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Gestern — 30. März 2025Haupt-Feeds

Retour sur la « Hadhra » de Fadhel Jaziri : Un monument intemporel toujours renouvelé

30. März 2025 um 20:50

Dès l’entame, la ferveur s’installe. Les « Mounchidin », dos tournés au public, commencent par l’intonation de la « Fatiha », suivie des invocations portées par la voix haute de Samir Ressaissi. Le rythme évolue crescendo et la « Hadhra » prend des allures d’une assemblée où se jouent toutes formes de joie et de tristesse, de bonheur et de mélancolie.

Quoiqu’on dise, la « Hadhra », méga-spectacle musical conçu et mis en scène par Fadhel Jaziri, est un monument intemporel, qui, depuis sa création en 1991, a traversé les générations et est resté intact. Avec toujours le même enthousiasme et la même fougue, le public continue à suivre et à apprécier avec entrain ce « Chghol » (travail) comme aime à le nommer son auteur.

Une représentation a été donnée lors de la nuit du Destin, le 26 mars 2025, au théâtre de l’Opéra à la Cité de la culture. 24 ans sont passés depuis la première représentation de « Hadhra », qui a réuni les cheikhs les plus réputés de l’époque, dont plusieurs ont disparu. Véritable institution, cette manifestation de chants sacrés a fait d’innombrables émules, dont le plus célèbre « Ziara » de Sami Lajmi, copie spectaculaire de son aîné « Hadhra » qui draine aussi les foules par centaines. Mais « Hadhra » mère demeure une authentique création visant à restituer et à restaurer une mémoire musicale qui s’est effilochée avec le temps. 

Recueillir les paroles anciennes, œuvrer à les reconstituer et les habiller d’une musique évolutive et moderne en fusionnant les instruments orientaux, tels que « Bendir », « Tabla » et « Darbouka » avec des instruments occidentaux, à l’instar du saxophone, guitare électrique, piano et batterie, telle a été la tâche de Jaziri qui s’est attelé à faire de son projet une version indémodable.

La version de « Hadhra » proposée à la nuit du Destin est fulgurante de beauté. Une magnifique fiesta de couleurs, de lumière, de chants et de danses mystiques, résultat d’une longue fouille dans les entrailles des confréries de toutes les régions de la Tunisie. Moments impressionnants qui nous font oublier le quotidien harassant et stressant et nous transportent dans un univers de rêve et de quiétude bien que les rythmes soient soutenus.

Dès l’entame, la ferveur s’installe. Les « Mounchidin », dos tournés au public, commencent par l’intonation de la « Fatiha », suivie des invocations portées par la voix haute de Samir Ressaissi. Passé cet instant de recueillement, le rythme évolue crescendo et la « Hadhra » prend des allures d’une assemblée où se jouent toutes formes de joie et de tristesse, de bonheur et de mélancolie soutenues par les voix puissantes représentant différentes tonalités de chants réinventés.

Il s’agit là d’une démonstration sans faille d’un patrimoine séculaire titillé par des touches de modernité tant sur le plan instrumental que des costumes et des transes en vue d’orchestrer une symphonie nouvelle créant une parfaite alchimie entre le passé et le présent. Deux heures de chants, de musique et de tableaux chorégraphiques sur les différents paliers de la scène du théâtre de l’Opéra jamais autant exploitée auparavant. 

Les youyous, les ovations et les cris de joie fusaient de partout dans la salle à chaque passage de chaque chant appris par cœur au fil des générations : « Fogra », « Rais Labhar », « Béni Meriem », « Fares Baghdad » ou encore « Ellil Zahi », ce dernier est le seul chant interprété par un ensemble de voix féminines, ont été ravivés par les voix de Haythem Lahdhiri, Yahia Jaziri, Mondher Ahouri, Houssem Ben Moussa, Oussema Nabli et d’autres qui ont réussi à insuffler une nouvelle vie à ces invocations mystiques auxquelles participent les effluves d’encens et les étendards déployés au cours du spectacle. Toujours aussi belle et surprenante, la « Hadhra » de Fadhel Jaziri demeurera comme une création originelle qui ne s’épuise jamais.

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Trio Malek Lakhoua au Festival de la Médina : L’atout jazz

26. März 2025 um 20:40

Fluidité technique et toucher précis s’associent pour enrichir les rythmes hérités de l’art de l’improvisation, pour lequel Malek Lakoua a drainé un public nombreux. 

Du jazz au Festival de la médina et à Bir Lahjar ? C’est rare et pourtant la direction de la 41e édition du Festival a osé le pari de programmer une soirée consacrée à ce genre musical réservé jusqu’ici aux théâtres fermés ou de plein air. Généralement, ce sont les concerts de « Tarab », de « Malouf » ou encore de chants soufis qui meublent les soirées de cette manifestation. On se rend compte que le Festival de la médina a évolué au gré des sessions et s’ouvre à d’autres sensibilités musicales occidentales en l’occurrence pour élargir son public.

Vendredi 21 mars, la musique jazz a résonné dans le patio de Bir Lahjar. Le trio «Take 3», composé du pianiste Omar el Ouaer et du bassiste Fabricio Nicolas, français d’origine vénézuélienne et colombienne et du batteur Malek Lakoua, a drainé un public nombreux et sélect, féru de jazz. Le concert a démarré avec un morceau de plus de dix minutes, intitulé «Prélude» signé Omar el Ouaer, suivi d’autres standards de jazz dans ses multiples avatars. Les trajectoires respectives de ce trio de musiciens se sont croisées et ont convergé simultanément sur scène.

Leur communauté d’expérience et de pensée s’est épanouie superbement dans ce concert où l’improvisation se manifeste autour des notes et ses possibilités infinies à créer un univers à la limite poétique. Les musiciens semblent creuser le même sillon sans jamais donner l’impression de se répéter. Fluidité technique et toucher précis associés pour enrichir les rythmes hérités de l’art de l’improvisation qui caractérise ce genre de musique.

Après avoir roulé sa bosse dans plusieurs clubs, jam sessions, Malek Lakhoua, qui a plusieurs cordes à son arc, médecin, agriculteur et batteur autodidacte, a forgé son nom au contact d’un public qui apprécie son jeu à la batterie et sa volonté de proposer du nouveau dans le domaine de la musique. C’est grâce à son mentor, Azaiez Hamrouni, qu’il s’est initié à la batterie et en a fait son instrument de prédilection. Savourant les multiples succès, il fonde «Jazzit Records», premier label de jazz tunisien et parvient à le mettre  en synergie avec le producteur belge Igloo Records. 

Duke Ellington, Ahmed Jamal et d’autres grands ténors du jazz afro-américain constituent ses maîtres auxquels il voue une admiration sans faille et qui lui ont permis d’ouvrir la voie vers un jazz authentique en reprenant leurs standards. Mais Malek Lakhoua ne s’est pas contenté de reprises, il a créé ses propres titres auxquels il a insufflé une identité tunisienne que le public semble apprécier. Au terme de plus d’une heure, l’auditoire, resté silencieux tout au long du concert, a ovationné fougueusement la superbe performance de ce trio qui a encore de beaux  jours devant lui.

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