Sortir de la dépendance minière : la Mauritanie face au défi d’une croissance durable et inclusive
La Banque mondiale estime que la Mauritanie devra accélérer la diversification de son économie pour concrétiser son ambition de devenir un pays à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2050. Dans son « Rapport sur la croissance et l’emploi », publié lundi 24 novembre, l’institution souligne que cette transformation est indispensable pour assurer une croissance plus inclusive, durable et résiliente, informe un communiqué de l’institution de Bretton Woods.
Ibou Diouf, représentant-résident de la Banque mondiale en Mauritanie, indiqué que le rapport fournit un cadre analytique pour accompagner les efforts du gouvernement en ce sens.
Au cours des vingt dernières années, l’économie mauritanienne a enregistré une croissance moyenne de 3,5 %. Toutefois, maintenir et accélérer cette dynamique nécessitent un élargissement de la base productive et une amélioration de la participation au marché du travail. Laquelle reste inférieure à 50 %, explique la BM.
Pour ce faire, le rapport identifie plusieurs secteurs présentant un fort potentiel de développement complémentaire aux industries extractives traditionnelles (fer, or, cuivre, phosphate). A savoir : l’agriculture, la pêche, l’énergie renouvelable et le numérique.
Keiko Miwa, directrice de division pour plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, souligne que la Mauritanie possède les ressources nécessaires pour mener à bien cette transformation. Elle cite entre autres la possibilité de transformer le potentiel solaire en énergie compétitive, de moderniser les chaînes de valeur agroalimentaires et de faire du numérique une source croissante de services à forte valeur ajoutée.
Lire aussi : La Mauritanie va produire et exporter de l’hydrogène vert
Et quoi qu’il en soit, la Banque mondiale réaffirme son engagement à accompagner cette diversification de l’économie mauritanienne.
Associer le secteur privé
D’ailleurs, le secteur privé est présenté comme un acteur essentiel de cette mutation. En effet, Olivier Buyoya, directeur régional de l’IFC (branche de la Banque mondiale dédiée au secteur privé), souligne le dynamisme entrepreneurial du pays et l’importance de mobiliser davantage de capitaux privés pour soutenir l’émergence d’entreprises solides, encourager l’innovation et développer l’entrepreneuriat féminin. Un environnement plus favorable pourrait faire du secteur privé un moteur central de la prospérité nationale.
Le rapport met en avant trois leviers majeurs pour stimuler une croissance durable :
- L’investissement dans le capital humain et les infrastructures;
- L’amélioration du cadre réglementaire;
- La promotion du secteur privé.
Il identifie également cinq priorités de réforme :
- L’éducation de la petite enfance;
- La gestion foncière;
- La réforme du code du travail;
- La politique de concurrence;
- Le développement des compétences STEM.
L’analyse conclut que la position stratégique du pays, conjuguée à sa stabilité politique et son potentiel minier, gazier et agricole, constitue une base solide pour attirer davantage d’investissements et générer des emplois durables.
L’article Sortir de la dépendance minière : la Mauritanie face au défi d’une croissance durable et inclusive est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.



