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Journées cinématographiques de Carthage – JCC 1966-2024 : un festival entre culture, pouvoir et résistance

Tahar Cheriaa - JCCCréées en 1966, les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) constituent la plus ancienne manifestation cinématographique du continent africain. Dès leur origine, elles se sont distinguées par une vocation politique affirmée : promouvoir les cinémas africains et arabes dans une perspective de décolonisation culturelle. Plus qu’un festival, les JCC ont été conçues comme un outil de souveraineté symbolique face à la domination des circuits occidentaux de production et de diffusion.

Une genèse militante et panafricaine

La naissance des JCC s’inscrit dans un contexte de déséquilibre structurel. Dix ans après l’indépendance tunisienne, l’absence d’une industrie cinématographique nationale structurée contrastait avec une forte tradition ciné-clubiste. À l’échelle continentale, la distribution restait dominée par des sociétés européennes et américaines. Les JCC émergent alors comme une réponse directe à cette hégémonie, dans ce qui fut qualifié de « guerre de libération cinématographique ».

Tahar Cheriaa, fondateur du festival, incarne cette orientation. À la tête de la Fédération tunisienne des ciné-clubs et responsable institutionnel du cinéma, il défend une stratégie claire : créer une compétition réservée aux cinémas africains et arabes afin d’inverser les rapports de force symboliques. Sa conviction, résumée par la formule « Qui tient la distribution, tient le cinéma », structure durablement l’identité des JCC.

Institutionnalisation et tensions

Jusqu’aux années 1970, les JCC fonctionnent sur un mode biennal et militant. Le tournant de 1978 marque une rupture. L’introduction d’un marché du film et l’ouverture accrue à des figures reconnues du cinéma arabe traduisent une volonté de professionnalisation. Cette évolution suscite des tensions avec les réseaux cinéphiles, attachés à l’idéal anti-commercial des débuts. Le festival entre alors dans une phase de compromis entre mission idéologique et contraintes institutionnelles.

Sous contrôle politique, une marge d’expression

Durant la période du régime de Zine El Abidine Ben Ali, les JCC conservent une visibilité internationale tout en évoluant dans un cadre politique contraint. Le palmarès devient un espace de négociation symbolique. Des films comme Making of, Teza ou Microphone abordent des questions sociales et politiques régionales, sans remettre directement en cause le pouvoir en place. Le festival sert à la fois de vitrine officielle et de plateforme critique limitée.

Après 2011, une nouvelle configuration

La révolution tunisienne ouvre une phase de transformation. Depuis 2015, les JCC sont devenues annuelles, avec une structure permanente et une ambition internationale renforcée. La création du Prix Tahar Cheriaa, dédié aux premières œuvres, vise à institutionnaliser l’héritage du fondateur. Toutefois, un paradoxe persiste : si les JCC offrent une visibilité essentielle aux films du Sud, la faiblesse des réseaux de distribution régionaux limite leur diffusion hors des festivals.

Le Tanit d’or, reflet des enjeux contemporains

L’édition 2024 illustre cette continuité. Le Tanit d’or attribué à Les enfants Rouges de Lotfi Achour consacre une œuvre inspirée de traumatismes nationaux récents. La dédicace du prix à la Palestine rappelle que, près de soixante ans après leur création, les JCC demeurent un espace où cinéma et géopolitique restent étroitement liés.

EN BREF

  • Festival fondé en 1966 dans une logique de décolonisation culturelle.
  • Projet porté par Tahar Cheriaa et le mouvement ciné-clubiste.
  • Tournant institutionnel en 1978 avec la création d’un marché du film.
  • Négociation constante avec le pouvoir sous le régime Ben Ali.
  • Passage à l’annualité après 2015.
  • Enjeu central toujours non résolu : la distribution des films africains et arabes.

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JCC 2025 – Soirée hommage à Claudia Cardinale : la Tunisie dans le cœur

Dans le cadre de la 36ᵉ édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tient du 13 au 20 décembre 2025, une soirée particulièrement émouvante a été consacrée à la mémoire de Claudia Cardinale, « la plus belle Italienne de Tunis », disparue il y a quelques mois. Présentée par Tarek Ben Chaabane, cette soirée-hommage a réuni un très large public venu saluer une icône du cinéma mondial, profondément attachée à la Tunisie, son pays de naissance et de cœur.

La soirée s’est articulée en trois volets : Les Anneaux d’or (1956) de René Vautier et Mustapha El Fersi, le court métrage qui marqua la première apparition de Claudia Cardinale à l’écran ; Claudia Cardinale : La plus belle Italienne de Tunis (1994) de MaMahmoud Ben Mahmoud ; et enfin Claudia Cardinale : La Tunisie… splendeur et beauté (2025) de Lotfi Bahri, consacré à l’actrice. Une superbe affiche avait été conçue spécialement pour cette célébration, symbolisant la beauté, la mémoire et l’éternité d’une actrice légendaire.

JCC 2025
Claudia Cardinale

Tarek Ben Chaabane a ouvert la soirée en évoquant la singularité du parcours de Claudia Cardinale et le lien indéfectible qui l’unissait à la Tunisie. Lotfi Bahri a ensuite pris la parole pour partager un souvenir personnel : « J’ai fait la connaissance de Claudia Cardinale alors qu’elle tournait Jésus de Nazareth (1977) de Franco Zeffirelli à Monastir. Depuis, une longue amitié nous lie. J’ai voulu que mon film parle de sa relation avec la Tunisie et de l’amour profond qu’elle lui portait. » Il a également souligné qu’il fêtait ce soir-là ses cinquante ans de carrière, un anniversaire qu’il a tenu à dédier à tous ceux qui l’ont accompagné au fil des années.

JCC 2025 
Claudia Cardinale Lotfi Bahri
JCC 2025 – Tarek Ben Chaabane et Lotfi Bahri

Mahmoud Ben Mahmoud a, quant à lui, présenté son film de 1994, un documentaire essentiel consacré à la communauté italienne de Tunisie. « Cette communauté ne se trouvait nulle part, ni dans les livres d’histoire, ni dans nos archives. J’ai voulu sauver une mémoire qui allait s’effacer », a-t-il expliqué. « J’ai commencé par filmer des Italiens vivant du côté de Radès, des personnes âgées dont le témoignage était précieux et dont la mémoire aurait disparu avec leur disparition. » Il a raconté avoir contacté Claudia Cardinale à cette occasion : « Je suis allé en Italie, j’ai rencontré Bruno Cardinale et d’autres membres de sa famille. Claudia était alors en tournage à l’étranger, mais je l’ai revue à Paris. Elle devait figurer dans ce documentaire de 52 minutes. »

Ce film avait été projeté pour la première fois lors d’un hommage aux JCC de 1994, en présence de Claudia Cardinale et de sa famille. « Nous avions organisé la projection à la cathédrale de Carthage. C’était un moment fort. J’ai découvert à cette occasion que Claudia était ma voisine à l’Aéroport, dans la banlieue nord de Tunis. Nous partagions des souvenirs communs », a-t-il ajouté. Lors d’un témoignage, Claudia révéla d’ailleurs que c’est dans cette même cathédrale qu’elle avait fait sa communion !

Le documentaire, initialement prévu pour être diffusé sur RAI 3, fut finalement programmé en prime time sur RAI 1. Il demeure un travail de mémoire essentiel sur une communauté italienne de Tunis longtemps oubliée. « Heureusement que j’ai eu le temps de filmer ces anciens membres avant que leurs voix ne disparaissent », a confié Ben Mahmoud. Pour la soirée des JCC, seule la partie du documentaire consacrée à Claudia Cardinale a été présentée.

JCC 2025 Claudia Cardinale 
Mahmoud Ben Mahmoud
JCC 2025 – Mahmoud Ben Mahmoud

La salle, presque comble, témoignait de l’émotion et de l’attachement du public tunisien à celle qui n’a jamais renié ses origines. Le film de Lotfi Bahri sera d’ailleurs diffusé aujourd’hui en prime time sur la télévision nationale.

À travers les images et les témoignages projetés, transparaissait un amour profond et sincère : celui que Claudia Cardinale portait à la Tunisie, pays de sa famille depuis trois générations. Dans toutes ses déclarations, elle en parlait avec une tendresse infinie, évoquant ses souvenirs d’enfance, sa famille, ses racines et son attachement à cette terre. Née à La Goulette, à une époque où ce quartier incarnait la coexistence harmonieuse de plusieurs communautés et religions unies par leur amour du pays, elle a grandi dans cet esprit d’ouverture et de tolérance. À cette époque, personne ne demandait à l’autre sa religion ni ses croyances.

Claudia a vécu ses dix-huit premières années à Tunis. Elle parlait alors le sicilien, l’arabe et le français, mais ne parlait pas italien — un détail qu’elle rappelait souvent avec amusement, précisant d’ailleurs qu’elle avait eu, lors de son premier voyage à Venise, des difficultés de communication pour cette raison.

« Je suis née sous une bonne étoile », disait-elle, et elle avait bien raison. Vers l’âge de seize ou dix-sept ans, elle fut engagée pour un petit rôle dans Les Anneaux d’or, tourné à Mahdia. Le film remporta d’ailleurs le Youth Film Award du Meilleur court métrage pour la jeunesse au Festival de Berlin 1959. Bien que son apparition y soit brève, Claudia y bénéficie d’un gros plan sur son visage lumineux — peut-être ce sourire a-t-il convaincu Jacques Baratier et Omar Sharif d’aller l’attendre devant son lycée Paul Cambon à Tunis pour lui proposer un rôle dans Goha ? Peut-être bien !

Mais sa carrière prit véritablement son essor lorsqu’un hasard décisif changea sa vie : alors qu’elle aidait sa mère, membre d’une organisation caritative, lors d’une soirée de bienfaisance, Claudia fut poussée sur le podium et élue « la plus belle Italienne de Tunis ». Ce titre lui valut un voyage au Festival de Venise. Elle raconta plus tard qu’à Venise, elle se sentait un peu perdue, ne parlant pas encore italien, mais que ses racines tunisiennes lui avaient porté chance : elle portait alors des vêtements traditionnels tunisiens, comme un burnous, ce qui la distinguait des autres et attira l’attention des photographes. Cette visibilité lui permit d’apparaître dans plusieurs grands magazines, illustrés de magnifiques photos d’elle, qui contribuèrent à lancer son image et à attirer sur elle les regards du monde du cinéma.

Mineure à l’époque, elle avait besoin de l’autorisation de son père, qui, d’abord réticent, refusa de laisser partir sa fille seule à l’étranger. Finalement, il se rendit en Italie pour signer les contrats en son nom. C’est ainsi que débuta la carrière internationale de Claudia Cardinale.

Un autre témoignage émouvant fut celui de la grande Mouna Noureddine, qui, elle aussi, avait fait ses débuts dans Les Anneaux d’or puis dans Goha, mais dont la carrière n’avait pas pris la même dimension internationale. « Chacun son étoile ! », a-t-elle confié avec émotion et sourire.

Ce qui ressort avec force des deux documentaires projetés, c’est l’attachement viscéral de Claudia Cardinale à la Tunisie, un amour qu’elle tenait de ses parents et qu’elle a transmis à ses enfants. Elle leur parlait de ses origines, les emmenait souvent en Tunisie, leur faisait visiter différentes régions, en particulier Tozeur, qu’elle affectionnait pour le silence du désert et la sérénité des palmeraies. Elle disait aimer les palmiers parce qu’ils la rattachaient à son « chez elle ». Chez ses parents, même installés en Italie, la cuisine restait tunisienne : mloukhiya, couscous et autres plats traditionnels. Les racines de Claudia étaient profondément tunisiennes, et c’est en Tunisie qu’elle venait se ressourcer chaque fois qu’elle en ressentait le besoin.

Et le destin, une fois encore, a bouclé la boucle : ses tout premiers rôles furent dans des films tunisiens, et son dernier rôle l’aura également ramenée à sa patrie d’origine, dans L’Île du pardon (2022) de Ridha Behi — une conclusion symbolique pour celle qui fut toujours une femme du monde, mais avant tout, une fille de Tunis.

Neïla Driss



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JCC 2025 : une ouverture raffinée, hommages à Ziad Rahbani, Claudia Cardinale et Abdelaziz Ben Mlouka

JCC 2025 : une ouverture raffinée, hommages à Ziad Rahbani, Claudia Cardinale et Abdelaziz Ben Mlouka

La 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tient du 13 au 20 décembre 2025, a été lancée hier soir au Théâtre de l’Opéra de la Cité de la Culture dans une ambiance sobre et centrée sur le cinéma. Retransmise sur la Télévision Tunisienne et les chaînes de radio nationales, la cérémonie […]

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JCC 2025 – Une cérémonie d’ouverture sobre, tournée vers le cinéma et la Palestine

La 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se déroule du 13 au 20 décembre 2025, a débuté hier soir au Théâtre de l’Opéra de la Cité de la Culture. Retransmise en direct sur la Télévision Tunisienne, la Radio Nationale Tunisienne et les différentes chaînes de la Radio Tunisienne, la cérémonie d’ouverture s’est distinguée par sa sobriété et son recentrage sur le cinéma. Aucun discours d’officiels n’a été prononcé, si ce n’est un mot de bienvenue du directeur général du festival, Tarak Ben Chaabane.

De nombreux invités ont d’ailleurs apprécié que la cérémonie n’ait pas duré longtemps et qu’elle ait échappé à la multitude de discours officiels habituels. Oui, c’est là un véritable atout : le cinéma devait être la seule vedette de la soirée. Par ailleurs, j’aurais personnellement aimé qu’en plus des deux chansons de Ziad Rahbani, il y ait eu une petite animation, une touche de fantaisie, comme cela avait été fait lors de la cérémonie d’ouverture des JCC 2021 — par exemple un sketch évoquant un film, ou une courte séquence humoristique. Cela aurait apporté une note de légèreté et de bonne humeur. En plus, il aurait été juste aussi d’ajouter une rubrique pour rendre hommage à tous les professionnels tunisiens du cinéma qui nous ont quittés cette année.

Une ouverture fluide et sans protocole

Confiée au maître de cérémonie Amine Ben Hamza, la soirée a été menée avec fluidité et retenue. Dès le début, le ton était donné : célébrer le cinéma, sans s’attarder sur les interventions protocolaires ou autres. Tarak Ben Chaabane n’est monté sur scène que vers le milieu de la cérémonie pour adresser un bref mot au public, fidèle à l’esprit des JCC, qui veulent remettre le film au centre de la scène.

La soirée a commencé par un hommage à Ziad Rahbani, compositeur et metteur en scène libanais disparu il y a quelques mois. Figure essentielle de la culture arabe, Ziad Rahbani laisse derrière lui une œuvre marquée par l’engagement et la modernité, que les JCC saluent à travers une programmation dédiée.

Juste après cet hommage, Amine Ben Hamza a présenté le film Palestine 36 d’Annemarie Jacir et annoncé la présence dans la salle de l’équipe, avant d’enchaîner avec la présentation des différents hommages et sections de cette 36ᵉ édition. Ce choix est rare, car lors des cérémonies inaugurales, on présente rarement le film dès le début de la soirée.

Les figures honorées de cette 36ᵉ édition

Amine Ben Hamza a annoncé les divers hommages qui viendront ponctuer la semaine. Fadhel Jaziri (1948-2025) est mis à l’honneur avec deux œuvres majeures : La Noce (1978), restauré et présenté pour la première fois en Tunisie, et Traversées (1982) de Mahmoud Ben Mahmoud, où il tient le rôle principal. Un hommage est aussi rendu à ce dernier, qui animera une master class sur son parcours et sa vision de cinéaste.

Une séquence vidéo a été consacrée à Claudia Cardinale. L’actrice sera célébrée lors d’une soirée spéciale le dimanche 14 décembre. Trois films accompagnent cet hommage : Les Anneaux d’or (1956) de René Vautier et Mustapha El Fersi, Claudia Cardinale : La plus belle Italienne de Tunis (1994) de Mahmoud Ben Mahmoud, et Claudia Cardinale : La Tunisie… splendeur et beauté (2025) de Lotfi Bahri. Trois œuvres qui racontent, chacune à leur manière, une histoire d’amour durable entre une femme et sa terre natale.

Abdelaziz Ben Mlouka a reçu le Tanit d’honneur pour l’ensemble de son œuvre. Le trophée lui a été remis par le réalisateur Mohamed Dammak, précédé d’une vidéo retraçant son impressionnant parcours de producteur. Les JCC lui consacrent également un hommage à travers la projection de plusieurs films qu’il a produits, dont la version restaurée de Star Wars : Épisode I.

JCC 2025 
Ouverture
Abdelaziz Ben Mlouka
JCC 2025 – Abdelaziz Ben Mlouka et son Tanit d’Or d’honneur

Présentation des diverses sections et des jurys

La cérémonie a aussi permis de dévoiler les grandes lignes de cette édition. Carthage Pro accueille cette année vingt projets, confirmant la vocation du festival à soutenir la création arabe et africaine.

Les sections compétitives ont ensuite été introduites : quarante-deux films représentant dix-neuf pays se disputeront les Tanit dans les trois compétitions officielles.

Les membres des divers jurys ont été présentés. Ceux de la compétition des longs métrages de fiction sont montés sur scène, présidée par la réalisatrice palestinienne Najwa Najjar. Diplômée en sciences politiques et en cinéma, Najwa Najjar a signé plusieurs documentaires et longs métrages (Pomegranates and Myrrh, Eyes of a Thief, Between Heaven and Earth). À ses côtés siègent Jean-Michel Frodon, Lotfi Achour, Kantarama Gahigiri et Lotfi Bouchouchi.

JCC 2025 
Ouverture
Jury compétition Longs métrages de fiction
JCC 2025 – Les membres du Jury compétition Longs métrages de fiction

La Tunisie mise en avant comme terre de tournage

Une vidéo consacrée aux tournages réalisés en Tunisie a ensuite été projetée, mêlant extraits de films et témoignages d’artistes, dont celui d’Antonio Banderas. Le montage mettait en valeur les paysages et les atouts du pays, avant de se conclure par une mention intrigante : l’existence d’un « guichet unique » pour le cinéma. Est-ce déjà une réalité ou simplement un vœu ? La question reste ouverte.

Un film d’ouverture porteur de résistance : Palestine 36

L’équipe du film est ensuite montée sur scène pour le présenter. La réalisatrice Annemarie Jacir a raconté les conditions extrêmement difficiles du tournage : « Nous avons construit un immense décor avec des techniciens palestiniens. La guerre a commencé et tout a été détruit. Nous avons tout reconstruit, non pas pour le cinéma, mais pour montrer que nous sommes debout, que nous aimons la vie et que nous ne nous laisserons pas abattre. » Elle a conclu en remerciant la Tunisie et les JCC pour leur accueil. Palestine 36 a été choisi par la Palestine pour la représenter aux Oscars.

Le film retrace le parcours de Yusuf, un jeune homme partagé entre son village et Jérusalem en 1936, au moment où la révolte contre le mandat britannique éclate. Il interroge la mémoire et la résistance à travers un récit à la fois historique et profondément humain. Son casting réunit, autour de Dhafer L’Abidine, Hiam Abbass, Kamel El Basha, Saleh Bakri, Yasmine Al-Massri, Jeremy Irons, Liam Cunningham et Billy Howle.

JCC 2025 
Ouverture Palestine 36
JCC 2025 – L’équipe du film d’ouverture « Palestine 36 »

Un public qui reste pour le film

Fait rare : à l’issue de la cérémonie, la majorité du public est restée pour assister à la projection du film d’ouverture. Habituellement, beaucoup quittent la salle avant le début de la projection. Cette fois, presque personne n’est parti. Pourquoi ? Était-ce l’envie de découvrir un film dont on a tant parlé ? Par solidarité avec la Palestine ? Ou simplement parce qu’il n’y avait pas de soirée after party ?

Les questions restent ouvertes. Mais ce moment inattendu — une salle pleine qui choisit de rester pour regarder un film — résume à lui seul l’esprit des JCC 2025 : un festival recentré sur le cinéma, sur la mémoire et sur la dignité.

Neïla Driss

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Les JCC renouent avec leur vocation militante

Le festival des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), doyen des festivals arabes et africains dédiés au cinéma, a ouvert hier soir, samedi 13 décembre 2025, sa 36e édition au Théâtre de l’Opéra de Tunis, en présence de cinéastes et de professionnels venus de nombreux pays arabes et africains.

La cérémonie d’ouverture s’est tenue sans tapis rouge à l’entrée de la Cité de la culture, un choix assumé pour marquer un retour à la vocation militante et engagée du festival, l’accueil des invités s’effectuant sur un tapis installé à l’intérieur du Théâtre de l’opéra.

Programmée du 13 au 20 décembre 2025, cette édition se déploie dans les espaces de la Cité de la Culture de Tunis, plusieurs salles de la capitale ainsi que dans les régions.

Le film d’ouverture a été ‘‘Palestine 36’’ (120’, 2025) de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir, candidat de la Palestine aux Oscars, réunissant dans les principaux rôles : Hiam Abbas, Kamel El Basha et Dhafer Labidine.

Entourée de membres de son équipe, la réalisatrice a exprimé sa fierté de voir son film ouvrir le festival, qualifiant cette sélection de «reconnaissance majeure dans un contexte de travail particulièrement difficile». Elle a souligné que le film, qui revient sur la grande révolte arabe de 1936 sous mandat britannique, a été réalisé par une équipe entièrement palestinienne et «tourné malgré les interruptions liées à la guerre à Gaza».

Cinéma engagé d’auteur

Dans sa brève allocution annonçant l’ouverture du festival, son directeur, Tarek Ben Chaabane, a souligné la nécessité de protéger le cinéma face aux dérives de l’industrie et réaffirmé l’attachement des JCC au cinéma d’auteur.

La soirée a rendu hommage au disparu Ziad Rahbani à travers un intermède musical de sa composition interprété par Mariem Laabidi, accompagnée au piano par Omar Elouaer.

Un Tanit d’or honorifique a été décerné au producteur tunisien Abdelaziz Ben Mlouka et des hommages posthumes rendus aux figures disparues du cinéma tunisien, africain et arabe : Fadhel Jaziri, Souleymane Cissé, Mohamed Lakhdhar-Hamina, Claudia Cardinale, Walid Chmait et Paulin Soumanou Vieyra.

La sélection officielle comprend 42 films issus de 19 pays, dont 9 Tunisiens, répartis entre trois compétitions : longs-métrages de fiction, longs-métrages documentaires et courts-métrages. Les œuvres en lice représentent notamment l’Algérie, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Maroc, le Sénégal, le Nigeria, le Soudan, la Palestine, le Liban, l’Afrique du Sud et la Tunisie.

La plateforme professionnelle Carthage Pro (15–18 décembre) accompagne les projets du développement à la post-production, avec des ateliers dédiés à la post-production (Takmil) et au développement (Chabaka).

La compétition «Ciné Promesse» réunit douze films d’école provenant de huit pays.

Les JCC proposent enfin des focus sur les cinémas arménien, philippin, espagnol et latino-américain, tandis que la section «Cinéma vert» met en avant des œuvres consacrées aux enjeux environnementaux et climatiques.

I.B. (avec Tap).

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Les JCC dévoilent le Maître de cérémonie de l’ouverture de sa 36ᵉ édition

Les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) ont dévoilé le Maître de cérémonie de l’ouverture de sa 36ᵉ édition prévue dans la soirée de ce samedi 13 décembre 2025.

C’est Amine Ben Hamza qui assurera l’ouverture de la 36ᵉ édition, qui sera par ailleurs retransmise en direct sur la Télévision Tunisienne et la Radio nationale Tunisienne, ainsi que les différentes chaînes de la Radio Tunisienne.

Rappelons que les billets sont disponibles en ligne et en guichets physiques et que les tarifs ont été fixés à 6 Dinars Tunisiens (D.T.) pour le grand public et à 3 D.T. pour le tarif réduit destiné aux élèves et étudiants.

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JCC 36ᵉ édition : Où et quand acheter vos tickets pour les films du festival ?

JCC 36ᵉ édition : Où et quand acheter vos tickets pour les films du festival ?

Les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) ont dévoilé, via leur page Facebook officielle, le système complet de billetterie adopté pour la 36ᵉ édition. L’achat en ligne, disponible dès le 11 décembre 2025 sur la plateforme teskerti.tn, permet de réserver des billets pour l’ensemble des films programmés. L’achat direct aux guichets débutera à partir du 13 […]

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JCC : le cinéma palestinien illumine la 36ᵉ édition

JCC : le cinéma palestinien illumine la 36ᵉ édition

La 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage, prévue du 13 au 20 décembre à Tunis, met à l’honneur la cause palestinienne à travers une programmation riche et diversifiée. La réalisatrice palestinienne Najwa Najjar préside le jury des longs métrages de fiction, entourée de cinéastes et experts internationaux. Le festival présente notamment le film « […]

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JCC 2025 – La réalisatrice Najwa Najjar préside le jury des longs métrages de fiction

La 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025, a choisi la scénariste et réalisatrice palestinienne Najwa Najjar pour présider le jury de la compétition officielle des longs métrages de fiction. À ses côtés siégeront le critique de cinéma français Jean-Michel Frodon, le réalisateur et producteur tunisien Lotfi Achour, la scénariste et réalisatrice rwandaise Kantarama Gahigiri et le réalisateur et producteur algérien Lotfi Bouchouchi, composant un jury à l’image de l’ADN des JCC : africain, arabe et ouvert sur le reste du monde.

Najwa Najjar, un parcours entre études politiques et cinéma

Issue d’un père jordanien et d’une mère palestinienne, Najwa Najjar a grandi au Moyen-Orient. Elle poursuit ensuite des études en sciences politiques et en économie aux États-Unis, où elle obtient également un master en réalisation et production cinématographiques, avant de s’orienter vers l’écriture et la réalisation. De retour en Palestine, où elle vit et travaille aujourd’hui, elle développe une œuvre marquée par cette double formation, intellectuelle et artistique : un cinéma d’auteur à la fois ancré dans la réalité politique et attentif à la dimension humaine des récits.

Une cinéaste palestinienne au parcours transnational

Dès la fin des années 1990, elle réalise plusieurs documentaires et courts métrages qui explorent la mémoire, la transmission et la vie quotidienne en Palestine. On lui doit notamment Naim and Wadee’a (1999), Quintessence of Oblivion (2000), A Boy Called Mohamed (2002), Blue Gold (2004), They Came from the East (2004) ou encore Yasmine Tughani (2006), des œuvres souvent montrées dans des festivals internationaux et qui installent peu à peu sa voix dans le paysage du cinéma palestinien.

Parallèlement à ces films, elle produit en 2009 une anthologie de courts métrages internationaux, Gaza Winter, témoignant déjà d’un intérêt pour les formes collectives et pour la circulation des récits autour de la Palestine.

Trois longs métrages de fiction au rayonnement international

En 2008–2009, Najwa Najjar signe son premier long métrage de fiction, Pomegranates and Myrrh (Grenades et myrrhe), centré sur le destin d’une jeune danseuse palestinienne confrontée à l’emprisonnement de son mari et aux contraintes de l’occupation. Le film circule largement, est projeté dans plus de 80 festivals internationaux et reçoit plusieurs récompenses, notamment à Doha Tribeca, où il obtient un prix du meilleur film arabe et à Saint-Sébastien où il remporte le Cinema in Motion Award.

Elle poursuit en 2014 avec Eyes of a Thief (Les yeux d’un voleur), son deuxième long métrage, tourné en Cisjordanie. Ce film, inspiré d’un fait réel, est distingué dans plusieurs festivals, dont meilleur acteur attribué à Khaled Abol Naga au Festival international du film du Caire et meilleur réalisateur au Festival international du film de Calcutta, et est choisi pour représenter la Palestine à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère pour l’édition 2015.

Le film raconte l’histoire de Tarek, un homme libéré après dix ans de prison, qui retourne dans sa ville natale de Naplouse à la recherche de sa fille disparue. En retraçant ses pas, il découvre une société marquée par la méfiance, les blessures de l’occupation et la survie quotidienne. Entre secrets enfouis, loyautés conflictuelles et désir de rédemption, Eyes of a Thief aborde la question du pardon et du poids du passé, tout en révélant la persistance de l’espoir dans un territoire meurtri.

JCC 2025 
Najwa Najjar
Najwa Najjar sur le plateau de tournage de « Eyes of a thief »

En 2019, son troisième long métrage, Between Heaven and Earth (Entre le paradis et la terre), prend la forme d’un road movie à travers les checkpoints et les frontières administratives, suivant un couple en instance de divorce qui se voit contraint de traverser la Palestine pour obtenir des documents officiels. Présenté notamment au Festival international du film du Caire, où il remporte le Prix Naguib Mahfouz du meilleur scénario, le film confirme sa capacité à mêler intimité, observation sociale et réflexion politique.

Ces trois œuvres de fiction prolongent, chacune à leur manière, le travail entamé dans ses documentaires : raconter des histoires de couples, de familles, de circulation entravée, mais aussi d’attachement à la terre et aux lieux, dans un contexte où chaque geste du quotidien est traversé par les réalités de l’occupation.

Un quatrième long métrage en préparation

Najwa Najjar développe actuellement son quatrième long métrage, Kiss of a Stranger, un film musical qu’elle a écrit pendant la période de confinement du Covid-19. L’histoire se déroule dans l’Égypte des années 1930, à l’âge d’or du cinéma, au cœur de la ville d’Alexandrie. À travers la musique, la danse et le pouvoir du cinéma, le film évoque la naissance d’une industrie et d’un rêve collectif, porté par des personnages venus d’horizons différents en quête de liberté et de sens. Produite par Ustura Films, cette nouvelle œuvre s’annonce comme une célébration du rêve, de la créativité et de la mémoire du monde arabe.

Productrice, pédagogue et membre de jurys

Au-delà de la réalisation, Najwa Najjar cofonde la société de production Ustura Films, basée à Ramallah, aux côtés de son mari, le producteur Hani E. Kort, avec l’objectif affirmé d’accompagner un cinéma palestinien indépendant, ancré dans son territoire et capable de dialoguer avec les réseaux internationaux.

Dans plusieurs entretiens, à l’instar de celui auquel elle a participé l’an dernier, lors du festival International du Film du Caire, elle souligne l’importance de raconter la Palestine à travers des personnages palestiniens complexes, loin des clichés et des simplifications. Sa filmographie entière témoigne de cette volonté : donner à voir des existences multiples, prises entre contraintes politiques et liberté intérieure.

Elle intervient aussi dans des programmes de formation : elle a été lectrice (reader) puis conseillère auprès du Rawi Sundance Scriptwriters Lab, dédié aux scénaristes arabes, et est régulièrement invitée pour des masterclasses, comme au Galway Film Fleadh en 2016. Elle participe par ailleurs à des jurys de festivals, qu’il s’agisse de manifestations de la région ou d’événements internationaux, renforçant ainsi sa place dans le réseau des professionnels du cinéma.

En reconnaissance de son parcours et de sa contribution au cinéma arabe et international, Najwa Najjar a été élue membre de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences en 2020, rejoignant ainsi les cinéastes du monde entier appelés à participer aux votes des Oscars. Cette distinction souligne la portée de son œuvre et l’estime qu’elle suscite bien au-delà des frontières palestiniennes.

Une présidence en résonance avec l’esprit des JCC

La présence de Najwa Najjar à la tête du jury des longs métrages de fiction des JCC 2025 s’inscrit dans une continuité cohérente entre son œuvre et la vocation même du festival : interroger le monde à travers les images. Depuis ses débuts, elle défend un cinéma où la parole et la responsabilité ne s’opposent pas à l’émotion, où la mémoire ne sert pas de refuge mais d’élan.
Sa perspective palestinienne lui donne une acuité particulière face aux récits de résistance, mais ce qu’elle apporte à Carthage dépasse la seule appartenance nationale : un regard capable de relier les expériences, d’écouter ce que les films disent des blessures et des espoirs collectifs.
Dans un contexte où les frontières — politiques, esthétiques, culturelles — semblent se refermer, sa présidence rappelle la fonction première du cinéma : créer des passages. Et c’est peut-être là que se joue, cette année encore, l’essence même des JCC — un festival qui, en choisissant Najwa Najjar, continue de croire que le cinéma peut encore unir là où tout divise.

Neïla Driss

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JCC 2025 – Une édition entre renouveau et mémoire

Un point de presse a été organisé pour présenter la 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025. Si le programme avait déjà été largement dévoilé sur la page Facebook du festival, cette rencontre a permis de mieux comprendre la vision de cette édition et les nouveautés qu’elle introduit.

On y retrouve les sections classiques — compétitions officielles de longs et courts métrages, sélection hors compétition, panorama du cinéma tunisien et différents focus — mais aussi quelques nouveautés.

Comme chaque année, parmi les plus attendues figure la section Cinéma du monde, véritable respiration internationale du festival, où les cinéphiles espèrent découvrir les grands films de l’année souvent absents de nos écrans tunisiens.
Cette année, quatre titres y sont particulièrement remarquables : trois films représentant leurs pays à l’Oscar du meilleur film international — Late Shift, de Petra Biondina Volpe, choisi par la Suisse ; Sirat d’Olivier Laxe, Prix du Jury ex æquo à Cannes et représentant l’Espagne ; et O Agente Secreto de Kleber Mendonça Filho, récompensé à Cannes par les Prix de la mise en scène, du meilleur acteur et FIPRESCI, et représentant le Brésil. À ceux-là s’ajoute Zan o Bachech (Woman and Child) de l’Iranien Saeed Roustayi, sélectionné en compétition officielle à Cannes en mai dernier. De très beaux films, prometteurs d’un large engouement auprès du public tunisien.

Retour aux sources et hommage au cinéma palestinien

Tarek Ben Chaabane, directeur de cette 36ᵉ édition et président du comité d’organisation, a ouvert la rencontre en remerciant son équipe, composée en grande majorité de jeunes collaborateurs. Il a ensuite exposé les grandes lignes de cette édition, conçue comme un retour à l’esprit d’origine des JCC : mettre à l’honneur les films d’auteur et les cinémas du monde arabe et africain.

Le cinéma palestinien en sera cette année le fil conducteur et sera présent dans plusieurs sections, à commencer par le film d’ouverture, Palestine 36, réalisé par Annemarie Jacir, choisi d’ailleurs par la Palestine pour la course à l’Oscar du meilleur film international. Le festival présentera également la deuxième partie de From Ground Zero, film d’anthologie coordonné par le réalisateur Rashid Masharawi, qui réunit plusieurs courts métrages tournés à la fin de la guerre de Gaza. Ce projet collectif, chargé d’émotion et de mémoire, explore la survie, la résistance et la reconstruction à travers des récits pluriels.

JCC 2025 Ouverture Palestine 36

Autre temps fort de la programmation palestinienne, Il était une fois à Gaza des frères Nasser, lauréat du Prix de la mise en scène dans la section Un Certain Regard à Cannes 2025 et triple primé au Festival international du film du Caire, figurera également au programme. Sera aussi projeté La Voix de Hind Rajab de Kaouther Ben Hania, représentant la Tunisie aux Oscars 2026 et en compétition officielle à Carthage.

La présidente du jury de la compétition officielle des longs métrages de fiction sera la réalisatrice et scénariste palestinienne Najwa Najjar, dont le film Entre ciel et terre sera présenté dans la section Nouveau cinéma arabe. Ce film, en compétition internationale, avait remporté le Prix du Meilleur scénario au Festival international du film du Caire en 2019.

Focus et hommages

Cette édition proposera un focus sur le cinéma arménien, à travers quatre films restaurés, des œuvres de jeunes cinéastes, une exposition d’affiches et une master class sur le thème Cinéma arménien et identité, animée par la réalisatrice arménienne Tamara Stepanyan, le mercredi 17 décembre 2025 à 15h00, au MACAM – Musée National d’Art Moderne et Contemporain, Cité de la Culture Chedly Klibi, Tunis.

Un autre focus sera consacré au cinéma philippin, ainsi qu’à un panorama du cinéma espagnol et à un voyage à travers le cinéma d’Amérique latine, mêlant films anciens et récents pour offrir un regard global sur ces cinématographies. Parmi les titres espagnols programmés, Sorda (Deaf), réalisé par Eva Libertad, nommé pour les Arab Critics’ Awards for European Films, se distingue particulièrement par sa sensibilité et sa puissance formelle.

Hommages et patrimoine restauré

Le cinéma africain aura, bien sûr, une place de choix, avec un hommage à Souleymane Cissé, accompagné d’une installation consacrée à son œuvre et à sa recherche sur la lumière. Cissé, pionnier du cinéma africain, fut aussi l’un des fondateurs de la Fédération africaine de la critique cinématographique. L’hommage rendu à Cissé est rehaussé par la présence de la réalisatrice Fatou Cissé qui présentera son film Hommage d’une fille à son père, une œuvre retraçant l’enfance, la jeunesse et le travail du réalisateur et révélant les moments qui ont façonné sa vision cinématographique et son influence sur l’histoire du cinéma africain.

Un hommage sera rendu à Mohammed Lakhdar-Hamina, premier cinéaste maghrébin et africain à remporter la Palme d’or, en 1975, pour Chronique des années de braise. La version restaurée du film sera projetée lors du festival, rappelant l’importance historique de cette œuvre majeure.

Le festival célèbrera aussi le centenaire de Paulin Soumanou Vieyra, figure fondatrice du cinéma africain, historien et critique essentiel à la reconnaissance du septième art sur le continent.

Plusieurs autres hommages viendront enrichir la programmation : celui rendu à Ziad Rahbani, compositeur et metteur en scène libanais disparu récemment, honoré à travers la projection de ses films et de ses musiques emblématiques ; à Abdelaziz Ben Mlouka, avec la projection de plusieurs des films qu’il a produits, dont la version restaurée de Star Wars : Épisode I ; à Fadhel Jaziri (1948-2025), à travers la projection de deux œuvres majeures auxquelles il a pris part — La Noce (1978), restauré et présenté pour la première fois en Tunisie, et Traversées (1982) de Mahmoud Ben Mahmoud, où il incarne le rôle principal ; à Mahmoud Ben Mahmoud, qui animera une master class offrant l’occasion d’explorer son parcours et sa vision artistique ; et enfin à Claudia Cardinale, la légendaire actrice récemment décédée, célébrée à travers trois films : Les Anneaux d’or (1956) de René Vautier et Mustapha El Fersi, Claudia Cardinale, la plus belle Italienne de Tunis (1994) de Mahmoud Ben Mahmoud, et Claudia Cardinale : Splendeur et beauté (2025) de Lotfi Bahri.

JCC 2025 Claudia Cardinale


Dans cette continuité, le festival introduira une nouvelle section intitulée JCC Classiques, dédiée aux films restaurés. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique mondiale qui redonne au patrimoine cinématographique sa juste place dans les grands festivals internationaux.

Présence et valorisation des invités

Questionné à propos de la cérémonie d’ouverture, Tarek Ben Chaabane n’a livré que peu de détails, évoquant notamment un hommage à Ziad Rahbani. Quant à la présence de stars, il a repris avec humour une phrase de Nejib Ben Ayed : « Les véritables stars des JCC sont les réalisateurs. »

Une position défendable, certes, mais qui soulève une interrogation récurrente : pourquoi les JCC ne mettent-ils pas davantage en valeur ceux et celles qu’ils honorent ? Les hommages se limitent souvent à la remise d’un trophée et à la projection d’un ou plusieurs films, sans qu’un véritable dialogue ne s’instaure avec le public. L’exception demeure l’hommage à Youssef Chahine en 2016, enrichi d’une exposition et d’un panel réunissant plusieurs de ses proches collaborateurs.

Pourquoi ne pas renouer avec cette tradition d’échanges ?

D’autres festivals, comme ceux d’El Gouna, du Caire ou de Cannes, organisent des panels, master classes ou conversations avec leurs invités d’honneur. Au Caire, par exemple, le président du jury participe chaque année à une rencontre avec le public.

Pour cette édition, le festival aurait pu, par exemple, organiser une rencontre avec la présidente du jury de la compétition longs métrages de fiction, Najwa Najjar, autour du cinéma palestinien, ou avec Mariam Naoum, scénariste égyptienne et présidente du jury Première Œuvre – Prix Tahar Cheriaa, à propos de son parcours et de son succès. En Égypte, un scénario signé Mariam Naoum est presque synonyme de succès !

Table ronde : un nouveau cinéma arabe ?

Une table ronde réunira cinéastes et critiques arabes autour d’un thème à la fois ambitieux et symbolique : Y a-t-il un nouveau cinéma arabe ? Quarante ans après le film Camera arabe de Férid Boughedir, la question demeure brûlante. La rencontre, prévue mercredi à 10h au cinéma Africa, sera accompagnée de projections d’œuvres arabes marquantes des vingt dernières années.

Le sujet est prometteur, mais il aurait été tout aussi intéressant d’aborder des thématiques plus concrètes, notamment celles liées à la production et aux tournages en Tunisie. Le pays, autrefois terre d’accueil de nombreuses productions internationales, a peu à peu laissé la place à ses voisins : le Maroc, la Jordanie, l’Égypte et même l’Arabie saoudite. Star Wars – Épisode I, dont plusieurs scènes avaient été tournées dans le sud tunisien, sera d’ailleurs projeté cette année dans le cadre des hommages. Cette projection rappellera à quel point la Tunisie a pu être un décor majeur du cinéma mondial. On ne peut s’empêcher de rêver qu’un jour, de grandes productions y reviennent, à condition que les lois et les structures de soutien à l’industrie cinématographique suivent. Pourquoi ne pas profiter de la présence en Tunisie d’un grand nombre de cinéastes et de journalistes étrangers pour leur montrer tout ce que le pays a à offrir ?

Par ailleurs, d’autres thématiques auraient pu être abordées, comme la circulation des films africains et arabes hors de nos frontières. À un moment où la question du narratif est devenue essentielle, il est temps que nous, Africains et Arabes, puissions imposer nos propres récits, nos propres regards, plutôt que de laisser les autres raconter nos histoires à travers leur prisme culturel.

Une autre piste aurait pu être celle de la coproduction, qui joue aujourd’hui un rôle crucial dans la visibilité internationale de nos films. Ces collaborations, souvent européennes, permettent à nos œuvres de participer aux grandes compétitions internationales sous des drapeaux occidentaux. Mais elles posent aussi une question fondamentale : ces coproductions imposent-elles parfois des contraintes sur le contenu, ou une adaptation du propos pour correspondre à des attentes extérieures ? Autant de thèmes qui auraient pu enrichir la réflexion.

Réflexion et publications

Deux signatures de livres sont annoncées : Pépites du cinéma arabe, volume 1, publié par l’ATPCC, et Champs contractuels de Kamel Ben Ouanes. Ces présentations viennent enrichir le programme intellectuel du festival, qui ne se limite pas aux projections mais s’ouvre également à la réflexion et à l’édition.

Budget et transparence

Chaker Chikhi, chargé de la gestion du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), a insisté sur l’effort de transparence entrepris cette année. Pour la première fois, l’intégralité des chiffres relatifs au budget du festival sera publiée sur les sites officiels des JCC et du CNCI, permettant à chacun d’en connaître les détails.

Le budget global de cette édition s’élève à 3,8 millions de dinars, contre 2,5 millions en 2024. L’année précédente, les JCC avaient enregistré un déficit de 400 000 dinars. Pour 2025, environ 650 000 dinars proviendront des partenaires du festival, et 130 000 dinars devraient être générés par la billetterie selon les prévisions. Le budget est réparti de manière équilibrée : un tiers consacré aux ressources humaines, un tiers aux locations d’équipements, de salles et d’hôtels, et un dernier tiers au volet artistique.

Quel avenir pour les JCC ?

Interrogé sur l’avenir du festival face à la montée en puissance des autres rendez-vous arabes, Tarek Ben Chaabane a répondu avec sérénité : « C’est une question philosophique. L’essentiel est de préserver l’âme des JCC. Peu importe la concurrence : notre festival a une identité, une mémoire et une responsabilité. »

Quant à un éventuel retour du festival à ses dates historiques d’octobre ou novembre, il a reconnu que le défi restait ouvert : « Pour y parvenir, il faut renforcer notre plateforme professionnelle. Les grands festivals paient cher pour obtenir des premières mondiales. Le cinéma est aussi une industrie, et il nous faut travailler dans cette direction. »

Mémoire, archives et continuité

À la veille de son soixantième anniversaire, qui sera célébré en 2026, la question des archives du festival demeure cruciale et a été soulevée à plusieurs reprises par les journalistes. Déjà en 2020, une équipe avait tenté de reconstituer la mémoire des JCC pour préparer une rétrospective. Mais le travail accompli semble aujourd’hui perdu. Selon Chaker Chikhi, les archives existent bel et bien, mais elles sont éparpillées entre plusieurs institutions et entreprises privées. Le festival, lui, ne dispose toujours pas d’un fonds propre — une carence inquiétante pour un événement d’une telle portée.

Ouverture citoyenne et perspectives

Fidèles à leur vocation citoyenne, les JCC poursuivront leur démarche d’ouverture, avec des projections prévues dans les régions, les prisons et les casernes, afin de permettre à un public large et diversifié d’accéder à la programmation.

À l’heure où le cinéma se transforme, les Journées cinématographiques de Carthage doivent affirmer leur rôle de passerelle entre les cinémas arabes et africains et le reste du monde. Leur avenir dépendra de leur capacité à conjuguer mémoire et renouveau, à faire dialoguer patrimoine restauré et créations contemporaines, et à renforcer leur visibilité sur la scène internationale.

Plus que jamais, les JCC ont vocation à demeurer un lieu de rencontre, de réflexion et de passion pour un cinéma libre, ancré dans nos réalités et ouvert sur l’avenir.

Neïla Driss

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Snapshot : Au Colisée, la Rotonde se prépare pour les JCC ?

Les Journées cinématographiques de Carthage démarrent le samedi 13 décembre et se poursuivront jusqu’au 20 décembre.

La longue tradition du festival a fait que la Rotonde, café de référence au Colisée de Tunis, se transforme en espace dédié au festival.

Est-ce que ce sera le cas cette nouvelle édition ? Attendons voir mais pour le moment, à la Rotonde, c’est le grand ménage du vendredi ( jour de fermeture hebdomadaire).

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JCC 2025 – Hommage à Claudia Cardinale et Walid Chmait

Les Journées Cinématographiques de Carthage, dans leur 36ᵉ édition, célèbrent cette année deux figures emblématiques du 7ᵉ art : Claudia Cardinale, icône mondiale et fille de Tunis, et Walid Chmait, pionnier de la critique cinématographique au Liban. Deux parcours d’exception, unis par un même amour du cinéma et un profond attachement à la culture arabe.

L’hommage consacré à Claudia Cardinale revêt une dimension toute particulière. Celle que le monde entier connaît comme l’icône des films de Visconti, Fellini ou Leone est honorée dans le pays qui l’a vue naître et auquel elle n’a jamais cessé d’être attachée. Son histoire cinématographique commence et s’achève en Tunisie, entre fidélité, mémoire et émotion.

Trois projections accompagnent cet hommage : Les Anneaux d’or (1956) de René Vautier et Mustapha El Fersi, Claudia Cardinale : La plus belle Italienne de Tunis (1994) de Mahmoud Ben Mahmoud, et Claudia Cardinale : La Tunisie… splendeur et beauté (2025) de Lotfi Bahri. Trois œuvres qui racontent, chacune à leur manière, une histoire d’amour durable entre une femme et sa terre natale.

JCC 2025 
Claudia Cardinale

C’est en Tunisie, au cœur de Tunis, que tout a commencé. Adolescente, Claudia Cardinale y remporte le concours de “la plus belle Italienne de Tunis”, organisé par l’ambassade d’Italie. Ce prix lui ouvre les portes du cinéma : elle tourne alors son tout premier film, Les Anneaux d’or, réalisé en partie à Sidi Bou Saïd. Ce court métrage, produit par le Centre National du Cinéma Tunisien, fut le point de départ d’une carrière exceptionnelle. De ce tournage, elle gardera toujours une tendresse particulière — celle d’une jeunesse tunisienne bercée par la lumière, la langue arabe et les ruelles familières de sa ville natale.

Des décennies plus tard, Claudia Cardinale continue de revenir en Tunisie, de s’y ressourcer et d’y tourner. Son dernier film, L’Île du pardon (2022) de Ridha Behi, la ramène une fois encore à ce pays qu’elle n’a jamais quitté de cœur. Entre ce premier rôle à Sidi Bou Saïd et ce dernier tournage à Djerba, c’est toute une vie de fidélité et d’amour qui se dessine — celle d’une artiste qui, tout en appartenant au monde, n’a jamais cessé d’appartenir à la Tunisie.

En lui rendant cet hommage, les Journées Cinématographiques de Carthage saluent non seulement une star internationale, mais aussi une fille de Tunis, symbole d’un attachement indéfectible et d’un lien vivant entre la Tunisie et le cinéma mondial.

JCC 2025
Walid Chmait

La même édition rend également hommage à Walid Chmait, pionnier de la critique cinématographique au Liban et figure respectée du 7ᵉ art arabe, à travers la projection du documentaire Walid Chmait, une vie au cœur du cinéma, réalisé par son fils Selim Saab Chmait. Un hommage sobre et juste, à l’image d’un homme qui a consacré sa vie à faire aimer le cinéma et à transmettre sa passion.

Neïla Driss

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JCC 2025 – « Palestine 36 » ouvrira l’édition 36

Pour leur 36ᵉ édition, les JCC choisissent d’ouvrir sur un récit de mémoire et de résistance : Palestine 36, le nouveau long métrage de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir.

Les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) ont annoncé que Palestine 36 ouvrira leur 36ᵉ édition, qui se déroulera du 13 au 20 décembre 2025. Créées en 1966, les JCC constituent le plus ancien festival de cinéma d’Afrique et du monde arabe, un espace fondateur pour les cinémas engagés et les voix indépendantes. Le choix de Palestine 36 en ouverture s’inscrit naturellement dans cette lignée, tant le film dialogue avec la mémoire, l’histoire et la résistance.

JCC 2025 Ouverture
Palestine 36

Présenté sous les thèmes de la mémoire, de l’identité et de la résistance, Palestine 36 donne le ton de cette édition à travers un récit profondément ancré dans l’histoire palestinienne. Le film suit Yusuf, un jeune homme partagé entre son village et Jérusalem en 1936, au moment où les soulèvements contre le mandat britannique prennent de l’ampleur. Entre aspirations à la liberté et bouleversements politiques, le film explore des destinées individuelles rattrapées par les forces de l’Histoire. Fidèle à la démarche d’Annemarie Jacir, la narration mêle regard intime et mémoire collective pour raconter une période décisive de la lutte palestinienne.

Cette ouverture prend une dimension supplémentaire cette année puisque Palestine 36 a été choisi par le ministère palestinien de la Culture comme candidat officiel aux Oscars 2026, dans la catégorie du Meilleur film international. Une reconnaissance importante, qui confère au film un rayonnement accru et souligne sa portée artistique et politique.

La présence de l’acteur tunisien Dhafer L’Abidine dans le film suscitera sans doute un écho particulier en Tunisie. Figure incontournable du paysage audiovisuel tunisien et arabe, acteur reconnu aussi bien dans les productions régionales que dans les projets internationaux, sa participation apporte une résonance affective pour le public tunisien.

JCC 2025 Ouverture
Palestine 36
JCC 2025 – Annemarie Jacir, réalisatrice de « Palestine 36 »

Autour de lui, le film rassemble Hiam Abbass, Kamel El Basha, Saleh Bakri, Yasmine Al-Massri, Jeremy Irons, Liam Cunningham, Robert Aramayo, Billy Howle, Jalal Altawil, Yafa Bakri et Karim Daoud Anaya, une distribution qui témoigne de la dimension internationale du projet.

« Découvrons ensemble l’art de la narration et des histoires vivaces et humaines », a déclaré le festival en annonçant cette ouverture. Une phrase qui résonne parfaitement avec l’esprit du film et avec celui des JCC, fidèles depuis près de soixante ans à un cinéma audacieux, sensible et ancré dans les réalités sociales et politiques des peuples.

Neïla Driss

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JCC 2025 – L’affiche et les films tunisiens de la 36ᵉ édition dévoilés

Les Journées cinématographiques de Carthage ont levé le voile sur l’affiche de leur 36ᵉ édition, qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025. L’image choisie cette année met en scène une silhouette féminine en marche, traversée par un flux de couleurs où se croisent le bleu, le violet, le fuchsia et des teintes orangées. Cette figure, imaginée par le designer Firas Agrebi, semble avancer portée par un souffle lumineux, comme si elle ouvrait un passage vers un espace en transformation. Son mouvement vers l’avant traduit une dynamique de liberté et de persévérance, en écho à l’identité même des JCC, qui demeurent depuis leur création un lieu de circulation des récits, de résistance culturelle et d’échanges entre les cinémas d’Afrique et du monde arabe. Le jasmin qu’elle tient, élément visuel discret mais central, ancre l’affiche dans la Tunisie, rappelant l’hospitalité, la mémoire et l’esprit de création qui caractérisent le festival.

JCC 2025 Affiche

Dans le même temps, la direction des JCC a annoncé la liste des films tunisiens retenus cette année dans les différentes sections compétitives, un ensemble particulièrement attendu tant par le public que par les professionnels du secteur. Sélectionnés par un comité indépendant, ces titres offrent un aperçu de la vitalité et de la diversité du cinéma tunisien actuel.

En compétition officielle des longs métrages de fiction, trois films représenteront la Tunisie. Where the Wind Comes From d’Amel Guellaty, déjà remarqué au Festival d’El Gouna 2025 où il a remporté le Prix de la meilleure fiction arabe, poursuit ainsi son parcours international. Il sera accompagné de La voix de Hind Rajab de Kaouther Ben Hania, dont la projection à Venise avait suscité un écho exceptionnel et qui avait valu au film de décrocher le Lion d’Argent et plusieurs prix dans les sections parallèles; l’œuvre a depuis été choisie pour représenter la Tunisie aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film international et a été programmée dans plusieurs festivals majeurs. Le troisième long métrage en lice, Promis Le Ciel d’Erige Sehiri, avait quant à lui inauguré la section Un Certain Regard au Festival de Cannes en mai 2025.

La section des longs métrages documentaires rassemble également trois propositions : Le Para-dis de Majdi Lakhdar, Notre Semence d’Anis Lassoued et On The Hill de Belhassen Handous. Chacun de ces titres vient enrichir un segment documentaire tunisien de plus en plus structuré, où se croisent approches personnelles, récits ancrés dans le réel et explorations formelles.

Enfin, la compétition officielle des courts métrages comptera trois films tunisiens : Le fardeau des ailes de Rami Jarboui, Sursis de Walid Tayaa et Tomates Maudites de Marwa Tiba. Ces œuvres courtes, souvent premières incursions ou laboratoires esthétiques, occupent toujours une place essentielle aux JCC, révélant régulièrement de nouveaux regards.

Avec une affiche tournée vers l’horizon et une sélection nationale qui témoigne d’une véritable pluralité de voix, cette 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage s’annonce comme un rendez-vous attentif aux mouvements du monde, aux histoires qui s’écrivent aujourd’hui et à celles qui cherchent encore leur forme.

Neïla Driss

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