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Célébration des 50 ans de la disparition d’Oum Kalthoum : « La Voix des femmes » de Zeid Hamdan

06. Juli 2025 um 19:00

L’artiste a imaginé ce concert monumental autour de la langue arabe, comme un trait d’union musical entre passé et présent, fédérant des voix de femmes et d’hommes d’horizons musicaux éclectiques.

La Presse — Oum Kalthoum, surnommée : la « Quatrième Pyramide » ou « l’Astre de l’Orient », objet d’emphase et de dévotion, celle dont le vibrato déflagratoire procurait des «eargasm» à son audience et mettait à genoux les rois et les présidents, continue de chanter dans les échoppes du Caire, les taxis et le cœur de tout le monde arabe.

Elle continue de fasciner encore et ne cesse d’inspirer en agrémentant les répértoires des chanteurs arabes et même occidentaux. Ses chansons sont chantées à tous les registres, reprises en cover ou en mixtapes animant festivals et autres concerts.

Cette année marque le 50e anniversaire de la disparition de la diva qui nous a quittés le 3 février 1975 à 76 ans. Ses funérailles ont été un véritable événement national en Egypte. «Un demi-siècle s’est écoulé depuis que des millions de personnes lui ont dit adieu, mais au cours de ces cinq décennies, aucun chanteur, homme ou femme, n’a imaginé pouvoir s’approcher de sa place ou de son statut», écrit Al Araby Al Jadid le 3 février dernier.

Nombreuses sont les initiatives qui rendent hommage à l’icône éternelle Oum Kalthoum, à travers des expositions, des éditions spéciales ou encore des concerts. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le projet musical «La Voix des femmes» du Libanais Zeid Hamdan : un concert monumental dévoilé en France, le 17 avril dernier au Printemps de Bourges, et programmé le 14 juillet prochain dans le cadre de la 79e édition du Festival d’Avignon.

Figure marquante de la pop arabe, Zeid Hamdan est un musicien et producteur libanais, connu comme le « Pape de l’underground du Moyen-Orient ». En Tunisie, il compte plusieurs ami.e.s de la scène musicale et s’est produit à différentes occasions. La dernière en date étant l’édition de 2024 du festival international de Hammamet, où il était en compagnie de la chanteuse syrienne Lynn Adib (Duo « Bedouin Burger »).

Zeid Hamdan a imaginé ce concert monumental autour de la langue arabe, comme un trait d’union musical entre passé et présent, fédérant des voix de femmes et d’hommes d’horizons musicaux éclectiques, toutes et tous situés à la croisée du monde arabe et occidental.

Parmi elles : la chanteuse française Camélia Jordana, qui revient à l’arabe avec le morceau Win Rak, l’Égyptienne Maryam Saleh, figure de la scène alternative, Natacha Atlas qui fusionne jazz et musiques orientales, ou encore Souad Massi, artiste franco-algérienne aux accents folk. Le concert accueille aussi le musicien, écrivain et comédien égyptien Abdullah Miniawy, et deux rappeurs : Danyl, Franco-Algérien nourri de raï, et Rounhaa, remarqué avec Möbius en 2022.

Revisiter l’œuvre d’Oum Kalthoum, connue pour sa complainte «Enta Omri» («Tu es ma vie»), n’est pas chose facile. Cela relève même du défi, car outre son puissant vibrato, la chanteuse donnait des concerts aux allures de récitals, où une chanson pouvait durer une heure.

«C’est une femme qui répète la mélodie avec groove comme les chanteurs de blues, dans un gimmick (courte formule rythmique ou mélodique, Ndlr) et puis ils l’accrochent et ils le hurlent avec tout leur cœur», a déclaré à l’AFP Hamdan.

Pour s’approprier cet héritage, il dit avoir passé des heures à s’imprégner de ses chansons, à en décortiquer les structures : «Les mélodies sont absolument géniales. C’est là où je vois l’immensité du talent, une fois retirée cette épluchure orchestrale classique arabe avec laquelle les gens ont du mal peut-être», a-t-il souligné.

Afin de mener à bien son ambitieux projet et d’éviter toute trahison de l’œuvre, le producteur libanais s’est entouré d’un spécialiste compatriote: le joueur d’oud Oussama Abdel Fattah, grand connaisseur d’Oum Kalthoum qui participe à la création aux côtés d’un ensemble acoustique (oud, percussions, violon, qanoun). 

A l’annonce de sa création, il a fait la promesse de «ne pas tartiner de musique contemporaine» et que cela va se construire avec les chansons d’Oum Kalthoum auxquelles il a ajouté «ce petit twist contemporain».

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42e édition du festival international de Bizerte du 15 juillet au 19 août 2025 : Des noms attendus et d’autres à découvrir

05. Juli 2025 um 18:30

« Ragouj », Wael Jassar, Al-Shami, Mortadha Ftiti, Balti et la Chorale du Patrimoine Oriental du Canada parmi les soirées annoncées.

La Presse — Le Festival international de Bizerte lève le voile sur les têtes d’affiche de quatre soirées phares, en attendant de dévoiler la programmation complète de sa 42e édition qui se tiendra du 15 juillet au 19 août 2025.

Il est question de «Ragouj», le nouveau spectacle des frères Bouchnak, Abdelhamid et Hamza qui signeront leur grand retour en soirée de clôture du festival, le 19 août, sur la scène de l’amphithéâtre de plein air de Bizerte.

Le jeune chanteur tunisien Mortadha Ftiti, qui avait affiché complet lors de sa précédente participation, reviendra lui aussi pour une deuxième année consécutive.

Parmi les autres grands noms attendus, le public retrouvera le chanteur libanais Wael Jassar, dont la dernière participation au festival remonte à 2022, et découvrira pour la première fois sur la scène bizertine le jeune chanteur syrien Al-Shami.

Le directeur du festival, Lotfi Sfaxi, a, par ailleurs, annoncé sur les ondes de la radio nationale que la programmation comptera entre 18 et 19 spectacles. L’ouverture sera marquée par une création originale du festival, «Rehlet Ajyel» (Périple de générations), un hommage au patrimoine musical de la région de Bizerte, de Khemaïes Tarnane à feu Fayçal Rjiba. Dirigée par Yosri Mokdad, cette production mobilisera près de 70 artistes originaires de Mateur, Ras Jbal, Menzel Abderrahmane et d’autres villes de la région.

Le rappeur tunisien Balti figure également à l’affiche de cette 42e édition, qui comprendra quatre spectacles étrangers, dont deux dans le cadre de la coopération internationale, notamment un concert de jazz et de blues venu du Sénégal.

S’inscrivant dans le partenariat culturel entre la Tunisie et le Canada, la Chorale du Patrimoine Oriental du Canada ouvrira sa tournée estivale à Bizerte le 6 août, avant de se produire au Festival international de Monastir puis aux Nocturnes d’El Jem.

Cette année, l’identité visuelle du festival s’enrichit d’un nouveau symbole fort : un épi de blé doré face à une sirène. Entre terre et mer, mythe et mémoire, ce logo illustre l’âme même de la ville de Bizerte, nourrie par son héritage, sa créativité et son imaginaire collectif.

« Fakarouni » de Asma Ben Aissa à la galerie Selma Feriani : Quand la mémoire s’inscrit dans le fil

04. Juli 2025 um 18:20

Les images des mains tricoteuses de sa maman qui l’ont accompagnée, une photographie familière et affective, sont derrière son intérêt pour le fil et le travail artisanal. Un fil conducteur qui la suivra en grandissant, la menant, au fil du temps, vers d’autres fils provenant de différents types de tissus (toiles de jute, lin, velours, satin…) ou de cordes, qu’elle choisira comme l’on choisit, précieusement, ses couleurs et ses pinceaux, en fonction de leur texture, consistance et nuances de couleurs.

La Presse — La galerie Selma Ben Feriani abrite du 9 juillet au 30 août une exposition personnelle de Asma Ben Aissa, intitulée «Fakarouni». L’artiste célèbre l’intimité du geste et la charge affective profondément enracinée dans des savoir-faire artisanaux, où chaque point devient un acte de mémoire et de résistance.

Dans son nouveau travail du textile, Asma s’inspire des ballades iconiques d’Oum Kalthoum. Ses œuvres tissent ensemble mémoire, chant et transmission de l’héritage. Par la broderie et le fil, elle donne une forme tangible aux récits oraux, aux savoirs intergénérationnels et aux émotions collectives. 

Ce travail, qui est à la croisée de l’artisanat et de l’expérimentation plastique, a émergé à la faveur de rencontres entre l’artiste et des artisanes tunisiennes — les Maalma, détentrices d’un savoir ancestral souvent relégué à l’invisible. Au fil de ces échanges, les mains s’activaient, les fils se nouaient et les souvenirs refaisaient surface, portés parfois par les voix d’Oum Kalthoum en arrière-plan.

«Cette chanson m’accompagne depuis les années 70 », confie l’une d’elles. De ces mots partagés, de ces silences habités, Asma Ben Aïssa tisse une œuvre à la fois intime et suspendue, où la mémoire s’inscrit dans le fil et le geste devient récit. Née en 1992 à Bizerte, Asma Ben Aissa vit et travaille à Tunis.

Artiste émergente mais déjà confirmée, elle a exposé, à différentes occasions  : en groupe, entre autres, à la galerie de la Bibliothèque nationale de Tunis, à Yosr Ben Ammar Gallery à Gammarth, à Elbirou à Sousse, à la galerie «Violon Bleu» à Sidi Bou Saïd, mais aussi en solo. Elle a pris part à des résidences à Marrakech, Londres, et Riyad. 

Sa pratique artistique s’articule autour du paysage — non seulement en tant que sujet visuel ou géographique, mais comme construction esthétique et émotionnelle. Son travail interroge les notions d’habitat, de transmission, ainsi que l’architecture des espaces intérieurs et extérieurs.

Elle explore les transformations sociales et le patrimoine local, à la croisée des environnements bâtis et de l’expérience vécue. Les images des mains tricoteuses de sa maman qui l’ont accompagnée, une photographie familière et affective, sont derrière son intérêt pour le fil et le travail artisanal.

Un fil conducteur qui la suivra en grandissant, la menant, au fil du temps, vers d’autres fils provenant de différents types de tissus (toiles de jute, lin, velours, satin…) ou de cordes, qu’elle choisira comme l’on choisit, précieusement, ses couleurs et ses pinceaux, en fonction de leur texture, consistance et nuances de couleurs.

Elle les manipulera, telle une laborieuse araignée, pour les plier, les étirer, les filer, les inciser (pour y ouvrir des fenêtres sur le monde), y retenir la lumière, les teinter parfois pour apporter sa propre chromatie, les coller, etc…

Elle dit aborder le textile avec un intérêt accordé au mouvement qui va de l’intérieur vers l’extérieur, à ces ouvertures dans le temps pour aller d’un temps subjectif vers des temps autres, pluriels, et au paysage et à sa représentation : un paysage nuancé et multiple où le langage plastique est en perpétuel mouvement.

Des plis, des fibres et des interstices de la matière tissée sans ou avec support, se révèlent à nous, comme dans une chambre noire sous l’effet d’un révélateur, ses tableaux-tissus aux jeux de nuances, de reliefs et de lumières. Asma Ben Aissa fait sien le temps, le met à son service, se soumettant des fois à ses exigences pour sculpter sa matière et le dompte des fois encore, le filant pour ne pas le laisser filer…

Un travail à découvrir!

Le film « Le Pont » de Walid Mattar remporte deux prix à Khouribga-Maroc : Une belle consécration

03. Juli 2025 um 18:30

Une double distinction pour un film qui vient consolider la présence du cinéma tunisien sur la scène africaine et internationale, tout en affirmant Walid Mattar comme l’une des voix cinématographiques les plus marquantes du paysage arabe et africain.

Le film « Le Pont » du réalisateur tunisien Walid Mattar s’est illustré en remportant deux distinctions majeures lors de la cérémonie de clôture de la 25e édition du Festival du cinéma africain de Khouribga, au Maroc — l’un des plus anciens rendez-vous cinématographiques du continent.

Fondé en 1977 par la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc et le Ciné-club de Khouribga, le festival œuvre à promouvoir un cinéma engagé, populaire et ancré dans les réalités sociales africaines. 

En compétition avec 14 autres longs-métrages issus de 12 pays africains, « Le Pont » s’est vu attribuer le Prix Don Quichotte de la Fédération internationale des ciné-clubs (Ficc), saluant l’audace de son propos, la force de son langage cinématographique et l’impact visuel et émotionnel qu’il provoque chez le spectateur.

L’actrice Sarra Hannachi a été primée pour la meilleure interprétation féminine (Prix Amina Rachid), grâce à sa performance habitée d’un personnage féminin complexe, reflet des enjeux sociaux et psychologiques contemporains auxquels la jeunesse africaine est confrontée.

«Le pont» est le deuxième long métrage de fiction de Walid Mattar, un réalisateur issu de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs. Son premier film, « Chirch » (Vent du nord, 2017), salué par la critique, lui avait valu trois prix aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC).

Avec «Le pont», Mattar poursuit dans une veine sociale, tout en optant pour une forme plus accessible et un ton teinté de comédie dramatique. Si « Chirch » mettait en scène la solidarité ouvrière entre deux mondes séparés par la Méditerranée, « Le pont » aborde d’autres réalités tunisiennes : les disparités sociales, le culte de la réussite rapide, la consommation de drogues dures, la corruption, et même l’abattage brutal des chiens errants.

Le film suit un trio improbable : Tita, un rappeur inconnu (interprété par Saif Omrane), Foued, un ami réalisateur (Mohamed Amine Hamzaoui), et Safa, une instagrameuse sarcastique (campée par Sarra Hannachi, magnétique). Réunis autour du tournage amateur d’un clip, ils incarnent à eux trois des figures typiques de la jeunesse tunisienne urbaine. 

À court d’argent, les trois protagonistes se retrouvent sur le tournage d’un clip amateur réalisé pour Tita. Le ton est donné : tout vire rapidement à la dérision. Tita, avec son budget dérisoire, tente de marchander le cachet de Safa, une instagrameuse inflexible engagée pour apparaître dans le clip. Celle-ci arrondit ses fins de mois en animant des lives où elle vend ses bijoux sur Instagram. Foued, quant à lui, s’occupe de la réalisation et de la logistique. Tous trois incarnent avec justesse les stéréotypes de leurs milieux respectifs.

Dès la première scène, l’ambiance décalée du film s’installe, promettant un ton à la fois comique et critique. Tita rêve de tourner sur un yacht, mais finit sur une modeste barque de pêcheur. C’est en pleine mer que le récit bascule : ils découvrent un mystérieux paquet flottant sous leur embarcation… L’histoire prend alors une tournure inattendue.

Cette double distinction du film vient consolider la présence du cinéma tunisien sur la scène africaine et internationale, tout en affirmant Walid Mattar comme l’une des voix cinématographiques les plus marquantes du paysage arabe et africain. 

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