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Mesures pour préserver la biodiversité tunisienne

Le premier inventaire de la biodiversité tunisienne a recensé plus de 7 500 espèces dans divers milieux, marins et terrestres, a indiqué Mohamed Ali Ben Temessek, directeur général de la Banque nationale de gènes (BNG).

M. Ben Tmessek, qui intervenait lors d’un atelier de formation à la Cité des Sciences de Tunis, organisé du 10 au 12 décembre 2025 par l’association Africa 21, à destination des journalistes nord-africains, a souligné les progrès accomplis dans les stratégies de conservation mises en œuvre dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique, ratifiée par la Tunisie en 1993, et le cycle de planification actuel 2020-2030.

Parmi les mesures citées figurent la création d’un réseau d’aires marines et terrestres protégées, des programmes de réintroduction d’espèces disparues, des initiatives de conservation et de sensibilisation, ainsi que la mise en place d’un Registre national des espèces sauvages (Regnes) et de listes rouges nationales pour certains groupes, en collaboration avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La prise en compte de la dimension «sociétale» s’inscrit dans un contexte méditerranéen marqué par une pression croissante sur les habitats et les ressources, notamment l’urbanisation côtière, la pêche et la pollution, malgré un bassin qui abrite plus de 17 000 espèces marines et un taux d’endémisme élevé.

Protéger la biodiversité en Tunisie et en Méditerranée exige une approche pangouvernementale et pansociale, fondée sur le partenariat et la collaboration, avec un rôle central pour les communautés locales dans la protection des écosystèmes et l’utilisation rationnelle des ressources marines, a souligné M. Ben Temessek, en rappelant le cadre mondial de Kunming-Montréal sur la biodiversité, adopté lors de la COP15 (décembre 2022). Ce cadre fixe parmi ses objectifs pour 2030 la conservation d’au moins 30 % des zones terrestres, des eaux intérieures et des zones côtières et marines, ainsi que la restauration d’au moins 30 % des écosystèmes dégradés.

I. B.

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Bientôt, la campagne d’exportation des oranges maltaises tunisiennes

La campagne d’exportation des oranges maltaises tunisiennes vers la France débutera le mercredi 31 décembre 2025, avec des volumes d’exportation estimés à environ 15 000 tonnes. Cette date avait été fixée après consultation des professionnels du secteur, notamment des exportateurs, des importateurs et les organisations concernées, a indiqué Tarek Tira, directeur adjoint du développement des exportations au sein du Groupe interprofessionnel des fruits (Gifruits).

Il a ajouté, dans une déclaration à l’agence Tap, que le choix de cette date, par rapport à la mi-janvier des années précédentes, s’appuyait sur des analyses effectuées au laboratoire du complexe concernant l’indice de maturation des oranges maltaises et les normes internationales de maturation des oranges établies par la Commission du Codex Alimentarius.

Huit stations de conditionnement et d’emballage certifiées devraient contribuer aux opérations d’exportation des oranges maltaises, a encore précisé Tira, ajoutant que les exportations tunisiennes d’oranges pour la campagne 2024/2025 ont atteint environ 14 000 tonnes, réparties comme suit : 8 500 tonnes vers le marché libyen et 5 500 tonnes vers le marché français.

Le marché libyen représente environ 52,6 % des exportations totales, suivi du marché français (45,6 %) et des marchés du Golfe (1,4 %).

Afin d’assurer le succès de la saison d’exportation et d’éviter les problèmes, Tira a souligné que Gifruits, en coordination avec les parties prenantes de la filière, tient à respecter les normes d’utilisation des pesticides dans les vergers d’agrumes à travers (en organisant) des journées de sensibilisation pour éduquer les producteurs et encourager davantage l’adoption de la lutte biologique contre les mouches des fruits à l’aide de pièges (technique de piégeage intensif) comme solutions alternatives au traitement chimique.

Il a souligné dans le même contexte que le traitement aérien pour lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits avait été réalisé à l’aide d’un pesticide biologique, ajoutant que le complexe prélèverait 20 échantillons provenant de diverses exploitations d’agrumes et effectuerait des analyses en laboratoire des résidus de pesticides à partir du 15 décembre 2025.

Selon le responsable, un accord a également été conclu avec la profession et diverses parties prenantes afin de sensibiliser davantage les exportateurs à l’importance de faire analyser les résidus de pesticides dans les fruits dans des laboratoires agréés, en plus de conclure des accords avec 3 laboratoires d’analyse pour réaliser le plus grand nombre possible d’analyses en laboratoire.

Par ailleurs, Tira a indiqué que le complexe, sous la supervision du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a mis en place un programme de promotion des oranges tunisiennes par le biais de la participation à plusieurs événements spécialisés et salons professionnels à l’étranger.
La participation de la Tunisie au Salon international de l’agriculture de Paris, au sein du pavillon tunisien, comprend l’organisation de journées promotionnelles pour les oranges maltaises, incluant des dégustations et la distribution d’oranges dans un certain nombre de grands espaces et de magasins en France, en coordination avec les exportateurs et les importateurs.

Selon le responsable, la campagne promotionnelle des oranges maltaises se poursuivra via les médias sociaux et les technologies de communication modernes, avec la création de supports publicitaires et d’un nouveau logo pour promouvoir les oranges maltaises tunisiennes lors d’événements promotionnels. Dans le cadre des préparatifs de la campagne de promotion des agrumes pour cette saison, qui vise à attirer de nouvelles catégories de consommateurs, notamment ceux âgés de 20 à 40 ans, et à élargir la base de consommateurs, une campagne publicitaire pour les oranges maltaises sera menée sur les marchés national et européen.

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Marrakech | Erige Sehiri dédie son Etoile d’or à Saadia Mosbah

La réalisatrice franco-tunisienne Erige Sehiri dont le film ‘‘Promis du ciel’’ vient de remporter l’Etoile d’or, le grand prix du Festival international du film de Marrakech, au Maroc, a dédié son prix à Saadia Mosbah, la présidente de l’association antiraciste Mnemty, incarcérée depuis mai 2024 en Tunisie en raison de son activisme civique en faveur des migrants subsahariens. Vidéo.

Lors de la cérémonie de proclamation du palmarès de la 22e édition du festival, le 6 décembre 2025, la réalisatrice était très émue en dédiant son prix à la grande militante tunisienne des droits de l’homme et contre le racisme, sous les applaudissements nourris du public.

Le long métrage ‘Promis le ciel”, qui sera présenté dans la compétition officielle des prochaines Journées cinématographiques de Carthage, évoque avec tendresse et humanité le vécu de migrants subsahariens en Tunisie, entre difficultés quotidiennes et besoins de spiritualité. Et ce à travers le parcours de quatre femmes : Marie, Naney, Jolie et la petite Kenza, rescapée d’un naufrage, pasteure, étudiante, sans-papiers et enfant, qui vivent dans un entre-deux-mondes où s’inventent chaque jour des gestes de soutien, des stratégies de débrouille et des solidarités de survie.

Erige Sehiri, 3e à partir de la gauche.

I. B.

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Légère baisse de la production d’agrumes en Tunisie

La production d’agrumes en Tunisie pour la campagne 2025/2026 devrait atteindre environ 376 000 tonnes, contre 384 000 tonnes la campagne précédente, soit une légère baisse de 2 %.

Ce recul a principalement touché les oranges d’été (-13 %), les clémentines (-9 %), les oranges musquées (-2 %), les oranges navel (-1 %) et les oranges maltaises (-1 %), dont la production était estimée à environ 88 200 tonnes.

En revanche, les estimations indiquent une augmentation de 6 % de la production d’agrumes et d’autres variétés.

La production est dominée par la variété navel (31 %), suivie des oranges maltaises (23 %), puis des clémentines et madeleines (21 %) et des citrons (15 %). La production dans la région de Nabeul, qui contribue à hauteur d’environ 71 % à la production nationale, a connu un déclin.

I. B.

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Passeport, carte d’identité, impôt | La Tunisie joue sa survie numérique

Après des années de réformes inachevées, la Tunisie se lance dans une transformation numérique ambitieuse et concrète de son administration. Mais la réussite de ce chantier dépendra aussi de la formation, de l’infrastructure et de la confiance des usagers.

Envoyé spécial

Lors d’une session spéciale dédiée à “L’administration d’une économie agile” tenue jeudi soir, 11 décembre 2025, dans le cadre de la 39ᵉ édition des Journées de l’Entreprise, Sofien Hemissi, ministre des Technologies de la Communication, a détaillé les ambitions et avancées majeures de la transformation numérique de l’administration tunisienne.

80 % des services digitalisés…, d’ici 2023

Le ministre a rappelé que la Tunisie ne partait pas de zéro et a présenté un bilan des stratégies engagées depuis 2011, avec notamment le programme 2026‑2030, structuré autour de cinq axes stratégiques, dont la numérisation des services administratifs et l’interopérabilité entre les ministères.

«Aujourd’hui, nous pouvons parler d’agilité, de transparence, d’efficacité et de durabilité dans l’administration, mais la clé reste l’utilisation intensive des services numériques», a-t-il souligné, précisant que depuis 2025, plusieurs services administratifs ont été rendus accessibles aux citoyens et aux administrateurs, avec un suivi précis des besoins et des demandes quotidiennes.

Parmi les initiatives concrètes, le portail unifié Khademet.gov.tn a été entièrement réorganisé pour offrir un point d’accès centralisé aux services administratifs, tandis qu’un contrat de développement d’application mobile permettra bientôt de gérer l’ensemble des services via smartphone. De plus, quatre ministères (dont l’Intérieur, l’Éducation et la Société) sont désormais connectés sur la plateforme d’interopérabilité, offrant 86 services interconnectés.

Dans le même sillage, le ministre a évoqué les projets d’informatisation des grands systèmes publics, tels que la justice et la gestion des ressources humaines de l’État, ainsi que la mise en place de cartes d’identité et passeports biométriques, avec l’espoir de compléter la digitalisation d’ici 2026-2027.

Sofien Hemissi a aussi insisté sur la nécessité d’un développement des compétences numériques, tant chez les fonctionnaires que dans les sociétés privées, soulignant les lacunes en ressources humaines spécialisées dans le secteur informatique et les initiatives de formation et de reconversion pour combler ces manques.

Le ministre a en outre annoncé la réforme radicale des marchés publics afin de faciliter l’achat innovant, particulièrement pour les startups et le secteur numérique, en introduisant des mécanismes comme la commande publique et la négociation compétitive.

«Malgré les défis et la résistance au changement, le gouvernement vise une digitalisation de 80 % des services administratifs d’ici 2030, offrant aux citoyens et aux entreprises un accès simplifié aux documents et services via des applications mobiles et plateformes numériques centralisées», a-t-il encore précisé.

Quid de la réalité du terrain ?

Si l’objectif de digitalisation est louable, la réalité tunisienne impose plusieurs défis. La bureaucratie reste lourde, avec des processus souvent complexes et un personnel insuffisamment formé à la numérisation. La réussite de ce projet dépendra aussi d’une formation massive et continue des fonctionnaires, mais aussi du secteur privé, souvent lui-même limité en ingénieurs et spécialistes IT.

L’infrastructure numérique, bien que déjà améliorée grâce au portail Khademet et aux premiers ministères interconnectés, doit encore évoluer pour garantir fiabilité et sécurité. L’autre autre paire de manches, c’est la confiance des citoyens, qui reste un facteur clé. En effet, les services en ligne doivent être simples, accessibles et sécurisés, pour que les citoyens sentent un réel bénéfice dans leur quotidien.

Pour Sofien Hemissi, cette transformation n’est pas seulement technique : elle est aussi humaine et sociale. A cet égard, faciliter l’accès aux services, réduire les démarches inutiles, protéger les travailleurs et encourager l’innovation sont au cœur de cette stratégie. Toutefois, il est important de souligner que cette ambition ne se limite pas aux intentions : elle doit s’accompagner de moyens concrets, comme la mise en place d’un portail unifié, l’interopérabilité entre administrations, une application mobile centralisée et la formation de ressources humaines spécialisées. Hemissi reconnaît néanmoins que la Tunisie a souvent vu des réformes ambitieuses rester lettres mortes dans les bureaux; cette fois, l’objectif est de démarrer sur des bases solides pour entamer ce chantier colossal et donner vie à des changements tangibles.

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Samir Abdelhafidh | La Tunisie engagée à améliorer le climat des affaires

Le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, a réaffirmé l’engagement de la Tunisie à poursuivre les réformes visant à améliorer le climat des affaires et à supprimer les obstacles pour les investisseurs, qu’ils soient locaux ou étrangers, considérant que l’entreprise économique est un levier de richesse nationale et un moteur de croissance.

Abdelhafidh a ajouté, jeudi 11 décembre 2025, lors de l’ouverture de la 39e édition des Journées de l’Entreprise organisées par l’Institut arabe des chefs d’entreprise à Sousse sous le thème «L’Entreprise et le nouvel ordre économique», que la Tunisie estime que la relation entre les secteurs public et privé est complémentaire, permettant de transformer les défis en opportunités.

Lors de cet événement, auquel ont participé un nombre important d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprise, ainsi que de jeunes investisseurs et de fondateurs de startups, le ministre a déclaré : «Investir dans les institutions, c’est investir dans la confiance et dans l’avenir, et c’est une voie qui ouvre des horizons à notre jeunesse afin qu’elle puisse contribuer au développement du pays et à l’amélioration de ses réalisations.»

Cela nécessite de mettre en relation les institutions avec les centres de recherche et de formation universitaires, tout en incitant les chefs d’entreprise à promouvoir l’investissement dans l’efficacité énergétique et l’économie verte, en tirant parti de la richesse du capital humain et des talents tunisiens hautement qualifiés.

Dans le même contexte, le ministre de l’Économie et du Plan a confirmé que, malgré les difficultés économiques mondiales, le taux de croissance en Tunisie a enregistré une amélioration d’environ 2,4 % au cours des 9 derniers mois, et que, durant la même période, le volume des investissements étrangers a augmenté de 28 %, tout en continuant à maîtriser le déficit commercial et en constituant une réserve de change équivalente à 105 jours d’importations, jusqu’au jeudi 11 décembre.

Par ailleurs, la tendance à la baisse de l’inflation s’est poursuivie ces deux derniers mois, se stabilisant autour de 4,9 %. Ces résultats, malgré leur importance, incitent à poursuivre les efforts visant à améliorer le climat des investissements, a conclu le ministre.

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Zelensky est-il encore le président légitime de l’Ukraine ?  

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le mandat de 5 ans a expiré le 20 mai 2024, alors que la tenue de nouvelles élections présidentielles a été reportée, à cause de la loi martiale en vigueur, a-t-il encore la légitimité pour représenter l’Ukraine à d’éventuels pourparlers de paix avec la Russie ? Et que vaut sa signature ? Pourquoi a-t-il proclamé la loi martiale ?

Habib Glenza

Pour Alina Zagoruiko, cheffe de la sous-commission parlementaire sur les élections et les référendums, la prolongation du mandat de Zelensky en vertu de l’article 108 pourrait devenir «un problème» si le conflit avec la Russie se prolongeait. Le Parlement «devrait explorer les possibilités d’organiser des élections», même sous la loi martiale, a-t-elle dit 

L’imbroglio vient du fait qu’un autre article, le 103, fixe une limite de 5 ans au mandat présidentiel. Parallèlement, l’article 83 de la même Constitution prévoit l’extension des pouvoirs du Parlement si les élections ne peuvent pas avoir lieu sous la loi martiale. La Cour constitutionnelle aurait pu trancher sur cette la loi concernant le pouvoir présidentiel de Zelensky, mais son avis n’a pas été sollicité jusqu’à présent. Cherchez l’erreur !

L’article 112 stipule que le président du Parlement peut assumer les fonctions de chef de l’État dans la situation actuelle. En l’absence d’arrêt de la Cour constitutionnelle, Zelensky ne peut être considéré comme le dirigeant légitime du pays. 

Le vrai problème qui se pose est le suivant : Zelensky peut-il légalement représenter son pays aux pourparlers de paix avec la Russie et que vaudront, demain, les documents qu’il signe aujourd’hui ? 

C’est pour cette raison que le président Trump insiste sur l’organisation des élections, tandis que Poutine affirme qu’il ne peut pas s’asseoir autour d’une table de négociations avec Zelensky, qu’il considère illégitime. 

Zelensky ne cesse de marteler depuis des semaines qu’il a les mains liées par la Constitution ukrainienne, et qu’il ne peut négocier aucune paix, reconnaissant la défaite de l’Ukraine et la cession de territoires. Mais est-ce là la vraie raison de ce discours ? Peut-on croire un régime placé au pouvoir par un coup d’État, avec l’interdiction d’une vingtaine de partis politiques, de beaucoup de syndicats et de nombreux médias. La Constitution ukrainienne est-elle vraiment un barrage ?

Un président sorti du chapeau de l’Oncle Sam

En 2018, à l’approche des élections présidentielles en Ukraine, le pays était sous la présidence de Petro Porochenko, le fameux «Roi du Chocolat». L’homme avait été élu après la révolution et le coup d’État US du Maïdan au printemps 2014, et était marqué par un lourd passif. Il était en effet à la fois un vieux briscard de la politique ukrainienne, un oligarque milliardaire, et portait symboliquement les drames de la guerre du Donbass, commencée en avril 2014. Président des massacres, des tueries, de l’opération antiterroriste dans le Donbass (ATO), de la division sanglante de l’Ukraine, des répressions politiques, Porochenko ne pouvait assurer une continuité viable du «Maïdan»

Le choix se porta sur un homme nouveau, n’ayant été impliqué ni en politique, ni dans le Maïdan, ni dans la guerre du Donbass. Ce fut Zelensky. Ancien acteur et humoriste, dont le pied fut mis à l’étrier par l’oligarque mafieux ukrainien, chypriote et israélien, Ihor Kolomoïsky, Zelensky avait fait fortune avec un studio de productions télévisées et cinématographiques, le Kvartal 95

Populaire comme peut l’être un amuseur public, ayant la particularité d’avoir des origines juives, mais aussi de donner des garanties aux Russes ethniques d’Ukraine, par son grand-père ancien combattant de la Grande Guerre patriotique, et étant de langue maternelle russe, il présentait toutes les qualités requises par les Américains.

Un président massivement élu par les Russes d’Ukraine 

En effet, Zelensky fut élu haut la main, balayant Porochenko. Il fut aussi élu pour avoir promis de faire la paix et de négocier avec les républiques populaires de Donetsk et Lougansk. Une fois au pouvoir, les promesses furent vite enterrées, alors qu’il avait été dénoncé déjà, par les nombreux bandéristes et vétérans de l’ATO, d’être un traître. Ces derniers furent bientôt rassurés, car Zelensky ne parla plus de paix, tandis que les négociations sur les accords de Minsk II continuaient sans mener nulle part. 

Lors du déclenchement de l’opération spéciale russe en Ukraine, le 24 février 2022, l’Ukraine tenta timidement de négocier, mais les Occidentaux empêchèrent la poursuite des négociations. En mars de la même année, à Minsk, une première réunion s’est tenue. Mais au retour de la délégation, l’un des négociateurs ukrainiens, Denis Kireev, fut assassiné en pleine rue, probablement par la police politique d’Ukraine, le SBU. L’avertissement pour les voix modérées ukrainiennes était clair : le silence ou la mort. Depuis lors, Zelensky est devenu le «Président de la guerre», super VRP mis en scène par une propagande massive, en Ukraine, mais surtout en Occident.

Un président artificiellement maintenu à son poste 

En principe, des élections, présidentielle et législative, auraient dû se tenir en Ukraine en 2024 mais elles furent annulées pour cause d’État d’Urgence. Conséquence : Zelensky est toujours vissé à son siège présidentiel. 

Fin 2022, la situation militaire paraissait favorable à l’Ukraine, les Occidentaux annonçaient déjà l’écrasement du Donbass, l’invasion de la Crimée et même de la Russie. L’année suivante, forte de l’initiative stratégique, l’Ukraine lança une contre-offensive définie comme «irrésistible». Elle va s’écraser lamentablement sur les lignes russes. Petit à petit, la situation militaire se dégrada, surtout après l’aventure absurde de la bataille de la poche de Koursk (août 2024-avril 2025). Battus sur de nombreux points du front, les Ukrainiens n’ont cessé depuis de reculer, alors qu’à la Maison Blanche, un nouveau président, Donald Trump, s’installait le 20 janvier 2025.

Mis en difficulté militairement et diplomatiquement, Zelensky a commencé à parler de la Constitution ukrainienne qui lui interdirait de négocier la paix, sauf en cas de capitulation de la Russie, laquelle devrait abandonner la Crimée et les 4 nouvelles régions de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporojie ! 

Mais que cache réellement ce discours sur la constitution ? 

En fait, Zelensky a dos au mur et est entouré d’adversaires en Ukraine même. Les journalistes occidentaux n’en parlent jamais, mais dès la fin de 2023, des bandéristes de second ordre ont fait des déclarations très claires : en cas de négociations de l’Ukraine, acceptant sa défaite, ils marcheraient sur Kiev. 

Ayant cumulé, en 2019, plus de 2,5 millions de voix (le plus puissant parti bandériste étant le Parti Radical d’Ukraine), personne ne peut ignorer que les bandéristes furent le bras armé du coup d’État US du Maïdan, puis ils ont constitué le gros des troupes de représailles dans le Donbass. Ce furent eux, aussi, qui commirent différents massacres, dont celui d’Odessa le 2 mai 2014, visant à terroriser la population ukrainienne, et notamment les Russes d’Ukraine.

Sur une armée de 100 000 hommes (2014-2016), une bonne moitié étaient des bandéristes, et leur nombre aujourd’hui dans l’armée ukrainienne est très important. Les bandéristes, qui dominent l’armée, ont rallié des «patriotes», et des «vétérans». Russophobes, ils n’accepteront jamais de baisser les armes.

Une fuite en avant suicidaire

Autrement dit, Zelensky, même si les principaux chefs bandéristes ont été mis provisoirement au placard (sans doute par des ordres occidentaux), ne peut ignorer qu’à la moindre tentative de négociation, une insurrection bandériste pourrait éclater en Ukraine, avec la défection d’une grande partie de l’armée.

Mais l’affaire se complique aussi par la présence d’autres ennemis de Zelensky en Ukraine. Il y a d’abord ce qui reste des Russes d’Ukraine. Ils ont été réprimés, beaucoup se sont enfuis, mais il y a encore quelques millions d’anonymes. Leur haine de Zelensky ne peut-être que grande, après tant d’années de répression, de sang et d’humiliation.

A leur côté se trouve aussi la masse des «citoyens ukrainiens». Ils n’étaient pas pour la Russie, ils sont la masse silencieuse, «la Petite Ukraine», largement non politisée. Cette masse est en train de mourir sur le front, et les pourvoyeurs de mort du TCC (les bureaux de recrutement de l’Ukraine), ne cessent de violenter de pauvres gamins, forcés de rejoindre le front, pour y mourir inutilement. Déjà, il y a eu des attaques contre les sbires du TCC, et beaucoup de familles ne peuvent qu’en vouloir à Zelensky, après avoir perdu un mari ou un fils. Ces gens-là aussi n’attendent qu’une occasion pour faire un mauvais sort à Zelensky, et tous ceux qui ont provoqué leur malheur.

La triste réalité c’est que le Zelensky se cache derrière la Constitution ukrainienne pour tenter de sauver sa peau. Tant qu’il tiendra la ligne de la continuation du massacre, les bandéristes le laisseront tranquille, autrement, ils se jetteront sur lui au premier signe de faiblesse, de défaite ou d’abandon des Européens et des Occidentaux. 

Zelensky ne peut qu’espérer la continuation de la guerre. Des malheureux continueront d’être raflés et de se faire tuer ensuite sur le front. Une perte négligeable pour Zelensky. Les Russes d’Ukraine et tous les gens opposés à la guerre restant de toute façon sous contrôle, menacés de finir dans une prison, dans une cave du SBU, ou pire encore. Il est probable que Zelensky a déjà préparé sa fuite de longue date si les Occidentaux le laissent faire. 

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‘‘L’Algérie, ma mère et moi’’ | Les mots frontières de Smaïn Laacher  

Dans son livre ‘‘L’Algérie, ma mère et moi’’ paru le 8 octobre 2025, Smaïn Laacher revient sur une histoire intime qui résonne bien au-delà de sa seule biographie. Tout commence par une phrase de sa mère, répétée au fil des années comme une sentence douce-amère : «La France a mangé mes enfants». Une parole sans colère, sans rancœur, mais traversée d’une immense résignation. Cette phrase incarne à elle seule la déchirure silencieuse qui habite le livre : celle d’une femme restée prisonnière de son Algérie d’avant, et d’un fils devenu homme dans une France républicaine et savante.

Djamal Guettala 

Laacher grandit dans le bonheur d’une école qui l’intègre et le propulse vers la recherche, mais sa mère, elle, «est restée figée dans l’imaginaire de son pays de naissance». Entre eux, une distance s’installe, sourde, invisible. «Nous n’habitions plus le même monde», écrit-il. Le cœur du livre est là : comprendre comment une mère et un fils, liés par l’amour, se retrouvent séparés par les langues, les gestes, les horizons.

L’extrait consacré à la mort de la mère est l’une des séquences les plus fortes du récit. Il écrit : «Il est 2 h 30 du matin. Je reçois un SMS de mon frère. Je sais avant de le lire. On ne reçoit pas de texto à 2h30 du matin.»

Tout s’arrête. L’annonce n’est pas un choc, mais un basculement. «Voilà, c’est fini, elle ne souffrira plus», pense-t-il d’abord. Mais la disparition ouvre surtout un gouffre intérieur : «Le voyage dans la vie n’est plus le même. Elle s’est arrêtée, et moi je continue.»

Une femme empêchée par une vie de labeur

Dans ces pages de grand dépouillement, Laacher expose la mécanique de ses regrets et de ses remords. Le regret d’avoir pu faire «mieux et plus». Le remords d’avoir parfois laissé transparaître une forme d’impatience, même d’arrogance savante, face à une femme empêchée par une vie de labeur, les non-dits, l’exil, l’absence de maîtrise de la langue française. Elle répétait : «Je sais pas, je sais pas», mélange de français approximatif et d’arabe familier. Pour lui, cette phrase devient aujourd’hui le signe d’une humiliation intériorisée : «Vous, vous savez tout ; moi, je ne sais jamais rien.»

La scène des obsèques apporte une dimension presque cinématographique au récit. Le lecteur assiste à ce moment de vérité où les identités religieuses, sociales, culturelles se croisent et se contredisent. L’auteur raconte : «Nous formons un arc de cercle. Nous sommes une petite vingtaine. Pas exclusivement des musulmans.»

Les rites se confrontent aux gestes spontanés, aux maladresses, aux ignorances. La famille jette des poignées de terre ? Non, ils ne savent pas. Les femmes doivent rester derrière ? Sa sœur s’avance malgré tout. Contre toute attente, l’imam lui fait signe d’approcher, défiant la tradition pour un geste d’humanité simple : permettre à une fille de recouvrir la tombe de sa mère.

Un autre moment suspendu surgit lorsqu’un bouquet est déposé sur la tombe – geste rare dans les enterrements musulmans : «Les anciens employeurs de ma mère ont déposé un joli bouquet au pied de sa tombe.»

Ce geste inattendu marque la vie française de cette femme qui n’a jamais tout à fait trouvé sa place, mais dont la présence a profondément touché ceux qui l’ont côtoyée.

Un livre pudique, lucide et déchirant

Le livre est traversé d’une question fondamentale : qu’est-ce qui sépare une mère de son fils ? Les langues, les non-dits, l’exil ? Ou bien la lente transformation de l’un qui accède à un monde intellectuel, abstrait, théorique, quand l’autre reste arrimée à la survie, aux gestes simples, à une Algérie idéalisée ?

Laacher parle d’un «récit d’ego-sociologie». Il observe la relation filiale comme un terrain d’enquête, où les émotions sont traitées avec la même rigueur que les phénomènes sociaux. Pourtant, le livre n’est jamais sec. Il reste charnel, tremblé, pudique. On sent, derrière chaque réflexion, un fils qui tente de réparer ce qui ne peut plus l’être.

L’un des passages les plus puissants est peut-être celui où il reconnaît, avec une sincérité déchirante : «Sûrement elle avait besoin de moi et moi j’étais à ses yeux un présent-absent.»

Toute la force du livre tient dans cet aveu : l’amour était là, mais sans langage commun pour l’exprimer.

Avec ‘‘L’Algérie, ma mère et moi’’, Smaïn Laacher livre l’un de ses textes les plus humains. Ce n’est pas seulement l’histoire d’une migration, d’un décalage culturel, d’un fossé linguistique. C’est l’histoire d’une femme qui a traversé la vie en silence, et d’un fils qui tente, après coup, de lui rendre justice par l’écriture.

Smaïn Laacher est sociologue, Professeur émérite à l’université de Strasbourg. Il a été de 1998 à 2014 Juge assesseur représentant le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à la Cour nationale du droit d’asile (Paris). De 2019 à 2023, il fut président du conseil scientifique de la Délégation Interministérielle à la Lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH). Il est actuellement directeur de l’Observatoire du fait migratoire et de l’asile de la Fondation Jean-Jaurès. Son dernier ouvrage, ‘‘L’immigration à l’épreuve de la nation’’ (éd. L’Aube, 2024).

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La Biat lance une plateforme dédiée aux sociétés communautaires

Dans le prolongement de son engagement en faveur d’un développement économique inclusif et durable, la Biat a annoncé, dans un communiqué publié le 12 décembre 2025à Tunis, le lancement d’une plateforme numérique dédiée à la soumission des demandes de financement pour les sociétés communautaires.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de la Biat de simplifier et digitaliser les démarches d’accès au financement offrant ainsi aux entrepreneurs communautaires un outil accessible et convivial.

Grâce à cette plateforme, les utilisateurs pourront soumettre leurs demandes de financement en ligne via une interface intuitive et sécurisée ; et bénéficier d’un traitement plus rapide de leurs demandes, grâce à l’automatisation de plusieurs étapes du processus.

Pour accompagner les utilisateurs dans cette nouvelle expérience, la Biat met à disposition une équipe dédiée, chargée d’assurer un accompagnement personnalisé à chaque étape, de la soumission de la demande jusqu’à la décision finale. Cette équipe est également disponible pour répondre à toutes les questions et fournir une assistance technique si nécessaire.

Ce projet s’inscrit dans la stratégie de la Biat visant à soutenir les entrepreneurs communautaires.

En facilitant l’accès au financement, la Biat réaffirme son rôle de partenaire de confiance pour les sociétés communautaires, contribuant ainsi au développement socio-économique du pays.

Pour plus d’informations sur la plateforme et les modalités de soumission des demandes, consulter le site officiel de la Biat.  

Lien vers la plateforme.

Contact téléphonique dédié : 31 31 16 38.

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France | Razika Adnani distinguée par le prix Sciences et Laïcité

L’écrivain, philosophe et islamologue Razika Adnani a obtenu le prix Sciences et Laïcité décerné en France par le Comité Laïcité République pour son ouvrage ‘‘Sortir de l’islamisme’’ et pour l’ensemble de son travail de recherche dans le domaine de l’islam et de la pensée musulmane. La cérémonie a eu lieu le 10 décembre 2025 à l’Hôtel de Ville de Paris et le prix lui a été remis par l’avocat Richard Malka.

Razika Adnani est est membre du Conseil d’Orientation de la Fondation de l’Islam de France de 2017 à 2014, membre du conseil scientifique du Centre civique d’étude du fait religieux (CCEFR), membre du groupe d’analyse de JFC Conseil, membre du jury du prix littéraire Gisèle Halimi et présidente fondatrice des Journées internationales dephilosophie d’Alger. Elle a forgé plusieurs concepts dont la moralisation de la violence dans ‘‘La nécessaire réconciliation’’ et la réforme tournée vers l’avenir dans ‘‘Islam : Quel problème ? Les défis de la réforme’’.

«Mon ouvrage ‘‘Sortir de l’islamisme’’, publié en 2024, s’inscrit dans la continuité de mon travail de recherche dans le domaine de l’islam et de la pensée musulmane que j’ai commencé lorsque l’Algérie a été frappée de plein fouet par l’islam politique, ou l’islamisme, le plus fondamentaliste, le plus patriarcal et le plus meurtrier et lorsque j’ai ressenti le besoin de me protéger contre son discours qui s’imposait à nous partout et y compris sur le lieu de travail et notamment lorsqu’il s’agissait de mes élèves. Il fallait que je sois capable, moi leur professeur, de leur répondre et qu’ils ne puissent pas me mettre en difficulté», a déclaré Mme Adnani dans son allocution lors de la réception du prix. Et d’ajouter : «Je voulais également répondre à mes interrogations, car je refusais d’accepter ce que le discours religieux nous présentait comme des vérités absolues. J’ai refusé de renoncer à ma pensée et à ma raison. J’ai refusé de cesser de croire à l’esprit critique que j’inculquais à mes élèves. Beaucoup avaient abdiqué y compris mon professeur de théologie à l’université, spécialiste du mutazilisme, cette grande école théologique rationaliste qui a prospéré au IXe siècle.»

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La Tunisie cherche à réutiliser les déchets de démolition

En Tunisie, environ 200 000 mètres cubes de déchets de construction et de démolition ont été collectés depuis janvier 2025, dans le cadre d’un programme d’intervention coordonné par le ministère de l’Environnement. Mais combien de ces déchets jonchent encore les terrains vagues, les chantiers abandonnés et parfois même les bas-côtés des routes ?  

Le ministère de l’Environnement, qui fait face à de nombreuses critiques à ce propos, a précisé que le programme se poursuivra en décembre avec pour objectif l’enlèvement de 30 000 mètres cubes supplémentaires de matériaux, notamment des gravats et des déchets de construction, souvent abandonnés le long des routes et dans les zones non aménagées.

Le ministre Habib Abid a effectué, avant-hier, mardi 9 décembre, une inspection dans la commune de Douar Hicher, dans le gouvernorat de Manouba, afin de vérifier les opérations de collecte et de transport des déchets. Il a également supervisé les travaux d’entretien du parc de Carthage.

Concernant les espaces verts, le ministère annonce l’achèvement du réaménagement de l’espace vert d’Utique, dans le gouvernorat de Bizerte, et ajoute que le programme 2025 a, à ce jour, couvert plus de 70 sites d’intervention dans différentes régions du pays.

Les déchets de construction demeurent l’un des problèmes environnementaux les plus visibles. Les documents de planification du ministère indiquent, ces dernières années, des niveaux élevés de déchets et la présence de nombreuses décharges illégales, impactant le paysage, les sols et la qualité de vie urbaine, notamment dans les zones côtières les plus densément peuplées.

Parallèlement, les autorités s’efforcent de réutiliser une partie des gravats, en particulier comme matériaux recyclés pour les infrastructures.

Les autorités cherchent à promouvoir des procédés visant utiliser les déchets de démolition dans les projets routiers de 2026. Les 200 000 mètres cubes collectés depuis le début de l’année témoignent donc d’un effort de dépollution que le gouvernement entend poursuivre à court terme. Le principal défi reste de transformer un flux de déchets encore souvent anarchique en une chaîne d’approvisionnement traçable et, si possible, réutilisable.

I. B.

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Journées de l’Entreprise | Ambition mondiale, mais réformes en suspens

Au moment où l’économie mondiale réinvente ses lignes de force, la Tunisie cherche à s’y inscrire autrement : non plus comme un simple maillon, mais comme un acteur capable de peser sur les échanges, les normes et les innovations. Vaste ambition pour un pays qui a du mal à relancer sa croissance économique atone depuis 2011.

Envoyé spécial

C’est dans ce climat de recomposition globale que la 39ᵉ édition des Journées de l’Entreprise s’est ouverte, ce vendredi 12 décembre 2025 à Sousse, sous l’impulsion du ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh.

Dès l’ouverture, les débats se sont orientés vers une lecture stratégique des mutations à l’œuvre, portée notamment par l’intervention dense et volontariste de Dominique de Villepin. L’ancien Premier ministre français y a esquissé les trajectoires possibles d’un pays qu’il estime «mieux préparé qu’il n’y paraît» pour s’affirmer dans le nouvel ordre économique mondial.

De Villepin a livré une analyse dense et ambitieuse du rôle que la Tunisie peut jouer dans un nouvel ordre mondial en recomposition. Il a insisté sur trois paris stratégiques qui, selon lui, permettront au pays de consolider sa place au sein des réseaux économiques internationaux : le pari du comptoir, le pari de l’arrimage, et le pari de l’innovation.

Renouer avec l’esprit méditerranéen

L’ancien Premier ministre français a rappelé que la Tunisie possède un héritage historique qui peut se transformer en avantage compétitif. «De toutes les stratégies qui marchent dans le nouvel ordre mondial, il y a d’abord le pari du comptoir», a-t-il affirmé. En référence à l’histoire phénicienne et au rôle traditionnel d’intermédiation du pays, il a expliqué que cette stratégie repose sur la médiation, l’agilité et l’attractivité.

Selon lui, la Tunisie a la capacité de devenir un lieu de rencontre entre commerce, culture et finance, à condition de poursuivre son ouverture économique. Il a notamment souligné le rôle décisif du secteur financier. «La Banque centrale de Tunisie a récemment renforcé la réglementation prudentielle avec trois nouvelles circulaires en 2025 pour améliorer la résilience du secteur», a-t-il rappelé.

De Villepin a aussi évoqué les efforts de la BCT pour encourager l’innovation dans les services financiers, en particulier à travers la mise en place d’un bac à sable réglementaire destiné à tester les solutions de paiements innovants. Cette orientation pourrait, selon lui, faire passer la place financière de Tunis à la vitesse supérieure, en attirant davantage d’acteurs régionaux.

Le second pari évoqué par l’ancien chef du gouvernement français est celui de l’arrimage aux chaînes de valeur européennes. La Tunisie, a-t-il rappelé, exporte déjà 70 % de ses produits vers l’Union européenne, tandis que 43 % de ses importations proviennent principalement de la France, de l’Allemagne et de l’Italie. «Les chaînes de valeur euro-tunisiennes se sont fortement intégrées depuis la fin des années 1990», a-t-il observé, suite à la signature d’un accord d’association ayant permis de mettre en place d’une zone de libre-échange.

De Villepin estime que la période d’instabilité ayant marqué les quinze dernières années (de la crise des subprimes au choc du Covid-19) doit désormais appartenir au passé. «La stabilisation économique et sociale pourrait ouvrir la voie à un cercle vertueux fondé sur l’attraction des entreprises européennes et la montée en gamme industrielle. Pour ce faire, il faut enclencher la remontée de la productivité et de l’investissement», a-t-il insisté.

Le troisième pari, celui de l’innovation, repose selon lui sur l’un des principaux atouts du pays : la qualité de son enseignement supérieur et le potentiel de sa jeunesse. Il a cité l’exemple emblématique d’InstaDeep, start-up tunisienne rachetée en 2023 par BioNTech pour un demi-milliard de dollars, preuve selon lui que la Tunisie est déjà un hub régional de l’innovation qui ne demande qu’à croître. Le pays consacre, en effet, plus de deux fois plus de ressources à l’innovation que ses voisins du Maghreb, et compte plus de 1 500 startups ainsi que 17 scale-ups prometteuses.

Pour réussir ce pari, De Villepin a insisté sur la nécessité d’un passage à l’échelle, rendu possible par la mobilisation de capitaux internationaux et par la création de cadres de coopération plus ambitieux entre l’Europe, le Maghreb, l’Afrique et le Moyen-Orient.

Des impasses mondiales aux alliances de voisinage

Par la même occasion, l’ancien Premier ministre français a livré une analyse géopolitique dense, marquée par une mise en garde contre trois impasses stratégiques qui, selon lui, menacent la stabilité mondiale autant qu’elles brouillent la capacité des États et des entreprises à se projeter.

La première est l’impasse de l’autarcie. Dans un monde secoué par des crises successives (sanitaires, énergétiques, sécuritaires), la tentation du repli se renforce. Mais il estime que cette voie est en contradiction totale avec la réalité actuelle des chaînes de valeur mondiales : aucune économie, même puissante, ne peut prospérer durablement en s’isolant. L’interdépendance est un fait structurel, non une option politique. Renoncer à cette réalité revient, selon lui, à s’exposer à l’asphyxie économique et à la marginalisation stratégique.

La deuxième impasse identifiée est la logique impériale, qu’il illustre notamment par les politiques menées sous l’administration Trump. Il y voit un réflexe d’hyperpuissance cherchant à imposer ses règles plutôt qu’à construire des partenariats équilibrés. Or, cette approche, jugée contre-productive, alimente les tensions, fragilise les alliances traditionnelles et génère, à terme, plus d’instabilité que de sécurité. 

La troisième impasse est celle des batailles identitaires, ces affrontements idéologiques qui transforment les zones de contact (culturelles, économiques, migratoires) en véritables lignes de fracture. Selon De Villepin, la crispation identitaire enferme les nations dans une logique d’opposition permanente et nourrit une conflictualité diffuse qui fragilise les coopérations essentielles. Elle empêche aussi d’aborder sereinement des enjeux transnationaux comme la migration, la transition énergétique ou la sécurité.

Face à ces dérives, le Français propose une refondation pragmatique et ambitieuse des relations entre l’Europe et son voisinage sud, articulée autour de cinq orientations structurantes.

D’abord, sortir de la logique de l’aide. «Le modèle vertical, hérité de l’après-guerre, n’est plus adapté : il crée dépendance et incompréhensions», a-t-il précisé, tout en appelant à une relation d’égal à égal, fondée sur des projets partagés et une vision commune.

Deuxième orientation : bâtir des infrastructures communes. Pour lui, infrastructures physiques (énergie, transport), numériques ou éducatives constituent le socle d’un destin euro-méditerranéen intégré. Elles permettent aux économies des deux rives de se renforcer mutuellement et de réduire les vulnérabilités.

Il propose aussi d’associer pleinement les entreprises aux grandes stratégies de coopération. «Elles disposent de l’agilité, de l’innovation et de l’expertise opérationnelle nécessaires pour transformer les ambitions politiques en résultats concrets», a-t-il souligné.

S’agissant de la quatrième orientation, il a proposé de mobiliser les territoires et les diasporas. Les diasporas sont, selon lui, des acteurs de connexion culturelle, économique et technologique sous-exploités. Elles peuvent devenir des vecteurs puissants de co-développement et d’intégration régionale.

Finalement et non moins important, il appelle à articuler maîtrise des frontières et circulation des talents. «Il ne s’agit pas d’opposer sécurité et mobilité, mais de concevoir un cadre clair, ordonné, où la gestion migratoire devient un outil de développement partagé plutôt qu’un facteur de tension», a-t-il souligné.

Un horizon ambitieux, mais tributaire de réformes profondes…

Si la vision présentée par Dominique de Villepin situe la Tunisie dans un rôle central, sa réalisation dépendra de la capacité du pays à stabiliser son cadre économique, simplifier ses procédures, assurer une justice prévisible et accélérer les réformes structurelles. Les ambitions d’innovation, d’intégration régionale et d’ouverture financière nécessitent un environnement où l’investissement est protégé, les règles sont claires, et l’administration accompagne plutôt qu’elle n’entrave.

Ceci pour dire aussi que la Tunisie dispose effectivement d’atouts réels (position géographique, capital humain, dynamisme entrepreneurial) mais leur valorisation passe désormais par une mise à niveau institutionnelle et opérationnelle. C’est à cette condition que les trois paris proposés pourront devenir les trois piliers d’un nouveau cycle de croissance.

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Abir Moussi s’en remet, dit-elle, à la justice divine  

Abir Moussi a comparu de nouveau en état de détention devant les juges aujourd’hui, vendredi 12 décembre 2025, dans le cadre de ce que l’on appelle « l’affaire du bureau d’ordre de la présidence». Selon un avocat présent à l’audience, la présidente du Parti destourien libre (PDL) a déclaré qu’elle garderait le silence et s’en remettrait à la justice divine.(Ph. Des partisans de Moussi manifestant devant la prison de Bulla Regia, à Jendouba, où elle est incarcérée).

Il convient de noter que la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a mis sa décision en délibéré dans cette affaire impliquant la présidente du PDL et une autre dirigeante du parti, Meriem Sassi, comparue, elle, en liberté.

Abir Moussi est emprisonnée depuis le 3 octobre 2023 et fait l’objet de plusieurs poursuites liées à ses activités politiques. De guerre lasse, et après avoir dénoncé en vain, elle et ses avocats, ce qu’ils considèrent comme des abus de procédures, elle a décidé de ne plus assurer sa défense, estimant que les affaires intentées contre elle par des institutions publiques ont un caractère purement politique.   

I. B.

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Signature de 7 accords entre des entreprises tunisiennes et algériennes

Le Forum économique tuniso-algérien, qui s’est tenu le jeudi 11 décembre 2025 à Tunis, en marge des réunions du Haut Comité mixte sur le thème  «Industrie, Énergie et Tourisme», a été l’occasion de la signature d’un accord de coopération entre l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) et le Conseil du renouveau économique algérien (Crea) visant à fournir davantage d’informations aux investisseurs tunisiens et algériens et de soutenir les investissements mutuels.

Sept accords de partenariat économique ont également été signés entre des entreprises et des groupements économiques tunisiens et algériens dans des secteurs économiques stratégiques tels que l’industrie automobile, le textile, l’agroalimentaire, le tourisme et les technologies de l’information et de la communication.

Des réunions bilatérales B2B ont également eu lieu entre des opérateurs économiques algériens et leurs homologues tunisiens actifs dans divers domaines et secteurs, pour discuter des modalités de coopération et explorer les opportunités d’investissement.

Samir Majoul, président de l’Utica a salué les entreprises tunisiennes qui ont initié des investissements en Algérie depuis plusieurs années, appelant les investisseurs algériens à se tourner vers la Tunisie et soulignant l’existence de réelles opportunités de réussite commune.

En exposant la vision de l’Utica l’avenir de la coopération, le président du patronat tunisien a appelé à la conclusion d’un accord de libre-échange global, à l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires, à l’exemption des produits de droits de douane, à la liberté d’investissement, de circulation, de résidence, de travail et de propriété entre les deux pays, et à concentrer les efforts sur les secteurs à forte valeur ajoutée, comme l’agriculture, l’industrie agroalimentaire, la pêche, la santé, l’industrie pharmaceutique, l’énergie et les énergies renouvelables, la cybersécurité, l’économie du savoir. Il a, par ailleurs, préconisé la libéralisation complète des monnaies des deux pays dans les transactions économiques et touristiques après un accord entre les deux banques centrales. Et de plaider pour le renforcement du partenariat tripartite tuniso-algérien-africain, saluant le succès de la quatrième édition du Salon international du commerce intra-africain (IATF 2025) qui s’est tenue récemment en Algérie.

I. B.

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Les crimes sans fin des mercenaires russes au Mali

Alors que les flux des migrants subsahariens s’intensifient vers les pays d’Afrique du Nord, notamment la Tunisie, fuyant les guerres et les violences, de vastes régions du Mali sont devenues le théâtre de graves exactions perpétrées ces derniers mois par l’Africa Corps, une organisation paramilitaire russe qui a pris le relais de la sulfureuse société russe de mercenaires Wagner depuis la mort de son dirigeant Evgueni Prigojine.

Imed Bahri

Cette «Légion africaine» sème la terreur et les populations civiles se retrouvent à la fois la proie des terroristes islamistes mais aussi des mercenaires russes. 

La présence russe dans la région du Sahel qui a supplanté celle des militaires français a non seulement échoué à éradiquer le terrorisme et à pacifier la région mais pire, elle s’en prend aux civils. C’est l’exil ou la mort. 

Monica Brontsuk et Caitlin Kelly ont recueilli pour le compte du Los Angeles Times les témoignages de dizaines de réfugiés ayant fui vers la frontière mauritanienne qui révèlent des massacres, des viols, des décapitations et des pillages de villages perpétrés sans distinction, dans le cadre d’une campagne conjointe des forces maliennes et de l’unité russe opérant sur place à la demande des autorités maliennes.

Africa Corps remplace Wagner

Le journal souligne que les autorités maliennes n’ont jamais reconnu publiquement la présence de Wagner ni de Africa Corps mais les médias d’État russes ont publié ces dernières semaines des reportages en provenance du Mali faisant l’éloge de cette «Légion africaine» pour sa défense du Mali contre les terroristes. Le ministère russe des Affaires étrangères a également confirmé que cette unité opère à la demande des autorités maliennes. 

Malgré l’espoir des civils que le départ de Wagner et son remplacement par l’Africa Corps atténuerait la brutalité du conflit, les réfugiés ont confirmé que rien n’avait changé. Les mêmes tactiques persistaient : incendies de villages, exécutions sommaires, enlèvements de femmes et insultes racistes proférées à l’encontre des habitants. En réalité, seule la dénomination de l’entité de mercenaires a changé. 

Tenant son plus jeune fils dans ses bras, Boukar a déclaré avoir compté tous les hommes tués ou enlevés par Wagner et l’armée malienne dans sa ville natale, un total de 214. «Seul le nom a changé. Les vêtements, les véhicules et les hommes sont les mêmes. Les méthodes sont les mêmes voire pires. C’est pourquoi nous sommes repartis».

Entre le marteau et l’enclume

Le journal rapporte que les civils se retrouvaient pris en étau entre la violence des groupes extrémistes comme Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) et la répression de l’armée malienne et de l’Africa Corps. Obéir aux ordres des extrémistes les exposait à des représailles de l’État, tandis que les ignorer faisait d’eux des cibles pour les mercenaires.

Dans ce chaos, les exactions se multiplient dans des zones difficiles d’accès pour les journalistes et les organisations humanitaires. Selon certains témoignages, des corps ont été retrouvés mutilés, une pratique précédemment attribuée à Wagner.

Si certaines statistiques indiquent une baisse du nombre de victimes civiles imputées aux Russes, les experts remettent ces chiffres en question. Un ancien d’un village témoigne : «C’est la politique de la terre brûlée. Les soldats ne parlent à personne. Ils tirent sur tous ceux qu’ils voient. Sans poser de questions, sans prévenir et les gens ignorent pourquoi ils sont tués».

Ainsi, le Sahel et l’Afrique de l’Ouest sont devenus la région la plus dangereuse du monde en matière d’extrémisme. Cette situation a encore davantage isolé le Mali après le retrait des forces de maintien de la paix de l’Onu et son exclusion de la Cour pénale internationale, rendant les enquêtes criminelles encore plus difficiles.

Les témoignages des réfugiés font état d’histoires tragiques : une mère a vu son fils se faire massacrer sous ses yeux avant que sa fille ne soit enlevée. Une autre a perdu ses enfants en fuyant. Une troisième raconte avoir fui, prise de panique, au point d’oublier son bébé. Dans chaque récit, les «hommes blancs», comme les appellent les habitants, apparaissent comme les plus terrifiants.

Fatima, une réfugiée à la frontière mauritanienne, raconte que lorsque les hommes blancs sont arrivés au village de Koura, tout le monde a fui, sauf elle, car sa fille s’est évanouie en entendant des coups de feu. Les hommes allaient de maison en maison, volant les bijoux des femmes et tuant les hommes. Lorsqu’ils sont entrés chez elle, ils ont cru sa fille morte et l’ont laissée là.

Fatima ne voulait pas parler des sévices que les hommes blancs lui avaient infligés. Mais lorsqu’ils sont partis, elle a découvert le corps de son fils, il avait été tué dans sa boutique. Puis elle a trouvé son frère blessé et alors qu’elle entamait son voyage vers la Mauritanie, sa fille est décédée.

«Avant le conflit, j’étais forte et courageuse», a dit Fatima avant d’ajouter: «Maintenant, la vie n’a plus de sens. Je ne suis plus qu’un être vivant, qui a l’apparence de ce que j’étais, mais en réalité, je ne suis plus vivante. Je ne sais pas ce que nous avons fait pour mériter cela».

Personnes violées, torturées et tuées

Les experts affirment qu’il est impossible de connaître le nombre exact de personnes tuées et agressées au Mali, en particulier dans les zones reculées où l’accès des journalistes et des travailleurs humanitaires est de plus en plus restreint. «De nombreuses personnes ont été violées, torturées et tuées», a déclaré Şükrü Cansızoğlu, représentante du HCR en Mauritanie, ajoutant : «Il est parfois difficile d’identifier précisément les auteurs de ces crimes»

Des experts juridiques ont souligné que l’intégration formelle de l’Africa Corps au sein du ministère russe de la Défense rend Moscou directement responsable de tout crime que cette force pourrait commettre au Mali. Pourtant, les opérations se poursuivent sans transparence ni contrôle tandis que les témoignages s’accumulent, faisant état d’une spirale de violence qui ne montre aucun signe d’apaisement.

Pour les personnes en fuite, la question la plus pressante est : pourquoi subissent-elles tout cela ? La réponse, conclut le journal, se perd dans le conflit qui oppose une force russe opaque, une armée affaiblie et des extrémistes tout aussi brutaux. Et ce sont les populations civiles qui, hélas, sont les victimes qui subissent les atrocités des belligérants.

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Ukraine-Russie | L’Europe se mobilise pour le soldat Volodymyr

«Nous devons protéger Volodymyr», disent-il en chœur : une conversation téléphonique divulguée révèle que certains va-en-guerre européens conspirent contre le plan de paix de Trump visant à mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. (Ph. Zelensky entouré par les dirigeants européens en mars dernier à Londres).

Habib Glenza

Dans un développement qui n’est pas tout à fait surprenant, les dirigeants européens affirment que Washington cherche à «trahir» l’Ukraine et leprésident Zelensky lors d’éventuelles négociations de paix officielles avec la Russie. «Il est possible que les États-Unis abandonnent l’Ukraine sur les questions territoriales sans fournir de garanties claires en matière de sécurité», aurait déclaré le président français Emmanuel Macron, selon un enregistrement téléphonique «qui a fuité» avec d’autres dirigeants européens.

Il s’agit probablement d’une fuite intentionnelle et d’un signal fort adressé à l’administration Trump, car l’Europe n’a pas adhéré dès le départ au plan de paix proposé par le président américain. «Il est possible que les États-Unis trahissent l’Ukraine sur la question territoriale sans clarifier les garanties de sécurité», a poursuivi Macron, estimant qu’il y avait un «grand danger»pour Zelensky, le protégé des Européens. 

La transcription divulguée de la conversation téléphonique entre les dirigeants européens, qui discutaient de la stratégie à adopter pour protéger le gouvernement Zelensky et les intérêts de Kiev, a été publiée jeudi par le magazine allemand Der Spiegel.

Ne pas laisser Volodymyr seul

Selon certaines informations, le chancelier allemand Friedrich Merz, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, le président finlandais Alexander Stubb et, bien sûr, Zelensky lui-même auraient également participé à la conversation au cours de laquelle Merz a convenu que Zelensky devait «être extrêmement prudent dans les jours à venir» et a averti le dirigeant ukrainien que les Américains «jouent avec vous et avec nous».

Le président finlandais Stubb a ajouté : «Nous ne devons pas laisser l’Ukraine et Volodymyr seuls face à ces gens», après que le secrétaire général de l’Otan, Rutte, ait déclaré : «Je suis d’accord avec Alexander. Nous devons protéger Volodymyr.» L’hypothèse sous-jacente semble être que Zelensky est en position de faiblesse et qu’il est victime d’intimidation de la part de responsables américains plus puissants qui ont beaucoup de moyens de pression sur lui.

Le contexte de cette partie de la conversation est particulièrement intéressant, car il semble se concentrer sur les envoyés de Trump, Steve Witkoff et Jared Kushner, qui viennent de rencontrer Poutine à Moscou et qui mènent les efforts visant à faire adopter le plan de paix en 28 points de Trump (ou en 19 points selon les rapports d’une version révisée). 

Contrer«les sales coups américains»

Politico présente la section de la transcription comme suit : «Selon la transcription, le Finlandais Stubb semblait être d’accord avec Merz. ‘‘Nous ne pouvons pas laisser l’Ukraine et Volodymyr seuls avec ces types’’, a-t-il déclaré, faisant apparemment référence à Witkoff et Kushner, ce qui a suscité l’accord de Rutte : ‘‘Je suis d’accord avec Alexander : nous devons protéger Volodymyr Zelensky’’, a déclaré le chef de l’Otan.» 

Der Spiegel admet dans son rapport que ces déclarations et d’autres reproduites dans les notes de la conversation illustrent la profonde méfiance des Européens à l’égard des deux confidents de Trump. Michael Weiss, l’un des coauteurs du rapport, a présenté tout cela comme visant à contrer«les sales coups américains pour mettre fin à la guerre».

Un aspect de la conversation concerne l’accord trouvé par les dirigeants sur la question des avoirs russes gelés dans les banques de l’Union européenne (UE), que les interlocuteurs considèrent comme une prérogative purement européenne, alors que des informations récentes indiquent que les États-Unis sont prêts à les restituer à Moscou dans le cadre d’un accord de paix finalisé avec l’Ukraine.

Les efforts de Washington pour parvenir rapidement à la paix en engageant sérieusement les deux parties sont-ils assimilés à des«manœuvresdéloyales» ?

Le bureau de Zelensky n’a pour l’instant ni confirmé ni démenti l’exactitude de la transcription divulguée. Un diplomate ukrainien anonyme a toutefois répondu comme suit lorsqu’il a été interrogé par Politico : «En général, seuls les Russes tirent profit des divisions entre l’Europe et les États-Unis, c’est pourquoi notre position constante est que l’unité transatlantique doit être maintenue.»

Mais la réalité est que Zelensky s’est constamment opposé à l’idée d’instaurer la paix sans contrôle ni participation directs de l’Ukraine. Il a également toujours refusé toute concession territoriale, et ses alliés européens ont également rejeté cet élément clé du plan Trump.

Pour sa part, le Kremlin, qui se sent en position de force, insiste actuellement pour que son contrôle sur le Donbass et la Crimée ne soit pas seulement considéré comme un fait accompli, mais il souhaite obtenir la pleine reconnaissance internationale et ukrainienne que ces territoires font partie de la Fédération de Russie.

Paris aurait averti Kiev contre une possible trahison américaine dans les négociations de paix – TRT Français

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Chagos | Un pas historique vers l’autodétermination

Le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) a frappé un grand coup en appelant à suspendre immédiatement l’accord entre le Royaume-Uni et Maurice concernant l’archipel des Chagos. Cette décision, saluée par le Gouvernement de Transition des Îles Chagos, marque un pas décisif pour le respect des droits du peuple chagossien.

Me Saïd Larifou, avocat du Gouvernement de Transition, voit dans cette prise de position «un début de victoire pour le peuple chagossien» : «Le Cerd rappelle que tout accord doit se faire avec le consentement libre, préalable et éclairé de notre population, et que ses droits fondamentaux – dont le retour à Diego Garcia et l’autodétermination – doivent être respectés.»

Au-delà de la suspension de l’accord, le comité onusien insiste sur l’importance de garantir des recours effectifs, une réparation intégrale et le respect strict des obligations internationales pour mettre fin aux injustices subies par les Chagossiens.

«Nous avons longtemps été privés de notre terre, de notre voix, et de notre histoire. Aujourd’hui, nous avançons vers la justice et la reconnaissance», souligne Me Larifou, rappelant également le soutien de figures britanniques comme Dame Priti Patel, députée de la Chambre des Communes.

Pour préparer l’avenir et renforcer la voix de chaque Chagossien, le Gouvernement de Transition, assisté par le cabinet de Me Larifou, a lancé une fiche électorale et un recensement de la population. Cette initiative concrète ouvre la voie à une participation démocratique réelle et au renforcement des droits de tout un peuple.

Le message est clair : le peuple chagossien n’est plus seul, sa lutte pour la justice et l’autodétermination est reconnue et soutenue. L’espoir renaît.

L’es ‘archipel des Chagos est un ensemble de sept atolls situés dans le nord de l’océan Indien et totalisant cinquante-cinq îles, à 1 174 km au sud de Malé, aux Maldives, et à 1 832 km à l’est de Victoria, aux Seychelles. 

Djamal Guettala

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Nabeul accueille le 38ᵉ Festival Neapolis du théâtre pour enfants

La 38ᵉ édition du Festival Neapolis du théâtre pour enfants aura lieu du 21 au 28 décembre 2025 à Nabeul. Elle s’annonce comme l’une des plus riches et des plus inspirantes depuis la création de cet événement en 1986, qui est aujourd’hui une référence incontournable en Tunisie, mais aussi dans le monde arabe, en Afrique du Nord et dans l’espace méditerranéen.

Rendez-vous majeur dédié aux arts vivants destinés au jeune public, le Festival Neapolis du théâtre pour enfants se distingue par une programmation particulièrement foisonnante, réunissant théâtre, marionnettes, danse, pantomime, cirque, performances visuelles et créations hybrides.

Les enfants et leurs familles auront l’occasion d’explorer une vaste palette d’univers artistiques proposés par des compagnies venues de plusieurs continents.

Les pays participants offrent une diversité géographique remarquable : Italie, Bulgarie, Espagne et Russie (en Europe), Iran, Chine, Vietnam (Asie), Algérie, Égypte, Oman, Maroc, Palestine, Irak (Monde arabe et Afrique).

Cette ouverture internationale confère au festival une dimension unique, faisant de Nabeul un véritable carrefour de cultures et de pratiques artistiques.

Le théâtre tunisien occupe cette année une place centrale, avec 13 spectacles nationaux au programme. Une présence qui illustre la vitalité du secteur, la créativité des compagnies locales et la qualité des productions destinées au jeune public. Ces œuvres témoignent de la richesse des langages artistiques tunisiens et confirment le rôle essentiel du festival dans la promotion du théâtre pour enfants au niveau national.

Au-delà des représentations scéniques, le festival propose un ensemble d’activités parallèles favorisant la formation, la réflexion et l’échange professionnel :workshops et ateliers de création pour enfants et étudiants ; séminaires réunissant experts, pédagogues et artistes, et rencontres professionnelles encourageant la coopération entre compagnies tunisiennes et étrangères.

La programmation investira également l’espace public, avec des animations quotidiennes : spectacles de rue, performances spontanées, mascottes, échassiers, clowns et interventions artistiques dans les principaux quartiers et artères de Nabeul.

L’un des moments phares sera le Petit Carnaval, prévu le lundi 22 décembre : un défilé festif et coloré réunissant enfants, familles, troupes et habitants dans une ambiance conviviale et fédératrice.

Dans un souci d’élargir l’accès à la culture, le festival étend cette année sa présence à plusieurs gouvernorats : Sfax, Bizerte, Kairouan, Tunis, La Manouba et Nabeul. Cette diffusion régionale permet de toucher de nouveaux publics et confirme la vocation nationale de l’événement.

Les délégations étrangères bénéficieront d’un accueil chaleureux incluant des soirées spéciales, des visites culturelles à la découverte du patrimoine tunisien et une cérémonie officielle organisée à la mairie de Nabeul. Ces moments de convivialité renforceront les liens entre artistes internationaux, institutions locales et acteurs culturels.

Avec cette 38ᵉ édition, le Festival Neapolis du Théâtre pour Enfants réaffirme son statut d’événement de référence dans le paysage culturel tunisien et sa place essentielle dans le réseau international du théâtre jeune public. Animé par une programmation ambitieuse, une ouverture résolue sur le monde et un ancrage territorial affirmé, le festival poursuit sa mission : offrir aux enfants un espace d’émerveillement, de créativité et de découverte, tout en contribuant au rayonnement culturel de la Tunisie.

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Kia EV2 sera dévoilé au Salon de l’Auto de Bruxelles 2026

EV2 incarne la porte d’entrée idéale vers l’univers des modèles 100% électrique de Kia. Conçu, développé et prochainement fabriqué en Europe, EV2 sera assemblé à l’usine Kia de Žilina en Slovaquie, aux côtés de la berline EV4 récemment écoscorée. Le SUV électrique du segment B destiné à l’Europe sera dévoilé le 9 janvier 2026 au Salon de l’Auto de Bruxelles, qui se tiendra dans la capitale belge du 10 au 18 janvier.

Le Kia EV2 allie un design affirmé à des technologies modernes et à une connectivité avancée et des fonctionnalités intelligentes, tout en offrant un habitacle spacieux et modulable.
Avec son allure distinctive et sa silhouette séduisante, le design du modèle exprime son caractère et illustre parfaitement la philosophie de design «Opposites United» / (L’alliance des contraires) de Kia.

«Avec EV2, nous réaffirmons notre engagement à rendre la mobilité électrique véritablement accessible à un public plus large — sans compromis», a déclaré Marc Hedrich, président et Ceo de Kia Europe. Il ajoute : «Ce SUV transpose l’innovation et l’esprit de nos modèles électriques de plus grande taille dans un format adapté à un environnement urbain. Conçu, développé et bientôt produit en Europe, nous sommes convaincus qu’EV2 jouera un rôle déterminant dans la construction d’une mobilité plus responsable.»

Le 9 janvier, de 10h40 à 11h00, les journalistes présents au Salon de l’Auto de Bruxelles 2026 pourront découvrir en détail le dernier modèle de la gamme 100% électrique de Kia (Hall 5, stand 3).

Aux côtés du Kia EV2, Kia présentera les versions GT, sportives et dynamiques de ses modèles EV3, EV4 et EV5.

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