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Sauvegarde du patrimoine : le nouveau visage du développement culturel en Tunisie

Le bureau régional de l’UNESCO pour le Maghreb a officiellement lancé à Tunis un programme quinquennal intitulé « Soutenir le rôle de la culture dans le développement durable en Tunisie ». Karim Hentili, responsable du programme culturel, en a dévoilé les contours lors d’une interview accordée à l’émission « 120 minutes » sur Radio Tunis Chaîne Internationale.

Ce programme d’envergure nationale est entièrement financé par la fondation du docteur Sadok Besrour, médecin d’origine tunisienne établi au Canada. Originaire de Djerba, le philanthrope a été particulièrement touché par l’inscription du site djerbien sur la liste du patrimoine mondial en septembre 2023. L’accord de coopération a été signé le 15 septembre dernier au siège parisien de l’UNESCO. Il s’agit d’un cas rare de mécénat privé finançant l’action de l’organisation internationale.

Cinq axes stratégiques pour le développement

Le projet, qui s’étendra de 2025 à 2029, se décline en cinq composantes principales. L’année 2025 sera consacrée à l’élaboration du contenu et à la définition des priorités. En partenariat avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, le programme ambitionne de sauvegarder 28 métiers artisanaux en voie de disparition avec 84 apprentis bénéficiant d’une transmission de savoir-faire.

La préservation des systèmes oasiens constitue un autre axe majeur. L’UNESCO propose un changement de paradigme en considérant les oasis comme des territoires urbains plutôt que ruraux. Cette approche intègre également l’environnement, l’agriculture, le tourisme et l’urbanisme. Le programme soutiendra également le réseau des villes créatives de l’UNESCO avec pour objectif d’accompagner près de 50 villes tunisiennes.

Le poids économique de la culture

Karim Hentili rappelle le poids économique du secteur culturel à l’échelle mondiale. Avant la pandémie de COVID-19, il représentait 4 300 milliards de dollars, soit 6,1 % de l’économie mondiale. En France, la culture contribuait jusqu’à 10 % du PIB, dépassant l’industrie automobile, et constituait le premier employeur des jeunes de 15 à 29 ans.

Le projet soutient aussi la Route du patrimoine UNESCO, développée dans le cadre du programme de diversification touristique Tunjatuna. Cette initiative combine les sites du patrimoine mondial avec les éléments du patrimoine immatériel. Pour représenter des éléments immatériels comme la calligraphie arabe ou le couscous, des entreprises tunisiennes ont développé des mécanismes numériques innovants.

Calendrier de mise en œuvre

La phase opérationnelle débutera en 2026. Pour l’artisanat, sept métiers seront sélectionnés dès janvier pour lancer le programme de transmission avec les maîtres artisans. Le projet pilote sur les oasis fera l’objet de réunions de consultation préparatoires avant une grande rencontre début 2026.

Pour le programme des villes créatives, le ministère de l’Intérieur diffusera un appel à manifestation d’intérêt. Une première session d’information est prévue en mars 2026. La Route du patrimoine UNESCO sera promue lors du comité du patrimoine immatériel à New Delhi en décembre prochain, puis au comité du patrimoine mondial en Corée en 2026.

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PLF 2026 : Vers une exonération des pénalités de retard pour les jeunes fermiers

Deux députés viennent de déposer une proposition d’article qui vise à alléger les dettes des agriculteurs et des ouvriers agricoles.

Le député Saber Jlassi, du bloc Al Amanna wa Al Aâmal, a annoncé cette initiative, qu’il a soumise conjointement avec le député Hassan Ben Ali du bloc Sawt Al Joumhouriya, sous la forme d’une proposition d’article  pour la loi de finances de 2026. Ce texte prévoit des mesures d’exonération fiscale qui ciblent spécifiquement les techniciens diplômés des écoles de formation agricole, les jeunes agriculteurs, d’anciens coopérateurs de coopératives dissoutes et les ouvriers permanents.

Le député Jlassi a détaillé plusieurs volets principaux pour sa proposition. Celle-ci prévoit que le gouvernement exonère les arriérés de loyer concernant les redevances impayées pour les années de mise en jachère, et qu’il remette également les pénalités de retard associées. Pour en bénéficier, les intéressés devront présenter une demande écrite à l’administration fiscale avant le 31 décembre 2026.

Concernant le solde de la dette, les bénéficiaires pourraient signer un échéancier pour étaler le remboursement sur une période maximale de cinq ans, sans que cette durée ne puisse dépasser la date de fin de leur contrat. Ils devraient également effectuer un premier versement correspondant à 10% du solde restant avant cette même date limite. Par ailleurs, l’administration suspendrait les procédures judiciaires contre tout débiteur qui respecterait scrupuleusement son calendrier de remboursements.

Enfin, l’article  inclut une mesure d’exonération pour les personnes qui souhaiteraient prolonger leurs contrats de mise en valeur, qui sont liées par des contrats en cours, ou dont les contrats sont arrivés à expiration. La proposition impose à ces derniers de renouveler leurs contrats arrivés à terme dès la promulgation de la loi. Le gouvernement préciserait ultérieurement les modalités d’application de cette disposition par le biais d’un décret. Cette initiative législative cherche à apporter un soulagement financier à un secteur clé de l’économie, en ciblant les acteurs qui rencontrent souvent des difficultés de trésorerie et d’endettement.

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Tunisie : le cap des 10 millions de touristes franchi en 2025

Le secteur touristique affiche une santé robuste pour l’année 2025. Entre le 1er janvier et le 20 novembre, le pays a accueilli 10,033 millions de visiteurs, enregistrant une hausse de 10,3% par rapport à la même période de 2024. Selon le ministère du Tourisme, cette croissance s’accompagne d’une augmentation des recettes, qui ont atteint 7 milliards de dinars sur les neuf premiers mois, soit une progression de 8,3%.

Les marchés européens historiques confirment leur dynamisme. Le nombre de touristes français, premier marché de la Tunisie, a progressé de 6,4% pour atteindre 1,070 million. Les visiteurs britanniques affichent une croissance spectaculaire de 40,1%, avec 415 000 arrivées. Les marchés italien (+8,6%) et canadien (+11%) sont également en nette progression.

Les nouveaux marchés, un relais de croissance prometteur

La stratégie d’ouverture à de nouvelles destinations porte ses fruits. Une croissance significative est observée sur d’autres marchés, grâce aux efforts du ministère du Tourisme pour les conquérir. En illustration, l’afflux de touristes chinois a bondi de 18,6% pour s’établir à 24 268 personnes.

Une stratégie volontariste de diversification

Pour soutenir cette dynamique, le ministère du Tourisme mène une politique active. Il œuvre notamment au développement des marchés du Golfe via des stratégies promotionnelles ciblées. Un accent particulier est également mis sur la diversification de l’offre touristique afin de renforcer la compétitivité durable de la destination Tunisie.

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SOMOCER : Entre crise structurelle et espoirs de redressement

La Société Moderne de Céramique SOMOCER affiche un résultat net déficitaire de 17,6 millions de dinars pour le premier semestre 2025. Cette performance marque une détérioration significative par rapport au déficit de 14,7 millions de dinars enregistré à la même période de l’année précédente.

La société fait face à une situation financière particulièrement préoccupante, avec des pertes cumulées qui atteignent désormais 53,1 millions de dinars au 30 juin 2025, témoignant de difficultés structurelles profondes qui s’inscrivent dans la durée.

Des facteurs externes qui pèsent lourdement sur l’activité

Les difficultés rencontrées par SOMOCER s’expliquent en grande partie par un environnement économique défavorable. L’inflation galopante a considérablement alourdi les charges financières de l’entreprise, tandis que la hausse du taux de défaut des clients vient compromettre la trésorerie. Les répercussions de la crise sanitaire liée à la Covid-19 continuent de se faire sentir sur l’organisation de la production. La guerre en Ukraine a également bouleversé les chaînes d’approvisionnement internationales, provoquant une flambée des prix des matières premières dont dépend fortement l’industrie céramique. À ces contraintes s’ajoute une concurrence déloyale exercée par les importations illégales de matériaux de construction en provenance principalement de l’Inde, qui proposent des prix défiant toute concurrence et exercent une pression à la baisse sur les tarifs pratiqués sur le marché local.

Un plan de restructuration ambitieux pour redresser l’entreprise

Face à cette situation critique, SOMOCER a intensifié son programme de restructuration au cours de l’année 2025. La société a conclu un accord majeur avec l’administration fiscale portant sur un règlement de 52,7 millions de dinars, qui lui a permis d’obtenir l’abandon de pénalités représentant 31,1 millions de dinars au 31 décembre 2024. Un arrangement a également été trouvé avec la STEG pour un rééchelonnement de 15 millions de dinars étalé sur cinq années, allégeant ainsi la pression sur la trésorerie à court terme. Sur le plan bancaire, des avancées significatives ont été obtenues avec des accords de principe de la BH Bank pour un crédit de restructuration de 7,8 millions de dinars remboursable sur dix ans, ainsi qu’un engagement de la STB pour un crédit de consolidation à long terme de 16,7 millions de dinars. Ces arrangements financiers constituent une base solide pour stabiliser la structure du passif de l’entreprise.

Des indicateurs financiers qui reflètent les efforts d’adaptation

Au 30 juin 2025, le total des actifs de SOMOCER s’établit à 229,2 millions de dinars, tandis que les capitaux propres avant affectation du résultat atteignent 50,3 millions de dinars. Le résultat d’exploitation demeure négatif mais montre néanmoins une légère amélioration, passant d’une perte de 8,4 millions de dinars au premier semestre 2024 à 7,5 millions de dinars sur la même période en 2025. Cette évolution positive suggère que les mesures d’optimisation des charges d’exploitation commencent à produire leurs effets.

Toutefois, les charges financières nettes ont connu une forte progression pour atteindre 9,6 millions de dinars contre 4,8 millions de dinars l’année précédente, reflétant l’alourdissement du coût de la dette dans un contexte d’inflation élevée. Les revenus d’exploitation ont enregistré un léger recul à 29,2 millions de dinars comparativement à 31,1 millions de dinars au 30 juin 2024. Malgré ces difficultés, les flux de trésorerie générés par les activités d’exploitation sont restés positifs à hauteur de 1,3 million de dinars, démontrant la capacité de la société à maintenir une génération de liquidités opérationnelles. En parallèle, l’entreprise poursuit ses efforts stratégiques visant à élargir sa gamme de produits pour mieux répondre aux attentes du marché et à diversifier ses sources d’approvisionnement en matières premières afin de réduire sa vulnérabilité aux chocs externes.

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Dynamisme confirmé : le tourisme tunisien attire massivement les investisseurs

Le tourisme  séduit les investisseurs : 91 nouveaux projets, représentant 644 millions de dinars d’engagements, ont reçu le feu vert des autorités. Une dynamique confirmée par Ons Ben Ghorbel, du ministère du Tourisme, lors d’une interview à la Radio Nationale.

Cette dynamique d’investissement  reflète l’attractivité de la destination tunisienne et la vitalité de son secteur touristique. Le ministère porte une attention particulière au soutien de l’investissement dans les zones de développement régional, qui bénéficient d’importants avantages financiers. À cet égard, le gouvernement a alloué une enveloppe de 2,5 millions de dinars pour 2025 sous forme de subventions d’investissement pour les porteurs de projets dans ces zones.

Parallèlement, la communauté internationale salue la performance du secteur. Un rapport que le magazine de voyage mondial TTW (Travel and Tourism Worldwide) a publié place la Tunisie aux côtés de l’Égypte, de la Gambie et de la Tanzanie en tête de la croissance du secteur hôtelier en Afrique. Ce dynamisme, que de nouvelles créations et des offres de voyage de haute qualité portent, contribue à l’essor du tourisme continental. Le rapport met spécifiquement en lumière l’existence d’un produit désertique exceptionnel en Tunisie.

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Tunisie : TIS Circuits lance un projet d’extension 2025–2026

Le groupe français TIS Circuits a annoncé son intention d’étendre ses activités en Tunisie dans le domaine de l’industrie intelligente 5.0. Cette extension prévoit la création de nouveaux emplois, le développement des industries électroniques et l’augmentation des exportations tunisiennes. Le groupe a présenté cette orientation stratégique mardi 25 novembre 2025, lors d’une réunion avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub.

La ministre a exprimé la volonté du département de soutenir les projets technologiques à haute valeur ajoutée, d’accompagner les industriels dans leurs démarches et d’éliminer les obstacles administratifs afin d’attirer davantage d’investissements et de renforcer la position internationale de la Tunisie.

Le directeur général de TIS Circuits, Bruno Racault, a salué les compétences tunisiennes. Le directeur de la filiale tunisienne, Aymen Traroudi, a participé à la réunion. TIS Circuits, filiale du groupe mondial All Circuits Company, opère sur cinq continents. Le groupe emploie environ 2 000 personnes, dont 700 en Tunisie. Parallèlement, l’entreprise finalise une charte destinée à renforcer la compétitivité du secteur électronique à l’horizon 2030. Elle prévoit d’en présenter la version définitive au premier trimestre 2026.

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Tunisie : un fonds néerlandais de 4M€ pour faciliter l’accès au foncier et au crédit agricole

Les Pays-Bas allouent un financement de 4 millions d’euros sur trois ans pour soutenir l’accès des jeunes et des femmes aux terres agricoles et au financement. Ce programme cible cinq gouvernorats tunisiens : Bizerte, Nabeul, Mahdia, Tataouine et Siliana.

L’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas en Tunisie, Joséphine Frantzen, a annoncé cette mesure. Elle a déclaré, mardi 15 novembre 2025 sur Mosaïque FM, que ce soutien s’inscrit dans un ensemble de financements que les Pays-Bas ont annoncé pour promouvoir l’emploi, stimuler le secteur privé et encourager les projets agricoles. Elle a tenu ces propos en marge d’un atelier que l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) a organisé, à son siège, pour lancer officiellement le projet d’aménagement foncier et d’accès au financement.

Un partenariat réunissant l’UTAP, le ministère de l’Agriculture et l’organisation IDLO, qui agit comme opérateur, mettra en œuvre le programme. Celui-ci repose sur cinq piliers fondamentaux qui visent à obtenir des résultats positifs et efficaces dans le secteur agricole.

Le premier pilier concerne la régularisation des situations foncières et l’accès au financement. Le programme vise également à améliorer l’image du secteur agricole auprès des jeunes, qui délaissent actuellement ce domaine malgré sa rentabilité. Par conséquent, l’initiative cherche à transformer cette perception et à combler l’écart entre les connaissances et les capacités des jeunes en leur proposant des formations approfondies pour développer leurs compétences.

L’ambassadrice a précisé que le financement de 4 millions d’euros s’étale sur une période de trois ans, avec deux années encore à venir. L’organisation IDLO assurera l’accompagnement technique pour informer les femmes et les jeunes du secteur sur la manière de résoudre leurs problèmes de régularisation foncière et d’obtention de financements.

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Affaire Marouène Mabrouk : sa libération vaut 1 milliard de dinars !

La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis aurait décidé de mettre en délibéré l’affaire impliquant l’homme d’affaires Marouène Mabrouk, Adel Grar (ancien directeur général d’Al Karama Holding), et plusieurs anciens ministres, dont Youssef Chahed et Mabrouk Korchid, après l’audience consacrée aux demandes de libération et à la fixation de la date de la prochaine audience.

Le ministère public aurait demandé qu’une caution de 1 000 millions de dinars soit exigée pour l’accord de libération de Marouène Mabrouk, rapportent plusieurs médias de la place. Lors de l’audience, ce dernier a comparu accompagné d’Adel Grar, ancien directeur général d’Al Karama Holding, et d’un troisième accusé, tous trois en état d’arrestation, ajoutent les mêmes médias.

L’affaire concerne la levée, en 2017, du gel des avoirs par l’Union européenne, rappelons-le.

Parmi les autres accusés figurent Samir Taïeb et Riadh Mouakher (en état de liberté), ainsi que Youssef Chahed et Mabrouk Korchid, actuellement en fuite.

La Chambre criminelle devrait annoncer sa décision sur les demandes de libération et la date de la prochaine audience. Et pour l’heure sur une acception ou non de l’accusé.

Affaire à suivre.

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ADAPT Tunisie : 3ᵉ appel à propositions pour financer des projets agricoles

Le programme ADAPT, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), ouvre son troisième appel à propositions dans le cadre du Fonds d’Appui ADAPT Investissements, doté d’une enveloppe de 8 millions d’euros.

Ce fonds vise à soutenir les investissements privés dans l’agriculture, la pêche et l’aquaculture en Tunisie, ainsi que dans les chaînes de valeur associées. L’objectif est de renforcer la résilience des systèmes agroalimentaires tout en encourageant des pratiques durables et respectueuses des ressources naturelles.

Soutien financier

Les projets retenus peuvent recevoir :

  • Une contribution allant jusqu’à 14 % du montant d’un crédit bancaire ou d’un leasing.

  • Un soutien compris entre 1 650 et 100 000 euros.

Les initiatives portées par des jeunes, des femmes ou par des organisations professionnelles agricoles et de la pêche peuvent bénéficier d’une contribution pouvant atteindre 20 %.

Les candidatures sont ouvertes en ligne jusqu’au 19 novembre 2026 sur la plateforme : http://plateforme.adapt-tunisie.org.

Contexte et objectifs

Cette nouvelle édition intervient alors que les chaînes de valeur agricoles, halieutiques et aquacoles tunisiennes font face à plusieurs défis :

  • Pression sur les ressources en eau;

  • Variabilité des rendements agricoles;

  • Vulnérabilité des ressources marines;

  • Fragmentation des exploitations;

  • Faible niveau de mécanisation;

  • Accès limité aux financements pour moderniser les processus productifs.

Au final, le programme ADAPT accompagne les opérateurs privés pour concevoir et mettre en œuvre des projets innovants, durables et adaptés aux besoins des territoires. Tout en soutenant la compétitivité des filières et la transition écologique de la Tunisie.

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Tunisie – Tourisme : le balnéaire en tête, mais le Sud attire de plus en plus

Invité de l’émission « Destination Tunisie » diffusée sur RTCI, Anas Snene, directeur général d’une agence de voyages réceptive travaillant pour un tour-opérateur allemand, dresse un bilan très positif de la saison touristique 2025. Et ce, tout en identifiant les principaux leviers et défis pour l’avenir du secteur.

Il estime que la Tunisie a connu une « très belle saison », avec une progression marquée à partir du mois de mai et un excellent niveau de fréquentation en septembre et octobre. Les estimations devraient confirmer l’atteinte d’environ onze millions de visiteurs, un volume en ligne avec les prévisions officielles. M. Snene souligne également que la tendance reste dynamique en novembre, prolongeant une saison particulièrement chargée.

Les atouts et spécificités de la Tunisie

Il souligne que cette croissance repose sur une demande exceptionnelle des tour-opérateurs européens et asiatiques. La Tunisie continue toutefois de s’appuyer très largement sur le tourisme balnéaire, qui représenterait  près de 90 % des arrivées. Les autres segments, comme le tourisme saharien ou culturel, demeurent étroitement dépendants des séjours balnéaires. Même si le Sud tunisien commence à attirer davantage d’investissements et de nouvelles marques hôtelières.
L’interviewé précise que la Tunisie dispose de plusieurs atouts distinctifs face aux autres destinations méditerranéennes. La proximité avec l’Europe reste essentielle, avec des durées de vol courtes et un rapport qualité-prix favorable, inférieur de 30 à 40 % à celui de l’Espagne ou de la Grèce. Il note également que la Turquie a enregistré une hausse marquée de ses tarifs. Ce qui renforce la compétitivité tunisienne. La visibilité offerte par les influenceurs et créateurs de contenu a, ajoute-t-il, contribué à renforcer l’image du pays.

Défis structurels et nouvelles attentes des voyageurs

Malgré ces éléments positifs, plusieurs défis structurels persistent. Ainsi, M. Snene cite en premier lieu le vieillissement du parc hôtelier, dont une large part aurait plus de vingt ans. Il estime indispensable un programme massif de rénovation ainsi qu’une meilleure répartition des capacités d’hébergement sur l’ensemble du territoire. Il identifie également la digitalisation comme un retard majeur du secteur. Appelant donc à une modernisation du cadre légal et à plus de souplesse pour soutenir les nouvelles formes de tourisme.

L’évolution des attentes des visiteurs européens confirme ces enjeux. S’ils restent majoritairement attirés par la plage, M. Snene observe un intérêt croissant pour la durabilité, la recherche d’hôtels certifiés, l’immersion dans la vie locale, le bien-être, les expériences culturelles et l’usage accru de l’intelligence artificielle dans la préparation des voyages. Malgré l’inflation observée en Europe, il estime que la demande pour la Tunisie n’a pas été significativement affectée.

Vers un tourisme plus diversifié et digitalisé

Par ailleurs, M. Snene insiste sur l’essor du tourisme alternatif, qu’il considère comme complémentaire du tourisme classique. Il cite les hébergements en maisons d’hôtes, les séjours en milieu rural et les plateformes de réservation spécialisées comme des leviers importants, particulièrement en hiver. Ce type de voyage, plus durable et plus immersif, contribuerait à allonger la saison touristique.

En outre, il constate toutefois que l’ouverture totale du ciel, l’Open sky, constitue une condition incontournable pour une réelle désaisonnalisation. Les nouvelles technologies jouent également un rôle central : près de la moitié des voyageurs utilisent l’intelligence artificielle pour préparer leurs séjours, et les plateformes numériques influencent désormais la demande, fournissent des comparatifs tarifaires, des retours clients et facilitent la réservation. Enfin, M. Snene évoque aussi la montée du tourisme régénératif et confirme la progression du tourisme individuel, hors tour-opérateur, devenu un pilier complémentaire indispensable.

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Ingénierie sociale : l’OTIC alerte sur un danger croissant pour les consommateurs

L’ingénierie sociale s’impose aujourd’hui comme l’un des moyens d’influence les plus puissants et les plus discrets, selon l’Organisation tunisienne pour l’information du consommateur ( OTIC).  Dans un communiqué, l’OTIC met en garde contre l’évolution rapide de ces techniques qui s’appuient sur la psychologie, la collecte massive de données et l’intelligence artificielle pour orienter les comportements individuels et façonner artificiellement l’opinion publique.

L’organisation souligne que ces pratiques, héritées des méthodes de propagande du XXe siècle, ont atteint une maturité inédite dans l’environnement numérique. Elles exploitent les vulnérabilités personnelles pour remodeler la perception collective et créer des besoins de consommation qui ne correspondent pas à la réalité du marché.

Selon l’OTIC, des campagnes orchestrées circulent sur les réseaux sociaux pour simuler des crises alimentaires à travers des images ou vidéos suggérant une pénurie ou une hausse fictive des prix. Ces contenus encouragent les achats compulsifs et le stockage excessif, entraînant des perturbations réelles dans les circuits de distribution et une inflation artificielle. L’objectif de ces opérations ne serait pas la protection du consommateur mais la création d’un climat de confusion et de défiance favorable aux spéculateurs.

L’organisation relève également des tentatives de discréditer les institutions publiques par la diffusion d’informations non vérifiées, notamment lors de la mise en œuvre des mesures de réduction des prix de la viande rouge. Malgré la baisse observée sur le terrain, des contenus numériques ont circulé pour la nier et installer un sentiment de blocage, ce qui, selon l’OTIC, visait à entraver toute dynamique de réforme.

Cette manipulation s’étend aussi au domaine de la consommation où certains messages valorisent systématiquement les produits étrangers au détriment de l’industrie nationale. En façonnant psychologiquement la préférence pour l’importé, ces mécanismes affaiblissent l’économie locale et transforment le consommateur en maillon d’un système d’influence contraire à l’intérêt national. L’OTIC avertit par ailleurs contre l’exploitation des données personnelles pour adresser à chaque utilisateur un contenu calibré sur ses peurs et ses faiblesses, donnant l’illusion de choix individuels alors qu’ils seraient guidés par des algorithmes.

L’organisation signale en outre des risques accrus pour les jeunes exposés à des contenus ou productions dramatiques normalisant des comportements déviants présentés comme signes de réussite ou de liberté. Elle estime que cette exposition contribue à l’érosion progressive du cadre culturel et social national au profit de modèles étrangers dictés par l’industrie mondiale du divertissement.

Face à ces constats, l’OTIC appelle à un renforcement global de la protection du consommateur. Elle recommande à l’État l’adoption d’une législation dédiée à la lutte contre la désinformation et l’ingénierie sociale numérique, la création d’un observatoire national chargé du suivi de ces phénomènes, la transparence obligatoire dans les contenus sponsorisés ainsi que l’intégration de l’éducation aux médias et au numérique dès le collège.

L’organisation annonce par ailleurs son intention de lancer une plateforme nationale de signalement des contenus trompeurs, de coordonner la vigilance numérique avec les médias et de conduire des campagnes d’information continues en faveur de la confiance dans le produit tunisien et de la consommation responsable. Elle invite les citoyens à vérifier toute information avant de la partager, à protéger leurs données personnelles et à privilégier, en connaissance de cause, les produits nationaux.

Pour l’OTIC, l’enjeu dépasse désormais le cadre économique. Il s’agit d’une bataille pour la souveraineté cognitive et pour la préservation de la stabilité sociale. L’organisation estime que la première ligne de défense de la Tunisie demeure un consommateur conscient, capable de reconnaître les mécanismes de manipulation et de résister aux formes de désinformation qui tentent de peser sur ses choix.

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Impôt sur la fortune : l’article qui divise les députés

Les Commissions des finances du Parlement (ARP et CNRD) bouclent l’examen du projet de loi de finances 2026. Mais des points de friction demeurent.

Le président de la Commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple, Abdeljalil El Hani, a annoncé que la Commission avait achevé l’étude des 57 articles composant le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026. Il a précisé que les députés entameront dès ce lundi 24 novembre l’examen des propositions d’amendement soumises par les élus.

El Hani a souligné que plusieurs articles du projet gouvernemental restent sources de controverse, même si la majorité a été approuvée. Ont notamment été rejetés l’article élargissant l’assiette de l’impôt sur la fortune (article 50), ainsi que celui relatif à la contribution de solidarité, dont la validité arrive à échéance fin 2025.

Il a ajouté que le gouvernement conserve la possibilité, conformément au règlement intérieur du Parlement, de réintroduire ces deux articles afin de proroger la contribution de solidarité ou d’étendre l’impôt sur la fortune.

Selon le président de la Commission des finances, les députés estiment que l’article 50, ayant trait à l’élargissement de la base de l’impôt sur la fortune, aurait un effet contreproductif sur l’investissement, l’épargne, la croissance et l’emploi, tout en favorisant la contrebande et l’évasion fiscale.

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Diplomatie économique : les ambitions de Bill Bazzi pour les échanges tuniso-américains

Le nouvel ambassadeur des États-Unis en Tunisie, Bill Bazzi, a officiellement pris ses fonctions. Et ce, en présentant ses lettres de créance au président Kaïs Saïed, vendredi 21 novembre, au palais de Carthage. Représentant le président Donald J. Trump, il aura pour mission de renforcer les intérêts américains et les priorités communes des deux pays, notamment en matière de sécurité régionale et de prospérité économique. C’est ce qu’annonce l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie, dans un communiqué rendu public le 24 novembre 2025.

À l’issue de la cérémonie, l’ambassadeur Bill Bazzi a déclaré : « C’est un honneur de représenter les États-Unis en Tunisie, et je suis très désireux de me mettre au travail. Ensemble, nous pouvons écrire le prochain chapitre de notre histoire commune, une histoire de collaboration, d’opportunités et d’amitié durable. »

Vétéran décoré des Marines et ancien maire de Dearborn Heights dans le Michigan, Bill Bazzi allie une solide expérience dans les secteurs public et privé. Il a notamment œuvré au sein de groupes de premier plan tels que Boeing et Ford Motor Company. Sa nomination souligne la volonté de l’administration Trump d’approfondir la coopération bilatérale, qu’il s’agisse de commerce, de sécurité ou d’innovation.

Rappelant les liens historiques entre les deux nations, forts de 228 ans de relations, l’ambassadeur a affirmé son intention de développer les exportations américaines. Mais aussi d’établir des échanges commerciaux équilibrés et de soutenir l’entrepreneuriat au bénéfice des peuples tunisien et américain. Une nouvelle étape s’ouvre ainsi pour cette alliance stratégique, marquée par des défis communs et des ambitions partagées.

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Tunisie : Airbus s’associe à TAI pour former les futurs pilotes de ligne

Selon des informations publiées par AFM.aero ,une plateforme de veille et de conseil spécialisée dans l’industrie mondiale de la formation des pilotes,  Airbus Flight Academy (AFA) et The Aviator Institute (TAI) ont signé lors du Dubai Airshow 2025 un nouveau partenariat. Grâce à cet accord, Airbus va introduire son programme de formation ab initio en Tunisie, marquant ainsi sa première implantation de ce type en Afrique et au Moyen-Orient.

Airbus prévoit d’aligner les normes opérationnelles, la formation des instructeurs et les infrastructures de TAI sur son cadre pédagogique propre. Les premiers cadets débuteront leur formation en mars 2026, avec une montée en puissance progressive qui devrait permettre de former plus de 80 élèves chaque année. Basée à Tunis et Monastir, TAI s’appuie sur quinze ans d’expérience et bénéficie d’un climat favorable toute l’année, ce qui lui permet d’exploiter pleinement ses ressources.

L’école dispose d’une flotte composée de Diamond DA40 et DA42, associée à des simulateurs de pointe et des installations modernes. Cette infrastructure est parfaitement adaptée au modèle ab initio d’Airbus, conçu pour produire des pilotes immédiatement opérationnels pour des compagnies aériennes.

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BIAT : l’emprunt subordonné 2025-2 clôturé au plafond de 150 MD

La Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) a annoncé, dans un communiqué rendu public par le CMF, la clôture le 20 novembre 2025 des souscriptions à son emprunt obligataire subordonné « BIAT Subordonné 2025-2 ». Ouverte le 10 novembre 2025, l’opération a atteint le plafond de 150 millions de dinars, après avoir été initialement prévue pour un montant de 100 millions de dinars.

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Voix, dialectes, santé : l’IA égyptienne s’enracine dans le réel

Le 21 novembre 2025, à la Cité de la culture de Tunis, l’Égypte a affiché avec force son ambition de bâtir une intelligence artificielle souveraine, profondément enracinée dans sa langue, sa culture et ses besoins nationaux. Lors du Forum MED IA, Deena Hassan, du ministère égyptien des Communications et des Technologies de l’information, a détaillé la stratégie du pays : développer ses propres modèles et technologies pour faire émerger une IA méditerranéenne fondée sur la pluralité culturelle et l’innovation locale, dans le cadre du panel intitulé l’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité.

L’Égypte avance désormais comme un pays déterminé à maîtriser et produire ses propres technologies d’intelligence artificielle. C’est ce qu’a affirmé avec force Deena Hassan, rappelant qu’une décision stratégique a été prise il y a quelques années : passer du statut de simple utilisateur de technologies étrangères à celui de développeur. Cette orientation s’est traduite en 2020 par la première édition de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle et par la création du Centre d’innovation appliquée, structure opérationnelle du ministère chargée de concevoir des solutions innovantes fondées sur des technologies émergentes afin de répondre aux défis nationaux. L’Égypte revendique une approche résolument ancrée dans son contexte local.

Les ingénieurs égyptiens ont développé des modèles d’IA adaptés aux réalités du pays en commençant par poser les fondations linguistiques nécessaires. Le moteur de reconnaissance vocale mis au point ne se limite pas à l’arabe standard moderne partagé à l’échelle du monde arabophone. Il intègre également l’ensemble des variantes dialectales égyptiennes. Qu’il s’agisse du dialecte de la capitale, le plus largement parlé, ou de ceux du Sinaï, du sud et du nord du pays, chacun est représenté avec la volonté d’inclure toute la diversité linguistique nationale.

Les usages issus de ces technologies se déploient déjà dans plusieurs secteurs clés. Dans les tribunaux, le moteur de reconnaissance vocale est utilisé pour transcrire automatiquement les audiences et consigner précisément les déclarations des juges, des défendeurs et des avocats. Cette innovation met fin à des pratiques héritées du passé où la transcription reposait sur un travail entièrement manuel, ce qui apporte au système judiciaire une rapidité et une fiabilité nouvelles. La traduction automatique constitue un autre axe majeur de développement.

Le moteur conçu par les équipes égyptiennes traduit l’arabe standard et l’arabe dialectal égyptien vers quarante langues européennes et asiatiques. À côté du modèle généraliste, des versions spécialisées sont créées selon les domaines afin de préserver et renforcer la transmission du patrimoine culturel et des savoirs nationaux. En parallèle, la technologie de synthèse vocale occupe une place croissante. Elle a été mise en œuvre à l’international en août 2023 lors des championnats du monde d’athlétisme de Budapest, où elle a permis de fournir des informations adaptées aux visiteurs arabophones grâce à une voix artificielle issue des travaux égyptiens.

Pour Deena Hassan, la clé réside dans l’existence de moteurs et de modèles effectivement localisés, construits à partir de données linguistiques nationales. Cette condition ouvre la voie à une multiplication de cas d’usage, particulièrement dans tous les domaines où l’expression des émotions est culturellement sensible. Elle souligne que les émotions ne se manifestent ni ne se formulent de la même manière selon les cultures, ce qui rend indispensable une IA capable de comprendre ces nuances. Cette préoccupation se retrouve au cœur des projets menés dans le secteur de la santé. L’Égypte développe des outils de diagnostic du cancer du sein fondés sur l’analyse d’images mammographiques collectées spécifiquement auprès de femmes égyptiennes.

Si les équipes travaillent également sur les troubles physiques, elles étendent désormais leur action à la santé mentale, un champ où la dimension culturelle joue un rôle décisif. Les recherches portent sur la création d’un agent conversationnel capable de détecter des signes de dépression ou d’anxiété grâce à une analyse fine des échanges verbaux. L’objectif est de proposer un outil de dépistage qui, en cas d’indicateurs préoccupants, oriente le patient vers un professionnel de santé pour un diagnostic formel. Deena Hassan insiste sur ce point : chaque individu exprime ses émotions de manière singulière, façonnée par sa culture, et c’est précisément cette réalité que l’Égypte veut intégrer dans ses technologies d’intelligence artificielle.

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IA en langue arabe : un chantier freiné par la pénurie de données dialectales

Comment développer une intelligence artificielle en langue arabe quand les dialectes qui font vivre cette langue au quotidien demeurent invisibles sur le web et que les talents formés fuient vers d’autres horizons ? Lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » organisé dans le cadre du Forum MED IA le 21 novembre 2025, Wissam Antoun, doctorant au sein de l’équipe Almanach au Liban, a exposé le paradoxe d’une région qui dispose d’une richesse linguistique considérable mais peine à la transformer en souveraineté numérique, coincée entre l’inaccessibilité des données dialectales, des budgets académiques dérisoires et une hémorragie des compétences.

Le constat de départ demeure inchangé depuis les travaux pionniers menés entre 2020 et 2021. Lorsque Wissam Antoun et son équipe ont lancé les premiers modèles AraBERT, puis développé une version arabe de GPT-2 en réponse aux modèles multilingues de Google, ils défendaient déjà la nécessité d’un modèle centré exclusivement sur la langue arabe, sans dilution avec d’autres idiomes. Cette conviction s’est heurtée à un obstacle qui perdure aujourd’hui avec la même acuité : l’absence de données reflétant la diversité dialectale des pays arabes.

Les données en arabe standard moderne abondent relativement, mais les dialectes demeurent invisibles dans l’espace numérique ouvert. Cette carence ne relève pas d’un manque d’existence de ces contenus, mais de leur localisation. Les dialectes vivent sur les réseaux sociaux, dans les émissions télévisées, les interviews et les diffusions publiques, autant de contenus qui appartiennent aux sociétés de radiodiffusion publique ou aux entreprises privées. L’équipe de recherche, limitée en effectifs et en moyens, n’a pas pu accéder aux journaux des différents pays. Les journaux égyptiens intégrés au corpus ne reflétaient d’ailleurs pas l’arabe dialectal recherché, illustrant l’écart entre la langue écrite standardisée et les pratiques orales réelles.

Cette situation appelle une démarche de licenciement des données auprès de fournisseurs d’intelligence artificielle souverains, soulevant directement la question de la souveraineté numérique et de l’exploitation de ces ressources pour renforcer la culture et l’identité propres. Wissam Antoun a articulé cette ambition autour de trois niveaux distincts de souveraineté, constituant autant d’étapes progressives vers l’autonomie technologique.

Le premier niveau, qu’il juge le plus facilement atteignable, consiste simplement à posséder ses données et à contrôler leur traitement sur son propre territoire ou sous sa propre supervision. Cette étape fondamentale établit les bases d’une maîtrise minimale mais essentielle des ressources informationnelles.

Le deuxième niveau implique de posséder au moins le processus d’affinage des modèles, c’est-à-dire la capacité d’adapter des modèles fondamentaux open source aux besoins et dialectes locaux. Wissam Antoun a salué l’approche égyptienne qui illustre précisément cette démarche en modifiant des modèles existants pour y injecter l’histoire, la culture, la langue et les dialectes du pays. Cette étape présente l’avantage d’être relativement accessible car elle ne nécessite pas une puissance de calcul considérable, rendant possible sa mise en œuvre à l’échelle nationale.

Le troisième niveau représente le défi le plus complexe : posséder la création même du modèle fondamental. Le chercheur a rappelé qu’à ses débuts dans ce domaine, il travaillait sur des modèles de 1,5 milliard de paramètres, considérés aujourd’hui comme modestes alors qu’ils étaient jugés importants à l’époque. Passer à ce niveau de modèles fondamentaux représente un effort colossal qui doit être entrepris au moins à l’échelle d’un pays pour collecter les données nécessaires. L’acquisition des processeurs graphiques et de la puissance de calcul requise doit même se faire à l’échelle régionale, tant l’investissement est considérable et nécessite une prise de conscience collective.

Au-delà des infrastructures et des données, la question du talent occupe une place centrale dans cette équation. Wissam Antoun a souligné que la création de ces modèles, bien qu’étiquetée comme relevant de l’informatique, s’apparente davantage à une alchimie informatique. Le processus exige une expérimentation considérable, des millions d’échecs, et la capacité de se permettre ces tâtonnements pour progresser. Une fois qu’un talent a été formé, a appris de ces erreurs et s’est développé, sa rétention locale devient cruciale. Sans cela, le risque est grand de voir ce talent partir travailler ailleurs et faire bénéficier d’autres entités de l’investissement consenti dans sa formation, vidant ainsi la région de ses compétences les plus précieuses précisément au moment où elle en aurait le plus besoin pour construire sa souveraineté numérique.

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De la charte à l’action : l’IA au service de l’égalité

Lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » organisé le 21 novembre 2025 à la Cité de la Culture à Tunis dans le cadre du Forum MED IA, Cristina Lunghi, déléguée générale du fonds de dotation Arborus en France, a présenté l’intelligence artificielle comme un levier d’inclusion et d’égalité. Elle a détaillé des outils concrets et des certifications internationales qui permettent de prévenir les biais algorithmiques et guident les organisations vers une IA responsable.

Fondatrice d’une ONG spécialisée depuis trente ans dans l’égalité et l’inclusion, Cristina Lunghi a développé une certification internationale présente dans cinquante-six pays, qui intègre désormais un volet spécifique à l’IA inclusive. Elle a intensifié son engagement dans ce domaine il y a un peu plus de cinq ans, après qu’Amazon et Google ont révélé des biais dans leurs algorithmes de recrutement et que des banques aux États-Unis ont refusé des cartes de crédit aux femmes en raison de plafonds financiers qu’elles n’atteignaient pas. Ces incidents l’ont poussée à veiller à ce que l’intelligence artificielle ne compromette pas les années de travail qu’elle a consacrées à l’égalité dans les entreprises et dans la société.

La pandémie de Covid-19 a accéléré le développement de l’IA, que les gens ont utilisée pour regarder des contenus sur les plateformes de streaming, acheter de la nourriture, travailler à distance et maintenir le lien avec leurs proches. Face à cette évolution, Cristina Lunghi a choisi, avec le groupe Orange, fondateur de sa fondation et partenaire historique, de transformer l’IA en un accélérateur de l’égalité plutôt qu’en un facteur de discrimination, en se dotant d’outils concrets. Elle a lancé la première initiative en créant la Charte internationale pour une IA inclusive, qu’elle a élaborée avec le ministère du Numérique français et la Commission européenne et présentée en plein confinement. Cette charte sensibilise et propose des principes directeurs aux entreprises, organisations non gouvernementales et administrations afin de guider leurs pratiques vers l’inclusion.

Cent cinquante-six entités ont signé la charte et participent à un club de travail qui aborde des thématiques variées telles que la ville intelligente, le bâtiment durable, le cyberharcèlement et le recrutement inclusif. Cristina Lunghi a intégré le volet IA inclusive à la certification internationale sur l’égalité et l’inclusion, ce qui permet d’auditer tous les aspects des ressources humaines utilisant des algorithmes pour vérifier leur inclusivité. Elle a illustré ces travaux avec un exemple concret chez Orange, où l’IA dirigeait jusqu’alors le bouquet télévisé sport, notamment le football, uniquement vers les hommes. Après qu’Orange a corrigé ce biais, l’entreprise a constaté un retour sur investissement, car les femmes intéressées par le football se sont abonnées au service.

Elle a également mis en garde contre les dérives possibles lorsque l’IA circule sans vigilance, citant un exemple avec ChatGPT. Lors des trente ans d’Arborus le 3 juin dernier, elle a rédigé un manifeste en prévision de la directive européenne sur l’égalité salariale, proposant la création d’un fonds solidaire pour l’égalité et l’inclusion. ChatGPT a modifié la formulation en remplaçant ce terme par Fonds social européen d’investissement, parmi d’autres erreurs similaires. Selon Cristina Lunghi, ces incidents soulignent l’importance de normes claires et d’outils de gouvernance pour permettre à l’IA de devenir un vecteur réel d’inclusion, de responsabilité et de respect de l’égalité.

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IA : combler le fossé linguistique pour un développement inclusif

Face à des grands modèles de langage dominés par l’anglais et le mandarin, la Méditerranée risque-t-elle de rester à la marge de la révolution de l’intelligence artificielle ? C’est la question que Kheira Boulhila a soulevée le 21 novembre 2025 lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » au Forum MED IA, insistant sur la nécessité de combler les déséquilibres linguistiques et de renforcer la connaissance de l’IA au sein des directions d’entreprise.

Plus de 80 % des grands modèles de langage reposent sur des données en anglais et en mandarin, alors que le monde compte près de sept mille langues. Ce constat, qu’a souligné Kheira Boulhila, senior Tech Leader spécialisée en solutions logicielles, met en évidence un déséquilibre majeur : ces outils, censés refléter la société, n’en représentent qu’une fraction. Il devient urgent, selon elle, de corriger cette asymétrie pour que l’intelligence artificielle puisse devenir un miroir véritablement pluriel de la société.

Pourtant, la région méditerranéenne possède des atouts considérables pour s’imposer dans ce domaine. Chaque année, plus d’un demi-million de diplômés sortent des écoles scientifiques et techniques locales, offrant un vivier de talents qualifiés, même si certains choisissent de poursuivre leur carrière à l’étranger. La région bénéficie également d’infrastructures solides, avec de nombreux centres de données en Tunisie, au Maroc et en Égypte, reliés par des câbles sous-marins à très haut débit. Ces installations constituent un socle technologique stratégique. À cela s’ajoutent des programmes gouvernementaux ambitieux qui placent l’intelligence artificielle au cœur des stratégies de transformation des pays méditerranéens.

Kheira Boulhila a insisté sur l’importance cruciale de la formation et de la compréhension de l’intelligence artificielle. Si le sujet fait l’objet de nombreuses conférences et discussions, il existe encore une méconnaissance réelle des enjeux de l’IA. Selon elle, cette formation doit commencer au sommet des entreprises : l’intelligence artificielle n’est pas uniquement un sujet technique, mais un moteur de transformation profonde qui concerne l’ensemble des équipes de direction, du directeur général au responsable marketing ou aux ressources humaines.

Pour acquérir cette expertise, l’intervenante recommande l’utilisation de plateformes de formation déjà disponibles, comme Coursera, mais aussi d’autres dispositifs en ligne permettant d’acquérir des connaissances fondamentales avant de les compléter par des formations plus spécialisées. Cette approche, souligne-t-elle, est essentielle pour que l’IA devienne un levier de développement et de responsabilité dans la région méditerranéenne.

 

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