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Abdeljelil Temimi plaide pour la préservation urgente des témoignages individuels dans le monde arabe

L’historien tunisien Abdeljelil Temimi a appelé à renforcer la collecte et la préservation des témoignages individuels, qu’il considère essentiels pour écrire l’histoire contemporaine du monde arabe. « Il est injuste de négliger ceux qui ont bâti cette nation et de laisser mourir leurs témoignages avec eux », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l’Agence TAP.

L’entretien intervient suite à son sacre aux Emirats arabes Unis en remportant le 19e Prix Al Owais des études humanistes et prospectives, pour “Études sur l’histoire du Maghreb ottoman au XVIe siècle”, devenant ainsi le 7ème Tunisiens, dans différentes disciplines, à remporter cette prestigieuse distinction décernée par la Fondation culturelle « Al Owais ».

Fondateur dans les années 1980 de la Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l’information, l’historien de 87 ans indique que plusieurs témoignages inédits sont en cours d’enregistrement et seront publiés dans la série Dictionnaire de la mémoire nationale.

Temimi insiste sur l’importance de ce qu’il nomme « les archives du vécu », ces récits personnels que l’historien considère comme une source majeure, à l’image de ce qui se pratique en Europe. Il déplore la perte de nombreuses voix tunisiennes et arabes dont les récits n’ont jamais été recueillis. « Nous avons manqué une chance précieuse », affirme-t-il.

L’historien revient également sur ses travaux concernant la présence ottomane au Maghreb. Il estime que la qualification d’« occupation » longtemps utilisée par une partie des historiens arabes ne repose pas sur une analyse approfondie des documents disponibles. Il propose, à la place, le concept d’« ottomanisation des provinces maghrébines » pour décrire le système administratif en vigueur à l’époque. Il appelle les chercheurs et institutions arabes à réexaminer leurs approches.

Temimi souligne par ailleurs l’existence d’un corpus important de documents relatifs à la Libye ottomane, invitant les historiens libyens à revisiter cette période. Selon lui, l’étude du passé ottoman du Maghreb « recèle des enseignements essentiels » pour la région.

L’historien affirme avoir publié huit volumes de près de 900 pages chacun, réunissant des centaines de témoignages enregistrés au siège de sa fondation. Parmi ceux qui l’ont le plus marqué, il cite celui du fils de Salah Ben Youssef, évoquant “les injustices subies par sa famille, ainsi que des récits liés aux biens des anciens beys”.

De nouveaux témoignages, encore inédits, concernent notamment des travaux sur la musique ottomane et sur les biens habous de la Sadikia. Deux nouveaux volumes de Dictionnaire de la mémoire nationale sont prévus.

Temimi appelle toute personne disposant d’un témoignage historique à le transmettre « pour renforcer la connaissance et la recherche scientifique ».

Il cite également certains chercheurs qu’il juge capables de poursuivre la collecte documentaire engagée depuis des décennies, dont Tlili El-Ajili, auteur d’études sur les habous des Lieux saints et de la Sadikia.

Revenant sur son parcours, Temimi évoque les obstacles rencontrés au début de sa carrière, notamment les difficultés d’accès à l’université tunisienne, et affirme avoir contribué au développement de plusieurs revues scientifiques, dont la revue d’histoire Maghrebine et La revue arabe d’histoire ottomane.

Il appelle enfin la nouvelle génération à « défendre l’histoire de la Tunisie dans son cadre maghrébin » et insiste sur l’importance de maîtriser les langues étrangères, en particulier l’italien, en raison de la richesse des archives concernant le Maghreb conservées dans ce pays.

Temimi dit disposer d’une vaste bibliothèque de 21 000 ouvrages, en cours de numérisation en collaboration avec la Bibliothèque nationale et les Archives nationales de Tunisie. Il invite les jeunes chercheurs à approfondir l’exploration du passé « avec responsabilité et lucidité ».

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La Tunisie au Sommet Mondial de la Gastronomie à Barcelone

La Tunisie a pris part au 1er Sommet Mondial de la Gastronomie qui s’est tenu le 27 septembre 2025 au Palais royal de Pedralbes à Barcelone.

Organisé par l’Institut international de la gastronomie, de la culture, des arts et du tourisme (IGCAT) et accueilli par la Gouvernance de la Catalogne, cet événement s’inscrivait en parallèle de MONDIACULT 2025, initiative de l’UNESCO.

Le sommet a rassemblé experts, institutions internationales, chefs et représentants de Régions Gastronomiques du Monde, autour de la reconnaissance de la gastronomie comme culture, patrimoine et vecteur d’identité. Il a abouti à l’adoption d’une déclaration appelant à intégrer la gastronomie dans les agendas culturels mondiaux et à promouvoir un avenir alimentaire durable, inclusif et culturellement ancré.

Mourad Belhassen, directeur général de la Diplomatie économique et culturelle auprès du ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, et Lamia Temimi, cofondatrice et CEO de Sawa Taste of Tunisia, ainsi qu’initiatrice de la candidature du Cap Bon au titre de Région du Monde de la Gastronomie 2028, ont représenté la Tunisie à cet événement.

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Lamia Temimi et Mourad Belhassen à Barcelone

Les échanges ont porté sur des pistes de collaboration autour de la valorisation des patrimoines culinaires et culturels, tout en soutenant la candidature du Cap Bon au titre de Région du Monde de la Gastronomie 2028, avec l’objectif d’accueillir le sommet et de stimuler un tourisme durable dans la région.

Dans un contexte mondial où les enjeux alimentaires restent cruciaux, la Tunisie a réaffirmé l’importance de faire de la gastronomie un vecteur de dialogue et de solidarité entre les peuples, exprimant sa préoccupation face à la famine à Gaza et appelant à un engagement collectif pour garantir le droit fondamental à l’alimentation.

Région mondiale de la gastronomie

Le Cap Bon a officiellement été accueilli comme candidat au titre de Région mondiale de la gastronomie 2028. L’annonce avait été confirmée lors de la 12ᵉ Assemblée générale et du 36ᵉ Forum consultatif de l’IGCAT, le 18 juin 2025, marquant une étape majeure pour la région.

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Le Cap Bon devient ainsi la première région africaine — et la deuxième de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord — à rejoindre la Plateforme des Régions Mondiales de la Gastronomie, réaffirmant l’engagement mondial de l’IGCAT en faveur de la diversité, de la richesse culturelle et d’un développement inclusif par la gastronomie.

« Nous sommes profondément honorés d’accueillir le Cap Bon, première région africaine et puissant représentant de la région MENA, au sein de la Plateforme des Régions Mondiales de la Gastronomie. Les traditions culinaires uniques, le riche paysage agricole et l’héritage culturel dynamique du Cap Bon en font un candidat inspirant. Cette étape témoigne d’une forte volonté de résilience culturelle et de fierté régionale » avait déclaré Dr Diane Dodd, présidente de l’IGCAT.

De son côté, Lamia Temimi, cofondatrice de Sawa Taste of Tunisia avait expliqué que « le Cap Bon a accueilli mes ancêtres siciliens au début du siècle dernier, leur offrant des années à la fois laborieuses et pleines de joie. Après une décennie vécue au coeur de cette région, il est temps pour moi de rendre hommage à la terre, à la culture et à la cuisine qui ont façonné l’enfance de ma mère. Je suis fière d’avoir initié la candidature du Cap Bon comme Région mondiale de la gastronomie et profondément encouragée de voir les secteurs public et privé unis, main dans la main, pour faire rayonner le Cap Bon sur la scène internationale. »

 

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