Comment notre cerveau fabrique l’incompétence : ces traits du visage qui biaisent nos jugements
Selon deux études menées par Princeton et l’Université de Glasgow, certaines caractéristiques faciales influencent puissamment – et souvent inconsciemment – la manière dont nous jugeons la compétence de nos collègues. Bien que ces conclusions ne reflètent pas une vérité biologique, elles montrent comment notre cerveau associe l’incompétence à des traits précis, façonnant nos relations professionnelles et nos intuitions immédiates. C’est ce que rapporte le site spécialisé psychologies.com
Méfiez-vous des apparences, certaines sont souvent trompeuses ! Et pour cause. Les chercheurs de Princeton expliquent avoir établi, dans un premier temps, que les premières impressions, formées en quelques millisecondes, peuvent être prédites par un algorithme entraîné sur plus de 1 000 visages générés par ordinateur.
En effet, des milliers de participants ont évalué ces visages selon divers critères – intelligence, fiabilité, ouverture d’esprit – permettant au réseau neuronal de reproduire les stéréotypes humains avec une précision surprenante.
L’influence des signes sur l’image perçue
Ainsi, des signes anodins comme un sourire ou le port de lunettes influencent fortement l’image perçue : sourires = confiance, lunettes = intelligence. L’algorithme met également en évidence que les visages jugés compétents présentent souvent des traits perçus comme plus « masculins », explique l’étude.
Partant de ces données, l’Université de Glasgow a identifié en 2024 une configuration typique des visages qualifiés d’«incompétents» par les participants. Plusieurs traits revenaient systématiquement : bouche tombante, regard fuyant, sourcils bas, teint froid, visage large et mâchoire peu définie, rapporte le site. «Ces attributs ont été associés à un manque de fiabilité ou de professionnalisme. Toutefois, lorsque les chercheurs ont comparé ces évaluations subjectives avec les performances réelles des individus, ils ont constaté que ces impressions ne reflétaient pas nécessairement la compétence objective».
Mais que disent les neurosciences ?
En effet, les neurosciences apportent quelques explications : notre cerveau construit ces jugements à partir de nos expériences passées. «Après avoir côtoyé des personnes dont le comportement était inefficace, nous finissons par associer inconsciemment certains traits physiques à ces souvenirs. Ce mécanisme simplificateur aide à naviguer dans les interactions sociales, mais peut aussi renforcer des biais injustifiés».
Dans un environnement professionnel où l’image influence encore l’accès aux opportunités, ces travaux semblent poser une question éthique majeure : jusqu’où peut-on se fier à l’intuition? Ou, plutôt, doit-on vraiment se fier à l’intuition? Les chercheurs rappellent que si le visage peut orienter nos perceptions, il ne détermine en rien la compétence réelle de la personne. Autrement dit, «la performance, la rigueur et l’expérience demeurent les seuls critères légitimes pour juger un collaborateur».
Alors, gare à vos préjugés !
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