L’élevage à la croisée des chemins : défis et pistes vers une autosuffisance durable
Le secteur de l’élevage est confronté à plusieurs défis majeurs, notamment la dépendance aux importations. Celle-ci fragilise la sécurité alimentaire, car elle expose le pays aux fluctuations des marchés internationaux et menace sa capacité à garantir une alimentation stable pour sa population.
Un autre élément crucial est la compétitivité limitée du secteur. Les lacunes organisationnelles entravent la compétitivité. Ce qui nécessite une refonte structurelle pour passer d’une gestion traditionnelle à une approche plus dynamique. C’est ce qui ressort de l’événement organisé par l’UTAP ce mercredi 12 février à son siège.
Pour relever ces défis, il est essentiel de repenser la structure organisationnelle du secteur. L’objectif principal était d’optimiser la chaîne de valeur des produits animaux en mettant l’accent sur l’amélioration génétique. Cela inclut notamment la promotion des races tunisiennes pour améliorer leur productivité face aux défis environnementaux actuels.
En outre, pour optimiser les ressources fourragères, il est crucial d’utiliser efficacement les fourrages adaptés au climat tunisien afin de réduire les coûts et renforcer la résilience face au changement climatique. Une gestion sanitaire efficace est également nécessaire pour assurer une production durable dans le secteur.
Le panel intitulé « Optimiser la chaîne de valeur des produits animaux » a pour objectif de stimuler la productivité, améliorer la compétitivité et garantir la durabilité dans le secteur de l’élevage en Tunisie.
Faycel Ben Jeddi, enseignant à l’Institut national agronomique de Tunisie, a souligné l’importance des ressources fourragères locales (autochtones) pour renforcer leur résilience face au changement climatique. Il a insisté sur le fait que parmi plus de 2000 espèces potentiellement consommables par les animaux en Tunisie – dont plus de 600 sont considérées comme stratégiques – certaines méritent d’être valorisées afin d’améliorer leur capacité à résister aux conditions environnementales actuelles.
De son côté, Moez Ben Zaghdan, président de l’UTAP depuis octobre 2024, a mis en avant l’importance de la rentabilité économique pour assurer la durabilité dans le secteur. Il a souligné que la recherche scientifique joue un rôle crucial dans l’amélioration génétique des races locales tunisiennes et a un impact direct sur leur productivité agricole.
Moez Ben Zaghdan souhaite que les problèmes concrets rencontrés par les agriculteurs soient traités directement grâce à cette collaboration scientifique tout en soutenant matériellement et logistiquement les chercheurs impliqués.
Cependant, Bechir Mestiri, agriculteur, exprime son inquiétude quant aux difficultés persistantes rencontrées par les agriculteurs malgré ces initiatives prometteuses.
Il déplore que plusieurs discussions n’aient pas donné d’avancées concrètes ni de retours significatifs sur leurs données collectées auprès des éleveurs locaux ; cela reflète, selon lui, un décalage parmi ceux qui cherchent à innover techniquement ou administrativement mais restent bloqués dans leurs méthodes traditionnelles sans progrès notable observables depuis quelques années maintenant.
La situation préoccupante concernant certains éleveurs professionnels reste cruciale, puisque bien qu’ils soient peu nombreux – environ soixante -, ils représentent un maillon essentiel du système économique local mais sont souvent confrontés eux aussi à divers obstacles administratifs empêchant toute production efficiente par comparaison à ce qui se fait à l’échelle internationale.
Ces difficultés mettent clairement en lumière le besoin urgent non seulement administratif mais aussi opérationnel visant à mieux soutenir nos agriculteurs locaux tout autant qu’à favoriser durablement leur développement économique national.
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