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Amel Jrad : « Valoriser l’eau, de la rareté à un capital stratégique durable”

Débattre sur les défis liés à la gestion durable de l’eau, tout en explorant des solutions innovantes pour assurer la pérennité de cette ressource vitale. C’est ce qu’il ressort de la conférence-débat organisé par l’IACE  ce lundi 24 novembre 2025, intitulée « RésEau d’opportunités : résilience & eau, les clés de demain ».

Des experts ont dressé un état des lieux préoccupant de la situation hydrique. Tout en explorant des pistes de solutions durables pour la gestion de l’eau à l’horizon 2050.

Lors du deuxième panel, portant sur le thème : « Ressources et valorisation de l’eau », Amel Jrad, PhD en Hydrobiologie de l’Université Paul Sabatier de Toulouse, a insisté sur le rôle des entreprises qui peuvent se démarquer en termes de qualité et de disponibilité. En effet, elle estime que les consommateurs sont sensibles à ces aspects. Sachant que cela protège la santé, une question importante. A cet égard, elle souligne que la norme internationale ISO est un outil qui permet d’identifier les risques, de donner à l’eau sa valeur réelle en tant que capital naturel et financier, et d’analyser les risques potentiels liés à cette ressource.

Elle précise dans ce contexte : « Il faut passer à l’action. Je relève deux ou trois points, qui correspondent à la stratégie, la feuille de route pour sécuriser ce capital à long terme. Il faut que ce plan d’action soit déployé progressivement, avec les financements nécessaires. Le nerf de la guerre reste le financement, le code de l’eau, les projets, etc. Aujourd’hui, il y a urgence pour que ce code de l’eau soit adopté, avec une gouvernance systémique et moderne du secteur de l’eau. Ce qui sécurisera aussi la ressource. »

La priorité absolue est un plan national d’investissement pour la rénovation et la lutte contre les pertes et fuites d’eau. Elle poursuit : « On ne peut pas continuer à prétendre atteindre les résultats sans agir sur cet aspect. C’est une priorité. Il faut accélérer le développement des projets de réutilisation. Il faut considérer la qualité de l’eau mais aussi le transfert des eaux vers les périmètres irrigués. Une gouvernance efficace repose sur la gestion intégrée et la cohérence des politiques nationales. Il faut encourager la tarification, car actuellement dans plusieurs secteurs, le prix de l’eau n’est pas payé ou pas de manière régulière. Tant qu’on n’aura pas cela, l’État ne pourra pas assurer une gestion durable. »

Amel Jrad ajoute : « Il faut aussi parler de l’énergie solaire et des investissements nécessaires aux stations photovoltaïques. Une campagne de communication doit être lancée pour promouvoir l’eau en tant que capital national, dans un partenariat gagnant-gagnant visant à structurer une gestion résiliente. »

Pour finir, elle précise que dans un pays où la rareté de l’eau n’est pas une charge mais un actif de production stratégique, il faut valoriser et faire fructifier cette ressource en la considérant comme un capital. Cela signifie reconnaître que les investissements dans la préservation, l’efficacité et la gestion de l’eau sont rentables à long terme. C’est le passage d’une logique de coût à une logique de création de valeur, renforçant la résilience face au changement climatique.

Elle déclare : « Tant que l’eau sera perçue comme une charge, on cherchera uniquement à réduire la quantité. Elle ne sera reconnue comme un capital que lorsqu’on cherchera à la protéger, assurant ainsi la durabilité. »

Ainsi, la résilience hydrique repose sur la capacité à fédérer tous les acteurs, de façon systémique, autour d’une vision commune, innovante techniquement, s’accompagnant de financements solides.

Pour conclure, comme le dit le proverbe : « Ce n’est que lorsque le puits s’assèche que l’on découvre la valeur de l’eau. » Espérons que nous n’en arrivions pas là.

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