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Les Tunisiens à l’étranger : une diaspora qui évolue et qui change

IDH PopulationAvec près de deux millions de ressortissants à l’étranger. Les Tunisiens à l’étranger ne sont pas un bloc homogène, ils sont différents selon les appartenances socioprofessionnelles, les raisons qui les ont incités à s’installer ailleurs et les niveaux d’intégrations dans les pays d’accueil.

Ce qui les unit est un attachement commun à la Tunisie. L’OTE veut transformer cette richesse en un levier de développement et ambitionne de dépasser le simple lien affectif ou saisonnier pour bâtir une relation pérenne, utile, et respectueuse

La communauté tunisienne souvent dispersée est en constante évolution. Sa présence est concentrée en Europe, mais le nombre des Tunisiens qui choisit d’autres destinations augmente de plus en plus.   Selon les données existantes, la population sise à l’étranger s’élève vraisemblablement à environ 1,85 million de personnes. Ce chiffre ne prend en compte que les citoyens immatriculés dans les consulats, et donc ne reflète pas essentiellement l’ensemble des Tunisiens vivant à l’extérieur du pays.

La France demeure de loin la première destination de la diaspora tunisienne, concentrée à elle seule près de 54 % des ressortissants. Elle est suivie par l’Italie, qui accueille environ 270 000 Tunisiens, puis de l’Allemagne avec près de 140 000. Ces trois pays forment le socle historique de l’émigration tunisienne, initiée dès les années 1960 dans le cadre de la migration de main-d’œuvre.

« Les Tunisiens à l’étranger doivent être considérés comme une partie intégrante du développement national, même s’ils vivent hors du territoire. Leur rôle dépasse largement le cadre du lien affectif. »

Des destinations émergentes sur tous les continents

Au-delà de cette géographie traditionnelle, la présence tunisienne dans le monde s’est considérablement élargie. Des Tunisiens vivent aujourd’hui en Chine, au Japon, ou encore dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Une communauté significative s’est également formée au Canada, où le nombre de Tunisiens est passé de 15 000 en 2013 à plus de 45 000 aujourd’hui.

Le profil sociologique de ces communautés évolue lui aussi. Si, dans le passé, le Canada attirait surtout des étudiants et des cadres, on y trouve désormais une main-d’œuvre plus diversifiée et l’apparition de vulnérabilités sociales qui nécessitent une attention accrue.

Golfe, Amériques, Afrique : différents profils, différents pays d’accueil et de résidence

Les pays du Golfe restent également des pôles d’attraction. L’Arabie saoudite a longtemps été en tête, mais aujourd’hui, la concurrence est vive avec le Qatar et les Émirats arabes unis, qui séduisent de plus en plus de compétences tunisiennes, notamment dans les services et le BTP.

Aux États-Unis, la communauté tunisienne s’agrandit, attirée par les opportunités économiques et académiques. Et plus récemment, des Tunisiens commencent à s’implanter en Amérique latine, notamment au Mexique, en Argentine et au Brésil. Ce phénomène témoigne d’une mobilité globale et d’une capacité d’adaptation remarquable.

« Il y a eu des moments où la confiance a été ébranlée. Notre volonté est aujourd’hui claire : rétablir cette confiance et devenir un véritable relais de service et de solidarité. »

La diaspora, une composante nationale qui doit garder des liens étroits avec le pays d’origine

Cette dispersion constitue une ressource stratégique pour la Tunisie. « Les Tunisiens à l’étranger doivent être considérés comme une partie intégrante du développement national, même s’ils vivent hors du territoire », insiste Helmi Tlili, directeur général par intérim de l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE).

Pour cela, il plaide pour un changement de paradigme : repenser la relation avec la diaspora, multiplier les canaux de communication directs et numériques, et surtout, parler leur langue. L’objectif n’est plus seulement de leur enseigner l’arabe, mais de mieux comprendre leurs codes, leurs besoins, leurs habitudes et leurs attentes dans leur pays d’accueil. Un accompagnement à moderniser et à renforcer L’OTE s’attelle à transformer son approche.

Helmi Tlili reconnaît aussi les failles du passé : « Il y a eu des moments où la confiance entre la communauté tunisienne et certaines institutions, dont l’OTE, a été ébranlée. Aujourd’hui, notre volonté est claire : rétablir cette confiance, et devenir un véritable relais de service et de solidarité ».

« La diaspora demeure une ressource stratégique pour la Tunisie, capable de contribuer au développement et au rayonnement international du pays. »

Des priorités : claires protection, proximité et participation

L’une des priorités est la protection des droits sociaux et économiques des Tunisiens dans leur pays de résidence. “Nous observons certaines vulnérabilités sociales de Tunisiens installés au Canada et au Qatar”.

Cela passe par un travail diplomatique, social et juridique constant. Mais aussi par des dispositifs d’urgence, de médiation et d’intégration, notamment dans les pays où des situations de précarité ou de discrimination ont été relevées.

L’autre axe majeur, c’est la participation des Tunisiens de l’étranger au développement du pays. Cela suppose une reconnaissance pleine de leur rôle, de leur expertise, de leurs apports financiers (transferts, investissements, envois de fonds), mais aussi de leur capacité à faire rayonner la Tunisie à l’international.

A.B.A

EN BREF

  • La diaspora tunisienne compte environ 1,85 million de personnes, majoritairement en Europe.
  • De nouvelles destinations émergent : Canada, Golfe, États-Unis, Asie et Amérique latine.
  • L’OTE veut refonder la relation avec les expatriés et moderniser ses outils.
  • Priorités : protection sociale, proximité institutionnelle et participation au développement national.
  • Des vulnérabilités apparaissent, notamment au Canada et au Qatar, nécessitant un accompagnement renforcé.

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Tunisie : Les transferts des TRE devraient franchir les 7900 MD en 2026

Les transferts de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) devraient progresser de 6,4% en 2026 pour atteindre près de 7900 millions de dinars. Un montant record qui illustre le rôle central de la diaspora dans le financement de l’économie, mais qui interroge encore sur son orientation vers l’investissement productif.

Les prévisions présentées mercredi par Lotfi Fradi, chef de cabinet du ministre de l’Économie et de la Planification, lors d’un atelier régional à Tunis, confirment une tendance haussière. Pour 2025 déjà, les transferts sont attendus à 7600 MD, soit une progression de 8,3% par rapport à l’année précédente.

Dans une déclaration relayée par l’agence TAP, Lotfi Fradi a estimé que :

« Ce montant est important car il permettra au pays de faire face aux pressions relatives à la mobilisation des ressources de financement extérieur, toutefois, rapportés au PIB, ces flux n’ont pas évolué de manière adéquate. Il faut mieux sensibiliser la diaspora à l’investissement productif et à développer les incitations fiscales ».

Un levier encore sous-exploité

Aujourd’hui, une grande partie de ces transferts est consacrée à des usages traditionnels comme l’achat de logements ou de voitures pour les familles restées en Tunisie. Mais selon Fradi :

« La diaspora tunisienne est capable de lancer des projets d’investissement dans leurs régions et de devenir la locomotive de développement pour l’ensemble du pays ».

Le responsable a ainsi plaidé pour la création de fonds dédiés et pour un meilleur accès des expatriés aux emprunts extérieurs.

De son côté, Adam Elhiraika, directeur du bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a rappelé le lancement en 2024 d’un programme reliant migration et développement dans six pays, dont la Tunisie.

Ce programme vise à exploiter les transferts de fonds comme moteur du développement durable, via une approche Sud-Sud fondée sur l’échange d’expériences. « La reconnaissance officielle des transferts comme source alternative de financement ouvre la voie à leur mobilisation stratégique », a-t-il expliqué, ajoutant que des réformes politiques sont en préparation pour intégrer ces flux dans le Plan national de développement 2026-2030.

Pourquoi une hausse attendue en 2026 ?

Plusieurs facteurs expliquent la progression anticipée :

  • Le poids démographique d’une diaspora de plus en plus nombreuse et active en Europe et ailleurs.
  • Le soutien accru aux familles, dans un contexte économique national difficile marqué par la rareté des financements extérieurs.
  • Les politiques d’incitation, telles que les allègements fiscaux, les fonds dédiés et l’accès facilité aux emprunts.
  • La valorisation institutionnelle, qui place désormais ces transferts au cœur de la stratégie nationale de développement.

Reste une interrogation majeure : ces flux financiers, essentiels à la stabilité économique, parviendront-ils à se transformer en véritables leviers d’investissement productif, capables de générer croissance et emploi dans les régions intérieures ?

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