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CIFF 2025 – « The Things You Kill », face au père et à soi-même

Dans The Things You Kill (Turquie, Canada, France, Pologne | 2025 | 113 min), sélectionné en compétition internationale à la 46ᵉ édition du Festival International du Film du Caire (CIFF) et présenté par le Canada pour l’Oscar du Meilleur Film International, le réalisateur Alireza Khatami déploie une œuvre d’une densité émotionnelle rare, à la frontière du drame psychologique et du thriller existentiel. Connu pour Oblivion Verses, qui scrutait déjà les cicatrices de la mémoire collective, Alireza Khatami poursuit ici sa réflexion sur la filiation, la culpabilité et la transmission — mais cette fois dans un cadre plus resserré, centré sur son père, sa mère, une maison et un passé qui refait surface.

Ali, professeur de littérature qui s’est installé en Turquie après des années aux États-Unis, mène une vie apparemment paisible, entre ses cours à l’université et le jardin qu’il cultive avec soin. Il donne l’impression d’avoir tourné la page de son enfance, marquée par un père autoritaire et une mère silencieuse. Pourtant, lorsque celle-ci meurt dans des circonstances que l’on devine troubles, tout ce qu’il croyait révolu revient à la surface : le retour au foyer maternel s’ouvre sous le signe de l’étrangeté, de la tension contenue, et bientôt, la présence de Reza, jardinier mystérieux engagé par Ali, vient bouleverser cet équilibre friable. Reza n’est pas un simple employé ; il est le témoin, voire le double, dans lequel Ali commence à reconnaître les zones inexplorées de sa propre histoire.

Alireza Khatami structure son récit comme une lente descente vers la vérité. Le film avance par réminiscences délicates, par objets qui parlent de l’ombre, par gestes qui trahissent des non-dits. Chaque détail ramène Ali à sa relation avec sa mère, mais aussi à la figure paternelle qu’il rejette tout en portant son héritage. La tension centrale est là : entre tendresse et violence, entre le désir d’aimer et la peur de répéter les erreurs du passé.

La dimension du film s’approfondit encore lorsqu’on apprend qu’Ali, en pleine période de tentatives de paternité, engage sa propre responsabilité envers l’avenir. Ce désir de devenir père confère une charge symbolique à tout ce qu’il affronte : non seulement il s’agit de comprendre son passé, mais surtout d’empêcher qu’il ne se reproduise. À mesure qu’il s’approche de la vérité sur la mort de sa mère, il prend conscience du danger d’une transmission — non seulement biologique, mais psychique, affective, symbolique. Le film devient alors un dialogue entre les générations : ce père violent qu’il n’a pas su aimer, cette mère qu’il n’a pas pu sauver, et cet enfant qu’il s’apprête à accueillir dans un monde où la violence — qu’elle soit physique ou symbolique — est omniprésente.

CIFF 2025 
The things you kill

La vengeance, si l’on peut l’appeler ainsi, ne s’adresse pas à une personne précise mais vise un système de domination et de silence. Ali se confronte à la violence masculine, institutionnelle, enracinée dans la culture et qu’il découvre en lui-même. À travers ce parcours, Alireza Khatami interroge ce que signifie être un homme dans un monde où la force rime souvent avec brutalité, et où la sensibilité est perçue comme une faiblesse. L’enseignant cultivé, le fils aimant, le citoyen rationnel qu’est Ali découvre qu’il n’est pas indemne de la transmission de la violence. Ce qu’il “tue” ou tente de tuer, ce sont les réflexes d’un patriarcat vieux de plusieurs générations, les blessures infligées aux femmes de sa famille, la culpabilité de n’avoir pas su intervenir.

Visuellement, le film atteint une rigueur presque hypnotique. Alireza Khatami filme la maison familiale comme un espace mental : chaque pièce, chaque couloir porte un souvenir. La caméra s’attarde sur un geste simple, un silence lourd. Les lumières sont tamisées, la clarté filtrée comme si la vérité ne pouvait apparaître qu’en demi-teintes. La nature, omniprésente, devient l’écho du drame intérieur. Le jardin, cœur symbolique de l’œuvre, est devenu lieu de labeur mais aussi de renaissance : Ali y creuse la terre, y enterre ses peurs, et y tente peut-être une purification. Reza, dans ce contexte, n’est pas un simple aide-jardinier : il incarne une sagesse tacite, une lucidité que le héros peine à atteindre.

La force de The Things You Kill réside également dans sa capacité à articuler l’intime et le politique. Sans sombrer dans le manifeste, le film interroge comment la société façonne les comportements masculins et perpétue la violence invisible. Le décès de la mère devient déclencheur symbolique : il libère une parole longtemps contenue, mais révèle aussi l’immense difficulté à rompre avec des schémas hérités. Khatami ne moralise pas ; il observe, avec lenteur et précision, les contradictions d’un homme partagé entre l’amour et la honte, entre la mémoire et l’oubli.

L’interprétation d’Ekin Koç dans le rôle d’Ali est d’une sobriété poignante ; son regard, souvent fixe, exprime plus que ses mots. Il porte la culpabilité sourde, mais aussi une tendresse retenue. Face à lui, la présence de Erkan Kolçak Köstendil – incarnant Reza – confère à l’ensemble une dimension presque métaphysique : leurs échanges, parfois discrets, se muent en affrontements symboliques entre la conscience et le déni, entre la lucidité et l’obéissance. La mise en scène de Khatami, dépouillée mais minutieuse, donne à ces échanges une tension presque sacrée.

Au cours de ses derniers instants, le film transcende le simple réalisme. Les frontières entre réalité et mémoire se dissolvent. Ce que le spectateur voit n’est peut-être plus le monde extérieur mais le paysage mental d’un homme en quête de paix. The Things You Kill se transforme alors en méditation sur la responsabilité, sur la possibilité de se libérer sans renier ce que l’on a été. Le titre, chargé de sens multiples, suggère que ce que nous détruisons — en nous ou autour de nous — finit par nous définir.

Alireza Khatami signe ici un film d’une grande cohérence, à la fois sensoriel et cérébral, poétique et politique. Il filme la douleur comme apprentissage, la culpabilité comme passage obligé vers la lucidité. The Things You Kill est une œuvre exigeante, qui demande au spectateur de s’y immerger, de creuser avec Ali les couches silencieuses du non-dit. Et lorsqu’enfin la vérité se révèle, elle n’apporte ni apaisement ni rédemption, mais une conscience aiguë de ce que signifie vivre avec ce que l’on a “tué” — en soi, chez les autres, ou dans l’histoire.

Neïla Driss

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25 agences de voyage turques membres de la Tursab en éductour en Tunisie

25 agents de voyages turcs viennent d’effectuer un éductour en Tunisie pour découvrir la destination. Membres de Tursab Izmir, cette association compte plus de 600 membres en Izmir seulement et plus de 10.000 membres dans toute la Türkiye.  

Pendant 3 nuitées et 4 jours, 25 agents membres de Tursab Izmir (Association d’agences de voyage turques), invités par la FTAV (Fédération tunisienne des agences de voyages) en collaboration avec l’ONTT, ont visité la Tunisie. Ils sont partis pour la découverte de plusieurs régions, sites historiques et culturels. L’objectif déclaré est de contribuer à l’amélioration des arrivées touristiques en basse saison.

La délégation à Tunis à la fin de son séjour.

Consolider les relations

Lors d’une réception organisée en leur honneur à Tunis à la fin de leur périple, le 26 février 2025, l’ambassadeur de Türkiye en Tunisie, Ahmet Misbah Demircan, a rappelé qu’il y avait environ 80.000 touristes turcs qui venaient visiter la Tunisie chaque année mais ce chiffre est descendu aujourd’hui à 16.000. « Nous souhaiterions consolider nos relations davantage en commençant par le tourisme et la culture puis viendront l’industrie et le commerce », a-t-il déclaré, en soulignant que tous les agents turcs participants à l’éductour ont été enchantés de cette visite et ont apprécié les différents aspects culturel et gastronomique avec les paysages naturels de la Tunisie.

L’ambassadeur avec la responsable du marché turc à l’ONTT, Dorra Ellouze.

Exploiter le potentiel touristique tunisien  

Sevgi Can, vice-présidente de Tursab Izmir, a de son côté exprimé son admiration pour la destination Tunisie en soulignant le grand potentiel et la richesse culturelle dont elle dispose. Elle a affiché son ambition d’exploiter ce potentiel en persuadant les Turcs de venir découvrir « ce beau pays ». « Le développement touristique entre la Tunisie et la Türkiye sera une grande opportunité pour les deux parties. Les deux pays pourront devenir des destinations plus attrayantes l’une pour l’autre », a-t-elle estimé.

Dorra Ellouze, responsable du marché turc à l’ONTT a de sa part considéré que cette visite va ouvrir la voie pour des échanges touristiques plus importants avec la Türkiye qui représente un partenaire stratégique et touristique pour la Tunisie.

Plus de 10.000 membres

Ziya Ozkan, membre de Tursab Izmir et directeur général  de l’agence de voyage New Horizon, a indiqué que la Tursab, fondée en 1972 en Türkiye et en 1992 à Izmir, veut développer le tourisme du côté de la Tunisie. C’est-à-dire, de la Türkiye vers la Tunisie. Il a, par ailleurs, fait savoir que l’Association des agences de voyages turques compte 600 membres pour la région d’Izmir seulement et le nombre total de ses membres s’élève à plus de 10.000 membres à travers toute la Türkiye.

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L’ambassadeur de Türkiye en Tunisie, Ahmet Misbah Demircan, Ziya Ozkan, membre de Tursab Izmir et directeur général  de l’agence de voyage New Horizon.

Il a précisé que 25 représentants des agences sont venus en Tunisie où ils ont visité plusieurs sites et régions comme El Jem, Kairouan, Monastir, Sousse, Hammamet, Nabeul, Tunis, Sidi Bou Saïd, Carthage, les Souks à Tunis, avec le musée de Bardo.

« Toute la délégation a adoré la Tunisie et elle a été agréablement surprise par la richesse culturelle du pays. Je pense que nous allons faire du très beau travail avec les agences turques », a-t-il affirmé.

Objectif de 10.000 clients

Selon Ziya Ozkan, la Tursab, par le biais de ses membres, envisage de réaliser 1000 clients sur la Tunisie cette année, 3000 pour l’année prochaine et 5000 en 2027. L’objectif final est d’atteindre 10.000 clients.

« Il y a d’autres opérateurs qui s’intéressent à la Tunisie et qui veulent travailler dessus. Nous sommes très bien partis pour atteindre les objectifs fixés », a-t-il confié.

Les agences membres de la Tursab envisagent de proposer à leurs clients un package de 4 nuitées qui comprendront des circuits incluant Tunis, Hammamet, Nabeul, Sousse, Monastir et Kairouan et une autre offre de 6 nuitées incluant le sud du pays. « Nous allons les proposer en avant et en arrière saison et non pas pendant la haute saison. Notre idée est de booster le tourisme en basse saison ».

©Destination Tunisie

 

 

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