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Gestern — 30. März 2025Haupt-Feeds

Marché publicitaire tunisien : Le secteur espère une embellie 

30. März 2025 um 20:16

Les publicitaires et agences de communication font du mois de Ramadan leurs choux gras. Cependant, pendant des années, cette règle a connu des exceptions suite à la crise   économique, l’instabilité politique de la décennie post-révolution… Après 2011, le marché publicitaire a été frappé de plein fouet à plusieurs reprises, notamment après la crise du Covid. Le retour en force des spots publicitaires télévisés, cette année, marque, selon les professionnels, une certaine reprise du secteur. Rencontré lors de la cérémonie de remise des prix « Pub & Co Awards », Hosni Ghariani, publicitaire, nous donne plus de détails.   

 Au fil des années, cela est devenu une tradition : profitant d’un audimat élevé lors de la diffusion des feuilletons ramadanesques, les annonceurs se bousculent pour occuper l’espace publicitaire, notamment sur les chaînes télévisées.

C’est donc pendant ce mois-ci que le marché publicitaire respire.    

Les chiffres le confirment : selon les données du Syndicat des agences de publicités agréées (Sapa), 50 % des investissements publicitaires concernent la télévision, avec un pic marqué durant le mois de Ramadan. Cependant, derrière cette dynamique apparente se cache un marché tunisien structurellement sous-investi, comme l’a révélé une étude réalisée en 2023 par le Pamt2.  

À seulement 6 dollars par habitant (soit environ un tiers des investissements réalisés au Maroc), la faiblesse des investissements publicitaires a déteint sur un secteur qui fonctionne en deçà de son véritable potentiel. Pourtant, il s’agit bien d’un marché générateur d’emplois, puisqu’il emploie directement plus de 6.000 personnes et indirectement environ 12.000 (employés de prestataires externes). De plus, le secteur de la publicité, connu pour être pluridisciplinaire (il comprend plusieurs métiers allant de la création aux achats d’espace, en passant par le conseil et les relations publiques), est considéré comme un secteur à forte valeur ajoutée, car faisant partie de l’industrie créative.

Une évolution en dents de scie

La bonne nouvelle, c’est que cette année a marqué un retour de l’activité du marché, qui commence à reprendre des couleurs après des années de morosité. Rencontré lors de la cérémonie de remise des prix «Pub & Co Awards», organisée récemment par Express FM, Hosni Ghariani, publicitaire, nous a expliqué que l’activité du secteur a été caractérisée par une évolution en dents de scie au cours de ces dernières années. «Cette instabilité est due, notamment, à la succession d’événements qu’a traversés la Tunisie au cours des 20 dernières années.

Ce qui est positif cette année, c’est qu’on a observé un regain d’intérêt pour les publicités télévisées. C’est de bon augure, car cela dénote d’un retour à la consommation», a-t-il affirmé.  

Il ajoute : « À mon sens, l’investissement publicitaire peut être un indicateur de l’activité économique, car il s’agit du premier poste touché lorsque l’économie entre en crise. La présence des spots publicitaires cette année sur les chaînes télévisées donne de l’espoir aux professionnels du secteur. Un espoir tant attendu, surtout après la crise du Covid ».

La publicité digitale, une tendance qui progresse lentement 

Interrogé sur l’état des lieux de la publicité digitale en Tunisie, Ghariani a précisé que cette tendance, bien qu’en train de faire son chemin, n’est pas encore en phase avec ce qui se passe sur d’autres marchés étrangers, où 70 % du marché publicitaire sont orientés vers le digital.  

« La publicité digitale devrait représenter environ 20 % du budget publicitaire. En Tunisie, c’est encore la publicité offline qui domine le marché. On préfère la publicité télévisée, car le taux d’audience est énorme pendant le mois de Ramadan, avec 7 ou 8 millions de téléspectateurs. D’ailleurs, c’est pour cette raison que les budgets publicitaires pour ce mois sont importants », a-t-il précisé. Malgré une part de marché faible, la publicité digitale est en train de percer, car il s’agit d’un modèle qui a fait ses preuves.

«La publicité digitale repose essentiellement sur le ciblage: on cible directement le public concerné. Cela permet une optimisation du budget. On dépense moins d’argent quand on cible un public bien déterminé. La tendance est certes en train de migrer vers le digital, mais pas avec le même rythme de croissance observé au niveau mondial », a-t-il ajouté.

Ce mois de Ramadan, 90 spots publicitaires ont été diffusés sur les chaînes de télévision tunisiennes. Couvrant plusieurs types de produits, allant de l’agroalimentaire aux produits technologiques, en passant par les produits d’hygiène, ces annonces, qui ont émaillé la grille ramadanesque, font désormais partie intégrante de l’offre audiovisuelle de ce mois-ci, avec un contenu fortement créatif.

Hamadi Tizaoui, Géographe – économiste à La Presse : «L’aménagement du territoire doit contrecarrer la tendance universelle basée sur la concentration des hommes et des activités économiques»

29. März 2025 um 19:50

Entre continuité et difficultés, la gouvernance de l’aménagement du territoire en Tunisie a longtemps été marquée par une instabilité révélatrice d’un manque de cohérence dans la vision de l’Etat, malgré l’importance cruciale de ce domaine. Aujourd’hui, face à des défis émergents, une réflexion sur un nouveau schéma national d’aménagement du territoire est engagée. Le géographe-économiste Hamadi Tizaoui revient, dans une interview accordée à La Presse, sur l’expérience tunisienne en la matière.

Avant d’aborder la nouvelle stratégie d’aménagement du territoire tunisien, il est essentiel de faire le point sur les anciennes politiques et d’en évaluer l’efficacité. Comment évaluez-vous les politiques menées dans ce domaine après l’indépendance?

Tout d’abord, si l’on souhaite remonter dans le temps et retracer l’histoire de l’aménagement du territoire en Tunisie, il convient de rappeler que des travaux en ce sens ont été entrepris avant même l’indépendance. Des travaux de conservation des eaux et des sols (CES) ainsi que des efforts de désenclavement par la construction de routes — encore existantes aujourd’hui, comme la route nationale n°1 ou le grand parcours n°7 reliant Tunis aux frontières algériennes, à Tabarka — ont été mis en œuvre durant la période coloniale. 

Cependant, ces infrastructures ont été construites sans qu’un département dédié à l’aménagement du territoire ne soit en place. La première administration chargée de cette mission a été créée après l’indépendance, au sein du ministère de l’Equipement et de l’Habitat. Le premier département ministériel consacré à l’aménagement du territoire a vu le jour au début des années 1970, sous le nom de Direction de l’Aménagement du Territoire (DAT), dirigée par des compétences tunisiennes reconnues, telles qu’Ahmed Smaoui.

Vers la fin des années 1980, la DAT a fusionné avec le Commissariat général au développement régional (Cgdr) pour former le Commissariat général du développement régional et de l’aménagement du territoire (Cogedrat). Cette initiative prometteuse n’a cependant pas perduré, en raison d’un cloisonnement persistant entre l’aménagement du territoire, la planification et la mise en œuvre des projets. En effet, l’aménagement du territoire repose sur une réflexion et une planification stratégique qui doivent être concrétisées sur le terrain (construction d’autoroutes, d’aéroports, de ports, etc.). 

Or, la séparation entre l’aménagement du territoire et la planification économique a constitué une faiblesse structurelle. Les plans de développement économique et social sont, en effet, élaborés par le ministère de l’Économie et du Plan, tandis que l’aménagement du territoire demeure sous la tutelle du ministère de l’Equipement. Après cette expérience, au début des années 1980, le département a été transformé en Direction générale de l’aménagement du territoire (Dgat), relevant toujours du ministère de l’Equipement. 

Cette direction a piloté le premier Schéma national d’aménagement du territoire (Snat), en 1984, qui a intégré une approche régionale et proposé une division du pays en six grandes régions économiques. Cependant, cette réorganisation n’était pas institutionnelle et a été annulée par la nouvelle division territoriale. 

Ce n’est qu’en 2023 que la Tunisie a institutionnalisé les régions via une loi sur le nouveau découpage territorial, donnant naissance à des régions administratives disposant de prérogatives et de financements propres. Dans les années 1990 et 2000, le ministère de l’Équipement a porté le nom de ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire.

Malheureusement, en 2016, le terme « aménagement du territoire » a été supprimé pour des raisons méconnues. Récemment, l’ancienne ministre de l’Equipement a annoncé en séance plénière à l’ARP la création d’une Agence nationale de l’habitat et de l’aménagement du territoire, qui remplacerait la Dgat. Cette initiative pourrait être bénéfique, car les enjeux de l’aménagement du territoire sont complexes et transversaux, nécessitant une administration bien outillée en ressources humaines et financières.

Vous avez évoqué la gouvernance de l’aménagement du territoire, qui s’est caractérisée depuis l’indépendance par une certaine instabilité. Justement, cette instabilité a-t-elle impacté l’efficacité des politiques dans ce domaine ?

À vrai dire, il y avait un côté positif : celui de la continuité. Il y a toujours eu un département au sein du ministère de l’Equipement, chargé de cette mission. L’essentiel de ce qui a été réalisé en matière d’aménagement territorial, notamment les infrastructures de base, a été porté par le ministère de l’Équipement. Les autres aspects de l’aménagement du territoire en lien avec les villes et l’habitat ont été mis en œuvre par la direction de l’urbanisme et celle de l’habitat, qui relèvent également du ministère de l’Equipement. 

L’expertise accumulée constitue un autre point fort des politiques publiques dans ce domaine. La Tunisie a été parmi les premiers pays du Maghreb à réfléchir et à institutionnaliser l’aménagement du territoire. Cependant, la faiblesse de cette gouvernance a été marquante. Le fait que les directions dépendent d’un ministère de tutelle limite leurs marges de manœuvre pour coordonner ces politiques et ces actions entre plusieurs départements et ministères.

Il existait aussi, dans une certaine mesure, un problème de compétences. En France, par exemple, la personne qui préside cette direction est souvent une personnalité reconnue, proche du Premier ministre et parfois du président de la République. Son influence peut ainsi avoir un impact sur la pertinence des politiques mises en place.

Cela n’empêche pas, qu’avec les moyens disponibles, la Dgat a mené une réflexion approfondie sur l’aménagement du territoire dans le cadre du premier schéma de 1984. Ce schéma a abordé la problématique persistante du déséquilibre entre les régions littorales — plus ouvertes à la mondialisation et dotées d’infrastructures développées — et le reste du pays, resté en marge du processus du développement initié depuis l’indépendance jusqu’aux années 1970. Ces écarts sont devenus préoccupants, notamment après l’expérience des coopératives et le lancement du processus d’industrialisation impulsé par la loi de 1972. Le fossé s’est ainsi creusé entre les régions de l’intérieur et les régions côtières.

Pourquoi est-il important de réfléchir et d’élaborer des politiques d’aménagement du territoire ?

C’est ici que se révèle la pertinence de l’aménagement du territoire, qui est une affaire publique, une affaire d’Etat. Équilibrer le territoire est une prérogative de l’Etat et non la responsabilité du secteur privé. En effet, le territoire est naturellement clivé, les activités économiques ayant tendance à se concentrer selon la hiérarchie et la configuration territoriale du tissu urbain (d’abord dans les grandes villes, puis dans les villes de taille intermédiaire et enfin dans les villages). Le rôle de l’aménagement du territoire est d’atténuer et de contrecarrer cette tendance à la concentration, qui est d’ailleurs universelle.

Ce phénomène ne se limite pas à la Tunisie : partout dans le monde, les individus et les activités économiques tendent à se regrouper dans des lieux et zones spécifiques. Cependant, la mission de l’aménagement du territoire ne consiste pas à imposer une répartition égalitaire — ce qui serait impossible, ne serait-ce qu’en raison des disparités naturelles entre les régions. L’essentiel est de donner à chaque territoire une chance égale de développement. 

Cet objectif ne peut être atteint qu’à travers une planification rigoureuse, couvrant divers domaines tels que les ressources humaines, la ville, l’éducation, la santé, la culture, la mobilité et le désenclavement. Il s’agit d’un effort national qui doit bénéficier à tous les citoyens, où qu’ils soient. Ces efforts doivent toutefois être accompagnés et en même temps par un encouragement à la création d’activités économiques dans les lieux et les régions où elles sont déficitaires. Tout territoire peut être un réceptacle d’activités, en fonction des ressources dont il dispose, et même si elles sont marginales ou absentes on peut les créer. Il n’y a pas de territoires pauvres et de territoires riches ! Tous les territoires peuvent s’enrichir.

Après le premier schéma national, y a-t-il eu d’autres initiatives ?

Deux grandes études ont évalué les politiques d’aménagement du territoire. La Tunisie a pu cumuler une expérience de plus de 50 ans dans ce domaine. Après 2011, l’aménagement du territoire a été relégué au second plan. Il n’est plus une priorité devant les difficultés économiques que le pays a confrontées. 

Il faut tout de même préciser que les actions d’aménagement du territoire nécessitent des moyens financiers étatiques importants. Or, la croissance n’était pas au rendez-vous au cours des 15 dernières années. L’Etat n’avait pas les moyens de gérer l’urgence, et la question de l’aménagement du territoire est devenue secondaire, sans importance, et sans réelle attention de la part des décideurs.

Un Schéma national d’aménagement du territoire (Snat) est programmé pour 10 ans. Le premier schéma, élaboré en 1984, aurait dû être renouvelé en 1994. Cette année-là, une deuxième étude a été lancée par la Dgat, aboutissant à l’élaboration du deuxième Schéma national, dont la première mouture a été soumise à discussion, en 1997. 

L’étude s’est focalisée, entre autres, sur le développement régional et le déséquilibre territorial, mais elle a pris parti, pour encourager un choix métropolitain qui privilégie les grandes villes du littoral Est, en se conformant aux exigences du commanditaire. En effet, elle a élaboré ce qu’on a appelé le choix métropolitain qui devrait préparer la Tunisie à intégrer la mondialisation, via ses villes portuaires les plus dynamiques et les plus ouvertes sur le monde. L’hypothèse était qu’il fallait intégrer la Tunisie à travers ses villes les plus dynamiques et les plus importantes dans la mondialisation via l’industrialisation, le tourisme et les services, tout en sacrifiant quelque peu les régions intérieures. 

D’ailleurs, beaucoup considèrent que cette vision a été l’une des causes ayant conduit à la révolution de 2011, car le territoire national était fracturé et le développement des régions intérieures s’est limité à des améliorations en matière de développement humain (IDH). L’Etat a également fermé les yeux sur la mobilité intérieure, c’est-à-dire les migrations intérieures, laissant aux citoyens le libre choix de s’installer dans les régions les plus dynamiques. Peut-être que la révolution a marqué la faillite de ce modèle métropolitain. Le schéma de 1997 a rencontré de nombreuses oppositions, tant du gouvernement que du parlement et des gouverneurs des régions intérieures.

Sa validation a pris 10 ans. Actuellement, le ministère de l’Equipement, en l’occurrence la Dgat, a lancé une étude pour un troisième Schéma d’aménagement du territoire, qui tombe à point nommé puisqu’il coïncide avec le quatorzième plan de développement économique et sociale, 2025-2030. A notre avis, il est essentiel d’associer la planification économique et sociale à l’aménagement du territoire.

Aujourd’hui, le pays fait face à de nouveaux défis, tels que les changements climatiques et le stress hydrique… Selon vous, quelles sont les priorités de ce nouveau schéma (Snat), compte tenu de ces défis urgents ?

Les priorités doivent être définies au sein même de l’étude, dans la vision, qui constitue la première étape de tout schéma. Cette vision, élaborée conjointement avec tous les départements et ministères concernés, et en intelligence avec les populations, doit identifier les problématiques et les enjeux qui traversent et travaillent le territoire national, en 2025 et dureront, en tendance lourde, jusqu’en 2050.

Nous sommes en situation de dépression économique, confrontés à des difficultés budgétaires inédites, un stress hydrique et à de nombreux défis socio-environnementaux et géopolitiques graves. Nous vivons aussi dans un monde en constante mutation, dont nous subissons directement les conséquences en raison de notre ouverture à l’économie mondiale et de notre intégration dans le commerce international. Le monde d’aujourd’hui est plus incertains et plus dangereux, pour notre pays, qu’il y a 30 ou 40 ans.

L’enjeu est donc de planifier et d’organiser le territoire national tout en prenant en compte ces défis. Il ne s’agit pas simplement de définir des priorités, mais plutôt d’avoir une vision pertinente, cohérente et adaptée. En outre, la Tunisie est un petit pays intégré culturellement où les distances ne sont pas un facteur majeur de fragmentation territoriale. 

Il est aujourd’hui impératif de parler de développement intégral : il faut mobiliser l’ensemble du territoire et toute la population, quelle que soit sa localisation (intérieure ou côtière), afin de saisir toutes les opportunités de développement, tout en tenant compte des défis écologiques, économiques, de la sécheresse et du changement climatique.

D’ailleurs, même en renouant avec la croissance, il sera crucial d’apprendre à gérer nos ressources naturelles et humaines avec économie afin d’éviter le gaspillage des ressources. Il est également urgent de résoudre définitivement le problème du déséquilibre régional. Les régions en retard de développement ne doivent pas être perçues comme un fardeau, mais comme un potentiel économique. Elles représentent un marché de 4 millions de Tunisiens, à la fois consommateurs et producteurs. Enfin, il faut veiller à ne pas vider ces territoires, au risque de créer un désert démographique sur nos frontières Ouest. Un processus de développement mal conçu pourrait accentuer l’exode vers les grandes villes, aggravant ainsi les déséquilibres territoriaux. 

Est-ce que le nouveau découpage territorial aura un impact sur le nouveau Schéma ?

Pas du tout. Tout d’abord, il faut rappeler que nous sommes dans un petit pays, où les découpages administratifs n’ont pas un impact significatif, car les distances restent relativement courtes. Par exemple, la distance entre Tunis et le point le plus éloigné à l’Ouest est d’environ 200 km. Si le pays était correctement équipé en infrastructures routières et ferroviaires, cette problématique ne se poserait même pas.

De plus, il ne faut pas oublier que les nerfs des territoires ce sont les villes et leur répartition, c’est-à-dire ce qu’on appelle, dans notre jargon, l’armature urbaine.  Elle constitue la base sur laquelle repose l’aménagement du territoire et c’est, en même temps, un facteur d’inertie. Aujourd’hui, on ne peut pas changer les grandes agglomérations qui se sont constituées sur les dernière soixante années : Grand Tunis, Grand Sousse, Grand Sfax… De plus, nous bénéficions d’un avantage historique, car toutes les régions de Tunisie sont couvertes par des villes. Certes, leur densité est plus faible dans certaines régions telles que le Centre-Ouest, mais il y a depuis toujours une diffusion du fait urbain, concentré sur le littoral Est, mais aussi présent à l’intérieur du pays. 

Certaines villes connaissent aujourd’hui une croissance significative, à l’instar de Béja (dont la population atteindra bientôt 100.000 habitants), Gafsa-El Ksar (120.000 habitants), Gabès (plus de 100.000 habitants), l’Ile de Djerba…. Pour dire l’avantage de l’existence d’une trame urbaine qui couvre tout le pays. Cette trame urbaine est utilisée pour interconnecter les villes entre elles a fortiori le territoire, les équiper, créer les conditions de la création des activités économiques, etc.  Malheureusement, ce travail de maillage et de réseautage urbain n’a pas été correctement effectué… Il nécessite du renforcement et de la planification de long terme. Les aménageurs et les géographes accordent beaucoup plus d’importance à cette question, celle de la ville, parce qu’ils sont convaincus que le nerf de l’aménagement ce sont les villes et les armatures urbaines qui nécessitent un travail important pour les corriger. 

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Lancement de la campagne touristique sur les marchés européens « Vivez l’instant T, vivez l’instant Tunisie » : La Tunisie joue la carte de l’authenticité 

27. März 2025 um 20:30

Alors que la saison touristique estivale pointe le bout de son nez, la Tunisie sort l’artillerie lourde : une campagne publicitaire inédite ciblant 16 pays européens sera déployée en 14 langues. Après six ans d’absence, ce retour en force de la destination tunisienne intervient dans un contexte de concurrence accrue et d’évolution des attentes des touristes européens.

Le lancement officiel de la campagne touristique sur les marchés européens «Vivez l’instant T, vivez l’instant Tunisie» a eu lieu mardi au Palais « Kobbet Ennhas » à La Manouba, un choix qui traduit, selon le ministre du Tourisme, la volonté de miser sur « l’authenticité » et « le retour à l’essentiel ». 

L’événement s’est déroulé en présence du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Soufiane Tekaya, du directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (Ontt), Helmi Hassine, d’ambassadeurs européens ainsi que de professionnels du secteur. 

Lors de la cérémonie, l’auditoire a pu découvrir un film publicitaire de deux minutes mettant en avant des paysages et sites emblématiques de la Tunisie, illustrant la diversité de son offre touristique. « Le monde change et, avec lui, les attentes des voyageurs. Nous assistons à une quête de sens, d’authenticité et d’un retour à l’essentiel. La Tunisie répond à ce besoin croissant en offrant une expérience unique où tradition et modernité coexistent », a souligné le ministre.

Une attractivité accrue

Avec cette nouvelle campagne, la Tunisie renoue avec la promotion sur le marché européen après six ans d’absence, due principalement à la crise sanitaire du Covid-19. « Nous lançons une campagne ambitieuse portant un message fort : la Tunisie s’affirme plus que jamais comme une destination incontournable sur la scène touristique européenne et mondiale », a déclaré le ministre. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de relance du tourisme tunisien, axée sur la diversification de l’offre, l’innovation digitale, la modernisation des infrastructures et une communication ciblée.

Selon le ministre, ces efforts commencent déjà à porter leurs fruits : avec plus de 10 millions de visiteurs enregistrés en 2024, la destination confirme sa résilience. «Toutefois, nous devons aller plus loin. La concurrence est intense, et les destinations rivales investissent massivement dans des stratégies de promotion innovantes. Il est donc essentiel que la Tunisie reprenne la parole avec un message puissant et distinctif », a-t-il ajouté. Affichant la devise « Vivez l’instant T, vivez l’instant Tunisie», cette campagne invite à une expérience immersive et authentique. Le slogan, soigneusement choisi, vise à résonner avec les visiteurs européens, dont l’attrait pour la Tunisie demeure fort. 

En 2024, les entrées de touristes européens ont enregistré une progression remarquable : plus d’un million de Français, 300 mille de Britanniques et 326 mille de Polonais ont choisi la Tunisie pour leurs vacances. «Ce succès atteste de l’attractivité de notre destination. Mais dans un marché où la concurrence est plus vive que jamais, il est temps que la Tunisie s’exprime avec audace et émotion. […] Cette campagne rompt avec les codes traditionnels de la promotion touristique en mettant l’accent sur l’authenticité plutôt que sur l’artifice, sur l’instant vécu plutôt que sur la mise en scène», a souligné Helmi Hassine, directeur général de l’Ontt. Conçue par l’Office du tourisme, en collaboration avec la société EDG, cette campagne, adaptée aux nouvelles habitudes des consommateurs européens, mise sur le digital.

Objectif : atteindre 11 millions de visiteurs en 2025

Présente sur les réseaux sociaux, les applications médias du quotidien et les plateformes en ligne à travers des vidéos, mais aussi dans l’espace public via des affiches digitales, cette campagne vise à stimuler l’imaginaire des touristes européens. 

Elle met en avant les activités, les paysages, l’accueil et la simplicité qui caractérisent le pays.

Rien qu’en France, la machine est déjà en marche avec 300 affiches déployées dans les stations de métro de la région parisienne.

Parallèlement, d’autres campagnes, notamment axées sur la propreté et le soutien aux activités culturelles, seront lancées en avril dans les régions touristiques. Le ministre a déclaré aux médias qu’une attention particulière sera accordée aux régions de Tozeur, Tabarka et Djerba afin d’accroître leur capacité d’hébergement et d’y dynamiser le trafic aérien.

Des mesures conjoncturelles visant à renforcer les dessertes entre la Tunisie et plusieurs pays européens seront prises en collaboration avec la compagnie aérienne nationale ainsi qu’avec d’autres transporteurs intéressés par la destination.

Selon le ministre, l’année 2025 a démarré sous de bons auspices et les chiffres sont en hausse.

L’objectif du ministère est d’atteindre 11 millions de visiteurs d’ici la fin de l’année.

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Laurent Maltese, directeur du développement à EDG (European Digital Group) à La Presse : « L’offre de cette destination est quasi-inexistante ailleurs »

27. März 2025 um 20:20

Loin de se limiter aux plages et aux hôtels-clubs, la nouvelle campagne lancée par l’Office national du tourisme tunisien met en avant la diversité des expériences offertes par le pays, du désert au golf, en passant par la thalassothérapie et l’artisanat. Avec une stratégie ciblée sur les réseaux sociaux et une approche adaptée aux spécificités de chaque marché européen, la Tunisie entend séduire une clientèle en quête d’authenticité et de nouveauté. Rencontré en marge de la cérémonie de lancement de la nouvelle campagne touristique tunisienne, Laurent Maltese, directeur du développement à la société EDG, partenaire de l’office, nous donne de plus amples détails.

Quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle campagne «Vivez l’instant T, Vivez l’instant Tunisie» ?

La campagne vise d’abord à montrer la pluralité de l’offre touristique de la Tunisie en termes d’hébergement et de destination, car il n’y a pas que la mer. Il y a aussi le désert, la thalassothérapie, le sport, l’artisanat, ainsi que des monuments historiques à découvrir. C’est toute cette richesse que nous souhaitons mettre en avant et exposer aux principaux marchés européens, notamment la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, les pays scandinaves et les pays d’Europe de l’Est. 

La campagne est également marquée par une présence renforcée sur les réseaux sociaux et Internet… 

Notre parti pris a été de nous appuyer avant tout sur la puissance des réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram et TikTok. Nous y communiquons massivement dans chaque pays afin de promouvoir la destination et d’offrir un aperçu des expériences et des voyages que l’on peut vivre en Tunisie : culture, sport et bien d’autres univers. Nous segmentons les audiences en fonction de leurs centres d’intérêt et de l’offre que nous souhaitons mettre en avant.

Tout a été pensé de manière précise. Comment décririez-vous ce travail ? 

C’est un travail considérable réalisé en étroite collaboration avec les équipes de l’Ontt, notamment ses 16 représentants dans différents pays européens. 

Nous avons travaillé main dans la main avec chacune de ces représentations afin de personnaliser nos communications et de sélectionner avec précision les visuels et l’univers les plus adaptés aux attentes de chaque marché. Par exemple en Allemagne, il nous a été fortement recommandé de mettre en avant le golf, un levier d’attraction majeur pour les touristes allemands. Nous avons donc collaboré avec chaque représentant pour définir les thématiques propres à chaque marché et ainsi adapter notre communication en conséquence, en diversifiant les approches et en traduisant nos contenus pour chaque pays.

Cette campagne revient après six ans d’absence. A-t-on opté pour une stratégie agressive afin de concurrencer d’autres destinations de la région ?  

On n’a pas voulu faire de campagnes agressives. Au contraire, on s’inscrit déjà dans le temps parce que cette campagne va évoluer sur les trois prochaines années. Il nous semblait essentiel de revenir aux fondamentaux de la Tunisie. Beaucoup associent encore le pays aux hôtels-clubs et aux plages, mais la Tunisie ne se résume pas à cette image.

C’est précisément ce que nous voulons mettre en avant durant cette première année de campagne. Bien sûr, dans les années à venir, nous explorerons d’autres moyens de promouvoir cette magnifique destination, mais sans être très agressif parce que finalement l’offre qu’on a en Tunisie est quasiment inexistante dans d’autres pays. Aucun autre pays ne peut offrir, à seulement deux heures et demie des principales capitales européennes, une telle diversité de paysages et d’expériences, du Nord au Sud. 

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Ils ont dit

27. März 2025 um 20:10

Anne Guéguen, Ambassadrice
de France en Tunisie

« La Tunisie est une des destinations touristiques préférées des Français. D’après les chiffres concernant les destinations des vacances d’hiver, la Tunisie a été la troisième destination des Français après l’Espagne. Le nombre de touristes français ne cesse de croître en Tunisie. On a dépassé le million de visiteurs français l’année dernière. On espère bien que le chiffre va continuer de croître. L’objectif serait d’arriver à 2 millions de touristes d’ici la prochaine décennie 2030. En tout cas, je félicite le ministère du Tourisme tunisien pour cette belle campagne “Vivez l’instant T, l’instant Tunisie”. C’est très bien trouvé ».

 

Dorra Miled, présidente
de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie

« Nous sommes très satisfaits du fait que, comme nous l’avons demandé depuis quelque temps, le digital a une grande part aujourd’hui dans cette campagne, que ce soit une campagne proche des visiteurs et des voyageurs européens ou une campagne qui prend beaucoup en compte l’intelligence artificielle et des enquêtes d’opinion sur les tendances des marchés. Et nous espérons que cela donnera un coup d’accélérateur à la croissance de l’activité et au positionnement de la destination sur ces marchés ».

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Plateformisation de l’économie en Tunisie : Des débuts prometteurs

24. März 2025 um 20:20

Avec une jeunesse connectée, une infrastructure numérique en progrès et des politiques favorables, la Tunisie offre un terreau propice à l’essor de l’économie des plateformes. Pourtant, des obstacles majeurs persistent : paiements mobiles limités, cadre réglementaire flou et informalité du travail. Entre opportunités et défis, ce modèle économique cherche encore sa voie. 

Loin d’être un phénomène passager, la plateformisation de l’économie s’impose comme un modèle commercial pertinent, exploitant les technologies numériques pour faciliter la mise en relation entre le consommateur (la demande) et le producteur ou le prestataire de services (l’offre). L’essor de nombreuses plateformes telles que « Netflix », « Airbnb », « Uber » ou « Amazon » a révolutionné des secteurs économiques entiers, exerçant un effet d’entraînement sur l’activité elle-même, dont le volume et la taille croissent à mesure que le réseau d’utilisateurs s’étend. 

Bien que son impact varie à travers le monde — l’écart entre les pays en développement et les pays riches reste considérable —, l’économie des plateformes présente de nombreux avantages, notamment économiques. Toutefois, ses inconvénients doivent être surveillés de près. Il convient tout d’abord de rappeler que l’économie des plateformes diffère du modèle commercial traditionnel, basé sur une chaîne de valeur linéaire. Dans ce modèle, les plateformes ne participent pas directement à la production mais servent de facilitatrices d’interactions. 

Ces interactions ont un effet de levier sur l’activité des producteurs, leur permettant d’accéder à de nouveaux consommateurs et, plus largement, à de nouveaux marchés, à moindre coût et avec une rapidité accrue. Avec une diversité croissante, à travers les plateformes de e-commerce, de services, de travail ou encore de réseaux sociaux, l’économie des plateformes touche désormais tous les secteurs d’activité. Cela est considéré comme un atout, car plusieurs études ont mis en avant son rôle d’accélérateur d’innovation dans les économies émergentes et sa contribution à la création d’une valeur économique et sociale durable.

Ces plateformes numériques peuvent, en effet, accroître la productivité des entreprises et favoriser leur formalisation. Cependant, ce nouveau modèle comporte aussi son lot d’inconvénients. La protection des données personnelles, véritable carburant de ce modèle commercial, figure parmi les principales préoccupations. Par ailleurs, l’économie des plateformes affecte directement les entreprises traditionnelles et peut, dans certains cas, entraîner des pertes d’emplois, notamment parmi les populations vulnérables travaillant dans l’économie informelle locale. En matière d’emploi, si l’économie des plateformes offre des opportunités de travail flexible souvent appréciées, elle pose aussi des défis. La précarité liée aux contrats courts, en particulier sur les plateformes de travail « gig », soulève des problèmes de revenus, de conditions de travail, de statut et d’accès à la protection sociale.

Un environnement favorable 

En Tunisie, bien que l’économie des plateformes ait fait son apparition il y a quelques années, elle n’a réellement pris de l’ampleur qu’après la crise du Covid-19. L’explosion des commandes sur les plateformes de e-commerce, le développement du télétravail et la digitalisation de certains services publics, comme la distribution des allocations familiales, ont encouragé l’expansion de ce modèle. Un capital-confiance s’est progressivement constitué autour de ces plateformes, favorisant leur développement et la multiplication des initiatives locales. Toutefois, cette économie reste encore à un stade naissant en Tunisie. 

Une étude récente mandatée par la GIZ, portant sur la plateformisation de l’économie tunisienne, révèle que la plupart des entreprises adoptant ce modèle cherchent encore un business model viable. Si de nombreuses plateformes locales opèrent à l’échelle nationale, seules quelques-unes disposent de filiales à l’étranger. En raison de l’absence de données officielles sur les entreprises de l’économie des plateformes en Tunisie, l’étude s’est basée sur les données de « Smart Capital Tunisie » comme indicateur. Les estimations portent sur environ 250 entreprises tunisiennes, réparties entre sites de commerce électronique, plateformes de services, plateformes de travail numérique dans les secteurs de la mobilité ou des technologies, places de marché, etc., dont environ 25 % sont des startup.

Le modèle B2B domine l’économie des plateformes en Tunisie, avec une part de marché de 47 %, suivi du B2B2C (20 %). Cette prépondérance du B2B s’explique par la profondeur limitée du marché B2C et les systèmes de paiement restreints, limitant ainsi les opportunités de monétisation des transactions B2B2C. Le rapport souligne que tous les secteurs ont connu une montée en puissance de cette économie, bien que le degré d’adoption varie. Globalement, l’économie des plateformes numériques présente un potentiel considérable pour la Tunisie, grâce à sa capacité à générer des opportunités d’emploi, à améliorer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement, à autonomiser les micro-entrepreneurs et à optimiser les opérations de livraison du dernier kilomètre, contribuant ainsi au développement socio-économique. 

Cependant, plusieurs défis subsistent, notamment une infrastructure inadaptée, en particulier pour les paiements mobiles et la logistique, ainsi que l’absence de réglementation sur le travail informel dans cette économie. 

Pour tirer pleinement parti de cette opportunité, l’étude recommande un dialogue concerté entre les différents acteurs, afin d’élaborer et de mettre en œuvre de bonnes pratiques visant à améliorer les conditions de travail des travailleurs des plateformes, notamment ceux exerçant des emplois manuels.

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