Examens : Coup de projecteur sur la Sixième et la Neuvième
Le ministère de l’Education vient de publier les résultats de la Sixième et de la Neuvième. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et nous permettent de faire un premier bilan des performances ou des contre-performances de nos juniors.
La Presse — Un retour sur les années précédentes permet, aussi, de replacer les deux examens dans leur contexte.
Sixième
Les résultats officiels publiés par le ministère de l’Education montrent que le taux de réussite au concours d’entrée aux collèges pilotes (Sixième) est de 34.32 %. Sur les 64.079 inscrits, seuls 51.584 candidats se sont présentés aux épreuves. Soit un nombre de défaillants de 12.495.
Rappelons que parmi les 34.32 % (soit 17.703 qui ont obtenu une moyenne égale ou supérieure à 10/20), 2.683 élèves ont été admis dans les collèges pilotes contre une offre de 3.850 places. Donc le manque à gagner est de 1.167 élèves.
Ce qu’on peut remarquer ici c’est un net recul de la performance des résultats par rapport à l’année précédente. En effet, en 2024, le taux de réussite était de 39.67 %. La baisse est donc de 5.35 points. Ce qui n’est pas rien.
De même, l’année dernière, on avait enregistré 23.405 élèves ayant obtenu une moyenne égale ou supérieure à 10/20. Parmi eux, 4.339 candidats ont réussi à décrocher la moyenne de 15/20 ou plus. Mais seuls 3.680 ont été admis dans les collèges pilotes pour une offre de 3.850 postes. Soit un taux d’admission de 6.24 %.
S’agissant de la meilleure moyenne de 19/20 pour cette année, il faut savoir qu’elle revient à une candidate du secteur privé. Il faut savoir, aussi, que celle de 2024, qui est de 19.65/20, a été obtenue par une écolière de Kasserine.
On note, toutefois, que les taux de réussite ont évolué en dents de scie au cours de la dernière décennie. Si on regarde l’année 2017, on constate que le taux était de 42.35 %. Il est resté stable, autour de cette moyenne, jusqu’en 2021. Il a, néanmoins, enregistré un pic de 50.35 % en 2019. C’est en 2022 qu’il a amorcé la barre des 30 % (39.04% en 2022).
Neuvième
Pour ce qui est du Dfeeb (Diplôme de fin d’études de base général et technique), la donne est un peu différente. Certes, il est facultatif tout comme le concours de Sixième. Mais le taux de réussite est presque le double de celui du concours de Sixième. Du moins pour cette année, malgré le nombre inférieur de participants.
Sur 33.183 candidats inscrits, seuls 25.827 ont passé les épreuves. 16.290 ont obtenu une moyenne égale ou supérieure à 10/20. Soit un taux de réussite assez honorable de 63.07 %.
La meilleure moyenne est de 19.37 %, contre un 19 % tout court pour la lauréate de la Sixième (comme déjà précisé).
L’évolution des résultats de la Neuvième est plus satisfaisante que celle de la Sixième. En effet, on ne note pas cette instabilité en Sixième. Le taux de l’année dernière était plus élevé: 64.99 %.
D’ailleurs, on remarque qu’il tourne, toujours, autour de cette moyenne depuis plus de 8 ans ( 51,26% en 2017, 45,94% en 2018, 66,98% en 2019, 60,24% en 2020, 62,09% en 2021, 53,94% en 2022, 60,56% en 2023 et 64,99% en 2024).
L”autre différence à noter concerne le nombre d’admis dans les lycées pilotes. Il s’agit ni plus ni moins que de 4.287 pour une offre de 3.750 places. Autrement dit, 537 places supplémentaires.
15/20 ou pas ?
C’est ce qui nous amène à revenir sur la polémique soulevée chaque année. A propos de l’affectation vers les institutions pilotes il faut, de prime abord, se mettre d’accord sur le principe de ces deux examens. Faut-il le rappeler: ils sont facultatifs sauf pour ceux qui veulent accéder à un établissement pilote. N’importe quel élève peut s’inscrire et passer ces examens rien que pour évaluer ses compétences et ses performances. Cela n’a aucun impact sur le parcours scolaire. Toutefois, l’accès à un collège ou à un lycée pilote n’est possible qu’à travers l’un de ces deux examens.
La règle communément et officiellement admise, c’est que le candidat concerné doit obtenir une moyenne égale ou supérieure à 15/20 pour prétendre accéder à l’institution pilote de son choix.
Mais il y a une restriction. L’admission est toujours limitée par une capacité d’accueil fixée par le ministère de l’Education. Il se peut que cette capacité ne soit pas satisfaite parce que le critère essentiel n’est pas rempli — comme cette année, pour le concours de Sixième — ou que le ministère dépasse le quota pour des raisons qu’il juge objectives. C’est, nous semble-t-il, le cas pour la Neuvième pour cette année aussi.
Il y a des cas où le ministère accorde des dérogations en descendant en dessous de la barre fatidique des 15/20 sous la pression de certains parents. Dans certaines situations, on trouve qu’il y a des élèves qui ont obtenu cette moyenne mais qui n’ont pas été admis. L’explication est simple: l’établissement qu’ils voulaient rejoindre est saturé. Les candidats admis ont été choisis par ordre de mérite jusqu’à épuisement des places. Il existe, peut-être, une possibilité mais dans un autre établissement où il y a encore des places.
A notre avis, les critères fixés par le ministère ne doivent pas être modifiés sous quelque prétexte que ce soit. Car déroger à la règle signifie, tout simplement, déstructurer le système de fonctionnement de ces établissements pilotes (classes surchargées dans certains établissements qui connaissent une certaine attractivité, baisse du niveau de l’enseignement).