Mes Humeurs : Le printemps, bonjour les hirondelles
L’époque n’invite pas à l’optimisme, peu d’humains échappent à l’atmosphère anxiogène qui envahit notre maison commune ; les événements s’enchaînent à un rythme effréné, sans que personne ne retienne l’entièreté de ce qui s’annonce. En somme, il y a deux types d’humains qui cheminent parallèlement : les pessimistes qui annoncent à longueur de journées et de soirées les nouvelles qui nous angoissent et les optimistes qui bandent les yeux dès qu’ils aperçoivent que le monde ou une de ses parties ne va pas comme ils le souhaitent. Ces derniers chantent sans s’arrêter, comme le faisait Charles Trenet : bonjour les hirondelles…Dans le ciel par-dessus le toit y a de la joie…
Avouons, que les premiers sont légion et leur nombre dépasse de loin les autres, ils ont de la matière à fournir, il ne se passe pas un jour sans catastrophe, les nouvelles douloureuses affluent de toutes parts ; un coup d’œil sur les journaux nous enfonce de plus en plus dans la sinistrose. Gaza, la Syrie, l’Irak, le Liban… les hommes en proie à des guerres confessionnelles ou à des exterminations ethniques en Afrique ; l’Europe est sur le pied de guerre, la fumée de la guerre entre Serbes et Croates ne semble pas entièrement éteinte, les pays nordiques s’apprêtent à s’armer contre la supposée ou réelle invasion russe. L’Union européenne organise réunion sur réunion, ses responsables n’ont que des mots de défense et de guerre en bouche : s’armer, se réarmer, le coût de la guerre… pour se défendre et assurer la paix, la souveraineté et la sécurité en Europe. Cette guerre qui semble imminente ( à la lumière de ce qui se dit et se prépare pour l’affronter) est considérée hors du cadre du droit par les hauts décideurs, autrement dit elle représente la montée des extrêmes (de la violence), détruit tout sur son passage. Sommes-nous devant ce cas d’espèce?
Une autre catastrophe nourrit la réalité (et l’imagination) : le désastre écologique, les changements climatiques. Que nous montrent les images (télé, journaux, et autres sites d’information) : des incendies fréquents, des tsunamis, fonte des glaciers, inondations récurrentes. Notre planète se détruit, jour après jour. On ne s’en sortira pas, estiment tous les spécialistes.
Qu’en pensent les optimistes et les m’en foutistes ? Ils forment une société (plus ou moins tranquille, plus ou moins à l’écart des considérations angoissantes), une partie d’entre eux se penche sur les divertissements, fait l’éloge de la vie belle et chante la joie, d’autres investissent les lieux de culture et de loisirs. Pour eux, tout est bon pour remonter (et revigorer) l’esprit, ils se satisfont des réponses, des interrogations et des solutions que les auteurs (de toutes les disciplines) leur présentent. Il faut dire que de tout temps et à toutes les époques, ça a été ainsi.
Ps. Le mois de Ramadan prend fin, les programmes des soirées en ville, d’après-feuilleton télé, ont été bien chargés, une quantité impressionnante de spectacles à gros et à petits budgets ont été montés à Tunis et dans les régions. Les publics ont eu leur dose de représentations, sous toutes leurs formes (chants, théâtre, variétés, etc). Saluons au passage l’introduction de l’art lyrique (Alia Sellami) et du jazz ( Malek Lakhoua) au programme du Festival de la Médina.