Point de vue : Le paradoxe du Mondial des clubs !
La Presse — Nous en avons terminé avec ce Mondial des clubs version Infantino. Un mois chargé de matches dans l’ambiance spéciale américaine et ses stades chauds. Un événement footballistique aux USA, ce n’est pas quelque chose qui va bouleverser les Américains pour lesquels le foot ne sera jamais un sport-star.
Il faisait chaud, les organisateurs ont dû jouer à midi et trois heures, décalage horaire oblige, ce qui a usé davantage des joueurs qui n’ont pas eu le temps de reprendre leur souffle après la saison 24-25. Le PSG en a été la parfaite illustration : les joueurs de Luis Enrique ont fini par craquer en finale après une folle débauche d’énergie.
Et c’est Chelsea, vrai outsider, qui vient surprendre tout le monde et remporte le titre. Un mondial unique, original qu’on a organisé avec l’esprit américain et ces pauses mi-temps interminables avec une animation musicale. Infantino, qui a tout fait pour imposer cette compétition, a gagné des points auprès des Américains auxquels il a offert l’opportunité de tester leurs moyens à un an de la Coupe du monde.
Et pour faire taire des clubs et des joueurs lassés et fatigués, il y avait un seul moyen : la cagnotte. Cette caravane du mondial des clubs, qui s’est installée aux Etats-Unis pendant un mois, a rapporté un peu plus de 2 milliards de dollars, soit près de 6 milliards de dinars, soit 33 millions de dollars de revenus par match.
Chelsea devrait empocher plus de 125 millions de dollars entre primes et bonus. Tout le monde a gagné avec cette Coupe du monde avec 4 millions de dollars comme la dotation la moins élevée( tous ces montants sont hors taxes). Une compétition usante, parachutée qui n’a pas respecté en quelque sorte le droit des joueurs à se reposer, des matches joués dans une canicule avec une météo hostile et imprévisible, plusieurs matches se sont déroulés dans des stades vides, mais en même temps, beaucoup d’argent généré et distribué aux participants, des matches ouverts et beaucoup de buts ( au fait, à force de se fatiguer, les espaces se créent pour toutes les équipes) et un avant-goût de la Coupe du monde, c’est le paradoxe de ce mondial.
Infantino, seul, peut s’estimer le plus heureux. Il a réussi à mater les clubs et à créer une énorme valeur économique. Ce football-business va encore plus vite au détriment de tout ce qui est humain. C’est le seul langage parlé et respecté. Les critiques ne sont que de la poudre aux yeux.