Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 01. April 2025Haupt-Feeds

Portrait : Ichraq Matar, une artiste en plein essor

01. April 2025 um 17:25

Sur les planches comme à l’écran, elle fait déjà des vagues, et nombreux sont ceux qui lui prédisent un grand succès

La Presse — Dans le monde du spectacle et des arts vivants, Ichraq Matar se distingue comme une artiste multi-talents, transformant une passion d’enfance en une carrière florissante.  Elle s’est frayé progressivement un chemin dans la sphère culturelle à côté de grands noms qui croient en elle.

Actuellement à l’affiche de la pièce « Au violon » de Fadhel Jaziri, elle y incarne plusieurs personnages avec des couleurs et des costumes très différents et fait preuve de compétences vocales indéniables. Elle est également la star de « Arboun 3 » où elle chante, avec aisance et une voix singulière,  danse  et nous transporte dans son monde de strass et de paillettes. 

Ichraq Matar a grandi dans un milieu qui vénérait les livres. Dès son jeune âge, elle était conteuse. Elle s’amusait à raconter  oralement des histoires qu’elle puisait dans son énorme bibliothèque familiale tout en ayant recours à son imaginaire.  Elle a participé à des compétitions en Tunisie et ailleurs et a fait des passages réguliers à la radio. C’est en chroniqueuse puis animatrice dans deux chaînes radio privées qu’elle a fait ses débuts dans le monde médiatique. En parallèle, son talent pour le théâtre s’est révélé comme une évidence depuis son enfance. Elle a fait partie du club de théâtre au collège puis au lycée pilote où elle a appris les bases de l’expression dramatique. Après avoir décroché son baccalauréat et entamé des études universitaires dans un autre domaine, elle a finalement été rattrapée par la fibre artistique. Elle a donc enchaîné les formations, lui conférant un apprentissage solide.

Par la suite, la jeune star franchit un cap en décrochant un rôle dans la pièce « First Class » du réalisateur syrien Rémi Sarmini. Elle a joué par la suite dans « « Ad libitum, alahawak» de Taoufik Jebali et « Kaligula 2 » de Fadhel Jaziri, conquérant ainsi rapidement le cœur du public.

Son parcours la mène à des collaborations avec Kaouther Ben Hania. Ensemble, elles ont enchaîné des expériences de haut niveau. Elle a joué dans « Love, life and everything in between »,  une série diffusée sur Netflix où elle donne la réplique à Abdelhamid Bouchnak. Elle a également participé à « L’homme qui a vendu sa peau ». Ce film, avec Monica Bellucci à l’affiche, a décroché de nombreux prix à l’échelle internationale et a été même nommé aux Oscars. C’est avec « Les filles d’Olfa » qu’elle a vécu de grands moments de gloire en montant les marches à Cannes à côté des plus grandes stars du cinéma international.  Ce long métrage a reçu le César du meilleur film documentaire en 2024. Il a même été retenu dans la short list des Oscars  dans deux catégories. 

Ichraq Matar a tourné la même année dans « Asfour jenna », un film tuniso-italien signé Mourad Ben Cheikh sorti  fin 2024. Elle a aussi prêté ses traits à Icha, une jeune ouvrière agricole,  pour un court métrage de Selma Hobbi. «Le sentier d’Aïcha» (Thniet Isha) a été primé à la dernière édition des JCC. 

Une belle carrière cinématographique qui ne l’a pourtant pas détournée de sa passion pour la musique. Ne voulant pas se limiter à une seule spécialité, Ichraq Matar a fait partie du chœur de l’Orchestre symphonique tunisien. Elle a d’ailleurs chanté dans les deux versions de « Carmen », en français et en dialecte tunisien. Cet opéra  a été représenté sur les plus grandes scènes tunisiennes dont l’Amphithéâtre d’El Jem et lors de la dernière édition du Festival international de Carthage. Elle chante actuellement au sein de la troupe musicale « Oyoun el kalem ».

En parallèle avec sa carrière artistique, la jeune star a rejoint de nombreuses associations engagées. Elle participe à des évènements avec les textes qu’elle rédige elle-même, en vers ou en prose. Comment arrive-t-elle à s’organiser en ayant plusieurs cordes à son arc ? « J’ai un emploi de temps très chargé », nous répond-elle. « Mais  je peux dire que c’est de la bonne fatigue». La jeune star refuse la catégorisation et souhaite continuer à se démarquer dans plusieurs branches artistiques.« Les activités que je mène se complètent », poursuit-elle. « Le théâtre, le cinéma, la musique, la danse et l’écriture sont tous vecteurs d’émotions. C’est un ensemble indivisible ».

Avec ce parcours prometteur, Ichraq Matar s’impose donc progressivement comme l’une des artistes à suivre de près. Sur les planches comme à l’écran, elle fait déjà  des vagues, et nombreux sont ceux qui lui prédisent un grand succès même au-delà de nos frontières.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Rencontre avec Skander Tej à l’Alliance française de Tunis : Le street art au service de l’écologie

29. März 2025 um 20:10

Avant de découvrir les détails de la vocation de cet artiste polyvalent, l’auditoire a vu défiler sur grand écran les fresques réalisées dans de nombreux gouvernorats. Son idée est de traverser les frontières urbaines des grandes villes pour toucher un public plus large dans des villages reculés.

Le street artiste Skander Tej a été l’invité de  La Fabrique des arts, forum culturel de l’Alliance française de Tunis, pour la soirée du mercredi 26 mars. Cette rencontre modérée par l’universitaire Farouk Bahri a été l’occasion de présenter au public présent  le projet « 24 villages 24 gouvernorats ». 

Plaçant l’environnement au centre de sa pratique artistique, Skander Tej est connu pour ses fresques murales de grande taille. Comme des toiles vivantes en plein air, elles  captivent  l’attention des passants et suscitent un vif intérêt des photographes. Ces œuvres sont ainsi plus qu’un simple décor urbain.

C’est une façon de mettre de la couleur dans les rues et d’attiser la curiosité afin de sensibiliser le public et faire avancer la cause écologique. Avant de découvrir les détails de la vocation de cet artiste polyvalent, l’auditoire a vu défiler sur grand écran les fresques réalisées dans de nombreux gouvernorats. En effet, son idée est de traverser les frontières urbaines des grandes villes pour toucher un public plus large dans des villages reculés. Il vise ainsi à atteindre les 24 gouvernorats tunisiens. On a donc pu découvrir une fresque réalisée dans un arrêt de bus à Tinja, un village bizertin proche du lac Ichkeul.

Cette fresque représente des oiseaux marins afin d’attirer l’attention sur la biodiversité et les retombées du changement climatique. D’autres œuvres montrent les flamants roses de Sidi Hassine Sijoumi dans toute leur splendeur. Skander Tej s’est arrêté à chaque fois pour une lecture plus approfondie des détails de ses fresques. «Les flamants roses font partie de notre identité, même s’ils ne sont pas représentés dans l’artisanat », souligne-t-il. Une école primaire à Siliana porte sur ses murs les gazelles de la réserve, peintes avec un travail minutieux sur les détails, jusqu’au regard des animaux plus véridique que jamais. Une façon originale de placer la nature au cœur de la ville grâce au street art !

Pour la marina de Monastir, l’artiste a opté pour le mérou, l’espadon et  les tortues marines, tous menacés d’extinction. Le port de Kerkenah est ornementé de pieuvres. Une autre fresque géante à Djerba représente des éléments de la nature juxtaposés à une peinture géante en hommage à Am Saïd, fabricant de paniers traditionnels et qui donne des cours gratuits aux apprenants. D’autres fresques sont réalisées à Sawef de Zagouan, à Sirta au Kef, à la zone touristique de Mahdia… En tout, treize gouvernorats avec l’ornementation tunisienne, la faune et la flore toujours au centre de la réflexion. Il a même participé à un projet à Abidjan dans le cadre d’un échange culturel. C’est un tableau aux couleurs de la Tunisie avec des détails locaux.

Comment cette idée de s’intéresser à l’art urbain engagé a-t-elle vu le jour ? Skander Tej est diplômé en design d’intérieur. Après des années passées dans son atelier à faire des projets à la demande de ses clients, il a été tenté par l’idée de découvrir la rue avec la visibilité qu’elle offre et le fait de pouvoir rendre l’art accessible à tous.

Il a commencé donc par une première fresque dans son quartier, puis quelques villages à Monastir. Devant l’appréciation du voisinage, il s’est alors lancé dans sa tournée afin de faire vivre les rues, les bâtiments avec les couleurs. Les murs sont pour lui comme une toile vierge, une source infinie d’inspiration. «J’ai l’impression que les murs m’appellent », déclare-t-il en riant. Quant au financement, ce sont en général des associations engagées dans l’écologie et la défense de la nature qui le soutiennent. D’autres œuvres sont faites sur la demande des municipalités. 

Certaines fresques rentrent dans le cadre de projets plus grandioses comme Djerba Hood. «C’est l’image qui parle», explique Skander Tej. «Les photos sont partagées sur les réseaux sociaux et font passer des messages, des idées et des émotions». L’impact du street art dans la sensibilisation et la prise de conscience est donc indéniable. De plus, il y a une constante demande, vu le côté esthétique. D’ailleurs, le street artiste a raconté qu’il a été sollicité par un directeur d’hôpital à Kairouan pour une œuvre qui servirait à apporter de la sérénité à l’espace.

Un autre aspect de son art, c’est la communication avec les gens qui suivent pas à pas l’avancement du dessin géant et ont hâte de découvrir le résultat final. Il invite alors à ouvrir les espaces éducatifs à ces initiatives qui transforment l’ambiance par le contact visuel avec le public qui n’est pas forcément connaisseur du domaine des beaux-arts.

Skander Tej porte encore des rêves à atteindre. Cependant, il se trouve des fois confronté aux formalités administratives et au manque de fonds. Il invite les municipalités à accorder une part du budget prévu à la décoration  pour le street art. «Il faut de la patience, je souhaite valoriser ces espaces,  leur accorder une nouvelle identité».

Des œuvres emblématiques font aujourd’hui partie intégrante du paysage et parsèment l’univers visuel des plus grandes cités. Des festivals consacrés au street art ont lieu chaque année dans différentes villes du monde entier. Skander Tej lui-même est invité à un projet de grande ampleur à Lyon. Des galeries se sont implantées afin de prôner ce style. Il est peut-être temps d’intégrer cet art dont la popularité ne cesse de croitre dans les initiatives de développement urbain chez nous, en commandant des œuvres publiques et en mettant en place des budgets participatifs pour financer ces projets.

Le percussionniste Mohamed Hatem Hamila à La presse : À la découverte des rythmes 

24. März 2025 um 20:30

Si vous avez assisté à l’un des concerts de l’Orchestre Symphonique Tunisien, vous avez certainement remarqué le percussionniste Mohamed Hatem Hamila. Souvent au cœur des performances musicales, quel que soit le genre du concert, il apporte rythme, texture et dynamisme aux compositions en manipulant différents instruments de percussion tunisiens ou étrangers. Frappés ou secoués, ses outils sont le témoin d’une complexité musicale accrue qui se dévoile à travers son jeu au sein de l’orchestre, ses solos virtuoses et ses improvisations fulgurantes. Mohamed Hatem Hamila aspire à faire évoluer la façon par laquelle on manipule et on voit ces outils rythmiques comme objet de recherche et d’innovation, et non comme un moyen pour donner du tempo. Il nous en dira plus dans cet entretien.

Dans quels genres musicaux peut-on utiliser les instruments de percussion ?

Il existe plusieurs types d’instruments de percussion, chacun ayant sa sonorité unique, et qui jouent un rôle clé dans la création du rythme et de la mélodie. Vous savez, les fouilles ont montré que les premières percussions datent de la Préhistoire puis chaque culture a développé ses propres instruments, tous cruciaux pour la musique et les rituels. On a le bendir, le tbal et la darbouka, mais aussi les castagnettes, les tambourins, les clochettes et plein d’autres outils…Ils sont aujourd’hui utilisés dans une variété de genres. Musique tunisienne, sonorités orientales, jazz, musique symphonique, musique électronique et underground…

D’ailleurs, j’ai moi-même  collaboré avec Ahmed Achour, Mohamed Garfi, Choubaila Rached, Sabeur Rebai, Lotfi Bouchnak.. En parallèle, j’ai aussi joué dans l’Opéra Carmen avec des instruments particuliers pour ajouter des effets dramatiques à la musique orchestrale et à accentuer des moments clés. J’ai accompagné Aytaç Dogan, Tarek El Arabi Tarkane.. Mais, avant ces expériences relativement récentes, j’ai monté un groupe, Sousse Jazz band, et nous avons donné des concerts de 2007 à 2011. Ces influences culturelles et styles très divers vous donnent une idée sur le potentiel expressif des instruments de percussion. 

Vous utilisez les instruments traditionnels connus ainsi que d’autres plus innovants. Comment faites-vous le choix ?

Pour un percussionniste, d’une manière générale, le choix d’un instrument dépend d’abord du style de musique. Les percussions jouent un rôle fondamental dans la structuration des morceaux et leur rythmique. Ils aident à varier les ambiances des notes émouvantes à un son puissant et entraînant, qui fait danser les foules. J’ai essayé d’être polyvalent. Plusieurs instruments sont alors  alternés lors d’un même spectacle, des fois même un seul morceau.

De plus, ça dépend également du niveau de compétence et des préférences personnelles en termes de sonorité et de technique. Je suis aussi violoniste. Je m’y connais aux instruments à cordes. Il y a une sorte de feeling qui fait toute la différence entre jouer et percuter.

Dans quelle mesure la formation académique est-elle importante pour un percussionniste ?

Contrairement à ce que l’on peut croire, ces instruments sont d’une grande complexité technique. Il faut suivre les notes écrites spécialement pour les percussions.La formation académique est importante à côté du talent car les répétitions ne reposent pas uniquement sur l’oralité. Sinon, ça prendrait des mois pour préparer un concert. Nous avons des établissements d’enseignements supérieurs de bon niveau, de véritables pépinières, et il y a des promotions de musiciens excellents diplômés. 

Mais comment les faire connaître après et commercialiser leurs productions artistiques ? Il faut toute une stratégie dans ce sens.

Comment voyez-vous l’importance des instruments de percussion tunisiens dans le paysage musical actuel ?

Dans le monde entier, la musique se reconnaît au rythme. C’est un pont culturel qui relie les gens, l’histoire et la tradition. La percussion est plus qu’un simple rythme.Ces outils créent des ponts entre les différentes sections instrumentales et guident les mouvements musicaux. Ils sont fortement présents dans la musique classique tunisienne, le malouf, la musique soufie, le mezwed… Leur rôle dans la transmission de l’héritage culturel est alors crucial comme ils montrent la richesse de chaque région, englobant divers styles et pratiques. Même le tbal est très différent entre le Grand Tunis, Msaken, Djerba, Kerkena..

L’emplacement stratégique de notre pays fait également que les musiciens tunisiens soient ouverts aux musiques du monde. Les outils de percussion sont inclus dans plusieurs expériences de métissage musical. Ce fruit du mélange culturel permet de créer des passerelles entre les peuples, tout en donnant une nouvelle perception de la musique. 

Est-ce que les instruments de percussion tunisiens sont attirants pour la nouvelle génération ?

Évidemment. On voit le tbal aujourd’hui même avec le rap. Le rythme est le miroir d’une société. C’est inné, on l’a dans la peau. C’est une question d’identité, des fois aussi de nostalgie. 

Aujourd’hui, le domaine des percussions est représenté par une nouvelle génération de musiciens talentueux qui perpétuent l’héritage des légendes du passé et méritent une reconnaissance internationale grâce à leur maîtrise technique et leur créativité. Ils contribuent à maintenir les traditions vivantes et ont su adapter ces outils aux réalités musicales contemporaines, aux goûts et aux attentes du public actuel.​

Peut-on dire qu’il y a un problème de statut, un manque de reconnaissance concernant les musiciens percussionnistes professionnels ?

Dans notre pays, on n’a pas cherché à faire connaître les instrumentistes d’une manière générale. L’attention et les applaudissements  sont centrés autour du chanteur, qui est souvent la «star» du groupe. Les instrumentistes, bien qu’ils soient parfois très connus dans des genres spécifiques, sont souvent moins mis en avant. Or, quand on pense à Carmen par exemple, c’est plus de deux heures de concentration totale. C’est bien de voir que les concerts mettent en vedette récemment des icônes dans le domaine musical comme Hassine Ben Miloud et Bechir Selmi. Nous avons de nombreux autres noms mythiques ayant donné des prestations inoubliables.​ Ce n’est pas donné à tout le monde de jouer, même de reprendre certains morceaux difficiles. Il faut donc présenter les instrumentistes de près comme ils sont au centre d’une industrie culturelle. On doit célébrer en continu leur talent, leur innovation et leur contribution à l’univers de la musique.​

L’article Le percussionniste Mohamed Hatem Hamila à La presse : À la découverte des rythmes  est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

❌
❌