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Grand Sfax : un arrêté conjoint de 8 communes réglemente la circulation des poids lourds

Les municipalités de Sfax, Sakiet Ezzit, El Ain, Gremda, El Hajeb, Chihia, Sakiet Eddayer et El Awabed-Khazzanet ont publié un arrêté conjoint visant à organiser la circulation des véhicules lourds dans la région. Le contenu de cet arrêté a été dévoilé ce mardi 16 décembre 2025, lors d’une séance de travail tenue au palais municipal […]

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Qui est Nevin Mahmoud Darwish, première femme pilote hors UE de l’A380 ?

Dans le cadre du Global Aviation Forum (GAF) 2025 et de l’Assemblée Générale de Women in Aviation, Nevin Mahmoud Darwish a été célébrée comme la première femme pilote hors de l’Union européenne à commander l’A380, le plus grand avion commercial au monde. Cette distinction historique souligne son parcours exceptionnel et illustre la montée en puissance […]

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Combien coûte un visa touristique pour la Tunisie ?

La Tunisie, avec ses plages méditerranéennes, ses villes historiques et son riche patrimoine culturel, attire chaque année des milliers de touristes venus du monde entier. Pour profiter pleinement de ce pays, la plupart des visiteurs doivent obtenir un visa touristique, document obligatoire pour séjourner légalement sur le territoire. Comprendre les démarches, les coûts associés et […]

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Le potugalais BA Glass choisit la Tunisie pour étendre ses activités en Afrique

Société portugaise BA Glass, spécialisée dans la fabrication de produits en verre, a annoncé son intention d’investir en Tunisie. Cette annonce a été faite lors d’une rencontre entre Samir Abdelhafidh, ministre de l’Économie et de la Planification, et Tiego Morira Da Silva, directeur général de BA Glass, le mardi 16 décembre 2025. Au cours de […]

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Entre crimes de guerre et génocide, le Soudan agonise !

Des familles délibérément écrasées sous des véhicules blindés, des détenus exécutés devant une caméra, des enfants orphelins abandonnés à leur sort dans le désert et autant de crimes de guerre mais aussi des assassinats basés sur des critères ethniques ce qui relève du génocide, les Forces de soutien rapide de Hemedti Dagalo ont transformé le Soudan en enfer sur terre. Les témoignages sont accablants. 

Imed Bahri

Le Washington Post a publié une enquête de Kathrine Houreld et Hafiz Haroun concernant les enlèvements de masse et les crimes -notamment basés sur des critères ethniques- perpétrés par les Forces de soutien rapide (FSR) après la prise de contrôle d’El Fasher, ville de l’ouest du Soudan.

Selon des survivants, des organisations de défense des droits humains et des proches des personnes enlevées, les FSR ont détenu des milliers de civils, exigeant des rançons exorbitantes et exécutant ceux qui ne pouvaient pas payer. 

Les FSR ont assiégé El Fasher pendant un an et demi, à partir de 2014, et ont systématiquement tué et enlevé ceux qui tentaient de fuir. Lorsque l’armée soudanaise s’est retirée de ses dernières positions dans la ville fin octobre et que les FSR en ont pris le contrôle, leurs combattants ont enlevé des civils en masse, y compris des femmes et des enfants. Des survivants ont rapporté que les captifs ont été torturés et affamés puis contraints de contacter leurs familles pour les supplier de les aider.

Le Washington Post a interviewé neuf victimes d’enlèvement, leurs familles ainsi que des militants. Les témoignages sur les détails concernant les méthodes d’attaque, les lieux où sont enlevés les otages et leur traitement correspondent souvent aux rapports des témoins oculaires et des organisations de défense des droits de l’homme.

Un tableau effroyable

Les difficultés de communication à El Fasher rendent complexe l’évaluation de l’ampleur des exactions commises sur place mais des témoignages divulgués dressent un tableau effroyable : des familles délibérément écrasées sous des véhicules blindés, des détenus exécutés devant une caméra et des enfants orphelins abandonnés à leur sort dans le désert.

Les Nations Unies ont déclaré que le Soudan connaissait la pire crise humanitaire au monde, avec des dizaines de milliers de morts et 12 millions de déplacés en trois ans de guerre civile.

Les récits d’atrocités commises à El Fasher, l’une des plus grandes villes du Darfour, ont mis en lumière les divisions entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, deux riches États du Golfe alliés aux États-Unis, mais aux intérêts divergents au Soudan.

L’Arabie saoudite soutient l’armée soudanaise, tandis que les Émirats arabes unis sont accusés d’apporter un soutien militaire et financier aux FSR. Les dirigeants émiratis ont nié ces allégations, mais des armes vendues aux Émirats ont été retrouvées à plusieurs reprises dans les stocks des FSR et des responsables politiques de tous bords à Washington ont commencé à critiquer ouvertement les Émirats.

Les sanctions américaines répétées imposées aux FSR et à l’armée soudanaise, elle aussi coupable de violations massives des droits humains, n’ont guère permis d’enrayer les massacres.

Le mois dernier, lors de sa visite à la Maison-Blanche, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a lancé un appel au président Donald Trump pour obtenir son aide afin de mettre fin au conflit. Trump a déclaré à Truth Social qu’il collaborerait avec les partenaires régionaux pour mettre fin à ces atrocités.

Pendant ce temps, de nombreux survivants restent détenus sous la menace des armes.

On estime à 270 000 le nombre de personnes qui se trouvaient à El Fasher et dans ses environs lors de sa chute le 27 octobre.

Les preuves des massacres dissimulées

Selon les Nations Unies, quelque 106 000 personnes ont fui la ville ces six dernières semaines, tandis que le sort des autres demeure inconnu.

Nathaniel Raymond, directeur du Laboratoire de recherche humanitaire de l’École de santé publique de Yale, estime que les Forces de soutien rapide ont déjà tué des dizaines de milliers de personnes. Son laboratoire publiera la semaine prochaine un rapport cartographiant d’au moins 140 sites où des corps se sont accumulés et documentant les actions considérables entreprises par les FSR pour dissimuler les preuves des massacres.

Raymond raconte : «Une force de la taille d’une brigade est déployée pour dégager les corps et rien ne laisse présager un retour à la normale : aucune activité aux puits, sur les marchés, dans les rues, ni dans les transports en commun. Ils pensent devoir ramasser le plus de corps possible, le plus rapidement possible, avant que quiconque n’entre dans la ville». Le Washington Post cite un infirmier de 37 ans qui a déclaré être resté en ville pendant tout le siège. Son jeune frère a tenté de s’échapper en août mais les FSR l’ont enlevé et tué, malgré le paiement d’une rançon par sa famille, déjà très pauvre.

L’infirmier a ajouté que lorsque les combattants ont pris d’assaut la ville, il s’est enfui avec un groupe d’une centaine de personnes mais qu’ils ont été rapidement capturés. Il a précisé qu’une trentaine d’entre eux ont été sommairement exécutés.

«Je leur ai dit que j’étais médecin et que j’aidais tout le monde, y compris les membres des Forces de soutien rapide», a-t-il déclaré, convaincu que cela lui a sauvé la vie.

Le médecin a raconté que les survivants avaient été transportés en convoi jusqu’à Kutum, à une journée et demie de route : «Ils nous ont déposés devant une maison abandonnée et nous ont ordonné de contacter nos familles. Ils m’ont dit : ‘‘Tu dois les convaincre de payer 50 millions de livres soudanaises sinon nous t’exécuterons sur-le-champ’’». Il a ajouté : «J’ai contacté mes amis car je savais que ma famille n’avait pas assez d’argent». Le médecin a indiqué que ses amis avaient négocié la rançon et l’avaient ramenée à 15 millions de livres soudanaises, soit environ 25 000 dollars. Pendant qu’il attendait des nouvelles de son sort, les combattants ont amené d’autres jeunes hommes d’El Fasher et leurs chefs les ont incités à tuer à leur guise. Il s’est souvenu d’une conversation au cours de laquelle on avait dit à leurs ravisseurs : «Vous devez en tuer la moitié pour faire pression sur les autres et les contraindre à payer la rançon». Le lendemain, ses amis avaient remis la somme totale pour sa libération et il avait été relâché près de la ville de Tawila, où de nombreux rescapés d’El Fasher avaient trouvé refuge.

Un autre homme, âgé de 26 ans, a raconté avoir rejoint une foule importante fuyant vers l’ouest de la ville le 26 septembre. Il se souvient que le groupe a été pris pour cible par des tirs d’artillerie et des drones pendant sa fuite, et que lorsqu’ils ont atteint un remblai de terre construit par les FSR pour encercler la ville, des véhicules blindés ont ouvert le feu. «Certains ont essayé de s’échapper, mais en vain, et beaucoup ont été tués. D’autres ont fait semblant d’être morts, allongés immobiles au sol comme nous et les véhicules ont alors commencé à foncer sur les gens», a-t-il déclaré. 

Les conducteurs des blindés scrutaient le sol, écrasant tout ce qui bougeait. «Une dizaine de personnes ont été tuées dont ma sœur et je n’ai rien pu faire pour la sauver», a-t-il dit. 

Les prisonniers conduits comme du bétail

Il a poursuivi en expliquant qu’à chaque barrage routier, d’autres personnes étaient tuées par les combattants des FSR ou attaquées par des milices arabes alliées à dos de chameau. Il raconta que le groupe avec lequel il avait quitté El Fasher, qui comptait environ 150 personnes, s’était réduit à une trentaine, mais que le calvaire était loin d’être terminé. «J’étais avec mon ami et sa femme. Un soldat a tenté de prendre sa femme comme servante mais il a refusé et l’a serrée fort dans ses bras. Il fut alors abattu et sa femme tomba sur lui. Un des soldats dit: ‘‘Laissez-les se vider de leur sang’’».

Il ajouta que des combattants des FSR lui avaient bandé les yeux, ainsi qu’à une douzaine d’autres survivants, et leur avaient lié les mains derrière le dos. Ils les avaient conduits comme du bétail à Zamzam, un ancien camp de réfugiés et les avaient placés avec d’autres prisonniers. Puis, expliqua-t-il, leurs ravisseurs s’en prirent aux membres des groupes ethniques associés aux milices qui avaient défendu El Fasher contre les Forces de soutien rapide.

Chaque personne était sommée d’indiquer son appartenance tribale, a-t-il raconté. «Si quelqu’un disait ‘‘Zaghawa’’ ou appartenait à une autre tribu africaine, il était tué. Si quelqu’un disait être soldat, il était également tué», a-t-il ajouté.

Finalement, a-t-il poursuivi, lui et dix autres prisonniers ont été conduits dans une cellule d’une prison au sud-ouest d’El Fasher. Le troisième jour, a-t-il expliqué, les FSR leur ont ordonné de contacter leurs familles et d’exiger 15 millions de livres soudanaises. Deux prisonniers ont demandé une somme inférieure, prétextant que leurs proches ne pouvaient pas réunir une telle somme, mais ils ont été immédiatement tués. 

Les FSR ont ordonné aux prisonniers restants de contacter leurs familles et, pendant l’appel, ils leur braquaient leurs armes sur eux. «Ils nous battaient et nous humiliaient jusqu’à ce que nos familles cèdent», précise-t-il. 

Il a indiqué que sa famille avait réussi à payer la rançon en plusieurs fois et que lui et trois autres survivants avaient été libérés et conduits dans un camp de personnes déplacées situé à proximité.

Un troisième témoignage a mis en lumière le caractère systématique de cette opération d’extorsion. La prison de Daqris, à Nyala, est surpeuplée et accueille des milliers de prisonniers transférés d’El Fasher, selon une source proche du dossier. Cette source a ajouté que les détenus ne sont libérés que par l’officier des Forces de soutien rapide qui les a amenés, après le versement de rançons par des proches via une application de paiement électronique. La source a expliqué qu’environ 60 détenus sont entassés dans chaque cellule ordinaire et six dans chaque cellule d’isolement. «Les prisonniers subissent des actes de torture et de violence de la part des gardiens et beaucoup sont morts», a déclaré la source. Les décès dus aux mauvais traitements et aux maladies, notamment au choléra, sont si fréquents qu’une fosse commune située près de la prison s’est rapidement remplie.

Dans un communiqué publié cette semaine, le Réseau des médecins soudanais a indiqué que plus de 5 000 civils sont détenus à Nyala, notamment à la prison de Daqris. Parmi eux figurent du personnel médical, des personnalités politiques et des journalistes.

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La Tunisie face au retour du protectionnisme

Dans un monde de plus en plus incertain, instable et protectionniste, les nations moyennes et petites ne peuvent plus se contenter d’être spectatrices. Parmi elles, la Tunisie doit se préparer à un monde moins généreux, moins prévisible, où la souveraineté, l’autonomie stratégique et la capacité d’anticipation deviennent vitales. (Ph. « Kairouan » de Paul Klee).

Zouhaïr Ben Amor *

Depuis une décennie, un changement profond s’opère dans l’ordre international. La mondialisation que l’on a connue pendant les années 1990-2010 — ouverte, libérale, fondée sur l’extension du commerce et des valeurs universelles — se retire progressivement au profit d’un monde fragmenté, plus dur, plus protectionniste. Les États-Unis ont refermé une partie de la parenthèse libérale qu’ils avaient eux-mêmes ouverte. L’Europe apparaît désorientée, prise entre la menace russe, la crise énergétique, l’affaiblissement industriel, et l’incertitude stratégique liée à une désolidarisation américaine en matière de défense.

Dans ce contexte, les nations moyennes et petites ne peuvent plus se contenter d’être spectatrices. Parmi elles, la Tunisie doit se préparer à un monde moins généreux, moins prévisible, où la souveraineté, l’autonomie stratégique et la capacité d’anticipation deviennent vitales.

L’objectif de cet article est de montrer comment la Tunisie peut transformer cette nouvelle réalité mondiale en une opportunité pour son développement, en articulant trois axes : 1- comprendre la recomposition géopolitique ; 2-réinventer le modèle économique tunisien ; 3- construire une diplomatie active, prudente et non-alignée.

La fin d’un monde ouvert : un retour de la puissance

Le retrait américain : pivot ou désengagement ? Depuis Barack Obama, les États-Unis ont entamé un retrait relatif du Moyen-Orient et de l’Europe. Biden l’a fait silencieusement, Trump l’a brutalement assumé. Selon Mearsheimer (2018), ce retrait n’est pas un accident, mais un réalignement stratégique fondé sur l’idée que «l’énergie américaine ne doit plus être dilapidée dans des conflits lointains» (Mearsheimer, The Great Delusion).

Cette tendance repose sur trois faits : 1- pivot vers l’Asie pour contenir la Chine ; 2- fatigue impériale après l’Irak et l’Afghanistan ; 3- crise interne américaine : polarisation, inégalités, déficit démocratique

L’Otan, longtemps pilier du système de défense européen, n’est plus considérée comme une priorité. Trump a menacé d’abandonner les alliés européens s’ils ne montaient pas leurs dépenses militaires. Cette idée est aujourd’hui reprise au Congrès américain par des voix influentes.

L’Europe découvre soudain, pour reprendre la formule de Luuk van Middelaar (2019), qu’«elle vit dans un monde hobbesien» — un monde où la force prime sur la norme.

La menace russe et le choc stratégique : l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a brisé un mythe : celui d’une Europe post-historique. L’idée, illustrée par Fukuyama (1992), que «l’histoire était terminée» au profit d’un monde pacifié et démocratique, a été brutalement démentie.

L’Europe réapprend ce que la Tunisie a toujours su : la géopolitique n’est pas un chapitre de livres, mais une affaire d’intérêts, de territoires, d’armée, d’énergie.

Le retour du protectionnisme : les États-Unis n’ont plus honte de défendre leur industrie par la force des barrières douanières : Inflation Reduction Act, Buy American Act, relocalisations massives. L’Union européenne suit timidement. L’OMC est marginalisée.

Le capitalisme mondial est désormais un capitalisme des blocs, comme l’annonçait déjà Zbigniew Brzezinski (1997) : «La lutte pour le contrôle des régions clés n’a jamais cessé.»

Le monde redevient multipolaire, conflictuel, stratégique.

La Tunisie dans le nouvel ordre mondial

Une position géographique stratégique : la Tunisie n’est ni un pays enclavé ni marginal. Elle est sur une ligne de fracture géopolitique au sud de l’Europe, au nord de l’Afrique, au centre de la Méditerranée, face aux routes migratoires, proche des champs énergétiques libyens et algériens.

Elle possède une qualité irremplaçable : la stabilité relative. Dans un Maghreb où la Libye est imprévisible, l’Algérie fragile par sa dépendance aux hydrocarbures, la Tunisie demeure un pivot.

Le risque d’être marginalisé : le danger n’est pas l’hostilité, mais l’indifférence.

Un monde protectionniste favorise les grands blocs (États-Unis ; Chine ; Inde ; Europe ; Russie ; Turquie).

Les petits pays subissent, comme l’observait déjà Raymond Aron en 1962 : «Les États faibles n’ont pas l’initiative des décisions.»

Le risque pour la Tunisie est de devenir seulement un espace de transit, un marché, un tampon.

L’Europe désemparée : partenaire fragilisé mais indispensable

L’Europe face à la guerre : L’Europe a longtemps cru en trois illusions : la paix éternelle ; l’énergie bon marché ; l’armée américaine gratuite.

Ces trois illusions se sont effondrées en 2022. L’Allemagne découvre sa vulnérabilité industrielle. La France s’inquiète pour sa souveraineté nucléaire. L’Italie regarde vers les flux migratoires et la Méditerranée.

Pourtant, l’Europe reste le premier partenaire de la Tunisie : premier investisseur ; premier marché et premier partenaire académique.

Une solidarité conditionnelle : l’Europe ne donne plus. Elle prête, elle exige, elle conditionne.

Migration, surveillance des côtes, stabilisation régionale : voilà les priorités européennes.

L’accord de juillet 2023 entre la Tunisie et l’Union européenne n’est pas un accord économique, c’est un accord stratégique. Il confirme un fait : la Méditerranée est redevenue un espace de sécurité et non seulement d’économies.

Que doit faire la Tunisie ? Un nouveau modèle

Passer de l’assistance à l’autonomie : pendant des années, la Tunisie a vécu sous le modèle de la générosité internationale (coopération, aide publique au développement, soutien budgétaire).

Ce modèle est terminé. Le monde est devenu dur. Il donne peu. Il exige beaucoup.

La Tunisie doit passer à un modèle d’autonomie intelligente : nourrir davantage son économie par ses propres forces ; bâtir des chaînes de valeur locales ; orienter l’éducation vers l’innovation

Amartya Sen (1999) nous rappelle que le développement n’est pas seulement économique, mais une capacité d’agir.

Trois secteurs prioritaires :

a) Agro-industrie et souveraineté alimentaire : l’eau devient rare. Le climat se transforme. Les prix agricoles explosent. Le monde entre dans ce que Lester Brown (2011) appelait «l’ère des pénuries».

L’agriculture tunisienne doit se moderniser : goutte à goutte généralisé; variétés résistantes agriculture de précision; et valorisation des produits du terroir.

Souveraineté ne signifie pas autarcie, mais capacité à résister aux chocs externes.

b) Énergie solaire, gaz, interconnexion : le Sahara tunisien est un trésor solaire. L’Allemagne rêve de produire au sud ce qu’elle consomme au nord. La Tunisie peut devenir un exportateur d’énergie verte.

L’interconnexion électrique avec l’Italie (Elmed) est stratégique : elle transforme la Tunisie en pont énergétique.

c) Économie de la connaissance : la Tunisie exporte ses cerveaux. Elle peut aussi exporter leurs idées (biologie, ingénieries diverses, numérique, IA…)

Ce n’est pas un rêve romantique : l’Inde, l’Estonie, Israël l’ont fait.

L’université tunisienne doit redevenir un laboratoire d’innovation, pas une machine à diplômes.

Diplomatie : prudence active et non-alignement

La Tunisie n’a aucun intérêt à choisir entre Washington, Bruxelles, Moscou, Pékin, Ankara, ou Riyad Elle doit dialoguer avec tous, comme le faisait la diplomatie yougoslave à l’ère de Tito.

Le non-alignement, loin d’être une nostalgie, est une stratégie de survie pour les États moyens. Comme le souligne Henry Kissinger (2014) : «L’équilibre des puissances protège les faibles, autant que les forts.»

Maghreb, la grande occasion : aucun pays maghrébin ne pèse seul. Une union économique, même minimale, créerait un marché de 100 millions de consommateurs ; un corridor énergétique ; une puissance méditerranéenne.

Mais l’histoire nous enseigne que le Maghreb est une idée plus sentimentale que politique.

Pourtant, la Tunisie peut être le médiateur entre l’Algérie et le Maroc. Sa neutralité est un atout.

Afrique : l’avenir démographique et économique : d’ici 2050, l’Afrique comptera 2,5 milliards d’habitants. Le continent sera le centre de la croissance mondiale (McKinsey, 2016). La Tunisie doit se tourner vers le sud  (santé, formation, ingénierie, agriculture…)

La Cedeao, l’Afrique de l’Est, l’Afrique australe : la Tunisie doit y être présente.

La culture tunisienne comme soft power

Dans un monde de puissance, l’influence douce devient essentielle. La Tunisie possède un capital symbolique : modernité relative, laïcité sociale statut des femmes, patrimoine romain, islamique, méditerranéen, cinéma, littérature, musique…

La culture est une diplomatie.

La Méditerranée n’est pas seulement une mer de commerce. C’est une mer d’imaginaire. Paul Klee, August Macke et Louis Moilliet n’étaient pas venus à Saint-Germain-Ezzahra pour exporter des marchandises. Ils venaient chercher une lumière, une liberté.

La culture tunisienne peut redevenir un message universel.

Un pays debout dans un monde incertain

La Tunisie n’est pas condamnée à subir. Elle doit comprendre le monde, se réformer, se projeter, ne pas attendre les miracles extérieurs

Le monde d’hier — généreux, ouvert, multilatéral — est terminé. Celui qui vient sera plus compétitif, plus violent, plus fermé. Comme l’écrit Pierre Hassner (2003) : «Nous entrons dans l’âge post-occidental.»

Pourtant, la Tunisie possède trois forces essentielles : une position géographique unique ; une tradition d’éducation, de dialogue, de modération ; et un potentiel culturel qui fait d’elle un pays respectable

Dans un monde protectionniste, la Tunisie doit se préparer non pas à demander, mais à offrir de la stabilité, de l’énergie, du savoir, des services et une diplomatie sage.

Si elle parvient à conjuguer souveraineté et ouverture, lucidité et créativité, elle ne sera pas un espace oublié, mais une porte de la Méditerranée.

* Universitaire.

Références bibliographiques

  • Aron, Raymond. Paix et guerre entre les nations. Calmann-Lévy, 1962.
  • Brzezinski, Zbigniew. The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Imperatives. Basic Books, 1997.
  • Brown, Lester. World on the Edge: How to Prevent Environmental and Economic Collapse. Earth Policy Institute, 2011.
  • Fukuyama, Francis. The End of History and the Last Man. Free Press, 1992.
  • Hassner, Pierre. La terreur et l’empire : La violence et la paix II. Seuil, 2003.
  • Kissinger, Henry. World Order. Penguin Books, 2014.
  • Luuk van Middelaar. Quand l’Europe improvise : Dix ans de crises politiques. Gallimard, 2019.
  • McKinsey Global Institute. Lions on the Move II: Realizing the Potential of Africa’s Economies, 2016.
  • Mearsheimer, John. The Great Delusion: Liberal Dreams and International Realities. Yale University Press, 2018.
  • Sen, Amartya. Development as Freedom. Oxford University Press, 1999.

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Célébration du Nouvel An à Yasmine Hammamet : les hôtels affichent complet

Le commissaire régional au tourisme de Yasmine Hammamet, Khaled Glouia, a confirmé que le taux d’occupation des hôtels durant les célébrations du Nouvel An variera entre 95 et 100 %. Une percée record du marché algérien Dans une déclaration accordée aujourd’hui à la radio, il a précisé que le marché algérien a enregistré cette année […]

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Douz: une destination de vacances phare pour les familles lybiennes

Le poste frontière de Ras Jdir enregistre, depuis la soirée d’hier lundi, une hausse notable du nombre de familles libyennes arrivant en Tunisie. Selon les informations recueillies par le correspondant de « Jawhara FM » dans la région, la destination principale de la majorité de ces familles sera la région du Djerid, et plus précisément […]

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Fermeture définitive de la décharge contrôlée de Gafsa

Le secrétaire général chargé de la gestion des affaires administratives et financières de la commune de Gafsa a émis une décision portant sur la fermeture définitive de la décharge de déchets ménagers. Cette mesure est motivée par la grave pollution environnementale qu’elle génère, menaçant la santé des habitants des quartiers résidentiels limitrophes. La décision fait […]

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Ministre du Tourisme : « les médias sont un partenaire essentiel pour consolider l’image de la Tunisie en tant que destination touristique »

Le ministre du Tourisme, Sofiane Tekaya, a souligné l’importance symbolique de la désignation de Tunis comme capitale du tourisme arabe. Il a estimé que ce choix confirme la place prépondérante qu’occupe le pays sur la carte touristique régionale et internationale. Le ministre a également rappelé l’élection de la Tunisie en tant que membre du bureau […]

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La Tunisie classée parmi les meilleures destinations soleil pour janvier, selon la presse britannique

Alors que l’hiver s’installe en Europe, la Tunisie figure parmi les destinations les plus attractives pour une escapade ensoleillée de courte durée en janvier, selon un classement publié par le média britannique Metro, spécialisé dans l’actualité lifestyle et voyage. Aux côtés de destinations méditerranéennes et exotiques réputées, le pays se distingue par son climat doux, […]

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Kairouan : mise en service de la première centrale solaire de 100 MW en Tunisie

La centrale solaire de Metbastta, d’une puissance de 100 mégawatts, a été mise en service ce mardi 16 décembre 2025 dans la région de Kairouan. L’installation constitue le premier projet d’énergie renouvelable en Tunisie dépassant cette capacité. La cérémonie de mise en service a réuni la ministre de l’Industrie, des Mines et des Énergies, le […]

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Diplomatie et économie : débat stratégique à l’IACE

Dans un monde où les frontières s’effacent au profit des alliances stratégiques, la diplomatie tunisienne émerge comme le pivot indispensable pour repositionner l’économie nationale dans le nouvel ordre mondial. Face à la paralysie du multilatéralisme post-Seconde Guerre mondiale et aux recompositions géopolitiques accélérées, elle n’est plus un simple outil de représentation, mais un levier concret pour ouvrir des portes commerciales, attirer des investissements et ancrer la Tunisie au carrefour méditerranéen, africain et arabe.

Ce débat riche, tenu lors de la 39ᵉ édition des Journées de l’Entreprise organisées par l’IACE à Sousse du 11 au 13 décembre 2025, entre Hatem Atallah ancien ambassadeur chevronné, et Fethi Sellaouti, professeur d’économie et ex-ministre de l’Éducation, illustre parfaitement cette interconnexion vitale entre diplomatie et économie.​

Contexte du débat et positionnements initiaux

Modéré par Taoufik Habaieb, CEO du magazine Leaders, ce panel s’inscrit dans le thème global :« L’entreprise et le nouvel ordre économique ». Et ce, explorant la place de la Tunisie face aux mutations internationales.

Les intervenants répondent à des questions précises : le positionnement actuel diplomatique et économique, les créneaux disponibles dans l’économie mondiale, les actions nécessaires pour les saisir et l’unique mesure prioritaire si une seule était possible.

Analyse du positionnement diplomatique : une identité multidimensionnelle

Hatem Atallah définit le positionnement diplomatique actuel comme intrinsèquement pluriel : arabe, musulman, maghrébin, africain, méditerranéen. Au cœur de ces dimensions, la vocation méditerranéenne prime par l’histoire, les ambitions et les partenariats post-indépendance. « La Tunisie est au carrefour de toutes ces trajectoires », souligne-t-il, plaçant la primauté de l’intérêt et de la souveraineté nationaux au sommet des priorités. Dans un contexte de « grands bouleversements » sur la scène internationale, la diplomatie tunisienne doit pivoter vers un « multilatéralisme actuel », agile et recentré sur des orientations nationales inédites.​

Hatem Atallah rétorque avec finesse : la diplomatie reflète les choix nationaux. Historiquement, elle a réussi, comme dans le développement industriel avec l’Allemagne du Nord via l’industrie automobile, ou les premiers pas à Tokyo. L’exemple est clair : les diplomates professionnels ouvrent les portes, préparent le terrain, identifient contacts et priorités. Ensuite, les entrepreneurs privés agissent.​

Position économique : défis macro et saturation sectorielle

De son côté, Fethi Sellaouti dissèque les déséquilibres macroéconomiques persistants : chômage structurel prouvant l’obsolescence du modèle low-cost (textile, tourisme), délaissant l’agriculture céréalière malgré des choix passés comme la loi de 1972 ou l’essor touristique transitoire. Ces options ont résolu des problèmes immédiats mais saturé le potentiel, négligeant un secteur fondamental. Il plaide pour un retour à l’agriculture modernisée : numérique, intensive, bio pour l’export européen. Hatem Atallah, moins focalisé sur l’économique, renvoie à la nécessité d’une stratégie nationale globale pour guider la diplomatie.​

Le tandem interroge les bénéfices mutuels : en quoi l’économie a-t-elle profité de la diplomatie ? A cette interrogation, Hatem Atallah insiste sur le rôle facilitateur, fier d’avoir accompagné les entreprises tunisiennes aux États-Unis. Des jeunes diplomates, souvent isolés (un couvrant Pakistan, Bangladesh, Afghanistan; un autre l’Éthiopie et 11 pays), « se battent » pour ouvrir des portes;  malgré les moyens limités du ministère.​

Créneaux accessibles : opportunités dans la transition mondiale

La question pivote sur les niches mondiales : secteurs en expansion (écologique, numérique, démographique, géopolitique). Fethi Sellaouti identifie les atouts tunisiens : un capital humain qualitatif (malgré les failles éducatives); une proximité européenne; des accords de libre-échange (UE, Afrique, bilatéraux arabes); un ensoleillement pour les renouvelables.

Hatem Atalhah complète par la création et le lancement d’un nano satellite spatial 100 % tunisien et d’un comité national créé sous Zine El Abidine Ben Ali, l’IA appliquée et les efforts épars. Ces créneaux exigent une diplomatie agile pour les soutenir.​

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La Tunisie séduit les investisseurs chinois de la filière thé

Dans le cadre du renforcement de la coopération économique entre la Tunisie et la Chine, une délégation d’hommes d’affaires de la région de Hubei, spécialisée dans la filière du thé et conduite par Song Huiyu, Présidente du comité municipal de la ville de Chibi, a été accueillie le 15 décembre 2025 par Jalel Tebib, Directeur […]

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Hatem Ben Youssef : « le prix d’un bijou en or de 10 grammes atteint désormais les 3 500 dinars »

Le président de la Chambre nationale des bijoutiers, Hatem Ben Youssef, a déclaré ce mardi 16 décembre 2025 que le prix de l’or 18 carats a atteint 300 dinars le gramme, tandis que le prix de l’or brut s’élève à 400 dinars. Il prévoit une stabilité des prix pour la période à venir. Une hausse […]

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Tunisie : le déficit énergétique atteint 5,3 Mtep à fin octobre 2025

Le bilan d’énergie primaire fait apparaître, à fin octobre 2025, un déficit de 5,3 Mtep enregistrant, ainsi, une hausse de 16% par rapport à fin octobre 2024, et ce, en comptabilisant la redevance, selon le rapport sur « la conjoncture économique (octobre 2025) » que vient de publier l’Observatoire National de l’Energie et des Mines. Le taux […]

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Les SICAV et les actions en Bourse bientôt soumises à l’impôt sur la fortune ?

Le député à l’Assemblée des représentants du peuple, Maher Kettari, a mis en garde, mardi 16 décembre 2025, contre les répercussions négatives de l’impôt sur la fortune prévu par le projet de loi de finances 2026, estimant que cette mesure risque de porter atteinte à l’investissement et au climat des affaires en Tunisie. Intervenant sur […]

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