La démolition ou le démantèlement d’installations non conformes et l’interdiction de l’occupation illégale des trottoirs sont des sujets d’actualité. Cette campagne «vise à lutter contre l’occupation excessive des trottoirs et à réduire les infractions diverses constatées dans la région», a déclaré une source officielle à la Radio nationale.
La Presse — Le ministère appelle par ailleurs la société civile à soutenir les efforts officiels en matière de sensibilisation et de respect des règles, en collaborant avec les organismes de contrôle régionaux et locaux.
L’opération de reprise en main, il est vrai, a commencé il y a assez longtemps. On avait énergiquement décidé de débarrasser la capitale de ces invraisemblables installations à base de carton, de tonneaux, d’étals amovibles qui se multipliaient et s’étendaient dangereusement autour des marchés municipaux ou hypermarchés.
Les municipalités avaient fort à faire pour lutter contre cette occupation anarchique de l’espace public. Il n’y avait pas que les vendeurs à la sauvette à réprimer. Ces actions visaient aussi à libérer les trottoirs, à faire respecter la réglementation en vigueur, à garantir la sécurité des piétons et bien entendu favoriser le côté esthétique des villes et cités.
La campagne a permis la saisie d’équipements exploités de manière illicite, ainsi que le démantèlement de plusieurs enseignes publicitaires non conformes.
L’aspect social
Il faudrait reconnaître que dans toute cette reprise en main de la situation, personne n’ignore qu’il y a un aspect social à ne jamais perdre de vue. Même ceux qui ont été délestés de leur portefeuille ou soulagé de leur téléphone portable, à la faveur de cette promiscuité malsaine, de ces attroupements, reconnaissent qu’il faudrait trouver des solutions pour ceux qui essaient de gagner leur vie, en offrant des bottes de persil, des légumes et des fruits, des fanfreluches ou autres choses aussi invraisemblables qu’étranges. On trouve de tout… à meilleur marché.
La solution ? On l’a trouvée et on a agi pour éviter d’enfoncer ceux qui sont en pleine détresse. Des espaces protégés et des lieux où ces vendeurs ambulants sont en mesure de travailler et non gêner. Les trottoirs c’est pour circuler, se mettre en sécurité face au flot des voitures, des motards ou des cyclistes.
Et voila qu’en dépit de cette tentative d’organiser, on se retrouve face à des réactions d’incivilité manifeste et d’indiscipline prouvée. Les cafés débordent, les vendeurs ambulants se font de plus en plus pressants, les commerces ne se gênent plus pour transformer les trottoirs, que l’on doit remettre en état d’ailleurs, en zones de stockage.
De nombreuses municipalités, notamment à Tunis et à Sousse, ont lancé des campagnes pour lutter contre l’occupation illégale des trottoirs, pour garantir la libre circulation des piétons et lutter contre l’anarchie qui s’est emparée des centres urbains tout en réaffirmant l’autorité municipale.
· À Tunis, la municipalité a mené une campagne pour libérer les trottoirs dans les arrondissements de Bab Bhar et de la Médina.
· À Sousse, une opération de grande envergure a été menée à Kalaâ Kebira pour lutter contre l’occupation anarchique des trottoirs.
· À Bizerte, la police municipale a frappé fort en procédant à des saisies et à la rédaction de procès-verbaux pour occupation illégale.
· À Tabarka, la municipalité a fixé un délai pour le renouvellement des autorisations d’occupation du trottoir.
Cette initiative ne concerne pas seulement les villes sus-citées. Elle est d’actualité sur tout le territoire de la république. Elle fait partie d’une démarche globale de réorganisation urbaine.
Gêne et plaintes
Il faudrait reconnaître que les riverains de ces lieux, les établissements recevant du public, administrations, banques, assurances, etc., n’ont pas manqué de se plaindre des conditions d’insécurité et surtout l’impossibilité dans laquelle ils se trouvent pour communiquer avec ces envahisseurs.
Mais on pourrait se demander pourquoi il y a des terrasses de café extérieures, des espaces où on sert de la nourriture, des kiosques où glaces et autres services sont tolérés ?
Autorisation préalables
Effectivement, cela fait partie de l’animation des centres urbains, loin de toute indiscipline et d’une insoutenable anarchie. Cette occupation des trottoirs est permise par les autorités locales qui étudient cette possibilité, en tenant compte d’un certain nombre de critères. En premier lieu, la sécurité des piétons. Il n’est pas question d’obliger ces piétons à marcher sur la chaussée, avec tous les dangers que cela représente, pour favoriser la mise en place de tables et de chaises ou tolérer l’édification d’un kiosque par exemple.
Les commerçants doivent de ce fait obtenir des autorisations d’occupation temporaire du domaine public, pour utiliser les trottoirs. Les surfaces pour l’exploitation commerciale et l’installation de terrasses sont ainsi autorisées et tracées de manière visible. Elles répondent à des obligations d’esthétique.
En contrepartie de cette occupation organisée, les commerçants s’acquittent de taxes fixées en fonction des surfaces concédées, en s’engageant à respecter les règles d’hygiène et de sécurité.
C’est un retour à l’ordre et à la discipline que toutes les parties prenantes devraient accepter, faciliter et organiser. Les millions de visiteurs que nous recevons chaque année devraient garder une image reluisante du pays qu’ils ont choisi pour passer leurs vacances.
Mais pas que cela
C’est la raison pour laquelle trottoirs et chaussées, mobilier urbain et éclairage, propreté et salubrité, stationnements en deuxième et même troisième position ou en plein rond, point doivent suivre. Ces trottoirs défoncés ou envahis par les herbes folles, ces chaussées pleines de crevasses et de tranchées, par la faute de ceux qui ont posé une canalisation ou un câble, doivent être réparés et les fautifs sanctionnés.
Les municipalités devraient mettre en place des rondes mobiles qui voient, constatent ce qui se passe dans ces villes et cités et sanctionnent sur-le-champ les contrevenants. Elles doivent procéder d’autorité à la réparation d’une chaussée abandonnée par ces interventions qui n’en finissent jamais et se faire rembourser par les contrevenants. Faire la chasse aux chauffards et à ceux qui confondent une rue, une avenue, un rond-point névralgique, à leur salon privé, etc.
C’est l’impunité qui a précipité cette dégradation urbaine et de nos… mœurs.
La mise à niveau et la reprise en main ne sont jamais sélectives dans ces cas où la contribution de tous serait nécessaire.