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Quels sont les meilleurs pays africains en matière d’intelligence artificielle?

L’Égypte, l’Afrique du Sud et le Ghana se positionnent comme les leaders africains dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), selon le «Global AI Index» publié par l’hebdomadaire britannique The Observer le 4 décembre 2025. Ce classement, qui évalue 93 pays, repose sur 108 indicateurs répartis en trois piliers — investissement, innovation et mise en œuvre — et sept sous-piliers: talents, infrastructures, environnement opérationnel, recherche, développement, écosystème d’affaires et stratégie gouvernementale.

L’Égypte arrive en tête du continent africain avec un score global de 13 points, grâce à sa forte stratégie gouvernementale (56 points) et à un environnement opérationnel favorable (38 points). L’Afrique du Sud et le Ghana suivent avec respectivement les 54e et 61e rangs mondiaux. À l’autre bout du classement africain, la Tunisie occupe le 85e rang mondial, derrière la Côte d’Ivoire (84e), un score reflétant des performances faibles dans les domaines du développement, de la recherche, des infrastructures, des talents et de l’écosystème d’affaires.

Le rapport souligne que la majorité des pays africains restent en bas du classement mondial, pénalisés par un manque d’investissements soutenus en IA, une faible capacité en semi-conducteurs et en calcul haute performance, ainsi que par un nombre limité de startups spécialisées et de développeurs qualifiés. Les pays africains disposent néanmoins d’atouts à exploiter: une population jeune, un marché numérique en expansion et des secteurs publics et privés de plus en plus ouverts aux technologies innovantes.

Pour accélérer leur progression, ces nations doivent renforcer leurs infrastructures, investir dans la formation et la recherche, et développer des politiques publiques favorisant l’innovation et l’adoption de l’IA. Le continent pourrait ainsi transformer ses forces en opportunités et mieux se positionner dans la course mondiale, dominée pour l’instant par les États-Unis, la Chine et Singapour.

Voici le top 10 africain dans la course mondiale à l’IA:

  1. Égypte (47e rang mondial)
  2. Afrique du Sud (54e)
  3. Ghana (61e)
  4. Algérie (65e)
  5. Maroc (68e)
  6. Nigeria (69e)
  7. Maurice (70e)
  8. Kenya (74e)
  9. Sénégal (75e)
  10. Côte d’Ivoire (84e)
  11. Tunisie (85e)

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Sfax: Rencontre sur les défis de l’intelligence artificielle

Sfax: Rencontre sur les défis de l’intelligence artificielle

Un débat sur “les défis que l’intelligence artificielle impose aux entreprises des technologies de l’information” a été organisé, vendredi, à Sfax, à l’initiative du groupement professionnel des sociétés IT relevant du bureau régional de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT). Le président du groupement IT à CONECT Sfax, Firas Fekih a indiqué à […]

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L’Arabie Saoudite lorgne le leadership arabe de l’IA

La visite du Prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed bin Salman à Washington la semaine dernière à Washington, D.C. a servi de catalyseur à une série d’annonces majeures qui positionnent Humain, la première plateforme d’intelligence artificielle (IA) du monde arabe, comme un acteur incontournable sur l’échiquier mondial de l’IA. Cette série de partenariats stratégiques et d’investissements ambitieux dessine les contours d’une entreprise résolument mondiale, bâtissant l’infrastructure de l’IA de demain. (Ph. Tareq Amin au centre).

Naamen Bouhamed *

Lors du U.S.-Saudi Investment Forum 2025, tenu le 19 novembre 2025 à Washington, D.C., Tareq Amin, Humain IA Ceo, a présenté les 9 annonces qui marquent la stratégie d’Humain IA et de l’Arabie Saoudite pour devenir le cœur de l’IA dans le monde arabe et dans le monde.

Voici les 9 annonces clés qui ont marqué cette semaine historique dans le développement de l’infrastructure saoudienne de l’IA Humain:

1- Humain réalise son premier investissement international dans Luma AI : elle mène la Série C de Luma AI avec une levée évaluée à 900 millions de dollars. Cet investissement vise à accélérer le développement d’intelligences multimodales de pointe et des prochains modèles fondateurs (foundation models). Les deux sociétés s’associent également dans le projet «Halo», un supercalculateur dédié à l’IA d’une puissance de 2 GW en Arabie Saoudite.

2- Humain et xAI (Elon Musk) lancent le premier hub international pour xAI : en dehors des États-Unis, xAI choisit Humain pour son premier hub international. Ce partenariat prévoit la construction de centres de données GPU hyperscale à faible coût en Arabie Saoudite, incluant un hub phare de 500 MW avec Nvidia. Les modèles Grok de xAI seront déployés à l’échelle nationale via la plateforme Humain One.

3- Humain s’associe à Global AI pour une expansion mondiale des data centers: Humain et Global AI unissent leurs forces pour construire des centres de données à grande échelle aux États-Unis et dans le monde. Ce projet inclura un campus de calcul haute densité avec des systèmes GPU refroidis par liquide, des systèmes «air-gap» et des contrôles complets de souveraineté des données.

4- Humain, Adobe et Qualcomm s’allient pour une IA générative culturellement intelligente : ce partenariat tripartite vise à développer une IA générative adaptée au monde arabe en s’appuyant sur Adobe Firefly et Creative Cloud, ainsi que sur les solutions Humain comme Allam. L’objectif est de codévelopper des modèles multimodaux formés à partir de jeux de données régionaux authentiques.

5- Humain et Nvidia renforcent leur partenariat stratégique : l’alliance avec Nvidia passe à la vitesse supérieure avec le déploiement prévu de jusqu’à 600 000 unités d’infrastructure IA en Arabie Saoudite et aux États-Unis. Cette collaboration permettra de faire avancer le développement de modèles d’IA d’abord arabes avec Nvidia Nemotron et de jumeaux numériques via Nvidia Omniverse.

6- Humain, AMD et Cisco forment une coentreprise pour 1 GW d’infrastructure IA : cette coentreprise ambitieuse a pour objectif de fournir jusqu’à 1 GW d’infrastructures d’IA d’ici 2030, en commençant par une première phase de 100 MW en Arabie Saoudite. Elle permettra de soutenir l’entraînement haute performance, l’inférence sécurisée et les infrastructures intelligentes de nouvelle génération.

7- Humain et Amazon Web Services (AWS) étendent leur collaboration : le partenariat avec AWS se renforce avec le déploiement de jusqu’à 150 000 accélérateurs d’IA, incluant les puces Nvidia GB300 et AWS Trainium, dans la première zone dédiée à l’IA en Arabie Saoudite.

8- Humain et Groq triplent la puissance du plus grand cluster saoudien : Humain annonce une extension majeure de son partenariat avec Groq, visant à tripler la capacité du plus grand cluster de calcul saoudien propulsé par la technologie Groq.

9- Ouverture du Centre d’ingénierie IA Qualcomm chez Humain : Qualcomm officialise le lancement de son Centre d’ingénierie IA au sein de Humain. Ce centre aura pour mission d’accélérer le développement des capacités avancées des data centers, l’ingénierie, l’intégration de modèles et bien plus encore.

Ces 9 annonces-accords vont permettre à Humain IA de devenir un acteur incontournable de l’IA dans le monde arabe face aux investissement du Qatar 1,2 trillion $ mais surtout d’Abu Dhabi 1,4 trillion$ dont le projet d’infrastructure Stargate aux Etats-Unis.

Reconnaissance mondiale et vision stratégique

Cette série d’annonces a été présenté il y a une semaine lors du Forum d’investissement États-Unis-Arabie Saoudite, où les dirigeants de Humain ont discuté avec leurs partenaires américains des prochaines étapes d’investissements dans le secteur de l’IA.

La reconnaissance de Humain IA aux Etats-Unis comme leader arabe et mondial a été encore soulignée lors du Gartner IT Symposium, où la plateforme a été citée aux côtés de géants comme OpenAI, Meta et DeepSeek, confirmant son ascension fulgurante dans le paysage de l’IA d’entreprise.

De Washington à Riyad, Humain IA n’est plus seulement un champion régional arabe de la zone Mena; c’est désormais une marque mondiale d’IA «full-stack», dont la vision est propulsée par une propriété intellectuelle unique, des produits innovants et un réseau de partenariats américains et internationaux stratégiques sans précédent. Bref, l’avenir de l’IA se construit désormais avec Humain en Arabie Saoudite comme cœur arabe et mondial de l’IA.

Humain et les projets arabes similaires

Entre Humain IA et les projets similaires dans la région Mena (Qatar et Abu Dhabi principalement), ce n’est pas une question de simple compétition, mais de leadership et de définition d’un nouveau paradigme.

Au-delà d’une concurrence avec les Émirats Arabes Unis ou le Qatar, Humain IA se positionne comme l’architecte de l’Écosystème IA arabe et un catalyseur de la souveraineté IA de la région Mena et, au-delà, sur le plan mondial. Cette approche globale le rend donc unique dans la région.

Ce positionnement de Humain IA repose sur 4 piliers distinctifs majeurs.

1. La vision : «Full-Stack Souverain» vs. «Projets Ciblés» :

– Humain Ia se présente comme une plateforme full-stack, maîtrisant toute la chaîne de valeur : Couche infrastructure : supercalculateurs (projet Halo), data centers (avec Nvidia, AWS, Groq); Couche modèles : développement de modèles fondateurs Arabs First (avec Nvidia Nemotron, xAI) et accès à des modèles mondiaux ; Couche application : solutions comme Allam et intégration avec Adobe Creative Cloud pour des applications métier.

Humain IA ne construit pas une simple application IA ; mais construit le système nerveux numérique de toute la région Mena.

2. L’approche : «Partenariats Stratégiques Régionaux & Mondiaux» vs. «Développement Isolé» :

Humain IA démontre une capacité unique à attirer et structurer des partenariats d’égal à égal avec les leaders incontestés du secteur (Nvidia, AWS, xAI, Adobe, AMD, Qualcomm). Ce n’est pas un simple client; c’est un co-développeur et un hub de déploiement global.

Humain a 1 argument phare : celui d’offrir un réseau mondial comme garantie technologique en Arabie Saoudite. Il apporte le meilleur de l’IA mondiale et l’adopte au contexte arabe accessible à tous dès aujourd’hui.

 3. La spécialisation culturelle et linguistique arabe: « L’IA de Racinée» vs. «L’IA Traduite» :

Humain IA met l’accent sur le co-développement de modèles à partir de base de données régionales dans la zone arabe Mena (partenariats Adobe et Nvidia). L’objectif est une IA arabe qui comprend les nuances culturelles locales, dialectales et contextuelles des différentes régions (Afrique du Nord et Moyen-Orient voire par pays).

Humain propose une IA qui ne se contente pas de parler arabe, mais qui pense et comprend le contexte linguistique et culturel arabe.

C’est aussi un héritage de civilisation scientifique pluridisciplinaire qui va être transformé en base de données accessible à tout le monde.

4. Le Modèle : «Plateforme ouverte et Écosystème» vs. «Solution Fermée» : avec Human One, Humain IA se positionne comme une plateforme pouvant déployer aussi bien les modèles de xAI (Grok) que ses propres modèles. C’est une approche d’écosystème, pas de jardin clos (walled garden) comme des projets plus fermés qui sont destinés à un usage gouvernemental des États ou à une entreprise spécifique qui sécurise son R&D.

Humain IA construit ici un écosystème ouvert à tous, pas une forteresse mais une offre accessible à et qui permet à toutes les économies de la région Mena mais aussi du monde à innover sur cette plateforme unique dans le monde arabe.

En conclusion :  Humain IA Saudi n’est pas un projet IA parmi d’autres. Il veut devenir l’architecte de la souveraineté IA du monde arabe.

En bâtissant l’infrastructure full-stack la plus puissante de la région Mena, en tissant des alliances mondiales exclusives et en développant une intelligence culturellement authentique, Humain offre au monde arabe la capacité unique de participer à la révolution IA en tant qu’acteur leader, et non suiveur. Il se donne ainsi pour ambition de faire du monde arabe un pôle mondial de l’IA de nouvelle génération.

La cible de Humain IA, les talents arabes en Tunisie, au Maroc, en Égypte et en Jordanie. Il adopte une posture de leader régional sur toute la zone Mena ouvert, pro-actif et intégrateur afin de devenir le leader arabe de l’IA.

Pour le recrutement, la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie et le Maroc sont des terrains de chasse exceptionnels par la qualité de leur formation d’ingénieurs. Ils y recruteront les ingénieurs IT & IA arabes talentueux qui font défaut dans le Golfe, en Arabie Saoudite mais aussi aux Etats-Unis et en Europe.

S’agissant des partenariats, Humain IA devrait lancer un programme «Humain Fellows» ou un fonds d’investissement pour identifier et financer les start-ups les plus prometteuses de ces pays voire sur l’ensemble de la zone Mena, avec pour objectif de les faire développer sur la plateforme Humain One.

Message clé pour ces pays arabes et leurs talents: «Humain construit l’infrastructure pour permettre aux talents exceptionnels du monde arabe de briller à l’échelle mondiale, sans avoir à quitter la région et même leur pays.» En résumé, les pays arabes représentent l’écosystème étendu qu’Humain a le potentiel de fédérer et sur lequel le projet peut s’appuyer pour concrétiser son ambition de leadership et de souveraineté IA panarabe.

* Président-Ceo de Alwen International, Middle East Business Consultant.

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La philosophie trahie | Du combat citoyen au confort des chaires

La philosophie a été kidnappée. Elle a été arrachée aux agoras, aux cafés, aux rues et aux consciences individuelles pour être emprisonnée dans des facultés aseptisées. Ce que l’on enseigne aujourd’hui sous ce nom n’est trop souvent qu’un simulacre, une momie intellectuelle que l’on commente à l’infini sans jamais lui redonner souffle. Les philosophes médiatiques, quant à eux, sont les bouffons de ce système, des faiseurs d’opinion qui recyclent le bruit ambiant en pseudo-pensée. Mais la philosophie véritable, celle qui mord sur le réel, n’a pas disparu. Elle a déserté les lieux de son supplice pour se réfugier dans le feu de l’acte créateur.

Abdelhamid Larguèche *

La philosophie institutionnelle est une imposture. Elle a oublié que son père fondateur, Socrate, philosophait non pas dans un amphithéâtre, mais sur la place publique. Elle a surtout oublié l’exemple magistral d’Ibn Khaldun, dont les pérégrinations à travers le Maghreb et l’Andalousie furent la matrice vivante de sa pensée. Ce n’est pas dans le silence d’une bibliothèque qu’il élabora sa Muqaddima, mais au contact des tribus, des cours princières, des champs de bataille et des marchés. Sa théorie de la ‘asabiyya (cohésion sociale) et des cycles civilisationnels naquit de l’observation directe des réalités politiques et économiques les plus concrètes, mêlant réflexion méditative et expérience pratique dans un dialogue permanent avec le monde.

L’héritage combattant bafoué

Cet esprit de combat n’a jamais cessé de hanter la vraie philosophie. Marx et Engels ne rédigeaient pas le Manifeste du Parti communiste pour le plaisir de la spéculation abstraite, mais pour armer les prolétaires d’une conscience de classe, transformer la misère quotidienne en force révolutionnaire. Leur célèbre phrase «Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde diversement ; il s’agit de le transformer» est un acte d’accusation contre toute pensée désincarnée.

Quelques décennies plus tard, un écrivain, Émile Zola, héritait de ce courage avec son J’accuse!. Ce n’était pas un texte littéraire de plus, c’était un acte philosophique pur : risquer sa réputation, sa liberté, sa vie pour la vérité et la justice d’un officier juif injustement condamné. Il incarnait la pensée en action, refusant la distance confortable de l’intellectuel qui observe depuis sa tour d’ivoire.

Aujourd’hui, que reste-t-il de ce combat ? Une caste de spécialistes qui parlent une langue morte, autiste, pratiquant avec délice la «distanciation» face aux crises qui brûlent le monde. Cette distanciation n’est que le nom savant de la lâcheté, l’exact contraire des pérégrinations khaldouniennes qui engageaient le corps et l’esprit dans la compréhension du réel. C’est la trahison suprême de l’héritage de Socrate, d’Ibn Khaldun, de Marx, de Zola. On a stérilisé la pensée, on l’a coupée de ses racines : la colère, la passion, le désespoir et l’espoir des femmes et des hommes.

L’art, dernier bastion de la pensée en révolte

Face à cette trahison, l’art est devenu la nouvelle guérilla philosophique. Là où le professeur pontifie sur l’aliénation sans jamais affronter le système qui la produit, l’artiste la rend palpable. Là où l’un disserte sur «le mal», l’autre, comme Goya, grave l’horreur de la guerre dans Los Desastres. Là où l’un théorise «le temps», l’autre, comme Chadi Abdel Salam, le rend palpable, structurant comme dans La Momie.

L’artiste est l’héritier direct du philosophe-séditieux, du penseur en mouvement. Comme Ibn Khaldun parcourant les routes pour comprendre les mécanismes de l’histoire, l’artiste arpente les territoires mouvants de la sensibilité contemporaine. Il ne représente pas la pensée; il la fait. Avec ses mains, avec la matière, avec son corps. Il pense en sculptant, en filmant, en peignant. Il se souvient que la philosophie n’est pas une discipline, mais une intensité, un engagement total.

L’IA, nouveau champ de bataille

L’intelligence artificielle (IA), loin d’être une menace pour la pensée, est une gifle salutaire. Elle nous force à cesser de nous adorer nous-mêmes. Que vaut notre «génie créateur» face à une machine qui synthétise et compose ? Notre «libre arbitre» face à un algorithme qui prédit ? C’est une occasion unique de rejouer les grands débats philosophiques, non plus dans l’abstrait, mais dans le concret le plus brutal.

L’IA est le nouveau désert que nous devons traverser, la nouvelle géographie mentale où doivent s’engager nos pérégrinations, comme Ibn Khaldun en son temps. Elle nous interpelle dans la rue numérique : «Connais-toi toi-même, si tu l’oses encore.»

Pour un philosophe en permanente sédition

Le philosophe de demain doit cesser d’être un notaire du passé. Il doit redevenir un dissonant, un pirate des significations établies, un pèlerin du réel à la manière d’Ibn Khaldun. Il n’a pas de chaire, il a un atelier, un studio, un code à écrire, des routes à parcourir. Il est plasticien, cinéaste, poète ou codeur. Son œuvre n’illustre pas un concept; elle «est» le concept en acte. Sa mission n’est pas de répondre, mais de déranger, de créer des brèches dans le confort mental, de maintenir ouvertes les plaies du questionnement.

La philosophie n’est pas morte. Elle a simplement déserté les facultés pour rejoindre la résistance. Elle est dans le geste de l’artiste qui défie, dans le code du développeur qui interroge, dans le corps du danseur qui incarne, dans les pérégrinations de ceux qui, refusant le confort du bureau, vont chercher la pensée au cœur des turbulences du monde. Le vrai philosophe aujourd’hui n’est pas celui qui parle d’une vie qu’il ne vit pas. C’est celui qui se tait, serre les dents, et crée.

* Historien.

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