L’UE peine à mettre en place des régimes de retraite viables
L’Union européenne prévoit que la population de ses États membres passera de 451 millions d’habitants aujourd’hui à environ 432 millions d’ici 2070. Parallèlement, la proportion de personnes âgées va augmenter rapidement ainsi que la pression sur les régimes de retraite.
Pour assurer le versement des pensions aux retraités actuels, les gouvernements européens comblent les déficits de financement grâce aux budgets des États, rapporte Deutsche Welle. En Allemagne, par exemple, ce soutien a dépassé 100 milliards d’euros cette année et devrait s’élever à plus de 150 milliards d’euros d’ici 2040.
Le rapport du media allemand présente quelques exemples indicatifs de pays de l’UE. Ainsi, l’Italie consacre actuellement le plus de ressources aux retraites en Europe, soit 16 % de son PIB. Cependant, les retraites constituent souvent un véritable filet de sécurité sociale pour des familles entières, rendant toute réduction budgétaire quasi impossible.
En outre, les rapports de la Commission européenne sur le vieillissement de la population indiquent que la Grèce a alloué 14,5 % de son PIB aux retraites en 2022.
L’Espagne, qui affiche l’un des taux de natalité les plus bas d’Europe, augmentera, comme tout porte à croire, de manière significative le financement public des retraites dans les années à venir pour cette raison.
Moins de cotisations, une pension plus faible
D’un autre côté, la Suède et les pays baltes ont délibérément opté pour une voie différente. Le système de retraite suit généralement une règle simple : seules les cotisations versées peuvent être versées aux retraités.
Autrement dit, si les revenus diminuent en raison de l’évolution démographique, les pensions sont revues à la baisse. Ce système présente un inconvénient majeur : dans les pays baltes, les taux de pauvreté relative chez les personnes âgées figurent parmi les plus élevés d’Europe, car les pensions ne suivent pas l’évolution des salaires et des prix.
Les systèmes de retraite en Europe sont donc complexes. De nombreux pays ont des systèmes hybrides qui combinent redistribution, financement et/ou revenu de base. Neuf États membres de l’UE lient l’âge de la retraite à l’espérance de vie : le Danemark, les Pays-Bas, l’Estonie et la Slovaquie.
Au Portugal, la règle suivante est en vigueur depuis 2014 : pour chaque année d’augmentation de l’espérance de vie, l’âge de la retraite est repoussé d’environ huit mois. Ainsi, aujourd’hui, l’âge de la retraite au Portugal est de 66 ans et sept mois. L’OCDE prévoit qu’à long terme, dans plusieurs pays dotés d’un système d’ajustement automatique, l’âge de la retraite pourrait atteindre voire dépasser 70 ans. En France, qui ne dispose pas d’un mécanisme d’ajustement similaire, le relèvement progressif de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans a été reporté, pour des raisons politiques.
En Grèce, les pensions représentent 88,5 % du salaire
Quel que soit le système de retraite d’un pays, les futures pensions seront inférieures aux salaires. Et ce, à moins que les citoyens ne travaillent plus longtemps ou ne passent à des pensions privées.
L’OCDE indique qu’en moyenne, les pensions en Europe représentent environ 61 % du salaire. Cependant, des variations importantes existent : si l’Estonie, la Lituanie et l’Irlande affichent parfois des taux inférieurs à 40 %; des pays comme les Pays-Bas, le Portugal et la Turquie atteignent plus de 90 % du salaire. La Grèce culminant à 88,5%. L’Allemagne, la France et la Suède se situent autour de 50 %.
Les pensions complémentaires et privées, ainsi que l’épargne, jouent alors un rôle déterminant dans le niveau de vie à la retraite. Et, dans de nombreux pays, elles sont mises à contribution pour compenser les faibles pensions.
L’article L’UE peine à mettre en place des régimes de retraite viables est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.