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Rencontre avec Hend Chaouch lors du 40e anniversaire de Béchir Salem Belkhiria

Qui ne connaît pas Hend Chaouch ? Tout le monde la connaît comme la première Tunisienne Maghrébine, Africaine et Arabe à s’imposer dans l’univers du rallye, un domaine traditionnellement réservé aux hommes et pourtant elle l’a fait.  Cela prouve que l’ADN féminin tunisien est toujours au plus haut niveau.

Son parcours professionnel parle pour elle : elle est l’icône et la première pilote féminine de rallye à avoir hissé le drapeau tunisien partout où elle passe.

Elle a commencé à concourir en 1996, à l’âge de 29 ans, et elle célébrera prochainement 30 ans de carrière en 2026. Elle a participé à des événements majeurs comme le Rallye Paris-Dakar, qu’elle a terminé en 2001 en tant que première pilote de ses régions à achever cette course épuisante de 9 600 km sans assistance. Hend Chaouch a couru en Tunisie, au Maroc, à Dubaï et au Tunisie Challenge, souvent comme unique équipe tunisienne parmi des concurrents internationaux.

Récemment, elle a participé au rallye Tunisie Challenge à travers des sites du sud tunisien comme Douz, Ksar Ghilane, Djerba et bien d’autres. Une chose est sûre: Hend Chaouch inspire en tant que symbole du Rallye et de la persévérance.

Rencontrée lors de la cérémonie du 40ᵉ anniversaire du décès de Béchir Salem Belkhiria, figure emblématique de l’économie tunisienne moderne, ce samedi 20 décembre 2025, en présence de personnalités du monde économique et sportif.

Hommage à Béchir Salem Belkhiria

Elle rappelle que c’est un grand monsieur qui a énormément fait pour le rugby, on peut l’appeler « Monsieur Rugby » en Tunisie. Il y a cru quand personne n’y croyait, et c’est ce que j’aime : les gens qui défrayent la chronique et défrichent les buissons. Il est important de ne pas suivre comme les moutons de Panurge et de faire quelque chose de différent.

Elle précise dans ce contexte: « Tout le monde peut sponsoriser et pousser les sports collectifs comme le football, le volley ou le basket. Mais le rugby n’est pas un sport tunisien. On le connaît en Australie, en Nouvelle-Zélande, etc. Pourtant, il l’a instauré en Tunisie, et en 2002, il a lancé le rugby féminin, qui a énormément évolué depuis. En 2026, on verra l’académie du sport féminin avant celle des hommes en 2027. Cela veut tout dire : le sport féminin, au rugby, a réussi sur les plans national et international, grâce à monsieur Belkhiria. »

Et de poursuivre: « J’ai pris la parole tout à l’heure pour dire que j’étais très heureuse de la relève assurée par Aref Belkhiria, président du groupe BSB  et par Moez Belkhiria de Toyota, mon sponsor. Je fais donc partie de la famille Belkhiria d’une autre manière, sur le plan sportif. Ils m’ont beaucoup aidée en me sponsorisant, car je suis connue comme « Madame Toyota » en Tunisie, dans les sports automobiles. Toyota m’a énormément soutenue : je roule en Toyota et j’aime sentir qu’il y a quelqu’un derrière moi. Aujourd’hui, comme l’équipe de rugby, la Fédération tunisienne ou africaine a rendu hommage à Béchir Salem Belkhiria. Je suis très contente que la relève soit assurée par ses enfants, qui portent le flambeau dans les sports automobiles. C’est un devoir de mémoire collective, un hommage, une gratitude et une reconnaissance dont nous avons besoin dans cette ère d’ingratitude. Rendre hommage à son père et en être fier, c’est magnifique. »

Vision avant-gardiste

Et de conclure: « Il y a une reconnaissance, comme dans les témoignages d’aujourd’hui. D’un autre côté, Béchir Salem Belkhiria avait une vision avant-gardiste, ce qui n’est pas donné à tout le monde. C’est magnifique, comme dans les sports automobiles : quand j’ai commencé il y a 30 ans, on disait « Qui c’est celle-là ? Une fille, Tunisienne, africaine, arabe, maghrébine dans les sports automobiles ? ». J’avais cette vision avant-gardiste. C’est pour cela que j’ai beaucoup de respect pour feu Béchir Belkhiria, qui a instauré un sport absent de nos mœurs  en Tunisie. Cela lui fait honneur. Aujourd’hui, tous les éloges émis par les présents sont justes : ils savent que c’est un grand monsieur, et ses enfants portent le flambeau sur le plan sportif et sponsoring. C’est magnifique. »

Hend Chaouch

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40 ans après la disparition de Bechir Salem Belkhiria, pionnier économique et du rugby tunisien

À l’occasion du 40ᵉ anniversaire du décès de Béchir Salem Belkhiria, figure emblématique de l’économie tunisienne moderne, une cérémonie s’est tenue ce samedi 20 décembre 2025, en présence de personnalités du monde économique et sportif.

L’événement a mis en lumière son parcours visionnaire à travers la projection d’un film inédit retraçant ses valeurs, ses réalisations et son engagement indéfectible pour le développement national, notamment dans le domaine du sport comme le rugby.

Un visionnaire au service du progrès économique et social

Homme d’action, entrepreneur précurseur et promoteur infatigable du développement intégré, Béchir Salem Belkhiria a marqué l’histoire par une vision résolument moderne et inclusive. Ses engagements pivotent autour d’axes majeurs :

La communication et la promotion d’une nouvelle culture économique.

Le lancement de projets pilotes pour diffuser l’innovation dans les régions.

Il a plaidé très tôt pour une ouverture économique de la Tunisie vers l’Asie du Sud-Est, une diversification des partenariats et une approche libérale éclairée. Passionné de sport, il a mis l’accent sur l’importance  du rugby en Tunisie au début des années 1970, structurant ses premières pratiques et favorisant son essor au niveau national et international, permettant à la Tunisie de jouer dans la cour des grands.

Un legs durable dans le rugby tunisien et africain

Grâce à son action déterminante, la Tunisie a développé un rugby structuré, avec des championnats nationaux maintenus malgré les défis économiques et logistiques. Des talents tunisiens se forment et évoluent à l’étranger, contribuant au rayonnement international du sport. Contrairement à de nombreuses unions africaines marquées par des interruptions ou une instabilité, la Tunisie a assuré une permanence institutionnelle, héritage direct de Béchir Salem Belkhiria.

La Fédération tunisienne de rugby a toujours été un acteur majeur du rugby africain : soutien aux programmes de développement de Rugby Afrique, accueil de compétitions, stages et séminaires, envoi d’administrateurs, arbitres et experts techniques, et partenariats loyaux avec Rugby Afrique et World Rugby. 

Ce rôle reflète l’esprit de responsabilité continentale prôné par Belkhiria. Il croyait que le rugby était une école de valeurs, que la gouvernance prime autant que la performance, et que le développement de la jeunesse assure la durabilité. Aujourd’hui, alors que Rugby Afrique renforce sa gouvernance, ses politiques de protection, le rugby féminin et les parcours jeunes, sa vision avant-gardiste se confirme.

Son message aux générations futures  joueurs, entraîneurs, administrateurs et dirigeants – reste clair : le vrai leadership se bâtit sur des décennies, avec patience, intégrité et esprit de service. Le rugby africain a besoin de dirigeants pensant à long terme, respectant l’histoire et érigeant des institutions durables. 

Quarante ans après sa disparition, Béchir Salem Belkhiria vit encore dans les structures de Rugby Afrique, la résilience du rugby tunisien et les valeurs qui guident la famille du rugby continental.

Un événement pour inspirer les nouvelles générations

Au nom de Rugby Afrique, un hommage profond a été rendu à sa famille, à la Fédération tunisienne de rugby et à tous ceux qui perpétuent son œuvre. Cette commémoration visait à :

Rappeler la contribution d’un bâtisseur engagé pour le progrès social et économique.

Mettre en lumière ses valeurs cardinales : innovation, exemplarité, modernité et humanisme.

Offrir aux jeunes un modèle d’intégrité et de vision stratégique.

La projection du film-hommage a été suivie d’une discussion ouverte avec des témoins et anciens du monde sportif, enrichissant la perspective historique et actualisant les enjeux de son legs.

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« Témoin libre d’une époque »: les mémoires d’Anouar Moalla

Parler, c’est bien, mais écrire, c’est mieux : les écrits restent. Car au-delà des mots, ce sont les récits et les mémoires d’un observateur indépendant, Anouar Moalla, qui prennent vie dans son livre Témoin libre d’une époque. Ni historien ni sociologue, comme il le précise dans son introduction, l’auteur nous entraîne au fil de ses réflexions dans le récit d’une existence semée d’embûches et de joies. Tout au long de son parcours, il évoque les époques qui l’ont marqué, notamment à la veille du bouleversement de décembre 2010- janvier 2011 et la manière dont il l’a vécu.

La deuxième partie du livre relate les épisodes marquants de son engagement associatif. À l’instar du premier rassemblement des acteurs de la société civile maghrébine mobilisés contre le VIH/Sida, du Téléthon au profit des myopathes, des Restos du Cœur, la liste est longue…

La troisième partie est dédiée aux portraits. L’auteur y célèbre son père, son héros Taoufik Moalla ; son oncle Mohamed Moalla, qui lui a dispensé mille leçons de vie ; et les figures emblématiques du combat pour les libertés. Il rend un grand hommage aux femmes tunisiennes, notamment Fatma Moalla, première Tunisienne docteure en sciences mathématiques à moins de 23 ans en 1961. Anecdote savoureuse : elle fut invitée, en compagnie de son père, à déjeuner avec le président Habib Bourguiba, qui croyait fermement en la femme tunisienne.

Au-delà de ces portraits familiaux riches en histoire, qui nous plongent dans son enfance, Anouar Moalla rend hommage à sa femme Hajer, à ses deux enfants, à ses petits-enfants, ainsi qu’aux hommes d’État qui l’ont soutenu en croyant en son travail. Comme il le confie lors de la présentation de son livre, jeudi 18 décembre 2025 à 17h, en bon Sfaxien, “ sa religion est le travail”. Une après-midi riche en témoignages, modérée par la voix inimitable de RTCI, Donia Chaouch.

À l’issue de ces anecdotes et des retrouvailles avec amis et famille, Anouar Moalla  répond à nos questions. Interview: 

On parle aussi de la mémoire collective de ce que vous avez vécu tout au long de votre vie militante et personnelle, des portraits émouvants. Pourquoi ce choix d’être témoin de cette histoire ?

Anouar Moalla : J’ai l’avantage de l’âge et l’inconvénient de l’âge. L’avantage, c’est l’accumulation : avoir vécu suffisamment de périodes de la vie de ce pays, l’avoir aimé, avoir épousé toutes ces causes, milité quand l’occasion s’en est présentée. L’inconvénient, c’est que la mémoire est parfois sélective : on embellit certaines choses, on pardonne prématurément des erreurs ou des personnes qui ne le méritent pas. Parmi les invités, j’ai reconnu tant de visages qui ravivent des souvenirs. Ce pays foisonne de compétences, de femmes et d’hommes animés de bonne volonté. J’ai pour la femme tunisienne une admiration sans borne. Sarra ( la fille de son oncle Mohamed) pour moi, en est le symbole : elle avait cinq sœurs, dont Fatma, grande première femme docteure en sciences mathématiques à 22 ans en 1963, alors que la Tunisienne n’allait même pas à l’école. Son père était libraire. J’ai tant de motifs de fierté dans ma famille que je suis toujours fier d’être tunisien, sans prétention.

Même si on rebrousse chemin, globalement, notre réputation reste bonne, malgré quelques débordements. Finalement, nous avons bien réussi notre pays. Il nous reste ce problème majeur de démocratisation. Certains disent que la démocratie est la cerise sur le gâteau ; moi, je dis que c’est le gâteau lui-même. Sans désir d’égalité, de légitimité, de promotion de la compétence, il n’y a pas de gâteau. Nous avons beaucoup fait en la matière, et j’en suis heureux. Mais je ne rends pas service à mon pays si je perds mon esprit critique. Je l’ai exercé dans ce livre, peut-être pas autant que je l’aurais voulu, à cause de cette autocensure qui muselle les journalistes et nous tous. Heureusement, notre pays n’est pas en guerre ; nous pouvons résoudre pacifiquement nos différends. Il faut la soif de l’excellence et l’amour du travail. Né à Sfax, j’y ai appris qu’une seule religion existe : le travail. Avec ça, même le Japon peut nous craindre. Reconnaissons le mérite, promouvons par le mérite, gardons confiance et optimisme. Nous triompherons des lendemains difficiles.

Vous avez évoqué être témoin, c’est aussi s’engager.

Oui. Si mon oncle Mohamed n’avait pas écrit ses papiers quand il dirigea la rédaction du journal « Al Asr el Jadid » en 1924, je n’aurais pas pu lire ses mots. Si des poètes n’avaient pas documenté, les écrits resteraient muets. La transmission orale existe, mais elle manque de pérennité. Les écrits, eux, restent : vous vous engagez, et on peut vous les ressortir. Vous êtes journaliste, vous savez : même si le contexte change, on vous confronte à vos mots comme à une vérité éternelle. Les journalistes doivent être prudents, ne pas juger hâtivement. Écoutez d’abord. L’art de l’écoute est la clé de la réussite, surtout en journalisme.

En tant qu’observateur indépendant, comment voyez-vous la société tunisienne aujourd’hui ?

C’est une société perchée. Habib Bourguiba nous a mis sur les bons rails en alphabétisation, santé et éducation, mais il a oublié la démocratisation, comme ceux qui ont suivi. Revenons aux pères fondateurs, comme aux États-Unis : quatre hommes ont posé des règles claires, et le miracle américain tient bon malgré les ethnies et inégalités. Sur 250 millions, la précarité est minime en pourcentage ; les gens travaillent. À Sfax, une seule religion : le travail. Mon père me l’a inculqué, comme son père avant lui. Je l’inculque à mes enfants. C’est la réussite par le mérite et la soif d’excellence. Dans mon métier de formateur et consultant en communication, je vise à être le meilleur, non par peur de la concurrence, mais pour me remettre en question. On évalue l’impact après chaque formation, chaque document : on peut toujours faire mieux. Gardons l’esprit critique, visons l’excellence des plus grands: Japonais, Chinois  etc.. tout en respectant les autres. Car si les scènes de pauvreté en Afrique me font mal au cœur, mon ambition reste d’atteindre ce sommet pour, un jour, mieux aider ceux qui en ont besoin. 

Le mot de la fin ?

Je suis heureux d’avoir gardé intactes certaines amitiés. J’y crois : elles transcendent les années. Un coup de fil suffit, et quelqu’un accourt : “ Anouar, en quoi puis-je t’aider ?” Même absent de Facebook ou de RTCI à une époque, on m’appelle. Non que j’étais exceptionnel, mais nous, les Sfaxiens, gardons nos amitiés. »

Retour en images de la présentation du livre « Témoin libre d’une époque »

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Tunisie : 4e au classement africain des écosystèmes numériques

L’Afrique subsaharienne enregistre la plus forte progression mondiale (+42% relatif) dans l’Index VIGS 2025 des écosystèmes d’entrepreneuriat numérique, dopée par ses avancées en infrastructures et citoyenneté numérique. C’est ce qu’a révélé l’agence Ecofin.

L’Afrique du Sud domine le continent (59e mondial, 43,4 pts), suivie de Maurice (60e) et du Maroc (83e). La Tunisie s’empare de la 4e place africaine (87e mondial), devançant l’Égypte (92e) et le Cap-Vert (93e).

Zoom sur la performance tunisienne

Dans le Top 10 africain, la Tunisie (87e/170 pays) surpasse l’Algérie (111e) et le Sénégal (118e). Ses atouts : compétences numériques solides, applications locales développées et réseau d’incubateurs, évalués sur plus de 50 critères (TIC, cybersécurité, capital-risque, accès électricité).

Contexte régional : MENA progresse de +8,5 pts (36,4 pts). L’Afrique subsaharienne explose de 9,7 à 13,8 pts malgré sa base faible.

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IA et cybercriminalité: ESET alerte sur l’explosion des menaces

L’IA passe du génie à la escroqueries rusées, qui l’aurait cru! En effet selon le dernier rapport de ESET Recherche en date du du 18 décembre 2025, les ransomwares se codent tout seuls et les escrocs deepfakes vous ruinent en un clic.

Au second semestre 2025, les cybermenaces font un bond dans l’ère de l’IA, avec des applications bien concrètes. ESET a détecté PromptLock, pionnier des ransomwares boostés à l’IA qui génèrent automatiquement des scripts malveillants.

Autrement dit, si l’IA sert encore surtout à peaufiner hameçonnages et arnaques ultra-convaincants, PromptLock et consorts inaugurent une génération de menaces redoutables. Ce qui signifie les escroqueries financières et ransomwares sont en pleine explosion.

Par ailleurs,  les signalements grimpent de 62% sur un an, malgré un petit essoufflement en fin d’année. Après Meta, les pubs frauduleuses envahissent YouTube, armées de deepfakes perfectionnés, sites phishing IA et campagnes publicitaires furtives pour esquiver les radars.

Cela dit,  le nombre de victimes a pulvérisé les records de 2024 dès le début de l’année, avec une hausse annuelle prévue à +40%.

Malwares en mutation

Lumma Stealer : Écrasé mondialement en mai, il tente un comeback éclair avant de s’effondrer (-86% de détections). Son cheval de Troie fétiche, HTML/FakeCaptcha via attaques ClickFix, a virtuellement disparu.

CloudEyE (GuLoader) : Activité multipliée par 30 ! Propagé par e-mails piégés, il déploie ransomwares et info-stealers stars (Rescoms, Formbook, Agent Tesla). La Pologne paie le plus lourd tribut (32% des attaques détectées).

En somme, basé sur la télémétrie ESET (juin-novembre 2025), ce rapport alerte sur l’accélération IA et mobile, où la détection reste un parcours du combattant.

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36ème édition des JCC: budget à 3,8 MDT, retombées économiques en vue!

Pour accueillir les stars du cinéma, les JCC 36 misent sur l’essentiel. En effet, la 36e édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), du 13 au 20 décembre 2025, annonce la couleur sans se limiter au tapis rouge, loin encore des standards de Cannes ou Hollywood. Il reste du chemin à parcourir sur ce point. Mais pour assurer le succès, le budget est la clé.

Cette année, le festival bénéficie d’une allocation de 3 millions de dinars (contre 2,5 millions l’an dernier, soit +500 000 DT), comblant le déficit d’environ 400 000DT de l’édition précédente. Il convient de noter que la répartition de l’Etat s’élève à 3 millions DT , et celui  du CNCI et du programme arts est de  650 000 DT des partenaires (nouveaux inclus via sponsoring diversifié) et  130 000 DT de billetterie attendue. Ce qui signifie un total de  3,8 millions DT en termes du budget.

Cela dit, même su le succès reste holistique, au-delà d’une bonne programmation, cela n’empêche qu’il repose sur un équilibre entre affluence, gouvernance et respect des lois.

Reste à évaluer les retombées économiques post-festival : dynamisme à Tunis, hôtels pleins, restaurants animés, et bien d’autres secteurs boostés. Rendez-vous dans une semaine pour dresser le bilan.

Bonne projection

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La cyberviolence, comprendre pour mieux agir

La cyberviolence n’est plus un écran de fumée virtuel : c’est une violence à ciel ouvert qui traque ses victimes jusque dans leur téléphone et leur esprit.

Il s’agit d’une nouvelle scène de violences bien réelles qui s’installe au cœur de nos vies numériques. C’est ce qu’il ressort de la conférence-débat majeure sur la cyberviolence, organisée l’après‑midi du 21 novembre 2025 à Ixelles ( Bruxelles) par le Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie (CVD Tunisie), en partenariat avec l’Association des Démocrates Tunisiens du Benelux. Cet événement a mis en lumière un phénomène en pleine expansion, qui touche particulièrement les femmes, les jeunes et les journalistes, en Tunisie comme ailleurs, et qui pose des défis juridiques, sociaux et démocratiques de plus en plus pressants.

Une chose est sûre: la cyberviolence recouvre un large éventail de comportements en ligne : harcèlement, menaces, insultes, diffamation, usurpation d’identité, diffusion non consentie d’images, discours haineux ou attaques ciblées sur l’apparence physique, le genre ou le statut social.

En Tunisie, les données disponibles montrent une exposition particulièrement forte des femmes, dont une grande majorité déclare avoir été victimes d’au moins une forme de violence numérique, le harcèlement sexuel en ligne étant l’une des formes les plus répandues. Selon une étude du Credif et du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), quatre femmes sur cinq en Tunisie ont subi une forme de cyberviolence. 60 % des femmes interrogées ont été victimes de violences numériques, dont 31 % de harcèlement sexuel en ligne, qui est la forme la plus répandue, suivie du harcèlement en ligne général et de la surveillance obsessionnelle.

L’impact psychologique est lourd, notamment sur les femmes, avec des répercussions parfois graves sur la santé mentale, le bien-être social et la sécurité personnelle.

Les journalistes, en particulier les femmes journalistes, sont également en première ligne, prises pour cibles en raison de leur visibilité et de leur engagement public. Des cas comme ceux de la journaliste sportive tunisienne Naïma Sassi ou de la journaliste française Salomé Saqué illustrent la violence des attaques, fondées sur le physique, le genre ou les opinions exprimées, et la relative impunité dont bénéficient souvent les auteurs.

La question suivante est de savoir qui signe sur les réseaux sociaux, pour lutter contre la cyberviolence. Prenons le cas de Facebook qui est le réseau social le plus répandu. Avant 2013, Facebook ne disposait pas de modérateurs dédiés pour la Tunisie, qui comptait 7 millions d’utilisateurs. Les contenus violents proliféraient. Aujourd’hui, la plateforme a remplacé la modération humaine (de deux modérateurs pour le cas de la Tunisie) par des intelligences artificielles, souvent perfectibles. Ce qui engendre des erreurs et des frustrations, notamment sur la situation à Gaza.

Le problème fondamental reste la question du signalement, de la sanction et surtout du suivi après la dénonciation des contenus abusifs.

Performance artistique et dénonciation de la misogynie

Lors de la conférence, l’artiste et comédienne tunisienne Mariem Memni, installée à Bruxelles, a présenté une performance numérique visant à interroger simultanément les normes de beauté et les violences sexistes en ligne. Spécialiste de l’art invisuel, elle a utilisé les réseaux sociaux pour transformer son image en direct, en accentuant ses rondeurs et en déformant son visage à l’aide de filtres. Cette mise en scène avait pour objectif de provoquer les réactions des internautes et de révéler la violence symbolique du regard porté sur les corps féminins dans l’espace numérique.

En poussant à l’extrême les codes de la beauté et de la laideur, Mariem Memni renvoie la société à ses contradictions et met en évidence les mécanismes de misogynie, de harcèlement et d’objectification. Cette performance s’inscrit dans le prolongement de son travail au sein de l’École Européenne pour l’Intégration des Migrants par l’Art (EEIMA) qu’elle dirige à Bruxelles, où l’art est mobilisé comme outil d’émancipation, notamment pour les femmes.

Jeunes, hyperconnexion et vulnérabilité accrue

De son côté, la psychologue et ergonome cognitive Armelle Schaad (Université Libre de Bruxelles) a apporté un éclairage scientifique sur les effets du surtemps d’écran chez les jeunes. En effet, les adolescents européens passent en moyenne plus de sept heures par jour devant leurs écrans, souvent la nuit. Ce qui perturbe fortement le sommeil et favorise des troubles cognitifs et psychiques. Cette hyperconnexion augmente les risques de dépression, de comportements agressifs et de pensées suicidaires. Tout en exposant davantage les jeunes au cyberharcèlement.

La cyberviolence chez les adolescents se nourrit d’un climat de pression sociale permanente, où l’image de soi, la comparaison entre pairs et la peur de l’exclusion sont exacerbées par les plateformes numériques. La protection des jeunes implique donc à la fois une régulation des usages, une éducation aux médias et un accompagnement psychologique adapté.

Un cadre juridique fragmenté et controversé de la cyberviolence

Sur le plan juridique, l’avocate Anissa Tebai, spécialiste des droits humains et de l’égalité femmes-hommes, a rappelé que la loi organique n°2017‑58 relative à la lutte contre la violence faite aux femmes constitue un texte de référence, mais qu’elle ne traite pas explicitement de la cyberviolence. Le décret-loi n°54 de 2022, censé lutter contre la diffusion de fausses informations, a introduit des dispositions applicables aux contenus numériques. Cependant sa mise en œuvre soulève de fortes controverses en raison de son utilisation dans des affaires touchant des avocates, journalistes ou chroniqueuses. Alimentant ainsi la crainte d’une instrumentalisation répressive et d’atteintes à la liberté d’expression.

Au niveau international, plusieurs instruments fournissent un socle solide pour penser la protection des droits numériques : Déclaration universelle des droits de l’homme; Pacte international relatif aux droits civils et politiques; Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW); Convention de Budapest sur la cybercriminalité; Convention d’Istanbul sur la violence à l’égard des femmes; ainsi que la Charte africaine et la Charte arabe des droits de l’homme.

Ces textes consacrent la vie privée, la sécurité, l’égalité, la protection contre la discrimination et la liberté d’expression, en encourageant une prise en compte de plus en plus explicite de la dimension numérique.

Spécificités et obstacles à la répression de la cyberviolence

Pourtant, la répression de la cyberviolence se heurte à plusieurs difficultés structurelles : la dispersion et la multiplicité des textes applicables; la diversité des procédures et la complexité de la qualification juridique des faits. L’espace numérique lui-même complique l’identification des auteurs, facilite la dissimulation d’identité, la circulation transnationale des contenus et la disparition rapide des messages. Et ce, tout en rendant leur effacement complet presque impossible.

La conférence a insisté sur la nécessité pour les victimes de documenter les faits : captures d’écran, conservation de messages, preuves de chantage, recours à un huissier pour donner une valeur probante aux éléments collectés et saisine des unités spécialisées en matière de cybercriminalité. La preuve pénale reste libre, mais exige une méthodologie rigoureuse pour permettre une réponse judiciaire effective.

Vers une protection renforcée des droits numériques

Les intervenantes ont souligné que la lutte contre la cyberviolence doit s’articuler autour de trois droits fondamentaux :

  • La vie privée numérique;
  • La sécurité numérique;
  • Et la liberté d’expression, étroitement liés au droit à l’information.

L’enjeu est de trouver un équilibre entre la protection des individus, la libre circulation des idées et la prévention d’un usage abusif du pouvoir répressif de l’État. La violence numérique varie selon le profil des victimes (militantes politiques, femmes non engagées, personnes racisées, femmes handicapées, etc.). Ce qui impose une approche sensible au genre et aux discriminations croisées.

Parmi les recommandations formulées, figurent :

  • L’harmonisation de la législation tunisienne avec les conventions internationales ratifiées et l’intégration explicite de la cyberviolence dans le droit interne;
  • La spécialisation des structures (équipes d’enquête dédiées, experts accrédités, chambre pénale spécialisée);
  • L’élaboration d’un guide procédural détaillant les mécanismes de plainte et d’orientation des victimes, avec un renforcement de l’accompagnement psychologique, social et juridique.

En somme, laisser la cyberviolence se répandre revient à tolérer la dégradation continue des droits fondamentaux. D’où l’importance de dénoncer et de dire stop à la cyberviolence.

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Huile d’olive : un record de production face à des défis structurels

La Tunisie, en tant que deuxième producteur mondial d’huile d’olive et premier exportateur hors UE, avec une récolte record de 340 000 tonnes en 2025, est particulièrement bien positionnée pour exceller au Concours international Mario Solinas 2026 (hémisphère Nord, campagne 2025-2026).

Malgré une hausse des exportations d’huile d’olive de 50,3 % entre 2018/2019 et une moyenne de 57 137 tonnes annuelles entre 2023/2024, soit une part de marché de 15 %; les recettes chutent drastiquement de -29,3% à 2 801 millions de dinars fin mai 2025 et de -54,9% en février malgré une augmentation de +40,8% en volumes. Et ce, sous l’effet des prix mondiaux en baisse (de 26 à 13,7 DT/kg) et de la hausse des tarifs douaniers, comme les 25 % imposés par les États-Unis.

Défis de production et coûts

Par ailleurs, les coûts d’irrigation élevés (95 % des oliveraies), le manque de main-d’œuvre, le vieillissement des oliviers (25 % >70 ans) et la faible mécanisation minent la rentabilité, notamment à Sahline et Kasserine où les prix ne couvrent pas les frais. Lotfi Ghedira, ex-directeur du Conseil oléicole international, affirme ce jeudi 18 décembre 2025 sur les ondes de Mosaïque fm que les prix actuels restent abordables, couvrent les coûts et offrent une marge bénéficiaire. Tout en appelant à poursuivre la récolte pour stabiliser les marchés et maintenir la qualité, avec le soutien de l’Office national de l’huile.

Concurrence et perspectives

Cependant, la concurrence espagnole et italienne, jointe à des problèmes de traçabilité et des pratiques commerciales irrégulières, accentue la pression malgré une hausse des volumes (+39,4 %). L’agriculteur Mohamed Nasraoui a insisté récemment sur une organisation rigoureuse du marché, une stratégie marketing internationale renforcée, un contrôle du stockage et des prix, ainsi qu’un soutien gouvernemental pour valoriser l’huile d’olive conditionnée et répondre aux exigences mondiales.

Enjeux environnementaux et stratégiques

Au final, une chose est sûre : il faut faire face au stress hydrique, aux mauvaises pratiques agronomiques et à  l’endettement des producteurs. Ce qui exige des réformes législatives et un meilleur financement. Pilier économique (18 % de la valeur agricole ajoutée, 1 million d’emplois), la filière doit aussi assurer un approvisionnement local abordable. Et ce, tout en consolidant sa résilience face à la variabilité climatique et la concurrence, via une meilleure valorisation.

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Monia Ammar nommée à la Commission ONU d’enquête sur la Syrie

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a désigné la magistrate tunisienne Monia Ammar et l’universitaire irlandaise Fionnuala Ní Aoláin comme membres de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie.

Ainsi, elles devront rejoindre le président brésilien Paulo Sérgio Pinheiro, en remplacement de Hany Megally (Égypte) et Lynn Welchman (Royaume-Uni). Créée en 2011 pour documenter les violations des droits humains, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Syrie depuis mars 2011, la Commission bénéficie d’une prorogation d’un an via la résolution 58/25 du 4 avril 2025.​

https://x.com/UN_HRC/status/2000631022774517914?s=20

Parcours de Monia Ammar

Monia Ammar, magistrate de premier grade à la Cour de cassation possède près de quatre décennies d’expertise en droit international des droits de l’homme et humanitaire. Elle a dirigé le Comité des experts arabes indépendants de la Ligue arabe en 2007, le Comité du droit international humanitaire de la femme arabe en 2010. De même qu’elle a servi de coordinatrice régionale pour le CICR au Moyen-Orient et en Afrique du Nord de 2014 à 2016.

En 2019, elle a créé à Tunis le Centre arabe de droit international, tout en œuvrant avec l’ONU sur l’égalité des genres, la justice transitionnelle et la lutte contre la violence faite aux femmes.​

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Christophe Cottet : « Une coopération renforcée et des perspectives ambitieuses pour 2026 »

Christophe Cottet, directeur de l’agence AFD (Agence Française de Développement) à Tunis, détaille la collaboration intrinsèque entre l’AFD et Expertise France au sein du groupe AFD, qui regroupe aussi Proparco pour le financement du secteur privé. Cette intégration, unique par rapport à d’autres organismes comme la KfW et la GIZ allemands, a permis un développement rapide des synergies en Tunisie.

Rencontré en marge de l’événement d’Expertise France en Tunisie qui a fêté ses 10 ans, Christophe Cottet estime dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com qu’il s’agit d’un bilan positif après 30 ans de présence.

Présent en Tunisie depuis 1992, l’AFD a mobilisé l’équivalent de 4 milliards d’euros de financements, avec 1,6 milliard d’euros de projets actifs auprès des ministères et agences tunisiens. L’arrivée d’Expertise France, accélérée ces cinq dernières années, élargit les thématiques couvertes : l’AFD finance des prêts et des dons pour des investissements. Tandis qu’Expertise France apporte son assistance technique et son expertise. Ce tandem a diversifié l’empreinte de la coopération française, touchant des sujets inédits et renforçant les liens avec la délégation de l’Union européenne. Des ajustements sont en cours, comme une plus grande autonomie d’Expertise France dans l’identification de projets.

Perspectives pour 2026 et au-delà

Christophhe Cottet souligne que la programmation AFD s’appuie sur les demandes du gouvernement tunisien, avec une vision à deux ans (jusqu’en 2027). Ainsi, des projets en préparation portent sur l’eau et l’assainissement, ainsi que l’économie d’énergie dans les communes et les villes secondaires.

Il conclut : « D’autres initiatives pourraient émerger ou remplacer celles existantes, pour des investissements longs (5-6 ans de préparation). Cette coopération historique renforce le lien bilatéral franco-tunisien, alliant priorités françaises (comme la mobilité) et besoins régionaux. »

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Mustapha Mezghani : « Moins on réfléchit, moins on reste intelligent »

À la 2e journée de la 39e édition des Journées de l’Entreprise, thématisée « L’entreprise et le nouvel ordre économique », l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a captivé l’auditoire avec son analyse géopolitique mondiale, focalisée sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et des recommandations précises pour la Tunisie.

Interrogé en direct, Mustapha Mezghani, Directeur général de la  Société de Gestion de la Technopole Sfax (SGTS),a réagi avec pragmatisme : « De Villepin a raison, mais à quel prix pour notre société ? »

Pour Mustapha Mezghani, les conseils de De Villepin d’une qualité certaine visent à corriger les faiblesses perçues par les investisseurs étrangers. Après un panorama économique global esquissé par l’invité, le zoom sur la Tunisie appelle à une action immédiate. « Même si on n’est pas convaincu, c’est la perception qui compte », insiste M. Mezghani.

De ce fait, améliorer cette image transformerait critiques en atouts, attirant capitaux et partenariats dans un contexte méditerranéen tendu.

Mustapha Mezghani : l’IA, simulatrice d’émotions

En outre, Mustapha Mezghani approfondit la mise en garde de De Villepin : l’IA, dépourvue de sentiments véritables, ne rehaussera pas notre humanité. Elle simulera les émotions avec une précision redoutable, comme les commerciaux ou les algorithmes de Cambridge Analytica lors des élections américaines. « Bientôt, robots humanoïdes et interfaces sur mesure offriront un ‘confort’ isolant, à l’image des hikikomori japonais reclus dans leur bulle virtuelle », alerte-t-il. « Cela donne à réfléchir » : l’IA pourrait éroder la pensée critique, imposant une « pensée unique » et un cercle vicieux d’atrophie cognitive.

Maîtrise de l’IA : l’éducation comme un rempart hybride

Refusant le fatalisme, Mustapha Mezghani plaide pour une approche hybride, inspirée des études de risques.

En somme, il appelle à former les élèves et les étudiants à exploiter l’IA sans s’y soumettre : vérifier ses outputs, réfléchir avec elle pour éviter l’appauvrissement intellectuel.

Autrement dit, « tout n’est pas noir : c’est une question de temps et de choix », conclut-il. Reste à intégrer l’IA en entreprise sans sacrifier l’essence humaine. Les Journées de l’Entreprise 2025 confirment leur rôle de forum visionnaire.

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Nidhal Ouerfelli, transition énergétique, souveraineté et hub euro-méditerranéen pour la Tunisie

A l’occasion de la 39e édition des Journées de l’Entreprise de l’IACE à Sousse (11-13 décembre 2025), sous le thème « L’Entreprise et le nouvel ordre économique », Nidhal Ouerfelli, ancien ministre et expert en transition énergétique au CEA, a dressé un tableau alarmant du paysage énergétique.

En Méditerranée, des inégalités criantes opposent un nord en maîtrise énergétique (demande en baisse de 4% depuis 2010) à un Sud en explosion démographique et urbaine (demande en hausse de 6%), dépendant à 80% des fossiles, avec instabilité des prix et risques géopolitiques.

Transition énergétique : impératif stratégique

Dans un monde post-axe Est-Ouest (désintégré par la crise russo-européenne), un nouvel axe Sud-Nord émerge, reliant ressources africaines et décarbonation européenne.

De ce fait, il estime que la Tunisie, à 140 km des côtes européennes, doit devenir un hub énergétique et non un simple transit. Ce qui permet d’exporter son énergie tout en investissant dans infrastructures et accords long terme, pour sécuriser corridors et influence géopolitique.

Par ailleurs, il met l’accent sur les opportunités qui s’ouvrent à la Tunisie. A savoir, un potentiel renouvelable exceptionnel (3 000 h/an de soleil), interconnexions, ports, tissu industriel (mécanique, électronique) et capital humain (ingénieurs en énergie, IA, cybersécurité).

En outre, Nidhal Ouerfelli appelle à une vision claire : gouvernance , PPP et cadre incitatif pour transformer défis en levier de croissance.

En termes de priorités figurent les énergies renouvelables (solaire/éolien >100 MW) pour réduire la facture énergétique permettant ainsi de créer des emplois. il en va de même de l’amélioration des infrastructures (réseaux HT/THT, stockage batteries/pompage).

Ainsi en conclusion, il souligne comme suit: « réveiller notre âme conscience, résilience, collaboration solidaire pour un co-développement technologique. La Tunisie peut pivoter en centre stratégique méditerranéen, rayonnant sur Europe-Afrique-Moyen-Orient. »

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Moez Belkhiria dénonce l’illogique fiscal sur les hybrides dans la loi de finances 2026

Lors d’une conférence de presse, ce mardi 16 décembre 2025 à 11h, au siège de BSB La Marsa, Moez Belkhiria, PDG de BSB Toyota, a analysé les enjeux de la loi de finances 2026, en se focalisant sur les dispositifs de rabattement fiscal. Il a critiqué l’absence de consultation préalable, soulignant un projet de loi arrivé sans débat approfondi lors des auditions parlementaires. L’intervention visait à éclairer les impacts sur le secteur automobile tunisien, en appelant à des amendements pour favoriser la transition énergétique.

Contexte fiscal et simplification manquée

Moez Belkhiria a rappelé les attentes d’une fiscalité simplifiée pour 2026, intégrant le nouveau code des douanes, les taxes sur le tabac et l’alcool, et des procédures allégées (visites, déclarations papier).

Le cœur de la critique porte sur l’article 4 de l’annexe libérale, applicable dès avril 2026, modifiant les exonérations fiscales pour les véhicules hybrides. Actuellement (fin 2025), les hybrides bénéficient d’une exonération de 50 % des taxes d’usage, basée sur la cylindrée; contre 68 % pour un moteur thermique 1.6L. Le nouveau projet assimile les hybrides aux moteurs thermiques <1600 cm³, les taxant au taux le plus élevé (50 %), ignorant leur motorisation hybride (moteur électrique + thermique).

Exemples concrets : Toyota RAV4

Hybride : Vendue 180 mille dinars, elle passe à 220 mille dinars sous le nouveau régime, perdant son avantage fiscal; malgré une autonomie de 80 km/jour en mode électrique, idéale pour les trajets urbains (matin/soir, sans carburant).

Il estime que le RAV4 Toyota, leader tunisien (800 unités en 2024 vs. 50-200 pour les concurrents), voit son moteur 2.5L pénalisé malgré une puissance équivalente à un 1.6L (stockage d’air comprimé). Fiscalement à 9 chevaux, il perd le bonus-malus face à des rivaux à 10 chevaux. En 2025, Toyota a écoulé plus de 650 unités RAV4, première mondiale en ventes (10 millions d’unités globales).

Moez Belkhiria dénonce l’illogisme : les seuils à 1.6L/1.7L excluent les hybrides (aucune marque n’atteint cela), favorisant les thermiques bas de gamme. Les hybrides rechargeables, absents du marché tunisien, mériteraient des incitations pour réduire le CO2 et la consommation (2.5L hybride consomme moins qu’un thermique équivalent).

Arguments pour encourager les hybrides rechargeables

Il insiste qu’au lieu de protéger les cylindrées basses inadaptées (taxis urbains), la loi pénalise les modèles premium éco-efficaces. Il note un manque de consultation avec les parlementaires et la société civile, malgré des divergences récentes au sein du Conseil financier. Des interviews techniques montrent que plus grande cylindrée = meilleure puissance à vitesse élevée (2.5L à 160 km/h vs. 1.6L à 130 km/h), justifiant des ajustements.

La Tunisie manque d’hybrides rechargeables, pourtant essentiels pour réduire la dépendance au carburant. Moez Belkhiria propose d’accorder aux hybrides les bases fiscales des électriques pures, évitant de « réduire les utilisateurs ». Il critique les répétitions dans le texte (réduction/protection), appelant à une logique cohérente : encourager la consommation du neuf, un CO2 bas, sans favoriser de marques spécifiques.

En conclusion, Moez Belkhiria espère des modifications, soulignant un impact sociétal durable. Cette conférence éclaire les distorsions fiscales, plaidant pour une loi équilibrée favorisant l’innovation du secteur automobile

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Hatem Atallah : « La diplomatie devrait s’adapter aux réalités du siècle »

Face à la paralysie du multilatéralisme post-Seconde Guerre mondiale et aux recompositions géopolitiques accélérées, la diplomatie n’est plus un simple outil de représentation; mais bien un levier concret pour ouvrir des portes commerciales, attirer des investissements et ancrer la Tunisie au carrefour méditerranéen, africain et arabe.

Ce débat riche, tenu lors de la 39ᵉ édition des Journées de l’Entreprise organisées par l’IACE à Sousse du 11 au 13 décembre 2025, entre Hatem Atallah, ancien ambassadeur chevronné, et Fethi Sellaouti, professeur d’économie et ex-ministre de l’Éducation, illustre parfaitement cette interconnexion vitale entre diplomatie et économie.
Rencontré en marge de cet événement, Hatem Attalah a évoqué dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com  le multi alignement et la nécessité de « remettre les pendules à l’heure » en diplomatie économique tunisienne. Il rappelle d’abord que la diplomatie n’est pas figée dans le passé.

Il souligne que la diplomatie est la mise en œuvre de la politique nationale. Elle traduit les choix des autorités en matière de partenariats et de coopérations concrets.

Aujourd’hui, face à un monde multi aligné, nous assistons à une prolifération de formes spécialisées, comme les diplomatie parlementaire, sportive, climatique, et bien d’autres.

Il estime que le mot-clé reste « diplomatie » et qu’il doit s’adapter aux réalités du siècle : les procédures classiques persistent, mais les outils et contenus évoluent.

Il précise à cet effet : « À l’Académie diplomatique tunisienne, où j’enseigne, nous formons les jeunes diplomates aux protocoles essentiels. Tout en leur apprenant à y insérer les priorités du moment. Par exemple, un ambassadeur suit le cadre traditionnel. Mais il intègre des enjeux contemporains comme l’innovation technologique. Pensons ainsi à la création pionnière  d’un nanosatellite par la Tunisie, un atout sous-exploité en diplomatie économique. »

Les défis diplomatiques à relever

Il ajoute : « La diplomatie économique n’a jamais disparu; elle est consubstantielle à notre histoire depuis 1956. Nous avons toujours cherché des débouchés pour nos produits et noué des partenariats au service des intérêts tunisiens. L’économique influence le politique et le diplomatique, et vice versa. »
Et de poursuivre que les défis actuels sont clairs, car il faut adapter les outils au multi-alignement. Cela passe par la diversification des partenariats (Afrique, Méditerranée, UE, Asie) sans dogmatisme, en capitalisant sur nos atouts comme les nanosatellites pour attirer les investissements high-tech. Il en va de même pour la formation d’une nouvelle génération. Et donc par conséquent, insuffler flexibilité et innovation dans les procédures, pour répondre à l’inflation, à la dette publique et aux crises globales.

Alors, l’intégration de la diplomatie économique au cœur de la politique nationale devient  une nécessité pour transformer les choix stratégiques en accords concrets, au-delà des qualificatifs à la mode.

Il ne s’agit pas de revenir à des traditions figées, mais d’ajuster le contenu aux générations actuelles. La diplomatie tunisienne doit redevenir un levier économique offensif. Le mot de la fin étant : « Il va falloir travailler et continuer. »

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Diplomatie et économie : débat stratégique à l’IACE

Dans un monde où les frontières s’effacent au profit des alliances stratégiques, la diplomatie tunisienne émerge comme le pivot indispensable pour repositionner l’économie nationale dans le nouvel ordre mondial. Face à la paralysie du multilatéralisme post-Seconde Guerre mondiale et aux recompositions géopolitiques accélérées, elle n’est plus un simple outil de représentation, mais un levier concret pour ouvrir des portes commerciales, attirer des investissements et ancrer la Tunisie au carrefour méditerranéen, africain et arabe.

Ce débat riche, tenu lors de la 39ᵉ édition des Journées de l’Entreprise organisées par l’IACE à Sousse du 11 au 13 décembre 2025, entre Hatem Atallah ancien ambassadeur chevronné, et Fethi Sellaouti, professeur d’économie et ex-ministre de l’Éducation, illustre parfaitement cette interconnexion vitale entre diplomatie et économie.​

Contexte du débat et positionnements initiaux

Modéré par Taoufik Habaieb, CEO du magazine Leaders, ce panel s’inscrit dans le thème global :« L’entreprise et le nouvel ordre économique ». Et ce, explorant la place de la Tunisie face aux mutations internationales.

Les intervenants répondent à des questions précises : le positionnement actuel diplomatique et économique, les créneaux disponibles dans l’économie mondiale, les actions nécessaires pour les saisir et l’unique mesure prioritaire si une seule était possible.

Analyse du positionnement diplomatique : une identité multidimensionnelle

Hatem Atallah définit le positionnement diplomatique actuel comme intrinsèquement pluriel : arabe, musulman, maghrébin, africain, méditerranéen. Au cœur de ces dimensions, la vocation méditerranéenne prime par l’histoire, les ambitions et les partenariats post-indépendance. « La Tunisie est au carrefour de toutes ces trajectoires », souligne-t-il, plaçant la primauté de l’intérêt et de la souveraineté nationaux au sommet des priorités. Dans un contexte de « grands bouleversements » sur la scène internationale, la diplomatie tunisienne doit pivoter vers un « multilatéralisme actuel », agile et recentré sur des orientations nationales inédites.​

Hatem Atallah rétorque avec finesse : la diplomatie reflète les choix nationaux. Historiquement, elle a réussi, comme dans le développement industriel avec l’Allemagne du Nord via l’industrie automobile, ou les premiers pas à Tokyo. L’exemple est clair : les diplomates professionnels ouvrent les portes, préparent le terrain, identifient contacts et priorités. Ensuite, les entrepreneurs privés agissent.​

Position économique : défis macro et saturation sectorielle

De son côté, Fethi Sellaouti dissèque les déséquilibres macroéconomiques persistants : chômage structurel prouvant l’obsolescence du modèle low-cost (textile, tourisme), délaissant l’agriculture céréalière malgré des choix passés comme la loi de 1972 ou l’essor touristique transitoire. Ces options ont résolu des problèmes immédiats mais saturé le potentiel, négligeant un secteur fondamental. Il plaide pour un retour à l’agriculture modernisée : numérique, intensive, bio pour l’export européen. Hatem Atallah, moins focalisé sur l’économique, renvoie à la nécessité d’une stratégie nationale globale pour guider la diplomatie.​

Le tandem interroge les bénéfices mutuels : en quoi l’économie a-t-elle profité de la diplomatie ? A cette interrogation, Hatem Atallah insiste sur le rôle facilitateur, fier d’avoir accompagné les entreprises tunisiennes aux États-Unis. Des jeunes diplomates, souvent isolés (un couvrant Pakistan, Bangladesh, Afghanistan; un autre l’Éthiopie et 11 pays), « se battent » pour ouvrir des portes;  malgré les moyens limités du ministère.​

Créneaux accessibles : opportunités dans la transition mondiale

La question pivote sur les niches mondiales : secteurs en expansion (écologique, numérique, démographique, géopolitique). Fethi Sellaouti identifie les atouts tunisiens : un capital humain qualitatif (malgré les failles éducatives); une proximité européenne; des accords de libre-échange (UE, Afrique, bilatéraux arabes); un ensoleillement pour les renouvelables.

Hatem Atalhah complète par la création et le lancement d’un nano satellite spatial 100 % tunisien et d’un comité national créé sous Zine El Abidine Ben Ali, l’IA appliquée et les efforts épars. Ces créneaux exigent une diplomatie agile pour les soutenir.​

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Expertise France fête ses 10 ans en Tunisie: bilan et ambitions pour une Méditerranée résiliente

Expertise France célèbre ses dix ans en Tunisie lors d’une cérémonie mémorable organisée le 15 décembre 2025 à Beit El Hikma, sur le thème «10 ans de coopération, un avenir en commun».

Cette matinée, riche en conférences et débats, a réuni un large éventail de partenaires institutionnels, d’acteurs économiques et de représentants de la société civile. L’objectif: dresser le bilan des réalisations passées et esquisser les perspectives futures, en phase étroite avec les priorités tunisiennes comme la transition énergétique, écologique et numérique, la création d’emplois, le dynamisme entrepreneurial et le renforcement de l’intégration régionale.

Interventions phares et visions stratégiques

L’ambassadrice de France en Tunisie, Anne Guéguen, a souligné le rôle pivot d’Expertise France dans la coopération technique franco-tunisienne. Parmi les axes prioritaires, le capital humain tient une place centrale: de l’éducation de base à l’enseignement supérieur, en passant par une formation professionnelle de pointe et un accès renforcé aux soins de santé. Sans oublier la sécurité humaine, via la protection civile et la lutte contre les trafics illicites tels que les stupéfiants ou la traite des êtres humains.

Elle a insisté sur la position stratégique de la Tunisie, au cœur de la Méditerranée, idéale pour bâtir un modèle économique souverain. Sécuriser les chaînes d’approvisionnement et valoriser les «compétences humaines extraordinaires» du pays s’imposent comme des impératifs dans un monde de plus en plus instable.

Jéremie Pellet, directeur général d’Expertise France, a ensuite livré un état des lieux chiffré et inspirant. “C’est avec une immense fierté que nous célébrons ces 10 ans d’engagement”, a-t-il déclaré. Premier pays d’implantation mondiale de l’agence, la Tunisie compte 140 collaborateurs animant une vingtaine de projets actifs dans des domaines comme l’économie circulaire, la santé publique, les savoirs économiques, l’éducation et l’entrepreneuriat.

Les résultats sont éloquents

En 2024, 2 311 entreprises ont reçu un accompagnement en croissance, digitalisation et internationalisation; 1 694 agents publics ont été formés; et 1 773 personnes, prioritairement jeunes et femmes, ont été orientées vers l’emploi ou la création d’entreprise. Point fort de la journée: le lancement du programme Watani, doté de 5 millions d’euros. Ce dispositif vise à accompagner 500 entrepreneurs en mobilisant l’épargne de la diaspora, en décentralisant l’incubateur The Dot et en intégrant l’intelligence artificielle.

Jéremie Pellet envisage une Méditerranée résiliente autour de quatre piliers: technologies de pointe comme l’IA, emploi des jeunes, transition climatique et énergétique, et mobilité humaine équilibrée. Il a rappelé le partenariat historique franco-tunisien et franco-européen, avec des projets propulsant de nombreuses startups. À venir: un accent sur l’IA (boostée par le récent sommet régional à Tunis), l’emploi, la formation professionnelle et les exportations vers l’Afrique et l’Europe, en ciblant les besoins des entreprises, de Gafsa à Tunis, pour une intégration économique inclusive.

Panels: retours d’expérience et innovations concrètes

La matinée s’est articulée autour de trois panels dynamiques, suivis d’un fireside chat conclusif.

Premier panel: «10 ans d’Expertise France: quel impact en Tunisie?». Nejia Gharbi, directrice générale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a retracé plus de sept ans de collaboration fructueuse, de ENLIEN (2019-2022) pour l’entrepreneuriat jeune à FAST – Femmes Accélération Startup Tunisie – en 2023, un accélérateur régional pour entrepreneures avec un fort mentorat. Point d’orgue: la signature de la convention Watani, en partenariat AFD-CDC-Expertise France, qui canalise l’épargne de la diaspora vers des investissements, favorise les retours au pays et décentralise l’innovation via The Dot. Narjes Maslah Hammar (PACKTEC) a complété les avancées en chaînes de valeur, inclusion financière et compétitivité export. Dhekra Touhami (SMSA Matmour Rouma) a salué l’effort pour la modernisation agricole, la résilience climatique et l’ouverture des marchés locaux.

Deuxième panel «Inclusion au cœur du développement: femmes, jeunes et territoires en action»

Douja Gharbi (CEO RedStart), Omar Triki (Fondation Tunisie pour le Développement) et Houbeb Ajmi (vice-présidente IACE) ont partagé les bonnes pratiques en entrepreneuriat innovant des jeunes et femmes, transition écologique locale et impact territorial.

Troisième panel «Anticiper l’avenir: développer les expertises pour les défis de demain»

Kmaira Ben Jannet Mzali (CITET), Helmi Tlili (Office des Tunisiens de l’Étranger) et Adel Dekhil (Centre National de la Formation et du Perfectionnement) ont exploré les expertises environnementales, stratégies de retour de diaspora, multilinguisme et formation continue face aux mutations du marché du travail.

Bilan global et horizons prometteurs

Sur la décennie 2015-2025, Expertise France s’est métamorphosée: d’opérateurs ministériels à une agence internationale de 2 200 collaborateurs (1 400 sur le terrain), avec une activité quadruplée (de 115 à 450 millions d’euros) dans 147 pays. En Tunisie et en Libye, 26 projets en 2025, dont 4 régionaux. Un livre anniversaire, premier du genre, compile des témoignages de partenaires et bénéficiaires d’Afrique, Asie, Amérique latine et Europe, célébrant les succès en santé, égalité et écosystèmes locaux.

Perspectives: un livre blanc coédité avec l’IRIS (Pascal Boniface et Didier Billion), issu d’un atelier à Station F (Paris, février 2025), paraîtra en mars 2026 avec dix propositions pour une coopération technique inclusive, solidaire, axée sur l’IA, la jeunesse, le climat et la mobilité.

Cet événement renforce le lien historique tuniso-français, fondé sur la confiance et des résultats tangibles. Il trace la voie d’un développement durable, inclusif et résilient en Méditerranée, transformant les proximités géographique, humaine et historique en atouts face aux défis globaux.

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Expertise France fête ses dix ans en Tunisie

Expertise France, fête ses dix ans en Tunisie par une cérémonie mémorable le 15 décembre 2025 à Beit El Hikma. Thème central : « 10 ans de coopération, un avenir en commun ».

Cette matinée riche en conférences et débats a rassemblé un large éventail de partenaires institutionnels, d’acteurs économiques et de représentants de la société civile. L’objectif est au bilan des réalisations accomplies et esquisse des horizons futurs, en phase étroite avec les urgences tunisiennes : transition énergétique, écologique et numérique, création d’emplois, dynamisation de l’entrepreneuriat, et renforcement de l’intégration régionale.

Interventions phares et visions stratégiques

L’ambassadrice de France en Tunisie Anne Guéguen a mis en lumière le pivot essentiel d’Expertise France dans la coopération technique franco-tunisienne.
Parmi les axes prioritaires, le capital humain occupe une place royale : éducation de la base à l’enseignement supérieur, formation professionnelle pointue, et accès renforcé aux services de santé. Sans oublier la sécurité humaine, via la protection civile et la lutte contre les trafics illicites comme les stupéfiants ou la traite humaine.

Anne Guéguen a insisté sur la position de la Tunisie, nichée au cœur de la Méditerranée, idéale pour forger un modèle économique souverain. Sécuriser les chaînes d’approvisionnement et exploiter les « compétences humaines extraordinaires » du pays deviennent impératives, dans un contexte mondial de plus en plus instable.

Jéremie Pellet, directeur général d’Expertise France, a ensuite pris la parole pour un état des lieux chiffré et inspirant. « C’est avec une immense fierté que nous célébrons ces 10 ans d’engagement », a-t-il lancé.

Il rappelle qu’en Tunisie, premier pays d’implantation mondiale de l’agence, 140 collaborateurs animent une vingtaine de projets actifs. Ces initiatives touchent l’économie circulaire, la santé publique, les savoirs économiques, l’éducation et l’entrepreneuriat.

Les résultats parlent d’eux-mêmes : en 2024, 2 311 entreprises ont bénéficié d’un accompagnement en croissance, digitalisation et internationalisation ; 1 694 agents publics ont été formés ; et 1 773 individus, prioritairement jeunes et femmes, ont été guidés vers l’emploi ou la création d’entreprise.

Jéremie Pellet a dévoilé le joyau de la journée : le lancement du programme WATANI, doté de 5 millions d’euros. Ce dispositif ambitionne d’accompagner 500 entrepreneurs, en mobilisant l’épargne de la diaspora, en régionalisant l’incubateur The Dot et en intégrant l’intelligence artificielle.

Il projette une Méditerranée résiliente, autour de quatre piliers : technologies de pointe comme l’IA, emploi des jeunes, transition climatique et énergétique, et mobilité humaine équilibrée.

Il a également rappelé un partenariat historique franco-tunisien, franco-européen et tunisien. Avec 140 collaborateurs sur le terrain, les projets ont propulsé de nombreuses start-ups.

Interrogé sur les projets à venir ? Il a répondu l’importance de poursuivre sur l’IA,  boosté par le sommet régional récent à Tunis, l’emploi, la formation professionnelle et l’export vers l’Afrique et l’Europe.

L’approche sectorielle cible les besoins spécifiques des entreprises tunisiennes, de Gafsa à Tunis, pour une intégration économique inclusive.
Panels : retours d’expérience et innovations concrète.

La matinée s’est structurée autour de trois panels dynamiques.

Premier panel : « 10 ans d’Expertise France : Quel impact en Tunisie ? »

Nejia Gharbi, directrice générale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), a retracé plus de sept ans de collaboration fructueuse. Tout a commencé avec ENLIEN (2019-2022), dédié à l’entrepreneuriat jeune. Suivi de FAST,  Femmes Accélération Startup Tunisie  en 2023, un accélérateur régional pour entrepreneures, fort en mentorat. Point d’orgue : la signature de la convention WATANI, en partenariat AFD-CDC-Expertise France.

Ce programme innove en canalisant l’épargne diaspora vers des investissements, en favorisant les retours au pays et en décentralisant l’innovation via The Dot. Narjes Maslah Hammar, de PACKTEC (Centre technique de l’emballage et du conditionnement), a complété les progrès en chaînes de valeur, inclusion financière et compétitivité export des produits tunisiens.

Dhekra Touhami, présidente de la Société Mutuelle de Services Agricoles (SMSA) Matmour Rouma, a vanté EFFOR : modernisation des équipements agricoles, résilience climatique et ouverture des marchés locaux.

Deuxième panel : « Inclusion au cœur du développement : femmes, jeunes et territoires en action »

Douja Gharbi (CEO RedStart), Omar Triki (Fondation Tunisie pour le Développement) et Houbeb Ajmi (vice-présidente IACE) ont échangé sur les bonnes pratiques. Ils ont misé sur l’entrepreneuriat innovant des jeunes et femmes, la transition écologique ancrée localement, et l’impact territorial des initiatives.
Quant au troisième panel, il a porté sur « Anticiper l’avenir : développer les expertises pour les défis de demain »

A cet effet, Kmaira Ben Jannet Mzali (CITET), Helmi Tlili (Office des Tunisiens de l’Étranger) et Adel Dekhil (Centre National de la Formation et du Perfectionnement) ont exploré les expertises environnementales, les stratégies de retour diaspora, le multilinguisme et la formation continue face aux révolutions du marché du travail.

Bilan global et horizons prometteurs

Sur la décennie 2015-2025, Expertise France a opéré une métamorphose : de simples opérateurs ministériels à une agence internationale de 2 200 collaborateurs (1 400 en terrain), activité quadruplée (115 à 450 millions d’euros) dans 147 pays. En Tunisie et Libye, 26 projets en 2025, dont 4 régionaux. Un livre anniversaire, premier du genre, compile témoignages de partenaires et bénéficiaires d’Afrique, Asie, Amérique latine et Europe, célébrant héritage, succès en santé, égalité et écosystèmes locaux.

Perspectives ? Un livre blanc co-édité avec l’IRIS (Pascal Boniface et Didier Billion) sorti en mars 2025, issu d’un atelier à Station F (Paris, février 2025). Dix propositions concrètes pour repenser la coopération technique : inclusive, solidaire, axée IA, jeunesse, climat et mobilité.

Cet événement consolide un lien historique France-Tunisie, bâti sur confiance et résultats tangibles. Il pave la voie d’un développement durable, inclusif et résilient en Méditerranée, où proximités géographique, humaine et historique se muent en atouts majeurs face aux tempêtes globales.

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Anne Guéguen : dialogue franco-tunisien « mutuellement bénéfique »

A l’occasion des 10 ans d’Expertise France, Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie, a souligné dans son allocution les avancées en innovation, santé et transition écologique. Elle a plaidé pour un dialogue franco-tunisien « mutuellement bénéfique », en synergie avec l’UE. Lequel s’ouvrirait aux perspectives ambitieuses de l’IA, de la formation et de la sécurité pour 2026-2030.

Elle précise à cet effet : « C’est une joie de célébrer ensemble les 10 ans d’Expertise France, incarnation d’un engagement, d’une innovation et de résultats concrets. »

Le bilan d’Expertise France en Tunisie

Née en 2015 d’une « volonté politique claire » pour structurer les expertises françaises au service du développement durable, Expertise France est devenue en dix ans la deuxième agence mondiale de coopération technique, avec 2 400 collaborateurs dans 150 pays.

En Tunisie, son équipe de 140 personnes majoritairement tunisiennes, pilote un portefeuille ambitieux touchant l’emploi, l’innovation, la santé, l’éducation, le développement économique, les mobilités humaines, la protection civile, la transition écologique et la culture.

Parmi ses fleurons, on retrouve :

  • Inov’On, financé par l’UE et piloté avec les ministères de l’Économie et des Technologies : 1 150 start-up accompagnées; 150 missions techniques; 1 500 jeunes formés à l’entrepreneuriat en cinq ans.
  • KFW pour l’internationalisation africaine des entreprises tunisiennes.
  • Inov’ille pour la transition verte.
  • Et RFF pour la résilience des TPE/PME en santé et protection sociale.

L’agence excelle aussi en :

  • Santé : modernisation hospitalière, nouveaux établissements à Sidi Bouzid et Gafsa;
  • Protection civile : résilience aux risques méditerranéens;
  • Gouvernance : savoir-éco pour des institutions économiques solides;
  • Education : lutte contre la déscolarisation;
  • Et culture : MOUAD pour le patrimoine, dont le musée de Carthage.

« Ces projets sont un travail conjoint avec les partenaires tunisiens et bailleurs comme l’UE ou l’AFD, au service des politiques publiques et de la société civile », a insisté Anne Guéguen, plaçant « l’humain et le progrès social au cœur ».

Un écosystème tuniso-français solide

Ce partenariat s’inscrit dans un « dialogue engagé » respectant la souveraineté tunisienne, « mutuellement bénéfique ». Il mobilise un réseau dense : Institut français (Tunis, Sfax); groupe AFD (Expertise France, Digital Africa); Office français de l’immigration, IRMC et bien d’autres.

L’AFD totalise 4 milliards d’euros depuis 1992 en santé, eau, rénovation urbaine, agriculture résiliente et mobilité durable. Avec notamment les centrales solaires à Kalâat el-Andalous, Sousse, Béja, pour six millions de bénéficiaires. Mais aussi larénovation de quartiers populaires (235 millions d’euros, 300 000 habitants) et l’adaptation climatique rurale (50 millions d’euros).

Trois priorités pour l’avenir : IA, compétences et sécurité

Toujours lors de son allocution Anne Guéguen a détaillé trois axes :

  1. La transitions énergétique, climatique et numérique. Elle consiste dans le déploiement de méga-centrales solaires sud-tunisiennes couplées à des data centers pour une IA souveraine, optimisant les politiques publiques et l’économie.
  2. L’éducation et employabilité. Elles sont renforcées par une convention CDC, pour former les ingénieurs et les techniciens aux « guerres économiques » et aux besoins méditerranéens.
  3. La sécurité qui passe par une coopération accrue contre le narcotrafic, un « danger pour notre jeunesse », via des réseaux transfrontaliers neutralisés.

Vers un plan 2026-2030 « résolu et conjoint »

« Ce partenariat d’excellence repose sur une coopération équilibrée et responsable », a conclu l’ambassadrice. Elle voit dans le futur plan national tunisien (2026-2030) l’occasion de « poursuivre résolument ».

Elle conclut : « La France restera un acteur fidèle du multilatéralisme pour un monde plus juste, durable et en paix. »

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Fethi Zouhair Nouri à l’IACE: sept axes pour relancer l’investissement productif

À l’occasion de la clôture des 39es Journées de l’Entreprise, la Tunisie regorge de talents, d’idées et de projets, mais souffre d’un déficit criant d’investissements productifs et d’un financement déconnecté de l’économie réelle.

Ce diagnostic implacable émane de Fethi Zouhair Nouri, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui a clos la 39e édition des Journées de l’Entreprise organisées par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE).

« Sans transformer en profondeur notre rapport à l’investissement productif, nous ne redresserons pas la trajectoire du pays », a-t-il souligné, tout en traçant un horizon de confiance et de redressement durable autour de sept axes prioritaires.

Un investissement famélique et biaisé vers la trésorerie

Le gouverneur a fustigé un taux d’investissement national figé à 16 % du PIB, dont seulement 58 % du privé, jugé insuffisant pour une croissance soutenable. Entre 2022 et 2024, les crédits à court terme (trésorerie) ont explosé de +8,1 %, contre un maigre +3,3 % pour les prêts à moyen et long terme. « Ce déséquilibre sacrifie les projets structurants aux besoins immédiats », poursuit-il.

Le privé, piégé dans une logique de survie et de consolidation de positions acquises, sous-exploite aussi les lignes de crédit pour PME des bailleurs étrangers. « Brisons le fatalisme du “tout est difficile” : la sortie de crise repose sur l’industrie, les services, l’agriculture, le digital, la transition verte et l’économie de la connaissance », a-t-il insisté.

Immobilisme fatal face aux ruptures mondiales

Dans un contexte de disruptions technologiques, énergétiques et géopolitiques, « ne pas investir, c’est reculer », a averti le gouverneur. Il a interpellé l’assistance : « Combien d’opportunités d’export perdues ? De talents exilés ? D’idées étouffées par le pessimisme ? Le changement est possible, si nous bousculons ensemble nos pratiques. »

Appels francs aux acteurs : ambition, audace, stabilité

  • Aux entrepreneurs : adoptez une nouvelle culture de l’investissement, convertissez l’épargne et les risques en actifs productifs (usines, numérique, énergie) et évaluez la réussite par le portefeuille d’actifs, non par le solde bancaire. Passez d’un duo « banque + fonds propres » à une architecture financière élargie : banques, fonds, diaspora, plateformes.

  • Aux banques : malgré les risques, les créances douteuses (NPL) et les réglementations, devenez des « architectes du développement » via un dialogue structuré. Osez financer l’innovation : vos meilleurs actifs sont les entreprises qui croissent et remboursent.

  • Rôle pivot de la BCT : stabilité monétaire préservée (inflation maîtrisée, dinar stable, notation souveraine relevée de +3 crans). Modernisations en cours : plateforme EXOP pour le change (octobre 2025), TRADIS imminente, plafonds élargis pour les études à l’étranger, délais import/export portés à 120 jours. Soutien à la liquidité bancaire (ratio de refinancement à 22 %) face aux tensions étatiques (service de la dette : 43 milliards de dinars sur 2021-2025), sans court-circuiter le privé.

Une alliance tripartite pour l’action

« Passons d’une prudence défensive à une prudence dynamique », a conclu Fethi Zouhair Nouri, appelant à une nouvelle alliance : entreprises transparentes et ambitieuses, banques audacieuses, BCT innovante. Son triptyque : Entrepreneur – Projet – Financement.

Objectifs concrets à l’horizon? Doper la part des crédits à l’investissement, multiplier les nouveaux projets financés, déployer le capital-investissement, la fintech et la finance verte. « Notre pays n’est pas en manque de talents ; il réclame un sursaut collectif pour la souveraineté économique, la dignité du travail et une gouvernance irréprochable. Nous sommes prêts. Nous comptons sur vous », conclut-il.

 

 

 

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