Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Gestern — 07. Juli 2025Haupt-Feeds

Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis : Un atelier sur les accords Zlecaf et Comesa

07. Juli 2025 um 18:40

La Ccit organise les 16 et 17 juillet 2025 un atelier pour aider les entreprises tunisiennes à maîtriser les accords commerciaux Zlecaf et Comesa, essentiels pour développer leurs échanges en Afrique.

La Presse —Dans le cadre de la promotion de l’intégration économique régionale et de la valorisation des échanges commerciaux entre la Tunisie et le reste du continent africain, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis (Ccit) organise un atelier de formation dédié aux accords commerciaux Zlecaf (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine) et Comesa (Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe). Cet événement se tiendra les 16 et 17 juillet 2025, de 8h30 à 13h00, au siège de l’École Pratique de Commerce, à Borj Baccouche.

Intitulé «Les Accords Zlecaf et Comesa : Règles d’origine, barrières non tarifaires et nouvelles mesures de libéralisation des échanges commerciaux», cet atelier vise à outiller les entreprises tunisiennes afin qu’elles saisissent pleinement les opportunités offertes par ces accords stratégiques. Au programme, l’analyse des listes de concessions tarifaires des pays membres, l’utilisation efficace de la plateforme « E-Tariff Book », ainsi que la compréhension approfondie de l’initiative de commerce guidé et du principe de réciprocité.

Une formation sur les règles d’origine

La formation inclura également une mise à jour sur les règles d’origine récemment adoptées, un aspect fondamental pour faciliter la circulation des marchandises au sein de ces zones de libre-échange. L’atelier sera animé par Fethi Lassili, Colonel-major des Douanes, expert accrédité par l’Organisation Mondiale des Douanes et représentant la Douane tunisienne. Son expertise permettra d’apporter un éclairage technique et pratique indispensable à la bonne compréhension des enjeux.

Cet atelier s’inscrit dans la continuité des efforts de la Ccit pour renforcer la compétitivité des entreprises tunisiennes à l’échelle africaine et mondiale, en les préparant à exploiter pleinement les avantages des accords commerciaux régionaux. La connaissance des mécanismes commerciaux, des barrières tarifaires et non tarifaires ainsi que des mesures de libéralisation est essentielle pour favoriser la croissance économique et l’ouverture vers de nouveaux marchés.

Pour toute information complémentaire ou pour s’inscrire, les entreprises et professionnels intéressés sont invités à contacter la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis via ses canaux officiels.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Secteur des cuirs et chaussures : Entre héritage et survie

06. Juli 2025 um 18:40

Même en disposant d’un savoir-faire artisanal et industriel et en incarnant l’image de l’excellence, le secteur du cuir et de la chaussure en Tunisie reste aujourd’hui fragilisé par de grandes difficultés qui menacent son avenir. Avec plus de 30.000 emplois directs, plus de 2 milliards de dinars d’exportations annuelles et un tissu d’entreprises autrefois florissant, le secteur lutte pour préserver sa place face à des défis majeurs.

La Presse —«Depuis 2011, nous avons perdu plus de la moitié de nos ateliers et le nombre d’artisans a chuté de façon dramatique », a déclaré, en mars dernier, Wajdi Dhouib, artisan et membre de la Chambre nationale des artisans du cuir et de la chaussure (Cnacc), lors d’une intervention sur les ondes d’une radio privée. « Aujourd’hui, il reste moins de 200 entreprises actives, contre plus de 500 auparavant. C’est un désastre pour l’économie locale et pour nos familles», s’est-il inquiété.

Concurrence déloyale accablante

Parmi les défis, la pire des difficultés reste incontestablement la concurrence déloyale exercée par des produits importés, souvent de qualité inférieure, mais vendus à des prix bien plus bas. À ce propos, Raouia Ben Smaïl, tout juste diplômée en design, affirme: « La friperie, la contrefaçon et la contrebande ont envahi le marché tunisien, mettant à rude épreuve les fabricants locaux».

De son côté, A. Knani, gérant d’une unité de fabrication de chaussures à la médina de Tunis, témoigne : «On voit arriver chaque jour des chaussures d’occasion importées, souvent usées, qui détruisent à la fois notre marché et notre santé. Nous ne pouvons pas rivaliser sur les prix, surtout quand ces produits échappent à toute régulation ou taxation».

Ce phénomène affecte ainsi le marché intérieur, où la consommation de produits tunisiens stagne, voire régresse. Les consommateurs tunisiens sont donc tiraillés entre leur désir de soutenir la production nationale et la tentation de se tourner vers des alternatives moins coûteuses.

À ce sujet, Imed Selmi, client régulier d’un atelier artisanal dans la vieille-ville de Tunis, résume cette ambivalence : «J’achète tunisien parce que je connais la qualité du cuir et la finesse du travail, mais je regrette que les modèles soient parfois un peu dépassés et qu’ils manquent de variété. Il faudrait innover pour séduire davantage de clients, surtout les jeunes».

Une main-d’œuvre en déclin et un déficit de formation

Par ailleurs, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée est un autre obstacle majeur. La filière peine à attirer les jeunes, qui préfèrent s’orienter vers d’autres secteurs ou émigrer à l’étranger. Une formatrice du Centre Sectoriel de Formation Technique et Artisanale en Chaussure (Csftac) déplore : «Les jeunes ne veulent plus faire ce métier, ils le jugent trop dur et peu valorisant».

Ce centre, qui propose des formations en stylisme, modélisme, technique du cuir et maintenance des équipements, tente néanmoins de répondre aux besoins en compétences. Cependant, selon plusieurs acteurs, ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur du problème. Le secteur souffre d’un manque de coordination avec les politiques publiques et d’un déficit d’incitations financières.

Face à ces défis, certains professionnels misent sur la montée en gamme, l’innovation et la promotion du «Made in Tunisia». Une directrice marketing d’une entreprise exportatrice affirme : «Il faut créer des labels tunisiens, garantir la qualité et valoriser notre savoir-faire dans l’export».

Elle souligne également l’importance de s’ouvrir à de nouveaux marchés, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, au-delà des traditionnels partenaires européens comme l’Italie, la France ou l’Allemagne. Cette diversification pourrait réduire la dépendance vis-à-vis d’un marché européen parfois instable.

Par ailleurs, des pistes d’innovation technique émergent, notamment dans le développement de bio-cuirs à partir de matières locales comme l’alfa, ainsi que dans la démarche d’écoconception pour répondre aux attentes environnementales mondiales. Ahmed, ingénieur R&D dans un laboratoire de la région, précise : «Nous explorons des cuirs végétaux et des procédés moins polluants, c’est un levier pour conquérir des segments Premium».

Renforcer la coordination entre l’administration et les professionnels 

Dans ce contexte, le Centre national du cuir et de la chaussure (Cncc), sous la tutelle du ministère de l’Industrie, joue un rôle important en matière de formation, de recherche et d’assistance technique. Néanmoins, pour de nombreux acteurs, les moyens restent limités face à l’ampleur des enjeux.

«Il faut une vraie stratégie nationale avec un soutien fort, notamment en facilitant l’accès au financement pour les PME et en renforçant le contrôle des importations », réclame Wajdi Dhouib.

En mai dernier, lors d’une réunion tenue au siège du ministère du Commerce, le ministre Samir Abid et la Fédération nationale du cuir et de la chaussure ont discuté de la constitution de sous-commissions chargées d’examiner la situation du secteur et de piloter les réformes nécessaires.

Abid a insisté sur la nécessité de renforcer la coordination entre l’administration et les professionnels pour unifier les efforts et améliorer les résultats. Il a souligné que « le secteur du cuir et de la chaussure est un moteur de croissance économique et un levier important pour le développement des exportations». Cette rencontre visait à élaborer une vision constructive en tenant compte des priorités, des moyens disponibles et des évolutions du marché.

Des consommateurs attachés mais exigeants

Malgré les difficultés, une clientèle fidèle et attachée au produit tunisien subsiste. La qualité du cuir, la robustesse des chaussures et l’authenticité du travail artisanal sont des atouts majeurs pour que les consommateurs tunisiens continuent à apprécier la production locale. Samira, une cliente régulière d’un atelier familial dans les souks de la Médina, affirme : «Acheter tunisien, c’est aussi soutenir nos artisans et notre patrimoine». Toutefois, beaucoup soulignent le besoin d’adaptation aux tendances internationales, de renouvellement des modèles et d’une communication plus dynamique.

Le secteur du cuir et de la chaussure en Tunisie est à un tournant. La menace de disparition plane, mais des solutions existent. La modernisation des outils de production, l’innovation produit, la formation adaptée, le renforcement de la réglementation, et la valorisation du «Made in Tunisia» pourraient redonner un souffle à cette filière historique.

Comme le résume Wajdi Dhouib, «nous avons le savoir-faire, le marché et le potentiel humain. Il faut juste que les autorités prennent la mesure du problème et que les professionnels s’unissent pour sauver ce qui fait partie de notre identité».

❌
❌