Métlaoui, une ville oasienne avec des montagnes qui se dressent comme un rideau contre le désert pour abriter les oasis contre les vagues déferlantes de sable, aurait pu être une escale touristique. L’attrait touristique de cette région réside dans les gorges de Shelja.

La Presse — Le hic : les mines de phosphate qui jouxtent ce décor sublime et même si Dame nature a légué à ces contrées deux richesses naturelles qui ne peuvent cohabiter, il n’y a pas lieu de se hasarder à comparer l’incidence et les retombées. Sur ces lieux, le paysage est gâché par les eaux jadis brillantes et claires comme l’eau de roche, qui sont noircies par les résidus déversés par les laveries de lessivage du phosphate.

L’appel des fervents défenseurs de l’environnement semble trouver un écho favorable. Lorsque la volonté est sincère, les résultats sont à la hauteur des attentes.

La CPG a su relever le défi, enentreprenant des études approfondies afin de concevoir une solution viable pour la protection de l’environnement au niveau des gorges de Shelja. Ce projet d’envergure consiste à préserver l’écosystème local, en  installant des canalisations pour évacuer les eaux boueuses résiduelles issues du lavage du phosphate.

Ces eaux, qui proviennent de la laverie de Kef Eddour, représentaient un véritable défi pour la région, en raison des spécificités topographiques du terrain, causant des désagréments écologiques majeurs.

Grâce aux efforts déployés, les travaux ont débuté avec dynamisme pour installer des canalisations en polyéthylène reliant la laverie de Kef Eddour à l’extérieur des montagnes de Shelja.

La première étape de ce projet consiste à installer des canalisations sur une distance de 9 km. Elles seront ensuite enfouies dans la vallée de Shelja. Une deuxième étape suivra, au cours de laquelle les eaux boueuses seront collectées dans des bassins de décantation où elles seront recyclées et utilisées pour le lavage du phosphate. Ce processus de recyclage constitue un atout majeur dans la réduction des impacts environnementaux du traitement du phosphate, favorisant ainsi une gestion plus durable des ressources hydriques.

Actuellement, les travaux de soudure des canalisations sont en cours, à un rythme soutenu. Si aucune perturbation climatique imprévue, telle que des inondations, ne vient perturber les travaux, il est prévu que le projet soit achevé dans les mois à venir.

En protégeant les montagnes de Shelja des effets néfastes des eaux résiduelles, ce projet constitue un modèle à suivre pour d’autres initiatives industrielles soucieuses de l’environnement, garantissant ainsi un avenir plus vert pour les générations à venir…

L’article Métlaoui – Phosphate et environnement : est-ce la réconciliation ? est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.