Commentaire – Kaïs Saïed et la BCT : « Pas d’amalgame entre indépendance et autonomie »
La Banque centrale de Tunisie (BCT), institution financière et monétaire clé dans les rouages de l’Etat, a imposé, des années durant, sa méthodologie de simple régulateur monétaire tout en se limitant au rôle de spectateur quant au développement socioéconomique.
Mais avec l’accès de Kaïs Saïed à la magistrature suprême, une approche nouvelle et novatrice a vu le jour, prônée par le projet qu’il a conçu dans la Tunisie nouvelle, rompant avec le passé et les concepts archaïques, figés et dépassés.
Parmi les points où l’on sent vraiment la touche du Chef de l’Etat, il y a celui de la responsabilité de la BCT et la nécessité de sa participation concrète et efficace à la dynamique nationale, comme n’a cessé de le répéter le Président de la République à maintes reprises.
En effet, fidèle à son approche concernant un Etat un et uni, le Président Saïed vient réaffirmer cette orientation lors de la rencontre accordée, mercredi, au gouverneur de la Banque centrale.
Après avoir reçu le rapport annuel de la Banque pour 2024, le Président Saïed a réitéré le concept d’une Banque centrale comme étant non seulement un établissement dans le domaine monétaire, mais également et surtout de soutien aux efforts de l’Etat dans le secteur économique sans faire l’amalgame entre « indépendance et autonomie » à un moment où certaines options sont appelées à être revues et rectifiées.
Cette rencontre a constitué une opportunité pour évoquer le rôle de la commission des analyses financières et de discuter de celui des banques afin d’éviter les risques de corruption, dont notamment l’octroi de crédits de complaisance, et veiller à appliquer la politique de l’Etat, d’où la dénonciation par le Président de la République de certaines pratiques constatées au niveau de certaines banques, surtout publiques, appelées, au contraire, à participer à l’investissement et à faciliter les transactions avec les citoyens.
Par ailleurs, il s’agit d’une occasion de plus pour confirmer l’unicité de la politique de l’Etat au niveau financier et la nécessité pour la BCT de tenir, pleinement, sa place en tant que vecteur efficace pour l’autosuffisance et l’équilibre des finances dans l’objectif de parvenir à l’indépendance économique et, par voie de conséquence, à la souveraineté nationale.