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Maher Belhadj : « L’année 2026 s’annonce comme le véritable catalyseur de l’investissement »

L’année 2026 s’annonce comme le véritable catalyseur de l’investissement en Tunisie, marquant une transition majeure après une année 2025 consacrée à la consolidation des bases économiques. Selon l’expert en économie et finance Maher Belhadj, cette dynamique est portée par une performance bancaire solide, stimulée dès 2025 par une excellente récolte agricole qui a injecté une force d’exécution significative dans les secteurs productifs.  Alors qu’en 2025 les banques publiques ont principalement assuré le financement de la consommation tout en amorçant des projets structurels, l’année 2026 verra une accélération massive des investissements productifs tant nationaux qu’internationaux.

Le secteur bancaire oriente désormais sa stratégie vers le financement des industries et du secteur énergétique, avec un accent particulier mis sur le photovoltaïque afin d’améliorer l’écosystème global de l’investissement. Cette politique volontariste vise à soutenir des chantiers d’envergure, notamment dans le domaine des infrastructures où l’on observe déjà un avancement de 35 % dans la réalisation des réseaux autoroutiers tunisiens. Ces efforts s’inscrivent dans une vision de continuité où les projets entamés en 2025 trouvent leur pleine réalisation technique et financière dans les années à venir.  Notre invité estime qu’en 2025, les banques publiques ont assumé comme il se doit leur rôle dans le financement des projets structurants.

Le secteur stratégique des phosphates occupe également une place centrale dans cette relance économique. Les autorités et les banques publiques se mobilisent pour dynamiser la production, le transport et l’exportation de cette ressource vitale, avec des perspectives de finalisation de grands projets de transport d’ici à 2027. L’objectif est de renforcer la capacité exportatrice de la Tunisie tout en modernisant les outils de production pour répondre aux exigences du marché mondial.

Parallèlement à ces enjeux industriels, la Tunisie s’engage dans une transformation écologique profonde de son économie. Des investissements majeurs sont déployés pour favoriser une agriculture verte et mettre en œuvre des solutions techniques permettant d’éviter les rejets polluants en mer. Cette approche durable est perçue comme un levier essentiel pour attirer de nouveaux investisseurs et garantir une croissance pérenne qui respecte l’environnement tout en boostant la compétitivité nationale.

 

 

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TPR : une cinquième transaction de bloc depuis le début de l’année

Une nouvelle opération d’envergure a animé la cote tunisienne ce mardi, mettant une nouvelle fois le titre TPR sous les projecteurs.

Les intervenants du marché ont échangé 828.000 actions TPR dans le cadre d’une transaction de bloc réalisée hors carnet, au prix unitaire de 10,700 dinars. Cette opération a généré un volume financier d’environ 8,85 millions de dinars. Depuis le début de l’année 2025, le marché a enregistré cinq transactions de ce type sur le titre. Au total, ces opérations ont mobilisé près de 78,3 millions de dinars, traduisant l’ampleur des flux institutionnels orientés vers l’action TPR.

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Recrutement exceptionnel : les critères et modalités fixés par la loi

Publiée au Journal officiel de la République tunisienne (JORT) le mardi 23 décembre 2025, la Loi n°2025-18 du 22 décembre 2025 instaure un mécanisme exceptionnel destiné à intégrer les diplômés de l’enseignement supérieur en situation de chômage de longue durée dans le secteur public et la fonction publique. Le texte a été promulgué par le président de la République, Kaïs Saïed.

Présentée par les autorités comme une réponse directe aux difficultés persistantes d’accès à l’emploi stable pour les diplômés, cette loi met en place un dispositif spécifique de recrutement au sein des institutions publiques de l’État.

La loi prévoit le règlement de la situation des diplômés concernés par un recrutement exceptionnel dans les différents secteurs publics, sous la supervision du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Cette démarche vise à établir un lien direct entre le chômage prolongé et l’accès à un poste public, à travers une gestion centralisée des candidatures.

Mise en place d’une plateforme numérique dédiée

Afin d’organiser le processus, le texte prévoit la création d’une plateforme numérique chargée de centraliser les données des candidats. Les demandes y seront classées selon un ordre préférentiel fondé sur plusieurs critères précis :

  • l’âge, avec une priorité accordée aux candidats âgés de plus de quarante ans;

  • l’ancienneté du diplôme, en privilégiant ceux obtenus depuis plus de dix ans;

  • la représentativité familiale, un seul membre par famille pouvant bénéficier du dispositif, quel que soit son âge;

  • la situation sociale, les cas les plus précaires pouvant être favorisés.

La plateforme sera actualisée une fois par an afin de tenir compte de l’évolution des situations individuelles et de garantir l’équité du dispositif.

Des conditions d’éligibilité strictement définies

L’accès à ce recrutement exceptionnel est soumis à plusieurs conditions cumulatives. Les candidats doivent notamment :

  • être inscrits auprès des bureaux de l’emploi;

  • ne pas avoir bénéficié de mesures antérieures de régularisation professionnelle;

  • ne pas être affiliés de manière continue au régime de retraite et de prévoyance sociale;

  • ne pas disposer d’un identifiant fiscal au cours de l’année précédant l’inscription sur la plateforme;

  • ne pas avoir contracté de prêts supérieurs à 40 000 dinars auprès des établissements financiers et bancaires.

Ces critères visent à cibler exclusivement les diplômés en situation réelle de chômage prolongé.

Modalités de recrutement et répartition des postes

Le recrutement s’effectuera sur la base d’un examen des dossiers, suivi d’une phase de qualification adaptée aux postes ou fonctions à pourvoir. Les emplois vacants dans le secteur public et la fonction publique devront être prioritairement attribués aux bénéficiaires de ce dispositif, dans le respect d’une répartition équilibrée entre les différentes spécialités.

Une application progressive sur trois ans

La loi prévoit une mise en œuvre échelonnée du recrutement sur une période maximale de trois ans à compter de sa date de publication. Cette progressivité vise à faciliter le suivi administratif et à assurer une intégration organisée des diplômés concernés au sein des structures publiques.

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Tunis : maintien en détention de Ridha Charfeddine

La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière auprès du tribunal de première instance de Tunis a rejeté la demande de remise en liberté déposée par l’homme d’affaires Ridha Charfeddine, selon des informations rapportées le mardi 23 décembre 2025.

La même juridiction a également annoncé que l’ouverture du procès est programmée pour le mois de février 2026, sans préciser de date exacte. Cette décision intervient dans le cadre d’une affaire dans laquelle Ridha Charfeddine est poursuivi pour des accusations de blanchiment d’argent et de falsification de documents à caractère juridique.

Par ailleurs, l’homme d’affaires fait l’objet de poursuites dans un autre dossier relatif à la constitution de biens à l’étranger sans l’autorisation préalable de la Banque centrale de Tunisie.

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Comptes à l’étranger : la proposition qui lève la menace de prison pour des milliers de Tunisiens

Le député Maher Ketari, membre de la commission des Finances à l’Assemblée des représentants du peuple, a indiqué que la proposition de loi relative au règlement des infractions de change vise essentiellement à résoudre les problèmes qui découlent de l’ancien code de change datant de 1976 et à ouvrir une nouvelle page fondée sur la confiance entre l’État et le citoyen.

Dans une déclaration à Mosaïque fm, lors d’une journée d’études au Parlement, M. Ketari a précisé que les autorités menacent aujourd’hui des milliers de Tunisiens résidant ou revenus de l’étranger de sanctions financières et d’emprisonnement pour détention de comptes bancaires en devises ou de gains à l’étranger sans régularisation de leur situation. Il a souligné que les amendes pourraient atteindre 100 000 dinars, et que les tribunaux pourraient ajouter des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans.

Il a expliqué que cette proposition permet aux personnes physiques de régulariser leur situation légalement, en déclarant les gains et les comptes en devises qu’elles détiennent à l’étranger, et en ouvrant des comptes en devises en Tunisie où elles pourront déposer et conserver les fonds sans obligation de les convertir en dinars, qu’il s’agisse d’euros, de dollars ou d’autres devises.

Le député a affirmé que la loi inclut également les revenus que génèrent des investissements à l’étranger, tels que les actions ou les propriétés immobilières. Ce qui permettra de réinjecter ces fonds dans le circuit économique national, tout en levant toutes les poursuites administratives, pénales et fiscales que les autorités intentent aux concernés après régularisation.

M. Ketari a insisté sur le fait que la réussite de cette démarche passe par la construction d’une confiance mutuelle entre les autorités législatives, exécutives et le citoyen. Tout en estimant que la crainte des poursuites empêche de nombreux Tunisiens de rapatrier leurs fonds dans le pays.

Il a ajouté que le règlement des infractions de change constitue une étape nécessaire avant que le pays n’adopte un nouveau code de change qui réponde aux exigences du XXIe siècle, soutienne l’investissement, la jeunesse et l’intégration dans l’économie mondiale.

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Luttes internes à l’UGTT : la démission de Taboubi officialise la crise

Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a officiellement remis sa lettre de démission au bureau d’ordre central du syndicat. Il reste à présent à savoir si le bureau exécutif de l’UGTT acceptera ou rejettera cette démission.

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AKDITAL acquiert Taoufik Hospitals Group pour 90 millions de dollars

Le groupe marocain de santé AKDITAL a signé un protocole d’accord pour acquérir la totalité du capital du groupe hospitalier tunisien Taoufik Hospitals Group (THG). La transaction, qui représente un montant de 90 millions de dollars, constitue la première implantation d’AKDITAL en Afrique du Nord en dehors du Maroc. Les parties soumettent l’opération à l’obtention des autorisations réglementaires habituelles.

Le groupe cible, THG, a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de plus de 45 millions de dollars en 2024. L’entreprise a dégagé une marge EBITDA de 35 % et une marge nette de 13 %. Ses prévisions pour 2025 anticipent une croissance d’environ 15 %, que son activité en oncologie devrait principalement porter.

Fondé en 2014, THG exploite quatre établissements hospitaliers privés en Tunisie, qui offrent une capacité totale de plus de 600 lits, dont 100 lits de réanimation. Le groupe emploie plus de 1 600 collaborateurs et collabore avec un réseau de plus de 500 médecins partenaires. Ses cliniques détiennent des accréditations d’organismes comme la HAS et l’INEAS et se positionnent comme des centres d’excellence dans plusieurs spécialités, dont l’oncologie et la cardiologie. Elles accueillent une clientèle locale et internationale.

Avec cette acquisition, AKDITAL, déjà présent au Moyen-Orient, poursuit son ambition de bâtir une plateforme régionale de croissance. L’opération doit permettre aux deux groupes d’échanger leurs compétences médicales et opérationnelles et de renforcer leur coopération en Afrique du Nord.

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Compétences tunisiennes expatriées : une enquête cartographie les conditions d’un retour durable

Une étude approfondie menée dans le cadre du projet THAMM-OFII, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), révèle les conditions nécessaires pour favoriser le retour et l’investissement des Tunisiens expatriés. Présentée le 23 décembre 2025 lors d’un atelier organisé par l’ATUGE, cette enquête cartographie les motivations, les freins et les attentes d’une population stratégique pour le développement économique du pays.

Nabil Belaam, directeur du cabinet de sondage Emrhod Consulting, a exposé les conclusions de cette recherche qui vise à identifier les principales opportunités et obstacles au retour des compétences tunisiennes expatriées, tout en engageant un dialogue constructif avec les acteurs institutionnels, économiques et sociaux. L’étude s’appuie sur un dispositif méthodologique rigoureux combinant une phase qualitative préalable, menée par le biais de groupes de discussion animés sous la supervision de l’agence de presse, et une enquête quantitative auprès d’un échantillon représentatif de 1041 Tunisiens installés à l’étranger.

Les données ont été collectées selon une approche mixte associant entretiens en face-à-face assistés par ordinateur, questionnaires en ligne et relances téléphoniques. Les chiffres à retenir sont : 59 % des Tunisiens résidant à l’étranger ne prévoient pas de revenir tandis que 20 % expriment un souhait clair de retour et 21 % envisagent un retour potentiel sans projet précis à ce stade. Parmi ceux qui souhaitent revenir, 24 % ambitionnent d’entreprendre en Tunisie, 21 %  envisagent d’y prendre leur retraite et 34 % évoquent des raisons familiales, qui constituent le moteur principal du retour.

Trois motivations principales structurent le désir de retour

L’analyse fait émerger trois grands axes motivationnels qui président au projet de retour en Tunisie. Les raisons familiales constituent le premier moteur, avec une complexité particulière liée aux trois générations concernées. Les expatriés évoquent d’abord le souhait de se rapprocher de leurs parents vieillissants pour en prendre soin, mais également le désir de maintenir la cohésion du couple et surtout de permettre à leurs enfants de se connecter culturellement et socialement aux traditions et valeurs tunisiennes, au-delà des cultures d’accueil européennes ou autres.

Le projet de retraite au pays d’origine représente le deuxième facteur déterminant. L’étude souligne une évolution majeure par rapport aux générations précédentes. Aujourd’hui, les Tunisiens de l’étranger qui atteignent l’âge de la retraite entre 60 et 67 ans demeurent dynamiques et n’envisagent pas uniquement un retour passif. Cette motivation se trouve désormais fréquemment associée au désir d’entreprendre et d’investir, constituant ainsi le troisième pilier des motivations au retour. Cette connexion entre retraite et entrepreneuriat constitue une spécificité contemporaine absente des vagues migratoires antérieures, justifiant selon Nabil Belaam la nécessité de renouveler régulièrement ce type d’enquête.

Des obstacles multidimensionnels découragent les retours

Face à ces aspirations, cinq catégories d’obstacles majeurs freinent concrètement la concrétisation des projets de retour. La rigidité du marché du travail tunisien constitue le premier frein identifié. Les actifs expatriés, habitués à des parcours salariaux structurés, peinent à retrouver des emplois stables au sein d’entreprises ou d’organisations leur permettant de poursuivre sur une trajectoire professionnelle similaire à celle qu’ils connaissent à l’étranger.

Pour ceux qui envisagent l’entrepreneuriat, le manque d’opportunités clairement identifiées et d’idées de projets viables représente un second obstacle significatif. La lourdeur administrative s’impose ensuite comme un frein omniprésent, les candidats au retour se trouvant confrontés à une masse importante de démarches bureaucratiques pour créer une entreprise, obtenir les certifications nécessaires et monter leurs projets. Cette complexité procédurale se double d’un quatrième obstacle lié à l’environnement fiscal, perçu comme caractérisé par une taxation excessive décourageant la création d’entreprise et le développement d’initiatives commerciales.

Enfin, les conditions de vie générales en Tunisie constituent le cinquième frein majeur. Les expatriés habitués aux infrastructures développées des pays d’accueil, notamment en matière de systèmes éducatifs, sanitaires et de transport, perçoivent un écart de qualité important qui tempère leur enthousiasme à s’installer durablement.

L’étude révèle que les projets d’investissement envisagés par les Tunisiens de l’étranger couvrent l’ensemble du spectre économique, sans concentration sectorielle particulière. Les compétences et les motivations entrepreneuriales s’étendent de l’agriculture à la technologie, en passant par l’agroindustrie et les énergies, témoignant d’un potentiel de développement économique multisectoriel significatif.

Six axes de recommandations pour renforcer l’attractivité

À partir des constats établis, l’enquête formule un ensemble de recommandations stratégiques organisées autour de six dimensions complémentaires. Le renforcement de l’attractivité économique implique de faciliter l’accès aux opportunités de marchés porteurs, de dynamiser l’écosystème entrepreneurial et d’assouplir considérablement l’accès au financement, notamment par l’octroi de crédits à taux préférentiels et l’amélioration de l’environnement fiscal et réglementaire.

L’amélioration des conditions de vie constitue le deuxième axe prioritaire, nécessitant des investissements massifs dans les infrastructures sanitaires, éducatives, de transport et de sécurité, ainsi que le développement de services adaptés en matière de santé et de protection sociale. Cette dimension comprend également un assouplissement du marché du travail facilitant l’insertion professionnelle des Tunisiens du monde.

La modernisation de l’environnement administratif et financier apparaît comme le troisième levier d’action. Les expatriés, habitués à des systèmes entièrement digitalisés permettant de gérer l’ensemble de leurs démarches via smartphone, attendent une digitalisation généralisée de l’administration, un allègement des procédures et une simplification des règles bancaires et de change. Cette dernière mesure vise notamment à faciliter les transferts de capitaux, les Tunisiens de l’étranger maintenant fréquemment des comptes et des attaches familiales dans leurs pays de résidence.

Le renforcement de la protection sociale constitue le quatrième pilier des recommandations. Il implique la négociation d’accords bilatéraux entre la Tunisie et les pays de résidence permettant le transfert des pensions de retraite, la mise en place de mécanismes souples entre pays d’accueil et d’origine, ainsi que l’instauration d’un système de sécurité sociale transférable et accessible aux Tunisiens du monde.

Le cinquième axe concerne la stabilité du cadre institutionnel. Les répondants insistent sur la nécessité de renforcer la transparence des institutions et d’assurer une stabilité des politiques économiques afin de restaurer la confiance des expatriés dans les perspectives de développement du pays.

De la fuite des cerveaux à la circulation des talents : une nouvelle vision pour la Tunisie

Walid Haj Amor, membre du conseil d’administration de l’ATUGE, a exposé une vision stratégique pour renforcer le lien entre la Tunisie et sa diaspora, dont plus de 85 % résident à moins de trois heures de vol de Tunis. Alors que 20 % des expatriés envisagent un retour et que le profil migratoire a évolué vers des compétences hautement qualifiées, l’enjeu est de passer d’une logique de conviction individuelle à la construction d’un écosystème favorable. Pour cela, les leviers d’incitation doivent répondre à des exigences précises de carrière et de rémunération, car les freins au retour sont principalement économiques.

Les propositions visent ainsi à rehausser l’attractivité par des mesures fiscales et sociales ciblées. Pour les retraités, il est jugé nécessaire d’accorder des avantages fiscaux au moins équivalents à ceux des étrangers, compte tenu de leur capacité à investir. Pour les cadres supérieurs, une piste phare consiste à soumettre les primes d’intéressement à une flat taxe libératoire, comme des dividendes, plutôt qu’à l’impôt sur le revenu. En complément, les entreprises totalement exportatrices pourraient verser des primes en devises, offrant ainsi une plus grande liberté de change.

Enfin, l’ATUGE appelle à une coopération renouvelée avec les partenaires européens via la création d’un statut de « salarié non-résident ». S’appuyant sur les accords de télétravail transfrontalier, ce dispositif permettrait à des Tunisiens de travailler pour des sociétés européennes tout en résidant au pays, bénéficiant d’un cadre juridique hybride et de visas facilités. Selon Walid Haj Amor, cette approche représente une solution mutuellement bénéfique, répondant aux besoins de main-d’œuvre européens tout en luttant contre la fuite des cerveaux et en stimulant le marché local.

Osons le rêve

L’ambition affichée par le président de l’ATUGE Amine Aloulou est claire : faire de la Tunisie un pays vers lequel on revient par choix et par conviction, attiré par les opportunités d’avenir qu’il offre, plutôt qu’un pays vers lequel on revient par sentiment du devoir, par dette morale ou simplement pour retrouver ses racines et sa famille.

Si ces deux composantes conservent leur importance, la dimension rationnelle et pragmatique doit néanmoins primer. C’est précisément sur cet axe que l’ensemble des acteurs doivent concentrer leurs efforts, qu’il s’agisse de l’ATUGE et des associations de la diaspora qui doivent renforcer les connexions entre les membres de ces diasporas et avec les acteurs économiques du pays, ou des acteurs économiques tunisiens et institutionnels qui doivent œuvrer collectivement pour accroître l’attractivité nationale et multiplier les opportunités de qualité tant pour les carrières que pour les projets entrepreneuriaux.

Le président de l’ATUGE a insisté sur le caractère capital de ces talents pour la compétitivité du pays sur la scène internationale, pour son alignement sur les enjeux de transformation économique et pour la satisfaction des attentes des générations futures qui aspirent à une économie plus moderne, plus ouverte et plus connectée au monde, capable de répondre à leurs ambitions et à leurs désirs de réussite que, aujourd’hui, elles envisagent de plus en plus à l’étranger.

 

 

 

 

 

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Khouloud Toumi : « Sans réformes structurelles, la Tunisie restera dans une croissance anémique »

Khouloud Toumi, analyste en politique économique, tire la sonnette d’alarme dans cette déclaration accordée à L’Économiste Maghrébin : le pays est prisonnier d’un cercle vicieux où la croissance conjoncturelle masque des déséquilibres structurels profonds, où le financement interne étouffe le secteur privé et où l’absence d’accès aux marchés internationaux condamne l’économie à une fragilité chronique. Sans réformes structurelles d’envergure, prévient l’analyste, la Tunisie prolongera une trajectoire de stabilité précaire et de croissance anémique.

 Au cours des années 2024 et 2025, l’économie tunisienne a affiché une croissance réelle positive mais étroitement limitée. En 2024, le PIB réel a progressé d’environ 2 %, porté essentiellement par la demande intérieure et par le secteur des services, en particulier le tourisme. Cette apparente embellie dissimule toutefois une réalité plus sombre : la croissance s’est révélée purement conjoncturelle, financée principalement par le recours massif au financement interne et au refinancement via la Banque centrale, dans un contexte d’absence quasi totale de financement extérieur. En 2025, la situation ne s’est guère améliorée. La croissance du PIB réel est restée modérée à 2,1 %; tandis que la pression sur le secteur bancaire s’est intensifiée. Le financement public continuant de mobiliser l’essentiel des ressources financières internes disponibles. Cette dépendance accrue à l’emprunt interne et à la Banque centrale a accentué la fragilité intrinsèque du modèle économique tunisien.

Des déséquilibres structurels qui étouffent l’économie

Les déséquilibres budgétaires constituent l’une des failles majeures de l’économie nationale. Le déficit budgétaire s’est maintenu à environ 6,5 % du PIB en 2024. Alors que le service de la dette et les dépenses courantes ont absorbé une part considérable des ressources publiques, réduisant d’autant les marges de manœuvre pour l’investissement productif. En 2025, la situation s’est légèrement détériorée avec un déficit budgétaire atteignant environ 6,8 % du PIB. Cette dérive budgétaire s’accompagne d’un déficit commercial persistant qui s’est établi à 7,5 % en 2025, aggravant dangereusement la rareté des réserves en devises et limitant la capacité du pays à financer ses importations. Le déficit de la balance courante est resté lui aussi élevé, illustrant la vulnérabilité externe chronique de l’économie tunisienne.

Par ailleurs, l’inflation, bien que légèrement atténuée, demeure une source d’inquiétude majeure. Elle a connu une légère diminution à 6,5 % en 2024 avant de se stabiliser autour de 6 % en 2025. Mais elle reste hautement vulnérable aux chocs externes. Cette persistance de l’inflation témoigne des tensions profondes qui traversent l’économie et de sa sensibilité aux perturbations internationales.

En outre, le secteur bancaire tunisien subit une pression croissante qui menace son équilibre et son rôle de catalyseur de la croissance. Massivement mobilisé pour financer les besoins de l’État, le système bancaire voit ses capacités de financement du secteur privé considérablement réduites. Cette situation crée un phénomène d’éviction préoccupant où l’investissement privé se trouve limité faute d’accès au crédit. La pression fiscale, qui est restée élevée au cours de ces deux années, freine davantage l’investissement et l’expansion du secteur privé, entravant ainsi le dynamisme entrepreneurial pourtant indispensable à une croissance durable.

Sur le plan externe, l’économie tunisienne se heurte à des contraintes structurelles majeures. La rareté persistante des réserves en devises, conjuguée à l’impossibilité d’accéder aux marchés financiers internationaux, maintient le pays dans une situation de fragilité structurelle critique. Cette double contrainte limite sévèrement les capacités de financement des importations et prive l’économie des ressources nécessaires à son développement.

Le marché de l’emploi offre un tableau tout aussi préoccupant. Il est resté sous tension continue avec un chômage structurel élevé, touchant particulièrement les jeunes diplômés. La création d’emplois s’est révélée insuffisante pour absorber les nouvelles cohortes arrivant sur le marché du travail, perpétuant ainsi une situation sociale délicate et un gaspillage manifeste du capital humain national.

2026 : un scénario de précarité qui appelle des réformes urgentes

Les perspectives pour 2026 ne laissent guère de place à l’optimisme. Khouloud Toumi anticipe une croissance modérée comprise entre 1,8 % et 2,2 %, largement tributaire de facteurs conjoncturels et internes plutôt que de dynamiques structurelles robustes. Dans ce scénario, les déséquilibres structurels décrits – déficits jumeaux élevés, pression insoutenable sur le secteur bancaire, rareté chronique des devises et chômage persistant – sont appelés à se perpétuer, confinant l’économie à une stabilité macroéconomique précaire et à des marges de manœuvre budgétaires toujours plus réduites.

Face à ce constat alarmant, Mme Toumi formule des recommandations sans équivoque. Elle appelle à l’application coûte que coûte des réformes structurelles et à l’ouverture de l’économie vers les marchés de financement externes. L’analyste insiste sur la nécessité impérieuse d’appliquer les réformes préconisées par le Fonds monétaire international, seules à même, estime-t-elle, de briser le cercle vicieux actuel. Ces réformes doivent se déployer à court terme comme à long terme, combinant des ajustements immédiats et des transformations structurelles profondes. L’objectif est double : minimiser la pression insoutenable qui pèse sur le secteur bancaire et identifier d’autres sources de financement pour l’État, libérant ainsi les ressources nécessaires au financement du secteur privé.

Sans ces réformes économiques profondes, avertit l’analyste, la Tunisie risque de prolonger indéfiniment une trajectoire de stabilité précaire et de croissance limitée. Les réformes structurelles apparaissent donc comme l’unique voie pour stabiliser l’économie, stimuler l’investissement productif, améliorer la compétitivité des exportations, sécuriser l’accès aux devises étrangères, réduire la pression sur le secteur bancaire et, in fine, garantir un développement durable. Le message de Khouloud Toumi est clair : l’urgence commande d’agir, et l’inaction condamnerait le pays à une stagnation durable aux conséquences économiques et sociales potentiellement graves.

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Régularisation des avoirs extérieurs : la clé de voûte de la future réforme du change en Tunisie

Le député Maher Ketari, membre de la commission des Finances à l’Assemblée des représentants du peuple, a indiqué que la proposition de loi relative au règlement des infractions de change vise essentiellement à résoudre les problèmes qui découlent de l’ancien code de change datant de 1976 et à ouvrir une nouvelle page fondée sur la confiance entre l’État et le citoyen.

Dans une déclaration à Mosaïque FM, lors d’une journée d’études au Parlement, M. Ketari a précisé que les autorités menacent aujourd’hui des milliers de Tunisiens résidant ou revenus de l’étranger de sanctions financières et d’emprisonnement pour détention de comptes bancaires en devises ou de gains à l’étranger sans régularisation de leur situation. Il a souligné que les amendes pourraient atteindre 100 000 dinars, et que les tribunaux pourraient ajouter des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans.

Il a expliqué que cette proposition permet aux personnes physiques de régulariser leur situation légalement, en déclarant les gains et les comptes en devises qu’elles détiennent à l’étranger, et en ouvrant des comptes en devises en Tunisie où elles pourront déposer et conserver les fonds sans obligation de les convertir en dinars, qu’il s’agisse d’euros, de dollars ou d’autres devises.

Le député a affirmé que la loi inclut également les revenus que génèrent des investissements à l’étranger, tels que les actions ou les propriétés immobilières. Ce qui permettra de réinjecter ces fonds dans le circuit économique national, tout en levant toutes les poursuites administratives, pénales et fiscales que les autorités intentent aux concernés après régularisation.

M. Ketari a insisté sur le fait que la réussite de cette démarche passe par la construction d’une confiance mutuelle entre les autorités législatives, exécutives et le citoyen. Il estime que la crainte des poursuites empêche de nombreux Tunisiens de rapatrier leurs fonds dans le pays.

Il a ajouté que le règlement des infractions de change constitue une étape nécessaire avant que le pays n’adopte un nouveau code de change qui réponde aux exigences du XXIe siècle, soutienne l’investissement, la jeunesse et l’intégration dans l’économie mondiale.

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Mondher Zenaïdi condamné à 19 ans de prison

La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme du tribunal de première instance de Tunis a condamné, par contumace et en première instance, l’ancien ministre Mondher Zenaïdi à 19 ans de prison avec exécution immédiate.

Selon le dossier, le parquet du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme avait ordonné l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre pour des faits liés notamment à la constitution d’une entente terroriste, à l’incitation à y adhérer, au complot contre la sûreté intérieure de l’État, ainsi qu’à des actes visant à changer la forme de l’État.

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Pourquoi les diplômés peinent-ils à répondre aux attentes du marché du travail ?

Le chômage des diplômés en Tunisie découle principalement d’un décalage entre la formation universitaire et les attentes du marché du travail. Ce constat a été formulé par Walid Mchirgui, enseignant-chercheur à l’Université de Carthage, lors de son intervention sur les ondes de RTCI le 19 décembre 2025. Selon lui, de nombreux employeurs peinent à recruter, non par manque de postes, mais par absence de profils suffisamment préparés.

Les diplômés et les étudiants tunisiens maîtrisent globalement les savoirs académiques fondés sur la mémorisation et la restitution. En revanche, ils éprouvent des difficultés dans l’analyse, la réflexion critique et la résolution de problèmes. Ces compétences relèvent du savoir-faire et du savoir-être, désormais essentiels dans le monde professionnel. Les recruteurs accordent une importance croissante aux comportements. Une lacune technique peut se corriger. Un déficit comportemental beaucoup moins.

Les enquêtes internationales, notamment PISA, mettent en évidence des faiblesses en autonomie, discipline et coopération. Le système éducatif valorise principalement la note et la conformité aux consignes. Il accorde peu de reconnaissance à l’effort, à l’initiative et à la capacité à développer une méthode de travail personnelle.

Une culture scolaire peu favorable à l’autonomie

Le parcours scolaire reste fortement encadré. L’enseignant indique souvent chaque étape à suivre. Cette approche limite l’apprentissage de l’autonomie et de la prise d’initiative. Les étudiants apprennent à appliquer des consignes plutôt qu’à construire leur propre raisonnement. L’innovation et les approches alternatives sont rarement encouragées.

L’intervenant estime que cette organisation nourrit également une forte peur de l’erreur. L’échec est perçu comme une faute et non comme une étape d’apprentissage. Cette perception freine la prise de risque, l’innovation et l’esprit entrepreneurial. Elle limite aussi la capacité à assumer des responsabilités dans le monde professionnel.

Des difficultés persistantes en communication et en travail d’équipe

Les employeurs signalent régulièrement des lacunes en communication orale chez les jeunes diplômés. Les cursus universitaires accordent peu de place à l’expression, à l’argumentation et à la prise de parole. Or, le diplôme ne suffit pas à convaincre. Le candidat doit savoir présenter ses compétences, défendre ses idées et interagir efficacement.

Le travail en équipe pose également problème. Le système éducatif privilégie le travail individuel. Cette approche complique l’apprentissage de la coopération. Dans le monde de l’entreprise, cette difficulté se traduit par des tensions, une mauvaise répartition des tâches et un manque de coordination.

Le choc de l’entrée dans le monde professionnel

Le passage de l’université à l’entreprise constitue souvent une rupture brutale. Le cadre académique repose sur des consignes claires et des évaluations prévisibles. Le monde professionnel impose l’imprévu, l’analyse et la prise de décision rapide. De nombreux jeunes diplômés se retrouvent démunis face à ces exigences.

Le diplôme demeure un atout important, notamment pour l’accès à l’emploi et la négociation salariale. Toutefois, il ne garantit plus l’employabilité à lui seul. Les entreprises évaluent désormais les compétences techniques et comportementales de manière indissociable.

Face à ce constat, Walid Mchirgui appelle à une réforme en profondeur des méthodes d’enseignement et d’évaluation. Il plaide pour des approches pédagogiques qui valorisent l’analyse, l’apprentissage par l’erreur et le développement des compétences transversales. Il encourage également les étudiants à adopter une démarche proactive. Les stages, l’engagement associatif et les formations complémentaires constituent des leviers essentiels pour renforcer l’employabilité. Selon lui, l’adaptation au marché du travail repose sur un équilibre entre qualification académique et savoir-être. Cet équilibre conditionne désormais l’insertion et l’évolution professionnelles.

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Pouvoir d’achat en Tunisie : aux limites des indicateurs en 2025, l’urgence de mesures concrètes pour 2026

Le pouvoir d’achat des Tunisiens subit une érosion structurelle, a affirmé Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne de l’information du consommateur (OTIC). Il a déclaré que malgré un ralentissement officiel de l’inflation en 2025, les pressions quotidiennes sur les budgets des ménages ne se relâchent pas.

Selon Riahi, les données de l’Institut National de la Statistique, qui font état d’un taux d’inflation d’environ 5,3% en juillet et 5,0% en septembre – son plus bas depuis 2021 –, ne reflètent pas avec précision la réalité vécue par les familles. Le revenu mensuel réel n’a pas suivi la hausse des prix des produits de base comme l’alimentation, le logement, le transport et la santé. En conséquence, une grande partie des ménages consacre désormais plus de 30% de ses dépenses à la nourriture seule, un chiffre pouvant atteindre 40% pour les foyers à faible revenu.

Le « déficit réel » du pouvoir d’achat, une réalité comportementale

Le président de l’OTIC a précisé que le point de « déficit réel » du pouvoir d’achat est atteint lorsque le revenu mensuel devient incapable de couvrir les besoins fondamentaux sans compromettre d’autres droits essentiels. Ce déficit se manifeste par des choix contraints, comme opter entre une alimentation équilibrée et des soins médicaux, ou entre les frais de transport et l’éducation des enfants.

Il a indiqué que ce phénomène se mesure désormais à travers le comportement de consommation lui-même. Le recul vers des alternatives alimentaires de moindre qualité, le report de soins médicaux ou la réduction des dépenses d’éducation et de culture sont des signes clairs de déséquilibre financier. Il a alerté sur le fait que ces pratiques, autrefois cantonnées aux catégories vulnérables, touchent désormais des segments de la classe moyenne, historiquement élément d’équilibre économique et social.

Riahi a ajouté que ce déficit apparaît aussi quand le revenu perd sa flexibilité, faisant qu’une augmentation minime des prix ou un imprévu devient une cause directe de recours à l’endettement. Il a qualifié cette situation d’érosion structurelle ayant des effets directs sur la stabilité familiale, la cohésion sociale et la confiance dans l’avenir économique.

Pour 2026 : une réforme structurelle axée sur le consommateur

Face à cette situation, Lotfi Riahi a appelé à faire de l’année 2026 un véritable point d’inflexion, passant d’une logique de gestion de crise à une politique de réforme structurelle centrée sur le consommateur.

Il a plaidé pour une protection du pouvoir d’achat réel via l’indexation des salaires et des subventions sur l’inflation tangible vécue par les ménages, notamment pour l’alimentation, le transport et la santé. Une révision des politiques fiscales indirectes est également impérative, selon lui, pour alléger le fardeau pesant sur les classes moyennes et vulnérables et assurer une répartition plus équitable des charges.

L’amélioration de la qualité des services publics (transports, santé, administration) constitue un autre pilier essentiel, tout recul se transformant en coût supplémentaire pour le citoyen. Il a également souligné la nécessité de soutenir le produit national par des politiques stimulant la qualité, l’innovation et la concurrence loyale, tout en limitant l’importation de produits ayant un équivalent local.

Enfin, le renforcement d’un système de contrôle permanent, dissuasif et transparent sur les marchés, en particulier dans les secteurs sensibles, demeure indispensable.

La protection du consommateur, un investissement pour la paix sociale

Lotfi Riahi a conclu en affirmant que toute réforme qui ne part pas de la réalité quotidienne du consommateur restera un discours théorique à l’impact limité. Il a insisté sur le fait que la protection réelle du consommateur n’est pas un coût pour l’économie, mais un investissement dans la paix sociale et la justice économique. Une économie qui ne protège pas son consommateur, a-t-il averti, ne sera pas capable d’une croissance réelle ni de construire une confiance durable entre le citoyen et l’État.

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Tunisie – Industrie automobile : le vent en poupe jusqu’en Espagne

La Tunisie intensifie ses efforts de promotion auprès des équipementiers automobiles espagnols, s’appuyant sur un secteur qui compte plus de 280 entreprises et occupe le deuxième rang africain en matière d’exportation de composants.

Le représentant de FIPA-Tunisia en Espagne a récemment rencontré la directrice des marchés de SERNAUTO, l’Association espagnole des équipementiers automobiles. Cette structure regroupe des membres représentant près de 85% du chiffre d’affaires du secteur automobile espagnol, deuxième producteur européen avec une production estimée à plus de 2,3 millions de véhicules, derrière l’Allemagne.

La réunion a permis de présenter le positionnement de la Tunisie dans l’industrie des composants automobiles. Les deux parties ont convenu de poursuivre les discussions en vue d’organiser, en 2026, des actions de sensibilisation destinées aux équipementiers espagnols, notamment une journée d’information pour les membres de SERNAUTO sur l’écosystème tunisien. Les échanges ont également porté sur le dialogue public-privé  concernant l’innovation, les investissements en recherche et développement, et la transition vers des modèles bas-carbone.

Un secteur en pleine expansion

Sur un autre plan, selon Slim Ferchichi, ingénieur général et directeur des industries métalliques, mécaniques, électriques et des matériaux de construction au ministère de l’Industrie, le secteur des composants automobiles figure parmi les plus développés du pays. Les plus de 280 entreprises actives dans ce domaine placent la Tunisie au deuxième rang africain en matière de fabrication et d’exportation de composants automobiles.

Il a indiqué que ce secteur se caractérise par une forte valeur ajoutée et s’appuie sur des compétences humaines spécialisées. Il a souligné que l’industrie automobile constitue un levier pour l’économie nationale, contribuant à la création d’emplois et au soutien des exportations.

Le responsable du ministère a ajouté que la Tunisie dispose des atouts nécessaires pour développer davantage ce secteur et renforcer sa présence sur les marchés mondiaux. Il a évoqué la possibilité d’implantation d’un site de montage automobile dans le pays, citant l’expertise et les compétences techniques disponibles.

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Tapis et textile traditionnel : une croissance portée par le tourisme

Les exportations du secteur du tapis et du textile traditionnel ont enregistré une hausse de 50%  en 2025 par rapport à l’année précédente, selon la directrice générale de l’Office national de l’artisanat, Leïla Meslati, lors de l’inauguration de la 14e édition du Salon national du tapis et des textiles traditionnels.

Le secteur du tapis et du textile représente 70% de l’ensemble des acteurs du domaine de l’artisanat, ce qui reflète son importance en tant que levier économique et social essentiel pour soutenir l’emploi et le développement régional.

Concernant le programme d’accompagnement des artisans, le nombre de bénéficiaires est passé à 294 artisans en 2025, contre 170 artisans en 2024, selon le directeur général du Centre technique d’innovation et de renouvellement du tapis.

Le ministre du Tourisme, Sofiane Tekaya, a inauguré vendredi 19 décembre 2025 les activités du salon au Palais des expositions du Kram, qui se poursuit jusqu’au 28 décembre 2025.  Meslati a attribué cette croissance au développement de l’activité touristique, notamment la progression des croisières dont les passagers sont réputés pour leur intérêt pour le tapis et l’artisanat traditionnel, ainsi qu’à l’amélioration de la qualité des produits et leur adaptation aux exigences des marchés nationaux et internationaux

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Interdiction de voyage : Abdelkader Ben Elhaj Nasr s’indigne

L’écrivain et scénariste Abdelkader Ben Elhaj Nasr a rendu publique sur son compte officiel du réseau social Facebook, le vendredi 19 décembre 2025, une lettre ouverte destinée au président de la République  Kaïs Saïed. Il indique être soumis à une mesure d’interdiction de voyage.

L’auteur affirme dans son texte qu’il serait le premier écrivain tunisien concerné par une telle décision depuis le 25 juillet 2021. Cette mesure l’aurait empêché de se rendre à Paris pour le démarrage du tournage d’un documentaire consacré à son itinéraire littéraire, intellectuel et artistique.

Un projet de film documentaire interrompu

Le tournage prévu devait se dérouler devant l’Université de la Sorbonne avec une équipe technique. D’après les informations communiquées par Ben Elhaj Nasr, le projet avait fait l’objet de démarches de coordination avec des structures universitaires et culturelles françaises, incluant le IFT (Institut français de Tunisie).

Dans sa lettre, Abdelkader Ben Elhaj Nasr mentionne les désagréments qui lui ont causé et à la cadreuse impliquée dans la production. Il y exprime également sa perception de la situation, décrivant celle-ci comme contradictoire au regard de ses travaux antérieurs portant sur l’histoire et le patrimoine national.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, les autorités compétentes n’ont pas commenté cette affaire.

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Système fiscal tunisien : un gouffre de 8 points avec les standards internationaux

25,2%. Ce ratio des recettes fiscales au PIB résume à lui seul le mal tunisien. Loin, très loin des 33,9% affichés par les pays de l’OCDE en 2023, ce chiffre creuse un gouffre de plus de 8 points qui handicape durablement les finances publiques. Derrière cette performance peu flatteur se cache une réalité encore plus préoccupante : un système fiscal « obsolète, injuste, et incapable » de financer les ambitions de la « Vision Tunisie 2035 ».

L’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) tire la sonnette d’alarme dans une étude intitulée « Vers un système fiscal équitable, incitatif et résilient au service de la Vision 2035 ». Le diagnostic est sans appel: l’architecture fiscale tunisienne souffre de déséquilibres profonds, hérités de décennies d’ajustements improvisés.

Premier constat : la Tunisie fait reposer son système fiscal sur les épaules des consommateurs. Les impôts indirects captent 57,2% des recettes totales (25 891 millions de dinars en 2025), pendant que les impôts directs peinent à atteindre 42,8% (19 358 millions de dinars). À titre de comparaison, les pays développés affichent un équilibre inverse : dans l’OCDE, les taxes sur la consommation ne pèsent que 31,6% du total.

La TVA règne en maître absolu avec 26,6% des recettes fiscales (12 028 millions de dinars en 2025). Cette prédominance garantit certes une certaine stabilité budgétaire, mais au prix d’une profonde injustice sociale. Les ménages modestes, qui consacrent l’essentiel de leurs revenus aux dépenses courantes, subissent proportionnellement une pression fiscale bien plus lourde que les catégories aisées.

Des entreprises sous-contributives

L’impôt sur les sociétés ne représente que 14,5% des recettes en 2025 (6 578 millions de dinars, secteur pétrolier inclus). Un niveau anémique comparé aux standards internationaux, qui révèle une double fragilité: d’une part, une base fiscale étroite concentrée sur quelques grandes entreprises ; d’autre part, une vulnérabilité excessive aux fluctuations du marché énergétique, les sociétés pétrolières contribuant à hauteur de 983 millions de dinars contre 5.595 millions pour les entreprises non-pétrolières.

Mais l’illustration la plus criante de l’inégalité du système reste le régime forfaitaire. Ses bénéficiaires représentent 38,9% des contribuables, pourtant leur apport n’a jamais dépassé 0,5% des recettes fiscales ces 5 dernières années. Un paradoxe qui alimente le sentiment d’injustice fiscale.

5,2 milliards de dinars volatilisés

Au-delà des déséquilibres structurels, le système souffre d’une hémorragie de recettes. L’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) évalue le « tax gap » – l’écart entre ce qui devrait être collecté et ce qui l’est effectivement – à 4,2% du PIB, soit environ 5,2 milliards de dinars qui échappent chaque année aux caisses de l’État.

Face à ces constats accablants, l’ITES martèle son message : réformer le système fiscal n’est plus une option politique parmi d’autres, mais une question de survie économique. Les décisions prises aujourd’hui détermineront la capacité de la Tunisie à tenir les promesses de développement durable, d’équité et d’inclusion portées par la Vision 2035. Pour la jeunesse tunisienne surtout, l’enjeu est existentiel : c’est leur avenir qui se joue dans ces arbitrages fiscaux.

La réforme ne pourra être ni superficielle ni fragmentée. Elle exige une refonte complète, guidée par une vision stratégique cohérente. Le statu quo, lui, n’est tout simplement plus tenable.

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Le pari solaire de Malte : 520 millions d’euros misés sur Gafsa

Une délégation de la société maltaise HandsOn Systems Ltd. a été reçue jeudi 18 décembre 2025 par FIPA-Tunisia pour présenter un projet d’investissement dans l’énergie solaire estimé à 520 millions d’euros.

La rencontre, qui s’est tenue au siège de FIPA-Tunisia, a réuni Geoffrey Farrugia, directeur général de HandsOn Systems Ltd., Ahmed Marwan, directeur technique, et Marouen Ketat, directeur Afrique. Ils ont été reçus par Ibrahim Medini, ingénieur général à FIPA-Tunisia.

Le projet consiste en la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 350 MW dans la région de Gafsa, dans le sud tunisien. L’investissement total est estimé à environ 520 millions d’euros.

HandsOn Systems Ltd. est une société internationale de technologie basée à Malte, spécialisée dans les solutions de suivi GPS et de gestion de flotte, la gestion d’actifs RFID, les solutions énergétiques intelligentes et les plateformes IoT.

La délégation maltaise a exprimé sa satisfaction concernant le climat des affaires en Tunisie et a affirmé sa volonté de poursuivre de futurs projets dans le pays. Ibrahim Medini a indiqué que FIPA-Tunisia accompagnerait le projet et faciliterait les étapes de sa mise en œuvre.

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