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Heute — 15. September 2025Haupt-Feeds

Rentrée scolaire : semer le savoir, éradiquer la corruption

15. September 2025 um 10:42

IL y a des chiffres qui claquent comme un manifeste silencieux. 2 325.443 élèves reprennent aujourd’hui 15 septembre le chemin des bancs de l’école. Une marée humaine de cartables, de cahiers et d’espérances. Dans ce flux, 61.000 enfants du préscolaire, petits pas encore hésitants, croisent les regards de 1 161.638 écoliers du primaire, tandis que 570.655 collégiens et 532.150 lycéens poursuivent leur quête du savoir. Une Tunisie entière se remet en marche grâce à ses enfants.

Et derrière cette armée pacifique de pupitres et de tableaux noirs, 160.000 enseignants se tiennent droits, vigies patientes d’un navire qui doit continuer d’avancer, malgré les vents contraires. La rentrée n’est pas seulement un rituel calendaire. Elle est, chaque année, une promesse recommencée : celle que la République tunisienne renouvelle envers sa jeunesse, celle d’un avenir qui s’écrit à la craie avant de se graver dans les faits.

Ainsi l’État n’a pas ménagé ses efforts pour que ce rendez-vous avec l’avenir ne soit pas manqué. Plus de 480 millions de dinars ont été mobilisés: nouveaux établissements, réhabilitation de 231 écoles, installation de 31 salles préfabriquées, clôtures, caméras de surveillance – 590 établissements sécurisés, dont 90 grâce à la société civile. Voilà des chiffres qui traduisent une volonté : protéger, équiper, préparer.

Et parce que le XXIe siècle s’écrit aussi en langage numérique, 2.260 laboratoires mobiles, près de 29 380 ordinateurs portables, 17.585 ordinateurs de bureau, 4.600 photocopieurs et 4.500 imprimantes multifonctions font désormais partie du paysage scolaire. Une révolution silencieuse qui, si elle est accompagnée par la pédagogie, pourra ouvrir à des milliers d’élèves les portes d’un monde où la compétence l’emporte sur l’héritage.

Certes, les défis demeurent : les inégalités régionales, la pression démographique, la tentation du décrochage. Mais comment ne pas voir dans ces 85.000 nouveaux mobiliers scolaires et ces 5.700 salles équipées les signes tangibles d’un effort national pour que l’école demeure ce sanctuaire où se forge la conscience citoyenne ?

Cette rentrée, plus qu’une rentrée, est un déménagement mental. Une migration collective vers une Tunisie qui se veut lucide sur ses failles mais confiante en ses forces. La jeunesse qui franchit aujourd’hui le seuil des 6.164 établissements scolaires ne transporte pas seulement des cahiers; elle porte l’avenir d’un pays qui croit toujours aux promesses d’une révolution inachevée.

L’école est le socle de la souveraineté certes, mais elle est aussi  l’antidote aux tentacules de la corruption. Ne perdons pas cela de vue.

Gestern — 14. September 2025Haupt-Feeds

Des lois qui construisent au lieu de rafistoler

14. September 2025 um 10:15

IL est des combats qui s’essoufflent, qui se diluent dans le compromis. Et il est des combats qui s’ancrent, s’aiguisent et refusent obstinément l’usure du temps. Celui que mène le Président Kaïs Saïed contre les lobbies et la corruption appartient à cette seconde catégorie. Vendredi, lors du Conseil des ministres, le Chef de l’État a rappelé avec une fermeté sans fioritures que la révolution tunisienne ne saurait se contenter de demi-mesures.

La corruption, pour lui, n’est pas un simple dysfonctionnement : c’est un système enraciné, une pieuvre dont les tentacules s’infiltrent dans les plis les plus obscurs de l’administration publique. Derrière les portes de bureaux capitonnées et les signatures anodines, des réseaux organisés bloquent l’avenir de milliers de jeunes, empêchent la justice sociale de prendre corps et hypothèquent l’indépendance même du pays. Saïed le sait, Saïed le dit, Saïed persiste.

Son discours aux ministres n’était pas une litanie habituelle, mais une mise en garde solennelle : les textes de loi à venir ne seront pas des « réformettes ». Ils devront être des réponses radicales aux chômeurs de longue durée, à ces générations entières sacrifiées sur l’autel des compromissions passées. Car que vaut une législation si elle ne brise pas les chaînes de la corruption? Que vaut une Constitution si elle laisse intactes les poches de spéculateurs et de parasites qui prospèrent sur le dos du peuple ?

En évoquant la jeunesse, Saïed trace une ligne claire : la révolution n’est pas un souvenir, elle est une promesse. Et pour la tenir, il ne s’agit pas seulement de dénoncer les lobbies, mais de les démasquer, de les affronter, de les écarter définitivement. « Les masques sont tombés », a-t-il martelé. Ceux qui feignaient d’être des adversaires de la corruption se sont révélés complices dans l’ombre.

Ce constat, brutal mais lucide, rejoint l’exigence d’une rupture historique. Non pas une rupture abstraite, mais une rupture qui se traduira par des lois   «révolutionnaires», c’est-à-dire des lois qui déracinent au lieu d’accommoder, qui construisent au lieu de rafistoler. La Tunisie, affirme-t-il, avance avec assurance, et ce chemin ne connaîtra pas de retour en arrière.

Certes, le combat est inégal. Les lobbies, hydres invisibles, disposent de relais, de capitaux et d’une capacité de nuisance redoutable. Mais face à eux, la jeunesse demeure la sentinelle de la révolution, le ferment d’un avenir souverain et digne.

En refusant de changer son fusil d’épaule, Saïed confirme que la bataille contre la corruption est le cœur battant de son projet politique. Une bataille où l’arme la plus redoutable reste, encore et toujours, la volonté inébranlable de rompre avec le passé. 

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