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Lotfi Riahi : « En 2026, il faut placer le consommateur au cœur de la décision »

Alors que les chiffres officiels affichent un ralentissement de l’inflation, la réalité vécue par les Tunisiens reste celle d’une érosion continue de leur pouvoir d’achat. C’est l’analyse sans concession dressée par Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne de l’information du consommateur (OTIC), qui appelle à un changement de paradigme économique pour 2026.

Interrogé par L’Economiste Maghrébin,  sur l’évolution du pouvoir d’achat, Lotfi Riahi a immédiatement nuancé les indicateurs techniques. Il a reconnu que l’INS  faisait état d’un taux d’inflation en retrait à 5,0 % en septembre 2025, son plus bas niveau depuis 2021. Cependant, il a insisté sur le fait que ces chiffres globaux masquaient les pressions quotidiennes sur les budgets. Le revenu réel, a-t-il expliqué, n’a pas suivi le rythme de la hausse des prix des produits de base comme l’alimentation, le logement, les transports et la santé. Il a révélé que les familles consacraient désormais plus de 30 % de leurs dépenses à la nourriture seule. Avec une proportion qui peut grimper à 40% pour les ménages les plus modestes. Ce qui  entame drastiquement leurs ressources financières.

Face à cette situation, Lotfi Rihi estime que l’année 2026 doit constituer un « véritable point d’inflexion ». Lequel marque le passage d’une logique de gestion de crise à une politique de réformes structurelles centrées sur le consommateur. Pour lui, l’efficacité d’une réforme se mesure à son impact concret sur la vie quotidienne des citoyens, et non à la multiplication des textes de loi.

Notre invité a ainsi émis une série de recommandations prioritaires. Il préconise d’abord de protéger le pouvoir d’achat réel en indexant les salaires et les subventions sur l’inflation tangible subie par les ménages, notamment sur les postes de dépenses essentiels, plutôt que sur des indicateurs généraux. Il appelle ensuite à une révision des politiques fiscales indirectes, jugées injustes. Et ce, afin d’alléger le fardeau qui pèse sur les classes moyennes et vulnérables et d’assurer une répartition plus équitable des charges.

En outre, l’amélioration de la qualité des services publics constitue un troisième axe majeur. M. Rihi considérant que toute baisse de qualité dans les transports, la santé ou l’administration se traduit par un coût supplémentaire supporté par le citoyen. Par ailleurs, il plaide pour un soutien efficace au produit national via des politiques stimulant la qualité, l’innovation et une concurrence loyale. Tout en limitant les importations de produits ayant un équivalent local, sans pour autant sacrifier le droit du consommateur à un prix juste.

Enfin, le renforcement d’un système de contrôle permanent et dissuasif sur les marchés, avec des inspections continues et des sanctions sévères, est présenté comme une condition sine qua non pour protéger la santé du consommateur et rétablir la discipline dans les secteurs sensibles.

Le  président de l’OTIC a averti que toute réforme qui ne partirait pas de la réalité du consommateur et ne traduirait pas la justice sociale en mesures concrètes resterait un discours théorique à l’impact limité. Il a affirmé avec force que la protection réelle du consommateur n’était pas un coût pour l’économie, mais un investissement dans la paix sociale et la justice économique. Soulignant ainsi qu’une économie incapable de protéger son consommateur ne pourrait ni générer une croissance réelle ni construire une confiance durable entre le citoyen et l’État.

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Pourquoi le taux directeur resterait encore élevé?

Lorsque l’inflation sous-jacente dépasse le taux d’inflation global, cela signale une dynamique économique à surveiller. Des baisses temporaires des prix dans des catégories volatiles, comme l’alimentation et l’énergie, masquent des pressions inflationnistes plus fortes et plus persistantes ailleurs dans l’économie. C’est effectivement le cas en Tunisie, puisque l’inflation est à 4,9% fin novembre 2024, et celle sous-jacente à 5,0%.

Cette divergence indique que la tendance inflationniste fondamentale, générée en interne et alimentée par une demande soutenue, la hausse des salaires et des coûts de services rigides, demeure élevée. D’un point de vue économique, cela sous-entend que l’accalmie suggérée par le chiffre global plus bas est trompeuse et que les pressions fondamentales sur les prix sont généralisées et profondément enracinées.

Pour la Banque centrale, cette situation est un signal d’alarme qui exige une posture de politique monétaire prudente, typiquement plus restrictive. Comme elle se concentre sur la stabilité des prix à moyen terme, elle regarde au-delà des fluctuations temporaires des matières premières pour évaluer les tendances persistantes. Un taux sous-jacent élevé avertit que l’inflation fondamentale ne recule pas comme souhaité, augmentant le risque que les entreprises et les consommateurs commencent à anticiper une inflation durablement plus haute, ce qui peut déclencher une spirale auto-réalisatrice de hausses de salaires et de prix.

Par conséquent, la réponse actuelle de la BCT est de maintenir une posture prudente. Cela signifie qu’elle aura tendance à maintenir son taux d’intérêt directeur encore à son niveau actuel pendant une plus longue période.

L’objectif principal est de resserrer suffisamment les conditions financières pour refroidir la demande intérieure qui alimente l’inflation sous-jacente, ancrant ainsi les anticipations à long terme et garantissant que la baisse temporaire de l’inflation globale ne sape pas le combat plus large pour la stabilité des prix. À bon entendeur…

 

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