Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Steve Witkoff est-il le véritable chef de la diplomatie américaine ?

Au début, son périmètre d’action devait être le Moyen-Orient, il s’est élargi à la guerre russo-ukrainienne, il est envoyé au chaudron partout et rencontre tous les chefs d’État. Steve Witkoff a complètement éclipsé le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Il faut dire que pour le président américain Donald Trump, la loyauté et la confiance priment sur tout. Entre le gamin du Queens (Trump) et le gamin du Bronx (Witkoff), c’est une très longue amitié new-yorkaise. Par contre, avec le descendant de migrants cubains anticastristes de Floride (Rubio), la défiance a toujours été de mise. Trump n’a pas oublié que Rubio a été son adversaire coriace lors de la primaire républicaine de 2016.

Imed Bahri

CNN a rapporté que le secrétaire d’État américain Marco Rubio est concurrencé de la part de Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président américain pour le Moyen-Orient et négociateur dans le dossier de la guerre russe-ukrainienne. La chaîne a affirmé que les activités des deux hommes au cours des deux derniers mois ont soulevé des questions quant à leur influence et leurs positions respectives au sein du cercle rapproché du président Donald Trump.

Selon les sources de CNN, Rubio était pleinement conscient des difficultés qui l’attendaient lorsqu’il a pris ses fonctions, sachant que travailler avec Trump ne serait pas chose aisée compte tenu de la propension du président à limoger de hauts fonctionnaires.

Rubio a eu le poste prestigieux de chef de la diplomatie américaine alors que Trump lui préféré J. D. Vance pour la vice-présidence. Cependant, il n’avait pas anticipé la possibilité d’être mis à l’écart au profit de l’un des plus proches amis de Trump, le promoteur immobilier et milliardaire Witkoff.

L’influence grandissante de Witkoff

Au cours des deux premiers mois de l’administration Trump, Rubio s’est, à certains égards, effacé de la scène internationale au profit de Witkoff, dont les responsabilités ont largement dépassé le cadre de son titre officiel d’envoyé spécial pour le Moyen-Orient.

Witkoff a joué un rôle déterminant dans les dossiers les plus importants traités par l’administration Trump, notamment l’accord de cessez-le-feu à Gaza, les négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine et le retour de l’Américain Mark Fogel de Russie après son déplacement à Moscou pour finaliser les négociations en vue de sa libération.

Selon une source de CNN, Witkoff parcourt le monde en exerçant de facto les fonctions de secrétaire d’État, bénéficiant d’un atout unique : la confiance absolue de Trump.

À l’inverse, Rubio s’est rendu en Amérique centrale pour discuter d’immigration, ainsi qu’au Moyen-Orient, en Europe et au Canada pour aborder les conflits à Gaza et en Ukraine et rencontrer les partenaires de son pays au sein du G7.

La frustration du secrétaire d’Etat

Face à l’influence grandissante de Witkoff, des questions se posent quant au pouvoir et à l’avenir de Rubio au sein de l’administration Trump. Un sénateur proche de Rubio a déclaré que le secrétaire était frustré, tandis que des sources bien informées ont confirmé que Rubio était mal à l’aise face à la manière dont la Maison-Blanche a réduit son influence.

D’après CNN, plusieurs signes du malaise de Rubio face aux actions récentes de l’administration Trump sont apparus. Ces sources ont cité, par exemple, son désaccord avec Elon Musk, président du Comité sur l’efficacité gouvernementale, lors d’une réunion du cabinet, et son attitude distante et réservée lors de la désormais célèbre rencontre entre le président américain et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à la Maison Blanche.

La chaîne américaine a rapporté que Rubio ne bénéficiait pas de la même notoriété et de la même influence que ses prédécesseurs et ne s’attendait pas à devoir faire face à la rude concurrence de Witkoff.

CNN explique que la confiance affichée par Trump envers Witkoff avait déjà alimenté les spéculations à Washington quant à la durée du mandat de Rubio. Des sources ont confirmé que Rubio avait accepté ce poste pour renforcer sa crédibilité et qu’il nourrissait toujours des ambitions présidentielles inassouvies après son échec face à Trump en 2016.

Ces mêmes sources ont indiqué que Rubio considérerait son mandat comme une réussite s’il durait entre 18 mois et deux ans, ce qui lui laisserait le temps de préparer une éventuelle campagne présidentielle en 2028.

Interrogé par CNN, Rubio a déclaré : «Witkoff était l’une des personnes avec lesquelles je travaille le plus étroitement au sein de notre équipe». Witkoff, de son côté, a affirmé entretenir d’excellentes relations de travail avec Rubio, le décrivant comme «un grand secrétaire d’État et qui restera dans l’histoire comme l’un des plus grands !».

Les louanges appuyées cachent mal le malaise

Steve Witkoff a insisté sur le fait qu’il n’y a absolument aucun conflit entre lui et Rubio. Il a encore renchéri : «C’est un secrétaire d’État exceptionnel et nous travaillons en parfaite harmonie. Ce que CNN a rapporté est totalement faux. Je ne sais pas d’où les médias tirent ces histoires ridicules. Tous les dossiers sur lesquels je travaille sont traités en collaboration avec Marco Rubio». Il n’y a peut-être pas de conflits mais M. Witkoff marche sur les plates-bandes de Rubio et c’est bel et bien lui l’homme fort de la diplomatie américaine. 

La porte-parole du département d’État Tammy Bruce, voulant lui aussi sauver les apparences, a déclaré à CNN : «Votre affirmation est fausse. Le secrétaire d’État Rubio et l’envoyé spécial Witkoff entretiennent d’excellentes relations et travaillent ensemble pour faire avancer le programme du président Trump».

Trump a fait l’éloge de l’éthique professionnelle de Rubio, déclarant spontanément aux journalistes dans le Bureau ovale : «Il a travaillé très dur. Il a déjà voyagé dans de nombreux pays. C’est un homme formidable. Je pense qu’il a toutes les chances d’être le meilleur secrétaire d’État que nous ayons jamais eu».

Sauf que ces louanges ne dissipent pas le malaise persistant dans la galaxie Trump où les rôles ne sont pas clairement délimités et les confusions assez fréquentes.

L’article Steve Witkoff est-il le véritable chef de la diplomatie américaine ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Scandale Epstein : 16 fichiers disparaissent mystérieusement du site du ministère de la Justice américain

Seize fichiers liés à l’affaire Jeffrey Epstein ont disparu du site officiel du ministère de la Justice des États-Unis, dont une photo montrant l’ancien président Donald Trump, moins de 24 heures après leur mise en ligne. Le ministère n’a fourni aucune explication officielle sur cette disparition, provoquant un regain d’interrogations autour de la transparence du dossier.

Une disparition inexpliquée

Les fichiers concernés, rendus publics vendredi, n’étaient plus accessibles samedi matin. Leur disparition concerne notamment des images et documents relatifs à Jeffrey Epstein et à son entourage. Parmi ces fichiers figurait une photo montrant Donald Trump aux côtés d’Epstein, de Melania Trump et de Ghislaine Maxwell, ancienne collaboratrice proche d’Epstein.

D’autres fichiers incluaient des photos de tableaux représentant des femmes et des clichés montrant des photographies placées sur une commode et à l’intérieur de tiroirs, donnant un aperçu de l’environnement privé d’Epstein.

Vers une transparence sous contrôle

Interrogé sur la disparition de ces documents, le ministère de la Justice américain n’a pas fourni de justification détaillée. Sur le réseau X (anciennement Twitter), il a simplement indiqué que « les photos et autres matériaux feront l’objet d’une révision et d’une modification continues conformément à la loi, par mesure de précaution à la réception d’informations supplémentaires ».

Cette réponse laisse planer le doute sur les raisons exactes de la suppression, renforçant les théories autour d’une éventuelle manipulation des archives accessibles au public.

Cette disparition intervient dans un contexte où les documents relatifs à l’affaire Epstein ont été largement surveillés par le public et les médias, notamment en raison des personnalités impliquées. Les experts estiment que toute modification ou suppression de fichiers peut avoir des implications sur la perception de la transparence du ministère et sur le suivi judiciaire des affaires liées à Epstein.

Lire aussi

L’article Scandale Epstein : 16 fichiers disparaissent mystérieusement du site du ministère de la Justice américain est apparu en premier sur webdo.

Susie Wiles tire à boulets rouges sur l’administration Trump

Vanity Fair a publié mardi une longue enquête de Chris Whipple basée sur une série d’entretiens avec Susie Wiles, la très puissante Chief of Staff de la Maison-Blanche (le chef de cabinet de la Maison-Blanche est le membre de plus haut rang du Bureau exécutif du président des États-Unis), révélant des détails inédits sur le cercle rapproché du président Donald Trump durant sa première année de second mandat.

Imed Bahri

Décrite comme la figure la plus influente de l’administration après le président lui-même,

Susan Summerall Wiles dite Susie Wiles et surnommée la Dame de glace a été l’architecte de la victoire de Trump et de son retour au pouvoir. Elle tient d’une main de fer la Maison-Blanche pour éviter le chaos et l’instabilité qui ont caractérisé l’administration Trump lors de son premier mandat et de ce fait, elle est capable d’imposer son style et d’orienter les décisions dans des moments de chaos et d’impulsivité. Cette femme de l’ombre a pour habitude de ne jamais parler mais cette fois-ci elle a dérogé à la règle et a été très prolixe. 

Regard sans fard sur les rouages ​​du pouvoir

Whipple a mené une série d’entretiens avec Wiles à chaque moment de crise durant la première année du second mandat de Trump, offrant un regard sans fard et intime sur les rouages ​​du pouvoir.

Wiles apparaît dans ce récit comme une force d’équilibre entre une faction intransigeante au sein de l’aile ouest et un président qui repousse les limites légales et politiques du pouvoir exécutif. 

L’enquête s’ouvre sur la description d’une scène marquante du matin du 4 novembre. Wiles se trouvait dans le Bureau ovale pour une réunion avec Trump et trois de ses plus proches conseillers, qu’elle considère comme son équipe de base : le vice-président J.-D. Vance, le secrétaire d’État Marco Rubio et le chef de cabinet adjoint Stephen Miller. Selon Willes, l’ordre du jour comportait deux objectifs principaux : sortir de l’impasse au Congrès et obtenir la destitution du président vénézuélien Nicolás Maduro.

Au cours de la longue discussion avec Trump, Wiles se leva et se dirigea vers la sortie. Trump le remarqua et lui demanda sèchement : «Est-ce une urgence qui vous oblige à  partir?». Welles répondit que ce n’était pas une urgence, mais ajouta après : «C’est une urgence et cela ne vous regarde pas». Elle quitta ensuite le Bureau ovale, une scène qui, d’après l’enquête, témoigne de sa capacité à dialoguer avec le président d’une manière que peu de membres de l’administration oseraient adopter.

L’auteur souligne que la plupart des hauts responsables de la Maison-Blanche pèsent leurs mots et s’expriment de manière anonyme dans la presse. Cependant, Wiles a répondu à la plupart des questions qui lui étaient posées par le biais d’enregistrements, une pratique rare à ce niveau d’autorité.

Trump a une personnalité d’un alcoolique

Lors d’une conversation privée, Wiles a dressé un portrait choquant de Trump : «Il a une personnalité d’un alcoolique», faisant référence à un trait de caractère caractérisé par une confiance excessive en soi et un fort sentiment de droit à outrepasser les limites. Wiles affirme que le fait que son père Pat Summerall, ancien joueur puis commentateur de football américain, fut alcoolique lui permet aujourd’hui de gérer Donald Trump. Il est à indiquer que le président américain ne fume pas et ne boit d’alcool, choses qu’il a toujours interdit à ses enfants mais bien qu’il ne soit pas alcoolique, il en a les traits de personnalité selon sa Chief of Staff. 

Elle a également porté des jugements sévères sur certaines personnalités de l’administration ou de son entourage. Wiles a jugé «remarquable» le revirement de Vance, passé d’anti-Trump qui l’insultait à partisan exalté. Elle explique ce revirement par son opportunisme et son arrivisme. Elle le décrit aussi comme un adepte du complotisme depuis une décennie.

Wiles a qualifié Russell Vought, directeur du Bureau de la gestion et du budget, d’extrémiste de droite absolu. Interrogée sur le retweet par Elon Musk d’un message comparant les employés du secteur public à des criminels notoires, elle a répondu : «Je pense que ça arrive quand il consomme» , sous-entendant sa consommation de drogues, tout en soulignant qu’elle n’en avait pas connaissance directe. Elle le décrit comme très étrange, destructeur et drogué à la kétamine.

L’interview s’appuie sur des analyses au sein du camp républicain pour confirmer que Wiles est une figure clé du fonctionnement quotidien du pouvoir exécutif.

L’auteur cite un ancien chef de cabinet républicain : «Des décisions aux conséquences considérables sont prises au gré du président et la seule personne capable de contrôler ses caprices est Susie Wiles». Il ajoute qu’elle est la plus influente parmi ses pairs successifs qui se sont succédé à ce poste. 

Le secrétaire d’État Marco Rubio estime que «personne au monde n’est actuellement capable d’assumer cette fonction comme Wiles», décrivant sa relation avec Trump comme une relation de confiance acquise. Vance, quant à elle, présente sa philosophie de travail différemment. Au lieu de chercher à contrôler ou manipuler le président pour servir l’intérêt national, Wiles se considère comme une facilitatrice, et puisque l’Amérique a élu Trump, sa mission est de concrétiser sa vision.

Les entretiens la replacent dans un contexte plus large, mettant en lumière les décisions et les enjeux majeurs liés à l’administration Trump, tels que l’extension des pouvoirs présidentiels, la déclaration unilatérale de guerre aux cartels de la drogue, l’imposition de droits de douane arbitraires, la fermeture de la frontière sud, la négociation d’un cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza ainsi que les pressions exercées sur les alliés de l’Otan pour qu’ils augmentent leurs dépenses de défense.

À l’inverse, l’enquête met en lumière un aspect intérieur plus conflictuel : la guerre menée par Trump contre ses opposants politiques, les grâces accordées aux condamnés et le limogeage de ceux impliqués dans des enquêtes et des poursuites, les accords à l’amiable de plusieurs millions de dollars imposés aux entreprises de médias, les poursuites contre des responsables gouvernementaux et les pressions exercées sur les universités pour qu’elles se conforment à son programme.

L’enquête aborde également le langage offensant utilisé contre les femmes, les minorités et divers opposants, notant que l’assassinat de Charlie Kirk en septembre a accéléré une campagne de représailles. Révélation de taille, Wiles affirme que Trump veut un accord pour mettre un terme à la guerre d’Ukraine afin de cultiver sa stature d’homme de paix mais il pense que Poutine veut avaler toute l’Ukraine. 

Concernant l’affaire Epstein, elle estime que Trump n’a rien à se reprocher sur le plan pénal mais qu’il en paiera politiquement le prix lors des élections de mi-mandat qui auront lieu en 2026.

Les entretiens évoquent le rôle historique du Wiles comme garant de l’information et défenseur des vérités difficiles, citant des exemples d’administrations précédentes, comme le rôle de James Baker auprès de Ronald Reagan sur la sécurité sociale. Ceci soulève la question centrale : dans quelle mesure Trump pourrait-il s’écarter des normes démocratiques ? Wiles fera-t-elle quelque chose pour le contenir ? Et, surtout, le souhaite-t-elle ?

Musk a engendré une crise humanitaire

Parmi les détails les plus sensibles des entretiens figure le récit de Wiles sur l’émergence d’un centre de pouvoir parallèle au sein de l’administration : Elon Musk. Wiles le décrit comme un acteur totalement isolé, expliquant avoir été choquée par la suppression de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) par Musk. Elle souligne que si un décret présidentiel de Trump exemptait les programmes vitaux du gel de l’aide étrangère, la réalité, selon son témoignage, a été la fermeture et la suspension de ces programmes.

Wiles révèle qu’elle n’avait pas initialement saisi l’ampleur des conséquences pour l’action humanitaire mais qu’elle a commencé à recevoir des appels paniqués de responsables d’agences d’aide et d’anciens fonctionnaires l’avertissant que des milliers de vies étaient en danger, notamment après l’arrêt des programmes de vaccination en Afrique.

L’enquête conclut implicitement que Wiles possède des qualités rares à Washington : la capacité d’évoluer dans un milieu profondément masculin, le talent pour gérer une équipe intransigeante et l’aptitude à être proche du président sans être sous les feux de la rampe.

De fait, selon Vanity Fair, le nom de Susie Wiles est devenu synonyme d’une force puissante agissant dans l’ombre, à un moment qui, selon les critiques, redéfinit la nature même de la gouvernance aux États-Unis.

Ces révélations de Vanity Fair ont provoqué une onde de choc à Washington mais le président Trump, interrogé sur les propos de Wiles, lui a renouvelé sa confiance indiquant ne pas avoir lu l’article et qu’elle était une «fantastique Chief of Staff». Ceci indique qu’il tient absolument à Wiles, architecte de son retour au pouvoir et dont le départ plongerait l’administration dans le chaos.

D’ailleurs, la Maison-Blanche par la voix de sa porte-parole a indiqué que Wiles a œuvré à tout ce qui a été accompli lors des onze premiers mois de ce mandat. Quant à la principale concernée, elle estime que la rédaction de Vanity Fair a publié ce qui lui convenait et n’a pas publié le reste. Une seconde salve de révélations est prévue.

L’article Susie Wiles tire à boulets rouges sur l’administration Trump est apparu en premier sur Kapitalis.

Blocus maritime contre le Venezuela : le calcul cynique de Washington

L’objectif du blocus maritime décrété par Donald Trump contre le Venezuela serait de priver ce pays d’une partie importante de ses recettes pétrolières afin d’accélérer l’effondrement du régime de Nicolás Maduro. Tout en évitant une intervention militaire américaine au sol, aux conséquences imprévisibles.

Qui veut tuer son chien l’accuse de rage. Telle est la maxime du  président américain, Donald Trump. En effet, celui-ci n’a cessé depuis des mois de viser des prétendus navires de narcotrafiquants vénézuéliens ; tout en accusant sans aucune preuve le président du Venezuela, Nicolás Maduro, d’être à la tête d’un supposé cartel de drogue.

Pourquoi tant d’acharnement contre le régime chaviste ? Derrière ses objectifs affichés de lutte contre le narcotrafic, se cache la convoitise des richesses de ce pays, qui n’est certes pas le plus grand pays producteur de pétrole; mais qui dispose en revanche des plus importantes réserves en or noir avérées de la planète devant l’Arabie saoudite et l’Iran… De quoi faire saliver le magnat de l’immobilier qui flaire les bonnes affaires, même de loin.

Un blocus maritime « total et complet »

Ainsi, le président des États-Unis a décrété, mardi 16 décembre, un blocus maritime contre les pétroliers frappés de sanctions en provenance ou à destination du Venezuela. « J’ordonne un blocus total et complet de tous les tankers sous sanctions entrant et sortant du Venezuela », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social en lettres capitales. Ajoutant que « le Venezuela est entièrement encerclé par la plus grande armada jamais assemblée dans l’histoire de l’Amérique du Sud ».

Reprenant sa rhétorique habituelle, Donald Trump justifie le blocus américain par le « vol », par Caracas, de « pétrole, de terres et de richesses » américaines. « Le régime illégitime de Maduro utilise le pétrole de ces champs volés pour se financer, financer le terrorisme de la drogue, le trafic humain, les meurtres et les kidnappings », accuse encore le président américain. Sans toutefois fournir la moindre preuve de l’implication de Caracas dans ces supposés crimes.

Cette rhétorique fait clairement référence à l’histoire : le Venezuela a nationalisé son industrie pétrolière dans les années 1970. Et, sous la présidence d’Hugo Chávez (1999-2013), le pays a forcé les compagnies pétrolières étrangères à accepter des co-entreprises majoritairement détenues par la compagnie d’État PDVSA pour pouvoir opérer sur le territoire.

En attendant, Washington a assemblé en mer des Caraïbes une véritable armada sous l’égide du porte-avion USS Gerald R. Ford. Tout en frappant en pleine course des navires supposément liés au narcotrafic, tuant au moins 95 personnes depuis début septembre. Des opérations dont la légalité est mise en doute par des experts, ONG et responsables des Nations unies.

« Une menace grotesque »

« Incontestablement un acte de guerre. Une guerre que le Congrès n’a jamais autorisée et dont le peuple américain ne veut pas », a affirmé Joaquin Castro, le représentant démocrate du Texas.

Pour sa part, Caracas y voit « une menace grotesque ». Washington « tente d’imposer de manière absolument irrationnelle un prétendu blocus naval militaire au Venezuela dans le but de voler ses richesses ». C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué publié par le gouvernement vénézuélien.

Frapper au portefeuille

Cela étant, il est évident que l’opération orchestrée par l’administration Trump s’inscrit dans une stratégie claire visant à affaiblir, voire destituer, le président vénézuélien Nicolás Maduro, en frappant son pays au portefeuille.

La cheffe de cabinet du président américain, Susie Wiles, n’a-t-elle pas confirmé dans un entretien à Vanity Fair, publié mardi 16 décembre, que Donald Trump « veut continuer à faire sauter des bateaux jusqu’à ce que Maduro capitule » ?

Sachant que le pays visé est soumis à un embargo américain depuis 2019. Et que le pétrole vénézuélien est écoulé sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine qui achète 80 % de la production. Or, le blocus maritime pourrait représenter pour le Venezuela une perte de revenus de 80 % des recettes publiques.

« Cette perte de revenus entraînera des pénuries qui affecteront les transports, l’alimentation, l’approvisionnement, l’agriculture et l’importation de marchandises », affirme David Goldwyn, président du cabinet de conseil Goldwyn Global Strategies et ancien fonctionnaire du département d’État sous l’administration de Barack Obama, interrogé par Politico. D’ailleurs, il s’attend à une « flambée de l’inflation et à une migration massive et immédiate de la population du Venezuela vers les pays voisins ». Le manque de revenus équivalents pour le Venezuela est estimé à 8,5 milliards de dollars par an, relèvent les experts du marché pétrolier.

Mais l’impact devrait être plus important pour la Chine, où 80 % du brut vénézuélien est acheminé via ces navires sous sanctions. Le choc sera toutefois de courte durée, poursuivent les mêmes experts. Car ils affirment que Pékin a toujours un plan B et pourrait envoyer ses propres navires chercher le pétrole.

L’article Blocus maritime contre le Venezuela : le calcul cynique de Washington est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Immigration, paix, pétrole : le triptyque politique de Trump

Dans une allocution solennelle depuis la Maison-Blanche, Donald Trump a livré bien plus qu’un simple bilan de son action. En 19 minutes, le président américain a articulé trois récits politiques centraux — immigration, paix mondiale et ressources énergétiques — révélateurs d’une présidence qui privilégie la narration stratégique à l’exposé factuel. Il a également évoqué, plus brièvement, la situation économique intérieure, la sécurité aux frontières et la lutte contre les cartels de drogue, sans que ces thèmes ne constituent l’ossature centrale de son discours.

L’immigration comme ennemi intérieur

Au cœur de son discours, Donald Trump a de nouveau désigné l’immigration illégale comme la source de plusieurs maux structurels des États-Unis. Emploi, système de santé, sécurité publique, crise du logement : autant de domaines que le président a reliés à l’arrivée de migrants, accusés de « voler des emplois » et de peser sur les finances publiques.

Une rhétorique bien rodée, qui fait pourtant abstraction de nombreuses données économiques. Plusieurs études montrent que les immigrés contribuent largement à l’économie américaine, notamment dans l’agriculture, la construction et les services, et qu’ils paient davantage en impôts qu’ils ne bénéficient d’aides publiques. En 2023, leur contribution fiscale dépassait 650 milliards de dollars, générant près de 1 700 milliards de dollars d’activité économique.

Le discours de Trump s’est également illustré par des propos ciblant certaines communautés, notamment les Somaliens, accusés sans fondement d’avoir « pris le contrôle » de l’économie du Minnesota. Une sortie qui contraste avec la trajectoire personnelle du président, dont les deux épouses sont issues de l’immigration européenne.

La paix mondiale comme trophée personnel

Sur le plan international, Donald Trump s’est présenté comme un artisan de paix, affirmant avoir « réglé huit guerres en dix mois » et mis fin au conflit à Gaza, allant jusqu’à évoquer une paix inédite « depuis 3 000 ans » au Moyen-Orient.

Ces déclarations, spectaculaires, ne reposent toutefois sur aucun cadre diplomatique reconnu. Aucun accord de paix global n’a été signé, et les violences se poursuivent dans les territoires palestiniens et ailleurs dans la région. La référence historique elle-même apparaît largement exagérée, Israël ayant été fondé en 1948.

Ce registre hyperbolique s’inscrit dans une logique de personnalisation de la diplomatie, où les conflits complexes sont ramenés à des succès individuels, sans reconnaissance multilatérale ni mécanisme institutionnel durable.

Le Venezuela, entre silence et convoitise

Fait notable, le président américain n’a pratiquement pas abordé la crise avec le Venezuela, malgré des tensions croissantes et une présence militaire américaine renforcée dans la région. Ce silence contraste avec des déclarations tenues quelques heures plus tôt, dans lesquelles Trump affirmait vouloir « récupérer » les droits pétroliers américains dans le pays sud-américain.

Un rappel implicite au processus de nationalisation engagé en 2007 sous Hugo Chávez, qui avait conduit à l’éviction de plusieurs compagnies américaines. Depuis, le pétrole vénézuélien demeure un enjeu géoéconomique majeur, au cœur d’un bras de fer mêlant sanctions, pressions diplomatiques et démonstration de force.

En évitant toute annonce formelle, Trump entretient une ambiguïté stratégique, laissant planer l’option d’une escalade sans en assumer publiquement les contours.

Un même fil conducteur

Immigration, paix, pétrole : trois thèmes distincts, mais un mécanisme commun. Celui d’un pouvoir exercé par le récit, fondé sur la désignation d’ennemis — intérieurs ou extérieurs —, la simplification des rapports de force et la centralisation du succès autour de la figure présidentielle.

Derrière l’image d’une Amérique « de retour » et « plus forte que jamais », le discours de Donald Trump révèle surtout une méthode : gouverner par la narration, quitte à laisser les faits au second plan.

Lire aussi:

L’article Immigration, paix, pétrole : le triptyque politique de Trump est apparu en premier sur webdo.

Trump réclame 10 milliards de dollars à la BBC pour diffamation

Le président américain Donald Trump a déposé, lundi 15 décembre, une plainte contre la British Broadcasting Corporation (BBC). Il réclame au moins 10 milliards de dollars de dommages et intérêts, après l’avoir accusée de diffamation, suite à la création d’un clip vidéo trompeur.

La plainte déposée par Trump en Floride réclame « au moins 5 milliards de dollars de dommages et intérêts ». Et ce, pour chacun des deux chefs d’accusation de diffamation et de violation d’une loi relative aux pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

On rappelle que la BBC avait présenté ses excuses pour avoir modifié un discours de Trump dans un documentaire qui donnait l’impression qu’il avait appelé à des « actions violentes ». Cette manipulation se déroulant avant que ses partisans ne prennent d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021, relève l’AFP.

Ainsi, la chaîne est en pleine tourmente depuis la réapparition du segment modifié de son émission phare d’information « Panorama », diffusée avant l’élection présidentielle de 2024.

Dans ce contexte, le président de la BBC, Samir Shah, a adressé une « lettre personnelle » à la Maison Blanche contenant les excuses de la société. Mais cette initiative ne semble pas avoir réussi à apaiser la colère du président américain.

En effet, un porte-parole de l’avocat du président Trump a d’ailleurs déclaré à l’AFP : « La BBC, qui était autrefois respectée mais qui est maintenant discréditée, a terni la réputation du président Trump. Et ce, en modifiant délibérément, malicieusement et de manière trompeuse son discours, dans le but clair d’interférer dans l’élection présidentielle de 2024 ».

Il a conclu : « La BBC a une longue tradition de désinformation de son public dans sa couverture du président Trump, au service de son agenda politique de gauche ».

L’article Trump réclame 10 milliards de dollars à la BBC pour diffamation est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Entre crimes de guerre et génocide, le Soudan agonise !

Des familles délibérément écrasées sous des véhicules blindés, des détenus exécutés devant une caméra, des enfants orphelins abandonnés à leur sort dans le désert et autant de crimes de guerre mais aussi des assassinats basés sur des critères ethniques ce qui relève du génocide, les Forces de soutien rapide de Hemedti Dagalo ont transformé le Soudan en enfer sur terre. Les témoignages sont accablants. 

Imed Bahri

Le Washington Post a publié une enquête de Kathrine Houreld et Hafiz Haroun concernant les enlèvements de masse et les crimes -notamment basés sur des critères ethniques- perpétrés par les Forces de soutien rapide (FSR) après la prise de contrôle d’El Fasher, ville de l’ouest du Soudan.

Selon des survivants, des organisations de défense des droits humains et des proches des personnes enlevées, les FSR ont détenu des milliers de civils, exigeant des rançons exorbitantes et exécutant ceux qui ne pouvaient pas payer. 

Les FSR ont assiégé El Fasher pendant un an et demi, à partir de 2014, et ont systématiquement tué et enlevé ceux qui tentaient de fuir. Lorsque l’armée soudanaise s’est retirée de ses dernières positions dans la ville fin octobre et que les FSR en ont pris le contrôle, leurs combattants ont enlevé des civils en masse, y compris des femmes et des enfants. Des survivants ont rapporté que les captifs ont été torturés et affamés puis contraints de contacter leurs familles pour les supplier de les aider.

Le Washington Post a interviewé neuf victimes d’enlèvement, leurs familles ainsi que des militants. Les témoignages sur les détails concernant les méthodes d’attaque, les lieux où sont enlevés les otages et leur traitement correspondent souvent aux rapports des témoins oculaires et des organisations de défense des droits de l’homme.

Un tableau effroyable

Les difficultés de communication à El Fasher rendent complexe l’évaluation de l’ampleur des exactions commises sur place mais des témoignages divulgués dressent un tableau effroyable : des familles délibérément écrasées sous des véhicules blindés, des détenus exécutés devant une caméra et des enfants orphelins abandonnés à leur sort dans le désert.

Les Nations Unies ont déclaré que le Soudan connaissait la pire crise humanitaire au monde, avec des dizaines de milliers de morts et 12 millions de déplacés en trois ans de guerre civile.

Les récits d’atrocités commises à El Fasher, l’une des plus grandes villes du Darfour, ont mis en lumière les divisions entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, deux riches États du Golfe alliés aux États-Unis, mais aux intérêts divergents au Soudan.

L’Arabie saoudite soutient l’armée soudanaise, tandis que les Émirats arabes unis sont accusés d’apporter un soutien militaire et financier aux FSR. Les dirigeants émiratis ont nié ces allégations, mais des armes vendues aux Émirats ont été retrouvées à plusieurs reprises dans les stocks des FSR et des responsables politiques de tous bords à Washington ont commencé à critiquer ouvertement les Émirats.

Les sanctions américaines répétées imposées aux FSR et à l’armée soudanaise, elle aussi coupable de violations massives des droits humains, n’ont guère permis d’enrayer les massacres.

Le mois dernier, lors de sa visite à la Maison-Blanche, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a lancé un appel au président Donald Trump pour obtenir son aide afin de mettre fin au conflit. Trump a déclaré à Truth Social qu’il collaborerait avec les partenaires régionaux pour mettre fin à ces atrocités.

Pendant ce temps, de nombreux survivants restent détenus sous la menace des armes.

On estime à 270 000 le nombre de personnes qui se trouvaient à El Fasher et dans ses environs lors de sa chute le 27 octobre.

Les preuves des massacres dissimulées

Selon les Nations Unies, quelque 106 000 personnes ont fui la ville ces six dernières semaines, tandis que le sort des autres demeure inconnu.

Nathaniel Raymond, directeur du Laboratoire de recherche humanitaire de l’École de santé publique de Yale, estime que les Forces de soutien rapide ont déjà tué des dizaines de milliers de personnes. Son laboratoire publiera la semaine prochaine un rapport cartographiant d’au moins 140 sites où des corps se sont accumulés et documentant les actions considérables entreprises par les FSR pour dissimuler les preuves des massacres.

Raymond raconte : «Une force de la taille d’une brigade est déployée pour dégager les corps et rien ne laisse présager un retour à la normale : aucune activité aux puits, sur les marchés, dans les rues, ni dans les transports en commun. Ils pensent devoir ramasser le plus de corps possible, le plus rapidement possible, avant que quiconque n’entre dans la ville». Le Washington Post cite un infirmier de 37 ans qui a déclaré être resté en ville pendant tout le siège. Son jeune frère a tenté de s’échapper en août mais les FSR l’ont enlevé et tué, malgré le paiement d’une rançon par sa famille, déjà très pauvre.

L’infirmier a ajouté que lorsque les combattants ont pris d’assaut la ville, il s’est enfui avec un groupe d’une centaine de personnes mais qu’ils ont été rapidement capturés. Il a précisé qu’une trentaine d’entre eux ont été sommairement exécutés.

«Je leur ai dit que j’étais médecin et que j’aidais tout le monde, y compris les membres des Forces de soutien rapide», a-t-il déclaré, convaincu que cela lui a sauvé la vie.

Le médecin a raconté que les survivants avaient été transportés en convoi jusqu’à Kutum, à une journée et demie de route : «Ils nous ont déposés devant une maison abandonnée et nous ont ordonné de contacter nos familles. Ils m’ont dit : ‘‘Tu dois les convaincre de payer 50 millions de livres soudanaises sinon nous t’exécuterons sur-le-champ’’». Il a ajouté : «J’ai contacté mes amis car je savais que ma famille n’avait pas assez d’argent». Le médecin a indiqué que ses amis avaient négocié la rançon et l’avaient ramenée à 15 millions de livres soudanaises, soit environ 25 000 dollars. Pendant qu’il attendait des nouvelles de son sort, les combattants ont amené d’autres jeunes hommes d’El Fasher et leurs chefs les ont incités à tuer à leur guise. Il s’est souvenu d’une conversation au cours de laquelle on avait dit à leurs ravisseurs : «Vous devez en tuer la moitié pour faire pression sur les autres et les contraindre à payer la rançon». Le lendemain, ses amis avaient remis la somme totale pour sa libération et il avait été relâché près de la ville de Tawila, où de nombreux rescapés d’El Fasher avaient trouvé refuge.

Un autre homme, âgé de 26 ans, a raconté avoir rejoint une foule importante fuyant vers l’ouest de la ville le 26 septembre. Il se souvient que le groupe a été pris pour cible par des tirs d’artillerie et des drones pendant sa fuite, et que lorsqu’ils ont atteint un remblai de terre construit par les FSR pour encercler la ville, des véhicules blindés ont ouvert le feu. «Certains ont essayé de s’échapper, mais en vain, et beaucoup ont été tués. D’autres ont fait semblant d’être morts, allongés immobiles au sol comme nous et les véhicules ont alors commencé à foncer sur les gens», a-t-il déclaré. 

Les conducteurs des blindés scrutaient le sol, écrasant tout ce qui bougeait. «Une dizaine de personnes ont été tuées dont ma sœur et je n’ai rien pu faire pour la sauver», a-t-il dit. 

Les prisonniers conduits comme du bétail

Il a poursuivi en expliquant qu’à chaque barrage routier, d’autres personnes étaient tuées par les combattants des FSR ou attaquées par des milices arabes alliées à dos de chameau. Il raconta que le groupe avec lequel il avait quitté El Fasher, qui comptait environ 150 personnes, s’était réduit à une trentaine, mais que le calvaire était loin d’être terminé. «J’étais avec mon ami et sa femme. Un soldat a tenté de prendre sa femme comme servante mais il a refusé et l’a serrée fort dans ses bras. Il fut alors abattu et sa femme tomba sur lui. Un des soldats dit: ‘‘Laissez-les se vider de leur sang’’».

Il ajouta que des combattants des FSR lui avaient bandé les yeux, ainsi qu’à une douzaine d’autres survivants, et leur avaient lié les mains derrière le dos. Ils les avaient conduits comme du bétail à Zamzam, un ancien camp de réfugiés et les avaient placés avec d’autres prisonniers. Puis, expliqua-t-il, leurs ravisseurs s’en prirent aux membres des groupes ethniques associés aux milices qui avaient défendu El Fasher contre les Forces de soutien rapide.

Chaque personne était sommée d’indiquer son appartenance tribale, a-t-il raconté. «Si quelqu’un disait ‘‘Zaghawa’’ ou appartenait à une autre tribu africaine, il était tué. Si quelqu’un disait être soldat, il était également tué», a-t-il ajouté.

Finalement, a-t-il poursuivi, lui et dix autres prisonniers ont été conduits dans une cellule d’une prison au sud-ouest d’El Fasher. Le troisième jour, a-t-il expliqué, les FSR leur ont ordonné de contacter leurs familles et d’exiger 15 millions de livres soudanaises. Deux prisonniers ont demandé une somme inférieure, prétextant que leurs proches ne pouvaient pas réunir une telle somme, mais ils ont été immédiatement tués. 

Les FSR ont ordonné aux prisonniers restants de contacter leurs familles et, pendant l’appel, ils leur braquaient leurs armes sur eux. «Ils nous battaient et nous humiliaient jusqu’à ce que nos familles cèdent», précise-t-il. 

Il a indiqué que sa famille avait réussi à payer la rançon en plusieurs fois et que lui et trois autres survivants avaient été libérés et conduits dans un camp de personnes déplacées situé à proximité.

Un troisième témoignage a mis en lumière le caractère systématique de cette opération d’extorsion. La prison de Daqris, à Nyala, est surpeuplée et accueille des milliers de prisonniers transférés d’El Fasher, selon une source proche du dossier. Cette source a ajouté que les détenus ne sont libérés que par l’officier des Forces de soutien rapide qui les a amenés, après le versement de rançons par des proches via une application de paiement électronique. La source a expliqué qu’environ 60 détenus sont entassés dans chaque cellule ordinaire et six dans chaque cellule d’isolement. «Les prisonniers subissent des actes de torture et de violence de la part des gardiens et beaucoup sont morts», a déclaré la source. Les décès dus aux mauvais traitements et aux maladies, notamment au choléra, sont si fréquents qu’une fosse commune située près de la prison s’est rapidement remplie.

Dans un communiqué publié cette semaine, le Réseau des médecins soudanais a indiqué que plus de 5 000 civils sont détenus à Nyala, notamment à la prison de Daqris. Parmi eux figurent du personnel médical, des personnalités politiques et des journalistes.

L’article Entre crimes de guerre et génocide, le Soudan agonise ! est apparu en premier sur Kapitalis.

Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et réclame 5 milliards de dollars

Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et réclame 5 milliards de dollars

Le président américain Donald Trump a intenté une action en diffamation d’un montant de 5 milliards de dollars contre la BBC, l’accusant d’avoir déformé intentionnellement un extrait de son discours du 6 janvier 2021 dans un documentaire de l’émission Panorama. Selon les documents déposés devant un tribunal en Floride, Trump reproche à la chaîne publique […]

The post Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et réclame 5 milliards de dollars first appeared on Directinfo.

Politique migratoire américaine : tapis rouge pour les ultra-riches

«Les gens riches arriveront dans ce pays en achetant cette carte. Ils seront riches, ils auront du succès, ils dépenseront beaucoup d’argent, ils paieront beaucoup d’impôts et emploieront beaucoup de monde». Telle est la nouvelle approche de Donald Trump qui monétise de facto l’immigration vers son pays. Aux dépens des plus modestes. 

 

Il faut admettre que M. Trump possède une qualité rare chez les hommes politiques : dire ouvertement et publiquement le fond de sa pensée, souvent d’une manière crue, voire blessante.

Pour s’en convaincre, prenons l’exemple de sa politique migratoire. Ainsi, dernièrement, le locataire de la Maison Blanche a annoncé clairement son intention de «suspendre définitivement l’immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde».

Sitôt dit, sitôt fait. Profitant d’un fait divers, une banale fusillade à Washington attribuée à un Afghan, l’administration du président républicain annonça dare-dare un nouveau tour de vis pour freiner les entrées sur le sol américain. Et ce, en suspendant toutes les demandes d’immigration pour les ressortissants de 19 pays (Afghanistan, Myanmar, Tchad, Congo, Guinée équatoriale, Érythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen, Burundi, Cuba, Laos, Sierra Leone, Togo, Turkménistan et Venezuela). Or, il se trouve qu’à l’exception de l’Iran, la Libye et le Venezuela, les autres pays listés figurent parmi les plus pauvres de la planète. Un simple hasard ?

Rien d’étonnant puisqu’il avait promis de «chasser toute personne qui n’est pas un atout pour les États-Unis», de «dénaturaliser les migrants qui nuisent à la tranquillité nationale et d’expulser tout ressortissant étranger qui constitue un fardeau public, un risque pour la sécurité ou qui n’est pas compatible avec la civilisation occidentale».

Intrusion dans la vie privée

Faut-il pour autant taxer M. Trump de xénophobie primaire vis-à-vis de «ces pays de merde», selon son aimable expression ? Pas si vite, puisque même les visiteurs étrangers compatibles «avec la civilisation occidentale» – en l’occurrence les ressortissants de pays bénéficiant du programme d’exemption de visa : l’Australie, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, Israël, le Japon ou encore la Corée du Sud – devront désormais fournir aux services d’immigration américains l’historique de leurs activités sur les réseaux sociaux depuis cinq ans !

De plus, l’U.S. Customs and Border Protection (CBP) souhaite également collecter les numéros de téléphone utilisés par ces visiteurs au cours des cinq dernières années, les adresses électroniques des dix dernières années, ainsi que des informations sur les membres de leur famille.

Des mesures drastiques qui inquiètent les défenseurs des libertés publiques en raison du caractère intrusif d’une collecte aussi large de données personnelles ; tandis que les professionnels du tourisme redoutent un effet dissuasif. Sachant que cette mesure intervient alors que les États-Unis, le Canada et le Mexique s’apprêtent à accueillir la Coupe du monde de football 2026, qui doit attirer des centaines de milliers de supporters.

Le sésame des riches

Alors, que faire si vous voulez immigrer légalement aux États-Unis et que vous êtes un ressortissant du tiers-monde ou ressortissant de pays bénéficiant du programme d’exemption de visa mais que vous refusez de déballer votre vie intime sur les réseaux sociaux ? Avoir les poches bien remplies !

Ainsi, dans sa logique de durcir les conditions d’entrée aux États-Unis, tout en espérant, en homme d’affaires avisé, attirer des profils «capables d’apporter une contribution substantielle aux États-Unis», Trump a officiellement lancé la nouvelle carte de séjour pour permettre aux étrangers d’accéder au territoire national contre une importante somme d’argent, en l’occurrence 1 million de dollars. Une fois approuvé, le détenteur de la Gold Card reçoit un document lui donnant le droit de vivre aux États-Unis, d’y travailler, d’y créer ou posséder une entreprise, puis de demander la citoyenneté américaine après la durée légale de résidence.

Mais l’addition ne s’arrête pas là puisqu’il faudra au préalable débourser 15 000 dollars de frais de traitement pour espérer obtenir ce visa spécial. Sachant que des «frais supplémentaires minimes peuvent être exigés selon le profil du candidat» par le département d’État. Avant de payer un million de dollars.

Les entreprises peuvent également acheter cette carte dorée pour permettre à un étranger de travailler pour eux aux États-Unis. Cette fois, c’est 2 millions de dollars qu’il faudra lâcher pour accélérer les démarches de visa.

D’autre part, lors d’une table ronde à la Maison Blanche dans la nuit de mercredi à jeudi 11 décembre, le président américain a dévoilé les contours d’une autre carte, la «Trump Platinum Card».

Encore au stade de projet, les «ressortissants étrangers peuvent s’inscrire dès maintenant et réserver leur place sur la liste d’attente pour la carte Trump Platinum». Une fois lancée, elle permettra de «séjourner jusqu’à 270 jours aux États-Unis sans être imposés sur les revenus non américains».

Et une fois de plus, il faudra s’acquitter d’une somme de 15 000 dollars de frais de traitement, sans oublier une contribution fixée à… 5 millions de dollars. Il est également précisé que «les personnes ayant déjà été imposées aux États-Unis sur des revenus non américains (par exemple, les citoyens américains et les résidents permanents) ne sont pas admissibles à la carte Trump Platinum».

Logique mercantile

Au final, ces mesures sont explicitement pensées comme une réforme économique de l’immigration : il s’agit de privilégier les étrangers jugés «bénéfiques pour la nation américaine» et de générer des recettes massives ; en mettant en avant des promesses d’investissements étrangers «de plusieurs milliers de dollars».

Bref, on peut désormais «acheter» la nationalité américaine à coup de millions de dollars. Avis aux amateurs.

L’article Politique migratoire américaine : tapis rouge pour les ultra-riches est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Ukraine-Russie | L’Europe se mobilise pour le soldat Volodymyr

«Nous devons protéger Volodymyr», disent-il en chœur : une conversation téléphonique divulguée révèle que certains va-en-guerre européens conspirent contre le plan de paix de Trump visant à mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. (Ph. Zelensky entouré par les dirigeants européens en mars dernier à Londres).

Habib Glenza

Dans un développement qui n’est pas tout à fait surprenant, les dirigeants européens affirment que Washington cherche à «trahir» l’Ukraine et leprésident Zelensky lors d’éventuelles négociations de paix officielles avec la Russie. «Il est possible que les États-Unis abandonnent l’Ukraine sur les questions territoriales sans fournir de garanties claires en matière de sécurité», aurait déclaré le président français Emmanuel Macron, selon un enregistrement téléphonique «qui a fuité» avec d’autres dirigeants européens.

Il s’agit probablement d’une fuite intentionnelle et d’un signal fort adressé à l’administration Trump, car l’Europe n’a pas adhéré dès le départ au plan de paix proposé par le président américain. «Il est possible que les États-Unis trahissent l’Ukraine sur la question territoriale sans clarifier les garanties de sécurité», a poursuivi Macron, estimant qu’il y avait un «grand danger»pour Zelensky, le protégé des Européens. 

La transcription divulguée de la conversation téléphonique entre les dirigeants européens, qui discutaient de la stratégie à adopter pour protéger le gouvernement Zelensky et les intérêts de Kiev, a été publiée jeudi par le magazine allemand Der Spiegel.

Ne pas laisser Volodymyr seul

Selon certaines informations, le chancelier allemand Friedrich Merz, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, le président finlandais Alexander Stubb et, bien sûr, Zelensky lui-même auraient également participé à la conversation au cours de laquelle Merz a convenu que Zelensky devait «être extrêmement prudent dans les jours à venir» et a averti le dirigeant ukrainien que les Américains «jouent avec vous et avec nous».

Le président finlandais Stubb a ajouté : «Nous ne devons pas laisser l’Ukraine et Volodymyr seuls face à ces gens», après que le secrétaire général de l’Otan, Rutte, ait déclaré : «Je suis d’accord avec Alexander. Nous devons protéger Volodymyr.» L’hypothèse sous-jacente semble être que Zelensky est en position de faiblesse et qu’il est victime d’intimidation de la part de responsables américains plus puissants qui ont beaucoup de moyens de pression sur lui.

Le contexte de cette partie de la conversation est particulièrement intéressant, car il semble se concentrer sur les envoyés de Trump, Steve Witkoff et Jared Kushner, qui viennent de rencontrer Poutine à Moscou et qui mènent les efforts visant à faire adopter le plan de paix en 28 points de Trump (ou en 19 points selon les rapports d’une version révisée). 

Contrer«les sales coups américains»

Politico présente la section de la transcription comme suit : «Selon la transcription, le Finlandais Stubb semblait être d’accord avec Merz. ‘‘Nous ne pouvons pas laisser l’Ukraine et Volodymyr seuls avec ces types’’, a-t-il déclaré, faisant apparemment référence à Witkoff et Kushner, ce qui a suscité l’accord de Rutte : ‘‘Je suis d’accord avec Alexander : nous devons protéger Volodymyr Zelensky’’, a déclaré le chef de l’Otan.» 

Der Spiegel admet dans son rapport que ces déclarations et d’autres reproduites dans les notes de la conversation illustrent la profonde méfiance des Européens à l’égard des deux confidents de Trump. Michael Weiss, l’un des coauteurs du rapport, a présenté tout cela comme visant à contrer«les sales coups américains pour mettre fin à la guerre».

Un aspect de la conversation concerne l’accord trouvé par les dirigeants sur la question des avoirs russes gelés dans les banques de l’Union européenne (UE), que les interlocuteurs considèrent comme une prérogative purement européenne, alors que des informations récentes indiquent que les États-Unis sont prêts à les restituer à Moscou dans le cadre d’un accord de paix finalisé avec l’Ukraine.

Les efforts de Washington pour parvenir rapidement à la paix en engageant sérieusement les deux parties sont-ils assimilés à des«manœuvresdéloyales» ?

Le bureau de Zelensky n’a pour l’instant ni confirmé ni démenti l’exactitude de la transcription divulguée. Un diplomate ukrainien anonyme a toutefois répondu comme suit lorsqu’il a été interrogé par Politico : «En général, seuls les Russes tirent profit des divisions entre l’Europe et les États-Unis, c’est pourquoi notre position constante est que l’unité transatlantique doit être maintenue.»

Mais la réalité est que Zelensky s’est constamment opposé à l’idée d’instaurer la paix sans contrôle ni participation directs de l’Ukraine. Il a également toujours refusé toute concession territoriale, et ses alliés européens ont également rejeté cet élément clé du plan Trump.

Pour sa part, le Kremlin, qui se sent en position de force, insiste actuellement pour que son contrôle sur le Donbass et la Crimée ne soit pas seulement considéré comme un fait accompli, mais il souhaite obtenir la pleine reconnaissance internationale et ukrainienne que ces territoires font partie de la Fédération de Russie.

Paris aurait averti Kiev contre une possible trahison américaine dans les négociations de paix – TRT Français

L’article Ukraine-Russie | L’Europe se mobilise pour le soldat Volodymyr est apparu en premier sur Kapitalis.

Racisme : Trump qualifie des pays du tiers-monde de “trous à rats” lors d’un meeting

Racisme : Trump qualifie des pays du tiers-monde de “trous à rats” lors d’un meeting

Lors de son rassemblement en Pennsylvanie, Donald Trump a de nouveau laissé éclater son racisme ordinaire à travers une tirade particulièrement choquante sur l’immigration. S’adressant à son public, il a expliqué vouloir davantage de personnes venues de Norvège, de Suède ou du Danemark, qualifiées de « gens sympas », avant d’opposer à ces Européens les […]

The post Racisme : Trump qualifie des pays du tiers-monde de “trous à rats” lors d’un meeting first appeared on Directinfo.

Donald Trump reçoit le tout premier « FIFA Peace Prize »

Lors du tirage au sort officiel de la 2026 FIFA World Cup, tenu ce vendredi au John F. Kennedy Center for the Performing Arts à Washington D.C., la FIFA a officiellement décerné son tout nouveau “FIFA Peace Prize – Football Unites the World” à Donald J. Trump.

La cérémonie, orchestrée par le président de la FIFA, Gianni Infantino — un fidèle allié du président américain — a vu l’attribution du trophée inaugural, présenté comme une version “footbalistique” du Prix Nobel de la Paix.

Actions exceptionnelles

Selon la FIFA, ce prix récompense des “actions exceptionnelles en faveur de la paix” et un “engagement sans faille pour unir les peuples”.

Sur le tapis rouge à Washington, Trump — accompagné de proches personnalités internationales venues pour le tirage au sort — a reçu le trophée, décrit par certains comme “trois fois plus imposant que le trophée de la Coupe du monde”.

Dans son allocution, Infantino a salué le “travail de réconciliation” et les “initiatives diplomatiques” menées dernièrement, affirmant qu’elles incarnaient l’esprit de paix que la FIFA souhaitait honorer.

Lire aussi : Nobel de la paix : Le rêve trumpien s’effondre !

L’article Donald Trump reçoit le tout premier « FIFA Peace Prize » est apparu en premier sur webdo.

Après les tirs à Washington, Trump va stopper l’immigration en provenance du « tiers-monde »

Au lendemain de la fusillade qui a coûté la vie à une membre de la Garde nationale à Washington, le président américain Donald Trump a annoncé vouloir « suspendre définitivement » l’immigration en provenance de ce qu’il appelle les pays du « tiers-monde ». Une déclaration à tonalité radicale, formulée à chaud après l’attaque survenue près de la Maison-Blanche et commise par un ressortissant afghan arrivé aux États-Unis en 2021.

L’auteur présumé de la fusillade, interpellé après avoir tiré sur deux soldats, faisait partie des milliers d’Afghans réinstallés aux États-Unis après la chute de Kaboul. Selon les autorités, le drame a immédiatement relancé le débat sur la politique d’accueil de ressortissants venant de zones de conflit. La mort de la militaire Sarah Beckstrom a ajouté un poids émotionnel considérable à une affaire déjà politiquement explosive.

Peu après l’annonce du décès de la soldate, Trump a publié un message dans lequel il affirme que la « migration permanente en provenance de nations pauvres et instables sera mise en pause pour de bon ». Cette formulation, inédite, laisse entendre un gel potentiellement massif qui dépasserait le seul cas afghan. Les États-Unis avaient déjà entrepris un réexamen complet des cartes vertes délivrées à des ressortissants de 19 pays considérés comme à haut risque.

Suspension de démarches

La Maison-Blanche avait par ailleurs suspendu toutes les demandes d’immigration afghanes en cours, une mesure qui pourrait désormais s’étendre à un groupe plus large de pays. Le gouvernement justifie cette ligne dure par des impératifs sécuritaires, tout en affirmant que les programmes existants de réinstallation ont « laissé passer des individus dangereux ».

Cette réaction soulève de nombreuses interrogations. Plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent une logique de punition collective qui assimile l’ensemble des migrants de certains pays à une menace potentielle. D’autres observateurs rappellent que la majorité des 77 000 Afghans accueillis depuis 2021 n’ont aucun lien avec des activités criminelles, et que ce durcissement risque de fragiliser des familles déjà exposées à des situations dramatiques.

Lire aussi:

Venezuela – L’ombre d’une intervention américaine : Washington envoie un porte-avions dans les Caraïbes

L’article Après les tirs à Washington, Trump va stopper l’immigration en provenance du « tiers-monde » est apparu en premier sur webdo.

F-35, Iran, Israël : les messages géopolitiques derrière la visite de MBS à la Maison-Blanche

La visite de Mohammed ben Salmane à Washington aura offert un condensé de la nouvelle diplomatie américano-saoudienne : spectaculaire dans la forme, stratégique dans le fond, et résolument tournée vers une recomposition régionale où l’argent, la défense et les équilibres de puissance tiennent lieu d’axe central. Accueilli avec un faste inhabituel, le prince héritier saoudien a trouvé à la Maison-Blanche un Donald Trump triomphant, soucieux de consolider un partenariat qu’il présente désormais comme essentiel à sa vision d’un « nouveau Moyen-Orient ».

Un pas prudent vers une possible normalisation avec Israël

Au cœur des échanges, la question de la normalisation entre Riyad et Tel-Aviv reste l’élément le plus chargé en symbolique. Trump et MBS disent avoir eu des « discussions positives », laissant entendre que l’Arabie saoudite pourrait rejoindre, à terme, les Accords d’Abraham.
Mais le prince héritier reste ferme : aucune avancée sans un chemin crédible vers un État palestinien. Ce rappel, destiné autant à l’opinion publique arabe qu’aux partenaires internationaux, souligne que Riyad entend conserver son statut de leader régional tout en s’assurant de ne pas fracturer ses équilibres internes.

Dans un contexte où les États-Unis cherchent à redessiner les blocs régionaux autour d’alliances économiques et sécuritaires, la position saoudienne apparaît comme un levier diplomatique majeur — et un test pour Washington.

Un statut stratégique : Riyad devient “major non-NATO ally”

Donald Trump a annoncé l’octroi à l’Arabie saoudite du statut d’allié majeur hors OTAN, rejoignant un club restreint de 19 pays (dont la Tunisie).
Pour Riyad, c’est un saut qualitatif : accès facilité aux systèmes d’armement les plus avancés, procédures accélérées, coopération renforcée.

Cette reconnaissance est accompagnée d’un accord stratégique de défense, pensé pour sceller un partenariat vieux de 80 ans. Washington assure ainsi vouloir « fortifier la dissuasion au Moyen-Orient », tandis que Riyad cherche à se prémunir contre les incertitudes régionales, du conflit israélo-qatari aux tensions avec l’Iran.

Cette décision survient quelques semaines après que l’Arabie a conclu un pacte militaire avec le Pakistan, signe que MBS entend diversifier les garanties sécuritaires tout en ancrant ses liens avec Washington.

Les F-35, symbole d’un rééquilibrage face à Israël

L’annonce la plus sensible concerne la vente de F-35 à Riyad. Trump assure que les appareils ne seront pas « dégradés » pour préserver l’avantage militaire israélien, rompant avec la doctrine américaine du « qualitative military edge ».
Le signal est fort : MBS ne veut plus être traité comme un partenaire de second rang, et Washington semble prêt à entériner cette évolution.

Ce choix intervient dans un contexte où les États-Unis souhaitent stabiliser leurs alliances au Moyen-Orient, tout en évitant que Riyad ne poursuive des options asiatiques, notamment chinoises.

Iran : de la confrontation à l’ouverture diplomatique

Le dossier iranien a révélé un double langage assumé. Trump célèbre à nouveau les frappes américaines de juin contre les installations nucléaires iraniennes, vantant la supériorité militaire américaine.
Mais il affirme dans le même temps que l’Iran « veut un accord » et qu’il est « totalement ouvert » à un processus diplomatique.

Fait notable, MBS s’aligne publiquement : l’Arabie saoudite soutiendra un potentiel accord américano-iranien.
Un geste qui montre l’évolution de Riyad depuis la réconciliation de 2023, et qui confirme la volonté d’éviter une escalade régionale alors que les équilibres militaires restent fragiles.

Des investissements colossaux : jusqu’à 1 000 milliards de dollars

La dimension économique de la visite est tout aussi déterminante. Trump évoque un engagement d’investir 600 milliards de dollars, MBS parle d’un potentiel montant total de 1 000 milliards.
Ces flux concerneraient l’intelligence artificielle, les technologies émergentes, les matériaux critiques, l’industrie et la finance.

Ce pacte économique scelle une convergence :

  • les États-Unis cherchent de nouveaux financements pour leurs géants technologiques et leurs infrastructures,
  • l’Arabie saoudite veut consolider sa stratégie Vision 2030 et devenir un acteur central des technologies du futur.

MBS répète que les États-Unis sont aujourd’hui le « marché le plus chaud du monde », et qu’il entend participer à ses fondations technologiques.

Lire aussi:

L’article F-35, Iran, Israël : les messages géopolitiques derrière la visite de MBS à la Maison-Blanche est apparu en premier sur webdo.

Trump et Maduro : le retour du spectre américain en Amérique latine

Alors que Donald Trump menace Nicolás Maduro tout en niant vouloir « faire la guerre » au Venezuela, la région s’enflamme. D’un bout à l’autre du continent, le souvenir du « big stick » américain refait surface. Les chancelleries sud-américaines oscillent entre condamnation prudente et silence calculé, craignant le retour à une ère d’ingérence assumée.

Le Venezuela dans le viseur

Dans une interview diffusée par CBS, Trump a laissé entendre que « les jours de Maduro sont comptés ». Quelques heures plus tard, le Pentagone confirmait la présence accrue d’unités navales américaines dans les Caraïbes, sous prétexte d’une vaste opération antidrogue.
Mais pour Caracas, l’explication ne trompe personne. « Washington cherche à imposer un changement de régime pour mettre la main sur nos ressources pétrolières », a répliqué Maduro, qui fait face à une série de frappes américaines sur des embarcations présumées de trafiquants — des attaques dénoncées par l’ONU comme des « exécutions extrajudiciaires ».

Une région divisée, mais méfiante

La réaction régionale est loin d’être uniforme.

  • Au Brésil, Lula da Silva a critiqué « toute forme d’intervention étrangère en Amérique latine », appelant au respect du droit international.
  • En Colombie, le gouvernement reste discret mais inquiet : un conflit frontal à sa frontière risquerait de déstabiliser toute la région andine.
  • Au Mexique, le président López Obrador a rappelé que « les nations doivent résoudre leurs crises sans canonnières étrangères ».
    Même les alliés les plus proches des États-Unis, comme le Chili ou le Pérou, redoutent un engrenage incontrôlable.

La doctrine Monroe ressuscitée

Derrière cette montée de tension plane l’ombre d’un vieux principe : la doctrine Monroe, cette logique selon laquelle « l’Amérique aux Américains » justifiait jadis les interventions de Washington à Panama, au Nicaragua ou au Chili.
Les analystes latino-américains voient dans la posture de Trump une réédition du paternalisme sécuritaire des années 80, maquillé cette fois sous le label de « lutte contre le narco-terrorisme ».

« Les États-Unis utilisent le prétexte de la drogue comme ils utilisaient hier celui du communisme », résume un éditorialiste d’El Tiempo (Bogotá).

Trump a beau affirmer « ne rien prévoir » contre Caracas, ses mots résonnent comme une mise en garde. Des sources militaires américaines ont évoqué des « scénarios de frappes limitées » contre des sites stratégiques vénézuéliens, tandis que la CIA intensifie ses opérations de renseignement dans la région.
À Caracas, l’armée reste en alerte maximale. Les médias d’État diffusent en boucle des images de manœuvres anti-aériennes, martelant le mot d’ordre : “Souveraineté ou mort.”

L’or noir, arrière-plan du bras de fer

Derrière la façade diplomatique se profile un enjeu majeur : le pétrole. Le Venezuela détient les plus vastes réserves mondiales, convoitées depuis toujours.
Alors que les marchés pétroliers se tendent, tout coup porté à Caracas résonne sur les bourses mondiales.

« Le pétrole reste la clé du conflit : qui contrôle Caracas contrôle une part de la géopolitique énergétique mondiale », analyse le politologue argentin Esteban Paez.

Lire aussi:

Venezuela – L’ombre d’une intervention américaine : Washington envoie un porte-avions dans les Caraïbes

L’article Trump et Maduro : le retour du spectre américain en Amérique latine est apparu en premier sur webdo.

Trump relance la guerre de l’atome : du deal Westinghouse aux essais nucléaires

En quelques jours, Donald Trump a replacé le nucléaire au centre du pouvoir américain — civil et militaire à la fois.
D’un côté, un accord à 80 milliards de dollars entre Washington et Westinghouse Electric, soutenu par les Canadiens Cameco et Brookfield, pour financer et accélérer la construction de nouveaux réacteurs civils.
De l’autre, la possibilité d’une reprise des essais nucléaires souterrains, interrompus depuis 33 ans.

Le message est clair : dans l’ère de l’intelligence artificielle et de la rivalité mondiale, la puissance se mesure désormais en mégawatts et en ogives.

Un “New Deal” atomique à 80 milliards de dollars

Selon les termes de l’accord, l’État américain facilitera le financement et les autorisations de réacteurs Westinghouse pour un montant global de 80 milliards de dollars, en échange d’une participation de 20 % dans les bénéfices futurs et d’une prise de participation potentielle dans l’entreprise si sa valeur dépasse 30 milliards d’ici 2029.
Une structure inédite qui fait du gouvernement un acteur financier direct du nucléaire, brouillant la frontière entre régulateur et bénéficiaire.

Ce partenariat incarne la stratégie de Trump : maximiser la production énergétique pour répondre à la soif électrique des data centers et de l’IA, tout en réaffirmant la suprématie industrielle américaine face à la Chine et à la Russie.

Les experts alertent sur les risques d’une dérégulation sous pression. “Les catastrophes de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima ont toutes une cause commune : le manque d’indépendance du régulateur”, avertit Greg Jaczko, ex-président de la Nuclear Regulatory Commission.

Westinghouse, dont le dernier chantier à Vogtle (Géorgie) a provoqué une faillite en 2017 après sept ans de retard et un coût final de 35 milliards de dollars, veut désormais tourner la page avec ses nouveaux réacteurs AP1000.
Mais les défenseurs de l’environnement rappellent que la crise climatique — sécheresses, réchauffement des eaux — pourrait rendre la production nucléaire encore plus instable.

“You’ll find out very soon” : le retour du nucléaire militaire

Interrogé vendredi à bord d’Air Force One sur la reprise possible des essais nucléaires, Trump a simplement répondu : “You’ll find out very soon.”

Selon Reuters, cette déclaration vise autant à rassurer les partisans d’une Amérique forte qu’à envoyer un signal à Pékin et Moscou, accusés de moderniser leurs arsenaux.
Trump a ordonné au Pentagone de “reprendre immédiatement le processus de tests”, une annonce qui met fin à trois décennies de moratoire et réveille les réflexes de la Guerre froide.

Les experts restent prudents. “Ni la Chine ni la Russie n’ont effectué de tests explosifs”, rappelle l’amiral Richard Correll, chef du Strategic Command.
Mais le discours présidentiel, lui, relance la spirale symbolique de la dissuasion.

Une guerre de puissance totale

En mariant le nucléaire civil de profit et le nucléaire militaire de menace, Donald Trump redéfinit la doctrine américaine :
l’atome redevient un outil de souveraineté absolue, un levier économique autant qu’un instrument psychologique.
Les analystes parlent déjà d’un “New Atomic Age”, où la conquête énergétique et la stratégie militaire avancent main dans la main.

“Nous sommes revenus à la dynamique de la Guerre froide”, note Jon Wolfsthal, ancien conseiller de Barack Obama.

Lire aussi:

Trump déploie des sous-marins nucléaires après les menaces de Medvedev

L’article Trump relance la guerre de l’atome : du deal Westinghouse aux essais nucléaires est apparu en premier sur webdo.

Le Nobel nigérian Wole Soyinka banni des États-Unis pour ses mots contre Trump

Le lauréat nigérian du prix Nobel de littérature, Wole Soyinka, a révélé mardi que son visa américain non-résident avait été révoqué, quelques semaines après avoir comparé Donald Trump à Idi Amin, l’ex-dictateur ougandais.

Âgé de 91 ans, Soyinka — premier Africain à recevoir le Nobel de littérature en 1986 — a expliqué devant la presse qu’il ne s’agissait pas, selon lui, d’une décision personnelle, mais plutôt du reflet des politiques migratoires américaines.
« Ce n’est pas à propos de moi, a-t-il déclaré. Mais un principe est en jeu : les êtres humains méritent d’être traités avec décence, où qu’ils soient. »

Une vieille histoire d’amour contrariée avec l’Amérique

L’écrivain, qui a longtemps enseigné aux États-Unis et possédé une carte verte, a plaisanté en affirmant que celle-ci avait « eu un accident » il y a huit ans, « en tombant entre une paire de ciseaux ». En 2017, il avait publiquement détruit sa carte verte pour protester contre l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Selon la lettre qu’il a reçue, la révocation de son visa serait due au fait que « des informations supplémentaires sont devenues disponibles après son émission », sans plus de précisions.

Soyinka pense toutefois que la véritable raison pourrait être sa récente déclaration assimilant Trump à “une version blanche d’Idi Amin”, remarque qui aurait pu déplaire à Washington.

L’ambassade américaine à Lagos a renvoyé toutes les questions vers le département d’État à Washington, qui n’a pas réagi immédiatement.
Non sans ironie, Soyinka a qualifié cette lettre de « déclaration d’amour » et a assuré qu’il ne demanderait plus jamais de visa.
« Je suis évidemment banni des États-Unis, a-t-il lancé. Si vous voulez me voir, vous savez où me trouver.»

Lire aussi:

Nobel de la paix : Le rêve trumpien s’effondre !

L’article Le Nobel nigérian Wole Soyinka banni des États-Unis pour ses mots contre Trump est apparu en premier sur webdo.

Israël peut-il vraiment annexer la Cisjordanie malgré le non américain ?

Israël veut aller plus loin que le droit. Le Parlement a voté deux projets de loi pour annexer la Cisjordanie, défiant les États-Unis, pourtant garants de son soutien militaire et diplomatique. Donald Trump a répliqué : « Israël ne fera rien avec la Cisjordanie ». Derrière ce veto, une vérité s’impose : Israël ne peut pas tout. Entre idéologie religieuse, calcul politique et dépendance stratégique, cette confrontation révèle une impasse vieille de cinquante ans — celle d’un État qui colonise sans jamais pouvoir annexer officiellement.

L’Amérique trace la ligne rouge

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a inversé les rôles : après avoir reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en 2018, il devient aujourd’hui le gardien du statu quo.
Son vice-président, JD Vance, présent à Jérusalem pour surveiller le fragile cessez-le-feu à Gaza, a qualifié le vote de la Knesset de « très mauvaise idée ».
Désormais, l’armée israélienne doit obtenir l’aval américain avant toute frappe dans l’enclave.

Cette situation inédite illustre la dépendance stratégique d’Israël : sans le feu vert de Washington, ni l’aide militaire ni la légitimité diplomatique ne peuvent être assurées.
Un paradoxe cruel pour un État qui revendique sa souveraineté, mais dont les frontières réelles se dessinent à Washington plus qu’à Jérusalem.

Entre promesse biblique et calcul politique

Pour les députés religieux, l’annexion est un devoir spirituel.
Le député Avi Maoz, auteur de la proposition, a invoqué « la terre que Dieu a donnée à Israël ».
Mais pour Netanyahu et son parti, ce zèle idéologique est un danger. En boycottant le vote, le Likoud a choisi la prudence : l’isolement diplomatique serait un prix trop lourd à payer alors que les États-Unis demeurent l’allié vital du pays.

Dans ce duel interne, Israël se regarde dans le miroir de sa propre contradiction : l’État biblique et l’État pragmatique se font face.

L’annexion rampante, elle, continue

Depuis 1967, la Cisjordanie vit sous une occupation progressive.
Près de 700 000 colons se sont installés dans plus de 250 implantations illégales, modifiant la carte du territoire palestinien.
Routes séparées, murs, checkpoints : chaque pierre posée renforce une annexion silencieuse.
Même sans loi, le fait accompli prévaut.

Ces nouvelles propositions de loi ne font qu’entériner une réalité déjà sur le terrain : la colonisation est devenue un mode de gouvernement.
Et chaque avancée parlementaire, même symbolique, prépare une prochaine normalisation de l’occupation.

Derrière les calculs diplomatiques, le peuple palestinien paie le prix du silence.
À Gaza, les trêves s’enchaînent sans reconstruire la paix.
En Cisjordanie, des familles entières sont expulsées, des terres confisquées, des maisons rasées au bulldozer.
Chaque checkpoint rappelle que la liberté de mouvement est un privilège, pas un droit.

Pour les Palestiniens, le veto américain n’est pas une victoire : c’est une pause dans la dépossession, un sursis avant la prochaine expansion.

Lire aussi:

Erdogan dénonce les violations israéliennes du cessez-le-feu à Gaza

L’article Israël peut-il vraiment annexer la Cisjordanie malgré le non américain ? est apparu en premier sur webdo.

Trump interrompu à la Knesset par des députés israéliens

Lors de son discours au Parlement israélien (la Knesset), le président américain Donald Trump a connu un moment de tension inattendu. Alors qu’il s’exprimait sur la sécurité d’Israël et la coopération bilatérale, deux députés israéliens ont brandi des pancartes de protestation, provoquant une brève interruption de la séance.

Selon les images relayées par les médias internationaux, ces élus, manifestement opposés à certaines positions de Trump, ont été rapidement évacués par les services de sécurité. Le discours a ensuite repris sans incident majeur, sous les applaudissements d’une partie de l’assemblée.

Ce geste symbolique met en lumière les divisions internes au sein de la classe politique israélienne vis-à-vis de la présence et des déclarations de l’ancien président américain, toujours figure controversée sur la scène internationale.

Trump, visiblement peu affecté, a ironisé après le retour au calme :

« Cela prouve que la démocratie fonctionne. »

Cette scène, bien que brève, a suscité d’importantes réactions sur les réseaux sociaux en Israël et à l’étranger, rappelant que toute prise de parole de Donald Trump continue de provoquer débats et confrontations.

L’article Trump interrompu à la Knesset par des députés israéliens est apparu en premier sur webdo.

❌