Rapports enseignants-apprenants : À la recherche du lien perdu
Le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur au point de constituer une grande préoccupation pour les parents et leurs enfants. Il s’agit de la manie de récupérer des leçons ou des documents auprès d’une librairie ou du propriétaire d’un local disposant d’un matériel de photocopies.
La Presse — En effet, les enseignants (tenez-vous bien), du primaire au supérieur en passant par les collèges et les lycées, demandent à leurs élèves ou étudiants de retrouver les cours ou tous les autres moyens didactiques chez la librairie d’à côté !
C’est devenu, quasiment, systématique chez une bonne partie des enseignants.
Bien sûr, cette opération n’est pas du tout gratuite. La “marchandise” est évaluée selon le nombre de feuilles à tirer. Qui, soit dit en passant, peuvent se compter en plusieurs dizaines. Quand on sait qu’une seule feuille coûte au moins 100 millimes, on mesure les sacrifices matériels que l’étudiant doit consentir. Et ce, même si le libraire consent à concéder un tarif forfaitaire.
Cela revient à dire que les cours deviennent payants. En d’autres termes, cela veut dire aussi que le cours présentiel n’est plus une priorité. Ce qui a de quoi susciter l’étonnement d’autant que nombre d’enseignants du supérieur n’écrivent rien sur le tableau et donnent des cours magistraux. Ce qui ne permet pas à beaucoup d’étudiants de suivre le rythme.
Pratiques intolérables
Les autorités doivent réagir et expliquer aux gens si ces pratiques sont autorisées ou non ou si elles bénéficient de l’assentiment officiel.
Logiquement parlant, le simple citoyen juge qu’il s’agit de dépassements intolérables. L’enseignement coûte, déjà, trop cher pour qu’on lui ajoute ces dépenses supplémentaires. Comme si les cours payants par le biais des cours particuliers payés cash et (cher) ne suffisaient pas, voilà qu’on est obligés de débourser des sommes inutiles pour des documents qui peuvent être acquis par des moyens plus simples, plus faciles et sans voies détournées.
Où sont les plateformes?
À ce que l’on sache, tous les établissements universitaires ont à leur disposition des plateformes dans le cadre du RNU (Réseau national universitaire). Ce dernier permet d’assurer une interactivité entre tous les intervenants dans l’espace universitaire et à plus forte raison entre l’enseignant et l’étudiant. L’autre opportunité, c’est l’extranet.
Un exemple de plateforme efficace nous est fourni par l’Université virtuelle de Tunis (UVT). En effet, Moodle, c’est son nom (Modular object oriented dynamic learning environment) offre à la communauté des utilisateurs une large gamme de services et d’aide.
À quoi sert de nous annoncer chaque jour qu’un(e) tel(le) ou une startup ont élaboré une plateforme si on ne voit pas son effet immédiat sur le terrain ?