Il faudrait tout d’abord le vouloir.
Ensuite, mettre en place un programme d’action qui tienne la route. Enfin, y mettre le prix et non pas procéder par saupoudrage.
Lorsque nous voyons jouer nos sélectionnées, nous ressentons qu’il y a de l’application et surtout de l’enthousiasme.
Des qualités basiques pour toute réussite.
La Fifa est décidée à pousser à fond le football féminin. Des moyens financiers énormes sont alloués pour que les progrès soient rapides et convaincants. La FTF devrait en profiter et faire autant, pour encourager les clubs phares à s’engager pour tirer vers le haut ce football féminin.
Actuellement, il y a sans doute des efforts, mais pas assez pour constituer une base de pyramide, à partir de laquelle on pourra mettre en place cette rampe de lancement, de laquelle personne ne pourra faire marche arrière. La timidité dans ce genre de projets ne paie pas.
Nous suggérons de faire de 2026 l’année du football féminin, en mobilisant les milliers de filles licenciées en sports scolaires. N’oublions jamais, que toutes les disciplines sportives, ont pris leur envol en sports scolaires et universitaires.
Cette masse éduquée, bien encadrée par des enseignants spécialistes, doit bien servir à quelque chose.
Cela pourrait réussir, à la condition de ne pas créer de…commission pour étudier la question, mais de donner des instructions pour que le football féminin figure au sein des cours d’EPS.