Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

CAN 2025 l La Tunisie part favorite, mardi, face à l’Ouganda

La Tunisie et l’Ouganda s’affronteront pour la troisième fois en phase finale de la TotalEnergies CAF Coupe d’Afrique des Nations, mardi 23 décembre 2025, à l’occasion de leur entrée en lice dans le Groupe C, au Stade Annexe Olympique Prince Moulay Abdellah de Rabat (coup d’envoi à 21h00 heure locale, 20h00 GMT). La Tunisie part avec favorite, mais sur un match, tout est possible, et les Aigles de Carthage sont avertis. (Ph. Moutaz Neffati et Yan Valery).

Les deux sélections s’étaient rencontrées pour la première fois en tant que débutantes à la CAN lors du match pour la troisième place en 1962, remporté 3-0 par la Tunisie, synonyme de médaille de bronze. Elles s’étaient ensuite retrouvées en phase de groupes lors de l’édition 1978, avec une nouvelle victoire tunisienne (3-1). Placées dans le même groupe en 1978, les deux équipes avaient accédé aux demi-finales, l’Ouganda terminant en tête devant la Tunisie, le Maroc et le Congo.

Sur leurs deux confrontations précédentes en CAN, la Tunisie a inscrit 6 buts contre 1 seul encaissé. Plus largement, les Aigles de Carthage affichent un bilan parfait face aux Cranes sur l’ensemble de leurs six duels, avec un score cumulé de 16-1. Le plus large succès tunisien face à l’Ouganda reste un 6-0 à domicile lors des éliminatoires de la CAN 2000, le 27 février 1999, rencontre à laquelle participait comme joueur l’actuel sélectionneur tunisien Sami Trabelsi.

Le milieu ougandais Travis Mutyaba évolue en club en Tunisie, au CS Sfaxien, où il est le coéquipier d’Aymen Dahmen et d’Ali Maâloul.

Statistiques clés de la Tunisie

La Tunisie dispute sa 22e phase finale de CAN, la 17e consécutive.
Aucune nation n’a fait mieux en termes de participations consécutives, les Aigles de Carthage étant présents à chaque édition depuis 1994.

Champions d’Afrique en 2004, les Tunisiens ont également été finalistes en 1965 et 1996.
Ils s’étaient qualifiés pour la première fois en 1962, terminant à la 3e place.

Hors éditions organisées sur leur sol, il s’agit de la troisième CAN disputée par la Tunisie en Afrique du Nord.
Éliminés en phase de groupes en Libye en 1982, ils avaient atteint les quarts de finale en Égypte en 2006 et les demi-finales en Égypte en 2019.

La Tunisie a quitté la CAN 2023 dès la phase de groupes, après avoir atteint les tours à élimination directe lors des quatre éditions précédentes.
Elle n’y a remporté aucun match (2 nuls, 1 défaite), une première depuis 2010.

Les Aigles de Carthage restent sans victoire lors de leurs cinq derniers matches d’ouverture en CAN (2 nuls, 3 défaites).

Leur dernier succès inaugural remonte à 2013, face à l’Algérie (1-0).

Ils ont entamé les deux dernières éditions par des défaites 1-0 contre le Mali (2021) et la Namibie (2023).

La Tunisie n’a remporté qu’un seul de ses 6 derniers matches de CAN (2 nuls, 3 défaites), un succès en huitièmes de finale contre le Nigeria en 2021.

Elle ne compte que 2 victoires sur ses 10 derniers matches de CAN (2 nuls, 6 défaites), toutes les défaites ayant été concédées sur le score de 1-0.

Les Tunisiens n’ont gagné qu’un seul de leurs 9 derniers matches de groupe en CAN (5 nuls, 3 défaites).

Les stats de Sami Trabelsi comme joueur et entraîneur

Sami Trabelsi, actuel sélectionneur, a disputé quatre CAN en tant que joueur (1994, 1996, 1998, 2000), atteignant la finale en 1996.
Comme entraîneur, il a dirigé la Tunisie lors des CAN 2012 (quarts de finale) et 2013 (élimination au premier tour).

La Tunisie avait remporté son match d’ouverture lors de ces deux éditions dirigées par Trabelsi.

Elle s’est qualifiée en terminant deuxième derrière les Comores dans un groupe comprenant également la Gambie et Madagascar.

Les Aigles ont signé des victoires à domicile et à l’extérieur face à Madagascar, ainsi qu’un succès en Gambie.

Ils n’ont conservé qu’un seul clean sheet en qualifications, lors de la victoire 1-0 à domicile contre Madagascar.

Yassine Meriah et Aïssa Laïdouni (grand absent au Maroc pour blessure) ont disputé l’intégralité des 6 matches qualificatifs.

D’après Cafonline.com

L’article CAN 2025 l La Tunisie part favorite, mardi, face à l’Ouganda est apparu en premier sur Kapitalis.

CAN 2025 l Ooredoo lance la fan zone Dar El Foot

À l’occasion de la 35ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui a démarré hier soir, lundi 21 décembre 2025 et se poursuivra jusqu’au 18 janvier 2026 au Maroc, Ooredoo Tunisie donne rendez-vous aux passionnés de football pour vivre pleinement cet événement continental majeur à travers sa fan zone festival Dar El Foot, à La Plaza, à La Marsa.

Pensé comme un véritable lieu de vie, de fête et de partage, Dar El Foot accompagnera les supporters tout au long de la CAN en proposant une expérience immersive qui va bien au-delà de la simple retransmission des matchs.

À chaque rencontre, l’espace se transformera en un point de ralliement incontournable pour vibrer au rythme de la compétition et soutenir la sélection nationale tunisienne dans une ambiance conviviale et festive.

Une CAN à vivre intensément, match après match

Tout au long de la phase de groupes et des étapes clés de la CAN Maroc, Ooredoo promet une programmation riche en animations, surprises et temps forts, permettant au public de ressentir la ferveur des grands rendez-vous africains. Jeux interactifs, quiz football, challenges ludiques, expériences digitales, gaming zones, photobooth 360°, animations pour enfants et familles, ainsi que de nombreux cadeaux viendront rythmer les soirées de match.

Un espace partenaires permettra également aux visiteurs de découvrir des offres exclusives et des expériences inédites réservées aux fans présents dans la fan zone.

Un temps fort attendu : le match du 23 décembre

Parmi les rencontres les plus attendues de cette phase de groupes figure le match opposant la Tunisie à l’Ouganda, prévu le mardi 23 décembre à 21h, un rendez-vous clé que Ooredoo souhaite transformer en véritable soirée événement.

Pour cette date, des animations spéciales et des surprises exclusives sont prévues afin d’offrir aux supporters une expérience encore plus intense et mémorable.

Une organisation fluide et un accès gratuit sur inscription

Soucieuse d’offrir une expérience optimale à tous les visiteurs et d’assurer une organisation fluide, Ooredoo propose un accès gratuit à la fan zone festival  Dar El Foot sur inscription, avec réservation préalable des places.

Les supporters sont invités à s’inscrire via ce lien.  

À travers cette initiative, Ooredoo Tunisie réaffirme son engagement à accompagner les grands moments de passion collective, à renforcer sa proximité avec ses clients et à faire de la Coupe d’Afrique des Nations une fête populaire, fédératrice et inoubliable.

Avec Dar El Foot, la CAN ne se regarde pas seulement… elle se vit.

L’article CAN 2025 l Ooredoo lance la fan zone Dar El Foot est apparu en premier sur Kapitalis.

Kairouan | Les circonstances exactes de la mort de Naïm Briki seront-elles un jour connues ?

Des manifestations antigouvernementales ont éclaté à Kairouan le 14 décembre 2025 et ont duré plusieurs jours, suite à la mort, deux jours plus tôt, d’un jeune homme, Naïm Briki, ouvrier journalier de 30 ans, grièvement blessé lors de son arrestation, le 22 novembre, «par la police tunisienne», affirment les manifestants, dont 21 ont été arrêtés par les autorités sécuritaires.

La police a pris en chasse Briki, qui circulait à moto sans papiers, après qu’il aurait refusé de se soumettre à un contrôle. La course-poursuite du jeune homme s’est terminée par une collision entre sa moto et un véhicule de police. Sa famille a également rapporté qu’il avait été brutalement battu par plusieurs policiers par la suite.

La mort de Briki illustre la politique d’impunité des autorités tunisiennes, a dénoncé le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), dans un communiqué publié le 16 décembre, condamnant fermement «toutes les formes de violence policière et l’usage excessif de la force».

«La mort de Naim Briki met en lumière les tragédies récurrentes liées aux violences policières systématiques et illustre, une fois de plus, la politique d’impunité», peut-on lire dans le communiqué.

Le forum a également exigé que «toute personne reconnue coupable d’implication» dans le meurtre de Briki soit tenue pour pleinement responsable. Tout en appelant à une «enquête judiciaire transparente» sur ce crime, garantissant que toute la vérité soit révélée et que les responsables soient traduits en justice «sans discrimination ni protection institutionnelle».

De plus, le FTDES a mis en garde les autorités contre l’impunité dont jouissent les auteurs de torture et de violences policières, et a exigé l’arrêt de la répression et des poursuites judiciaires contre les manifestants.

Il est à rappeler que la justice tunisienne a ordonné la libération de 20 manifestants arrêtés, mais a émis des mandats d’arrêt contre 4 autres pour leur implication présumée dans ces mêmes événements.

Parallèlement, le parquet de Kairouan a annoncé l’ouverture d’une enquête afin de faire la lumière sur les circonstances de la mort de Briki. Mais il est peu probable que des agents de sécurité soient poursuivis dans le cadre de cette affaire, car la justice tunisienne n’est pas réputée pour sa grande intransigeance à l’égard des abus attribués aux forces de sécurité.

I. B.  

L’article Kairouan | Les circonstances exactes de la mort de Naïm Briki seront-elles un jour connues ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Cap sur la restauration collective durable

Un projet pilote de «Restauration collective durable», permet au restaurant universitaire Ali Douagi à l’Institut supérieur des sciences appliquées de Tunis (Insat) d’être parmi les élites méditerranéennes.

Le Restaurant universitaire Ali Douagi, relevant de l’Office national des œuvres universitaires (Onou) pour le Nord, met en œuvre un projet pilote de «restauration universitaire durable», initié par sa directrice, Fathia Hamzaoui, docteure en économie et environnement.

Cette initiative innovante vise à transformer progressivement le modèle de restauration universitaire à travers une approche intégrée conciliant performance environnementale, qualité sanitaire et nutritionnelle, maîtrise des coûts et impact social.

La pertinence et le caractère structurant de cette initiative ont été reconnus et valorisés par MedWaves, le centre d’activité régionale du PNUE/PAM pour la consommation et la production durables, à travers la sélection du projet au sein du programme GoZero.

Le projet a été sélectionné par MedWaves parmi 13 initiatives méditerranéennes les plus innovantes, dans le cadre du programme GoZero, et est aujourd’hui considéré comme un projet pilote à l’échelle régionale. Il bénéficie à ce titre d’un accompagnement stratégique et technique axé sur la réduction des déchets, l’optimisation des ressources et l’économie circulaire.

Cette reconnaissance positionne le projet comme un modèle de référence d’innovation publique pour la restauration universitaire durable, avec un fort potentiel de réplication en Tunisie et dans la région méditerranéenne, en cohérence avec les orientations de la transition durable.

S’inscrivant pleinement dans la politique nationale de transition durable, cette initiative illustre la capacité de l’administration publique à intégrer des programmes internationaux innovants tout en respectant les cadres institutionnels nationaux.
Au-delà de ses résultats opérationnels, le projet met en lumière le rôle du leadership féminin dans la transformation des services publics, démontrant que la transition écologique peut être portée avec rigueur scientifique, engagement managérial et vision stratégique.
À travers cette expérience, la restauration universitaire se positionne comme un acteur clé de la transition écologique, au service des étudiants et du développement durable en Tunisie.

L’article Tunisie | Cap sur la restauration collective durable est apparu en premier sur Kapitalis.

Bizerte honore ses champions de sports nautiques

Le dimanche 21 décembre 2025, le comité du Sport nautique bizertin (SNB), présidé par le dynamique  Salem Karmous, en collaboration avec le Comité des sages dirigé par Fathi Belkahia, a rendu hommage aux sportifs du club qui se sont illustrés au sein de l’équipe nationale tunisienne lors du Championnat d’Afrique de canoë-kayak. Cette compétition continentale, à laquelle ont pris part 24 pays, s’est déroulée à Luanda, capitale de l’Angola, du 28 au 30 novembre 2025.

La Tunisie a terminé troisième au classement des médailles avec un total de 16 : 5 d’or, 5 d’argent et 6 de bronze lors de ce championnat continental africain de sprint canoë-kayak, derrière l’Algérie, deuxième, également créditée de 16 médailles (7 en or, 6 en argent et 3 en bronze), et l’Égypte, première avec 18 médailles (7 en or, 9 en argent et 2 en bronze).

Ont assisté à la sympathique réception dans un hôtel de Bizerte, des membres des comités, d’anciens responsables du club, des nageurs, des poloïstes ainsi que des pagaieurs de canoë-kayak, leurs familles, les adhérents du club et des élus locaux.

À cette occasion, les responsables se sont succédé au micro pour saluer les sportifs pour leurs performances. Ils ont évoqué les points forts des athlètes du club, l’absence d’infrastructures sportives dignes de ce sport dans la région, ainsi que l’espoir de voir se réaliser une piscine olympique, mais aussi se souvenir de belles histoires et, de temps à autre, raconter quelques anecdotes.

Les pagaieurs du SNB ont brillé lors de cette compétition, portés par une remarquable Sabiha Ben Othmane, véritable locomotive de l’équipe. La jeune championne a réalisé une moisson exceptionnelle avec trois médailles d’or — en kayak individuel juniors sur 500 m, en kayak biplace juniors sur la même distance et en kayak biplace U23 — confirmant son immense talent et sa polyvalence. À ce palmarès déjà impressionnant, elle a ajouté trois médailles d’argent en kayak biplace seniors, en individuel U23 et en individuel seniors dames, toutes sur 500 m, avant de conclure par une médaille de bronze en individuel seniors dames sur 200 m. Une performance de très haut niveau qui force l’admiration.

À ses côtés, Adam El Habib s’est également distingué en décrochant la médaille d’argent en kayak biplace juniors sur 500 m, contribuant ainsi à la belle dynamique collective du club.

De son côté, Salah Eddine Maknine n’a pas démérité en prenant une honorable quatrième place en kayak individuel seniors sur 1 000 m, démontrant sa combativité face à une concurrence relevée. Associé à Anas Ben Chaâbane, il s’est de nouveau illustré avec une quatrième place en kayak biplace U23 sur 500 m, aux portes du podium.

À travers ces résultats, les sportifs du SNB confirment le sérieux du travail accompli au sein du club et portent haut ses couleurs, faisant la fierté de leurs encadreurs, de leurs familles et de toute la communauté sportive.

En clôture de la manifestation, les sportifs lauréats présents ont été appelés à monter sur le podium pour être honorés et chaleureusement applaudis par une salle comble, composée de sportifs, d’amis et de parents, dans une ambiance empreinte de fierté et d’émotion.

Lotfi Sahli

L’article Bizerte honore ses champions de sports nautiques est apparu en premier sur Kapitalis.

Pour une révolution du mix énergétique en Tunisie, grâce au phosphogypse

En développant des réacteurs nucléaires à sels fondus au thorium de type MSR, que l’on peut extraire du phophogypse, disponible en quantité en Tunisie, on pourrait combiner vision stratégique, souveraineté énergétique, économie circulaire et opportunités professionnelles de haut niveau pour la jeunesse tunisienne ? (Ph. Le thorium pourrait être extrait du phosphogypse rejeté dans la mer Méditerranée par les usines du Groupe chimique tunisien).

Naâmen Bouhamed *

Au détour d’un reportage audiovisuel sur l’histoire des réacteurs nucléaires au thorium à sel fondu aux États-Unis sur Alvin Weinderg et aujourd’hui en Chine, j’ai fait appel à l’agent IA DeepSeek pour analyser les sources potentielles de thorium l’atome «Vert». Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’il est possible d’extraire le thorium du phosphogypse tunisien ! D’où mon analyse sur le potentiel pour la Tunisie de créer un mix-énergétique et un écosystème à haute valeur ajouté.

Alors que la Tunisie cherche à répondre à ses défis énergétiques et environnementaux, une feuille de route ambitieuse pour les 50 prochaine années ouvre une perspective nouvelle : celle de transformer la Tunisie en un pôle d’innovation et de compétences de premier plan en Afrique et en Méditerranée. Cette vision ne promet pas seulement l’indépendance énergétique, mais aussi la création d’une génération de jeunes experts dans des secteurs de pointe.

S’affranchir des hydrocarbures et miser sur les compétences

Aujourd’hui la Tunisie est dépendante à 90% du gaz naturel importé via l’Algérie pour son électricité, alors qu’elle pourrait opérer une transition historique. La stratégie proposée reposerait sur un mix énergétique triplement décarboné associant énergies renouvelables massives et réacteurs nucléaires au thorium de type MSR. Au-delà de la production d’électricité, ce projet structurant serait conçu comme un levier de développement économique et de formation de très haut niveau.

L’intégration de réacteurs nucléaire MSR au thorium – une technologie de sécurité passive utilisant une ressource locale issue des phosphates – est au cœur de cette vision. Elle nécessitera la création d’une Agence tunisienne de l’énergie nucléaire (Aten) et d’un pôle d’instituts de formation d’excellence. Ces instituts devront former des cohortes d’étudiants en physique nucléaire, génie chimique, génie des matériaux et cybersécurité des infrastructures critiques, créant ainsi un vivier de compétences rares et recherchées en Afrique et dans le monde.

La maîtrise de la technologie du thorium n’est pas qu’une question technique, c’est un projet de société qui peut captiver et retenir nos meilleurs cerveaux, en leur offrant des carrières passionnantes et d’avenir ici, en Tunisie.

Le phosphogypse, un «déchet» transformable

Le véritable catalyseur de cette mutation est la valorisation du phosphogypse, ce résidu minier problématique disponible en quantité à Sfax et Gabès depuis plus d’une cinquantaine d’années et qui cause des désagréments environnementaux et sanitaires. Lancer un plan «Programme de palorisation» (2025-2040) proposerait d’en extraire du thorium, des terres rares, du soufre, et d’en faire des matériaux de construction. Cette économie circulaire à grande échelle s’appuiera sur la création de centres d’excellence à Gabès et Sfax, dédiés aux matériaux innovants et à la chimie des terres rares.

Ces centres formeront les ingénieurs, techniciens et chercheurs nécessaires à cette nouvelle industrie, générant à terme 5 000 à 10 000 emplois directs et indirects, qualifiés et non-délocalisables.

Nous parlons de chimie verte, de modélisation environnementale, de pilotage d’installations complexes… Ce sont des métiers d’avenir qui répondront aux aspirations d’une jeunesse diplômée et en quête de défis.

Former une génération de leaders énergétiques

La feuille de route progressive permettrait à la Tunisie de maîtriser cette chaîne de valeur unique – de la gestion des déchets miniers à la production d’énergie décarbonée, et de devenir, ce faisant, un hub régional de formation. Elle pourrait ainsi attirer des étudiants et professionnels de toute l’Afrique et du Monde Arabe, souhaitant se spécialiser dans les technologies du futur : énergie solaire concentrée, stockage, hydrogène vert et nucléaire 100% civil de nouvelle génération au thorium à sel fondu.

En devenant un pays exportateur net d’électricité propre et d’hydrogène vers l’Europe et l’Afrique, la Tunisie n’exporterait pas seulement des molécules et des électrons, mais aussi son savoir-faire, ses normes et ses compétences. Cette ambition ferait des jeunes tunisiens non plus des demandeurs d’opportunités à l’étranger, mais des architectes de solutions pour la transition énergétique du continent.

Feuille de route pour les 50 prochaines années

La vision s’étale sur trois phases dont la durée peut être raccourcie selon les avancées enregistrées:

– 2025-2070 : fondation accélérée sur le solaire et l’éolien, renforcement des réseaux et lancement des études et de la R&D sur le thorium.

2030-2050 : construction en collaboration avec la Chine, leader mondial du secteur, d’un premier réacteur MSR démonstrateur couplé à une usine de dessalement, et développement de la filière industrielle du combustible.

– 2050-2100 : déploiement complet d’un système intégré, avec un mix visant ~50% de renouvelables, ~40% de nucléaire et ~10% de flexibilité/hydrogène, permettant des exportations d’électricité et d’hydrogène vert vers l’Europe et l’Afrique.

Pacte générationnel à conclure

Les défis restent importants : investissements colossaux, cadre réglementaire à adapter, acceptation sociale. Mais la promesse est à la hauteur des efforts.

Cette vision offre un projet de société mobilisateur, capable de transformer le «brain drain» en «brain gain» en ancrant en Tunisie des filières d’excellence à haute valeur ajoutée.

La recommandation finale est de créer une task force «Phosphogypse 2030» pour orchestrer ce projet. Sa mission irait au-delà de la planification technique : elle devrait inclure un volet éducation et formation ambitieux, en lien avec les universités et les centres de recherche Chine, Etats-Unis, Europe, Afrique…, pour garantir que cette révolution énergétique soit aussi une révolution des compétences, au bénéfice des générations de jeunes Tunisiens et de leurs homologues africains.

Le phosphogypse, pilier du développement durable

La valorisation du phosphogypse représente l’exemple parfait de l’économie circulaire appliquée à l’industrie lourde. En combinant 1.  solutions immédiates (construction) ; 2. développements à moyen terme (agriculture, chimie) ; 3. innovations stratégiques (thorium, terres rares).

La Tunisie peut transformer un problème environnemental majeur en une opportunité économique multidimensionnelle.

Cette approche nécessite une volonté politique forte, des investissements structurants et une vision à long terme intégrant recherche, industrie et développement territorial.

Recommandations : 1. créer une task force «Phosphogypse 2030» regroupant tous les acteurs (industrie, recherche, société civile) pour élaborer et mettre en œuvre un «Plan de valorisation», avec des objectifs quantifiés et des échéances précises ; 2. construire un partenariat R&D scientifique, industriel et énergétique de premier ordre avec la Chine en pointe dans le nucléaire au thorium, mais aussi par le transfert technologie extraction REE dans le traitement des terres rares, mais aussi la Suisse et l’Union européenne dans le cadre du développement Programme Horizon Europe «Critical Raw Materials».

Schéma valorisation du phosphogypse :

Source : ‘‘Exploring the potential reuse of phosphogypsum: A waste or a resource?’’,  Mohammed VI Polytechnic University.

* Consultant en développement international.

L’article Pour une révolution du mix énergétique en Tunisie, grâce au phosphogypse est apparu en premier sur Kapitalis.

‘‘La grande discorde’’ | Sainteté, ambitions, et légitimité, dans l’islam des premiers temps

La fitna ou discorde aux premières heures de l’islam, mettant en scène Othmane, Ali et Moawiya, est traitée avec brio et maestria dans ‘‘La grande discorde’’, ouvrage du grand historien tunisien, le regretté Hichem Djaït (éd. Gallimard, col. Bibliothèque des Histoires, Paris 1989, 417 p.), malgré le caractère lacunaire, critiquable et souvent partisan des sources historiques disponibles.

Dr Mounir Hanablia *

Il est vrai que les plumes n’avaient commencé à se délier qu’à la fin du Califat des Omeyyades ce qui renvoie les témoignages les moins distants des faits à une cinquantaine d’années. C’est d’autant plus remarquable que l’auteur est arrivé à analyser d’une manière claire les lignes de force économiques, sociologiques, politiques, et culturelles, qui traversaient la société musulmane de l’époque, et qui ont conditionné bien souvent le déroulement des événements.

Naturellement et malgré cela, si cet ouvrage a le mérite de synthétiser un récit bien souvent obscurci par le langage utilisé et les contradictions véhiculés par les différents auteurs traitant du sujet, il n’en demeure pas moins qu’il ne met pas fin à la controverse entourant la signification de ce qu’on ne peut qualifier que de drame ; loin de là.

En tant qu’Historien appartenant à la sphère culturelle musulmane, il s’est fait fort d’essayer de s’opposer d’une manière rationnelle aux opinions dépréciatives des orientalistes dont parmi eux les chrétiens n’ont jamais considéré l’islam que comme un faux message, et les laïcs comme une religion propice à la violence et au fanatisme.

Une explosion de fureur

La tâche, il est vrai n’a pas été aisée et les résultats se sont avérés peu concluants. Fallait-il rechercher à tout prix une quelconque éthique dans cette explosion de fureur ? Le meurtre était en soi un fait grave, en l’occurrence commis par des Egyptiens, des gens venant d’un pays considéré alors plutôt comme périphérique, et dont on ne voit pas quels ressentiments graves ils pouvaient nourrir vis-à-vis d’un pouvoir qu’ils ne subissaient pas directement. La suite nous apprendra que la plupart des responsables contre lesquels on appellera vengeance venaient d’Irak.

Il est vrai que Othmane avait fauté en introduisant le népotisme pratiqué dans les empires voisins, romain et perse, dans sa gestion de la chose publique au profit de sa propre famille, et tout le monde s’accorde sur cela. Othmane voulait de toute évidence instaurer par rapport à ses deux devanciers la pratique d’un pouvoir de style impérial et il n’a pas hésité à humilier et à infliger des châtiments corporels à ceux qui le critiquent, y compris quelques-uns parmi les Compagnons les plus prestigieux du Prophète.

Il s’agissait là du premier acte de violence physique qui de par sa dimension symbolique concomitante ouvrait la voie à bien d’autres. Si les Compagnons destinés au Paradis selon les termes mêmes du Prophète n’étaient plus assurés de l’inviolabilité de leurs personnes, comment celui qui n’avait dû sa nomination à la charge suprême de la communauté des croyants que pour en avoir fait partie, aurait-il pu assurer la sienne propre ? Pour faire bonne mesure il a introduit parmi les bénéficiaires des prébendes des personnages dont l’évocation dans le Coran était accompagnée d’anathèmes. Le fait qu’il ait été obligé de ne pas s’opposer aux mêmes châtiments contre son propre frère utérin, accusé en tant que gouverneur de Koufa d’avoir conduit la prière en état d’ébriété, ne lui a de toute évidence pas racheté les faveurs de l’opinion publique qui compte, celle des Compagnons, dont plusieurs ne lui avaient pas pardonné la compilation du Coran aux dépens de toutes les autres versions en circulation.

Ou le Calife ignorait que son frère était un saoulard invétéré, ou bien il le savait et estimait néanmoins que l’intérêt de l’islam, assimilé au sien propre, était au-dessus des prescriptions du Coran. A moins évidemment d’envisager qu’à cette époque-là l’interdiction de la boisson n’eût pas été aussi rigoureuse qu’elle le deviendra plus tard ; ou n’eût simplement pas existé si on veut aller jusqu’au bout du raisonnement qu’une telle hypothèse induit relativement à la compilation du Coran.

Ce faisant à des désaccords politiques s’était surajoutée une dimension religieuse prêtant au conflit un caractère irrévocable que même la disparition de l’une des parties, Ali, n’apaisera pas.

Un légitimisme consanguin

L’auteur a argué d’un légitimisme historique relativement à ce dernier. Il eût été plus juste de parler d’un légitimisme consanguin, autrement dit de la résurgence de la vieille «asabiyya» (esprit de clan) arabe initiée par Othmane puisque l’entrée en lice de la veuve du prophète, Aïcha, réclamant le prix du sang du calife assassiné, soutenue par le tandem Talha et Zoubeir, deux apôtres promis au paradis et paradoxalement morts en affrontant d’autres musulmans, allait abattre le premier légitimisme, celui de la précédence de Ali, et baliser la route au second, celui de Moawia, qualifié de politique et aristocratique, autrement dit Quraychite.

Il est douteux que sans la troïka de la bataille du Chameau, Moawia pût jamais trouver les circonstances favorables dont il allait brillamment profiter pour accéder au sommet du pouvoir. Mais Moawia avait, pendant près de 20 ans, administré le Cham, une région frontalière avec l’empire Byzantin et qui pour vivre constamment sur le pied de guerre bénéficiait des meilleures armées, ainsi que d’un esprit de corps, une conscience collective individualisable depuis l’époque des rois de Ghassane, qu’on pourrait qualifier de proto-nationale, ainsi que l’argent assuré par la conquête de l’Egypte.

Face à la Mésopotamie, appelée Irak, seule capable de lui faire face, Moawia ne trouvait qu’une ville de Koufa travaillée par le neutralisme de Abou Moussa Al Ashari, et qui avec Basra, fatiguée de la guerre, n’aspirait qu’à jouir des bénéfices de la conquête de l’empire Perse, particulièrement après le massacre de leurs propres enfants, ces précurseurs de Daech, à Nahrawane, par Ali, son adversaire.

Le rôle attribué à ceux qui allaient devenir les Khawarij, au début connus comme Qurra ou lecteurs littéralistes du Coran, ne semble pas avoir dépassé celui de l’étincelle, mettant le feu aux poudres. Les Qurra avaient après avoir appelé à l’arbitrage selon le Livre sacré à Siffine, en avaient refusé le résultat.

Mais si tout le cheminement de l’Historien a eu pour but d’arriver à la conclusion que les terroristes de l’islam, ceux qui ont assassiné Othmane puis Ali au nom d’une exigence, l’application littérale du texte coranique dans l’exercice du pouvoir, en faisant fi du légitimisme historique et du politique aristocratique, n’ont jamais été qu’une minorité combattue et rejetée par l’immense majorité des musulmans, il faut bien constater que contrairement aux thèses soutenues, il n’y a rien eu d’éthique dans la violence meurtrière déchainée, à Siffine, au Chameau, pour l’honneur dans ces deux champs de bataille selon l’auteur puisqu’il n’y avait pas eu d’exactions contre les survivants, ou à Nahrawane, quand le massacre avait eu pour raison la volonté des Khawarij de se battre jusqu’au dernier.

Un empire plus arabe que musulman

Mais au-delà de l’incapacité de Ali de mobiliser ses propres partisans, ou bien celle, atavique, des Compagnons de pérenniser l’œuvre fondatrice par l’élaboration d’institutions qui en dehors de la monarchie eussent assuré la continuation du pouvoir sans heurts, une nécessité que les vicissitudes ayant fait suite à la mort du prophète avaient pleinement révélée, une réalité demeure: c’est bien la conception monarchique du pouvoir de Moawia s’appuyant sur le bloc syrien qui, tout à fait logiquement, a empêché l’empire plus arabe que musulman de s’effondrer, alors même qu’il n’avait pas encore atteint la plénitude de son expansion. Même si la présence simultanée de deux califes autoproclamés, Ali et Moawia, durant deux années, préjugeait du morcellement essentiellement politique qui ne manquerait pas ultérieurement de le frapper.

* Médecin de libre pratique.          

‘‘La Grande Discorde – Religion et politique dans l’Islam des origines’’, Hichem Djaït, Col. Folio/Histoire, Paris 30 octobre 2008, 544 pages.

L’article ‘‘La grande discorde’’ | Sainteté, ambitions, et légitimité, dans l’islam des premiers temps est apparu en premier sur Kapitalis.

JCC, la fin d’une promesse

L’auteur de cette tribune est cinéaste, historien de cinéma et universitaire qui a accompagné les Journées cinématographiques (JCC) depuis leur création en 1966. Le regard critique qu’il jette aujourd’hui sur l’évolution du plus vieux festival de cinéma au sud de la Méditerranée mérite d’être connu, partagé et, surtout, médité. Ce festival, en perte de repères, a besoin d’être rénové de fond en comble et, d’abord, débarrassé du carcan de la bureaucratie qui le paralyse par sa légendaire médiocrité.

Hichem Ben Ammar *   

Le coup de grâce vient d’être porté à un festival déjà vacillant, en perte manifeste de repères, d’autorité et de légitimité. Les faits rapportés par le jury de la 36ᵉ édition des JCC sont d’une gravité telle qu’ils hypothèquent l’avenir de la plus ancienne manifestation cinématographique arabo-africaine.

A l’heure où les festivals de la région se multiplient, gagnent en professionnalisme et affirment des lignes éditoriales claires, Carthage est plus que jamais otage de lourdeurs bureaucratiques et d’ingérences opaques, révélant un déficit de gouvernance à l’origine du scandale qui vient de se produire.

Une volonté de contrôle

Remettre en question la sacralité d’un jury trahit une volonté de contrôle incompatible avec l’indépendance artistique et l’esprit même des festivals de cinéma.

L’immixtion dans les décisions d’une instance censée être souveraine envoie un signal dissuasif à l’ensemble de la communauté cinématographique mondiale. C’était la faute à ne surtout pas commettre ! Quel cinéaste soucieux de son intégrité et de son renom accepterait encore d’associer son nom aux JCC ?

Il ne s’agit donc nullement d’un simple incident protocolaire, mais d’une crise de confiance profonde entre le jury international et l’instance organisatrice, une fracture dont les répercussions dépassent largement la présente édition.

Dans le monde des festivals, une réputation se construit lentement mais se défait très vite. Une image ternie par ce type de dysfonctionnement est extrêmement difficile à redorer, surtout dans un paysage concurrentiel où d’autres événements régionaux offrent davantage de cohérence, de respect des standards internationaux et de considération pour les professionnels invités, souvent avec des moyens bien supérieurs. Ces manifestations sont solides parce qu’elles sont en adéquation avec les principes qu’elles affichent.

Une image ternie

Que reste-t-il de l’imaginaire fondateur du Festival de Carthage ? Le non-alignement, la défense des cinémas du Sud face à la mondialisation ? L’indépendance morale et politique revendiquées depuis ses origines ne sont plus que des formules incantatoires, des alibis vidés de leur substance.

Aseptiser le festival, le dépouiller à ce point de son âme, revient non seulement à affaiblir son impact et son rayonnement, mais surtout à renoncer à ce qui constituait sa singularité historique et son prestige symbolique. Réduire au silence un jury international, c’est rompre un contrat moral fondamental. L’ensemble résonne comme un constat d’échec, presque comme une oraison funèbre pour un festival incapable de se réinventer ou de préserver son ADN.

Il est alors indispensable d’en appeler à la responsabilité des cinéastes tunisiens qui, par attachement affectif, par routine ou par crainte du vide, continuent de cautionner l’inacceptable et de s’accommoder du marasme afin de maintenir artificiellement en vie une institution dont les fondations sont depuis longtemps fissurées.

Cet acharnement thérapeutique n’a rien d’un témoignage de fidélité ou de résistance : il relève d’une illusion collective, celle de croire qu’un événement privé de son éthique, de son autonomie et de sa force morale pourrait encore servir une cause juste.

Besoin de rénovation

Continuer à participer, à justifier l’injustifiable, c’est prolonger l’agonie d’un mythe. C’est entériner la banalisation des interférences politiques, des dysfonctionnements structurels et du mépris des règles élémentaires de gouvernance culturelle.

A ce stade, préserver le festival dans son état actuel n’est plus un acte progressiste, mais une compromission déguisée en loyauté.

Cela fait des années qu’un refus collectif aurait pu ouvrir la voie à une alternative plus digne et plus exigeante. Le boycott n’aurait nullement été une trahison ; il aurait pu constituer un acte fondateur, lucide et courageux.

La nouvelle génération de cinéastes et de professionnels sera-t-elle capable de réinventer un espace réellement indépendant, fidèle aux valeurs que Carthage invoque encore sans plus les défendre ?

L’histoire des festivals est sans appel : les institutions culturelles ne disparaissent pas sous l’effet de la critique, elles s’éteignent parce que l’on s’accroche coûte que coûte à leurs oripeaux, en refusant d’affronter leur faillite. La véritable responsabilité aujourd’hui n’est donc pas de «sauver» ce festival à tout prix, mais d’oser la rupture pour reconstruire. Sans ce sursaut, il n’y aura ni renaissance ni alternative viable, seulement la lente normalisation de l’échec.

Co-fondateur de l’Union professionnelle d’industrie cinématographique et Audiovisuelle (Upica).

L’article JCC, la fin d’une promesse est apparu en premier sur Kapitalis.

Pourquoi le jury des JCC 2025 a boycotté la cérémonie de clôture

La présidente du Jury des 36e Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2025), la réalisatrice palestinienne Najwa Najjar, a publié sur sa page Facebook, le 21 décembre 2025, une «Déclaration du Grand Jury» que nous reproduisons ci-dessous où elle explique pourquoi, elle et les autres membres du jury, ont boycotté, ce soir-là, la cérémonie de clôture et n’ont pas assisté à la remise des prix. Une première dans l’histoire du plus vieux festival de cinéma au sud de la Méditerranée qui en dit long sur l’esprit d’amateurisme et de bricolage qui a prévalu lors de la dernière session. (Najwa Njjar, assise, entourée des autres membres du jury).

Ce fut un grand honneur d’être parmi vous en tant que cinéaste palestinien et Président du jury international du Festival de Cinéma de Carthage. Le directeur du festival, M. Mohamed Tarek Ben Chaâbane, et son équipe ont réuni une sélection remarquablement pensée de 14 films issus d’Afrique et du monde arabe. En ces temps particulièrement sombres — marqués par un génocide en Palestine et par d’immenses souffrances à travers la région — nous avons été rappelés au fait que Carthage a toujours été bien plus qu’un festival. Il est, et a toujours été, un espace de liberté de pensée, d’expression et de conscience.

Notre jury international a visionné les films pendant cinq jours avec le plus grand soin et un profond sens des responsabilités. Nous avons longuement débattu, réfléchi et confronté nos points de vue, nos délibérations finales s’étant étendues sur plus de six heures. Chacun d’entre nous a pris sur son temps personnel, professionnel et familial — cette mission étant exercée à titre bénévole, précision nécessaire au regard de certaines rumeurs — afin d’honorer le cinéma et de juger les œuvres avec rigueur et équité. Nous avons rédigé collectivement des motivations claires expliquant les choix des films primés et avons remis la liste finale au JCC la veille de la cérémonie de clôture.

Le samedi matin, nous avons reçu un appel du JCC nous informant que les films lauréats seraient annoncés et présentés par des personnes autres que les membres du jury. Surpris — cette pratique étant très inhabituelle dans les festivals internationaux — nous avons refusé cette proposition.

*** Il convient de préciser que, tout au long de ce processus, le directeur des JCC a joué un rôle de relais et de soutien, transmettant nos préoccupations de bonne foi et maintenant le dialogue avec nous. Les décisions finales concernant le format de la cérémonie ont toutefois été prises à un niveau institutionnel et administratif dépassant l’autorité directe et la seule discrétion du festival.***

Nous avons alors proposé une solution alternative : que les parties concernées puissent prendre connaissance à l’avance de nos motivations écrites et que, si l’enjeu était de faire monter des personnalités sur scène, le jury présente les motivations tandis que les invités remettraient les prix.

Nos préoccupations ont été relayées par le JCC, et nous avons été convoqués à une répétition à 15h30 à l’Opéra. Il nous a été explicitement indiqué que nous étions libres de présenter les motivations et les prix comme nous l’entendions. Après trois heures de répétitions avec l’ensemble des jurys, nous sommes retournés à l’hôtel pour nous préparer à la soirée.

À 19h30, nous avons reçu un nouvel appel nous informant que nous revenions au point de départ : les prix seraient à nouveau remis par d’autres personnes que le jury, et nos motivations ne seraient pas lues. Nous avons alors indiqué qu’une telle décision pourrait entraîner notre absence et demandé que notre position soit transmise aux parties concernées dans l’espoir de parvenir à un compromis. Un nouvel appel, quelques minutes plus tard, nous a confirmé qu’aucun changement n’aurait lieu.

Malgré cela, nous sommes restés dans le hall de l’hôtel jusqu’à 21h15, espérant qu’un dialogue restait possible. Hélas, aucun autre appel n’est arrivé.

Une décision extrêmement difficile a alors été prise à l’unanimité par le jury. Par respect pour notre rôle, notre travail et la responsabilité éthique qui nous était confiée, nous avons choisi de ne pas assister à la cérémonie. Cette décision n’a pas été prise à la légère, mais par principe. Un jury international n’est pas une entité symbolique : il est au cœur de l’intégrité de tout festival. Réduire sa voix au silence revient à fragiliser les fondements mêmes de la liberté cinématographique et de la confiance que des festivals comme Carthage ont toujours incarnées.

Note de la rédaction : On comprend à la lecture de cette note explicative que la décision d’écarter les membres du jury de la cérémonie de remise des prix aux lauréats n’a pas été prise par le directeur du festival qui a fonctionné ici comme simple courroie de transmission des desideratas des responsables du ministère des Affaires culturelles, qui ont la haute main, depuis toujours, sur cet événement depuis sa création. Et ces gens-là, on le sait, sont des bureaucrates endurcis qui sont animés par des considérations qui n’ont rien à voir avec l’art ou la culture. Tant que les JCC ne se libèreront pas de l’emprise de autorités publiques, ils resteront une manifestation vieillotte, morne et sujette au bricolage bureaucratique.

L’article Pourquoi le jury des JCC 2025 a boycotté la cérémonie de clôture est apparu en premier sur Kapitalis.

Coupe d’Afrique des nations 2025 | Les matchs de la Tunisie

La Coupe d’Afrique des nations 2025 se déroulera du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc. Quelque 24 équipes qui sont en lice pour succéder à la Côte d’Ivoire, vainqueur à domicile en 2023. Parmi les prétendants au titre, la Tunisie rêve d’un deuxième sacre après celui de 2004 à domicile.

Les Aigles de Carthage arrivent au Maroc en pleine confiance. Qualifiée pour la Coupe du monde 2026 au terme d’une campagne d’éliminatoires au presque parfait avec 28 points sur 30 possibles et un total de 22 buts marqués pour zéro encaissé, la Tunisie va démarrer la CAN 2025 avec le vent en poupe.

Une bonne chose pour la sélection de Sami Trabelsi, 46e au classement Fifa de septembre 2025, qui aura à faire au Nigeria (45e) dès la phase de poules au sein d’un groupe C complété par l’Ouganda (82e) et la Tanzanie (107e). Seulement battus par le Maroc (2-0) sur l’année civile 2025 et ayant réalisé récemment un surprenant (et méritoire) 1-1 en match amical contre le Brésil, les Tunisiens font clairement partie des prétendants à un sacre continental, même s’ils préfèrent laisser l’avantage des pronostics aux Marocains, Algériens, Sénégalais, Egyptiens et Ivoiriens. Ils ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils se présentent en outsiders et qu’on ne les voit pas venir.

I. B.

Calendrier de la phase de groupes

1re journée : Tunisie – Ouganda (mardi 23 décembre à 21 h) ;
2e journée : Nigeria – Tunisie (samedi 27 décembre, 21 h) ;
3e journée : Tanzanie – Tunisie (mardi 30 décembre, 21 h).

La liste des joueurs sélectionnés

Gardiens : Aymen Dahmen (CS Sfaxien/TUN), Béchir Ben Saïd (ES Tunis/TUN), Noureddine Farhati (Stade Tunisien/TUN), Sabri Ben Hassen (ES Sahel/TUN).

Défenseurs : Yassine Meriah (ES Tunis/TUN), Montassar Talbi (Lorient/FRA), Dylan Bronn (Servette FC/SUI), Adem Arous (Kasimpasa/TUR), Nader Ghandri (Akhmat Grozny/RUS), Mohamed Ben Ali (ES Tunis/TUN), Yan Valéry (Sheffield Wednesday/ANG), Ali Abdi (Nice/FRA), Mortadha Ben Ouanes (Kasimpasa/TUR), Ali Maâloul (CS Sfaxien/TUN).

Milieux : Ellyes Skhiri (Eintracht Francfort/ALL), Houssem Tka (ES Tunis/TUN), Ferjani Sassi (Al-Gharafa SC/QAT), Ismaël Gharbi (FC Augsbourg/ALL), Mohamed Belhadj Mahmoud (FC Lugano/SUI), Mohamed Ali Ben Romdhane (Al Ahly FC/EGY), Hannibal Mejbri (Burnley/ANG).

L’article Coupe d’Afrique des nations 2025 | Les matchs de la Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

Un consortium tuniso-saoudien construira l’hôpital du Roi Salman à Kairouan

La Société Bouzguenda Frères a été officiellement retenue pour la construction et l’équipement de l’Hôpital universitaire Roi Salman Ibn Abdelaziz à Kairouan, en partenariat avec Al Qasabi Contracting Company. La signature du contrat a été finalisée le 10 décembre 2025 lors d’une cérémonie organisée au ministère de la Santé, marquant le passage à la phase d’exécution du chantier.

Le groupement tuniso-saoudien associe le savoir-faire local de Bouzguenda Frères à l’expérience technique et financière d’Al Qasabi, afin de respecter des standards internationaux de qualité, de sécurité et d’environnement.

Des services spécialisés tels que l’oncologie, la médecine nucléaire, l’imagerie médicale et les soins intensifs figurent parmi les composantes prévues de l’hôpital, qui vise à offrir une couverture complète des besoins hospitaliers de pointe.

Le projet, estimé à environ 144 millions de dollars, est en grande partie financé par un don d’environ 85 millions de dollars du Fonds saoudien de développement, complété par des fonds tunisiens et des crédits d’équipement. La durée contractuelle de réalisation est fixée à 36 mois, avec une mise en service progressive des unités cliniques.

Maquette de l’hôpital.

Conçu pour répondre aux besoins croissants de soins spécialisés dans la région, l’hôpital couvrira une large gamme de services médicaux, contribuant à réduire les transferts vers Tunis et à rapprocher les soins des populations du centre et de l’intérieur du pays.

Selon les autorités locales, l’hôpital contribuera à désengorger les établissements existants, améliorer l’équité territoriale et dynamiser l’économie locale par la création d’emplois directs et indirects, tant pendant la construction que lors de son exploitation.

Rappelons que ce l’annonce du don saoudien pour la construction de cet hôpital remonte à 2017 et que la réalisation du projet a pris un grand retard dû à des problèmes fonciers et des lourdeurs bureaucratiques.

I. B.

L’article Un consortium tuniso-saoudien construira l’hôpital du Roi Salman à Kairouan est apparu en premier sur Kapitalis.

Des opérateurs tunisiens du BTP au Sencon de Dakar  

Le Centre de promotion des exportations (Cepex) organise la participation des entreprises tunisiennes au Salon international de la construction, de la finition et de l’infrastructure (Sencon) qui se tiendra au Centre des expositions de Diamniadio, Dakar, du 5 au 7 février 2026.

Ce salon, rendez-vous incontournable pour le secteur du BTP en Afrique de l’Ouest, a réuni, lors de l’édition 2025, 250 exposants représentant 19 pays, a accueilli 12 500 visiteurs professionnels, et organisé plus de 450 rencontres B2B.

La participation tunisienne, qui sera organisée en étroite collaboration avec le bureau du Cepex à Dakar, sera une occasion pour valoriser le savoir-faire tunisien dans les secteurs de la construction et des BTP, et permettra de nouer des relations d’affaires avec des opérateurs économiques sénégalais et explorer des opportunités de partenariats dans un marché en pleine expansion.

L’article Des opérateurs tunisiens du BTP au Sencon de Dakar   est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Du nouveau dans la vignette automobile en 2026

La taxe de circulation ou vignette automobile passe à l’ère numérique. À partir du 1er janvier 2026, l’autocollant sur le pare-brise est supprimé. Le contrôle se fait désormais par scan de la plaque d’immatriculation et le paiement peut s’effectuer en ligne.

Les taxes de circulation peuvent désormais être réglées auprès des recettes des finances ou en ligne, conformément à un arrêté conjoint des ministres des Finances, de l’Intérieur, des Transports et des Technologies de la communication, en date du 19 décembre 2025.

Publié au Journal officiel de la République tunisienne (Jort) n°151, le texte précise que les taxes de circulation applicables aux voitures particulières, aux motocyclettes et aux véhicules utilitaires peuvent être acquittées directement auprès des recettes des finances ou par des moyens électroniques fiables, dans les délais prévus par la législation en vigueur.

Un récépissé papier est délivré, en cas de paiement direct auprès des recettes des finances, tandis qu’un récépissé électronique est remis pour les paiements effectués en ligne.

À cet effet, le ministère des Finances met à la disposition des structures de contrôle des interfaces numériques leur permettant de vérifier, en temps réel, le règlement des taxes de circulation exigibles.

L’arrêté entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2026.

L’article Tunisie | Du nouveau dans la vignette automobile en 2026 est apparu en premier sur Kapitalis.

CAN 2025 | Futurs adversaires des Tunisiens, les Ougandais boycottent l’entrainement

L’équipe nationale ougandaise de football a boycotté la séance d’entraînement prévue hier soir, samedi 20 décembre 2025, trois jours avant son premier match de groupe face à l’équipe nationale de Tunisie.

Les joueurs ougandais ont voulu exprimer ainsi leur mécontentement suite au non-versement de la prime convenue pour leur qualification à la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN 2025 Maroc). Selon des médias locaux, ils réclament une augmentation de la prime de six mille euros promise par la Fédération ougandaise de football.

Le sélectionneur belge Paul Put et son staff technique étaient présents sur le terrain, mais aucun joueur n’était présent. L’équipe a décidé d’annuler la séance après seulement dix minutes d’entraînement.

Il est à noter que les médias ougandais ont confirmé que le président de la Fédération ougandaise de football, Moses Magogo Hassim, n’est pas parvenu à un accord formel avec les joueurs pour mettre fin à cette grève.

La Tunisie et l’Ouganda joueront leur premier match du groupe C, mardi 23 décembre 2025, à 21h00 heure locale, au Stade Prince Moulay Abdellah, à Rabat.

I. B.

L’article CAN 2025 | Futurs adversaires des Tunisiens, les Ougandais boycottent l’entrainement est apparu en premier sur Kapitalis.

Meurtre d’un chauffeur de taxi à Kairouan lors d’un braquage  

Un chauffeur de taxi d’une trentaine d’années, Marouane Guedhami, est décédé ce matin, dimanche 21 décembre 2025, à Kairouan, des suites de graves blessures subies lors d’un braquage au niveau du café Fatnassi, au centre-ville.

Son agresseur l’a poignardé à plusieurs reprises au cou et à la poitrine avec un objet tranchant. Malgré les efforts déployés pour le réanimer après son transport d’urgence à l’hôpital des Aghlabides, il a succombé à ses blessures.

Selon Diwan FM, citant une source sécuritaire, l’auteur présumé du meurtre et son complice ont rapidement été identifiés et arrêtés, et ils ont avoué les faits.

Il convient de noter que ces agressions sont devenues de plus en plus fréquentes ces derniers temps, visant principalement les chauffeurs de taxi, surtout tard le soir.

I. B.

L’article Meurtre d’un chauffeur de taxi à Kairouan lors d’un braquage   est apparu en premier sur Kapitalis.

Le Hezbollah en pleine restructuration financière !

Quelle résilience ! Alors qu’il a à ses trousses toutes les puissances mondiales et que toutes ses ressources financières ont été coupées, le Hezbollah a trouvé des solutions. D’abord via le système de hawala transitant par Dubaï (nous l’avons abordé en détail dans l’article « L’Iran utilise Dubaï pour transférer l’argent au Hezbollah’’) mais aussi en trouvant une alternative à sa banque Al-Qard Al-Hasan. Le Hezbollah a commencé à prendre des mesures pour la remplacer par une nouvelle entité nommée Joud, spécialisée dans les prêts sur gage (dont la garantie est l’or). Les Mozart de la finance ne se trouvent pas uniquement à Londres et à New York, ils peuvent aussi se trouver dans la banlieue sud de Beyrouth!

Imed Bahri

Selon des informations révélées par le journal londonien arabophone Asharq al-Awsat, le Hezbollah libanais a entrepris des démarches qui devraient mener à la fermeture de sa branche financière, Al-Qard Al-Hasan, ou du moins à la marginalisation de son rôle, suite aux pressions exercées par les États-Unis et la Banque centrale du Liban qui a interdit toute transaction avec l’entité. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie dite de «repositionnement juridique» visant à contourner les pressions internationales et nationales exigeant sa fermeture. 

Le mouvement chiite libanais vient de créer une nouvelle entité commerciale agréée qui a commencé à exercer certaines activités d’Al-Qard Al-Hasan, notamment en octroyant des prêts à ses sympathisants. On s’attend à ce que d’autres institutions voient le jour pour remplir des fonctions différentes.

Des prêts sans intérêt

Le Hezbollah avait précédemment rejeté les demandes américaines exigeant la fermeture de l’institution par les autorités libanaises, accusant les États-Unis de tenter de lui couper ses ressources financières afin d’éliminer le parti et de l’empêcher de fournir des services sociaux, comme l’a déclaré son secrétaire général, Naïm Qassem, dans un discours prononcé le mois dernier.

Ces dernières années, Al-Qard Al-Hasan était connu pour proposer des prêts sans intérêt, garantis par de l’or ou des garanties financières d’autres déposants. En 2024, sa clientèle dépassait les 300 000 personnes qui bénéficiaient toutes de ses prêts. L’établissement proposait également des prêts agricoles, industriels et commerciaux aux petites entreprises. Par ailleurs, fort de plus de 34 agences au Liban, il a distribué des aides financières aux personnes touchées par la guerre, aides financées par le Hezbollah après le dernier conflit.

Face aux pressions internationales exercées sur le Liban pour sa fermeture, l’institution a semblé recourir à cette opération selon des sources financières citées par Asharq Al-Awsat.

Le Hezbollah est à la recherche d’alternatives légales lui permettant de poursuivre ses activités. Cette démarche est intervenue après une série de mesures locales dont une prise par la Banque centrale du Liban interdisant toute transaction avec la banque. 

Des alternatives légales

C’est ainsi que l’institution Al-Qard Al-Hasan a entamé une transformation. Les premiers signes sont apparus avec l’émergence d’une institution commerciale spécialisée dans l’achat et la vente d’or à crédit, créée et ayant commencé à se développer début décembre. Deux sources de la banlieue sud de Beyrouth ont confié à Asharq Al-Awsat avoir été surprises, lors d’une transaction effectuée au sein de l’institution, de recevoir des factures émises par une institution nommée Joud et non Al-Qard Al-Hasan. L’une d’elles a expliqué à Asharq Al-Awsat s’être rendue dans cette institution pour obtenir un petit prêt de 1 800 dollars garanti par l’or de sa femme, et avoir constaté que les procédures avaient changé. Il a expliqué : «Ils n’ont pas procédé à une transaction de nantissement d’or comme auparavant mais plutôt à une transaction en deux temps. La première transaction consistait en l’achat d’or avec une facture officielle. Par la suite, une seconde transaction commerciale a été réalisée, au cours de laquelle la même quantité d’or m’a été vendue à tempérament (la vente à tempérament est un crédit accordé par un commerçant souvent via un organisme financier qui permet d’acheter un bien en le payant par versements périodiques et échelonnés, Ndlr), également avec une facture officielle».

Selon cette source, le contrat d’achat stipule que les sommes dues seront payées sur 18 mois par mensualités fixes et que l’or sera livré 15 jours après le dernier paiement. Il ajoute : «C’est la même méthode qu’auparavant mais les documents sont différents».

Une seconde source a indiqué à Asharq Al-Awsat avoir également obtenu un prêt par la même méthode et avoir constaté que la facture d’achat à tempérament incluait un contrat à quatre conditions. Il a expliqué que la facture avait été émise par un établissement appelé Joud et comportait le numéro d’enregistrement de l’établissement au registre du commerce ainsi qu’un numéro de facture, ce qui signifie qu’elle était soumise au droit commercial libanais et conforme à la réglementation en vigueur.

Asharq Al-Awsat a examiné la facture jointe au contrat qui stipule qu’elle constitue une promesse de vente à tempérament et que la vente n’est considérée comme définitive qu’après paiement intégral de la facture.

La deuxième clause du contrat précise que toutes les échéances deviennent immédiatement exigibles si l’acheteur ne règle pas deux échéances. L’acheteur autorise le créancier à effectuer les paiements en son nom. La quatrième clause stipule que l’acheteur s’engage à recevoir l’or dans un délai maximal de 15 jours à compter de la date de paiement de la dernière échéance et qu’en cas de retard, des frais de stockage de 0,02 $ par gramme et par mois seront facturés.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre du plan de transformation de l’institution, mis en œuvre en réponse aux pressions externes et internes visant à sa fermeture. Des sources libanaises proches des demandes internationales affirment que ce changement témoigne de l’échec de toutes les tentatives de sauvetage de l’institution par le biais de négociations entre le Hezbollah et les autorités libanaises. Ils ont ajouté à Asharq Al-Awsat que la conviction du Hezbollah l’a conduit à scinder les services offerts par l’institution, de manière à lui permettre de continuer à en fournir certains malgré sa fermeture complète.

L’entité affirme sur son site web qu’elle vise à aider la population en lui accordant des prêts à des conditions spécifiques afin de contribuer à la résolution de certains de ses problèmes sociaux et qu’elle vise à promouvoir l’esprit de coopération, d’entraide et de solidarité au sein de la société.

Les sources ont ajouté : «Suite à la scission des services, le prêt sur gage d’or a été retiré de son champ d’activité et transféré à l’établissement commercial, lui permettant ainsi de poursuivre ses activités dans le respect de la loi. Ceci s’ajoute à la suspension de plusieurs autres services, notamment les services de distributeurs automatiques de billets. Ils adressent ainsi un message aux autorités libanaises : ces services sont fournis dans le respect de la loi, avec des factures officielles et sont soumis aux impôts et à la réglementation régissant les transactions commerciales».

Cependant, les mêmes sources soulignent que le rapport financier officiel, dans ce cas précis, concerne les clients et non les déposants ou la provenance des fonds, ce qui complique l’éventualité d’une reconnaissance internationale de cette transformation. Elles précisent que trois propositions visant à régulariser la situation d’Al-Qard al-Hassan ont été soumises et rejetées par les autorités américaines. La première prévoyait sa transformation en société de secours mutuel, tandis que la deuxième, celle d’une société financière agréée, a également été rejetée par la Banque centrale du Liban. La troisième proposition consistait à en faire une coopérative financière proposant des prêts et des crédits subventionnés, à l’instar d’autres coopératives financières au Liban et à l’international, opérant conformément au droit libanais et publiant l’identité de ses clients. Selon ces sources, toutes ces propositions ont été entièrement rejetées.

Ce constat concorde avec les analyses financières libanaises qui excluent toute transformation de l’institution susceptible d’obtenir l’approbation américaine.

Le refus américain subsistera

Une source financière libanaise de premier plan a déclaré à Asharq Al-Awsat : «Cette initiative ne devrait pas être bien accueillie par le Trésor américain qui examine minutieusement chaque détail financier au Liban». Elle a souligné que le Liban est soumis à une surveillance stricte du Trésor américain en raison de l’inflation monétaire importante et leur évaluation indique qu’il est impossible de contrôler la circulation de l’argent liquide en dehors du secteur bancaire car cette pratique relève de l’économie informelle.

Cette même source a ajouté : «Cette mesure ne satisfera pas les Américains qui ont décidé que ce service devait être fermé et en ont informé le gouvernement libanais. Un changement de forme ne les apaisera pas tant que la structure sous-jacente demeurera», faisant référence à la persistance d’Al Qard al-Hassan et de ses services même sous une forme différente. Elle a expliqué : «Légalement, et selon la législation libanaise en vigueur (à l’exception de celle de la Banque centrale du Liban), une société commerciale peut se livrer à des activités d’achat et de vente, y compris des paiements échelonnés. Cependant, cela ne signifie pas que le problème fondamental – le refus américain – soit résolu. Car il subsistera des liquidités en dehors du secteur bancaire et, du point de vue américain, cela restera un sujet de suspicion dans le contexte politique actuel».

On l’aura compris, le jeu du chat et de la souris entre la communauté internationale (et à sa tête les États-Unis) et les argentier madrés et teigneux du Hezbollah est loin d’être terminée.

L’article Le Hezbollah en pleine restructuration financière ! est apparu en premier sur Kapitalis.

Arthur Essebag et le choc de l’écriture

Avec ‘‘J’ai perdu un Bédouin dans Paris’’ (éd. Grasset, Paris, 1er octobre 2025), Arthur Essebag signe son premier livre. Connu pour son parcours dans le divertissement, il choisit ici une parole personnelle, construite autour des événements du 7 octobre 2023. Le texte se concentre sur l’expérience vécue et la manière dont l’écriture devient un outil pour traverser le choc, sans émettre de jugement politique ou moral.

Djamal Guettala 

Le récit commence sur un moment de rupture. Dans le chapitre En apnée, l’auteur écrit : «Ma vie s’arrête. D’un coup. Comme un flingue sur la tempe.» Cette phrase inaugure une écriture fragmentée et haletante, reflétant l’état de sidération. «Le 7 octobre, quelque chose explose. Pas dehors. Dedans», poursuit-il, illustrant le basculement intérieur et la violence de l’expérience.

Arthur Essebag rapporte ce qu’il voit sur son téléphone : «Des enfants éventrés. Des femmes violées jusqu’à ce que mort s’ensuive. Des bébés brûlés.» Il souligne que ces images sont filmées et diffusées par les auteurs eux-mêmes : «Des vidéos. Des putains de vidéos. Avec des bébés.» Le texte décrit la paralysie, l’isolement et l’obsession qui suivent, ainsi que les tentatives infructueuses de comprendre ou d’espérer que tout soit faux : «À chercher une faille, une contradiction, un miracle. Quelqu’un pour me dire : c’est faux. Mais non. Personne.»

Transformer la douleur en action

L’écriture est marquée par la fragmentation et la répétition, reflétant la tension psychologique de l’auteur. Il évoque également un temps suspendu : «Des jours sans parler. Des jours sans manger.» Le rythme haletant et les phrases courtes rendent le récit immersif, permettant au lecteur de percevoir la difficulté à reprendre un rythme normal après le choc.

Une dimension essentielle du texte est la mémoire et l’identité. Arthur Essebag explique comment cet événement réactive un héritage familial et historique : «Un cri juif. Un cri venu du fond. Des cendres. Des trains. Des barbelés.» Il souligne l’émergence d’une parole identitaire jusque-là silencieuse : «J’ai dit “Je” et j’ai dit “juif”. Presque malgré moi.» La quatrième de couverture précise que l’écriture est née du besoin de «transformer la douleur en action» et de retrouver un souffle dans l’expérience du traumatisme.

Le titre, ‘‘J’ai perdu un Bédouin dans Paris’’, fonctionne comme une métaphore. L’auteur précise : «Et ce Bédouin, finalement… c’est moi.» Il s’agit d’une image de l’errance intérieure et de la désorientation, sans référence géographique ou politique.

Le livre se distingue par ses valeurs humanistes. Il met en avant le respect de la dignité humaine, l’empathie et la résilience. Le récit ne hiérarchise pas les victimes et ne cherche pas à moraliser : il décrit un vécu individuel confronté à des situations extrêmes, avec une attention portée à la souffrance et à la mémoire.

Le style d’écriture contribue directement à cette immersion. L’alternance de phrases courtes et de répétitions, la narration à la première personne et l’usage de métaphores rendent tangible l’expérience psychique de l’auteur. Le texte est fragmenté, introspectif, visuel et direct, créant un rythme qui reflète le choc initial et le processus de récupération intérieure.

Sur le plan littéraire, le livre représente un phénomène notable. La publication attire l’attention parce que l’auteur est une figure du grand public et parce que le texte aborde un événement récent avec une approche introspective. 

L’originalité tient à la combinaison d’une expérience vécue et d’une écriture immersive, transformant un récit personnel en objet littéraire distinct.

Douleur à géométrie variable

Enfin, ‘‘J’ai perdu un Bédouin dans Paris’’ ne prétend pas analyser ou expliquer un conflit. Il s’agit d’un témoignage de perception et de mémoire, centré sur le vécu individuel et la réaction psychologique à un événement traumatique. Le texte offre un regard introspectif, où l’écriture devient un moyen de tenir debout et de continuer à vivre.

On fera cependant remarquer que la compassion du narrateur-auteur est ici entièrement tournée vers la douleur des Israéliens victimes du Hamas, jamais vers celle des Palestiniens victimes de Tsahal, l’armée d’occupation israélienne. Même dans la douleur, l’auteur choisit son camp : une douleur à géométrie variable.

Arthur Essebag, né à Casablanca en 1966, est animateur de radio, télévision, et producteur. Français 

L’article Arthur Essebag et le choc de l’écriture est apparu en premier sur Kapitalis.

Palmarès des 36e Journées cinématographiques de Carthage

Le film égyptien ‘‘The Stories’’ du réalisateur Abu Bakr Shawky a remporté le Tanit d’or du long métrage de fiction lors de la 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) qui se sont déroulées du 13 au 20 décembre 2025) et dont le palmarès a été dévoilé samedi soir au Théâtre de l’Opéra de Tunis. (Ph: Le réalisateur égyptien recevant son trophée des mains du cinéaste tunisien Naceur Ktari).

Le Tanit d’argent a été attribué à ‘‘My Father’s Shadow’’ du Nigérian Akinola Davies Jr, également lauréat du Prix Tahar Chériaa de la meilleure première œuvre, tandis que le Tanit de bronze est revenu à ‘‘Sink’’ du Jordanien Zain Duraie.

Le Prix d’honneur du jury a distingué le film tunisien ‘‘The Voice of Hind Rajab’’ de Kaouther Ben Hania et le Prix du public a été décerné à ‘‘Where the Wind Comes From’’ d’Amel Guellaty, qui a également remporté le Prix du meilleur scénario.

Les prix d’interprétation ont récompensé Saja Kilani (‘‘The Voice of Hind Rajab’’) pour la meilleure interprétation féminine et Nawwaf Aldaferi (‘‘Hijra’’) pour la meilleure interprétation masculine.

Parmi les distinctions artistiques, Assem Ali a remporté le Prix du meilleur décor pour ‘‘My Father’s Scent’’ (Égypte). Le film tchadien ‘‘Diya’’ a été doublement primé pour le meilleur montage (Guillaume Talvas) et la meilleure musique (Afrotronix), tandis que le Prix de la meilleure image est revenu à Miguel Ioann Littin Menz pour ‘‘Hijra’’ (Arabie saoudite).

Dans la compétition officielle des longs métrages documentaires, le Tanit d’or a été attribué à ‘‘Liti Liti’’ du Sénégalais Mamadou Khouma Gueye. ‘‘The Lions by the River Tigris’’ de l’Irakien Zaradasht Ahmed a remporté le Tanit d’argent et ‘‘On the Hill’’ du Tunisien Belhassen Handous le Tanit de bronze. Une mention spéciale a été accordée à ‘‘Notre Semence’’ d’Anis Lassoued.

En courts métrages, le Tanit d’or est revenu à ‘‘32 B’’ de l’Égyptien Mohamed Taher, le Tanit d’argent à ‘‘Coyotes’’ du Palestinien Said Zagha et le Tanit de bronze à ‘‘She’s Swimming’’ de la Libanaise Liliane Rahal. Des mentions spéciales ont distingué ‘‘Le Fardeau des ailes’’ du Tunisien Rami Jarboui et ‘‘Café ?’’ du Sénégalais Bamar Kane.

Dans la compétition Première œuvre, le Prix Tahar Chériaa a été attribué à ‘‘My Father’s Shadow’’ d’Akinola Davies Jr (Nigéria), tandis que le Prix TV5 Monde est revenu à ‘‘Cotton Queen’’ de la Soudanaise Suzannah Mirghani, distinguant un premier long métrage salué pour sa sensibilité et son regard sur les trajectoires féminines dans un contexte social marqué par les fractures de l’histoire récente.

Le Prix Ciné-Promesse a été décerné à ‘‘Pierre-Feuille-Ciseaux’’ de la Tunisienne Cherifa Benouda, avec des mentions pour ‘‘Was Never Her Choice’’ de la Libanaise Marguerita Nakhoul et ‘‘Chercher Abbas Saber’’ de l’Égyptienne Dina Hassan Aboelea.

L’article Palmarès des 36e Journées cinématographiques de Carthage est apparu en premier sur Kapitalis.

Le poème du dimanche | ‘‘Ma patrie d’amande douce’’ de Djamel Amrani

Djamel Amrani est poète et journaliste algérien, auteur de nombreux recueils, dont « Soleil de notre Nuit », 1964, « Chant pour le Premier Novembre », 1964, « Jours couleurs de soleil », 1979…

Né en 1935 à Sour El Ghozlane, en Kabylie, Djamel Amrani, prend part, en 1956, lors de la Révolution algérienne, à la grève des étudiants. Il est arrêté l’année suivante, torturé, incarcéré puis expulsé vers la France.

De retour dans son pays, il travaillera à la Radio nationale de langue française. Sa poésie, engagée dans le combat national, est imprégnée d’évocations de la mémoire collective, de rapports au corps, non sans sensualité. Il décède en 2005.

Tahar Bekri

Ma patrie d’amande douce

dans la touffeur des vents

mon cœur à l’écorce tendre

est-il repos plus large

que ce délire de paix

que la perle précieuse

de nos premiers printemps

et j’oublie que le jour m’a fait nuit

que le sang a gelé les pendules

j’oublie que mon mal est souverain

qu’il m’invite toujours à le suivre

et que ton cri se saisit de mon corps.

L’été de ta peau, SNED, 1981.

L’article Le poème du dimanche | ‘‘Ma patrie d’amande douce’’ de Djamel Amrani est apparu en premier sur Kapitalis.

❌