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IACE : quand la fiscalité sauve le budget, le secteur public le plombe

Aux dernières nouvelles, selon le dernier « Rapport national sur l’entreprise en Tunisie » de l’IACE, les entreprises privées portent désormais 53% des recettes fiscales tunisiennes, via l’IS (13,24%), la TVA collectée (28%) et l’IRPP à la source (11%). Ce qui laisse entendre que le privé finance 53% du budget. 

Pourtant, leur nombre de déclarants chute de 8,3% en 2024 (103 756 entreprises), les recettes grimpant grâce à une concentration sur les grandes structures organisées. À l’inverse, les entreprises publiques creusent le déficit : entre 2020 et 2024, les subventions et recapitalisations excèdent leurs paiements à l’État, générant une charge de 22,13% du déficit budgétaire moyen.

En 2022, ces transferts ont explosé de 72,7%, à 14 560 MDT, malgré une rémunération moyenne annuelle de 45 217 DT par salarié et des déficits à 2 981 MDT en 2020. Face à ces déséquilibres, un rééquilibrage s’impose : rationaliser les aides publiques et élargir l’assiette fiscale privée via la formalisation des micro-entreprises et la traque à la sous-déclaration.

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IACE : 12 663 PME boostent l’économie nationale

À fin 2023, l’entrepreneuriat révèle une fragmentation alarmante, qui questionne la solidité du modèle économique national. Le dernier « Rapport national sur l’entreprise en Tunisie 2025 » de l’IACE mentionne que 87,5% des entreprises sont des structures sans salarié, dominées par l’auto-emploi de subsistance et le micro-travail indépendant, dont le nombre s’élève à 824 593 unités économiques recensées.

Ainsi, le total des entreprises s’élève à 103 518 unités, dont 87% sont des micro-entreprises de moins de 10 salariés. Ce clivage structurel cache une vulnérabilité profonde des petites et moyennes entreprises (PME). 

Par ailleurs, ces PME absorbent 38,3% de l’emploi total des entreprises, contrairement aux  grandes entreprises qui génèrent 44% des emplois salariés formels, formant le cœur stratégique de l’économie.

Pour comprendre cet écart, le rapport mentionne que cela évolue géographiquement, car les grandes entités se concentrent  dans les grandes villes. Alors que les régions intérieures manquent de dynamiques compétitives. Le rapport met en lumière une base productive abondante en nombre, mais fragile en substance. 

La question essentielle est de savoir comment propulser les micro-entreprises vers une échelle viable, notamment une montée en gamme et un accompagnement ciblé.  Car il faut comprendre que sans ces critères, l’économie demeurera piégée dans une atomisation freinant productivité et emplois qualifiés massifs, souligne toujours le rapport. 

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Mariages et naissances en chute libre, Fethi Jelassi livre son analyse

Entre mariages et naissances en chute libre, une mortalité en hausse et un exode massif : pour la première fois, la population a reculé de 4 000 habitants en 2025. C’est ce que révèlent les derniers chiffres de l’Institut national de la Statistique. Fethi Jelassi, architecte, alerte sur un déclin démographique alarmant via son post Facebook.

Il qualifie les Tunisiens de « race en voie de disparition », un terme provocateur qui met en lumière des tendances statistiques concrètes. Ces projections, basées sur des données récentes, confirment une inversion historique de la croissance démographique en Tunisie.

Si on suit les tendances démographiques clés sur une décennie, on note que les chiffres soulignent un effondrement des indicateurs vitaux. À savoir que pour les mariages, il y a comme une évidence d’une chute de moitié. Il en va de même des naissances.
Quant à la croissance démographique naturelle, elle se limite à seulement 38 000 personnes.

Résultat, estime Fethi Jelassi, pour la première fois, la population tunisienne diminue de 4 000 habitants en 2025; contre une augmentation de 168 000 en 2014.
Il explique dans ce contexte : « Une chute marquée des mariages et des naissances, associée à une hausse de la mortalité et à une émigration nette accrue, provoquent un ralentissement démographique sans précédent. La croissance forte de 2014 cède la place à une quasi-stagnation en 2024, puis à un déclin effectif dès 2025. »

Une chose est sûre, toujours selon les chiffres de l’INS, la Tunisie fait face à un virage démographique historique. D’ailleurs, lors du dernier recensement de la population, dont les résultats mettent en lumière la période 2014-2024, on observe un vieillissement inédit et un coup de frein brutal de la croissance naturelle, le pays entre dans une nouvelle ère démographique.

Il faut bien l’avouer, pour la première fois depuis l’indépendance, le rythme d’accroissement de la population chute sous la barre symbolique de 1 %. Avec un taux annuel moyen de 0,87 % sur la dernière décennie, contre 1,03 % entre 2004 et 2014. Ce qui en fait le ralentissement plus marqué que jamais. Ainsi au total, la Tunisie compte désormais 11 972 169 habitants. Soit une progression de moins d’un million de personnes en dix ans.

Ce fléchissement s’explique par un effet de ciseaux : d’un côté, une baisse continue des naissances amorcée en 2015 et accentuée par la pandémie de COVID-19 (-21 707 naissances entre 2019 et 2020). De l’autre, une surmortalité exceptionnelle liée à la crise sanitaire, avec plus de 27 000 décès supplémentaires enregistrés en 2021 par rapport à 2019.

Quant au spectre du vieillissement, il n’est pas en reste. En effet, la structure de la pyramide des âges témoigne d’un basculement profond. La moitié des Tunisiens, qui représentait les jeunes de moins de 20 ans, a chuté à 30,4 %. Alors que la population des 60 ans a triplé depuis l’indépendance pour atteindre 17 % en 2024.

Les indicateurs de dépendance s’affolent : l’indice de vieillissement est passé de 49 % en 2014 à 74 % en 2024.  Ce phénomène est soutenu par l’allongement de l’espérance de vie. Lequel atteint 79,3 ans pour les femmes; contre 74,7 ans pour les hommes,.

Mariage tardif et prédominance féminine

Même si les femmes prennent le dessus démographique, cela n’empêche que les Tunisiens repoussent de plus en plus le pas vers le mariage. Ce qui fait que l’âge moyen du mariage passe à 35,3 ans chez les hommes (contre 33 ans en 2014) et reste stable à 28,9 ans pour les femmes, creusant l’écart à 6,4 ans par couple.

Ce retard nuptial s’inscrit dans un basculement démographique inédit. En somme, la Tunisie compte désormais 50,7 % de femmes, une prédominance féminine qui émerge dès 21 ans.

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Hayfa Sdiri, la Tunisienne de 27 ans qui révolutionne l’impact social et l’entrepreneuriat jeune, selon Forbes

À seulement 18 ans, la Tunisienne Hayfa Sdiri lançait Entr@crush, l’incubateur en ligne pionnier au MENA offrant une éducation entrepreneuriale simplifiée en dix dialectes arabes.

Racheté deux ans plus tard par le PNUD et relancé sous le nom de SDG Camps, ce programme a été redéfini et dirigé par Hayfa en tant qu’associée Jeunesse & Innovation, impactant plus de 10 000 jeunes Tunisiens de moins de 30 ans issus de communautés marginalisées.

En 2022, elle rejoint RIVET, plateforme de microfinancement ambitieuse visant un million de micro-subventions, qui a déjà soutenu plus de 1 300 projets portés par des jeunes dans 66 pays.

Aujourd’hui Directrice Impact chez RIVET, Hayfa Sdiri supervise l’engagement des jeunes, les partenariats stratégiques et l’impact global, confirmant son statut de leader inspirante selon Forbes.

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Batteries CATL : la Tunisie peut-elle devenir un hub vert ?

Alors que la Chine fait un grand pas dans son mix énergétique et que les data centers mondiaux évoluent grâce à l’IA, le géant CATL (Contemporary Amperex Technology Co., Limited, leader mondial des batteries lithium-ion pour véhicules électriques (VE) et systèmes de stockage d’énergie) lance le marché des batteries. C’est ce qu’a révélé le site zonebourse, en date du lundi 22 décembre 2025.

Ce qui laisse une opportunité à la Tunisie qui pourrait transformer ses zones industrielles en hubs verts et créer des milliers d’emplois.

En effet, il faut comprendre que la Tunisie, avec un mix énergétique dominé par le fossile (76 %), peut s’inspirer de la Chine, leader mondial des renouvelables (50 %) et des batteries (50 GW), pour accélérer sa transition verte via des partenariats stratégiques.​

Mix énergétique comparé

Ainsi la Tunisie stagne à 24 % de renouvelables sans nucléaire ni stockage significatif. Tandis que la Chine excelle avec 50 % renouvelables, 5 % nucléaire et 50 GW de batteries. Cela met en lumière les opportunités pour la Tunisie d’atteindre 35 % d’ici 2030.​

Cela sous-entend aussi que la Tunisie peut attirer des investissements directs de CATL ou d’autres firmes chinoises dans ses zones franches industrielles, pour assembler des batteries et créer une chaîne d’approvisionnement locale. Cela favorise le transfert de technologies et l’accès aux marchés asiatiques.

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Issam Chouchene plaide pour plus d’équité fiscale pour les voitures populaires

Les débats sur la loi de finances 2026 portent autour des articles 49 et 69, notamment sur les critères d’acquisition d’une voiture pour chaque famille. Entre concessionnaires et députés, tout le monde s’accorde sur l’essentiel.

Mais la question clé reste de savoir si une voiture à 38 000-42 000 dinars relève vraiment de la catégorie « populaire ». D’autant qu’il faudrait l’équivalent de 76 salaires minimaux de 500 dinars pour l’atteindre.

Rencontré lors des Journées de l’entreprise, organisées par l’IACE, Issam Chouchene, député, a déclaré en exclusivité à leconomistemaghrebin.com que l’article est clair : pas de prix fixe, mais un allègement fiscal sur l’importation de voitures de tourisme pour chaque famille tunisienne, chaque citoyen, tous les Tunisiens. Conditions précises : 10 % de droits de consommation, 7 % de TVA, et un véhicule de moins de 8 ans maximum.

Il plaide pour plus d’équité via sa proposition : étendre l’avantage à tous les modèles et tous les Tunisiens, sans barrières.

Transports publics : urgence réformiste face à la crise budgétaire

La loi cible les droits d’import, pas le transport. Pourtant, entre les files d’attente interminables pour prendre le bus ou le métro, on se demande jusqu’à quand le secteur du transport restera délaissé.

Il rappelle le rôle social de l’État, qui doit garantir des transports publics fiables pour les non-motorisés. Mais les budgets imposent des priorités : santé en tête, puis transports et éducation, à l’image de la pyramide de Maslow appliquée aux finances publiques.

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Afreximbank finance Heirs Energies à hauteur de 750 M$

Heirs Energies, la principale société énergétique intégrée nigériane, a signé un accord de financement de 750 millions USD avec Afreximbank pour accélérer sa croissance.

La cérémonie a eu lieu le 20 décembre 2025 à Abuja, en présence de Tony Elumelu, président de Heirs Energies, et George Elombi, président d’Afreximbank.

Ce financement est considéré de l’un des plus importants pour une entreprise énergétique africaine indigène, soutient les opérations en amont, refinancera une partie de la dette existante et financera le développement du champ OML 17.

Il permettra d’optimiser la production pétrolière et gazière, renforçant l’approvisionnement électrique dans l’est du Nigeria.

Par ailleurs, Heirs Energies, opérateur d’OML 17 depuis son acquisition, a transformé l’actif via des interventions brownfield, passant d’une phase de redressement à une croissance durable.

Afreximbank réaffirme son rôle dans le soutien aux champions africains pour la sécurité énergétique et la transformation économique. Tony Elumelu a qualifié cela d' »Afrique qui finance l’avenir de l’Afrique ».

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Rencontre avec Hend Chaouch lors du 40e anniversaire de Béchir Salem Belkhiria

Qui ne connaît pas Hend Chaouch ? Tout le monde la connaît comme la première Tunisienne Maghrébine, Africaine et Arabe à s’imposer dans l’univers du rallye, un domaine traditionnellement réservé aux hommes et pourtant elle l’a fait.  Cela prouve que l’ADN féminin tunisien est toujours au plus haut niveau.

Son parcours professionnel parle pour elle : elle est l’icône et la première pilote féminine de rallye à avoir hissé le drapeau tunisien partout où elle passe.

Elle a commencé à concourir en 1996, à l’âge de 29 ans, et elle célébrera prochainement 30 ans de carrière en 2026. Elle a participé à des événements majeurs comme le Rallye Paris-Dakar, qu’elle a terminé en 2001 en tant que première pilote de ses régions à achever cette course épuisante de 9 600 km sans assistance. Hend Chaouch a couru en Tunisie, au Maroc, à Dubaï et au Tunisie Challenge, souvent comme unique équipe tunisienne parmi des concurrents internationaux.

Récemment, elle a participé au rallye Tunisie Challenge à travers des sites du sud tunisien comme Douz, Ksar Ghilane, Djerba et bien d’autres. Une chose est sûre: Hend Chaouch inspire en tant que symbole du Rallye et de la persévérance.

Rencontrée lors de la cérémonie du 40ᵉ anniversaire du décès de Béchir Salem Belkhiria, figure emblématique de l’économie tunisienne moderne, ce samedi 20 décembre 2025, en présence de personnalités du monde économique et sportif.

Hommage à Béchir Salem Belkhiria

Elle rappelle que c’est un grand monsieur qui a énormément fait pour le rugby, on peut l’appeler « Monsieur Rugby » en Tunisie. Il y a cru quand personne n’y croyait, et c’est ce que j’aime : les gens qui défrayent la chronique et défrichent les buissons. Il est important de ne pas suivre comme les moutons de Panurge et de faire quelque chose de différent.

Elle précise dans ce contexte: « Tout le monde peut sponsoriser et pousser les sports collectifs comme le football, le volley ou le basket. Mais le rugby n’est pas un sport tunisien. On le connaît en Australie, en Nouvelle-Zélande, etc. Pourtant, il l’a instauré en Tunisie, et en 2002, il a lancé le rugby féminin, qui a énormément évolué depuis. En 2026, on verra l’académie du sport féminin avant celle des hommes en 2027. Cela veut tout dire : le sport féminin, au rugby, a réussi sur les plans national et international, grâce à monsieur Belkhiria. »

Et de poursuivre: « J’ai pris la parole tout à l’heure pour dire que j’étais très heureuse de la relève assurée par Aref Belkhiria, président du groupe BSB  et par Moez Belkhiria de Toyota, mon sponsor. Je fais donc partie de la famille Belkhiria d’une autre manière, sur le plan sportif. Ils m’ont beaucoup aidée en me sponsorisant, car je suis connue comme « Madame Toyota » en Tunisie, dans les sports automobiles. Toyota m’a énormément soutenue : je roule en Toyota et j’aime sentir qu’il y a quelqu’un derrière moi. Aujourd’hui, comme l’équipe de rugby, la Fédération tunisienne ou africaine a rendu hommage à Béchir Salem Belkhiria. Je suis très contente que la relève soit assurée par ses enfants, qui portent le flambeau dans les sports automobiles. C’est un devoir de mémoire collective, un hommage, une gratitude et une reconnaissance dont nous avons besoin dans cette ère d’ingratitude. Rendre hommage à son père et en être fier, c’est magnifique. »

Vision avant-gardiste

Et de conclure: « Il y a une reconnaissance, comme dans les témoignages d’aujourd’hui. D’un autre côté, Béchir Salem Belkhiria avait une vision avant-gardiste, ce qui n’est pas donné à tout le monde. C’est magnifique, comme dans les sports automobiles : quand j’ai commencé il y a 30 ans, on disait « Qui c’est celle-là ? Une fille, Tunisienne, africaine, arabe, maghrébine dans les sports automobiles ? ». J’avais cette vision avant-gardiste. C’est pour cela que j’ai beaucoup de respect pour feu Béchir Belkhiria, qui a instauré un sport absent de nos mœurs  en Tunisie. Cela lui fait honneur. Aujourd’hui, tous les éloges émis par les présents sont justes : ils savent que c’est un grand monsieur, et ses enfants portent le flambeau sur le plan sportif et sponsoring. C’est magnifique. »

Hend Chaouch

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40 ans après la disparition de Bechir Salem Belkhiria, pionnier économique et du rugby tunisien

À l’occasion du 40ᵉ anniversaire du décès de Béchir Salem Belkhiria, figure emblématique de l’économie tunisienne moderne, une cérémonie s’est tenue ce samedi 20 décembre 2025, en présence de personnalités du monde économique et sportif.

L’événement a mis en lumière son parcours visionnaire à travers la projection d’un film inédit retraçant ses valeurs, ses réalisations et son engagement indéfectible pour le développement national, notamment dans le domaine du sport comme le rugby.

Un visionnaire au service du progrès économique et social

Homme d’action, entrepreneur précurseur et promoteur infatigable du développement intégré, Béchir Salem Belkhiria a marqué l’histoire par une vision résolument moderne et inclusive. Ses engagements pivotent autour d’axes majeurs :

La communication et la promotion d’une nouvelle culture économique.

Le lancement de projets pilotes pour diffuser l’innovation dans les régions.

Il a plaidé très tôt pour une ouverture économique de la Tunisie vers l’Asie du Sud-Est, une diversification des partenariats et une approche libérale éclairée. Passionné de sport, il a mis l’accent sur l’importance  du rugby en Tunisie au début des années 1970, structurant ses premières pratiques et favorisant son essor au niveau national et international, permettant à la Tunisie de jouer dans la cour des grands.

Un legs durable dans le rugby tunisien et africain

Grâce à son action déterminante, la Tunisie a développé un rugby structuré, avec des championnats nationaux maintenus malgré les défis économiques et logistiques. Des talents tunisiens se forment et évoluent à l’étranger, contribuant au rayonnement international du sport. Contrairement à de nombreuses unions africaines marquées par des interruptions ou une instabilité, la Tunisie a assuré une permanence institutionnelle, héritage direct de Béchir Salem Belkhiria.

La Fédération tunisienne de rugby a toujours été un acteur majeur du rugby africain : soutien aux programmes de développement de Rugby Afrique, accueil de compétitions, stages et séminaires, envoi d’administrateurs, arbitres et experts techniques, et partenariats loyaux avec Rugby Afrique et World Rugby. 

Ce rôle reflète l’esprit de responsabilité continentale prôné par Belkhiria. Il croyait que le rugby était une école de valeurs, que la gouvernance prime autant que la performance, et que le développement de la jeunesse assure la durabilité. Aujourd’hui, alors que Rugby Afrique renforce sa gouvernance, ses politiques de protection, le rugby féminin et les parcours jeunes, sa vision avant-gardiste se confirme.

Son message aux générations futures  joueurs, entraîneurs, administrateurs et dirigeants – reste clair : le vrai leadership se bâtit sur des décennies, avec patience, intégrité et esprit de service. Le rugby africain a besoin de dirigeants pensant à long terme, respectant l’histoire et érigeant des institutions durables. 

Quarante ans après sa disparition, Béchir Salem Belkhiria vit encore dans les structures de Rugby Afrique, la résilience du rugby tunisien et les valeurs qui guident la famille du rugby continental.

Un événement pour inspirer les nouvelles générations

Au nom de Rugby Afrique, un hommage profond a été rendu à sa famille, à la Fédération tunisienne de rugby et à tous ceux qui perpétuent son œuvre. Cette commémoration visait à :

Rappeler la contribution d’un bâtisseur engagé pour le progrès social et économique.

Mettre en lumière ses valeurs cardinales : innovation, exemplarité, modernité et humanisme.

Offrir aux jeunes un modèle d’intégrité et de vision stratégique.

La projection du film-hommage a été suivie d’une discussion ouverte avec des témoins et anciens du monde sportif, enrichissant la perspective historique et actualisant les enjeux de son legs.

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« Témoin libre d’une époque »: les mémoires d’Anouar Moalla

Parler, c’est bien, mais écrire, c’est mieux : les écrits restent. Car au-delà des mots, ce sont les récits et les mémoires d’un observateur indépendant, Anouar Moalla, qui prennent vie dans son livre Témoin libre d’une époque. Ni historien ni sociologue, comme il le précise dans son introduction, l’auteur nous entraîne au fil de ses réflexions dans le récit d’une existence semée d’embûches et de joies. Tout au long de son parcours, il évoque les époques qui l’ont marqué, notamment à la veille du bouleversement de décembre 2010- janvier 2011 et la manière dont il l’a vécu.

La deuxième partie du livre relate les épisodes marquants de son engagement associatif. À l’instar du premier rassemblement des acteurs de la société civile maghrébine mobilisés contre le VIH/Sida, du Téléthon au profit des myopathes, des Restos du Cœur, la liste est longue…

La troisième partie est dédiée aux portraits. L’auteur y célèbre son père, son héros Taoufik Moalla ; son oncle Mohamed Moalla, qui lui a dispensé mille leçons de vie ; et les figures emblématiques du combat pour les libertés. Il rend un grand hommage aux femmes tunisiennes, notamment Fatma Moalla, première Tunisienne docteure en sciences mathématiques à moins de 23 ans en 1961. Anecdote savoureuse : elle fut invitée, en compagnie de son père, à déjeuner avec le président Habib Bourguiba, qui croyait fermement en la femme tunisienne.

Au-delà de ces portraits familiaux riches en histoire, qui nous plongent dans son enfance, Anouar Moalla rend hommage à sa femme Hajer, à ses deux enfants, à ses petits-enfants, ainsi qu’aux hommes d’État qui l’ont soutenu en croyant en son travail. Comme il le confie lors de la présentation de son livre, jeudi 18 décembre 2025 à 17h, en bon Sfaxien, “ sa religion est le travail”. Une après-midi riche en témoignages, modérée par la voix inimitable de RTCI, Donia Chaouch.

À l’issue de ces anecdotes et des retrouvailles avec amis et famille, Anouar Moalla  répond à nos questions. Interview: 

On parle aussi de la mémoire collective de ce que vous avez vécu tout au long de votre vie militante et personnelle, des portraits émouvants. Pourquoi ce choix d’être témoin de cette histoire ?

Anouar Moalla : J’ai l’avantage de l’âge et l’inconvénient de l’âge. L’avantage, c’est l’accumulation : avoir vécu suffisamment de périodes de la vie de ce pays, l’avoir aimé, avoir épousé toutes ces causes, milité quand l’occasion s’en est présentée. L’inconvénient, c’est que la mémoire est parfois sélective : on embellit certaines choses, on pardonne prématurément des erreurs ou des personnes qui ne le méritent pas. Parmi les invités, j’ai reconnu tant de visages qui ravivent des souvenirs. Ce pays foisonne de compétences, de femmes et d’hommes animés de bonne volonté. J’ai pour la femme tunisienne une admiration sans borne. Sarra ( la fille de son oncle Mohamed) pour moi, en est le symbole : elle avait cinq sœurs, dont Fatma, grande première femme docteure en sciences mathématiques à 22 ans en 1963, alors que la Tunisienne n’allait même pas à l’école. Son père était libraire. J’ai tant de motifs de fierté dans ma famille que je suis toujours fier d’être tunisien, sans prétention.

Même si on rebrousse chemin, globalement, notre réputation reste bonne, malgré quelques débordements. Finalement, nous avons bien réussi notre pays. Il nous reste ce problème majeur de démocratisation. Certains disent que la démocratie est la cerise sur le gâteau ; moi, je dis que c’est le gâteau lui-même. Sans désir d’égalité, de légitimité, de promotion de la compétence, il n’y a pas de gâteau. Nous avons beaucoup fait en la matière, et j’en suis heureux. Mais je ne rends pas service à mon pays si je perds mon esprit critique. Je l’ai exercé dans ce livre, peut-être pas autant que je l’aurais voulu, à cause de cette autocensure qui muselle les journalistes et nous tous. Heureusement, notre pays n’est pas en guerre ; nous pouvons résoudre pacifiquement nos différends. Il faut la soif de l’excellence et l’amour du travail. Né à Sfax, j’y ai appris qu’une seule religion existe : le travail. Avec ça, même le Japon peut nous craindre. Reconnaissons le mérite, promouvons par le mérite, gardons confiance et optimisme. Nous triompherons des lendemains difficiles.

Vous avez évoqué être témoin, c’est aussi s’engager.

Oui. Si mon oncle Mohamed n’avait pas écrit ses papiers quand il dirigea la rédaction du journal « Al Asr el Jadid » en 1924, je n’aurais pas pu lire ses mots. Si des poètes n’avaient pas documenté, les écrits resteraient muets. La transmission orale existe, mais elle manque de pérennité. Les écrits, eux, restent : vous vous engagez, et on peut vous les ressortir. Vous êtes journaliste, vous savez : même si le contexte change, on vous confronte à vos mots comme à une vérité éternelle. Les journalistes doivent être prudents, ne pas juger hâtivement. Écoutez d’abord. L’art de l’écoute est la clé de la réussite, surtout en journalisme.

En tant qu’observateur indépendant, comment voyez-vous la société tunisienne aujourd’hui ?

C’est une société perchée. Habib Bourguiba nous a mis sur les bons rails en alphabétisation, santé et éducation, mais il a oublié la démocratisation, comme ceux qui ont suivi. Revenons aux pères fondateurs, comme aux États-Unis : quatre hommes ont posé des règles claires, et le miracle américain tient bon malgré les ethnies et inégalités. Sur 250 millions, la précarité est minime en pourcentage ; les gens travaillent. À Sfax, une seule religion : le travail. Mon père me l’a inculqué, comme son père avant lui. Je l’inculque à mes enfants. C’est la réussite par le mérite et la soif d’excellence. Dans mon métier de formateur et consultant en communication, je vise à être le meilleur, non par peur de la concurrence, mais pour me remettre en question. On évalue l’impact après chaque formation, chaque document : on peut toujours faire mieux. Gardons l’esprit critique, visons l’excellence des plus grands: Japonais, Chinois  etc.. tout en respectant les autres. Car si les scènes de pauvreté en Afrique me font mal au cœur, mon ambition reste d’atteindre ce sommet pour, un jour, mieux aider ceux qui en ont besoin. 

Le mot de la fin ?

Je suis heureux d’avoir gardé intactes certaines amitiés. J’y crois : elles transcendent les années. Un coup de fil suffit, et quelqu’un accourt : “ Anouar, en quoi puis-je t’aider ?” Même absent de Facebook ou de RTCI à une époque, on m’appelle. Non que j’étais exceptionnel, mais nous, les Sfaxiens, gardons nos amitiés. »

Retour en images de la présentation du livre « Témoin libre d’une époque »

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Tunisie : 4e au classement africain des écosystèmes numériques

L’Afrique subsaharienne enregistre la plus forte progression mondiale (+42% relatif) dans l’Index VIGS 2025 des écosystèmes d’entrepreneuriat numérique, dopée par ses avancées en infrastructures et citoyenneté numérique. C’est ce qu’a révélé l’agence Ecofin.

L’Afrique du Sud domine le continent (59e mondial, 43,4 pts), suivie de Maurice (60e) et du Maroc (83e). La Tunisie s’empare de la 4e place africaine (87e mondial), devançant l’Égypte (92e) et le Cap-Vert (93e).

Zoom sur la performance tunisienne

Dans le Top 10 africain, la Tunisie (87e/170 pays) surpasse l’Algérie (111e) et le Sénégal (118e). Ses atouts : compétences numériques solides, applications locales développées et réseau d’incubateurs, évalués sur plus de 50 critères (TIC, cybersécurité, capital-risque, accès électricité).

Contexte régional : MENA progresse de +8,5 pts (36,4 pts). L’Afrique subsaharienne explose de 9,7 à 13,8 pts malgré sa base faible.

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IA et cybercriminalité: ESET alerte sur l’explosion des menaces

L’IA passe du génie à la escroqueries rusées, qui l’aurait cru! En effet selon le dernier rapport de ESET Recherche en date du du 18 décembre 2025, les ransomwares se codent tout seuls et les escrocs deepfakes vous ruinent en un clic.

Au second semestre 2025, les cybermenaces font un bond dans l’ère de l’IA, avec des applications bien concrètes. ESET a détecté PromptLock, pionnier des ransomwares boostés à l’IA qui génèrent automatiquement des scripts malveillants.

Autrement dit, si l’IA sert encore surtout à peaufiner hameçonnages et arnaques ultra-convaincants, PromptLock et consorts inaugurent une génération de menaces redoutables. Ce qui signifie les escroqueries financières et ransomwares sont en pleine explosion.

Par ailleurs,  les signalements grimpent de 62% sur un an, malgré un petit essoufflement en fin d’année. Après Meta, les pubs frauduleuses envahissent YouTube, armées de deepfakes perfectionnés, sites phishing IA et campagnes publicitaires furtives pour esquiver les radars.

Cela dit,  le nombre de victimes a pulvérisé les records de 2024 dès le début de l’année, avec une hausse annuelle prévue à +40%.

Malwares en mutation

Lumma Stealer : Écrasé mondialement en mai, il tente un comeback éclair avant de s’effondrer (-86% de détections). Son cheval de Troie fétiche, HTML/FakeCaptcha via attaques ClickFix, a virtuellement disparu.

CloudEyE (GuLoader) : Activité multipliée par 30 ! Propagé par e-mails piégés, il déploie ransomwares et info-stealers stars (Rescoms, Formbook, Agent Tesla). La Pologne paie le plus lourd tribut (32% des attaques détectées).

En somme, basé sur la télémétrie ESET (juin-novembre 2025), ce rapport alerte sur l’accélération IA et mobile, où la détection reste un parcours du combattant.

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36ème édition des JCC: budget à 3,8 MDT, retombées économiques en vue!

Pour accueillir les stars du cinéma, les JCC 36 misent sur l’essentiel. En effet, la 36e édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), du 13 au 20 décembre 2025, annonce la couleur sans se limiter au tapis rouge, loin encore des standards de Cannes ou Hollywood. Il reste du chemin à parcourir sur ce point. Mais pour assurer le succès, le budget est la clé.

Cette année, le festival bénéficie d’une allocation de 3 millions de dinars (contre 2,5 millions l’an dernier, soit +500 000 DT), comblant le déficit d’environ 400 000DT de l’édition précédente. Il convient de noter que la répartition de l’Etat s’élève à 3 millions DT , et celui  du CNCI et du programme arts est de  650 000 DT des partenaires (nouveaux inclus via sponsoring diversifié) et  130 000 DT de billetterie attendue. Ce qui signifie un total de  3,8 millions DT en termes du budget.

Cela dit, même su le succès reste holistique, au-delà d’une bonne programmation, cela n’empêche qu’il repose sur un équilibre entre affluence, gouvernance et respect des lois.

Reste à évaluer les retombées économiques post-festival : dynamisme à Tunis, hôtels pleins, restaurants animés, et bien d’autres secteurs boostés. Rendez-vous dans une semaine pour dresser le bilan.

Bonne projection

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La cyberviolence, comprendre pour mieux agir

La cyberviolence n’est plus un écran de fumée virtuel : c’est une violence à ciel ouvert qui traque ses victimes jusque dans leur téléphone et leur esprit.

Il s’agit d’une nouvelle scène de violences bien réelles qui s’installe au cœur de nos vies numériques. C’est ce qu’il ressort de la conférence-débat majeure sur la cyberviolence, organisée l’après‑midi du 21 novembre 2025 à Ixelles ( Bruxelles) par le Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie (CVD Tunisie), en partenariat avec l’Association des Démocrates Tunisiens du Benelux. Cet événement a mis en lumière un phénomène en pleine expansion, qui touche particulièrement les femmes, les jeunes et les journalistes, en Tunisie comme ailleurs, et qui pose des défis juridiques, sociaux et démocratiques de plus en plus pressants.

Une chose est sûre: la cyberviolence recouvre un large éventail de comportements en ligne : harcèlement, menaces, insultes, diffamation, usurpation d’identité, diffusion non consentie d’images, discours haineux ou attaques ciblées sur l’apparence physique, le genre ou le statut social.

En Tunisie, les données disponibles montrent une exposition particulièrement forte des femmes, dont une grande majorité déclare avoir été victimes d’au moins une forme de violence numérique, le harcèlement sexuel en ligne étant l’une des formes les plus répandues. Selon une étude du Credif et du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), quatre femmes sur cinq en Tunisie ont subi une forme de cyberviolence. 60 % des femmes interrogées ont été victimes de violences numériques, dont 31 % de harcèlement sexuel en ligne, qui est la forme la plus répandue, suivie du harcèlement en ligne général et de la surveillance obsessionnelle.

L’impact psychologique est lourd, notamment sur les femmes, avec des répercussions parfois graves sur la santé mentale, le bien-être social et la sécurité personnelle.

Les journalistes, en particulier les femmes journalistes, sont également en première ligne, prises pour cibles en raison de leur visibilité et de leur engagement public. Des cas comme ceux de la journaliste sportive tunisienne Naïma Sassi ou de la journaliste française Salomé Saqué illustrent la violence des attaques, fondées sur le physique, le genre ou les opinions exprimées, et la relative impunité dont bénéficient souvent les auteurs.

La question suivante est de savoir qui signe sur les réseaux sociaux, pour lutter contre la cyberviolence. Prenons le cas de Facebook qui est le réseau social le plus répandu. Avant 2013, Facebook ne disposait pas de modérateurs dédiés pour la Tunisie, qui comptait 7 millions d’utilisateurs. Les contenus violents proliféraient. Aujourd’hui, la plateforme a remplacé la modération humaine (de deux modérateurs pour le cas de la Tunisie) par des intelligences artificielles, souvent perfectibles. Ce qui engendre des erreurs et des frustrations, notamment sur la situation à Gaza.

Le problème fondamental reste la question du signalement, de la sanction et surtout du suivi après la dénonciation des contenus abusifs.

Performance artistique et dénonciation de la misogynie

Lors de la conférence, l’artiste et comédienne tunisienne Mariem Memni, installée à Bruxelles, a présenté une performance numérique visant à interroger simultanément les normes de beauté et les violences sexistes en ligne. Spécialiste de l’art invisuel, elle a utilisé les réseaux sociaux pour transformer son image en direct, en accentuant ses rondeurs et en déformant son visage à l’aide de filtres. Cette mise en scène avait pour objectif de provoquer les réactions des internautes et de révéler la violence symbolique du regard porté sur les corps féminins dans l’espace numérique.

En poussant à l’extrême les codes de la beauté et de la laideur, Mariem Memni renvoie la société à ses contradictions et met en évidence les mécanismes de misogynie, de harcèlement et d’objectification. Cette performance s’inscrit dans le prolongement de son travail au sein de l’École Européenne pour l’Intégration des Migrants par l’Art (EEIMA) qu’elle dirige à Bruxelles, où l’art est mobilisé comme outil d’émancipation, notamment pour les femmes.

Jeunes, hyperconnexion et vulnérabilité accrue

De son côté, la psychologue et ergonome cognitive Armelle Schaad (Université Libre de Bruxelles) a apporté un éclairage scientifique sur les effets du surtemps d’écran chez les jeunes. En effet, les adolescents européens passent en moyenne plus de sept heures par jour devant leurs écrans, souvent la nuit. Ce qui perturbe fortement le sommeil et favorise des troubles cognitifs et psychiques. Cette hyperconnexion augmente les risques de dépression, de comportements agressifs et de pensées suicidaires. Tout en exposant davantage les jeunes au cyberharcèlement.

La cyberviolence chez les adolescents se nourrit d’un climat de pression sociale permanente, où l’image de soi, la comparaison entre pairs et la peur de l’exclusion sont exacerbées par les plateformes numériques. La protection des jeunes implique donc à la fois une régulation des usages, une éducation aux médias et un accompagnement psychologique adapté.

Un cadre juridique fragmenté et controversé de la cyberviolence

Sur le plan juridique, l’avocate Anissa Tebai, spécialiste des droits humains et de l’égalité femmes-hommes, a rappelé que la loi organique n°2017‑58 relative à la lutte contre la violence faite aux femmes constitue un texte de référence, mais qu’elle ne traite pas explicitement de la cyberviolence. Le décret-loi n°54 de 2022, censé lutter contre la diffusion de fausses informations, a introduit des dispositions applicables aux contenus numériques. Cependant sa mise en œuvre soulève de fortes controverses en raison de son utilisation dans des affaires touchant des avocates, journalistes ou chroniqueuses. Alimentant ainsi la crainte d’une instrumentalisation répressive et d’atteintes à la liberté d’expression.

Au niveau international, plusieurs instruments fournissent un socle solide pour penser la protection des droits numériques : Déclaration universelle des droits de l’homme; Pacte international relatif aux droits civils et politiques; Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW); Convention de Budapest sur la cybercriminalité; Convention d’Istanbul sur la violence à l’égard des femmes; ainsi que la Charte africaine et la Charte arabe des droits de l’homme.

Ces textes consacrent la vie privée, la sécurité, l’égalité, la protection contre la discrimination et la liberté d’expression, en encourageant une prise en compte de plus en plus explicite de la dimension numérique.

Spécificités et obstacles à la répression de la cyberviolence

Pourtant, la répression de la cyberviolence se heurte à plusieurs difficultés structurelles : la dispersion et la multiplicité des textes applicables; la diversité des procédures et la complexité de la qualification juridique des faits. L’espace numérique lui-même complique l’identification des auteurs, facilite la dissimulation d’identité, la circulation transnationale des contenus et la disparition rapide des messages. Et ce, tout en rendant leur effacement complet presque impossible.

La conférence a insisté sur la nécessité pour les victimes de documenter les faits : captures d’écran, conservation de messages, preuves de chantage, recours à un huissier pour donner une valeur probante aux éléments collectés et saisine des unités spécialisées en matière de cybercriminalité. La preuve pénale reste libre, mais exige une méthodologie rigoureuse pour permettre une réponse judiciaire effective.

Vers une protection renforcée des droits numériques

Les intervenantes ont souligné que la lutte contre la cyberviolence doit s’articuler autour de trois droits fondamentaux :

  • La vie privée numérique;
  • La sécurité numérique;
  • Et la liberté d’expression, étroitement liés au droit à l’information.

L’enjeu est de trouver un équilibre entre la protection des individus, la libre circulation des idées et la prévention d’un usage abusif du pouvoir répressif de l’État. La violence numérique varie selon le profil des victimes (militantes politiques, femmes non engagées, personnes racisées, femmes handicapées, etc.). Ce qui impose une approche sensible au genre et aux discriminations croisées.

Parmi les recommandations formulées, figurent :

  • L’harmonisation de la législation tunisienne avec les conventions internationales ratifiées et l’intégration explicite de la cyberviolence dans le droit interne;
  • La spécialisation des structures (équipes d’enquête dédiées, experts accrédités, chambre pénale spécialisée);
  • L’élaboration d’un guide procédural détaillant les mécanismes de plainte et d’orientation des victimes, avec un renforcement de l’accompagnement psychologique, social et juridique.

En somme, laisser la cyberviolence se répandre revient à tolérer la dégradation continue des droits fondamentaux. D’où l’importance de dénoncer et de dire stop à la cyberviolence.

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Huile d’olive : un record de production face à des défis structurels

La Tunisie, en tant que deuxième producteur mondial d’huile d’olive et premier exportateur hors UE, avec une récolte record de 340 000 tonnes en 2025, est particulièrement bien positionnée pour exceller au Concours international Mario Solinas 2026 (hémisphère Nord, campagne 2025-2026).

Malgré une hausse des exportations d’huile d’olive de 50,3 % entre 2018/2019 et une moyenne de 57 137 tonnes annuelles entre 2023/2024, soit une part de marché de 15 %; les recettes chutent drastiquement de -29,3% à 2 801 millions de dinars fin mai 2025 et de -54,9% en février malgré une augmentation de +40,8% en volumes. Et ce, sous l’effet des prix mondiaux en baisse (de 26 à 13,7 DT/kg) et de la hausse des tarifs douaniers, comme les 25 % imposés par les États-Unis.

Défis de production et coûts

Par ailleurs, les coûts d’irrigation élevés (95 % des oliveraies), le manque de main-d’œuvre, le vieillissement des oliviers (25 % >70 ans) et la faible mécanisation minent la rentabilité, notamment à Sahline et Kasserine où les prix ne couvrent pas les frais. Lotfi Ghedira, ex-directeur du Conseil oléicole international, affirme ce jeudi 18 décembre 2025 sur les ondes de Mosaïque fm que les prix actuels restent abordables, couvrent les coûts et offrent une marge bénéficiaire. Tout en appelant à poursuivre la récolte pour stabiliser les marchés et maintenir la qualité, avec le soutien de l’Office national de l’huile.

Concurrence et perspectives

Cependant, la concurrence espagnole et italienne, jointe à des problèmes de traçabilité et des pratiques commerciales irrégulières, accentue la pression malgré une hausse des volumes (+39,4 %). L’agriculteur Mohamed Nasraoui a insisté récemment sur une organisation rigoureuse du marché, une stratégie marketing internationale renforcée, un contrôle du stockage et des prix, ainsi qu’un soutien gouvernemental pour valoriser l’huile d’olive conditionnée et répondre aux exigences mondiales.

Enjeux environnementaux et stratégiques

Au final, une chose est sûre : il faut faire face au stress hydrique, aux mauvaises pratiques agronomiques et à  l’endettement des producteurs. Ce qui exige des réformes législatives et un meilleur financement. Pilier économique (18 % de la valeur agricole ajoutée, 1 million d’emplois), la filière doit aussi assurer un approvisionnement local abordable. Et ce, tout en consolidant sa résilience face à la variabilité climatique et la concurrence, via une meilleure valorisation.

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Monia Ammar nommée à la Commission ONU d’enquête sur la Syrie

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a désigné la magistrate tunisienne Monia Ammar et l’universitaire irlandaise Fionnuala Ní Aoláin comme membres de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie.

Ainsi, elles devront rejoindre le président brésilien Paulo Sérgio Pinheiro, en remplacement de Hany Megally (Égypte) et Lynn Welchman (Royaume-Uni). Créée en 2011 pour documenter les violations des droits humains, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Syrie depuis mars 2011, la Commission bénéficie d’une prorogation d’un an via la résolution 58/25 du 4 avril 2025.​

https://x.com/UN_HRC/status/2000631022774517914?s=20

Parcours de Monia Ammar

Monia Ammar, magistrate de premier grade à la Cour de cassation possède près de quatre décennies d’expertise en droit international des droits de l’homme et humanitaire. Elle a dirigé le Comité des experts arabes indépendants de la Ligue arabe en 2007, le Comité du droit international humanitaire de la femme arabe en 2010. De même qu’elle a servi de coordinatrice régionale pour le CICR au Moyen-Orient et en Afrique du Nord de 2014 à 2016.

En 2019, elle a créé à Tunis le Centre arabe de droit international, tout en œuvrant avec l’ONU sur l’égalité des genres, la justice transitionnelle et la lutte contre la violence faite aux femmes.​

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Christophe Cottet : « Une coopération renforcée et des perspectives ambitieuses pour 2026 »

Christophe Cottet, directeur de l’agence AFD (Agence Française de Développement) à Tunis, détaille la collaboration intrinsèque entre l’AFD et Expertise France au sein du groupe AFD, qui regroupe aussi Proparco pour le financement du secteur privé. Cette intégration, unique par rapport à d’autres organismes comme la KfW et la GIZ allemands, a permis un développement rapide des synergies en Tunisie.

Rencontré en marge de l’événement d’Expertise France en Tunisie qui a fêté ses 10 ans, Christophe Cottet estime dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com qu’il s’agit d’un bilan positif après 30 ans de présence.

Présent en Tunisie depuis 1992, l’AFD a mobilisé l’équivalent de 4 milliards d’euros de financements, avec 1,6 milliard d’euros de projets actifs auprès des ministères et agences tunisiens. L’arrivée d’Expertise France, accélérée ces cinq dernières années, élargit les thématiques couvertes : l’AFD finance des prêts et des dons pour des investissements. Tandis qu’Expertise France apporte son assistance technique et son expertise. Ce tandem a diversifié l’empreinte de la coopération française, touchant des sujets inédits et renforçant les liens avec la délégation de l’Union européenne. Des ajustements sont en cours, comme une plus grande autonomie d’Expertise France dans l’identification de projets.

Perspectives pour 2026 et au-delà

Christophhe Cottet souligne que la programmation AFD s’appuie sur les demandes du gouvernement tunisien, avec une vision à deux ans (jusqu’en 2027). Ainsi, des projets en préparation portent sur l’eau et l’assainissement, ainsi que l’économie d’énergie dans les communes et les villes secondaires.

Il conclut : « D’autres initiatives pourraient émerger ou remplacer celles existantes, pour des investissements longs (5-6 ans de préparation). Cette coopération historique renforce le lien bilatéral franco-tunisien, alliant priorités françaises (comme la mobilité) et besoins régionaux. »

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Mustapha Mezghani : « Moins on réfléchit, moins on reste intelligent »

À la 2e journée de la 39e édition des Journées de l’Entreprise, thématisée « L’entreprise et le nouvel ordre économique », l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a captivé l’auditoire avec son analyse géopolitique mondiale, focalisée sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et des recommandations précises pour la Tunisie.

Interrogé en direct, Mustapha Mezghani, Directeur général de la  Société de Gestion de la Technopole Sfax (SGTS),a réagi avec pragmatisme : « De Villepin a raison, mais à quel prix pour notre société ? »

Pour Mustapha Mezghani, les conseils de De Villepin d’une qualité certaine visent à corriger les faiblesses perçues par les investisseurs étrangers. Après un panorama économique global esquissé par l’invité, le zoom sur la Tunisie appelle à une action immédiate. « Même si on n’est pas convaincu, c’est la perception qui compte », insiste M. Mezghani.

De ce fait, améliorer cette image transformerait critiques en atouts, attirant capitaux et partenariats dans un contexte méditerranéen tendu.

Mustapha Mezghani : l’IA, simulatrice d’émotions

En outre, Mustapha Mezghani approfondit la mise en garde de De Villepin : l’IA, dépourvue de sentiments véritables, ne rehaussera pas notre humanité. Elle simulera les émotions avec une précision redoutable, comme les commerciaux ou les algorithmes de Cambridge Analytica lors des élections américaines. « Bientôt, robots humanoïdes et interfaces sur mesure offriront un ‘confort’ isolant, à l’image des hikikomori japonais reclus dans leur bulle virtuelle », alerte-t-il. « Cela donne à réfléchir » : l’IA pourrait éroder la pensée critique, imposant une « pensée unique » et un cercle vicieux d’atrophie cognitive.

Maîtrise de l’IA : l’éducation comme un rempart hybride

Refusant le fatalisme, Mustapha Mezghani plaide pour une approche hybride, inspirée des études de risques.

En somme, il appelle à former les élèves et les étudiants à exploiter l’IA sans s’y soumettre : vérifier ses outputs, réfléchir avec elle pour éviter l’appauvrissement intellectuel.

Autrement dit, « tout n’est pas noir : c’est une question de temps et de choix », conclut-il. Reste à intégrer l’IA en entreprise sans sacrifier l’essence humaine. Les Journées de l’Entreprise 2025 confirment leur rôle de forum visionnaire.

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Nidhal Ouerfelli, transition énergétique, souveraineté et hub euro-méditerranéen pour la Tunisie

A l’occasion de la 39e édition des Journées de l’Entreprise de l’IACE à Sousse (11-13 décembre 2025), sous le thème « L’Entreprise et le nouvel ordre économique », Nidhal Ouerfelli, ancien ministre et expert en transition énergétique au CEA, a dressé un tableau alarmant du paysage énergétique.

En Méditerranée, des inégalités criantes opposent un nord en maîtrise énergétique (demande en baisse de 4% depuis 2010) à un Sud en explosion démographique et urbaine (demande en hausse de 6%), dépendant à 80% des fossiles, avec instabilité des prix et risques géopolitiques.

Transition énergétique : impératif stratégique

Dans un monde post-axe Est-Ouest (désintégré par la crise russo-européenne), un nouvel axe Sud-Nord émerge, reliant ressources africaines et décarbonation européenne.

De ce fait, il estime que la Tunisie, à 140 km des côtes européennes, doit devenir un hub énergétique et non un simple transit. Ce qui permet d’exporter son énergie tout en investissant dans infrastructures et accords long terme, pour sécuriser corridors et influence géopolitique.

Par ailleurs, il met l’accent sur les opportunités qui s’ouvrent à la Tunisie. A savoir, un potentiel renouvelable exceptionnel (3 000 h/an de soleil), interconnexions, ports, tissu industriel (mécanique, électronique) et capital humain (ingénieurs en énergie, IA, cybersécurité).

En outre, Nidhal Ouerfelli appelle à une vision claire : gouvernance , PPP et cadre incitatif pour transformer défis en levier de croissance.

En termes de priorités figurent les énergies renouvelables (solaire/éolien >100 MW) pour réduire la facture énergétique permettant ainsi de créer des emplois. il en va de même de l’amélioration des infrastructures (réseaux HT/THT, stockage batteries/pompage).

Ainsi en conclusion, il souligne comme suit: « réveiller notre âme conscience, résilience, collaboration solidaire pour un co-développement technologique. La Tunisie peut pivoter en centre stratégique méditerranéen, rayonnant sur Europe-Afrique-Moyen-Orient. »

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