Le potentiel d’exportation des dattes algériennes est-il de 1 milliard de dollars ?
Selon les données disponibles, l’Algérie produirait, annuellement, plus de 11,5 millions de quintaux de dattes, plaçant ainsi du pays parmi les poids lourds mondiaux du secteur. Mais en dépit de cet important volume, ses exportations atteignent à peine les 70 millions de dollars. Alors que les professionnels évaluent le potentiel réel (d’exportation) des dattes algériennes à près d’un milliard de dollars. Un paradoxe qui alerte les spécialistes, inquiets de voir une filière stratégique sous-exploiter un gisement économique colossal, assure Maghreb Emergent.
D’ailleurs, en 2025, le contraste est encore plus saisissant. En effet, la saison est exceptionnelle dans les palmeraies : production abondante, qualité au rendez-vous. Ce que confirme du reste Mohamed Yazid Hambali, directeur de la Chambre nationale de l’agriculture, qui parle d’un “raccord” inédit. Toutefois, l’exportation des dattes algériennes, elle, a du mal à décoller. “Atteindre seulement 70 millions de dollars est insignifiant au regard de notre potentiel”, déplore-t-il.
Nécessité d’un plan de commercialisation des dattes algériennes
Pour résoudre la situation, il demande la mise en place d’un plan de commercialisation solide et à la formation de jeunes professionnels en vue de mieux valoriser la datte algérienne qui est déjà, selon ses dires, très prisée sur les marchés internationaux.
Conséquence de cette surproduction de la datte : les prix dans les marchés de gros sont tirés vers le bas. Dans les régions productrices comme Oulad Djellal, les agriculteurs se réjouissent des récoltes tout en s’interrogeant sur la faiblesse des recettes extérieures.
Alors, le problème vient-il d’un manque de stratégie publique ou de défaillances structurelles dans la chaîne de valeur ? Ainsi s’interroge Maghreb Emergent.
Des obstacles…
Il y a sans doute plusieurs réponses, selon les analystes, dont l’inertie institutionnelle et les obstacles logistiques. Citons par exemple, le Salon international des dattes d’Alger, organisé du 15 au 18 novembre, qui, au lieu de service justement comme tremplin commercial, s’est malheureusement contenté de mettre en avant les difficultés auxquelles font face certains producteurs pour accéder à ce type d’événements.
… et l’impact du marché parallèle
Les dattes algériennes font également face un autre problème : le marché parallèle où est vendue une bonne quantité et sur les circuits officiels, parfois via des réseaux informels ou sous le « ticket » d’autres pays. C’est ainsi qu’un agriculteur affirme avoir été contacté par « des opérateurs tunisiens souhaitant faire passer clandestinement des dattes algériennes pour les exporter sous label étranger », rapporte notre source. De toute évidence, cela prive l’État de recettes et affaiblit la visibilité internationale du produit, pourtant emblématique, qu’est la datte algérienne.
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