Tunisie | Kaïs Saïed tance les députés européens, «donneurs de leçons»
En réponse à la résolution du Parlement européen dénonçant «la détérioration de l’État de droit et la situation des droits humains en Tunisie, en particulier le cas de Sonia Dahmani», le président de la république Kaïs Saïed a rappelé que «la Tunisie est un Etat indépendant et souverain» et réitéré son «rejet catégorique de toute forme d’ingérence dans ses affaires intérieures.» Vidéo.
Recevant le ministre des affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, hier, jeudi 27 novembre 2025, au palais de Carthage, quelques heures après l’annonce de la résolution européenne, le chef de l’Etat s’est insurgé contre «ceux qui s’évertuent à faire remonter le temps et affichent encore une posture hautaine et colonialiste envers notre pays». «Leurs manœuvres et leurs agendas suspects sont voués à l’échec cinglant», a-t-il lancé, ajoutant qu’«ils se trompent d’adresse».
Kaïs Saïed a fait aussi savoir que «la Tunisie restera à jamais libre et indépendante malgré les complots qui se trament et contrevérités fusant de tous bords.»
Tout en assurant qu’«aujourd’hui c’est l’heure de vérité», le président Saïed a fustigé la rhétorique colonialiste des donneurs de leçons qui s’arrogent le droit de «classer les pays en bons et mauvais élèves.»
Le président de la République n’a pas manqué, par ailleurs, de dénoncer, une nouvelle fois, certaines parties à la solde de l’étranger qui n’ont de cesse de recevoir de sommes colossales d’argent dans le faux espoir de devenir les véritables décideurs, faisant ici allusion à certains opposants politiques et acteurs de la société civile qu’il accuse de comploter contre le régime qu’il a mis en place au lendemain de la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2025.
«Qu’ils se réveillent de leurs illusions», a lancé le chef de l’Etat, soulignant que la Tunisie «n’est ni une ferme ni un verger, ni une terre sans maître».
Poursuivant son attaque contre les puissances coloniales qui s’acharnent à diviser les peuples en «civilisés» et «barbares», SaÏed a ajouté que ces peuples sont résolus aujourd’hui à défendre leur indépendance.
Tout en rappelant, par la même occasion, «la vive protestation» qu’il a exprimée il y a deux jours en recevant l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Giuseppe Perrone, le chef de l’Etat a chargé le ministre des Affaires étrangères d’en transmettre une autre à «la représentante d’un État étranger» accréditée en Tunisie qu’il n’a pas désignée nommément.
Une protestation ferme et vigoureuse, a-t-il poursuivi, sera également adressée à ceux qui n’ont pas respecté les règles diplomatiques, la souveraineté de notre peuple et qui ont bafoué les règles élémentaires régissant les relations entre États.
Tout en soulignant que ces pratiques sont inacceptables, le président de la République a fait porter à leurs auteurs la pleine et entière responsabilité de leurs agissements.
«Nous sommes souverains. Nous n’hésiterons jamais à exprimer haut et fort nos positions», a fait savoir le président Saïed, rappelant que «la souveraineté nationale n’est pas négociable.»
Evoquant la réunion du Parlement européen tenue, jeudi, Saïed y a vu «une tentative d’ingérence manifeste dans les affaires intérieures de la Tunisie», en soulignant que les Européens «ont beaucoup à apprendre de notre pays en matière de droits et de libertés.»
«Quiconque ose défier notre pays aura une réponse qui lui sied», a conclu le président Saïed sur un ton de défi.
I. B. (avec Tap)
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