Le président de la République, Kais Saïed, a reçu, mardi, 9 décembre courant, au palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri. Selon un communiqué, la réunion a été l’occasion d’évoquer nombre de dossiers, dont notamment, le déroulement de l’action gouvernementale et la marche de plusieurs services publics. A ce titre, le chef […]
Le terme vient du grec «kakistos» (le pire) et «kratos» (pouvoir) : la «kakistocratie» veut littéralement dire le gouvernement des pires. Non pas seulement des dirigeants sans imagination, mais aussi des responsables incompétents, cyniques ou corrompus, dont les décisions dégradent le pays et ses institutions. Comme ceux qui ont souvent régné et qui règnent malheureusement encore en Tunisie.(Photo: La crise environnementale de Gabès est la preuve irréfutable de l’incompétence de l’administration publique tunisienne).
Habib Glenza
Ce modèle prospère quand les contre-pouvoirs sont affaiblis, que l’information circule mal et que le recrutement des élites repose davantage sur la loyauté du clan que sur la compétence. Les symptômes sont connus : nominations de complaisance, promesses coûteuses non réalisées, mépris des procédures, attaques contre la presse, clientélisme, népotisme, corruption…
À terme, l’État perd en efficacité, la confiance publique s’effondre et l’économie paie l’addition sous forme de gâchis budgétaire, d’endettement et de perte de souveraineté.
La kakistocratie a régné à différents moments de l’Histoire de la Tunisie, et plus particulièrement après la «révolution» de 2011 avec une administration minée par le népotisme, des gouvernements où l’expertise est écartée au profit des ambitions injustifiées des fidélités douteuses, des crises mal gérées faute d’écoute des experts et d’influence des intérêts privés. Les indicateurs de cette gabegie rampante : une rotation anormale des cadres, une absence d’évaluations indépendantes, des marchés publics opaques, la fuite des talents…
De gros budgets pour pas grand-chose
Au lendemain de l’indépendance, l’Etat tunisien a créé des offices pour soutenir le développement des secteurs clés de l’économie, dont l’Office des terres domaniales (OTD) pour développer les terres agricoles appartenant à l’Etat, l’Office national de l’huile (ONH) pour promouvoir le secteur de l’huile. Il en de même pour l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), le Centre de promotion des exportation (Cepex), le Groupement interprofessionnel des fruits (Gifruits) et le Groupement interprofessionnel des légumes (Gil), entre autres institutions qui compliquent parfois la tâche des opérateurs au lieu de la faciliter et qui finissent par dépenser de gros budgets pour rien ou pas grand-chose.
Aujourd’hui les terres domaniales tombent en friche à l’instar du domaine de Chaâl à Sfax. L’huile d’olive tunisienne, en dépit de l’abondance de la production et de la hausse des prix sur les marchés internationaux, est vendue en vrac, à hauteur de 87%, à des sociétés douteuses qui servent l’intérêt de mastodontes italiens et espagnols.
Des opérateurs à la solde de l’étranger
Le secteur touristique tunisien ne profite qu’aux agences de voyage (TO) et aux transporteurs aériens étrangers qui poussent les hôteliers tunisiens, adeptes du moindre effort, au bradage des prix. Ce bradage, poursuivi depuis belle lurette au vu et au su des hauts responsables de l’ONTT et du ministère du Tourisme, est la cause directe de la faillite ou de la mise à l’arrêt de 177 unités hôtelières.
Il est à rappeler, dans ce contexte, que les recettes réelles du tourisme tunisien en 2025 n’ont pas encore atteint celles de 2008. Et tout ce que vous disent les hauts responsables du secteur à ce sujet (hausse, etc.) est totalement faux ou bidonné.
Ces hauts responsables ferment les yeux sur ce crime pour satisfaire la demande des TO étrangers, qui profitent d’une infrastructure ayant coûté une fortune au contribuable tunisien, et un énorme manque à gagner pour la Tunisie. C’est à croire qu’ils sont à la solde de l’étranger.
L’exemple de la création des usines d’engrais à Gabes ne laisse aucun doute sur l’incompétence et le laxisme des hauts responsables des ministères de l’Industrie et de l’Environnement, qui ont laissé la situation environnementale et sanitaire s’aggraver d’année en année sans rien faire pour essayer de rattraper leurs erreurs.
Comment peut-on créer des industries chimiques dangereuses sans réaliser une étude sur ses effets néfastes sur la santé des humains, de la faune et de la flore ? Ces hauts responsables qui gèrent les usines du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès ou à Sfax, ne semblent pas se préoccuper de la santé des citoyens mais de ce qu’ils vont toucher à titre de privilèges ou même pots-de-vin ! Se rendent-ils compte des souffrances qu’ils infligent à leurs concitoyens atteints de cancer et d’autres graves maladies incurables ?
En poursuivant leur œuvre de destruction massive, alors que la population qui proteste est laissée aux bons soins des policiers armés de matraques et de bombes lacrymogènes, ils prouvent qu’ils s’en foutent comme de la dernière de leur chaussette.
L’examen de l’affaire de l’association Nama Tounes a été reporté par la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière du tribunal de première instance de Tunis
La justice a par ailleurs rejeté les demandes de libération des accusés dans cette affaire, parmi lesquels on compte Abdelkarim Slimane, président de l’association précitée, précise Mosaïque FM, citant une source ce vendredi 28 novembre 2025.
Rappelons que cette affaire est liée à une enquête pour blanchiment d’argent et financements étrangers suspects, dont les montant s’élèvent à plusieurs millions de dinars tunisiens.
La Chambre d’accusation a décidé de déférer l’ex-présidente de l’IVD, l’ancien ministre Mabrouk Korchid, ainsi que deux autres personnes, devant la Chambre pénale spécialisée pour une affaire liée à une initiative de réconciliation.
A Tunis, la Chambre d’accusation spécialisée dans les dossiers de corruption financière a ordonné, ce jeudi 27 novembre, le renvoi de plusieurs personnalités publiques devant la justice pénale.
Parmi elles figurent Sihem Bensedrine, ancienne présidente de l’Instance Vérité et Dignité, et l’ex-ministre des Domaines de l’État, Mabrouk Korchid. Les poursuites portent sur une démarche de réconciliation engagée au profit d’un homme d’affaires, et désormais examinée comme un potentiel abus.
Faits reprochés
Selon la décision de la Chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis, quatre personnes sont renvoyées devant la Chambre pénale spécialisée : Sihem Bensedrine, ex-présidente de l’IVD ; Mabrouk Korchid, ancien ministre, actuellement en fuite ; un avocat ; un homme d’affaires directement concerné par l’initiative de réconciliation.
L’affaire porte sur une procédure lancée par l’IVD dans le cadre de la justice transitionnelle, visant la conclusion d’un accord de réconciliation financière avec un opérateur économique poursuivi. Les enquêteurs estiment que certaines étapes de cette initiative pourraient constituer un dépassement légal ou un traitement privilégié. Le dossier a été transféré au juge pénal spécialisé pour une mise en examen approfondie.
Un dossier chargé autour de l’IVD
L’Instance Vérité et Dignité, dissoute en 2019, a longtemps été au centre de polémiques concernant la gestion de ses archives, ses décisions de réparation et surtout ses mécanismes de réconciliation financière.
Les initiatives visant des hommes d’affaires avaient suscité des affrontements politiques et juridiques, certains y voyant une voie de règlement, d’autres une entorse à la loi. Ce renvoi intervient après plusieurs années d’enquêtes et d’auditions.
En septembre dernier, la chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de corruption financière auprès de la Cour d’appel de Tunis avait décidé de renvoyer Sihem Bensedrine et Mabrouk Korchid devant la chambre criminelle des affaires de corruption financière, dans le cadre de deux affaires en lien avec les activités de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).
La première affaire concernait un accord de conciliation conclu avec le Tunisien résidant en France Abdelmajid Boudin, dans le cadre du dossier de la Banque franco-tunisienne. La chambre d’accusation avait décidé d’émettre un mandat de dépôt à son encontre dans cette affaire.
La deuxième affaire portait sur un accord de conciliation conclu par l’Instance Vérité et Dignité avec Slim Chiboub, avec un refus de sa mise en liberté.
Sihem Bensedrine avait été placée en détention provisoire le 1er août 2024 dans le cadre d’une affaire liée à des accusations de faux, falsification, abus de pouvoir et avantages indus en rapport avec le rapport final de l’IVD, notamment sur le volet de la Banque franco-tunisienne. Elle avait entamé une grève de la faim en janvier 2025 pour dénoncer ce qu’elle considérait comme un acharnement judiciaire. Le 19 février 2025, la justice tunisienne a finalement ordonné sa libération.
De son côté, Mabrouk Korchid, ancien ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, a été poursuivi dans une affaire distincte liée également aux activités de l’IVD.
Examinant la demande de libération de l’homme d’affaires Marouane Mabrouk, le Parquet a demandé une caution d’un milliard de dinars tunisiens pour accéder à cette demande.
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière au tribunal de première instance de Tunis a tenu, lundi 24 novembre 2025, l’audience consacrée à l’examen des demandes de libération et à la fixation de la prochaine date d’audience dans le cadre de l’affaire de suspicions de corruption, visant Marouane Mabrouk ainsi que d’anciens responsables et ministres.
A l’issue de cette audience la justice a réclamé une une caution d’un milliard de dinars pour la libération de Marouane Mabrouk et a fixé la prochaine audience au 8 décembre 2025.
Lors d’une séance plénière conjointe ARP–CNRD consacrée au budget 2026 de son département, la ministre de l’Industrie, Fatma Thabet Chiboub, a révélé que les missions de contrôle menées en 2024-2025 ont mis au jour de nombreuses infractions aux réglementations. Vingt dossiers ont été transmis à la justice judiciaire et quatre à la Cour des comptes. Le ministère affirme renforcer sa politique de lutte contre la corruption.
Une série de contrôles qui mettent en lumière des infractions graves
Devant les deux chambres, la ministre a détaillé les résultats des missions d’inspection menées par l’Inspection générale entre 2024 et 2025. Trente opérations ont été effectuées : contrôles approfondis, inspections partielles et enquêtes administratives. La majorité est désormais finalisée.
Ces contrôles ont débouché sur deux types de renvois :
20 dossiers transmis à la justice judiciaire pour des infractions susceptibles de poursuites pénales ;
4 dossiers adressés à la justice financière, notamment à la Cour des comptes, pour fautes de gestion et irrégularités administratives.
Pour Fatma Thabet Chiboub, ces résultats témoignent d’une vigilance accrue contre les dépassements dans les établissements sous tutelle du ministère.
Inspections, actions conjointes et procédures clarifiées
La ministre a expliqué que ces missions s’inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Outre les inspections internes, le ministère a conduit des opérations coordonnées avec le Haut comité de Contrôle administratif et financier, ainsi que des missions inopinées déclenchées en cas d’indices sérieux de dépassement.
Le département a également assuré un suivi des rapports émanant de l’Inspection générale et des structures de contrôle externes, en collaboration avec l’organe de contrôle de la présidence de la République.
Pour prévenir de nouvelles infractions, des circulaires ont été adressées aux institutions sous tutelle afin de clarifier les procédures et combler les lacunes administratives.
En conclusion de son intervention, Fatma Thabet Chiboub a invité les députés à transmettre au ministère tout dossier ou document lié à la corruption. Cet appel vise à renforcer la réactivité du département et à élargir les sources d’alerte pour des missions de contrôle futures.
Dix personnes ont été condamnées dans une affaire de corruption financière et administrative à la Compagnie des phosphates de Gafsa. Les peines vont jusqu’à cinq ans de prison, tandis que certaines accusations ont été écartées ou jugées non fondées par le tribunal de première instance de Tunis.
Des peines allant de trois à cinq ans
Le tribunal de première instance de Tunis a rendu son verdict dans une affaire de corruption touchant la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
Dix accusés ont été condamnés à des peines de prison allant jusqu’à cinq ans pour des délits financiers et administratifs, tandis que certaines accusations d’exploitation d’un fonctionnaire public ont donné lieu à un non-lieu.
Profils et sanctions
Slim Feriani, ancien ministre de l’Industrie, et un ex-responsable à la CPG ont été condamnés à quatre ans de prison.
Lotfi Ali, ancien député, son frère, un ex-directeur de la société et un ancien responsable ont écopé de trois ans de prison et d’une amende de trois millions de dinars chacun.
Romdhane Souid, ancien directeur général de la CPG, a bénéficié d’un non-lieu. Trois autres personnes ont été écartées de cette affaire principale et seront poursuivies dans un dossier indépendant, selon le tribunal.
La justice tunisienne a condamné ce mardi plusieurs anciens membres du bureau exécutif du Syndicat national des forces de sécurité intérieure ainsi qu’un propriétaire d’imprimerie privée à des peines de prison allant de trois à six ans pour des affaires de corruption financière.
Des peines pour malversations et blanchiment d’argent
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière de la Cour de première instance de Tunis a rendu son jugement ce matin. Parmi les condamnés figurent l’ancien secrétaire général du syndicat et plusieurs autres membres de son bureau exécutif.
Ils ont été reconnus coupables de « trahison caractérisée », de participation à cette trahison, de blanchiment d’argent et d’autres infractions à caractère financier, rapporte Mosaique fm.
Le propriétaire d’une imprimerie privée, impliqué dans certaines transactions financières irrégulières, a également été condamné. Les peines prononcées vont de trois à six ans de prison ferme.
Ces décisions interviennent après que la chambre d’accusation spécialisée de la Cour d’appel a renvoyé les prévenus, placés en état d’arrestation, devant la chambre criminelle pour corruption financière. Les accusations portaient sur des faits de détournement de fonds, de blanchiment d’argent et de complicité dans des malversations financières au sein du syndicat.
L’ancien ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a été condamné à six ans de prison ferme par la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière du tribunal de Tunis. Une peine prononcée lundi 6 octobre dans une affaire portant sur des irrégularités dans la désignation d’attachés sociaux à l’étranger.
Des nominations sous influence
L’enquête, ouverte depuis plusieurs années, a mis au jour des soupçons de corruption et de favoritisme dans les procédures de nomination d’agents sociaux au sein de diverses ambassades tunisiennes, notamment entre 2017 et 2019.
Les juges ont également condamné Abdelkader Mhedhbi, ancien directeur général de l’Office des Tunisiens à l’étranger, à trois ans de prison pour son rôle dans ces manquements.
Selon des sources judiciaires, les investigations ont révélé des abus de fonction et des violations des règles administratives au profit d’intérêts personnels ou de tiers.
En décembre 2023, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Tunis avait ordonné le renvoi des deux hommes devant la justice pénale, tout en les maintenant en liberté en attendant leur procès.
Un verdict rendu en l’absence du principal accusé
Mohamed Trabelsi, qui résiderait actuellement à l’étranger, n’était pas présent lors du prononcé du jugement. Le tribunal a retenu contre lui les chefs d’abus de pouvoir et de préjudice à l’administration publique, sur la base des articles 96 et 98 du Code pénal.
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière du Tribunal de première instance de Tunis a rendu tard dans la nuit d’hier un jugement lourd dans un dossier d’exportation frauduleuse.
Un ancien cadre des douanes a été condamné à cinq ans de prison, tandis qu’un homme d’affaires, propriétaire d’un groupe de sociétés actives dans l’exportation de thon et de sardine, a écopé de sept ans de prison. L’information a été confirmée à Diwan FM par une source judiciaire.
Les deux accusés ont été reconnus coupables de malversations financières et d’irrégularités administratives dans le cadre de l’exportation de thon et de sardine vers l’étranger. Le tribunal a retenu des faits caractérisés par l’usage abusif de fonctions et la falsification de documents douaniers au profit d’intérêts privés, au détriment de l’administration publique.
Une fraude orchestrée au poste frontalier de Dhehiba
Selon le dossier, le cadre des douanes principal prévenu a exploité sa position au bureau frontalier de Dhehiba pour apposer le cachet officiel de la recette des douanes sur deux déclarations, indiquant la sortie de lots de thon et de sardine. Or, ces marchandises n’avaient jamais franchi le poste frontalier. Cette manœuvre visait à donner une apparence de régularité à des opérations en réalité frauduleuses.
Selon la source judiciaire, ce jugement s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les réseaux de contournement des procédures douanières, alors que les autorités cherchent à renforcer l’exemplarité des sanctions pour dissuader de futures infractions.
L’homme d’affaires et deux anciens directeurs généraux de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), dont Jamel Belhaj et Boutheina Ben Yaghlane, ont été incarcérés après l’émission des mandats de dépôt dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le pôle judiciaire économique et financier tunisien a significativement fait progresser son enquête sur les soupçons de corruption et de malversations au sein de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). L’émission des trois mandats de dépôt est intervenue en l’espace de quelques heures, durant la nuit de mercredi à jeudi, concentrant ainsi l’action judiciaire sur trois figures centrales de la sphère économique.
Les mandats d’incarcération visent :
L’homme d’affaires Ahmed Abdelkefi, fondateur de Tunisie Valeurs et figure majeure du monde des affaires.
Jamel Belhaj, ancien directeur général de la CDC, qui a précédé sa successeure.
Boutheina Ben Yaghlane, ancienne directrice générale de l’institution, en poste d’avril 2016 à août 2021.
Le placement en détention de ces personnalités, qui représentent à la fois le secteur privé et la haute administration financière publique, marque une escalade dans l’instruction de ce dossier sensible.
Le Cœur des Enquêtes
L’affaire, dont la révélation publique remonte au 25 septembre avec la garde à vue d’Ahmed Abdelkefi, porte sur des indices sérieux de corruption financière et administrative. Les investigations se concentrent sur de possibles irrégularités et l’usage présumé illégal de fonds au sein de la CDC, un établissement stratégique placé sous l’égide du ministère des Finances.
Le parquet du pôle judiciaire a justifié les mesures coercitives par la nécessité de faire toute la lumière sur l’étendue des malversations et de déterminer les responsabilités exactes des dirigeants impliqués. L’enquête se focalise notamment sur les mécanismes de corruption présumés qui auraient entaché la gestion de la Caisse.
En Chine, être ministre corrompu peut littéralement coûter la vie. L’ancien ministre de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à la peine capitale avec sursis le 28 septembre 2025 pour avoir détourné des dizaines de millions de yuans. Cette condamnation n’est pas une première : depuis 2012, la campagne anti-corruption menée par Xi Jinping a frappé de nombreux hauts responsables, certains écopant de la peine de mort avec sursis, d’autres de la prison à vie. Chaque procès médiatisé devient un avertissement clair : personne n’est au-dessus de la loi… ou du Parti. Ici, la morale publique n’est pas une option, c’est un instrument de pouvoir.
En Tunisie, le contraste est saisissant. La campagne anti-corruption touche des spéculateurs, des grossistes et quelques anciens ministres, mais les peines se limitent à la prison, aux amendes et à la confiscation d’avoirs. Pas de peine de mort, pas de procès spectaculaires sur grand écran. Ici, la justice frappe, mais sans spectacle ni excès. Et franchement, on peut s’en estimer heureux : nos ministres dorment encore tranquilles.
Et pourtant, la comparaison ne se limite pas aux tribunaux. La Chine investit en Tunisie à grande échelle : entreprises, projets d’infrastructure, technologies. Leur présence économique influence les décisions politiques, inspire des partenariats publics-privés et même des méthodes de gouvernance. Une pression subtile, mais bien réelle, qui transforme le paysage économique et politique du pays, sans que la population n’ait toujours conscience de l’ampleur de l’influence chinoise. C’est un peu comme importer un modèle économique et diplomatique, mais pas ses tribunaux… heureusement pour nos ministres.
Le contraste entre Pékin et Tunis est donc double : l’un frappe à coups de peine capitale avec sursis et de tribunaux spectaculaires, l’autre avance à pas mesurés, jonglant entre justice, droits humains et pragmatisme économique. La Tunisie pourrait-elle apprendre quelque chose de la Chine ? Certainement. Mais il ne s’agit pas d’adopter la peine de mort ni de transformer les ministres en exemples publics. Il s’agit de renforcer la crédibilité judiciaire, assurer la transparence, et construire un système où la corruption ne peut prospérer… même sous l’œil discret du géant chinois.
Ici, la corruption n’est pas une affaire de vie ou de mort, mais une affaire de justice. Et dans ce choix réfléchi, mesuré, mais déterminé, la Tunisie trace sa route. Avec ses forces, ses limites, et un soupçon de chance que nos ministres continuent à dormir tranquilles.
Le président de la République, Kais Saïed, a reçu mercredi au palais de Carthage la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, et la ministre des Finances, Mischkat Slama Khaldi, pour discuter du projet de loi de finances 2026. Il a réaffirmé que ce texte doit avant tout refléter le rôle social de l’État et promouvoir la justice sociale.
Selon un communiqué de la présidence, le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’adopter « une pensée novatrice » et de concevoir le projet de loi de finances autour de nouveaux concepts afin de répondre aux attentes sociales.
Deux objectifs majeurs ont été fixés : offrir de nouvelles perspectives aux jeunes marginalisés et rationaliser les dépenses publiques en réduisant les financements destinés aux institutions jugées peu rentables.
Lutte contre la corruption et l’évasion fiscale
Au cours de la réunion, Kais Saïed a critiqué la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), estimant qu’elle n’a pas assumé pleinement son rôle. Il a également évoqué les défis liés à l’évasion fiscale et aux réseaux de corruption, réitérant l’engagement de la Tunisie à avancer dans la voie des réformes.
Le président a souligné que la politique du « compter sur soi » reste pertinente, malgré les critiques. Face à l’héritage de mauvaise gestion accumulé au fil des décennies, il a affirmé sa détermination à ouvrir de nouvelles opportunités pour les jeunes, instaurer une véritable justice et relancer une croissance durable. « Le peuple tunisien n’acceptera plus jamais les solutions à demi-teinte », a-t-il martelé.
Le président Kaïs Saïed a reçu le 22 septembre au palais de Carthage les responsables sécuritaires : Khaled Nouri, ministre de l’Intérieur, Mourad Saïdan, directeur général de la Sûreté nationale, et Hussein Gharbi, directeur général commandant de la Garde nationale. Selon un communiqué de la présidence, cette réunion traduit la volonté de l’exécutif de coordonner mesures économiques et sécurité publique pour des résultats tangibles.
Selon la même source, contrairement aux campagnes médiatiques ponctuelles d’antan, le président a annoncé que la lutte contre le monopole, la spéculation et la hausse injustifiée des prix serait désormais une politique d’État permanente. L’objectif : que chaque citoyen et chaque agriculteur constate des résultats concrets au quotidien, et que les réseaux criminels perdent leur emprise sur les circuits de distribution.
Le chef de l’État a souligné que tout acteur négligeant ses responsabilités sera juridiquement tenu pour responsable, et que cette approche vise à protéger à la fois consommateurs et producteurs.
Parallèlement, la présidence a réaffirmé l’importance de sécuriser les écoles et les instituts, avec un accent particulier sur la lutte contre le trafic de drogues et les actions dirigées contre l’État et la société. Cette mesure fait suite à une saisie record de stupéfiants au port de Radès, effectuée le 21 septembre, qui a conduit à l’arrestation de deux personnes impliquées, dont un cadre de la douane et une employée du secteur maritime.
Le premier juge d’instruction du pôle judiciaire économique et financier a émis, mardi 2 septembre 2025, un mandat de dépôt à l’encontre de l’homme d’affaires Maher Chaâbane, actif dans le secteur de l’immobilier et de la construction.
Blanchiment d’argent et corruption
Déjà poursuivi dans d’autres affaires, il est désormais inculpé dans une nouvelle enquête pour blanchiment d’argent et corruption.
Maher Chaâbane, actuellement détenu dans le cadre d’autres procédures judiciaires, a été déféré devant le premier juge d’instruction du pôle judiciaire financier. Celui-ci a décidé de l’inculper et de délivrer un mandat de dépôt en raison de nouvelles charges retenues contre lui, rapporte Mosaique fm.
Les accusations
Les chefs d’inculpation portent notamment sur le blanchiment d’argent en association de malfaiteurs ; l’exploitation abusive des facilités offertes par son activité professionnelle et son statut social ; l’octroi et la réception de cadeaux et avantages indus ; corruption active et passive.
Maher Chaâbane, homme d’affaires influent dans le secteur immobilier et des travaux publics, est déjà poursuivi dans d’autres affaires financières. Il voit son cas judiciaire s’alourdir avec cette nouvelle inculpation qui pourrait ouvrir la voie à un procès élargi pour corruption et malversations.
Crédits bancaires
En juillet dernier, le juge d’instruction du bureau 32 du tribunal de première instance de Tunis avait émis, un mandat de dépôt à l’encontre de l’homme d’affaires dans le cadre d’une enquête ouverte pour des faits présumés de corruption impliquant un fonctionnaire public s’inscrivant dans un dossier qui touche au secteur bancaire public.
L’enquête porte sur l’octroi présumé par Maher Chaâbane de crédits bancaires d’un montant avoisinant les 240 millions de dinars, dans des conditions jugées irrégulières.
Rappelons que Maher Chaâbane, en détention depuis près de deux ans, a déjà été condamné à deux ans de prison, en décembre 2023 par la 6e Chambre criminelle chargée des affaires de corruption financière auprès du Tribunal de première instance de Tunis pour non-rapatriement de recettes d’exportation de l’étranger.