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Programme de Mise à Niveau de l’Industrie : 30 ans de succès et un nouvel élan

05. Juli 2025 um 17:20

À l’occasion de son 30e anniversaire, le Programme de mise à niveau de l’industrie tunisienne amorce une nouvelle phase tournée vers l’innovation, la durabilité et la compétitivité. Une vision renouvelée, portée par le ministère de l’Industrie, qui mise sur l’industrie 4.0, la transition verte et l’intégration régionale pour affronter les défis du futur.

La Presse — Dans la foulée de ses 30 ans, le Programme de mise à niveau (PMN) de l’industrie tunisienne trace une nouvelle trajectoire axée sur l’innovation et la durabilité. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie lors de la célébration de l’anniversaire dudit programme. 

La manifestation, tenue en présence de la ministre Fatma Thabet Chiboub et du président de l’Utica, Samir Majoul, a été l’occasion de présenter les résultats économiques obtenus jusque-là grâce au programme, mais aussi d’afficher sa nouvelle orientation, qui consiste à poursuivre les efforts tout en plaçant les défis émergents au centre des priorités.

Dans son allocution d’ouverture, Chiboub a souligné que la tenue de cette manifestation traduit la volonté de la Tunisie d’aller de l’avant dans ce processus de modernisation et d’intégration de l’innovation, ainsi que sa conviction quant à l’importance de l’industrie en tant que levier majeur de son économie. Elle a ajouté que la mise à niveau continue de l’industrie tunisienne lui a permis de devenir une locomotive à l’échelle nationale, régionale et internationale, grâce à l’amélioration constante de sa compétitivité sur les marchés extérieurs.

Pour une montée en compétitivité 

Évoquant le contexte industriel dans lequel le PMN a vu le jour en 1995, Chiboub a rappelé qu’à l’époque, le tissu industriel tunisien était précaire : il comptait quelque 2.000 entreprises disposant de peu de moyens et générant un faible volume d’exportations, ne dépassant pas les 4 milliards de dinars. La contribution de l’industrie au PIB était alors de 15 %.

Elle a ajouté que, grâce aux efforts déployés durant ces 30 dernières années, ainsi qu’à la complémentarité entre l’État et les entreprises, le secteur industriel occupe aujourd’hui une place importante dans l’économie tunisienne (20 % du PIB), avec plus de 5.000 entreprises, dont 1.700 totalement exportatrices, et un volume d’exportations ayant atteint 50 milliards de dinars en 2024. 

Affichant un taux de croissance annuel de 7 %, le secteur n’a pas fléchi au cours des deux dernières décennies et a permis la création de plus de 550 mille emplois directs en 2024.

« Le programme a constitué un cadre stratégique pour le développement des entreprises industrielles tunisiennes, le renouvellement de leurs capacités, ainsi que l’ancrage d’une culture de la qualité, de l’innovation et de la gouvernance. Ces transformations leur ont permis de monter en compétitivité, d’intégrer les chaînes de valeur mondiales et d’assurer la pérennité de leurs systèmes de production », a-t-elle indiqué.

Selon la ministre, le Programme de mise à niveau a mobilisé plus de 14 milliards de dinars au profit de 5.000 projets, notamment pour la modernisation des équipements et l’intégration des nouvelles technologies, des systèmes de qualité et de gouvernance. Des projets qui, en somme, ont contribué à la métamorphose du tissu industriel tunisien.

Dans ce programme, la part du lion a été attribuée aux industries électroniques, mécaniques et du textile-habillement, qui ont capté plus de 60 % des investissements. Il a également favorisé l’émergence de zones industrielles dans toutes les régions du pays, lesquelles ont attiré plus de 40 % des financements.

« Ce programme a été financé par les entreprises industrielles elles-mêmes grâce au mécanisme d’ajustement, consistant en une contribution de 1 % de la valeur de leur chiffre d’affaires. C’est un programme qui incarne, depuis sa création en 1995, le principe de compter-sur-soi », a-t-elle expliqué.

Un savoir-faire et une expertise acquise 

L’impact de ce programme se ressent aussi sur le climat des affaires, qui a connu une amélioration grâce au développement des infrastructures liées à la qualité. Selon les données disponibles, 800 entreprises tunisiennes ont obtenu des certificats de conformité et ont bénéficié d’un appui pour intégrer les chaînes de valeur internationales.

Ce programme, affirme la ministre, a incité les entreprises à s’engager dans la spécialisation et l’exportation, notamment dans les secteurs de conseil, de l’ingénierie et du diagnostic industriel. Il s’agit d’un savoir-faire qui s’exporte désormais vers les pays africains.

Dans ce contexte, Chiboub a renouvelé l’engagement du ministère à accompagner les entreprises vers un avenir industriel prospère. Elle n’a pas manqué de souligner le rôle des banques dans ce processus de modernisation, en facilitant l’accès aux financements adéquats et en mobilisant les ressources nécessaires.

« La célébration du 30e anniversaire du programme de mise à niveau de l’industrie tunisienne ne représente pas uniquement une occasion pour revenir sur les succès réalisés mais c’est principalement une occasion pour se tourner vers l’avenir avec une nouvelle vision. Une vision qui se base sur la confiance en la capacité de notre pays et de nos jeunes mais aussi sur notre engagement à poursuivre le processus de construction et d’édification, tout en étant en phase avec les grandes orientations nationales annoncées par le Président de la République et consistant à construire une Tunisie industrielle grâce à la compétence et l’expertise de ses enfants », a affirmé la ministre. 

Pour ce qui est des nouveaux défis qui mettent aujourd’hui à l’épreuve la compétitivité de l’industrie tunisienne, Chiboub a affirmé que dans un esprit de travail collectif, ces efforts de modernisation vont être maintenus tout en adhérant à des processus de numérisation, de verdissement de l’énergie et d’inscription à l’économie circulaire. Cette nouvelle orientation vise, selon ses dires, à préserver le positionnement de l’économie tunisienne à l’échelle internationale et à renforcer la capacité du pays à soutenir l’investissement et la création d’emplois hautement qualifiés. 

Elle a, par ailleurs, appelé tous les acteurs de l’écosystème économique et social, à leur tête les instituts de recherche, d’innovation ainsi que le secteur privé à jouer leur rôle dans ce processus pour que la Tunisie soit une terre d’excellence et d’innovation et un modèle de développement industriel durable. 

Stimuler la croissance 

Après avoir présenté les résultats positifs du PMN, le président de l’Utica, Samir Majoul, a mis l’accent sur les défis auxquels l’industrie tunisienne est confrontée. Selon ses propos, elle fait face à de nombreuses contraintes, notamment la montée des coûts, la pression concurrentielle, le dumping, les barrières tarifaires et non tarifaires instaurées par les économies libérales, les défis logistiques, l’accès au financement, la lourdeur réglementaire, la transformation numérique et l’impératif écologique.

« En 2025, de nouveaux défis s’imposent : la transition numérique, l’intelligence artificielle, la digitalisation des chaînes de valeur, mais aussi la transition énergétique, la montée des exigences environnementales et tout ce qui est lié au changement climatique. Ces transformations ne sont pas des menaces, mais des opportunités de repositionnement stratégique, à condition de disposer des bons outils d’accompagnement.

C’est pourquoi nous appelons, à l’occasion de cette célébration symbolique, à la mise en place d’une nouvelle génération 2.0 du programme de mise à niveau plus ciblée, plus flexible, plus réactive, avec une gouvernance transparente, des indicateurs d’impact et une évaluation régulière », a-t-il fait remarquer.

Il a ajouté que cette nouvelle génération devrait être centrée sur l’industrie 4.0 et la digitalisation, tout en intégrant les priorités de l’économie bleue, de l’économie verte, de la transition d’un modèle économique linéaire vers une économie circulaire, ainsi que le renforcement de la résilience des PME, la conquête de nouveaux marchés et, surtout, l’intégration de la jeunesse, des startups et des régions dans cette dynamique renouvelée.

Samir Majoul a également exprimé le vœu de voir la loi de finances 2026 et un plan de relance économique baliser la voie vers une entreprise tunisienne du futur : ouverte, responsable, performante et solidement ancrée sur la scène internationale.

« Pour cela, nous avons besoin d’un cadre réglementaire souple et incitatif, d’un climat des affaires stable, attractif et compétitif, d’une politique industrielle cohérente, alignée sur les défis du 21e siècle, ainsi que d’une continuité dans les politiques de soutien à l’investissement et à la compétitivité, avec une fiscalité de croissance », a-t-il souligné.

Gestern — 04. Juli 2025Haupt-Feeds

Le marché de l’emploi à l’épreuve de l’IA : Comment transformer une menace en une opportunité ?

04. Juli 2025 um 17:40

Souvent perçue comme une menace pour l’emploi, l’IA pourrait pourtant représenter une aubaine, si la Tunisie parvenait à valoriser ses atouts dans ce domaine.

La Presse — L’irruption de l’IA sur le marché du travail ne sera pas sans conséquences. Dans les pays industrialisés, elle gagne du terrain, empiétant surtout sur les industries de pointe. Son impact socioéconomique interpelle : entre accroissement de la performance économique et montée d’un chômage de masse, il est difficile de trancher. 

Un dilemme qui a d’ailleurs été mis sur la table lors d’une rencontre organisée hier dans le cadre des Petits déjeuners de l’économie — une initiative portée par le projet Savoir Eco, financé par l’Union européenne et mise en œuvre par « Expertise France », en collaboration avec le Programme d’appui aux médias en Tunisie (Pamt2). 

Le débat, tenu sous le thème « Réforme du marché du travail en Tunisie : quel équilibre entre protection sociale et performance économique à l’ère du numérique ? », a réuni des représentants des médias, des experts et des entrepreneurs. Il a permis d’aborder plusieurs thématiques, dont l’impact de l’intelligence artificielle sur le marché de l’emploi tunisien.

Intervenant sur le sujet, Amine Chouaieb, vice-président de la Chambre des jeunes dirigeants (CJD), a mis en évidence deux idées principales : d’un côté, la nécessité de réfléchir à l’avenir de l’emploi à l’ère de l’IA, et de l’autre, le potentiel de la Tunisie à se positionner sur cette nouvelle chaîne de valeur.

Citant Elon Musk, qui a un jour affirmé que les pays et les entreprises devront envisager la mise en place d’un revenu universel en réponse au chômage de masse provoqué par l’IA, Chouaieb a appelé à une réflexion sur l’avenir du marché de l’emploi. Un tsunami qui, selon lui, n’épargnera probablement pas la Tunisie.

« L’IA va aussi impacter les gens qui ne sont pas diplômés, parce qu’il y a des emplois moins qualifiés. Les employés les plus impactés seront ceux dont la tâche est à très faible valeur ajoutée et donc automatisable. Aujourd’hui, il est clair que l’IA va avoir un impact sur cette catégorie d’employés, notamment sur les métiers du call center, juridique simple, ceux de la comptabilité, et autres.

On le voit déjà aujourd’hui dans nos entreprises, cette transformation commence à prendre forme : il n’y a plus de compte rendu, les emails sont automatisés … On commence à le voir », a-t-il souligné dans une déclaration accordée à La Presse.

La formation des ingénieurs, statisticiens et mathématiciens, un atout pour la Tunisie  

Mais, comme toute destruction créatrice, l’IA va permettre aussi l’émergence de nouveaux métiers. Dans ce sens, le jeune entrepreneur a évoqué la notion d’« employé amélioré » : un employé conscient des limites de l’IA, mais qui l’utilise pour exceller là où elle échoue. L’IA peut également entraîner un autre aspect positif : la création de plus en plus de métiers à forte valeur ajoutée qui vont être, par contre, sous tension.

« L’IA aura un impact positif sur ceux qui se préparent à cette transformation. La Tunisie, qui forme un grand nombre d’ingénieurs, peut miser sur les métiers à très forte valeur ajoutée, comme les statistiques ou les mathématiques. Elle doit s’y préparer, tant sur le plan énergétique que numérique, avec des data centers et des investissements massifs », a-t-il ajouté. Chouaieb a également souligné que la Tunisie peut devenir un playground pour développer des compétences, des algorithmes et des connaissances exportables à l’international.

Il cite d’ailleurs le dernier classement africain, dans lequel la Tunisie se positionne à la 2e place en matière d’IA sur le continent, comme un indicateur de ce potentiel. 

« On a vu émerger des start-up IA. La Tunisie, grâce aux ingénieurs qu’elle forme et aux talents qu’elle fait émerger, peut rayonner dans ce domaine. Mais pour cela, il faut d’abord construire notre propre data, la préparer, créer une souveraineté sur nos informations afin de la valoriser nous-mêmes et ne pas dépendre des IA étrangères », a-t-il affirmé.

Il a ajouté que face à la course effrénée à l’IA que se livrent la Chine, l’Europe et les États-Unis, la Tunisie doit savoir se positionner sur cette chaîne de valeur, non pas uniquement en matière de capacité de calcul, mais aussi en matière d’organisation et de valorisation de données. D’après lui, les Tunisiens peuvent également se distinguer sur des métiers où aujourd’hui il y a un désert technologique et sur lesquels ils peuvent être très compétitifs. 

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Promotion de la culture financière dans le monde arabe : Un facteur de résilience et de paix sociale

03. Juli 2025 um 17:50

« La culture financière doit être inculquée aux jeunes générations, au même titre que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, pour que nos sociétés soient plus résilientes et capables de planifier l’avenir », souligne le gouverneur de la BCT, Fethi Zouhair Nouri. 

La Presse — Promouvoir la culture financière dans les sociétés arabes a été le thème débattu hier à Tunis, à l’occasion de la 4e édition de la Conférence arabe sur l’épargne et l’éducation financière. Coorganisée par l’Observatoire de l’Inclusion Financière (OIF), la GIZ et « Mena Money », cette manifestation à vocation financière a réuni des experts et banquiers venus des quatre coins du monde arabe pour discuter des moyens de renforcer la culture financière dans ces pays. 

Ouvrant la conférence, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fethi Zouhair Nouri, a affirmé que l’éducation financière est devenue un pilier du développement économique et social. Elle n’est plus un luxe intellectuel, mais bien une condition essentielle à la justice sociale et à la stabilité économique, a-t-il insisté.

Il a ajouté, dans le même sillage, que l’enjeu aujourd’hui n’est plus simplement d’encourager la possession de comptes bancaires, mais de parvenir à éduquer le citoyen à la planification financière, à l’épargne, ainsi qu’à l’investissement responsable.

« Nous vivons dans un monde où les transformations économiques s’accélèrent, qu’il s’agisse de l’inflation, de l’endettement, de la numérisation ou des crises bancaires. Dans ce contexte, la conscience financière est devenue l’un des piliers de la paix sociale. Les expériences internationales, notamment en Occident, ont montré que les richesses ne se créent pas uniquement à partir des ressources, mais aussi grâce à l’approche adoptée pour leur gestion », a-t-il déclaré.

Langue du siècle, l’éducation financière est devenue un impératif, a martelé Nouri, précisant que toute personne incapable de la maîtriser risque de devenir une victime plutôt qu’un acteur. « La culture financière doit être inculquée aux jeunes générations, au même titre que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, pour que nos sociétés soient plus résilientes et capables de planifier l’avenir », a-t-il affirmé.  

Il a toutefois regretté que, dans plusieurs pays arabes et pays en développement, les écarts en matière de culture financière et de compréhension des principes fondamentaux de la finance demeurent importants. Il a ajouté que plusieurs études ont révélé des indicateurs alarmants qui menacent la stabilité financière et sociale, tels que la faible propension à l’épargne et à la planification (dès le plus jeune âge), le faible taux de bancarisation, le recours croissant à des circuits informels pour la gestion de l’argent, et l’absence de notions relatives à l’intérêt bancaire ou à la gestion des risques.

Un pari à gagner 

« L’argent est un outil, mais sans conscience financière, il devient un fardeau. Notre rôle est de permettre au citoyen arabe non seulement d’accéder au financement, mais aussi d’acquérir la capacité de comprendre, choisir et participer. L’éducation financière n’est pas une matière théorique, c’est une expérience vécue au quotidien ». 

Et de poursuivre « Un citoyen conscient financièrement protège sa famille des crises ; l’épargnant contribue au renforcement de l’économie nationale ; la femme instruite financièrement devient un acteur clé du développement ; et le jeune qui maîtrise les outils numériques et l’intelligence artificielle devient un créateur d’opportunités plutôt qu’un demandeur d’emploi ». 

Selon lui, la transformation digitale que connaît actuellement la société offre à la fois des opportunités et des défis. Si les services financiers numériques et l’intelligence artificielle peuvent être des leviers d’inclusion financière et de confiance envers les systèmes financiers, des enjeux majeurs demeurent, il s’agit principalement de la protection des données, la réduction du fossé numérique, et l’accès équitable aux services financiers.

Enfin, le gouverneur de la BCT a appelé à simplifier l’accès aux services financiers, soutenir le financement des petits projets, développer des produits financiers adaptés au contexte tunisien, et à intégrer l’éducation financière dans les programmes scolaires afin qu’elle devienne un comportement social et non une simple idée.

De son côté, Ibrahim Khalil Ibrahim, directeur exécutif de « Mena Money », a souligné que la culture financière sous-tend les enjeux économiques et sociaux des pays. Il a rappelé que les sociétés arabes sont encore loin d’intégrer pleinement cette culture, qui est liée à la fois à la consommation, l’épargne, l’investissement et l’assurance.

« Les banques centrales appellent à renforcer la culture financière car elle constitue un bouclier contre les crises. La culture financière, c’est la sécurité financière », a-t-il conclu.

Tourisme intérieur : Les agences de voyages s’adaptent aux besoins du marché

03. Juli 2025 um 17:40

Avec une part croissante du marché intérieur dans l’ensemble de l’activité du secteur, les voyagistes ajustent leurs tirs sur les exigences du consommateur tunisien.

La Presse — Souvent, les crises entraînent des changements durables qui peuvent affecter une activité donnée. Ces mutations représentent, généralement, une forme d’adaptation à une nouvelle donne, un nouveau comportement qui s’impose face aux bouleversements. Et c’est ainsi que le tourisme tunisien a, au fil des années, fait preuve d’une remarquable résilience.

En misant progressivement sur le marché intérieur, le secteur s’est doté d’une forme de bouclier face aux chocs exogènes. Certes, le tourisme international revêt une importance capitale : il est pourvoyeur de devises et génère un effet d’entraînement sur plusieurs activités connexes, telles que le transport aérien. Toutefois, selon les professionnels, le marché intérieur, ainsi que les marchés voisins, constituent désormais un filet de sécurité pour l’ensemble de l’écosystème touristique.

Les différentes crises survenues depuis 2010 ont renforcé cette orientation vers le tourisme intérieur. Et les chiffres sont là pour en témoigner : la part des résidents tunisiens dans les hôtels est passée de 10 % en 2010 à 21 % en 2024. Si les chiffres sont en hausse, le défi reste de taille. Les professionnels doivent en permanence adapter l’offre aux attentes, mais aussi au pouvoir d’achat des Tunisiens.

Un rôle clé pour dynamiser le tourisme intérieur

Selon Ahmed Bettaïeb, président de la Fédération tunisienne des agences de voyages et de tourisme, les voyagistes, en tant que maillon central de la chaîne de valeur touristique, ont un rôle déterminant à jouer dans cet exercice d’équilibriste. « L’agence de voyages est un maillon essentiel. Elle fait le lien entre les produits et les clients. C’est une vitrine, mais aussi un conseiller qui oriente les voyageurs en fonction de leurs exigences. Elle leur permet d’accéder à des offres de qualité, adaptées à leurs budgets », a-t-il déclaré à La Presse. 

Et d’ajouter : « Notre rôle consiste à ajuster l’offre au contexte et aux besoins des Tunisiens, tout en tenant compte de l’inflation et de leur pouvoir d’achat ».

Il, a par ailleurs, souligné que, dans un souci d’efficacité, les voyagistes mettent en place des solutions de paiement souples pour contourner les contraintes financières, encore trop fréquentes. L’objectif est d’après ses dires de promouvoir le tourisme local à travers des facilités de paiement et des prix attractifs. 

« Plusieurs agences ont digitalisé leurs processus et encouragent le « early booking », tout en proposant une gamme variée de produits, allant au-delà de l’hébergement pour intégrer l’animation, la restauration, l’événementiel… Nous œuvrons à valoriser, à travers la restauration et les produits du terroir, l’héritage culturel du pays, car la Tunisie dispose d’un patrimoine riche et diversifié », a-t-il précisé.

Le tourisme durable : une nouvelle orientation pour les professionnels

Interrogé sur la promotion du tourisme durable, Ahmed Bettaïeb a rappelé que la Fédération a adhéré à un programme élaboré en partenariat avec la DRV (Association allemande représentant l’industrie du voyage en Allemagne), visant à mettre en place une plateforme dédiée au tourisme durable et alternatif. Cette initiative a permis de structurer un réseau de prestataires de services ayant intégré les principes de durabilité. 

Ces acteurs proposent aujourd’hui des offres sur mesure, pensées pour le consommateur tunisien. Il a indiqué que ce projet est actuellement porté par un comité dédié à la durabilité. 

Dans ce cadre, des formateurs spécialisés ont été formés afin de constituer un noyau dur de compétences dans ce domaine. Aujourd’hui, plus d’une quarantaine d’agences de voyages tunisiennes se sont spécialisées dans ce segment prometteur.

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