Roumanie : le candidat de l’extrême droite remporte largement le premier tour de la présidentielle
L’eurosceptique d’extrême droite, George Simion, a remporté dimanche 4 mai le premier tour de l’élection présidentielle roumaine. C’est ce que révèlent des résultats quasi définitifs. Et ce, à l’issue d’un scrutin perçu comme un test de la montée du nationalisme à la Donald Trump dans l’Union européenne.
Les bulletins de vote de près de 99,6 % des bureaux de vote ont montré que le maire de Bucarest, Nicusor Dan, 55 ans, arrive en deuxième position avec environ 21 %, derrière Simion et ses 40 %. Ils se retrouveront pour le second tour le 18 mai.
Une victoire de Simion pourrait isoler le pays et éroder l’investissement privé. Mais aussi déstabiliser le flanc oriental de l’OTAN, où la guerre en Ukraine dure depuis trois ans, estiment les observateurs politiques.
En outre, cela élargirait le groupe de dirigeants eurosceptiques de l’UE qui comprend déjà les Premiers ministres hongrois et slovaque. A un moment où l’Europe peine à formuler sa réponse à Trump.
« Ce n’est pas seulement une victoire électorale, c’est une victoire de la dignité roumaine. C’est la victoire de ceux qui n’ont pas perdu espoir, de ceux qui croient encore en la Roumanie, un pays libre, respecté et souverain », a déclaré Simion.
Bénéficiant d’une vague de colère populaire contre les dirigeants traditionnels, Simion, 38 ans, s’oppose à l’aide militaire à l’Ukraine voisine. De même qu’il critique les dirigeants de l’UE et affirme être aligné sur le mouvement « Make America Great Again » du président américain.
« Nous sommes un parti trumpiste qui gouvernera la Roumanie et qui fera de la Roumanie un partenaire fort de l’OTAN et un allié fort des Etats-Unis ». Ainsi affirmait encore Simion aux médias étrangers, peu avant la fermeture des bureaux de vote.
De son côté, Nicusor Dan, un candidat indépendant se présentant sur un programme anti-corruption, a dépassé l’ancien sénateur Crin Antonescu, 65 ans, un candidat centriste soutenu par les trois partis du gouvernement de coalition pro-occidental. « Les yeux rivés sur l’Occident, je crois que c’est sur cela que devrait porter la campagne, sur le maintien de la direction occidentale en Roumanie », a déclaré Dan aux journalistes dimanche soir.
Selon les observateurs, il aura plus de mal à battre Simion au second tour qu’Antonescu, en raison des rivalités entre lui et les partis traditionnels, qui compliquent le changement d’électeurs. De nombreux membres des partis sociaux-démocrates et libéraux au pouvoir partagent davantage les convictions de Simion que celles de Dan, ont-ils ajouté.
Enfin, Victor Ponta, un ancien Premier ministre de gauche qui s’est tourné vers une politique nationaliste conservatrice, pourrait jouer un rôle central après le vote de dimanche. Et ce, après avoir terminé à la quatrième place avec 1,22 million de voix. Il pourrait tirer parti de sa force électorale pour devenir un faiseur de rois dans le paysage politique roumain.
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