Prix des voitures en Tunisie : Un mur infranchissable pour les acheteurs
Le marché automobile tunisien est à la croisée des chemins. Les tarifs des véhicules flambent, les modèles populaires sont saturés, et le parc vieillit rapidement. Selon Brahim Debbech, président de la Chambre des concessionnaires et constructeurs automobiles, le système actuel de taxes et de montage local rend l’accès à la voiture quasi impossible pour le citoyen moyen.
Les voitures neuves, même basiques, atteignent des prix prohibitif. Entre la fiscalité qui pèse sur presque la moitié du coût final, les frais d’importation, et le surcoût des technologies modernes (voitures électriques, hybrides, connectées), la voiture est devenue un luxe. Le pouvoir d’achat tunisien, fragilisé, ne peut plus suivre. Les acheteurs sont contraints de se tourner vers des solutions alternatives ou de différer leur acquisition.
La voiture populaire : un succès coincé
Les modèles dits « populaires », plafonnés à 35.000 dinars, connaissent une demande explosive. Plus de 7800 unités ont été vendues jusqu’à fin octobre, et le chiffre devrait dépasser 10.000 pour 2025. Pourtant, de nombreux Tunisiens attendent leur véhicule depuis plusieurs années, soulignant un déséquilibre profond entre capacité de production et besoins du marché.
Pour contourner les prix, près de 25.000 véhicules ont été importés via le mécanisme FCR jusqu’à fin octobre 2025. Une bouffée d’air pour les acheteurs, mais une solution provisoire. Elle ne résout ni l’inaccessibilité des véhicules neufs, ni le vieillissement du parc, dont 50% des voitures ont plus de 15 ans.
La transition électrique freinée par le coût et l’infrastructure
Le marché des véhicules électriques reste embryonnaire : à peine 400 voitures enregistrées en 2025. L’insuffisance des bornes de recharge (moins de 160 dans tout le pays) et le coût élevé empêchent tout essor. Même les modèles hybrides et rechargeables, malgré les mesures fiscales prévues en 2026, ne verront leurs prix baisser que marginalement.
La Tunisie possède un secteur des composants robustes, mais la production locale de voitures s’effondre. Les taxes cumulées sur les composants et le véhicule assemblé rendent le montage local non compétitif, favorisant l’importation et maintenant des prix élevés pour les consommateurs. Une occasion manquée de produire à moindre coût et d’ouvrir des perspectives d’exportation.
Solutions pour rendre la voiture accessible
Brahim Debbech préconise trois leviers pour rendre la voiture accessible :
- Réviser la fiscalité sur les véhicules de petite taille pour réduire l’écart entre modèles populaires et non-populaires ;
- Relancer la production locale avec des mesures fiscales et industrielles attractives ;
- Développer les infrastructures électriques pour soutenir la transition vers les véhicules modernes et réduire le coût global pour l’utilisateur.
Certaines catégories, notamment les hybrides rechargeables, pourraient bénéficier d’allègements fiscaux et voir leurs prix légèrement diminuer. Mais pour que le marché retrouve un équilibre, une réforme structurelle est nécessaire, impliquant fiscalité, production et politique d’importation.
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