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Grand Tunis : Vers une mobilité urbaine durable 

25. April 2025 um 18:10

La mission d’élaboration du Plan directeur de la mobilité urbaine dans le Grand Tunis a été confiée à l’Agence d’urbanisme du Grand Tunis (Augt), en collaboration avec l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica). Cette mission s’étale sur une période de trois ans avec la contribution des différentes parties prenantes représentées dans toutes les instances de gouvernance de cette étude, dont l’engagement collectif fera de la capitale une métropole résiliente, attractive et compétitive.

Le projet d’étude de ce plan a été au centre des débats et des discussions, ce mercredi 23 avril, à la Cité des sciences de Tunis. Une première réunion du Comité mixte de Coordination s’est tenue à cet effet en présence du directeur général de l’Agence d’urbanisme du Grand Tunis (Augt), Mongi Arfaoui, de l’ambassadeur du Japon à Tunis, Takeshi Osuga et la représentante résidente de l’Agence japonaise de coopération internationale, Jica Tunisie, Miyata Mayumi, ainsi que de divers représentants des parties prenantes impliquées dans ce projet et de la société civile.

Pour la Jica, ce travail représente un enjeu majeur pour la capitale et ses environs. En effet, on se propose d’aboutir à la définition d’une stratégie de développement de la mobilité urbaine dans le Grand Tunis dans toutes ses formes et à l’identification des projets prioritaires qui permettront d’apporter les solutions adéquates et définitives aux problèmes existants. Pour ce faire, des enquêtes de terrains et des méthodes scientifiques seront réalisées afin d’aider à comprendre au mieux la situation actuelle tout en tirant des leçons des expériences passées.

Déséquilibre modal en dépit des efforts

Lors de son intervention, Mongi Arfaoui a évoqué la croissance démographique urbaine importante observée dans les villes tunisiennes depuis l’indépendance. En 2019,  70% de la population vivait en zone urbaine.  Ce chiffre devrait passer à 75% à l’horizon 2030. Par conséquent, cela va exercer une forte pression sur les grandes villes en termes d’étalements urbains, générant des besoins accrus en déplacement. Avec ses 3 millions d’habitants, un quart de la population nationale, ses quatre gouvernorats, ses trois communes qui s’étalent sur 2.600 km², le Grand Tunis représente le plus grand pôle urbain. Il constitue aussi un nœud d’échange majeur de biens et de services, grâce à la présence de différentes infrastructures routières et de transports.

Le directeur général de l’Augt a souligné que le Grand Tunis se caractérise par une dynamique démographique urbaine engendrant d’importantes mutations et de fortes disparités à tous les niveaux, ajoutant que l’État a œuvré pour «instaurer un système de transport urbain capable de capter une part importante de la demande à travers une stratégie de développement du réseau routier et une stratégie de développement du transport collectif». En dépit de ces efforts, un constat objectif concernant la mobilité urbaine dans le Grand Tunis révèle un déséquilibre modal. D’ailleurs, 30% des déplacements sont assurés par le transport collectif contre 70% des déplacements par la voiture particulière. Cette situation a engendré un trafic routier dense, générant des impacts négatifs à plusieurs niveaux, notamment sur l’environnement et la sécurité routière.

En 2020, une politique nationale de mobilité urbaine (Pnmu) a été mise en place par le ministère du Transport, dont le plan d’action préconise, particulièrement pour la métropole du Grand Tunis, la mise en œuvre d’un observatoire de mobilité urbaine durable, la conduite d’une enquête ménage de déplacement et l’élaboration d’un plan directeur du déplacement urbain. Arfaoui explique à cet effet que la mission d’élaboration du plan de déplacement urbain pour le Grand Tunis a été confiée à l’Agence d’urbanisme du Grand Tunis en collaboration avec l’Agence japonaise de coopération internationale, Jica. Cette mission s’étale sur une période de trois ans avec la contribution des différentes parties prenantes représentées dans toutes les instances de gouvernance de cette étude, dont l’engagement collectif fera de la capitale une métropole résiliente, attractive et compétitive.

Un système de transport à moderniser

S’exprimant à l’occasion de sa participation à cette première réunion du comité mixte de coordination, l’ambassadeur du Japon en Tunisie a insisté sur le volet de la coordination entre toutes les parties prenantes. Il a rappelé à ce propos que son pays a beaucoup travaillé dans le passé avec la Tunisie dans le domaine du transport à travers les prêts concessionnels de la Jica, tels que le projet de construction de pont Radès-La Goulette, les sections Gabès-Médenine et la section El Jem-Sfax de l’autoroute transmaghrébine, l’électrification de la ligne ferroviaire métropolitaine Tunis-Borj Cédria et autres. Ce sont tous les projets phares de notre collaboration, a-t-il souligné. Et d’ajouter que «cette fois-ci, il s’agit de coopérations techniques pour dessiner ensemble un plan directeur d’aménagement du transport urbain».

«Franchement, la situation à Tunis, dans le Grand Tunis, n’est pas la pire si on la compare à quelques capitales dans les pays sud-est asiatiques, sur les routes et sur les rails. Pourtant, quand je prends le train de la ligne TGM, ou les tramways, et quand je vois comment les taxis, les grands taxis et même les bus sillonnent la route nationale neuve, force est de constater que la plupart des infrastructures de transport commun et tout le système du transport en général à Tunis sont obsolètes, démodés et dépassés. Il faut absolument une rénovation radicale», déclare l’ambassadeur japonais.

D’ici trois ans, des études seront menées conjointement par l’Agence d’urbanisme du Grand Tunis et l’équipe d’experts de la Jica qui vont élaborer un master plan. Ce sera un plan directeur pour un système de transport urbain et efficace qui répondra aux besoins des citoyens et des visiteurs de la zone métropolitaine, a-t-il ajouté.

Étalement urbain et inégalités sociospatiales dans le Grand Tunis

Parmi les axes stratégiques de la politique nationale de la mobilité urbaine cités lors des travaux de cette réunion par la représentante de l’Augt, l’amélioration de la gouvernance de la mobilité urbaine avec la création d’autorités métropolitaines de la mobilité urbaine (Ammu) dans les grandes agglomérations, le renforcement des capacités et des filières dans le secteur de la mobilité urbaine, la structuration et la pérennisation du financement de la mobilité urbaine, ainsi que la restructuration et l’organisation du secteur du transport public urbain. Il est question aussi de promouvoir une mobilité urbaine plus sûre, propre et inclusive et de développer les solutions numériques pour la mobilité urbaine.  

Le Grand Tunis est un espace métropolitain stratégique et complexe avec une composition administrative structurée de quatre gouvernorats et 35 communes, un poids démographique majeur (environ 3 millions d’habitants en 2021), une forte concentration des activités publiques et privées et un système de centralité hiérarchisé.

Le transport collectif dans le Grand Tunisie est composé de différents réseaux et opérateurs, à savoir le réseau du métro léger avec 5 lignes radiales convergeant vers l’hyper- centre, un réseau de bus de 206 lignes Transtu, 35 lignes de bus offertes par quatre opérateurs privés, un réseau ferroviaire avec deux lignes desservant la banlieue nord et la banlieue sud, un réseau ferroviaire rapide avec deux lignes inaugurées en 2023 et en 2024, et le transport irrégulier (taxis collectifs desservant les quartiers périphériques).

Tunis est une agglomération aux réalités diverses sur fond d’étalement urbain et périurbanisation, ainsi que des inégalités sociospatiales fonctionnelles. La représentante de l’Augt a évoqué à ce titre le retard accusé au niveau de la réalisation de certains projets programmés, l’imputant à une gouvernance fragmentée, des problèmes fonciers, et des contraintes techniques et financières. Sans compter la dégradation des transports publics engendrant une baisse de la qualité des services et une perte de confiance des usagers. Parmi les conséquences enregistrées, la congestion du trafic routier, l’augmentation de la consommation de carburant et la dégradation de l’environnement. 

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