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Le turc VANTELA compte investir en Tunisie

Le directeur général de la société turque « VANTELA », spécialisée dans l’industrie textile, a annoncé son intention d’investir en Tunisie. Ainsi, Mahmut VANLI, qui a récemment rencontré à Tunis le DG de l’Agence de promotion des investissements extérieurs (FIPA), Jalel Tebib, a ajouté que la société a déjà entamé les procédures nécessaires, accompagnés par les services de la FIPA.

Les responsables de la société turque ont souligné, à cette occasion, leur intérêt pour les atouts du site tunisien, notamment une main-d’œuvre qualifiée, la proximité géographique avec l’Europe et les conditions favorables offertes aux investisseurs étrangers.

Cette rencontre, qui s’inscrit dans la dynamique de renforcement des partenariats tuniso-turcs, vise à explorer les opportunités de collaboration industrielle dans le secteur textile. Un domaine stratégique pour l’économie tunisienne, a fait savoir, mercredi, 26 novembre 2025, la FIPA.

De son côté, M. Tebib a présenté les réformes engagées pour améliorer le climat des affaires et faciliter l’implantation des entreprises étrangères. Tout enrappelant que la Tunisie demeure une plateforme industrielle et logistique compétitive en Méditerranée.

Il a réaffirmé l’engagement de la FIPA à accompagner les investisseurs internationaux dans toutes les étapes de leurs projets et s’est félicité de l’intérêt croissant des entreprises turques pour la destination Tunisie.

A noter que le secteur du textile et de l’habillement connaît actuellement une forte croissance.

Ainsi, les IDE du secteur ont enregistré, à fin septembre 2025, une hausse de 27,9 %, passant de 135,9 millions de dinars(MDT) en 2024 à 173,8 MDT, au cours de la même période en 2025.

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Mehdi Mahjoub : Il faut encadrer l’initiative « une voiture pour chaque citoyen »

Alors que les discussions autour du projet de loi de finances 2026 s’intensifient, l’initiative dite « une voiture pour chaque citoyen » revient au premier plan, ravivant les débats sur son impact économique et social.

Les commissions des finances des deux chambres législatives ont approuvé, hier soir à l’issue d’une réunion prolongée jusque tard dans la nuit, l’article additionnel du projet de loi de finances 2026 relatif à l’importation d’un véhicule exonéré de droits de douane.

Réagissant à cette adoption, le porte-parole de la Chambre nationale des concessionnaires et constructeurs automobiles, Mehdi Mahjoub, a déclaré ce mercredi 26 novembre 2025 que la baisse des prix des voitures demeure une revendication légitime. Il a réaffirmé le soutien de la Chambre à toute mesure visant à alléger la pression fiscale sur les véhicules importés.

Invité de l’émission « Midi Express » sur Express FM, Mahjoub a toutefois formulé plusieurs interrogations concernant les modalités d’application de ce dispositif. Il a notamment évoqué la méthode de fixation du prix des véhicules d’occasion âgés de sept ans, l’autorité chargée d’en déterminer la valeur réelle, ainsi que les mécanismes de transfert de fonds pour les opérations d’importation.

Encadrer le dispositif pour éviter une saturation du marché

Mahjoub s’est en outre interrogé sur le nombre potentiel de véhicules susceptibles d’entrer sur le marché en l’absence d’un plafond clairement défini, ainsi que sur leur conformité aux normes environnementales et aux exigences de sécurité. Il a estimé que ce type de véhicules ne s’inscrit pas dans l’orientation nationale en faveur de la mobilité électrique et pourrait générer une forte demande en pièces de rechange, tout en réduisant les recettes fiscales de l’État.

Il a également ajouté : « Nous sommes favorables à l’octroi d’un avantage permettant à chaque Tunisien d’acquérir un véhicule une fois tous les dix ans, et non une seule fois dans sa vie, à condition qu’il s’agisse d’une voiture neuve issue du marché tunisien ».

Mahjoub a appelé à encadrer l’initiative « une voiture pour chaque citoyen » selon des règles similaires à celles régissant les voitures économiques, avertissant qu’une application sans limite précise pourrait entraîner l’entrée d’environ deux millions de véhicules dans le pays en une seule année.

Il a insisté sur la nécessité de renforcer le transport public, qu’il a jugé en amélioration grâce à l’arrivée de nouvelles flottes de bus. Il a estimé que le développement de ce secteur représente une solution fondamentale pour réduire la congestion et alléger les charges financières pesant sur les citoyens.

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La Somocer sur tous les fronts pour retrouver l’équilibre financier

La Société Moderne de Céramique – Somocer – vient de publier ses états financiers relatifs au premier semestre 2025. La société a réalisé un chiffre d’affaires de 29,153 MTND, en repli de 6,4% en glissement annuel, les importations illégales des matériaux de construction à bas prix, surtout en provenance de l’Inde, ayant entraîné une baisse significative des prix de vente sur le marché local.

Les charges d’exploitation ont reculé de 7,2%, à 36,991 MTND, essentiellement sous l’effet de la variation des stocks. Néanmoins, cette situation montre un déséquilibre, avec un résultat d’exploitation négatif à -7,494 MTND (-8,368 MTND fin juin 2024). Même l’EBITDA est négatif, à -2,506 MTND.

Le lourd endettement pénalise toujours la profitabilité de la société, avec des charges financières nettes de 9,613 MTND. Les emprunts totalisent 68,184 MTND au premier semestre 2025, et les concours bancaires 13,269 MTND. Pourtant, le BFR s’est établi à 23,660 MTND contre 32,938 MTND une année auparavant. La société a connu des difficultés opérationnelles et financières depuis 2022 qui ont impacté son niveau d’endettement. De plus, la hausse du taux de défaut des clients et des retards de paiement importants par rapport aux échéanciers contractuels a dopé ses besoins de trésorerie.

Ces facteurs, combinés avec d’autres, sont à l’origine des pertes cumulées totalisant 53,084 MTND fin juin 2025 en tenant compte de la perte enregistrée au cours du premier semestre 2025 s’élevant à 17,579 MTND.

Face à cette situation, la Somocer a entrepris un nombre d’actions afin de retrouver rapidement l’équilibre. Des réunions avec les autorités et les administrations ont été tenues afin de demander le renforcement du contrôle sur les importations illégales. Au niveau interne, la gamme des produits a été élargie, notamment avec des produits économiques, et les équipes commerciales dédiées à certains secteurs porteurs ont été renforcées.

Les impayés sont maintenant mieux gérés, moyennant la limitation de l’octroi des crédits de paiement aux clients ayant des incidents de paiement et le renforcement du dispositif de réalisation des garanties pour les clients défaillants.

Les derniers mois ont connu la reprise des importations des matières premières de l’Ukraine, et de nouveaux circuits d’approvisionnement (Espagne, Turquie, Algérie) ont été identifiés pour faire face aux problèmes de pénurie et de hausse des prix de matières premières en provenance des fournisseurs traditionnels.

Sur le volet financier, la société a diversifié ses relations bancaires pour assurer de nouvelles sources de financement avec un coût acceptable. Des négociations sont aussi en cours avec les autres institutions financières pour le rééchelonnement des autres dettes bancaires.

Enfin, des actions d’optimisation des charges d’exploitation sont menées, avec des plans de départs volontaires pour le personnel. Un accord a été trouvé avec la Steg pour un rééchelonnement des impayés sur 5 ans, pour un montant total de 15 MTND. Idem avec l’administration fiscale (pour 52,675 MTND) et la CNSS (1,893 MTND).

Sur la base de ces éléments, le management a établi un business plan pour la période 2025-2035 et sur lequel il estime que la société serait en mesure d’honorer ses engagements et de redresser sa situation financière.

Sur le marché, le titre affiche un rendement positif de 7,32% depuis le début de l’année et nous pensons que ces avancées pourraient donner un coup de pouce additionnel au cours, bien qu’il faille attendre de longues années pour effacer les pertes historiques.

 

 

 

 

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Tunisie : TIS Circuits lance un projet d’extension 2025–2026

Le groupe français TIS Circuits a annoncé son intention d’étendre ses activités en Tunisie dans le domaine de l’industrie intelligente 5.0. Cette extension prévoit la création de nouveaux emplois, le développement des industries électroniques et l’augmentation des exportations tunisiennes. Le groupe a présenté cette orientation stratégique mardi 25 novembre 2025, lors d’une réunion avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub.

La ministre a exprimé la volonté du département de soutenir les projets technologiques à haute valeur ajoutée, d’accompagner les industriels dans leurs démarches et d’éliminer les obstacles administratifs afin d’attirer davantage d’investissements et de renforcer la position internationale de la Tunisie.

Le directeur général de TIS Circuits, Bruno Racault, a salué les compétences tunisiennes. Le directeur de la filiale tunisienne, Aymen Traroudi, a participé à la réunion. TIS Circuits, filiale du groupe mondial All Circuits Company, opère sur cinq continents. Le groupe emploie environ 2 000 personnes, dont 700 en Tunisie. Parallèlement, l’entreprise finalise une charte destinée à renforcer la compétitivité du secteur électronique à l’horizon 2030. Elle prévoit d’en présenter la version définitive au premier trimestre 2026.

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La Turquie négocie avec la BM pour un financement de 6 milliards de dollars

La Turquie a conclu un accord avec la Banque mondiale pour entamer des négociations en vue d’un financement pouvant atteindre 6 milliards de dollars. Et ce, pour moderniser le réseau de transport d’électricité du pays. C’est ce que déclare le ministre de l’Énergie, Alparslan Bayraktar.

La Turquie a annoncé un objectif ambitieux : quadrupler sa capacité de production d’énergie éolienne et solaire pour atteindre 120 GW au cours de la prochaine décennie, et construire deux nouvelles centrales nucléaires. Ce qui nécessitera l’extension du réseau de transport d’électricité. « Les fonds seront utilisés pour des investissements dans des lignes de transport à courant continu à haute tension », a déclaré M. Bayraktar à Platform X.

Par ailleurs, la Turquie prévoit d’importants développements de son système de transport et de distribution d’électricité. Avec notamment un système de transport à courant continu haute tension (CCHT) de plusieurs milliers de kilomètres, dont le coût s’élèvera à environ 28 milliards de dollars.

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Wifak Bank, première institution bancaire tunisienne pleinement alignée sur le standard international ISO 20022

Wifak Bank annonce la finalisation de sa migration complète vers le standard international ISO 20022, devenant ainsi la première banque en Tunisie à atteindre un niveau de conformité totale avec ce référentiel global.

Cette transition marque une étape structurante dans la stratégie de modernisation de Wifak Bank et confirme sa volonté d’aligner ses infrastructures financières avec les meilleures pratiques internationales.

La banque affirme ainsi sa capacité à conduire des projets technologiques d’envergure, en synergie avec les régulateurs, les institutions nationales et les partenaires internationaux.

Cette transition renforce aussi la capacité de la banque à assurer des échanges plus harmonisés, plus sécurisés et parfaitement interopérables avec l’écosystème financier international.

D’après communiqué

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UIB Assurances émet des titres participatifs de 5 Mtnd

UIB Assurances a convoqué ses actionnaires en une Assemblée générale ordinaire pour le 5 décembre 2025. Elle aura pour objet la ratification de la cooptation d’une nouvelle présidente du conseil d’administration, Ilhem Bouaziz, et ce, à la suite à la démission du président du conseil d’administration, Kamel Neji.

L’autre point important est l’émission de titres participatifs d’une valeur de 5 Mtnd. Elle portera sur 50 000 titres d’une valeur nominale de 100 Tnd chacun. La souscription à cette émission pourra être réalisée durant un délai de 30 jours, commençant à courir à compter de la date de parution de la notice au Journal officiel de la République tunisienne. Ce délai pourrait être clôturé par anticipation dès la souscription de la totalité des titres.

Les titres sont souscrits en numéraire et seront payables en totalité à la souscription et porteront jouissance à la date de clôture de souscription.

Les titres participatifs émis seront remboursés à la fin du 7e anniversaire de la date de clôture des souscriptions. La société ne rembourse ces titres par anticipation qu’en cas de liquidation, et ce, après désintéressement de tous les autres créanciers privilégiés ou chirographaires à l’exclusion des titulaires des titres participatifs.

Les titres participatifs seront rémunérés comme suit:

– Partie fixe: 8% annuel calculée sur la valeur nominale payable le 31 décembre de chaque année;

– Partie variable: 0,5% des primes émises nettes d’annulations et de ristournes et en excluant les primes d’épargne vie, et ce, dans la limite de 0,5% du montant de la levée. La partie variable est payable dans les 15 jours qui suivent l’Assemblée générale ayant approuvé les comptes.

Pour rappel, les titres participatifs sont des valeurs mobilières négociables. Leur rémunération comporte obligatoirement une partie fixe et une partie variable calculée par référence à des éléments relatifs à l’activité ou aux résultats de la société, et liée au nominal du titre. Ils sont assimilés, lors de l’appréciation de la situation financière des entreprises qui en bénéficient, à des fonds propres.

 

 

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ADAPT Tunisie : 3ᵉ appel à propositions pour financer des projets agricoles

Le programme ADAPT, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), ouvre son troisième appel à propositions dans le cadre du Fonds d’Appui ADAPT Investissements, doté d’une enveloppe de 8 millions d’euros.

Ce fonds vise à soutenir les investissements privés dans l’agriculture, la pêche et l’aquaculture en Tunisie, ainsi que dans les chaînes de valeur associées. L’objectif est de renforcer la résilience des systèmes agroalimentaires tout en encourageant des pratiques durables et respectueuses des ressources naturelles.

Soutien financier

Les projets retenus peuvent recevoir :

  • Une contribution allant jusqu’à 14 % du montant d’un crédit bancaire ou d’un leasing.

  • Un soutien compris entre 1 650 et 100 000 euros.

Les initiatives portées par des jeunes, des femmes ou par des organisations professionnelles agricoles et de la pêche peuvent bénéficier d’une contribution pouvant atteindre 20 %.

Les candidatures sont ouvertes en ligne jusqu’au 19 novembre 2026 sur la plateforme : http://plateforme.adapt-tunisie.org.

Contexte et objectifs

Cette nouvelle édition intervient alors que les chaînes de valeur agricoles, halieutiques et aquacoles tunisiennes font face à plusieurs défis :

  • Pression sur les ressources en eau;

  • Variabilité des rendements agricoles;

  • Vulnérabilité des ressources marines;

  • Fragmentation des exploitations;

  • Faible niveau de mécanisation;

  • Accès limité aux financements pour moderniser les processus productifs.

Au final, le programme ADAPT accompagne les opérateurs privés pour concevoir et mettre en œuvre des projets innovants, durables et adaptés aux besoins des territoires. Tout en soutenant la compétitivité des filières et la transition écologique de la Tunisie.

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Sociétés de services informatiques : caution de 20 % sur les factures de support ?

Les contrats de service et de support des sociétés informatiques, de logiciels ou de matériels qui seront conclus entre l’acheteur public ou l’administration et les prestataires privés revêtent la nature d’un contrat de prestation de services techniques et de support.

En conséquence, les dispositions de l’arrêté du 23 septembre 2025 publié au JORT n°117/2025, du ministre des Affaires sociales, ne pourraient être applicables à ce type de contrat de maintenance.

En effet, un contrat de support comprend :

  • Une partie relative à l’achat de supports auprès des éditeurs et constructeurs; et notamment des mises à jour logicielles.
  • Une partie du contrat de maintenance relative à l’achat de pièces détachées et des composants matériels, pour assurer le service.
  • Le service et le support ne sont pas assurés par une personne dédiée; mais par une équipe mutualisée intervenant pour plusieurs clients.
  • Le paiement des prestations s’effectue à termes échus et non en avance.

Par ailleurs, l’acheteur public pourra vérifier, avant chaque règlement, que le prestataire privé est en règle vis-à-vis de la CNSS et des impôts.

Enfin, le prestataire privé ne pourra pas émettre une caution bancaire sur une facture non émise et non payée. En effet, l’acheteur disposerait déjà de deux garanties : la caution de 20 %, ainsi que la totalité du montant de la facture (100 %). Ce qui représenterait une garantie totale de 120 %, supérieure donc au montant du marché.

En outre, la réglementation publique faisant force de loi ne permet pas que l’ensemble des cautions bancaires définitives émises sur un marché public dépasse le seuil de 8 %.

Or, une loi votée par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et signée par le président de la République est forcément supérieure à un décret ministériel. Et par voie de conséquence, attaquable pour non constitutionnelle auprès du Tribunal administratif.

Ce décret, exigeant une caution bancaire définitive sur les marchés de services, pénalise forcément les petites et moyennes entreprises et les start-up.

Certes, il s’agit d’une disposition sociale louable pour protéger les salariés, mais elle n’est pas adaptée pour le secteur digital, où les prestataires sont exclusivement des ingénieurs et non des ouvriers.

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Tunisie – Tourisme : le balnéaire en tête, mais le Sud attire de plus en plus

Invité de l’émission « Destination Tunisie » diffusée sur RTCI, Anas Snene, directeur général d’une agence de voyages réceptive travaillant pour un tour-opérateur allemand, dresse un bilan très positif de la saison touristique 2025. Et ce, tout en identifiant les principaux leviers et défis pour l’avenir du secteur.

Il estime que la Tunisie a connu une « très belle saison », avec une progression marquée à partir du mois de mai et un excellent niveau de fréquentation en septembre et octobre. Les estimations devraient confirmer l’atteinte d’environ onze millions de visiteurs, un volume en ligne avec les prévisions officielles. M. Snene souligne également que la tendance reste dynamique en novembre, prolongeant une saison particulièrement chargée.

Les atouts et spécificités de la Tunisie

Il souligne que cette croissance repose sur une demande exceptionnelle des tour-opérateurs européens et asiatiques. La Tunisie continue toutefois de s’appuyer très largement sur le tourisme balnéaire, qui représenterait  près de 90 % des arrivées. Les autres segments, comme le tourisme saharien ou culturel, demeurent étroitement dépendants des séjours balnéaires. Même si le Sud tunisien commence à attirer davantage d’investissements et de nouvelles marques hôtelières.
L’interviewé précise que la Tunisie dispose de plusieurs atouts distinctifs face aux autres destinations méditerranéennes. La proximité avec l’Europe reste essentielle, avec des durées de vol courtes et un rapport qualité-prix favorable, inférieur de 30 à 40 % à celui de l’Espagne ou de la Grèce. Il note également que la Turquie a enregistré une hausse marquée de ses tarifs. Ce qui renforce la compétitivité tunisienne. La visibilité offerte par les influenceurs et créateurs de contenu a, ajoute-t-il, contribué à renforcer l’image du pays.

Défis structurels et nouvelles attentes des voyageurs

Malgré ces éléments positifs, plusieurs défis structurels persistent. Ainsi, M. Snene cite en premier lieu le vieillissement du parc hôtelier, dont une large part aurait plus de vingt ans. Il estime indispensable un programme massif de rénovation ainsi qu’une meilleure répartition des capacités d’hébergement sur l’ensemble du territoire. Il identifie également la digitalisation comme un retard majeur du secteur. Appelant donc à une modernisation du cadre légal et à plus de souplesse pour soutenir les nouvelles formes de tourisme.

L’évolution des attentes des visiteurs européens confirme ces enjeux. S’ils restent majoritairement attirés par la plage, M. Snene observe un intérêt croissant pour la durabilité, la recherche d’hôtels certifiés, l’immersion dans la vie locale, le bien-être, les expériences culturelles et l’usage accru de l’intelligence artificielle dans la préparation des voyages. Malgré l’inflation observée en Europe, il estime que la demande pour la Tunisie n’a pas été significativement affectée.

Vers un tourisme plus diversifié et digitalisé

Par ailleurs, M. Snene insiste sur l’essor du tourisme alternatif, qu’il considère comme complémentaire du tourisme classique. Il cite les hébergements en maisons d’hôtes, les séjours en milieu rural et les plateformes de réservation spécialisées comme des leviers importants, particulièrement en hiver. Ce type de voyage, plus durable et plus immersif, contribuerait à allonger la saison touristique.

En outre, il constate toutefois que l’ouverture totale du ciel, l’Open sky, constitue une condition incontournable pour une réelle désaisonnalisation. Les nouvelles technologies jouent également un rôle central : près de la moitié des voyageurs utilisent l’intelligence artificielle pour préparer leurs séjours, et les plateformes numériques influencent désormais la demande, fournissent des comparatifs tarifaires, des retours clients et facilitent la réservation. Enfin, M. Snene évoque aussi la montée du tourisme régénératif et confirme la progression du tourisme individuel, hors tour-opérateur, devenu un pilier complémentaire indispensable.

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L’ATB inaugure sa nouvelle agence au Mall of Sfax : un nouvel espace au service de la proximité et de l’innovation

L’Arab Tunisian Bank (ATB) renforce sa présence dans le Sud avec l’inauguration officielle de sa nouvelle agence au Mall of Sfax, un emplacement stratégique au cœur du plus grand centre commercial de la région.

Cette ouverture s’inscrit dans la stratégie de développement du réseau ATB, qui vise à offrir à sa clientèle des espaces modernes et adaptés à leurs nouveaux besoins. Pour rappel, cette nouvelle implantation fait suite au transfert de l’ agence Sakiet Ezzit vers un emplacement plus moderne et amélioré, doté d’un espace Libre-service dans le but de mieux servir ses clients.

L’agence du Mall of Sfax reflète cette ambition : un environnement accueillant, un design contemporain et des services alliant proximité humaine et innovation digitale.

Lors de la cérémonie d’inauguration, M. Hajjej, Directeur Général de l’ATB, a déclaré: « Cette nouvelle agence incarne notre volonté d’être toujours plus proches de nos clients, tout en leur offrant une expérience bancaire moderne et fluide. Cette relocalisation stratégique vise à offrir un cadre plus confortable et un service optimisé à notre clientèle de la région. Le Mall of Sfax est un lieu de vie et de rencontre, et nous souhaitons que notre agence y devienne un espace de confiance, de conseil et de service. »

Avec cette ouverture, l’ATB poursuit le déploiement de son plan de modernisation du réseau, conjuguant digitalisation et ancrage territorial.

L’agence Mall of Sfax permettra d’accompagner nos clients particuliers, professionnels et entreprises de la région, en mettant à leur disposition l’ensemble des solutions bancaires ATB.

D’après communiqué

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Eaux usées : la Tunisie réutilise plus de 20 % de ses rejets, selon l’IACE

À l’heure où le changement climatique accentue la rareté de l’eau et multiplie les épisodes de sécheresse, la réutilisation des eaux usées traitées suscite un vif débat. Solution miracle pour certains, mirage pour d’autres, elle promet de soulager les ressources naturelles tout en posant des questions techniques, réglementaires et sanitaires.

Lors d’une conférence-débat organisé par l’IACE portant sur le thème “Réseau d’opportunités : résilience et eau, les clés de demain”, ce lundi 24 novembre 2025, des experts et acteurs engagés ont dressé un état des lieux de la situation d’aujourd’hui pour nourrir nos champs, sans épuiser nos ressources.
Ainsi, dans un premier panel sur “Les nouvelles technologies au service de l’agriculture”, Olfa Mahjoub, professeure agrégée, spécialiste de la qualité de l’eau et de réutilisation des eaux usées, rappelle que le volume total des eaux usées collectées s’élève à 95 %.
Elle souligne que le volume des eaux utilisées a atteint 295 millions de mètres cubes. Soit environ 10 % des ressources hydriques; alors que la réutilisation des eaux usées en 2024 correspond à 65 millions de mètres cubes (22 % du volume total). Ce qui signifie que 30 % de l’usage direct comprend 17 % dans l’agriculture (4 % des eaux) , 13 % pour les golfs, ainsi que des espaces verts et 70 % des usages directs. Soit une part significative de la ressource en eau globale traitée et disponible pour réemploi dans divers secteurs.
Cette dynamique s’inscrit dans une politique globale visant à accroître la part des eaux usées recyclées. Et ce, dans le but d’améliorer la durabilité des réserves d’eau et par-dessus tout réduire la pression sur les nappes phréatiques et les ressources conventionnelles.
Nous y reviendrons…

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Le groupement Arabsoft-Keystone gagne un projet majeur au Burundi

Un Groupement Arabsoft Keystone Tunisie gagne un projet majeur financé par la Banque mondiale et dédié à la mise en place du système fiscal e-KORI à l’OBR Burundi.

Jamais les solutions digitales développées par des éditeurs tunisiens ne se sont mieux exportées en Afrique.

La solution de gestion fiscale a été développée par Arabsoft, éditeur de logiciels de gestion des finances publiques et fondé par Mohamed TRKI, ingénieur informatique de formation et qui a fondé Arabsoft dans les années 70.

En effet, Etax, solution de gestion de la fiscalité, a été implémentée dans plusieurs pays d’Afrique, à savoir à la DGI Mauritanie, à l’OTR Togo, à la DGI Niger, à la DGI Comores, à la LRA Liberia, au CIMF Tunisie, ainsi que 2 autres projets gagnés en 2025 – la GRA Gambie et l’OBR Burundi.

Autrement dit, c’est un logiciel de dimension internationale qui n’a actuellement aucun équivalent en Afrique, mais qui n’a des compétiteurs qu’au Canada, Australie, France et USA.

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Tunisie : Airbus s’associe à TAI pour former les futurs pilotes de ligne

Selon des informations publiées par AFM.aero ,une plateforme de veille et de conseil spécialisée dans l’industrie mondiale de la formation des pilotes,  Airbus Flight Academy (AFA) et The Aviator Institute (TAI) ont signé lors du Dubai Airshow 2025 un nouveau partenariat. Grâce à cet accord, Airbus va introduire son programme de formation ab initio en Tunisie, marquant ainsi sa première implantation de ce type en Afrique et au Moyen-Orient.

Airbus prévoit d’aligner les normes opérationnelles, la formation des instructeurs et les infrastructures de TAI sur son cadre pédagogique propre. Les premiers cadets débuteront leur formation en mars 2026, avec une montée en puissance progressive qui devrait permettre de former plus de 80 élèves chaque année. Basée à Tunis et Monastir, TAI s’appuie sur quinze ans d’expérience et bénéficie d’un climat favorable toute l’année, ce qui lui permet d’exploiter pleinement ses ressources.

L’école dispose d’une flotte composée de Diamond DA40 et DA42, associée à des simulateurs de pointe et des installations modernes. Cette infrastructure est parfaitement adaptée au modèle ab initio d’Airbus, conçu pour produire des pilotes immédiatement opérationnels pour des compagnies aériennes.

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Huile d’olive tunisienne : des prix bradés qui menacent toute une filière

« Le bradage de l’huile d’olive tunisienne menace directement les producteurs et compromet l’avenir de toute la filière oléicole », alerte l’expert international en développement agricole et rural, Noureddine Nasr.

Intervenant lors du 10ᵉ Colloque international sur la Gestion intégrée des ressources naturelles et l’agriculture durable (GIRNAD 2025), tenu les 5, 6 et 7 novembre 2025 à Hammamet, l’expert a pointé la précarité croissante des oléiculteurs tunisiens, soumis à une pression constante sur les prix de l’huile.

« Bien que la Tunisie produise l’une des meilleures huiles d’olive au monde, cette huile est vendue à des tarifs inférieurs à ceux pratiqués en Italie, en Grèce, en Turquie, en Espagne ou en France », a-t-il déploré.

Pour illustrer les difficultés rencontrées par les petits producteurs, Ben Nasr a cité une étude qu’il a coréalisée avec les chercheurs universitaires Mohamed Arbi Abdeladhim et Wassim Riahi sur les coûts de production dans le gouvernorat de Zaghouan.

L’enquête, menée auprès de 11 exploitations et couvrant deux campagnes agricoles, s’est intéressée à la campagne 2023-2024 — une année sèche marquée par des pertes et un endettement accru — ainsi qu’à la campagne 2024-2025, relativement favorable grâce au retour des précipitations après une longue sécheresse. L’étude montre que certains agriculteurs, en particulier ceux en mode pluvial, n’ont dégagé aucun bénéfice en moyenne sur les deux campagnes.

Ben Nasr a souligné que, « chaque année, deux à trois mois avant le début de la récolte, une vaste campagne sur les réseaux sociaux et dans les médias tire les prix de l’huile d’olive tunisienne vers le bas. Ces campagnes pénalisent les petits agriculteurs, qui attendent parfois des années pour obtenir une bonne récolte ».

Rappelant que 85 % des superficies oléicoles du pays sont cultivées en mode pluvial et que la majorité de ces exploitations — souvent familiales et de petite taille — relèvent d’une agriculture vulnérable, l’expert a estimé que la compression des prix affecte non seulement le bien-être des producteurs et de leurs familles, mais aussi l’économie nationale et l’attractivité de la filière pour les jeunes.

Le rôle régulateur de l’État

Pour réguler les prix, l’expert a avancé deux scénarios. Le premier implique une intervention publique : l’État vendrait à prix subventionné l’huile produite par l’Office des Terres Domaniales, financée par l’argent du contribuable, aux consommateurs tunisiens. Parallèlement, il fixerait les prix à l’exportation en s’alignant sur les cours mondiaux tout en garantissant une marge aux exportateurs. Une telle approche assurerait transparence et équilibre entre les intérêts des producteurs et ceux des exportateurs, l’État jouant un rôle d’arbitre.

Le second scénario consiste à s’inspirer de modèles internationaux de commercialisation agricole. « L’exemple de l’Arabie saoudite est particulièrement intéressant : le Centre saoudien des Palmiers et des Dattes achète chaque année les dattes des petits producteurs à des prix préférentiels et se charge ensuite de leur commercialisation. Ce modèle pourrait inspirer la Tunisie, notamment l’Office national de l’huile pour l’huile d’olive et, pour les dattes, le Groupement interprofessionnel des dattes. »

En conclusion, Ben Nasr a insisté sur l’urgence de repenser la gouvernance agricole afin de protéger les petits producteurs, préserver la filière oléicole et en garantir la pérennité face aux défis économiques et climatiques.

Avec TAP

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COP30 au Brésil : va-t-on vers un échec sur la sortie des énergies fossiles?

Les négociations de la COP30 au Brésil sont entrées en prolongation depuis vendredi soir 21 novembre, et ce au terme de deux semaines d’âpres débats en Amazonie qui pourraient s’achever sans avancée majeure sur la sortie des énergies fossiles.

L’objectif de cette conférence est pourtant crucial : combler le retard mondial dans la réduction des émissions carbone, renforcer l’adaptation climatique des pays les plus vulnérables et démontrer que le multilatéralisme reste viable dans un contexte international profondément fragmenté.

Mais depuis vendredi, les délégations s’affrontent à Belém autour d’un texte présenté par la présidence brésilienne, dont le terme « fossiles » a disparu. La création d’une véritable « feuille de route » pour éliminer progressivement pétrole, charbon et gaz — portée par au moins 80 pays, de l’Europe à l’Amérique latine en passant par les États insulaires, et soutenue par Lula lui-même — a elle aussi été évacuée.

L’incapacité à avancer a poussé l’Union européenne à évoquer la possibilité de quitter la conférence sans accord, une perspective qui constituerait un revers sévère pour le Brésil…

Selon la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, les principaux opposants à tout engagement sur les fossiles sont l’Inde, l’Arabie saoudite et la Russie, en plus de plusieurs pays émergents.

Romain Ioualalen, de l’Ong « Oil Change International« , met toutefois en garde contre les « narratifs simplistes », rappelant que les négociations achoppent aussi sur les aides promises aux pays pauvres, « bloquées par les pays développés ».

Pour Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l’Asie du Sud, les débats doivent rester centrés sur l’essentiel : « l’accès à l’énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité pour la planète ».

Le texte en discussion appelle à tripler les financements destinés à l’adaptation climatique des pays défavorisés. Mais les pays riches hésitent, encore échaudés par les engagements de long terme pris lors de la COP29.

Après une réunion infructueuse vendredi soir avec les délégations des pays présents, la présidence brésilienne a changé de stratégie. Elle a enchaîné par les discussions à huis clos avec un cercle restreint de pays représentatifs des différents blocs…

« Ceux qui doutent de la coopération seront ravis de constater qu’elle nous échappe », a ironisé le président de la COP30, André Correa do Lago, confronté à la tâche ardue de rallier les 194 États parties à l’accord de Paris à un texte final adopté par consensus.

L’idée d’une feuille de route claire pour accélérer la sortie des énergies fossiles est née de la frustration devant l’absence de progrès après l’engagement de leur élimination progressive acté à la COP28. Alors que de nombreuses capitales occidentales se détournent du climat en cette année troublée, ce sujet semblait voué à rester marginal, jusqu’à ce que Lula le remette au centre des débats dès l’ouverture du sommet.

Pour Irene Vélez Torres, ministre colombienne de l’Environnement, dont le pays s’impose comme chef de file du mouvement anti-pétrole, l’issue est claire : « La COP30 ne peut pas se conclure sans une feuille de route pour abandonner les énergies fossiles ».

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Voix, dialectes, santé : l’IA égyptienne s’enracine dans le réel

Le 21 novembre 2025, à la Cité de la culture de Tunis, l’Égypte a affiché avec force son ambition de bâtir une intelligence artificielle souveraine, profondément enracinée dans sa langue, sa culture et ses besoins nationaux. Lors du Forum MED IA, Deena Hassan, du ministère égyptien des Communications et des Technologies de l’information, a détaillé la stratégie du pays : développer ses propres modèles et technologies pour faire émerger une IA méditerranéenne fondée sur la pluralité culturelle et l’innovation locale, dans le cadre du panel intitulé l’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité.

L’Égypte avance désormais comme un pays déterminé à maîtriser et produire ses propres technologies d’intelligence artificielle. C’est ce qu’a affirmé avec force Deena Hassan, rappelant qu’une décision stratégique a été prise il y a quelques années : passer du statut de simple utilisateur de technologies étrangères à celui de développeur. Cette orientation s’est traduite en 2020 par la première édition de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle et par la création du Centre d’innovation appliquée, structure opérationnelle du ministère chargée de concevoir des solutions innovantes fondées sur des technologies émergentes afin de répondre aux défis nationaux. L’Égypte revendique une approche résolument ancrée dans son contexte local.

Les ingénieurs égyptiens ont développé des modèles d’IA adaptés aux réalités du pays en commençant par poser les fondations linguistiques nécessaires. Le moteur de reconnaissance vocale mis au point ne se limite pas à l’arabe standard moderne partagé à l’échelle du monde arabophone. Il intègre également l’ensemble des variantes dialectales égyptiennes. Qu’il s’agisse du dialecte de la capitale, le plus largement parlé, ou de ceux du Sinaï, du sud et du nord du pays, chacun est représenté avec la volonté d’inclure toute la diversité linguistique nationale.

Les usages issus de ces technologies se déploient déjà dans plusieurs secteurs clés. Dans les tribunaux, le moteur de reconnaissance vocale est utilisé pour transcrire automatiquement les audiences et consigner précisément les déclarations des juges, des défendeurs et des avocats. Cette innovation met fin à des pratiques héritées du passé où la transcription reposait sur un travail entièrement manuel, ce qui apporte au système judiciaire une rapidité et une fiabilité nouvelles. La traduction automatique constitue un autre axe majeur de développement.

Le moteur conçu par les équipes égyptiennes traduit l’arabe standard et l’arabe dialectal égyptien vers quarante langues européennes et asiatiques. À côté du modèle généraliste, des versions spécialisées sont créées selon les domaines afin de préserver et renforcer la transmission du patrimoine culturel et des savoirs nationaux. En parallèle, la technologie de synthèse vocale occupe une place croissante. Elle a été mise en œuvre à l’international en août 2023 lors des championnats du monde d’athlétisme de Budapest, où elle a permis de fournir des informations adaptées aux visiteurs arabophones grâce à une voix artificielle issue des travaux égyptiens.

Pour Deena Hassan, la clé réside dans l’existence de moteurs et de modèles effectivement localisés, construits à partir de données linguistiques nationales. Cette condition ouvre la voie à une multiplication de cas d’usage, particulièrement dans tous les domaines où l’expression des émotions est culturellement sensible. Elle souligne que les émotions ne se manifestent ni ne se formulent de la même manière selon les cultures, ce qui rend indispensable une IA capable de comprendre ces nuances. Cette préoccupation se retrouve au cœur des projets menés dans le secteur de la santé. L’Égypte développe des outils de diagnostic du cancer du sein fondés sur l’analyse d’images mammographiques collectées spécifiquement auprès de femmes égyptiennes.

Si les équipes travaillent également sur les troubles physiques, elles étendent désormais leur action à la santé mentale, un champ où la dimension culturelle joue un rôle décisif. Les recherches portent sur la création d’un agent conversationnel capable de détecter des signes de dépression ou d’anxiété grâce à une analyse fine des échanges verbaux. L’objectif est de proposer un outil de dépistage qui, en cas d’indicateurs préoccupants, oriente le patient vers un professionnel de santé pour un diagnostic formel. Deena Hassan insiste sur ce point : chaque individu exprime ses émotions de manière singulière, façonnée par sa culture, et c’est précisément cette réalité que l’Égypte veut intégrer dans ses technologies d’intelligence artificielle.

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IA en langue arabe : un chantier freiné par la pénurie de données dialectales

Comment développer une intelligence artificielle en langue arabe quand les dialectes qui font vivre cette langue au quotidien demeurent invisibles sur le web et que les talents formés fuient vers d’autres horizons ? Lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » organisé dans le cadre du Forum MED IA le 21 novembre 2025, Wissam Antoun, doctorant au sein de l’équipe Almanach au Liban, a exposé le paradoxe d’une région qui dispose d’une richesse linguistique considérable mais peine à la transformer en souveraineté numérique, coincée entre l’inaccessibilité des données dialectales, des budgets académiques dérisoires et une hémorragie des compétences.

Le constat de départ demeure inchangé depuis les travaux pionniers menés entre 2020 et 2021. Lorsque Wissam Antoun et son équipe ont lancé les premiers modèles AraBERT, puis développé une version arabe de GPT-2 en réponse aux modèles multilingues de Google, ils défendaient déjà la nécessité d’un modèle centré exclusivement sur la langue arabe, sans dilution avec d’autres idiomes. Cette conviction s’est heurtée à un obstacle qui perdure aujourd’hui avec la même acuité : l’absence de données reflétant la diversité dialectale des pays arabes.

Les données en arabe standard moderne abondent relativement, mais les dialectes demeurent invisibles dans l’espace numérique ouvert. Cette carence ne relève pas d’un manque d’existence de ces contenus, mais de leur localisation. Les dialectes vivent sur les réseaux sociaux, dans les émissions télévisées, les interviews et les diffusions publiques, autant de contenus qui appartiennent aux sociétés de radiodiffusion publique ou aux entreprises privées. L’équipe de recherche, limitée en effectifs et en moyens, n’a pas pu accéder aux journaux des différents pays. Les journaux égyptiens intégrés au corpus ne reflétaient d’ailleurs pas l’arabe dialectal recherché, illustrant l’écart entre la langue écrite standardisée et les pratiques orales réelles.

Cette situation appelle une démarche de licenciement des données auprès de fournisseurs d’intelligence artificielle souverains, soulevant directement la question de la souveraineté numérique et de l’exploitation de ces ressources pour renforcer la culture et l’identité propres. Wissam Antoun a articulé cette ambition autour de trois niveaux distincts de souveraineté, constituant autant d’étapes progressives vers l’autonomie technologique.

Le premier niveau, qu’il juge le plus facilement atteignable, consiste simplement à posséder ses données et à contrôler leur traitement sur son propre territoire ou sous sa propre supervision. Cette étape fondamentale établit les bases d’une maîtrise minimale mais essentielle des ressources informationnelles.

Le deuxième niveau implique de posséder au moins le processus d’affinage des modèles, c’est-à-dire la capacité d’adapter des modèles fondamentaux open source aux besoins et dialectes locaux. Wissam Antoun a salué l’approche égyptienne qui illustre précisément cette démarche en modifiant des modèles existants pour y injecter l’histoire, la culture, la langue et les dialectes du pays. Cette étape présente l’avantage d’être relativement accessible car elle ne nécessite pas une puissance de calcul considérable, rendant possible sa mise en œuvre à l’échelle nationale.

Le troisième niveau représente le défi le plus complexe : posséder la création même du modèle fondamental. Le chercheur a rappelé qu’à ses débuts dans ce domaine, il travaillait sur des modèles de 1,5 milliard de paramètres, considérés aujourd’hui comme modestes alors qu’ils étaient jugés importants à l’époque. Passer à ce niveau de modèles fondamentaux représente un effort colossal qui doit être entrepris au moins à l’échelle d’un pays pour collecter les données nécessaires. L’acquisition des processeurs graphiques et de la puissance de calcul requise doit même se faire à l’échelle régionale, tant l’investissement est considérable et nécessite une prise de conscience collective.

Au-delà des infrastructures et des données, la question du talent occupe une place centrale dans cette équation. Wissam Antoun a souligné que la création de ces modèles, bien qu’étiquetée comme relevant de l’informatique, s’apparente davantage à une alchimie informatique. Le processus exige une expérimentation considérable, des millions d’échecs, et la capacité de se permettre ces tâtonnements pour progresser. Une fois qu’un talent a été formé, a appris de ces erreurs et s’est développé, sa rétention locale devient cruciale. Sans cela, le risque est grand de voir ce talent partir travailler ailleurs et faire bénéficier d’autres entités de l’investissement consenti dans sa formation, vidant ainsi la région de ses compétences les plus précieuses précisément au moment où elle en aurait le plus besoin pour construire sa souveraineté numérique.

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De la charte à l’action : l’IA au service de l’égalité

Lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » organisé le 21 novembre 2025 à la Cité de la Culture à Tunis dans le cadre du Forum MED IA, Cristina Lunghi, déléguée générale du fonds de dotation Arborus en France, a présenté l’intelligence artificielle comme un levier d’inclusion et d’égalité. Elle a détaillé des outils concrets et des certifications internationales qui permettent de prévenir les biais algorithmiques et guident les organisations vers une IA responsable.

Fondatrice d’une ONG spécialisée depuis trente ans dans l’égalité et l’inclusion, Cristina Lunghi a développé une certification internationale présente dans cinquante-six pays, qui intègre désormais un volet spécifique à l’IA inclusive. Elle a intensifié son engagement dans ce domaine il y a un peu plus de cinq ans, après qu’Amazon et Google ont révélé des biais dans leurs algorithmes de recrutement et que des banques aux États-Unis ont refusé des cartes de crédit aux femmes en raison de plafonds financiers qu’elles n’atteignaient pas. Ces incidents l’ont poussée à veiller à ce que l’intelligence artificielle ne compromette pas les années de travail qu’elle a consacrées à l’égalité dans les entreprises et dans la société.

La pandémie de Covid-19 a accéléré le développement de l’IA, que les gens ont utilisée pour regarder des contenus sur les plateformes de streaming, acheter de la nourriture, travailler à distance et maintenir le lien avec leurs proches. Face à cette évolution, Cristina Lunghi a choisi, avec le groupe Orange, fondateur de sa fondation et partenaire historique, de transformer l’IA en un accélérateur de l’égalité plutôt qu’en un facteur de discrimination, en se dotant d’outils concrets. Elle a lancé la première initiative en créant la Charte internationale pour une IA inclusive, qu’elle a élaborée avec le ministère du Numérique français et la Commission européenne et présentée en plein confinement. Cette charte sensibilise et propose des principes directeurs aux entreprises, organisations non gouvernementales et administrations afin de guider leurs pratiques vers l’inclusion.

Cent cinquante-six entités ont signé la charte et participent à un club de travail qui aborde des thématiques variées telles que la ville intelligente, le bâtiment durable, le cyberharcèlement et le recrutement inclusif. Cristina Lunghi a intégré le volet IA inclusive à la certification internationale sur l’égalité et l’inclusion, ce qui permet d’auditer tous les aspects des ressources humaines utilisant des algorithmes pour vérifier leur inclusivité. Elle a illustré ces travaux avec un exemple concret chez Orange, où l’IA dirigeait jusqu’alors le bouquet télévisé sport, notamment le football, uniquement vers les hommes. Après qu’Orange a corrigé ce biais, l’entreprise a constaté un retour sur investissement, car les femmes intéressées par le football se sont abonnées au service.

Elle a également mis en garde contre les dérives possibles lorsque l’IA circule sans vigilance, citant un exemple avec ChatGPT. Lors des trente ans d’Arborus le 3 juin dernier, elle a rédigé un manifeste en prévision de la directive européenne sur l’égalité salariale, proposant la création d’un fonds solidaire pour l’égalité et l’inclusion. ChatGPT a modifié la formulation en remplaçant ce terme par Fonds social européen d’investissement, parmi d’autres erreurs similaires. Selon Cristina Lunghi, ces incidents soulignent l’importance de normes claires et d’outils de gouvernance pour permettre à l’IA de devenir un vecteur réel d’inclusion, de responsabilité et de respect de l’égalité.

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