« Innover pour un emballage circulaire et durable » est le thème des Journées Packaging 2025, qui se tiendront les 27 et 28 novembre 2025 à Tunis.
Organisée par le Centre Technique de l’Emballage et du Conditionnement (PACKTEC), cette manifestation constituera une occasion privilégiée pour les acteurs économiques des secteurs de l’emballage et de l’impression.
Elle vise à informer les industriels et les divers opérateurs économiques des évolutions en matière d’emballage et d’impression et de présenter les stratégies et les perspectives de développement écologique et responsables, selon un communiqué de presse publié, mardi, par PACKTEC.
Ce conclave permettra, également, de mieux appréhender les enjeux réglementaires et environnementaux qui encadrent les différents marchés.
Les Journées Packaging s’articuleront autour de trois sessions thématiques. Des axes importants seront abordés, au cours de cette manifestation, à savoir l’intégration des principes de l’économie circulaire dans la chaîne de valeur du couple produit / emballage, les exigences réglementaires internationales, les bonnes pratiques industrielles, ainsi, que les pistes d’innovation pour concilier rentabilité, performance et respect de l’environnement.
Les participants auront, également, l’opportunité de découvrir les dernières avancées technologiques dans le domaine de l’emballage alimentaire et pharmaceutique, ainsi que la réglementation européenne et les systèmes de conditionnement associés.
Des interventions dédiées aux solutions intégrées pour l’emballage et l’impression complèteront le programme, incluant notamment les nouveaux procédés d’impression, la gestion des couleurs et les développements récents dans l’impression d’emballages cosmétique de luxe.
D’imminents experts nationaux et internationaux participeront à cet événement, ainsi que des représentants des entreprises, apporteront leurs analyses et témoignages pour enrichir les échanges.
Les Journées Packaging 2025 seront, ainsi, un espace unique pour repenser les pratiques industrielles, anticiper les mutations du marché et construire ensemble les solutions circulaires de demain. Un espace networking permettra de favoriser les rencontres, le partage d’idées et la co-construction de projets innovants.
La troisième phase de l’appel à propositions pour le fonds d’appui « ADAPT Investissements », qui s’inscrit dans le cadre du programme “Appui au Développement durable dans le secteur de l’Agriculture et de la Pêche artisanale en Tunisie” (ADAPT) », financé par l’Union européenne (UE).
Dans un communiqué publié, lundi, le Programme ADAPT précise que ce mécanisme de soutien financier vise à développer et à accompagner les investissements privés dans le domaine du développement durable dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture en Tunisie, ainsi que dans les différentes chaînes de valeur qui y sont liées.
Il contribue ainsi à la promotion de systèmes alimentaires plus résilients, inclusifs et respectueux des ressources naturelles.
Avec un portefeuille de près de 8 millions d’euros, le troisième appel à propositions offre aux promoteurs des opportunités importantes pour accéder à un financement durable, encourager l’innovation et améliorer la gestion des ressources, moderniser les outils de production et de transformation et diversifier les activités parmi des chaînes de valeur agricoles, halieutiques et aquacoles.
L’objectif est de renforcer la compétitivité de ces domaines d’activité tout en accélérant la transition écologique du pays, grâce à la mise en œuvre d’investissements responsables, résilients et créateurs d’emplois au niveau local, et à l’amélioration durable des conditions de vie dans les zones rurales et côtières.
Les candidats à l’appel à propositions peuvent soumettre leurs projets en ligne jusqu’au 19 novembre 2026.
Cette nouvelle version du mécanisme de soutien financier du Fonds ” ADAPT Investissements, offre une contribution sous forme de subventions couvrant environ 14 % de la valeur du crédit bancaire ou d’un crédit-bail, oscillant entre 1 650 euros et 100 mille euros maximum.
Les projets présentés par des jeunes, des femmes ou des organisations professionnelles agricoles et de la pêche peuvent bénéficier d’une contribution pouvant atteindre 20 %.
Mis en œuvre par l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS), en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), le programme “Appui au Développement durable dans le secteur de l’Agriculture et de la Pêche artisanale en Tunisie” (ADAPT) est financé par l’UE à hauteur de 44,4 millions d’euros et il s’étend sur la période 2020/ 2028. Il vise à fournir des investissements privés qui constitueront un moteur de la transformation économique, sociale et environnementale.
En décembre 2022, en raison de la crise russo-ukrainienne, un nouvel accord d’un montant de 24,8 millions d’euros a été signé avec l’Union européenne pour soutenir le secteur céréalier, portant la valeur totale du programme à 70 millions d’euros.
Les exportations tunisiennes vers la République démocratique du Congo et la République du Congo ont atteint, à fin octobre 2025, respectivement 13,2 millions de dinars et 23,6 millions de dinars.
Les principaux produits exportés concernent les matériaux de construction, les industries électriques, l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, le papier hygiénique et les fournitures scolaires, a fait savoir le Centre de Promotion des Exportations (CEPEX).
Le centre a organisé du 17 au 22 novembre 2025, une mission économique multisectorielle à Brazzaville et Kinshasa, à travers sa Représentation commerciale à Kinshasa et en collaboration avec l’Ambassade de Tunisie en République démocratique du Congo, laquelle a ouvert de nouveaux horizons pour les entreprises tunisiennes, venues renforcer leur présence en Afrique centrale et explorer des partenariats à fort potentiel.
Le Ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku, a salué la qualité des produits tunisiens tout en appelant à tirer profit du forum pour établir des partenariats stratégiques, reflétant la profondeur des relations bilatérales et les perspectives d’intégration économique.
Pour sa part, le Directeur général de l’agence nationale de promotion des exportations (ANAPEX) de la République Démocratique du Congo, a rappelé que cette mission représente le premier résultat concret de la convention et du plan d’exécution signés entre le CEPEX et l’ANAPEX. Il a exprimé son engagement à poursuivre la mise en œuvre du programme, notamment par l’organisation prochaine d’une visite d’hommes d’affaires congolais à Tunis.
Quelques 10,033 millions de touristes ont visité la Tunisie, entre 1er janvier et le 20 novembre 2025, soit une augmentation de 10,3% par rapport à la même période en 2024, selon les chiffres publiés par le ministère du Tourisme.
Au cours des neuf premiers mois de 2025, les recettes touristiques, ont atteint environ 7 milliards de dinars, contre 6,715 milliards de dinars, au cours de la même période en 2024, soit une hausse de 8,3 %.
Le nombre des touristes britanniques a cru, du 1er janvier au 20 novembre, de 40,1% pour s’établir à 415 000 et des français de 6,4% pour atteindre 1,070 million de touristes.
Le nombre de touristes en provenance des marchés italien (147 531 touristes) et canadien (34 985 touristes) a également progressé, respectivement de 8,6 % et 11 %.
Parallèlement aux marchés européens traditionnels, le nombre de touristes en provenance d’autres marchés a connu une croissance significative, grâce aux efforts déployés par le ministère du Tourisme pour conquérir de nouveaux marchés et des destinations émergentes. A titre d’exemple, le nombre des touristes chinois a cru de 18,6 %, pour atteindre 24 268 touristes.
Il convient de noter que le ministère du Tourisme œuvre à développer les marchés du Golfe à travers des stratégies promotionnelles ciblées, rapporte le département en question, ajoutant que l’accent est mis également sur la diversification du produit touristique pour renforcer la compétitivité de la Tunisie.
Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne pour l’orientation du consommateur, a proposé l’instauration de prix différenciés pour l’huile d’olive au profit du consommateur tunisien, fixés entre 9 et 10 dinars, et à 6 dinars pour le type moyen de ce produit. Lors de son intervention mercredi 26 novembre 2025 sur les ondes de la radio […]
La Banque mondiale estime que la Mauritanie devra accélérer la diversification de son économie pour concrétiser son ambition de devenir un pays à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2050. Dans son « Rapport sur la croissance et l’emploi », publié lundi 24 novembre, l’institution souligne que cette transformation est indispensable pour assurer une croissance plus inclusive, durable et résiliente, informe un communiqué de l’institution de Bretton Woods.
Ibou Diouf, représentant-résident de la Banque mondiale en Mauritanie, indiqué que le rapport fournit un cadre analytique pour accompagner les efforts du gouvernement en ce sens.
Au cours des vingt dernières années, l’économie mauritanienne a enregistré une croissance moyenne de 3,5 %. Toutefois, maintenir et accélérer cette dynamique nécessitent un élargissement de la base productive et une amélioration de la participation au marché du travail. Laquelle reste inférieure à 50 %, explique la BM.
Pour ce faire, le rapport identifie plusieurs secteurs présentant un fort potentiel de développement complémentaire aux industries extractives traditionnelles (fer, or, cuivre, phosphate). A savoir : l’agriculture, la pêche, l’énergie renouvelable et le numérique.
Keiko Miwa, directrice de division pour plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, souligne que la Mauritanie possède les ressources nécessaires pour mener à bien cette transformation. Elle cite entre autres la possibilité de transformer le potentiel solaire en énergie compétitive, de moderniser les chaînes de valeur agroalimentaires et de faire du numérique une source croissante de services à forte valeur ajoutée.
Et quoi qu’il en soit, la Banque mondiale réaffirme son engagement à accompagner cette diversification de l’économie mauritanienne.
Associer le secteur privé
D’ailleurs, le secteur privé est présenté comme un acteur essentiel de cette mutation. En effet, Olivier Buyoya, directeur régional de l’IFC (branche de la Banque mondiale dédiée au secteur privé), souligne le dynamisme entrepreneurial du pays et l’importance de mobiliser davantage de capitaux privés pour soutenir l’émergence d’entreprises solides, encourager l’innovation et développer l’entrepreneuriat féminin. Un environnement plus favorable pourrait faire du secteur privé un moteur central de la prospérité nationale.
Le rapport met en avant trois leviers majeurs pour stimuler une croissance durable :
L’investissement dans le capital humain et les infrastructures;
L’amélioration du cadre réglementaire;
La promotion du secteur privé.
Il identifie également cinq priorités de réforme :
L’éducation de la petite enfance;
La gestion foncière;
La réforme du code du travail;
La politique de concurrence;
Le développement des compétences STEM.
L’analyse conclut que la position stratégique du pays, conjuguée à sa stabilité politique et son potentiel minier, gazier et agricole, constitue une base solide pour attirer davantage d’investissements et générer des emplois durables.
Le président de la République , Kaïs Saïed, a convoqué l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Giuseppe Perrone, le 25 novembre 2025 au Palais de Carthage. C’est ce que révèle un communiqué officiel publié par la présidence dans la nuit de mardi à mercredi.
Lors de cette rencontre, Kaïs Saïed a exprimé une protestation formelle concernant ce qu’il considère comme un « non-respect des règles du travail diplomatique et le recours à des démarches effectuées en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques internationaux ».
Le communiqué présidentiel souligne que M. Perrone est l’ambassadeur plénipotentiaire de l’Union européenne auprès de l’État tunisien et de ses institutions officielles, rappelant ainsi les protocoles diplomatiques qui régissent ses fonctions.
Le texte officiel ne précise toutefois pas la nature exacte des actions ou des contacts qui ont motivé cette convocation, et ni les circonstances spécifiques ayant conduit à cette protestation diplomatique. À l’heure actuelle, ni la présidence tunisienne, ni la délégation de l’Union européenne en Tunisie n’ont fourni de commentaires supplémentaires sur cette affaire.
UIB Assurances convoque une Assemblée générale ordinaire le 5 décembre 2025, au siège de la société. Et ce, pour statuer sur deux points majeurs : la ratification de la nomination de la nouvelle présidente du Conseil d’Administration et l’émission de titres participatifs.
L’Assemblée examinera la ratification de la cooptation de Ilhem Bouaziz en tant que présidente du Conseil d’Administration. Elle a été cooptée lors du Conseil d’administration du 15 septembre 2025, en remplacement de Kamel Neji, démissionnaire. Son mandat s’étendra jusqu’à l’issue de l’Assemblée Générale statuant sur les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2025.
Composition du Conseil d’Administration
Suite à cette nomination, le Conseil d’Administration est composé de :
Présidente : Mme Ilhem Bouaziz;
Union Internationale de Banques (UIB), représentée par Philippe Dubois;
Mme Molka Fakhfakh;
Mme Nadia Zouari;
Mme Fatma Louhichi
M. Mohamed Bessa.
Émission de titres participatifs
L’assemblée approuvera également l’émission de titres participatifs pour un montant total de 5 millions de dinars pour l’exercice 2025. L’émission sera divisée en 50.000 titres d’une valeur nominale de 100 dinars chacun. La période de souscription s’étendra sur 30 jours à compter de la publication de la notice au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).
Un temps nettement plus froid s’installe ce mercredi avec des nuages denses et des pluies parfois fortes, surtout au Nord-Ouest. Des chutes de grêle sont possibles dans certaines zones exposées. Le vent se renforcera en fin de journée, rendant la mer très agitée au Nord.
Froid marqué, pluies orageuses et averses étendues
Selon les prévisions, le ciel sera chargé avec des averses localement orageuses sur les régions côtières du Nord-Ouest, avant de s’étendre dans l’après-midi au reste du Nord, puis plus faiblement vers le Centre et le Sud-Est.
Des épisodes de grêle restent probables par endroits, accentuant le caractère instable de la journée. Les températures poursuivent leur baisse, avec des maximales comprises entre 13 et 18°C et autour de 10°C sur les hauteurs de l’Ouest, où la sensation de froid sera renforcée.
Vent en renforcement
Le vent d’Ouest sera faible à modéré dans la matinée, puis gagnera en intensité près des côtes l’après-midi, avant de se renforcer davantage sur les hauteurs durant la nuit, avec des rafales pouvant atteindre 60 km/h. En mer, les conditions seront difficiles au Nord avec une houle marquée, tandis que les côtes Est connaîtront une agitation plus modérée mais persistante.
Cette dégradation intervient dans une phase saisonnière où les premières perturbations froides deviennent plus fréquentes.
Les traditionnels concerts de Noël sont à l’ordre du jour du mois de décembre. Deux concerts sont prévus par l’Archevêché.
Le premier concert aura lieu le 14 décembre à 15h en l’église Sainte Jeanne d’Arc et le deuxième concert est prévu pour le 21 décembre à 17h en la cathédrale de Tunis.
Le comité du patrimoine de l’Unesco devrait se réunir le 10 décembre à New Delhi en Inde. Plusieurs nouvelles inscriptions au patrimoine mondial de l’Unesco devraient être effectuées à cette occasion.
Toutefois, Sidi Bou Said devra attendre le mois de juin 2026 pour que le dossier soit étudié et probablement adopté.
Malgré la démarche » urgente » des autorités tunisiennes, le dossier Sidi Bou Said devra attendre encore un peu. Mais c’est en bonne voie !
Le président Kaïs Saïed a reçu, mardi 25 novembre au palais de Carthage, le ministre de l’Intérieur Khaled Nouri pour évoquer la situation des déchets dans les régions du pays. Le chef de l’État a dénoncé une accumulation qu’il juge anormale malgré les moyens mobilisés. Il a demandé l’application stricte de la loi contre les défaillances et les comportements inciviques.
Déchets, encombrements et manque d’exécution : le chef de l’État hausse le ton
Au cours de l’entretien, le président Saïed a appelé à intensifier les opérations de collecte des ordures dans toutes les régions, décrivant un paysage marqué par des amas persistants de déchets ménagers et de gravats. Il a fustigé « une absence d’exécution » alors que, selon lui, les moyens techniques et logistiques ont été fournis pour résoudre le problème.
Le chef de l’État a rappelé l’élan citoyen observé après l’élection présidentielle de 2019, lorsque des campagnes spontanées de nettoyage avaient été organisées dans plusieurs villes. Il a accusé des « lobbies » d’avoir tenté de saboter ces initiatives et d’alimenter aujourd’hui une dégradation voulue du cadre urbain. Selon Saïed, la restauration d’un espace public propre passe par une prise de conscience collective et par la détermination à refuser les comportements irrespectueux de l’environnement urbain.
Réactions et fermeté annoncée
Le président a ordonné que des mesures disciplinaires et judiciaires soient engagées contre les responsables jugés négligents. Il affirme que la loi devra être appliquée sans indulgence face aux incivilités, que ce soit pour les déchets domestiques ou pour les dépôts sauvages de matériaux de construction.
Le message adressé aux autorités locales et structures compétentes se veut clair : remettre de l’ordre, sanctionner les manquements et restaurer la propreté comme norme publique.
La gestion des déchets est un sujet récurrent dans plusieurs municipalités depuis des années, entre défaillances logistiques, grèves sectorielles, saturation de décharges et tensions politiques autour des responsabilités. L’appel de Saïed intervient dans un climat où l’état des rues et des quartiers est régulièrement dénoncé par les citoyens et où la question environnementale s’installe dans le débat public.
Cette tribune, fruit d’une expérience de 35 ans d’exercice en pédiatrie, traite de la relation pédiatres-parents et de l’annonce de mauvaises nouvelles. De nombreux praticiens trouvent cette interaction stressante et, faute de formation adéquate, peuvent adopter des méthodes inappropriées pour annoncer les mauvaises nouvelles et gérer les conséquences émotionnelles.
Dr Salem Sahli *
Dans la communication quotidienne, les mots peuvent être prononcés et entendus différemment. Un même message peut être compris de manière différente selon son contenu, la façon dont il est envoyé par l’émetteur et reçu par le récepteur.
Toutefois, lors de la conversation entre les pédiatres et les parents et enfants qui se confient à eux, la communication doit être sans ambiguïté. Elle doit informer factuellement tout en créant un espace pour la compréhension émotionnelle et les décisions prises conjointement. Et ceci à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’annoncer une mauvaise nouvelle.
Pendant longtemps, l’idée de tenir à l’écart les malades et leurs proches des nouvelles médicales accablantes «afin de les protéger» a été la règle. Elle a, par exemple, été intégrée au code de déontologie de l’American Medical Association en 1847. Ce n’est qu’au milieu du siècle dernier que cette perspective a changé. Actuellement, l’on ne discute plus du fait d’inclure les malades et leurs proches dans la discussion, mais de la manière de le faire.
Les médecins sont très peu ou pas du tout formés à affronter ce type de situation, ils tâtonnent, improvisent et font de leur mieux lorsqu’il s’agit de communiquer une mauvaise information médicale aux parents et à leurs enfants malades. Cette communication est parfois adéquate, mais elle peut être inappropriée et sera donc perçue de façon négative. Le fait qu’il y ait peu d’espoirs de guérison, que la vie du malade soit en jeu ou que les projets d’avenir soient menacés, a une influence majeure sur les personnes qui donnent et celles qui reçoivent l’information. Néanmoins, même ces nouvelles doivent être annoncées, et il semble indispensable de s’entendre sur le cadre. Car, en effet, des cadres existent et méritent d’être connus des médecins et du personnel médical. Ils proposent des méthodes et des comportements dont ils peuvent s’inspirer en les adaptant et en les considérant comme outils d’aides à la décision.
Le modèle Spykes
Le modèle le plus évalué et le plus approprié pour la communication de mauvaises nouvelles médicales est celui que l’on désigne sous l’acronyme de Spikes. Il a été initialement développé pour le domaine de la cancérologie, mais il est aussi adapté à d’autres situations.
L’encadré ci-dessous illustre les différentes étapes de Spikes et présente des instructions d’action pour l’entretien avec les parents et l’enfant malade.
Setting (cadre) : Le médecin doit brièvement réfléchir à sa tâche, parler aux parents et à l’enfant sur un pied d’égalité et exclure les interruptions.
Perception : Initialement, le médecin doit évaluer la vision des parents et de l’enfant ; une écoute active et un niveau de langage adéquat sont importants.
Invitation : Avant de donner de nouvelles informations, il convient de demander ce que les parents et l’enfant souhaitent savoir immédiatement ou plus tard (droit de ne pas savoir).
Knowledge (connaissance) : Les nouvelles informations doivent être données de manière claire et sans jargon, et la compréhension doit être vérifiée.
Empathy (empathie) : Un comportement empathique, reflétant les sentiments, les intérêts et les besoins, est une condition préalable au succès de l’entretien.
Summary (synthèse) : Une stratégie de traitement commune nécessite la conciliation des idées et des informations ainsi qu’une clarification conjointe.
Le cas de Selim atteint d’une maladie chronique
Après la confirmation du diagnostic de diabète de type 1, l’annonce du diagnostic et la planification du traitement doivent suivre. L’entretien est planifié en présence de l’enfant, avec ses parents. La diabétologue pédiatrique arrive dans le service à l’heure convenue et a prévu suffisamment de temps et de calme (setting).
Le message central comprend le diagnostic d’une maladie chronique, incurable et modifiant le quotidien, mais qui est bien traitable grâce à une insulinothérapie à vie. L’interrogation sur les connaissances préalables sur la maladie est utile pour évaluer le niveau de détail et de technicité requis (perception, invitation).
Pour Selim, le «diabète» est totalement nouveau, et il demande si c’est contagieux. Les parents n’ont également aucune connaissance préalable. Les termes médicaux spécialisés doivent être utilisés avec parcimonie et un espace doit être laissé pour les questions (knowledge).
Selim est également encouragé à participer de plus en plus aux interventions médicales afin de renforcer son sentiment d’auto-efficacité (empathy) ; il se sent ainsi interpellé et peut lui-même faire quelque chose – avec une fierté visible.
Les parents ont déjà une vision à long terme : gestion future du quotidien, pronostic, guérison, conséquences à long terme… Pour une discussion plus ciblée, les procédures de traitement sont expliquées, les personnes-ressources sont nommées, les premières informations écrites sont remises, et un entretien de suivi est convenu uniquement avec les parents pour ne pas surcharger Selim (summary).
Conclusions pratiques
– La culture de communication de l’entretien médical est un facteur décisif dans l’évaluation d’une information médicale.
– Des conditions spatiales et situationnelles adéquates garantissent une conversation sans perturbation avec les professionnels de santé principalement responsables du traitement.
– Les informations factuelles se connectent aux connaissances préalables des parents et de l’enfant ; elles doivent également permettre une compréhension émotionnelle.
– Il est plus bénéfique d’impliquer les parents et l’enfant dans les décisions médicales que de leur transmettre ponctuellement des informations toutes faites.
– Il est nécessaire d’intégrer l’enseignement des compétences en communication appropriées dans la formation initiale et continue des professionnels de la santé.
Selon le dernier classement international EF-EPI, publié le 19 novembre dernier, la Tunisie se classe une nouvelle fois en tête des pays arabes en matière de maîtrise de la langue anglaise par la population active nationale, devançant ainsi toutes les anciennes colonies britanniques du monde arabe, mais aussi largement la Chine et le Japon. Un résultat qui démontre bien que le caractère francophone du pays ne l’empêche nullement de maîtriser la langue anglaise, contrairement aux affirmations de certains commentateurs.
Ilyes Zouari *
Selon les résultats de la dernière et vaste enquête annuelle publiée par l’organisme Education First, communément appelée «Classement EF-EPI» (Education First, English proficiency index) et constituant la référence mondiale en la matière, la Tunisie se classe à la 66e place pour ce qui est de la maîtrise de la langue anglaise par la population active. Elle devance ainsi tous les pays du monde arabe, et notamment les anciennes colonies britanniques, comme les Émirats arabes unis, classés en troisième position (et au 72e rang mondial), le Qatar (81e mondial), l’Égypte (89e), le Koweït (93e), la Jordanie (105e), ou encore le Soudan (106e), l’Irak (113e), le Yémen et la Somalie (respectivement 116e et 119e, et partiellement anciennes colonies britanniques). La Tunisie devance également très largement l’Arabie saoudite, classée 115e (qui n’était pas une colonie britannique, mais qui est sous très forte influence anglo-saxonne depuis plus d’un siècle).
Par ailleurs, la Tunisie arrive loin devant la Chine et le Japon, qui occupent respectivement les 86e et 96e places mondiales. Ces deux pays se situent ainsi, comme chaque année, autour de la 90e place.
La domination maghrébine du monde arabe
Ce classement démontre également une nouvelle fois la domination du Maghreb arabo-berbéro-francophone au niveau du monde arabe. En effet, le Maroc figure en deuxième position, après la Tunisie (et au 68e rang mondial), tandis que l’Algérie, qui a pourtant été le dernier des pays du Maghreb à généraliser l’enseignement de l’anglais, se classe déjà en sixième position au sein du monde arabe, et au 82e rang mondial (une promotion de l’enseignement de l’anglais accompagnée, parfois, de certaines mesures irrationnelles et contre-productives, essentiellement motivées par des considérations politiques, notamment depuis la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental, pourtant pleinement justifiée historiquement). L’Algérie devance donc, elle aussi et parfois très largement, des pays arabes comme l’Égypte, le Koweït, la Jordanie ou l’Arabie saoudite, ainsi que la Chine et le Japon.
Contrairement aux contrevérités maintes fois répétées par certaines parties, le caractère francophone des pays du Maghreb ne les empêche donc nullement de maîtriser la langue anglaise, et même de dépasser les pays arabes anciennement colonisés par les Britanniques, et où l’anglais est souvent une quasi deuxième langue officielle. Par contre, toutes les études démontrent que l’apprentissage de la langue anglaise en tant que première langue étrangère, empêche de maîtriser une seconde langue étrangère. Ce qui, dans le cas de la Tunisie, constituerait un handicap majeur et un danger pour les intérêts supérieurs du pays.
En effet, cela couperait progressivement la Tunisie de son vaste espace francophone voisin et des immenses opportunités qu’il présente (et notamment de la vaste Afrique francophone, qui vient de dépasser les 500 millions d’habitants, cette année, et qui est globalement la partie économiquement la plus dynamique du continent), la rapprocherait culturellement, lentement mais sûrement, des pays du Moyen-Orient (entraînant, à terme, une explosion de l’intégrisme religieux, et notamment du port du niqab), et réduirait les débouchés migratoires pour les Tunisiens (compte tenu de l’hostilité des pays non francophones à l’égard de l’immigration arabe, et notamment des pays anglo-saxons qui accordent systématiquement la priorité à l’immigration asiatique, comme le Royaume-Uni où l’immigration arabe, marginalisée, ne représente que 10% de la population musulmane du pays). Enfin, cela ne devrait même pas permettre à la Tunisie d’améliorer son niveau d’anglais… qui devrait même baisser, probablement, à terme. En effet, rien ne permet de penser que le pays ne finirait pas par s’aligner sur le niveau, plus faible en anglais, des pays arabes anglophones.
L’anglais en 1er n’est pas synonyme de développement accéléré
Si la connaissance de toute langue étrangère est toujours bénéfique, et notamment de la langue anglaise, il convient toutefois de ne pas se laisser piéger par la très forte propagande dont bénéficie cette dernière, comme par exemple de la part de ce même organisme Education First, qui agit en véritable agent de propagande, multipliant les affirmations erronées en vue de pousser à une anglicisation généralisée de tous les pays et peuples du monde. En effet, toutes les études économiques comparatives et sérieuses démontrent clairement que l’apprentissage de l’anglais en tant que première langue étrangère n’apporte aucun gain en matière de développement économique et social, par rapport à des pays voisins n’ayant pas fait le même choix.
Ainsi, et au niveau arabe par exemple, les études démontrent bien la supériorité des pays arabes francophones en matière économique et sociale par rapport aux autres pays du monde arabe, hors pays pétroliers bien sûr (car on ne peut comparer ce qui n’est pas comparable). Ainsi le Maghreb est globalement plus développé que les pays du Moyen-Orient, et la Mauritanie et Djibouti le sont davantage que le Soudan, la Somalie ou le Yémen. À titre d’exemple, le Maroc arrive chaque année en tête des pays arabes dans le classement du magazine Jeune Afrique relatif aux 500 plus grandes entreprises africaines, devant l’Égypte qui est pourtant trois fois plus peuplée (avec, par exemple, 56 entreprises dans le classement 2023, contre 46, tandis que la Tunisie était représentée par 21 entreprises, alors que sa population est neuf fois inférieure à celle de l’Égypte !). Par ailleurs, le Maroc produit plus de 500 000 véhicules par an, contre environ 60 000 seulement pour l’Égypte, malgré la taille considérable de son marché intérieur, à lui seul. Le Maroc est également l’unique pays arabe et africain à disposer d’un train à grande vitesse (en l’occurrence, le TGV français, et hors Arabie saoudite pétrolière), et se classe régulièrement, avec la Tunisie, en tête des pays arabes en matière d’innovation (hors pays pétroliers, également, qui ne manquent pas de moyens et qui ont généralement recours à des chercheurs et experts étrangers).
Enfin, il convient de rappeler les cas forts intéressants du Liban et de la Syrie, deux pays anciennement francophones. Leur passage à l’anglais, entamé dans les années 1950 pour la Syrie et au début des années 1990 pour le Liban (administration, vie économique, puis enseignement), ne leur apporta absolument aucun bénéfice économique. La Syrie ne s’est jamais développée, et le Liban s’est même totalement effondré en 2019 et 2020, ce qui provoqua un exode massif de population, et notamment vers l’Afrique francophone subsaharienne, ou des milliers de Libanais se sont installés pour nourrir leur famille.
Quant au niveau africain, les différentes études comparatives démontrent également la supériorité de la partie francophone du continent. À titre d’exemple, l’Afrique francophone subsaharienne a été en 2024 la championne de la croissance africaine pour la onzième année consécutive, tout en réalisant encore une fois les meilleures performances en matière de maîtrise de l’inflation et de l’endettement. Sur la décennie 2014-2023 (les données globales pour 2024 étant encore incomplètes), cet ensemble de 22 pays francophones a réalisé une croissance annuelle globale de 3,9 % en moyenne, contre seulement 2,0 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne. De même, il a affiché un taux d’inflation annuel de seulement 4,1 % en moyenne, contre 17,2 % pour la partie non francophone. Par ailleurs, sept des dix pays africains ayant réalisé les plus forts taux de croissance économique sur cette même décennie étaient des pays francophones, et les pays les plus pauvres et moins développés du continent demeurent le Soudan du Sud et la Somalie, deux pays anglophones.
Et sur la décennie 2015-2024, la Côte d’Ivoire, qui s’impose comme l’économie la plus dynamique et la plus solide d’Afrique, au vu de son rythme de croissance et en tenant compte du niveau de richesse déjà atteint (avec un PIB/habitant de 2 723 dollars en 2024 selon le FMI, soit, par exemple, plus de deux fois plus que l’Éthiopie), et qui est en train de construire la plus haute tour d’Afrique (qui sera inaugurée en 2026 et culminera à 403 mètres), a réalisé une croissance annuelle de 6,1 % en moyenne. Très loin, donc, et comme d’autres pays francophones (Sénégal, Bénin, Togo, Guinée, RDC, Cameroun, Djibouti…), du taux de 0,7 % réalisé par l’Afrique du Sud, ou du taux de 1,7 % enregistré par le Nigeria, deux pays anglophones régulièrement présentés comme dynamiques, mais qui ne sont, en réalité, même pas des pays émergents (compte tenu de leur faible croissance, de surcroît inférieure à leur niveau de croissance démographique).
Autre exemple, et grâce à leur dynamisme économique nettement supérieur, la majorité des pays francophones d’Afrique de l’Ouest dépasse désormais le Nigéria en matière de PIB par habitant, malgré de bien plus faibles richesses naturelles, même proportionnellement à leur population. Ainsi, le Sénégal a affiché un PIB par habitant de 1 759 dollars en 2024, contre seulement 1 084 pour le Nigeria, alors qu’il n’a produit aucune goutte de pétrole et aucun mètre cube de gaz naturel cette même année. Il en va de même pour le Bénin (1 480 dollars, et un pays les plus dynamiques du continent), ou encore pour le Cameroun (1 868 dollars), qui dépasse également le Nigeria malgré une production pétrolière 20 fois inférieure en 2024. Quant à la Côte d’Ivoire, celle-ci affiche désormais un PIB par habitant 2,5 fois supérieur à celui du Nigeria, malgré une production pétrolière 37 fois inférieure en 2024 (37 000 barils par jour, contre 1,34 million !). La Côte d’Ivoire a également dépassé le Ghana, malgré des niveaux de production pétrolière et aurifère respectivement 4,6 fois et 2,4 fois inférieurs en 2024, tout comme elle devrait dépasser cette année l’Angola, qui produit presque autant de pétrole que le Nigeria et qui est le quatrième producteur mondial de diamants. De même, elle devance désormais largement le Kenya, pays le plus prospère d’Afrique de l’Est continentale (hors Djibouti), mais qui n’a réalisé qu’un modeste taux de croissance annuel de 4,6 % sur la décennie 2014-2023, comparable aux 4,4 % du Ghana.
À tout cela, s’ajoute également le fait que l’Afrique francophone est historiquement et globalement la partie la du continent la moins touchée par les inégalités sociales, la corruption et les violences (conflits interethniques, guerres civiles, ou criminalité). La terrible guerre civile qui ensanglante actuellement le Soudan, qui a fait en seulement deux ans et demi plus de 150 000 morts (soit déjà plus de victimes que dans l’ensemble des conflits observés dans les anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne depuis 1960 !), la brutale répression des manifestants pour la démocratie qui eut lieu en octobre dernier en Tanzanie (faisant environ 1 000 morts en seulement trois jours, alors que celle ayant eu lieu quelques semaines plus tôt à Madagascar fit une vingtaine de morts en trois semaines…), ou encore les plus de 25 000 meurtres annuels enregistrés en Afrique du Sud et les milliers d’assassinats et d’enlèvements enregistrés chaque année au Nigeria, ne font que démontrer, une fois de plus, cette claire spécificité francophone.
Quant au Rwanda, souvent cité en exemple par les promoteurs de la langue anglaise, malhonnêtement ou par méconnaissance de la réalité, il convient de rappeler que ce pays fait toujours partie des pays les plus sous-développés du continent africain (en dehors du centre-ville de sa capitale, qui sert de propagande au régime). En effet, et trente ans après le début du processus d’anglicisation, mené par des dirigeants anglophones venus de l’Ouganda voisin, lui-même anglophone, le pays se classe à la 37e position continentale en matière de PIB par habitant en 2024 (1 028 dollars seulement), et ce, malgré les importantes aides accordées par les États-Unis, et surtout malgré le pillage massif et criminel des richesses de l’est de la RDC, qui représentent désormais près de 50% des exportations rwandaises ! Un cas unique au monde et une terrible injustice, accompagnée de massacres réguliers de populations civiles congolaises (ayant déjà fait quelques millions de morts), s’appuyant sur une féroce et agressive protection diplomatique et financière américaine, et faisant de ce pays prédateur (et, par ailleurs, premier client africain des agences de communication internationales…) un véritable Israël africain…
Globalement, les pays francophones dépassent donc largement les pays anglophones en matière de dynamisme économique, malgré des richesses naturelles souvent largement inférieures. Pourtant, il est presque certain que si l’inverse était vrai, nombreux seraient les commentateurs qui imputeraient ce retard à la langue française, comme par exemple, si des pays anglophones africains dépassaient en richesse par habitant un pays francophone voisin produisant 37 fois plus de pétrole… Par conséquent, il conviendrait donc de conclure, en suivant le même raisonnement, que la maîtrise en premier de la langue anglaise est un frein au développement économique…
* Président du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF).
Le président de la République, Kais Saïed, s’est entretenu, mardi, 25 novembre courant, au palais de Carthage, avec le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri. Lors de cette réunion, cite un communiqué, le chef de l’Etat a appelé à la nécessité de redoubler d’efforts en vue de ramasser les déchets amoncelés dans les différentes régions du […]
Selon les prévisions de l’Institut national de la météorologie, le temps de ce mercredi 26 novembre 2025 sera marqué par un ciel partiellement nuageux, devenant parfois très chargé. Des pluies éparses sont attendues sur les régions du Nord ainsi que localement sur le Centre et le Sud. Elles pourront prendre un caractère orageux et devenir […]
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un financement de 111,5 millions d’euros destiné à la modernisation du réseau d’eau potable du Grand Tunis et à l’amélioration de sa performance technique et énergétique. Ce projet contribuera à sécuriser l’approvisionnement en eau potable, à réduire les pertes liées aux […]
Trois ans après le précédent sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine (organisé en février 2022 à Bruxelles), les dirigeants des États membres des deux organisations régionales se sont réunis en Angola (les 24 et 25 novembre), célébrant ainsi le 25ème anniversaire de leur partenariat.
Si les Européens se trouvent plongés dans un profond questionnement existentiel au regard du nouvel ordre mondial émergeant (dans lequel leur propre sécurité n’est plus garantie), le continent africain semble encore y chercher sa place. La reconfiguration des équilibres mondiaux questionne la place de l’Afrique dans la compétition internationale.
La superficie de l’Afrique (plus de 30 millions de km², soit plus que la taille cumulée de la Chine, des Etats-Unis, de l’Inde et d’une partie de l’Europe) et son poids démographique (près de 1,5 milliard d’habitants, soit environ 20 % de la population mondiale) contrastent avec sa faible puissance politico-diplomatique et économique. Après une longue période coloniale, les indépendances nationales n’ont pas permis de rendre véritablement audible la voix des nouveaux Etats africains.
Sur le plan géopolitique, à défaut d’intégration continentale politique et économique, il est difficile de considérer l’Afrique comme une unité ou actrice globale, un « continent-puissance », des relations internationales parlant d’une seule voix. Les 54 Etats africains sont relativement marginaux sur la scène internationale (aucun n’est membre du Conseil de sécurité de l’ONU et seule l’Afrique du Sud fait partie du G20 et des BRICS) comme dans l’économie mondiale (même si certains d’entre eux occupent une position non négligeable dans des secteurs stratégiques comme les hydrocarbures : Algérie, Libye, Nigéria, etc.).
De même, les puissances africaines sont limitées dans leur influence régionale par de profondes faiblesses intérieures, qui exposent à l’influence de puissances non africaines.
Le continent est souvent considéré comme un simple objet du jeu de puissances, qui visent le contrôle de points géostratégiques et de ressources naturelles. Une politique de puissance qui se traduit par une répartition des zones d’influence étrangères sur le continent et par la multiplication des sommets du type Chine-Afrique, Turquie-Afrique ou Afrique-France.
Cela n’exclut cependant jamais une marge d’autonomie des acteurs politiques africains et une importante variété de leurs interactions avec ces puissances.
Sur le plan géoéconomique, l’Afrique est le continent le moins développé au monde et ne représente qu’environ 3 % du PIB mondial. Avec l’échec des projets de développement post-indépendance, l’Afrique compte trente-deux des quarante-six pays les moins avancés (PMA), tels que définis par les Nations unies. Et les données du développement y sont, quels que soient les indicateurs, les plus faibles du monde. La pauvreté est d’autant plus mal acceptée par les sociétés que celles-ci sont de plus en plus inégalitaires.
Un retard de développement socio-économique accru dans les pays d’Afrique subsaharienne et dont les causes sont liées : au poids de l’héritage colonial (avec des cadres étatiques et institutionnels relativement fragiles); à des défaillances de la gouvernance publique (avec en particulier le fléau de la corruption au sein de l’appareil politique et administratif); des infrastructures insuffisantes ou défaillantes; des situations politiques instables; des foyers de tensions et de conflits (intra-étatiques ou interétatiques) persistants ou récurrents (au Sahel, en Afrique centrale, dans la Corne de l’Afrique); des ressources naturelles (à l’origine d’industries extractives) exportées sans transformation et donc avec une faible plus-value; des richesses inégalement réparties et captées par une oligarchie (sur fond de corruption endémique); une transition démographique inachevée; l’impact du réchauffement climatique (alors que le continent contribue de façon marginale aux émissions de gaz à effet de serre), etc.
Les pays africains demeurent globalement, soixante ans après les indépendances, tributaires de l’exportation de matières premières brutes et sont très vulnérables aux variations de leurs prix.
Une réalité structurelle qui n’empêche pas les Etats africains de faire montre de leur volonté d’autonomie vis-à-vis des anciennes puissances coloniales et de rompre ainsi avec l’hégémonie occidentale.
Dès lors, face aux partenariats alternatifs (sur les plans militaires et économiques) qu’offrent la Chine et la Russie (mais aussi des puissances régionales comme la Turquie, l’Inde et le Brésil), la question est de savoir si le continent sera un simple terrain des rivalités entre les puissances ou s’il va s’affirmer comme un acteur majeur du monde multipolaire.
Le Centre des changements climatiques, de l’Institut arabe de chefs d’entreprise (IACE) a organisé, lundi 24 novembre 2025, un premier évènement intitulé «RésEau d’opportunités : résilience & eau, les clés de demain», consacré aux enjeux liés au stress hydrique en Tunisie et à son impact sur le développement économique et social. L’événement s’est articulé autour de deux panels sur «Les nouvelles technologies au service de l’agriculture» et «Ressources et valorisation de l’eau».
Latif Belhedi
Dans le cadre du premier panel, Houssem Aouadi, ingénieur agronome et business Development Manager, a présenté un exposé sur le thème : «Agriculture de précision : optimiser l’eau grâce aux technologies digitales» où il a présenté Seabex, une startup tunisienne spécialisée dans l’agriculture de précision, qui a développé une plateforme d’intelligence artificielle pour aider les agriculteurs à optimiser leur irrigation et leurs pratiques culturales. Active dans plusieurs pays (Tunisie, Algérie, Maroc, France, Espagne et Arabie saoudite), Seabex aide les agriculteurs à augmenter les rendements et à réduire les coûts en fournissant des recommandations basées sur des données, comme l’imagerie satellite, afin de préserver les ressources en eau et de s’adapter au changement climatique. La solution, appelée Seabex Agrisense, propose une gestion intelligente de l’irrigation, compatible avec de nombreuses cultures.
Le recours aux ressources non conventionnelles
Béchir Hamrouni, professeur émérite à la Faculté des Sciences de Tunis et président de l’Association tunisienne de dessalement, a présenté un exposé intitulé «Le recours aux ressources non conventionnelles. Préserver les ressources conventionnelles : gaspillage/fuites/collecte des eaux pluviales». Il a parlé, notamment, du recours, en Tunisie et dans le monde, aux ressources non conventionnelles pour parer au stress hydrique qui s’aggrave avec le changement climatique, diversifier les ressources en eau et assurer un approvisionnement indépendant du climat. Ces ressources qui apportent des solutions aux différents usages de l’eau (notamment l’irrigation agricole et l’industrie) sont le dessalement des eaux saumâtres et de l’eau de mer; la réutilisation des eaux usées traitées et le commerce de l’eau virtuelle.
Amel Jrad, du Centre des changements climatiques (CCC) a parlé de «L’eau, un capital à valoriser : stratégies et opportunités». «Dans un contexte de rareté croissante due au changement climatique, considérer l’eau comme une charge est une vision dépassée et risquée, car l’eau remplit parfaitement la fonction de ‘‘capital’’ et est un actif qui génère de la valeur et des flux de bénéfices sur le long terme», a expliqué la conférencière.
«Dans un monde d’abondance, considérer l’eau comme une charge pouvait (mal) fonctionner. Dans un monde de rareté comme le nôtre aujourd’hui, et particulièrement en Tunisie, c’est une voie directe vers la crise», a expliqué la conférencière. Et d’ajouter : «Tant que l’eau est perçue comme une charge, on cherchera à la réduire. Quand elle sera reconnue comme un capital, on cherchera à la protéger. Et c’est seulement ainsi que la durabilité deviendra possible.»
Pour ce qui concerne la Tunisie, qui fait face à une situation de stress hydrique aggravée par le changement climatique et la hausse de la consommation, la «résilience hydrique repose sur sa capacité à fédérer tous les acteurs autour d’une vision commune, à innover techniquement et institutionnellement, et à mobiliser des financements durables, et ce, dans un contexte climatique à risque de durabilité élevé», aexpliqué Mme Jrad.
S’adapter aux évènements extrêmes
Olfa Mahjoub, maître de conférence à l’INRGREF, a présenté un exposé sur «La réutilisation des eaux usées traitées face au stress hydrique: état actuel et opportunités à saisir». Elle a souligné la nécessité de d’améliorer le bilan hydrique pour s’adapter aux évènements extrêmes liés aux changements climatiques grâce à l’utilisation directe ou indirecte des eaux utilisées traitées (EUT).
Pour cela, il convient d’adapter la qualité des EUT selon le domaine de réutilisation, d’encourager les établissements industriels et touristiques à traiter leurs EU et à les valoriser sur site, d’élaborer un plan de communication et de sensibilisation.
Le but est d’augmenter la réutilisation à un taux de 80% (450 millions de m³ sur un total de 560 millions de m³ à l’horizon 2050), de substituer 230 millions de m³ d’eau potable par les EUT (eaux des barrages et des nappes phréatiques) et d’irriguer 56 000 hectares de périmètres irrigués (avec 50% de PPI) dont 30 000 nouveaux, ainsi que 1 100 ha d’espaces verts urbains et golfs, tout en donnant la priorité à l’utilisation des EUT dans les terres domaniales.