L’année 2025: Une résilience en trompe-l’oeil?
L’année 2025, qui prend fin dans quelques jours, fut pleine de surprises et de chamboulements alimentés par les tensions géopolitiques et les fréquents volte-face du locataire de la Maison Blanche. Contre toute attente, l’économie mondiale s’est révélée résiliente.
Sur le front de la croissance économique, qui reste assez faible malgré les révisions à la hausse des perspectives par les principales institutions internationales, le simple fait qu’il n’y ait pas de récession est considéré comme un signe de résistance.
De son côté, l’inflation a suivi son trend baissier dans la plupart des grandes économies, même si elle n’a pas toujours atteint sa cible.
Quant aux marchés financiers, malgré la volatilité observée durant l’année, la plupart des indices clôturent en vert. L’indice S&P 500 et l’Euro Stoxx 50 ont tous deux progressé de plus de 16 % depuis le début de janvier, sans oublier la super performance de 27% enregistrée par l’indice japonais le Nikkei 225.
Dans son rapport publié le 2 décembre, l’OCDE attribue cette solidité à la convergence de plusieurs dynamiques : la proactivité des acteurs face aux éventuels relèvements des droits de douane qui a stimulé les échanges commerciaux, l’essor des investissements liés à l’intelligence artificielle et le soutien de la demande grâce à des politiques budgétaires expansionnistes et des politiques monétaires accommodantes émanant des principales banques centrales.
Cette résilience, cependant, demeure précaire. Les finances publiques croulant sous le poids de la dette suscitent des inquiétudes croissantes sur la viabilité budgétaire à long terme. Le risque de nouvelles restrictions au commerce et le déclin des valeurs technologiques et des cryptoactifs plane toujours. Dans ce contexte, le revirement de la situation est un scénario fort probable.
Au niveau national, la Tunisie n’est pas en marge de cette dynamique. La croissance économique de 2,4% sur les 9 premiers mois de l’année, le recul de l’inflation à 4,9% et l’amélioration de la notation de la dette souveraine révèlent une forme de résilience. Toutefois, la détérioration historique du solde commercial, comme le montrent les derniers chiffres publiés le 12 décembre par l’INS et le lourd fardeau des emprunts publics prévu par la loi des finances 2026 rappellent que le défi n’est pas encore relevé.
Si l’année économique 2025 a atterri en douceur, celle de 2026 marcherait sur les œufs.
Par Lamia-Jaidane-Mazigh
Cet article est disponible dans le mag. de l’Economiste Maghrébin n°934 du 17 au 31 décembre 2025.
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