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Façade atlantique : l’Axe qui peut transformer l’économie africaine

L’Atlantique africain, longtemps réduit au rôle d’exutoire des matières premières, s’impose désormais comme l’un des espaces géoéconomiques les plus stratégiques du continent. Les 23 pays qui bordent cette façade, du Maroc à la Namibie, en passant par le Cap Vert, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Nigeria, l’Angola, le Gabon, etc., concentrent l’essentiel des échanges extérieurs africains et deviennent un levier majeur pour la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Malgré un commerce intra-africain ne dépassant pas les 16 %, selon Afreximbank et la CNUCED, cette façade littorale, forte d’un marché de 350 millions de consommateurs, s’impose comme une passerelle indispensable entre l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et l’Asie, révèle le site afrique.le360.ma.

Pour plus de 90 % du commerce africain transitant par voie maritime, la façade atlantique joue un rôle stratégique. Pourtant, les ports africains ne représentent que 4 % du trafic conteneurisé mondial. Une situation due à un déficit d’infrastructures, un manque de connectivité et des chaînes logistiques encore peu performantes. Les coûts commerciaux des pays enclavés sont jusqu’à 50 % plus élevés, freinant leur compétitivité et leur industrialisation.

Que faire alors ?

Face à ces limites, plusieurs États ont engagé des transformations profondes. Et dans ce cadre, le Maroc incarne le modèle le plus abouti, avec un écosystème portuaire intégré dominé par Tanger Med – plus de 8,6 millions d’EVP en 2023 – renforcé par l’émergence de Nador West Med et Dakhla Atlantique. Ce dernier, conçu pour 35 millions de tonnes par an, vise à relier les économies du Sahel au marché mondial, en réduisant drastiquement les surcoûts logistiques.

La dynamique s’étend au golfe de Guinée : Lomé est devenu le premier hub conteneurisé d’Afrique de l’Ouest; Abidjan modernise ses terminaux; Lagos mise sur Lekki; et des ports comme Pointe-Noire, Luanda ou Walvis Bay se repositionnent pour capter les flux miniers et pétroliers. Ces investissements transforment progressivement les façades littorales en plateformes productives, industrielles et énergétiques.

Cependant, les obstacles demeurent considérables : des infrastructures obsolètes; des tirants d’eau insuffisants; des délais d’escale 30 à 40% supérieurs à la moyenne mondiale; un manque de corridors ferroviaires; des barrières non tarifaires (plus de 1 600 recensées); la fragmentation réglementaire et le déficit annuel de financement estimé à 40 milliards de dollars. A ces facteurs, il faut ajouter les “instabilités“ politiques, notamment en Afrique de l’Ouest (coup d’Etat, immigration, maladies, etc.).

Au-delà du commerce, l’Atlantique africain devient un espace de souveraineté. L’économie bleue – pêche, aquaculture, énergies marines, hydrogène vert – redéfinit les priorités stratégiques de pays comme le Maroc, la Mauritanie, la Namibie ou le Sénégal. L’intégration maritime devient une condition essentielle pour réduire la dépendance extérieure, protéger les chaînes de valeur et donner corps à l’ambition de la ZLECAf.

L’avenir économique du continent se jouera en grande partie sur cette façade atlantique en pleine recomposition.

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