Journées cinématographiques de Carthage – JCC 1966-2024 : un festival entre culture, pouvoir et résistance
Créées en 1966, les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) constituent la plus ancienne manifestation cinématographique du continent africain. Dès leur origine, elles se sont distinguées par une vocation politique affirmée : promouvoir les cinémas africains et arabes dans une perspective de décolonisation culturelle. Plus qu’un festival, les JCC ont été conçues comme un outil de souveraineté symbolique face à la domination des circuits occidentaux de production et de diffusion.
Une genèse militante et panafricaine
La naissance des JCC s’inscrit dans un contexte de déséquilibre structurel. Dix ans après l’indépendance tunisienne, l’absence d’une industrie cinématographique nationale structurée contrastait avec une forte tradition ciné-clubiste. À l’échelle continentale, la distribution restait dominée par des sociétés européennes et américaines. Les JCC émergent alors comme une réponse directe à cette hégémonie, dans ce qui fut qualifié de « guerre de libération cinématographique ».
Tahar Cheriaa, fondateur du festival, incarne cette orientation. À la tête de la Fédération tunisienne des ciné-clubs et responsable institutionnel du cinéma, il défend une stratégie claire : créer une compétition réservée aux cinémas africains et arabes afin d’inverser les rapports de force symboliques. Sa conviction, résumée par la formule « Qui tient la distribution, tient le cinéma », structure durablement l’identité des JCC.
Institutionnalisation et tensions
Jusqu’aux années 1970, les JCC fonctionnent sur un mode biennal et militant. Le tournant de 1978 marque une rupture. L’introduction d’un marché du film et l’ouverture accrue à des figures reconnues du cinéma arabe traduisent une volonté de professionnalisation. Cette évolution suscite des tensions avec les réseaux cinéphiles, attachés à l’idéal anti-commercial des débuts. Le festival entre alors dans une phase de compromis entre mission idéologique et contraintes institutionnelles.
Sous contrôle politique, une marge d’expression
Durant la période du régime de Zine El Abidine Ben Ali, les JCC conservent une visibilité internationale tout en évoluant dans un cadre politique contraint. Le palmarès devient un espace de négociation symbolique. Des films comme Making of, Teza ou Microphone abordent des questions sociales et politiques régionales, sans remettre directement en cause le pouvoir en place. Le festival sert à la fois de vitrine officielle et de plateforme critique limitée.
Après 2011, une nouvelle configuration
La révolution tunisienne ouvre une phase de transformation. Depuis 2015, les JCC sont devenues annuelles, avec une structure permanente et une ambition internationale renforcée. La création du Prix Tahar Cheriaa, dédié aux premières œuvres, vise à institutionnaliser l’héritage du fondateur. Toutefois, un paradoxe persiste : si les JCC offrent une visibilité essentielle aux films du Sud, la faiblesse des réseaux de distribution régionaux limite leur diffusion hors des festivals.
Le Tanit d’or, reflet des enjeux contemporains
L’édition 2024 illustre cette continuité. Le Tanit d’or attribué à Les enfants Rouges de Lotfi Achour consacre une œuvre inspirée de traumatismes nationaux récents. La dédicace du prix à la Palestine rappelle que, près de soixante ans après leur création, les JCC demeurent un espace où cinéma et géopolitique restent étroitement liés.
EN BREF
- Festival fondé en 1966 dans une logique de décolonisation culturelle.
- Projet porté par Tahar Cheriaa et le mouvement ciné-clubiste.
- Tournant institutionnel en 1978 avec la création d’un marché du film.
- Négociation constante avec le pouvoir sous le régime Ben Ali.
- Passage à l’annualité après 2015.
- Enjeu central toujours non résolu : la distribution des films africains et arabes.
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L’Assemblée nationale a adopté en première lecture, le 11 décembre 2025, une proposition de loi visant à instaurer un renouvellement automatique des titres de séjour de longue durée. Le texte, déposé le 16 septembre 2025 sous le numéro 1799, entend simplifier les démarches administratives des ressortissants étrangers et réduire la charge pesant sur les préfectures.
L’article 56, paragraphe II, de l’article 26 du Code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés est modifié comme suit :
Ce qui change :
À retenir
La compétition mondiale pour dominer l’intelligence artificielle (IA) est devenue une des lignes de fracture stratégiques du XXIᵉ siècle. Alors que Washington concentre d’énormes ressources sur la supériorité technologique, certains experts s’interrogent : les États-Unis pourraient-ils « gagner » le front de l’IA mais perdre le combat plus large pour l’influence économique et géopolitique ?
Adoptée dans un contexte économique contraint, la Loi de finances 2026 s’inscrit dans une logique de gestion sous pression, marquée par un recours accru à l’endettement, un ciblage social plus affirmé et une accélération de la digitalisation fiscale et douanière. À travers ses 110 articles, le texte combine mesures de soutien, incitations sectorielles et réformes procédurales, sans rompre avec les équilibres budgétaires fragiles qui caractérisent les finances publiques tunisiennes.
Les managers, en ces temps de tourmente, gagneraient à se ménager un temps de pause. Il s’agit pour eux de voir comment composer avec le nouvel ordre économique.
Aujourd’hui, c’est au tour de Dominique de Villepin de rendre son pronostic sur l’avenir de l’entreprise dans le cadre du nouvel ordre économique et d’énoncer : ‘’Ne pas se tromper de défis’’. Quand bien même cela ressemblerait à une déclinaison d’une autre formule célèbre, le propos ne manque pas de mordant.
La course à la suprématie technologique


La croissance linéaire est derrière nous. L’IA allume la compétition internationale. Tout va s’accélérer. C’est une mêlée à vaste échelle. Comment dès lors la Tunisie peut-elle renforcer sa place dans la tour de table planétaire ?
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Cette alliance marque une nouvelle étape dans l’engagement de MG Tunisie à soutenir des initiatives qui incarnent l’unité, l’excellence et l’ambition, des valeurs que partage également le football tunisien.
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