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Lutte anti-blanchiment : la Tunisie dans le top 5 africain, selon l’indice Basel 2025

La Tunisie se classe au 119e rang mondial sur 177 pays dans l’édition 2025 du Basel AML Index, gagnant 13 places par rapport à 2024. Avec un score de 4,75 sur 10, elle figure parmi les cinq pays africains les moins vulnérables aux risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.

Selon l’indice Basel, au niveau africain, la Tunisie occupe la quatrième position. Au Maghreb, elle se classe deuxième derrière le Maroc ; mais devant l’Algérie, la Mauritanie et la Libye. À l’échelle de la région MENA, seul Oman présente un score inférieur.

Le pays reste néanmoins dans la catégorie « exposition moyenne » (medium risk). Ce qui indique des marges d’amélioration en matière de gouvernance et de transparence financière.

Méthodologie et critères d’évaluation

Le Basel AML Index, élaboré par le Basel Institute on Governance, évalue l’exposition des pays aux risques de crimes financiers et leur capacité de défense. L’indice repose sur 17 indicateurs répartis en cinq domaines : qualité du cadre réglementaire anti-blanchiment et contre le financement du terrorisme; risques de corruption et de fraude; transparence et normes financières; redevabilité de l’action publique; risques juridiques et politiques.

Les pays sont classés en trois catégories : faible exposition (low risk), exposition moyenne (medium risk) et exposition élevée (high risk). Un score plus élevé indique un risque accru; tandis qu’un rang mondial supérieur témoigne d’une meilleure résistance.

Panorama mondial

Les pays les moins exposés se situent principalement en Europe et en Océanie. La Finlande occupe la première place mondiale avec un score de 3,03, suivie de l’Islande, de Saint-Marin et du Danemark.

À l’inverse, le Myanmar détient le score le plus élevé (8,18), devant Haïti, la République démocratique du Congo, le Tchad et la Guinée équatoriale.

Ces écarts reflètent les différences structurelles en matière de solidité institutionnelle, de cadres réglementaires et de mécanismes de contrôle financier entre les pays évalués.

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L’État tunisien court derrière le problème au lieu de le prévenir 

Le 18 octobre 2025, au palais de Carthage, une réunion s’est tenue sur la crise environnementale à Gabès, dont la population souffre, depuis au moins deux décennies, des rejets toxiques du Groupe chimique tunisien (GCT). Certes cette intervention est nécessaire et on pourrait presque l’applaudir… si ce n’était pas juste la dernière étape d’un retard chronique. La Tunisie ne manque pas de réactions. Elle manque juste d’actions à un rythme interne stable; un tempo qui permettrait d’agir avant que les dégâts ne deviennent irréversibles. C’est un peu comme quelqu’un qui danse le tango… mais toujours deux secondes après la musique. 

Manel Albouchi *  

Le président a salué la maturité des habitants de Gabès. Leur calme, leur sens de la responsabilité. 

Oui, c’est vrai. Mais soyons honnêtes : ce calme ressemble moins à la sagesse d’un peuple apaisé qu’à l’épuisement d’un peuple qui n’a plus l’énergie de s’énerver. 

Le citoyen tunisien ne reste pas calme par confort. Il reste calme pour éviter l’effondrement. Et ce calme-là ne doit pas devenir un prétexte pour un État qui s’appuie sur la patience des gens comme si c’était une ressource infiniment renouvelable. 

Au contraire, il faut valoriser les initiatives locales, mettre en lumière les citoyens qui créent, innovent, agissent, pour transformer cette fatigue en engagement durable, au lieu de laisser la résignation s’installer comme une habitude nationale. 

Une richesse cachée, les séniors : On parle beaucoup de jeunes, mais la vérité est plus large : la Tunisie possède une génération d’experts, d’ingénieurs, de professeurs, de cadres, de chercheurs, aujourd’hui mis à la retraite ou isolés comme des joueurs d’élite laissés sur le banc alors que l’équipe perd le match. 

Ce pays regorge d’intelligence encore intacte, de savoir-faire accumulé pendant 30, 40 ans, laissé en veille comme si nous pouvions nous offrir le luxe du gaspillage. 

Imaginez un peu : des compétences précieuses… stockées au lieu d’être mobilisées ; des cerveaux pleins d’expérience… qui ne demandent qu’à transmettre ; des professionnels chevronnés… traités comme si leur rôle s’arrêtait le jour où leur contrat administratif se termine. 

Il suffit de créer : des programmes de mentorat croisant jeunes et seniors, des cellules de réflexion intergénérationnelles, un corps de «consultants publics» parmi les retraités expérimentés, et nous aurons une capacité opérationnelle que peu de pays possèdent : l’énergie des jeunes + la stratégie des anciens. 

Une nation qui n’utilise pas ses sages et ses experts se condamne à recommencer les mêmes erreurs en boucle. 

Une énergie sans terrain de jeu : Appeler la jeunesse sans lui offrir un rôle réel, c’est comme donner une belle voiture sans mettre d’essence. Ça fait joli sur la photo, mais ça ne bouge pas. 

Pour avancer, il faut : un conseil consultatif de jeunes avec un vrai pouvoir de décision, des ateliers participatifs, un espace où leur énergie n’est pas «symbolique», mais «opératoire»

La jeunesse tunisienne est brillante mais trop souvent invitée pour applaudir, jamais pour décider.  

Une stratégie qui tourne en rond : Rappeler les erreurs de 2018, dénoncer les équipements abandonnés… pourquoi pas. Mais ça reste de l’externalisation : mettre le problème à distance pour renforcer le présent. Sur le long terme : on tourne, on dénonce, et on revient au même point. 

Aujourd’hui, la Tunisie n’a pas besoin de réparer l’histoire. Elle a besoin de la dépasser. De construire le présent et l’avenir.

Belle promesse, mais parapluie percé : Dire que le peuple a droit à la vérité est noble. Mais aujourd’hui, les Tunisiens veulent cohérence structurelle, pas poésie politique. Les mots ne suffisent plus : on ne reconstruit pas une ville, un écosystème ou une confiance avec des phrases. Il faut des structures fiables, une gouvernance stable, et surtout… une logique qui tient debout. 

Entre réaction et maturation : Et puis il y a ce registre guerrier, cette idée que la Tunisie vit une guerre sur tous les fronts. La guerre peut mobiliser, mais à long terme, elle épuise.  

Quand une société vit trop longtemps en état d’alerte, elle perd sa capacité à imaginer autre chose que la survie. Elle se replie, elle se crispe. La vigilance constante finit par rétrécir l’horizon.  

La Tunisie a besoin d’un souffle créatif, pas d’un cœur qui bat seulement pour éviter le pire. 

Au fond, cette réunion nous dit une seule chose : nous sommes dans un système qui agit, mais toujours trop tard ; qui observe, mais rarement en avance ; qui mobilise, mais au risque d’épuiser ; qui parle de vérité, mais peine à créer de la lisibilité ; qui sollicite la jeunesse, mais ne lui déroule pas le terrain ; qui dénonce le passé, mais peine encore à inventer l’avenir. Ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est un développement institutionnel inachevé. 

Gabès est un miroir : Gabès, ce n’est pas un incident isolé. C’est un symptôme collectif. Un rappel que la Tunisie possède tout ce qu’il faut comme ressources humaines, comme intelligence collective, comme créativité… mais qu’elle n’a pas encore construit le système capable de les assembler.  

Il est temps d’intégrer les jeunes, d’inclure les anciens, de reconnaître les erreurs, de clarifier le chemin et d’offrir une vision qui anticipe au lieu d’attendre l’effondrement pour réagir. 

Un pays grandit comme un être humain : non pas selon le nombre de crises qu’il traverse, mais selon la qualité des réponses qu’il choisit d’y apporter. Et, aujourd’hui, plus que jamais, la Tunisie a besoin de remettre tous ses joueurs sur le terrain : ses jeunes, ses experts, ses citoyens… et même cette part d’elle-même qu’elle a trop longtemps laissé au vestiaire.

* Psychothérapeute.  

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