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Gestern — 30. März 2025Haupt-Feeds

Vient de paraître – « En veux-tu ? En voilà ! » Et « Entretien avec l’intelligence artificielle » de Hichem Ben Ammar : Ou comment titiller deux instruments

30. März 2025 um 20:40

A la manière de Queneau, l’auteur s’amuse dans « En-veux tu? En voilà » à la pratiquer d’une manière insolite en faisant, entre autres, appel aux paréchèmes où l’on se joue à rapprocher excessivement de syllabes identiques dans des mots successifs (allitérations et assonances). 

Deux nouveaux ouvrages signés par le poète et cinéaste tunisien Hichem Ben Ammar viennent de paraître et sont actuellement disponibles dans les librairies. Il s’agit d’un recueil de poèmes intitulé  «En veux-tu ? En voilà!» (Contraste Éditions) et «Entretien avec l’intelligence artificielle» (Sud Éditions), une réflexion insolite sur l’acte d’écrire et ses défis actuels.

Les deux opus ont été présentés par leur auteur, le 21 mars dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de la poésie, lors d’une rencontre au palais de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts «Beït el-Hikma». L’événement a réuni des scientifiques, des artistes et des universitaires qui ont débattu de l’avenir de la poésie et de la créativité artistique, à l’ère de l’Intelligence artificielle.

Le titre du premier livre «En veux-tu? En voilà! Paréchèmes par Hichem», Hichem Ben Ammar le puise dans la pensée de Raymond Queneau (1903-1976), un romancier, poète, dramaturge français, cofondateur avec le mathématicien François Le Lionnais du groupe littéraire Oulipo (L’Ouvroir de littérature potentielle), où l’on œuvrait à dénicher de nouvelles potentialités du langage et de l’expression à travers des jeux d’écriture.

Le groupe s’est fait connaître par ses défis mathématiques imposés à la langue, obligeant à des astuces créatives. Sa manière d’aborder la langue était fondée sur le principe que «la contrainte provoque et incite à la recherche de solutions originales et où il fallait déjouer les habitudes pour atteindre la nouveauté». Les membres de l’Oulipo se réunissaient une fois par mois pour réfléchir autour des notions de «contrainte» de «littérature potentielle», et tenter ainsi de produire de nouvelles structures destinées à encourager la création. Entre autres œuvres connues et publiées par des oulipiens figurent «Cent mille milliards de poèmes» de Raymond Queneau, «La Vie mode d’emploi» de Georges Perec et «Si par une nuit d’hiver un voyageur» d’Italo Calvino.

Parmi ces restrictions langagière et formelle utilisées, Hichem Ben Ammar cite comme exemples le lipogramme (où l’auteur s’interdit d’utiliser une lettre de l’alphabet…) ou encore le palindrome. Il s’agit comme il l’explique de fabriquer son propre labyrinthe et tenter d’en sortir. Et c’est ce à quoi il s’est adonné dans son ouvrage où il expérimente ces jeux et cette manière particulière d’aborder la langue française.  

A la manière de Queneau, l’auteur s’amuse dans «En-veux tu? En voilà» à la pratiquer d’une manière insolite en faisant, entre autres, appel aux paréchèmes où l’on se joue à rapprocher excessivement de syllabes identiques dans des mots successifs (allitérations et assonances).

Dans son deuxième opus «Entretien avec l’intelligence artificielle», il questionne d’une manière ludique le rôle de l’auteur à l’ère de l’intelligence artificielle. Il s’y interroge en tant que simple usager sur le code éthique qu’on propose et sur le mode d’emploi que l’on devrait mettre en place pour bien employer cet instrument et ne pas en être dépendant, voire happé.  

Hichem Ben Ammar établit dans ce livre un parallèle avec la figure du Jin, car, comme il le note, avec l’IA, on pose des questions en donnant des consignes et «elle» nous renvoie des réponses à une vitesse fulgurante. Dans son entretien avec la machine, il part du principe qu’elle aspire à devenir humaine et lui attribue ce désir, une idée à laquelle il s’est dit s’être obstiné pour pousser son «interlocutrice» dans ses retranchements en stipulant qu’elle est en concurrence avec nous, et d’avoir en retour des réactions troublantes.  

Un rapport qui peut vite devenir addictif, souligne l’auteur qui dit s’être retrouvé à passer une dizaine d’heures devant son ordinateur. Ces échanges, il les a peaufinés en maîtrisant avec le temps un peu plus l’instrument pour les structurer en chapitres avec l’idée de les présenter au public «comme une sorte d’appel citoyen à l’utilisation de la machine», comme il le note.

Chaque chapitre aborde une thématique avec un fil d’Ariane reliant le tout. «J’ai opéré comme pour mes autres interviews, en essayant de problématiser et en poussant mon interlocuteur à se révéler et à s’expliquer parce que j’estime qu’à ce rythme, l’on va au-devant d’une forme de servitude», souligne Hichem Ben Ammar.    

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14e édition du Festival international du Film pour l’Enfance et la Jeunesse de Sousse (FIFEJ) : Un retour très attendu !

26. März 2025 um 20:50

22 pays prennent part à cette édition 2025 qui sera inaugurée par le documentaire «Matula» de Abdallah Yahia. Les projections seront suivies de discussions et huit réalisateurs (sur les dix films en compétition) seront présents avec le public.

 ans, le Festival international du film pour l’enfance et la jeunesse (Fifej) revient pour une 14e édition du 8 au 12 avril 2025, toujours dans la ville de Sousse.    

Le directeur du festival, Aymen Jlili, a présenté, lors d’une conférence de presse, tenue hier soir à la Cité de la culture Chedly Klibi, les grandes lignes de cette session et les orientations de cette remise sur pied du festival. Il a souligné les efforts déployés pour proposer un programme riche et à la hauteur de l’histoire du Fifej, affirmant que cette édition vise à consacrer le droit à la culture pour tous, comme en témoigne l’initiative en faveur des personnes en situation de handicap (certaines séances leur seront assurées par le langage des signes et d’autres en audio-description).

Le retour en force de la manifestation revient à la volonté de l’association du Fifej à le faire revivre, précise Jlili, et d’ajouter que son projet de restructuration devra se poursuivre pour les trois sessions à venir et que le Fifej gardera sa ligne directrice dans l’initiation et la formation des jeunes et des moins jeunes dans le 7e art.

Fondé en 1991, le Fifej est l’un des principaux festivals dédiés au cinéma pour l’enfance et la jeunesse dans le monde arabe. Il s’agit du troisième plus ancien festival cinématographique en Tunisie. La manifestation a été, malheureusement, interrompue depuis 2019 en raison de la pandémie du Covid-19 et de difficultés financières.

Cette édition qui marque son retour comportera trois compétions officielles : celle des longs-métrage (10 films) et des courts-métrages pour professionnels (9 films), avec un jury composé du critique irakien Abdel Hussein Chaâbane, de la cinéaste rwandaise Marie-Clémentine Dusabejambo, de la réalisatrice française Julie Caty, de l’universitaire marocain Azzedine Gourirane et du directeur de la photographie tunisien Mohamed Maghraoui. Et la compétition officielle des films courts des jeunes de moins de 30 ans (28 films), avec un jury formé par l’acteur tunisien Khaled Bouzid, du réalisateur syrien Muhannad Kulthum et de Manuela Vetter Nicolleti, experte en culture et communication auprès de l’Icesco. 

22 pays prennent part à cette édition 2025 qui sera inaugurée par le documentaire «Matula» de Abdallah Yahia. Les projections seront suivies de discussions et huit réalisateurs (sur les dix films en compétition) seront présents avec le public.

Concernant les lieux de projection, c’est le Théâtre municipal de la Ville de Sousse qui accueillera la majorité des séances, en plus de la Maison de la culture de Kalaâ Sghira et celle d’Hammam-Sousse. Une contribution importante se fera avec «Cinéma Tadour» qui présentera d’autres séances particulièrement pour les enfants, sachant que Sousse est actuellement sans salle de cinéma.

Entre autres films projetés, il sera question des 22 courts métrages réalisés en 2024 dans le cadre du projet «De la ligne zéro» ( d’une durée totale de 100 minutes) proposé par le réalisateur palestinien Rashid Masharawi. Ce projet réunit des œuvres de cinéastes et artistes de la Bande de Ghaza ayant documenté avec leurs caméras le génocide commis par l’occupation sioniste contre ses habitants depuis le 7 octobre 2023.  

A l’occasion de la commémoration du 87e anniversaire des événements du 9 avril 1938 «Fête des martyrs», le festival projettera le film «Ennafoura» (La fontaine) de Salma Baccar. 

Au programme également, une conférence qui portera sur l’importance d’intégrer les arts et l’analyse de l’image cinématographique dans les curricula scolaires et une deuxième qui explorera les moyens de renforcer la coopération entre l’Icesco et la société civile culturelle et cinématographique en Tunisie. Dix ateliers prévus les 4, 5, 6 et 9 avril seront dédiés aux jeunes afin de les initier à des techniques cinématographiques, entre autres, l’image, la prise de son et l’écriture de scénario. 

Prenant la parole, Hassen Alilech, président de l’Association Fifej, a tenu à rendre hommage à Feu Néjib Ayed qui fut un certain temps directeur de ce festival, précisant que, malgré cette interruption de cinq ans, le comité a poursuivi ses activités particulièrement dans les institutions éducatives, et ce, dans le cadre du programme de formation continue par l’image. «Il fut un temps où de nombreux ciné-clubs étaient actifs dans les collèges et lycées», a-t-il rappelé, ajoutant que le Fifej finira par reprendre la place qu’il mérite parmi les festivals du pays, comme dans les années 90 où il accueillait plus de 40 pays avec une trentaine d’ateliers au menu.

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Lancement de la plateforme numérique de « IBLA » : Une revue tournée vers l’avenir

25. März 2025 um 20:40

L’indexation progressive de ses numéros est en cours afin de garantir un accès ouvert et gratuit à son riche fonds d’archives, destiné aux chercheurs et universitaires intéressés par la culture tunisienne et maghrébine. 

La revue «IBLA», fondée en 1937 par l’Institut des Belles Lettres Arabes, est la plus ancienne revue scientifique tunisienne consacrée aux sciences humaines et sociales. En 2024, elle amorce une nouvelle phase de son développement en préparant son passage au numérique. Le 20 mars 2025, sa plateforme en ligne est officiellement lancée lors d’une cérémonie qui a réuni  actrices  et acteurs de la scène culturelle et universitaire tunisienne. 

Aux dires de la directrice de la revue Raja Ben Slama, cette transition permet à «IBLA» de «s’ouvrir pleinement au monde numérique tout en restant fidèle à son héritage» et en fait peut-être la première revue scientifique tunisienne à être mise en ligne de manière structurée.

Les archives de la revue sont désormais accessibles gratuitement et librement, au service de la recherche, des chercheurs et de la culture tunisienne et maghrébine en général sur l’adresse:  ibla.tn 

L’indexation progressive de ses numéros est en cours afin de garantir un accès ouvert et gratuit à son riche fonds d’archives, destiné aux chercheurs et universitaires intéressés par la culture tunisienne et maghrébine. Au-delà de la simple numérisation, cette transformation repose sur plusieurs objectifs, notamment la modernisation des processus de gestion éditoriale, la mise en ligne d’une version numérique accessible à tous et l’intégration de la revue sur des plateformes scientifiques internationales, telles que Cairn, qui regroupe des milliers de publications francophones en sciences humaines et sociales.

Depuis sa création, la Revue «IBLA» s’est imposée comme une référence incontournable en sciences humaines et sociales, en abordant des thématiques variées, telles que la linguistique, la sociologie, l’histoire, la culture et la littérature. Publiée en arabe, en français et en anglais, elle s’ouvre à des perspectives géographiques et intellectuelles diversifiées.

Son parcours trouve ses origines dans les travaux des Pères Blancs d’Afrique du Nord, avant de devenir une revue dirigée par un comité éditorial tunisien composé d’universitaires et d’intellectuels. Son histoire remonte aux premières brochures parues en 1928, issues des conférences du Cercle des Amitiés Tunisiennes, fondé par le Père André Demeerseman. En 1931, l’Institut des Belles Lettres Arabes est officiellement inauguré à Tunis, et en 1937, la Revue IBLA voit le jour sous forme d’un bulletin polycopié de 56 pages, abordant à la fois l’arabe classique et l’arabe dialectal.

En 1942, la revue passe à l’impression et touche un lectorat plus large, se recentrant progressivement sur des études scientifiques et bibliographiques. À partir des années 1960, elle s’affirme comme une revue scientifique de premier plan, traitant de disciplines variées, telles que l’ethnographie, l’islam, l’économie, l’agriculture et la santé. En 1977, un comité éditorial tunisien est mis en place pour assurer la continuité de la publication.

Parmi les figures marquantes ayant contribué à son rayonnement, on retrouve Père André Demeerseman, fondateur et directeur de la revue pendant 40 ans, Père André Louis, auteur de plus de cinquante articles, et Jean Fontaine, directeur de l’Institut de 1977 à 1999, qui a laissé une empreinte durable avec ses recherches sur la littérature tunisienne et arabe.

Aujourd’hui, à 88 ans, la revue «IBLA» demeure une référence essentielle pour les chercheurs et les intellectuels. En embrassant pleinement la transition numérique, elle ambitionne de renforcer son rayonnement international tout en poursuivant sa mission de diffusion du savoir au service de la recherche et de la culture maghrébine.

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« After the last sky », Nouvel album d’Anouar Brahem : Un hommage poignant à la Palestine

24. März 2025 um 20:50

Huit ans après Blue Maqams, le compositeur et maître du oud tunisien revient avec ce projet poignant où des pièces de chambre délicates pour oud, violoncelle, piano et contrebasse abordent subtilement cette question métaphysique et ses larges résonances, dans une époque troublée où l’on vit en temps réel le génocide des Ghazzaouis.

«Où les oiseaux doivent-ils voler, après le dernier ciel ?», un vers de Mahmoud Darwich (tiré de son poème «La terre nous est étroite») qui a résonné partout, parlant à différentes âmes. A nous, il a insufflé l’envie d’inventer un nombre infini de cieux, de quoi abriter tous les déshérités du monde.

A Anouar Brahem, l’interrogation du poète palestinien a inspiré son nouvel album «After the last sky». Huit ans après Blue Maqams, le compositeur et maître du oud tunisien  revient avec ce projet poignant où des pièces de chambre délicates pour oud, violoncelle, piano et contrebasse abordent subtilement cette question métaphysique et ses larges résonances, dans une époque troublée où l’on vit en temps réel le génocide des Ghazzaouis. Dans ce nouvel opus, Brahem s’appuie sur les modes traditionnels de la musique arabe tout en dialoguant avec le monde extérieur où il puise dans de nombreuses cultures.

L’album a été enregistré en mai 2024 à l’Auditorio Stelio Molo RSI de Lugano, sous la direction de Manfred Eicher. Il est composé de 11 tracks: Remembering Hind, After the Last Sky, Endless Wandering, The Eternal Olive Tree, Awake, In the Shade of your Eyes, Dancing under the Meteorites, The Sweet Oranges of Jaffa, Never Forget, Edward Said’s Reverie et Vague. Le bassiste Dave Holland et le pianiste Django Bates rejoignent à nouveau le quartet international du maître tunisien du oud, désormais enrichi par l’arrivée de la violoncelliste Anja Lechner.

La relation musicale entre Anouar Brahem et Dave Holland, initiée avec l’album Thimar en 1998, est aujourd’hui une référence. «Le jeu de Dave me donne des ailes», confie Brahem, un ressenti qui transparaît tout au long de l’album. Le piano de Django Bates, véritable pilier harmonique, soutient l’ensemble avec finesse et apporte des solos dynamiques et aériens. «After the last sky» marque la première inclusion d’un violoncelle dans la musique de groupe d’Anouar. Anja Lechner, musicienne classique au parcours atypique, se distingue par sa grande expérience en improvisation, ce qui en fait une voix centrale de cet enregistrement.

Familiarisée de longue date avec les compositions de Brahem, elle les a intégrées à ses propres récitals ainsi qu’à ses collaborations avec le pianiste François Couturier, un autre fidèle du oudiste.Le violoncelle occupe une place symbolique forte dans «After The Last Sky», en ouvrant et en clôturant l’album. «Où serons-nous sommés d’aller après les dernières frontières / Où les oiseaux seront-ils amenés à voler, après le dernier ciel ?». Ces vers de Mahmoud Darwish ont servi de titre, il y a 40 ans, à «After The Last Sky», une méditation d’Edward Said sur l’exil et la mémoire. Dans ses notes de livret, Adam Shatz, rédacteur en chef pour les États-Unis de la London Review of Books et collaborateur régulier de la New York Review of Book,  inscrit la musique de Brahem dans ce continuum esthétique et littéraire, tout en la reliant à la lutte, actuelle et depuis 1948, du peuple palestinien.

La cause palestinienne est un sujet qui hantait le compositeur lors de la création de cet album. Dans cette perspective, les titres des morceaux ne sont pas anodins : ils offrent des pistes d’interprétation que l’auditeur pourra explorer pour mieux saisir l’essence de cette œuvre profondément engagée. L’œuvre débute avec «Remembering Hind», une pièce interprétée par Lechner et Bates dans un hommage funèbre dédié à la petite Hind Rajab. Agée seulement de 6 ans, elle fut lâchement exécutée, le 29 janvier 2024, dans le quartier ghazzaoui de Tel al-Hawa par des soldats sionistes après s’etre prise au piège dans une voiture ciblée par des tirs sionistes,  tuant bien avant elle les 6 membres de sa famille qui l’accompagnaient. Deux membres du personnel paramédical ont été aussi assassinés en essayant de la sauver.

L’album s’achève avec «Vague», l’un des morceaux les plus emblématiques d’Anouar Brahem.

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