Les marchés des devises s’ouvrent cette semaine dans un climat marqué par la retenue. Une prudence élevée et une forte sensibilité aux signaux de politique monétaire. Le mouvement récent de la paire EUR/USD, revenue à proximité du seuil symbolique de 1,1500 après deux séances de recul, illustre un marché en transition. Lequel hésite entre la fermeté prudente de la Banque centrale européenne et la possibilité d’un assouplissement plus rapide de la Réserve fédérale américaine.
Durant les échanges asiatiques, l’EUR/USD s’est stabilisé autour de 1,1510, prolongeant une dynamique négative, mais dépourvue de panique. L’euro glisse légèrement, mais ne décroche pas : c’est la posture mesurée de la BCE qui en constitue le principal amortisseur. Les membres du Conseil des gouverneurs maintiennent un discours prudent, évoquant un statu quo prolongé des taux directeurs probablement jusqu’à fin 2026. Et ce, à mesure que l’inflation converge progressivement vers l’objectif de 2 %. Les données d’activité de novembre, en léger retrait mais conformes aux attentes, confortent cette stratégie de stabilité monétaire.
Christine Lagarde a rappelé, dans ses dernières interventions, que la BCE ne relâchera pas sa vigilance. Ainsi, toute dérive, même marginale, de l’inflation pourrait entraîner une adaptation des taux. Gabriel Makhlouf, gouverneur irlandais et membre influent du Conseil, insiste pour sa part sur la pertinence du taux actuel. Tout en écartant tout ajustement tant qu’aucune rupture macroéconomique n’apparaît. Cette stratégie permet à l’euro d’éviter un décrochage plus marqué, dans un environnement international encore incertain.
Gabriel Makhlouf, gouverneur irlandais et membre influent du Conseil, insiste pour sa part sur la pertinence du taux actuel. Tout en écartant tout ajustement tant qu’aucune rupture macroéconomique n’apparaît.
Face à cette prudence européenne, le dollar américain poursuit un mouvement opposé. Le billet vert s’affaiblit, plombé par une révision soudaine des anticipations sur la politique de la Fed. Les marchés intègrent désormais une probabilité de 69 % d’une baisse des taux dès la réunion de décembre, contre 44 % il y a seulement une semaine, selon les données du CME FedWatch. Ce retournement d’humeur traduit la montée d’un optimisme prudent quant à la capacité de la Fed à accompagner le ralentissement de l’inflation américaine. L’effet immédiat est une perte d’altitude du dollar, offrant à l’euro une fenêtre d’appréciation malgré sa phase de consolidation.
La parité EUR/USD navigue ainsi dans une zone charnière où s’articulent stratégies monétaires, signaux économiques et seuils techniques. Le niveau de 1,1500 agit comme un pivot psychologique majeur. Les investisseurs évoluent dans une période où les politiques monétaires se redéfinissent, et où chaque donnée d’inflation, chaque mot prononcé par Lagarde ou Powell, peut redessiner la courbe du Forex.
Le niveau de 1,1500 agit comme un pivot psychologique majeur. Les investisseurs évoluent dans une période où les politiques monétaires se redéfinissent, et où chaque donnée d’inflation, chaque mot prononcé par Lagarde ou Powell, peut redessiner la courbe du Forex.
Tunisie : un dollar en reflux, une respiration pour un dinar sous tension permanente
La dérive tendancielle du dollar n’est pas un phénomène lointain pour la Tunisie. Bien au contraire : elle produit des effets directs et immédiats sur la trajectoire du dinar, sur les équilibres macroéconomiques et sur les coûts supportés par l’État comme par les entreprises.
Une part considérable des transactions extérieures tunisiennes – hydrocarbures, matières premières industrielles, produits alimentaires stratégiques, fret international, technologies – est libellée en dollar. Lorsque le billet vert s’affaiblit, l’effet est quasi mécanique : la facture énergétique diminue, le coût des importations essentielles se contracte et la pression sur l’inflation importée s’allège. Dans une économie où plus de la moitié de l’inflation découle du renchérissement des importations, cette dépréciation du dollar constitue une véritable bouffée d’oxygène.
Une part considérable des transactions extérieures tunisiennes – hydrocarbures, matières premières industrielles, produits alimentaires stratégiques, fret international, technologies – est libellée en dollar. Lorsque le billet vert s’affaiblit, l’effet est quasi mécanique : la facture énergétique diminue, le coût des importations essentielles se contracte et la pression sur l’inflation importée s’allège.
À cela s’ajoute la dynamique de l’euro. Une légère appréciation de la monnaie européenne face au dollar se traduit par une détente du taux EUR/TND. Pour la Tunisie, reliée commercialement, touristiquement et financièrement à l’Union européenne, cette évolution est favorable : elle améliore la valeur des recettes touristiques et des transferts des Tunisiens à l’étranger, souvent libellés en euro. Elle agit également comme un stabilisateur sur les importations provenant de la zone euro, premier fournisseur du pays.
Un répit conjoncturel, mais aucun changement structurel
Pour autant, il serait illusoire d’y voir une amélioration durable de la situation du dinar. Si l’affaiblissement du dollar procure un soulagement, il ne corrige en rien les déterminants fondamentaux de la fragilité monétaire tunisienne : déficit commercial structurel; dépendance énergétique; faiblesse chronique du taux d’épargne; besoins massifs de financement extérieur; inflation persistante; et croissance insuffisante pour régénérer les réserves de change.
La Banque centrale de Tunisie (BCT), contrainte par un environnement interne dégradé, ne peut capitaliser pleinement sur la faiblesse du billet vert. Elle reste enfermée dans une stratégie de défense graduelle du dinar, sans marge de manœuvre pour assouplir la politique monétaire ou relancer le crédit. En conséquence, la détente du dollar constitue un facteur conjoncturel de stabilisation, non un levier de valorisation durable.
La Banque centrale de Tunisie (BCT), contrainte par un environnement interne dégradé, ne peut capitaliser pleinement sur la faiblesse du billet vert. Elle reste enfermée dans une stratégie de défense graduelle du dinar, sans marge de manœuvre pour assouplir la politique monétaire ou relancer le crédit.
Une fenêtre stratégique pour atténuer les vulnérabilités
L’environnement monétaire international actuel ouvre toutefois une fenêtre d’opportunité : réduire temporairement la pression sur les importations stratégiques, lisser le profil de remboursement de certaines dettes en devises et contenir la transmission inflationniste. À condition que ces marges de respiration soient exploitées pour renforcer la balance extérieure, améliorer la gestion des subventions énergétiques, relancer l’exportation et accélérer les réformes structurelles.
La Tunisie évolue dans un système où les variables externes– Fed, BCE, marchés des matières premières– influencent directement sa trajectoire macroéconomique. La dérive tendancielle du dollar en est un exemple. Reste maintenant à transformer cette respiration passagère en une dynamique plus durable. Ce qui suppose une stratégie cohérente de réformes, d’intégration commerciale et de renforcement de la productivité.
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* Dr. Tahar EL ALMI,
Economiste-Economètre.
Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain D’Economie Financière (IAEF-ONG)
L’évolution récente des marchés des changes offre un paradoxe qui n’est pas sans conséquence pour la Tunisie. Alors que les écarts de taux d’intérêt entre les États-Unis et la zone euro se resserrent nettement — ce qui aurait dû favoriser un redressement de l’euro — la paire EUR/USD demeure étonnamment stable*. Cette inertie, loin d’être anecdotique, traduit l’attentisme d’investisseurs tournés vers deux événements susceptibles de modifier la perception du risque et les anticipations de politique monétaire.
Depuis fin octobre, le différentiel de rendement entre les obligations américaines et allemandes à deux ans a reculé à son plus bas niveau pendant plusieurs semaines. De même, les marchés anticipent un rapprochement des trajectoires de taux terminaux de la Fed et de la BCE. Ordinairement, un tel mouvement réduit l’attrait du dollar et soutient l’euro. Mais la paire reste figée, comme si le marché n’osait pas s’engager avant d’obtenir des signaux plus déterminants.
Les investisseurs attendent d’abord les chiffres de l’emploi américain de septembre ainsi que les demandes hebdomadaires d’allocations chômage. Ce sont les véritables baromètres de la vigueur économique des États-Unis et de l’orientation future de la Fed. Ils scrutent également les résultats trimestriels de Nvidia**, dont le poids psychologique dépasse la seule sphère technologique. Une publication décevante pourrait dégrader l’appétit pour le risque au niveau mondial, pesant sur les marchés et influençant indirectement les attentes en matière de taux d’intérêt.
Toutefois, un scénario haussier pour l’euro reste toutefois plausible. Si les statistiques américaines révèlent un ralentissement marqué du marché du travail et si Nvidia publie des résultats en retrait, les rendements américains pourraient s’orienter à la baisse. Le dollar perdrait alors de sa force relative, permettant à l’euro de progresser en direction de 1,1730 avec un potentiel d’extension vers 1,1820*.
Pour la Tunisie, un tel mouvement offrirait un certain répit. Le renforcement de l’euro contribuerait à alléger le coût des importations européennes, atténuant les pressions inflationnistes sur les biens manufacturés, pharmaceutiques et alimentaires. Il améliorerait aussi la capacité de couverture en devises des entreprises tunisiennes, notamment celles dépendant d’intrants européens. Dans ce contexte, la Banque centrale de Tunisie (BCT) bénéficierait d’un environnement légèrement plus favorable, avec des tensions moindres sur les réserves et une moindre volatilité du dinar.
Le scénario inverse demeure cependant tout aussi crédible. Si le marché du travail américain surprend par sa résilience et si Nvidia confirme la solidité de la dynamique technologique, les rendements américains conserveront un niveau élevé. Le dollar resterait ainsi attractif. La Tunisie évoluerait alors dans un environnement plus contraignant, marqué par un renchérissement des matières premières libellées en dollar, une facture énergétique plus lourde, des pressions accrues sur les réserves et un resserrement implicite des conditions financières internes.
La Tunisie observe donc un marché des devises figé, mais prêt à se déplacer brusquement au gré des annonces américaines. L’inertie actuelle ne doit pas être interprétée comme un signe de stabilité durable. Elle traduit au contraire une phase de tension latente, dont les effets potentiels pourraient influencer les prix importés, les équilibres extérieurs et les marges de manœuvre de la politique monétaire tunisienne. Dans un environnement mondial où un rapport sur l’emploi ou les résultats d’un champion de l’intelligence artificielle peuvent reconfigurer les flux financiers, la vigilance demeure le maître mot pour l’économie tunisienne.
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Références :
(*) : selon les estimations de l’IAEF-Salle des Marchés au 20/11/2025
(**) : Nvidia est une entreprise technologique américaine spécialisée dans la conception de processeurs graphiques (GPU) et de puces électroniques. Fondée en 1993, elle est surtout connue pour ses cartes graphiques destinées au jeu vidéo, mais ses puces sont également devenues essentielles pour l’intelligence artificielle, les centres de données, les véhicules autonomes et d’autres applications de calcul intensif.
La récente déclaration de la Première ministre devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) selon laquelle le dinar tunisien et la monnaie la plus forte d’Afrique a donné lieu à beaucoup de controverses et a interpellé tous les Tunisiens, qu’ils soient économistes, experts ou de simples citoyens. Qu’en est-il vraiment ? Quelle est la différence entre valeur nominale et valeur réelle d’une monnaie ? Comment se déterminent les taux de change d’une monnaie ? Quelle est la marge de manœuvre réelle de la Banque centrale de Tunisie (BCT), etc. Autant de question auxquelles l’auteur, économiste universitaire et expert international, répond par une approche qui a au moins le mérite d’être didactique et pédagogique.
Sadok Zerelli *
Dans l’actualité économique actuelle, marquée par de vifs débats sur le Projet de Lois des Fiances pour l’année 2026 (PLF2026), tout observateur relève la multiplication des déclarations optimistes, voire triomphalistes, faites par plusieurs membres du gouvernement, et qui sont destinées, à mon sens, à faire avaler à l’opinion publique la pilule de l’augmentation de plusieurs taxes et la création de nouvelles, ni plus ni moins.
Cela va de la «fake news» de l’agence de presse officielle Tap qui annonce officiellement que la Tunisie a remboursé 125% de l’encours de sa dette extérieure pour l’année 2025, ce que des sources du FMI ne confirment pas, aux déclaration du gouverneur de la BCT durant les assemblées annuelles de BM et du FMI à Washington qui évoque «la résilience de l’économie tunisienne» et «la capacité de la Tunisieà maintenir une croissance durable» (voir mon article : «Embellie de l’économie de la Tunisie : le vrai du faux») à la déclaration récente de la cheffe du gouvernement devant L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (NRD) selon laquelle «le dinar tunisien est la plus forte monnaie en Afrique par rapport au dollar américain, malgré que le pays ne bénéficie ni de ressources pétrolières, ni d’exportation à forte valeur ajoutée à l’instar de certains pays de la région.»
Une telle déclaration laisse sous-entendre que le pouvoir d’achat du dinar et le niveau de vie de Tunisiens sont les plus élevés d’Afrique, ce que les millions de Tunisiens qui ont des difficultés à joindre les deux bouts et dont le niveau de vie ne cesse de se détériorer d’une année à l’autre ne sont pas près de confirmer. Elle interpelle aussi les économistes et experts internationaux qui suivent de près l’évolution de la conjoncture économique en Tunisie et ailleurs.
Sans vouloir mettre en cause l’honnêteté intellectuelle de la cheffe du gouvernement, à mon avis une brave femme dont on ne peut que saluer le courage d’avoir accepté cette responsabilité dans un contexte aussi difficile et incertain que traverse le pays et qui se trouve coincée entre un super président qui lui dicte le moindre de ses faits et gestes et un gouvernement qu’il lui a imposé et qui obéit au doigt et à l’œil aux instructions venues du palais, il n’en demeure pas moins que ce genre de déclaration peut tromper l’opinion sur la santé réelle de notre économie et la stabilité de notre monnaie et constitue de mon point de vue ce que j’appelle dans plusieurs de mes articles un «mensonge scientifique», car basé sur une fausse interprétation des chiffres, qui eux, sont bien réels (voir dans Kapitalis : «Les chiffres officiels, une forme de mensonge scientifique»).
Ainsi, dans le cas d’espèces, Mme la cheffe de gouvernement s’est basée à priori dans sa déclaration sur le classement publié par «Forbes Currency Calculator» et relayé par «Business Insider», selon lequel le dinar tunisien s’est hissé au premier rang des monnaies les plus fortes d’Afrique en septembre 2025.
Toute la question est donc de savoir comment se détermine la valeur d’une monnaie et si les taux de change officiels reflètent bien cette valeur
Pour y répondre, je vais adopter l’approche la plus didactique et pédagogique possible, afin de contribuer un tant soit peu à élever la culture économique générale du public tunisien qui, il faut bien l’admettre, en a bien besoin.
La valeur d’une monnaie
Historiquement et pendant des siècles, la valeur d’une monnaie était déterminée par la quantité d’or qu’elle permet d’acquérir et le volume de pièces de monnaie qu’un prince est autorisé à frapper dans un pays était directement lié au volume des réserves en or détenues par les autorités de ce pays
Ce système monétaire international qu’on appelle «le système d’étalon-or» s’est effondré lors du Crash de 1929 qui a abouti à de graves récessions économiques dans tous les pays industriels, accompagnées d’hyper inflation et de chômage massif, et qui est l’une des causes principales du déclanchement de la deuxième guerre mondiale en 1939
Les pays vainqueurs de celle-ci, menés par les Etats-Unis, se sont réunis en 1944 à Bretton Woods et ont mis en place un nouveau système monétaire international, appelé «système de change-or» selon lequel seul le dollar américain est défini par rapport à l’or selon une parité fixe d’une (une once d’or = 36 USD) et toutes les autres monnaies du monde sont reliés au dollar suivant un taux de change fixe, donc indirectement relié à l’or.
Ce système qui accordait aux Etats-Unis un avantage exorbitant dans le sens où ils étaient le seul pays au monde à pouvoir se procurer autant de dollars qu’ils le veulent sans avoir à exporter davantage de marchandises au reste du monde ou d’acquérir davantage d’or, s’est effondré en 1971, lorsque Charles de Gaule a demandé la conversion en or de toutes les réserves de dollars détenues par la Banque de France, ce que le FED (Banque centrale américaine) ne pouvait pas satisfaire, ayant noyé le monde de dollars, notamment pour financer les guerres de Corée et du Vietnam. Le président américain de l’époque, Richard Nixon, n’a pas eu d’autres choix que de décréter unilatéralement la fin de la convertibilité du dollar en or.
Depuis, le monde est entré dans un système de changes flexibles où, toutes les monnaies, y compris le dollar, sont «fiduciaires» c’est-à-dire qu’elles tirent leur valeur de la confiance des opérateurs économiques dans les économies des pays qui l’ont émises. Dans ce nouveau système monétaire qui est toujours en vigueur, l’or monétaire (diffèrent de l’or commercial pour fabriquer des bijoux ou certains composants électroniques) continue à jouer un rôle mais uniquement comme valeur refuge pour certains spéculateurs et investisseurs en vue de se prémunir contre de fortes dépréciations des devises qu’ils détiennent (actuellement, l’once d’or a dépassé les 4000 USD !).
Toujours est-il que selon le système monétaire actuel, la valeur d’une monnaie se définit comme étant «la quantité de biens et services qu’une unité monétaire permet d’acquérir», ce que les économistes appellent «le pouvoir transactionnel» d’une monnaie. Celle-ci dépend en premier lieu du niveau général des prix et de la confiance des agents économiques intérieurs et extérieurs dans les capacités de croissance et de création de richesses de l’économie de ce pays, ainsi que de la capacité des autorités monétaires à maîtriser l’inflation et défendre le pouvoir d’achat et la parité de leur monnaie.
Le taux de change est-il un bon indicateur de la valeur d’une monnaie ?
Le taux de change est le prix à payer en une certaine monnaie pour acquérir une unité d’une autre monnaie. Tout comme pour le prix d’un baril de pétrole ou d’un kilogramme de tomates ou de tout autre produit, il est déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande de cette monnaie sur le marché des changes.
Si la demande de monnaie nationale s’accroît, par exemple pour convertir des devises reçues suite à un accroissement des exportations de biens ou de services ou d’un nouvel emprunt ou don extérieurs, toutes choses égales par ailleurs, son cours s’apprécie ou augmente. Inversement, si c’est la demande de devises qui s’accroit, par exemple pour faire face à des importations supplémentaires ou rembourser un emprunt extérieur, toutes choses égales par ailleurs, le cours de la monnaie nationale se déprécie ou baisse.
Globalement, il apparaît que la variable déterminante en matière de taux de change est le solde de la balance des paiements (égal au solde la balance commerciale + les recettes touristiques + les virements reçus des nationaux expatriés + les nouveaux emprunts extérieurs ou dons contractés- les encours en principal et intérêts des emprunts extérieurs remboursés).
Dans certains pays à devises fortes et convertibles, il arrive que les banques centrales interviennent sur les marchés de change pour soutenir leurs monnaies en offrant d’acheter ou de vendre leurs propres monnaies si elles jugent que les taux de change fixés par le marché sont défavorables à leur économie.
Malheureusement, le dinar tunisien n’étant pas convertible, notre BCT ne peut pas recourir à de telles pratiques : elle ne peut pas acheter des devises en payant par des dinars qu’aucun opérateur extérieur n’accepterait et les maigres réserves de devises qu’elle détient sont destinées à faire face au paiement de nos importations et au remboursement des échéances des crédits extérieurs, avec un solde de sécurité d’à peine trois mois d’importation (105 jours actuellement).
A la lumière de ces explications, il apparaît clairement que s’attribuer les mérites d’une stabilisation relative du dinar par rapport aux principales devises, comme le font souvent les responsables de la BCT, et l’imputer même à «l’efficacité de sa politique monétaire», comme l’a déclaré son gouverneur à Washington, relève tout simplement d’une manipulation de l’opinion publique, qui ne maîtrise pas ces questions techniques.
Les déterminantstaux de change
Ils sont au nombre de trois :
Le solde de la balance des paiements : le déficit de notre compte courant est réel et structurel : la Tunisie importe plus de biens et services (et rembourse les échéances de la dette extérieure) qu’elle ne reçoit. Ainsi, durant les neuf premiers mois de 2025, le déficit commercial a atteint –16 728 millions de dinars, contre -13 497 millions de dinars sur la même période en 2024, soit une augmentation de +23,9%. Le taux de couverture (exportations / importations) décline également, baissant à 73,5 % à fin septembre 2025 contre 77,5 % un an auparavant (voir mon article : «Embellie de l’économie de la Tunisie : le vrai du faux»).
Le différentiel de taux d’inflation : en matière d’inflation, ce qui compte le plus ce n’est pas tellement la valeur absolue de l’inflation enregistrée dans un pays, mais le différentiel d’inflation par rapport aux pays partenaires de son commerce extérieur. Par exemple, enregistrer un taux d’inflation de 4,9%, comme cela fût le cas en Tunisie au mois d’octobre 2025, ne serait pas si grave si les pays européens avec qui nous réalisons près de 70% de notre commerce extérieur enregistrent un taux d’inflation de même ordre ou supérieur. Le problème est que le taux d’inflation moyen observé actuellement dans les pays européens s’élève à 2,1%, ce qui impliquera, toutes choses égales par ailleurs, une perte de compétitivité de nos produits et une dépréciation de notre monnaie de la différence, soit 2,8%.
Le déficit budgétaire : Le PLF2026 prévoit un déficit budgétaire de 11,015 milliards DT, soit 4,9% du PIB, un taux largement supérieur à la norme internationale en matière de bonne gestion des finances publiques, qui s’élève selon l’UE, à 3% du PIB (critère de Maastricht). Plus grave encore, en vertu de l’article 12 de cette LPF2026, la totalité de ce déficit budgétaire sera financé par la BCT sous forme de facilités de trésorerie à accorder sans intérêt au Trésor, remboursables sur 15 ans, dont 3 ans de grâce. C’est ce qu’on appelle le mécanisme de la planche à billet qui est un processus hautement inflationniste puisqu’il consiste à créer, par un simple un jeu d’écriture comptable sur le compte du Trésor détenu à la BCT, une nouvelle quantité de monnaie sans aucune contrepartie réelle (accroissement de la production ou des exportations ou des flux invisibles). Un tel déficit budgétaire et surtout un tel mécanisme de son financement créeront sans aucun doute une pression inflationniste qui tirera la valeur du dinar vers le bas.
Par rapport à ces trois variables macroéconomiques explicatives du taux de change du dinar, tous les clignotants sont au rouge et la BCT, dont le rôle se réduit à tenir les comptes de la balance des paiements et à enregistrer les entrées et sorties de devises, n’y pourra rien, à moins de réformes structurelles de note économie.
Valeur nominale versus valeur réelle du dinar
C’est la question de fond que soulève la déclaration de la cheffe du gouvernement devant l’ARP et qui est de nature à induire en erreur l’opinion publique.
La valeur nominale est le taux de change officiel exprimé en équivalent dinars pour un USD. Actuellement, il est de l’ordre de 3 TND (plus exactement 2,9189 TND au 30 octobre 2025, source BCT). Il dépend de de la divisibilité de l’unité monétaire adoptée par chaque pays. Par exemple un dollar US vaut environ 130 dinars algériens, 10 dirhams marocains, 5 dinars libyens, 60 naitras nigériennes, etc. Dans ce sens, Mme la cheffe du gouvernement n’a pas menti en disant que la valeur nominale du dinar est supérieure à celle de toutes les autres monnaies en Afrique.
Là, elle se trompe (involontairement, n’étant pas une économiste ?) et risque d’entraîner toute l’opinion publique avec elle, c’est lorsqu’elle en déduit que le dinar est la monnaie la plus forte d’Afrique.
En effet, il y a une différence de taille entre la valeur nominale et la valeur réelle d’une monnaie. Pour s’en rendre compte, il suffit d’exprimer le taux de change non pas en dinars, mais en millimes qui est la véritable unité de compte monétaire en Tunisie : exprimé ainsi, un USD vaut 3000 millimes, ce qui ramènerait la Tunisie en bas du classement africain par valeur nominale.
En fait, et comme expliqué plus haut, la valeur réelle d’une monnaie se mesure par son pouvoir d’achat qui dépend du niveau général des prix. Si une bouteille de Coca-Cola coûte 3 dinars en Tunisie (soit environ un dollar) et que la même bouteille coûte 5 dirhams marocains (soit environ un demi dollar), alors le dirham marocain a une valeur réelle plus forte même si la valeur nominale du dinar est plus élevée. Ce sont des évidences qui n’échappent pas à l’opinion publique qui n’est pas dupe. De sorte que, les déclarations de la cheffe du gouvernement ne trompent personne et ne font que nuire davantage à la crédibilité des discours officiels.
Le dinar tunisien face au dollar américain
Ce qu’il faut retenir, et que Mme la cheffe du gouvernement s’est bien gardée de mentionner, est que le dinar tunisien a perdu 50% de sa valeur en 10 ans, soit depuis 2015 (1USD=1,95 TND, contre 2,918 actuellement).
Ceci étant, il est vrai que l’année 2025 a enregistré une stabilité, toute relative d’ailleurs, du dinar face au dollar : le taux de change a oscillé en 2025 de 2,856 TND, son niveau le plus bas à 3,037 TND, son niveau le plus élevé, contre 2,918 actuellement.
Tout en se félicitant de cette stabilité relative, comme tous les Tunisiens, il est de mon devoir d’économiste de faire remarquer qu’une telle stabilité relative du dinar n’est pas due à de meilleurs performances de l’économie tunisienne (davantage d’exportations, baisse du déficit commercial, baisse du déficit budgétaire, etc., ce que les chiffres ne confirment pas) comme le laisse entendre la déclaration de notre cheffe de gouvernement devant l’ARP, ou à l’efficacité de la politique monétaire, comme l’a proclamé le gouverneur de la BCT dans son discours à Washington, mais à une conjoncture internationale particulièrement favorable qui s’est traduite par une baisse du dollar simultanément à une baisse du cours international du pétrole (autour de 60 USD). De sorte que s’il faut remercie quelqu’un pour le bon comportement du dinar face au dollar en 2025, 2025, ce n’est pas la cheffe du gouvernement pour le succès de la mise en œuvre la stratégie du «compter sur soi» du président Kais Saïd, ni le gouverneur de notre BCT pour l’efficacité de sa politique monétaire, mais bien Trump qui applique une politique délibérée de baisse du dollar pour réduire le déficit du commerce extérieur des Etats-Unis et de baisse du prix du pétrole pour réduire la capacité de la Russie à financer la guerre d’Ukraine.
En gros, ce n’est pas le dinar qui s’est maintenu ou apprécié face au dollar, grâce à de meilleures performances de notre économie en 2025, comme l’affirme notre Première ministre, mais c’est le dollar qui s’est déprécié face à toutes les monnaies du monde, y compris le dinar. La nuance est de taille même si le résultat est le même.
La meilleure conclusion à cet article est peut-être de rappeler que l’illustre homme politique et président de la République Française, Jacques Chirac, a eu l’honnêteté intellectuelle de déclarer publiquement «qu’en politique, la parole n’engage que ceux qui y croient»). Certes, on ne demande pas autant à nos hommes politiques, mais de grâce, ne prenez pas les Tunisiens, en particulier les économistes d’entre eux, pour ce qu’ils ne sont pas.
Sans un minimum de courage politique et de franchise pour dire la vérité aux Tunisiens, le discours politique n’est plus crédible et l’opinion publique n’a plus confiance dans ses gouvernants. C’est la survie du régime politique de Kais Saïd qui est en jeu.
«L’affirmation selon laquelle le dinar serait la monnaie la plus forte d’Afrique en 2025 est trompeuse. Il s’agit d’une fausse information. Comment est-ce possible ?», affirme l’auteur dans ce post publié sur sa page Facebook et que nous reproduisons ci-dessous.
Larbi Benbouhali *
Je sais que la Première ministre, Sarra Zaâfrani Zenzeri, qui a fait cette affirmation, la semaine écoulée, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) **, est ingénieure et ne maîtrise pas les sciences monétaires, mais la personne qui a rédigé son discours lui a fourni de fausses informations.
1. C’est le rand sud-africain (ZAR) qui est la monnaie la plus forte d’Afrique cette année, et non le dinar tunisien (TND). Tous les indicateurs montrent que l’Afrique du Sud affiche un excédent commercial de USD$ 1,2 milliard de dollars américains en septembre 2025 et que ses exportations ont bondi de + 9,4 %. Cet excédent commercial s’élevait à USD$ 7 milliards de dollars américains en 2024. La Banque centrale sud-africaine dispose de 125 tonnes de réserves d’or et l’inflation en Afrique du Sud est de 3,4 % en septembre 2025.
2. La notation de crédit de l’Afrique du Sud est Ba2, soit quatre niveaux au-dessus de celle de la Tunisie (le revenu par habitant sud-africain en 2025, à USD$ 5 700, est nettement supérieur au PIB par habitant tunisien USD$ 3,800).
3. La Tunisie souffre d’un déficit chronique de sa balance commerciale et d’un déficit de sa balance commerciale énergétique depuis de nombreuses années. Ses exportations ont stagné, au deuxième trimestre de cette année.
4. Le taux d’inflation en Tunisie, à 4,9 %, est bien supérieur à celui de nos partenaires commerciaux, ce qui signifie que le dinar s’est déprécié par rapport aux devises de ces derniers.
L’inflation en Europe est de 2,1 %, celle de la Chine de -0,3 % (notre plus important déficit commercial se situe avec la Chine), celle de la Libye de 1,8 %, celle de l’Algérie de 3,7 % (90 % du gaz naturel provient d’Algérie) et celle du Maroc de 2,2 %.
5. Les termes de l’échange de l’Afrique du Sud avec le reste du monde sont bien meilleurs que ceux de la Tunisie. L’Afrique du Sud a perçu davantage de revenus pour ses ressources naturelles (or, charbon, platine), tandis que la Tunisie a perçu moins de revenus pour son huile d’olive, ses phosphates et ses produits manufacturés exportés vers l’Europe.
6. Le dinar tunisien a perdu 45 % de sa valeur par rapport à l’or. La Tunisie ne dispose que de 6 tonnes de réserves d’or monétaire, contre 125 tonnes pour l’Afrique du Sud, 173 tonnes pour l’Algérie et 146 tonnes pour la Libye. (Source : Conseil mondial de l’or, Banque des règlements internationaux – BRI, Basle et FMI).
7. Tous les économistes du monde savent que la Banque centrale de Tunisie a accordé au gouvernement 14 000 million de dinars pour le paiement des salaires et des subventions en 2024 et 2025, et 11 000 millions de dinars supplémentaires en 2025, ce qui affaiblira le dinar tunisien par rapport aux autres devises.
Par ailleurs, la masse monétaire tunisienne (M2/M3), qui s’établissait à 10,7 % en septembre, est nettement supérieure à celle de nos partenaires commerciaux. De plus, les 26 000 millions de dinars en circulation dans l’économie informelle dépassent les 106 jours de réserves de change de la Banque centrale de Tunisie (BCT), ce qui risque d’alimenter l’inflation des prix alimentaires.
8. L’agence de notation Fitch Ratings tire la sonnette d’alarme pour la Tunisie quant aux contraintes qui pèsent sur le système bancaire tunisien, conséquence de la politique économique de Kaïs Saïed. Cette politique repose sur le principe de «autosuffisance» et sur le recours à la stratégie de création monétaire de la Banque centrale de Tunisie pour octroyer des prêts sans intérêt à l’État.
9. L’inflation en Tunisie atteint 4,9 %. Ce taux est beaucoup trop élevé par rapport à nos partenaires commerciaux, notamment l’UE, notre principal partenaire commercial. Le dinar tunisien s’est déprécié de 3,5 % cette année par rapport à l’euro. Cela signifie que la Tunisie a versé 1 820 millions de dinars supplémentaires à ses créanciers de l’UE pour compenser les pertes liées aux fluctuations des taux de change. Cela implique un recours accru à l’emprunt pour le budget 2026 et un déficit budgétaire plus important pour 2026 et 2027.
En termes nominaux, le PIB est en croissance, mais en termes réels, il stagne. Le PIB tunisien en 2025 est identique à celui de 2019 et la dette augmente chaque année depuis cinq ans, les nouveaux emprunts servant à rembourser les anciens. (source : ministère des Finances).
10. L’agence de notation Fitch Ratings alerte le gouvernement tunisien sur les tensions qui pèsent sur le système bancaire en raison de la hausse des créances douteuses augmentées à 15% (source : BCT) et de la multiplication des faillites des petites entreprises. La dette publique devrait atteindre 147 000 millions de dinars cette année.
Que peuvent faire la BCT et le gouvernement tunisien pour maîtriser l’inflation et renforcer le dinar ?
1. Si la BCT souhaite maintenir un taux d’intérêt élevé (7,5 %), elle peut utiliser un autre instrument de politique monétaire pour maîtriser l’inflation : elle peut racheter la dette de la Banque nationale agricole (BNA) auprès de l’Office de Céréales (ODC) et octroyer des prêts à taux réduits aux agriculteurs afin d’accroître leur production alimentaire et ainsi freiner l’inflation des prix des denrées alimentaires.
2. La BCT et le ministère des Finances peuvent accorder des prêts à taux réduits à la Steg, l’Etap, Tunisair et la Stir pour les aider à réduire leur endettement et à faire baisser le coût de l’énergie et l’inflation pour leurs consommateurs.
3. Le ministère des Finances doit réduire l’impôt sur les sociétés et aider toutes les entreprises cotées à la Bourse de Tunis (BVMT) à développer leurs activités sur les marchés libyen et algérien afin de réaliser des économies d’échelle, de réduire leurs coûts de production, d’accroître les rentrées de devises étrangères à la BCT, d’apprécier le dinar et de ramener l’inflation à 2 %.
* Australian Company director – ACH group.
** En fait, Mme Zenzeri a repris sans vérification une information de presse erronée dans cet article paru dans Kapitalis.
La cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, a affirmé mercredi que l’économie tunisienne amorce une véritable phase de redressement, marquée par une amélioration notable des principaux indicateurs macroéconomiques.
Une croissance de 3,2% et un retour de la confiance économique
S’exprimant lors d’une séance plénière conjointe de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du Conseil national des régions et des districts (CNRD), consacrée à la présentation du budget de l’État et du budget économique 2026, Zenzri a souligné que le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 3,2% au deuxième trimestre 2025, contre 1,4% à la même période de 2024.
Cette dynamique traduit, selon elle, « une reprise économique soutenue », portée par la bonne performance de l’agriculture, de la construction, de l’industrie manufacturière et des services.
Inflation maîtrisée et relance monétaire
La cheffe du gouvernement a mis en avant la baisse du taux d’inflation, passé de 6,7% en septembre 2024 à 5% en septembre 2025, puis à 4,9% en octobre, ce qui témoigne, selon elle, de « l’efficacité de la politique monétaire adoptée ».
Cette évolution a permis à la Banque centrale de Tunisie de réduire son taux directeur à 7,5% à la fin du mois de mars 2025 — une première depuis 2022 —, favorisant ainsi la relance de l’investissement et l’allégement du coût du crédit pour les ménages et les entreprises.
Déficit maîtrisé, dinar renforcé et réserves solides
Zenzri a par ailleurs salué le contrôle du déficit commercial et la stabilité du taux de change, soulignant que les réserves en devises atteignent 106 jours d’importation au 31 octobre 2025.
Ces progrès résultent de la hausse des recettes touristiques (+8,2%) et des transferts des Tunisiens résidant à l’étranger (+8,1%).
Le dinar tunisien s’est également apprécié face au dollar (+2,8%) et à l’euro (+0,5%), par rapport à 2024.
Investissements en hausse et chantiers en cours
La cheffe du gouvernement a enfin évoqué la progression des investissements directs étrangers, en hausse de 21,3% au premier semestre 2025, par rapport à la même période en 2024.
Elle a également salué l’avancement des grands projets d’infrastructure, notamment dans les secteurs des transports, de la santé et des énergies renouvelables, estimant qu’ils constituent des leviers essentiels pour la croissance future.
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Le dinar tunisien a connu un recul face à la monnaie européenne unique (l’euro), s’échangeant depuis plus d’une semaine sur le marché interbancaire à 3,4 dinars pour un euro, selon les données officielles publiées sur le site de la Banque centrale de Tunisie. Ce niveau représente la deuxième valeur la plus élevée jamais atteinte par le taux de change du dinar face à l’euro, après avoir atteint ce même seuil en juillet 2023.
Selon les données de la Banque centrale arrêtées au 15 septembre 2025, l’euro s’échangeait à 3,414 dinars, tandis que le dollar valait 2,910 dinars sur le marché interbancaire. Il convient de rappeler que l’euro avait enregistré son premier record face au dinar le 19 avril 2019, lorsqu’il avait dépassé les 3,3 dinars.
Depuis le début de l’année, le dinar a reculé de 2,8 % face à l’euro, tandis qu’il s’est apprécié de 8,4 % face au dollar depuis janvier 2025.
Explication de la situation actuelle
L’analyste financier Bassam Neifer a déclaré à l’agence TAP que la situation actuelle ne reflète pas de pressions internes sur la monnaie locale, soulignant que le dernier rapport de l’agence de notation Fitch Ratings a confirmé l’absence de pressions sur la balance des paiements et sur les réserves de devises destinées au remboursement de la dette.
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