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Affaire Marouène Mabrouk : sa libération vaut 1 milliard de dinars !

La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis aurait décidé de mettre en délibéré l’affaire impliquant l’homme d’affaires Marouène Mabrouk, Adel Grar (ancien directeur général d’Al Karama Holding), et plusieurs anciens ministres, dont Youssef Chahed et Mabrouk Korchid, après l’audience consacrée aux demandes de libération et à la fixation de la date de la prochaine audience.

Le ministère public aurait demandé qu’une caution de 1 000 millions de dinars soit exigée pour l’accord de libération de Marouène Mabrouk, rapportent plusieurs médias de la place. Lors de l’audience, ce dernier a comparu accompagné d’Adel Grar, ancien directeur général d’Al Karama Holding, et d’un troisième accusé, tous trois en état d’arrestation, ajoutent les mêmes médias.

L’affaire concerne la levée, en 2017, du gel des avoirs par l’Union européenne, rappelons-le.

Parmi les autres accusés figurent Samir Taïeb et Riadh Mouakher (en état de liberté), ainsi que Youssef Chahed et Mabrouk Korchid, actuellement en fuite.

La Chambre criminelle devrait annoncer sa décision sur les demandes de libération et la date de la prochaine audience. Et pour l’heure sur une acception ou non de l’accusé.

Affaire à suivre.

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ADAPT Tunisie : 3ᵉ appel à propositions pour financer des projets agricoles

Le programme ADAPT, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), ouvre son troisième appel à propositions dans le cadre du Fonds d’Appui ADAPT Investissements, doté d’une enveloppe de 8 millions d’euros.

Ce fonds vise à soutenir les investissements privés dans l’agriculture, la pêche et l’aquaculture en Tunisie, ainsi que dans les chaînes de valeur associées. L’objectif est de renforcer la résilience des systèmes agroalimentaires tout en encourageant des pratiques durables et respectueuses des ressources naturelles.

Soutien financier

Les projets retenus peuvent recevoir :

  • Une contribution allant jusqu’à 14 % du montant d’un crédit bancaire ou d’un leasing.

  • Un soutien compris entre 1 650 et 100 000 euros.

Les initiatives portées par des jeunes, des femmes ou par des organisations professionnelles agricoles et de la pêche peuvent bénéficier d’une contribution pouvant atteindre 20 %.

Les candidatures sont ouvertes en ligne jusqu’au 19 novembre 2026 sur la plateforme : http://plateforme.adapt-tunisie.org.

Contexte et objectifs

Cette nouvelle édition intervient alors que les chaînes de valeur agricoles, halieutiques et aquacoles tunisiennes font face à plusieurs défis :

  • Pression sur les ressources en eau;

  • Variabilité des rendements agricoles;

  • Vulnérabilité des ressources marines;

  • Fragmentation des exploitations;

  • Faible niveau de mécanisation;

  • Accès limité aux financements pour moderniser les processus productifs.

Au final, le programme ADAPT accompagne les opérateurs privés pour concevoir et mettre en œuvre des projets innovants, durables et adaptés aux besoins des territoires. Tout en soutenant la compétitivité des filières et la transition écologique de la Tunisie.

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Tunisie – Tourisme : le balnéaire en tête, mais le Sud attire de plus en plus

Invité de l’émission « Destination Tunisie » diffusée sur RTCI, Anas Snene, directeur général d’une agence de voyages réceptive travaillant pour un tour-opérateur allemand, dresse un bilan très positif de la saison touristique 2025. Et ce, tout en identifiant les principaux leviers et défis pour l’avenir du secteur.

Il estime que la Tunisie a connu une « très belle saison », avec une progression marquée à partir du mois de mai et un excellent niveau de fréquentation en septembre et octobre. Les estimations devraient confirmer l’atteinte d’environ onze millions de visiteurs, un volume en ligne avec les prévisions officielles. M. Snene souligne également que la tendance reste dynamique en novembre, prolongeant une saison particulièrement chargée.

Les atouts et spécificités de la Tunisie

Il souligne que cette croissance repose sur une demande exceptionnelle des tour-opérateurs européens et asiatiques. La Tunisie continue toutefois de s’appuyer très largement sur le tourisme balnéaire, qui représenterait  près de 90 % des arrivées. Les autres segments, comme le tourisme saharien ou culturel, demeurent étroitement dépendants des séjours balnéaires. Même si le Sud tunisien commence à attirer davantage d’investissements et de nouvelles marques hôtelières.
L’interviewé précise que la Tunisie dispose de plusieurs atouts distinctifs face aux autres destinations méditerranéennes. La proximité avec l’Europe reste essentielle, avec des durées de vol courtes et un rapport qualité-prix favorable, inférieur de 30 à 40 % à celui de l’Espagne ou de la Grèce. Il note également que la Turquie a enregistré une hausse marquée de ses tarifs. Ce qui renforce la compétitivité tunisienne. La visibilité offerte par les influenceurs et créateurs de contenu a, ajoute-t-il, contribué à renforcer l’image du pays.

Défis structurels et nouvelles attentes des voyageurs

Malgré ces éléments positifs, plusieurs défis structurels persistent. Ainsi, M. Snene cite en premier lieu le vieillissement du parc hôtelier, dont une large part aurait plus de vingt ans. Il estime indispensable un programme massif de rénovation ainsi qu’une meilleure répartition des capacités d’hébergement sur l’ensemble du territoire. Il identifie également la digitalisation comme un retard majeur du secteur. Appelant donc à une modernisation du cadre légal et à plus de souplesse pour soutenir les nouvelles formes de tourisme.

L’évolution des attentes des visiteurs européens confirme ces enjeux. S’ils restent majoritairement attirés par la plage, M. Snene observe un intérêt croissant pour la durabilité, la recherche d’hôtels certifiés, l’immersion dans la vie locale, le bien-être, les expériences culturelles et l’usage accru de l’intelligence artificielle dans la préparation des voyages. Malgré l’inflation observée en Europe, il estime que la demande pour la Tunisie n’a pas été significativement affectée.

Vers un tourisme plus diversifié et digitalisé

Par ailleurs, M. Snene insiste sur l’essor du tourisme alternatif, qu’il considère comme complémentaire du tourisme classique. Il cite les hébergements en maisons d’hôtes, les séjours en milieu rural et les plateformes de réservation spécialisées comme des leviers importants, particulièrement en hiver. Ce type de voyage, plus durable et plus immersif, contribuerait à allonger la saison touristique.

En outre, il constate toutefois que l’ouverture totale du ciel, l’Open sky, constitue une condition incontournable pour une réelle désaisonnalisation. Les nouvelles technologies jouent également un rôle central : près de la moitié des voyageurs utilisent l’intelligence artificielle pour préparer leurs séjours, et les plateformes numériques influencent désormais la demande, fournissent des comparatifs tarifaires, des retours clients et facilitent la réservation. Enfin, M. Snene évoque aussi la montée du tourisme régénératif et confirme la progression du tourisme individuel, hors tour-opérateur, devenu un pilier complémentaire indispensable.

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Ingénierie sociale : l’OTIC alerte sur un danger croissant pour les consommateurs

L’ingénierie sociale s’impose aujourd’hui comme l’un des moyens d’influence les plus puissants et les plus discrets, selon l’Organisation tunisienne pour l’information du consommateur ( OTIC).  Dans un communiqué, l’OTIC met en garde contre l’évolution rapide de ces techniques qui s’appuient sur la psychologie, la collecte massive de données et l’intelligence artificielle pour orienter les comportements individuels et façonner artificiellement l’opinion publique.

L’organisation souligne que ces pratiques, héritées des méthodes de propagande du XXe siècle, ont atteint une maturité inédite dans l’environnement numérique. Elles exploitent les vulnérabilités personnelles pour remodeler la perception collective et créer des besoins de consommation qui ne correspondent pas à la réalité du marché.

Selon l’OTIC, des campagnes orchestrées circulent sur les réseaux sociaux pour simuler des crises alimentaires à travers des images ou vidéos suggérant une pénurie ou une hausse fictive des prix. Ces contenus encouragent les achats compulsifs et le stockage excessif, entraînant des perturbations réelles dans les circuits de distribution et une inflation artificielle. L’objectif de ces opérations ne serait pas la protection du consommateur mais la création d’un climat de confusion et de défiance favorable aux spéculateurs.

L’organisation relève également des tentatives de discréditer les institutions publiques par la diffusion d’informations non vérifiées, notamment lors de la mise en œuvre des mesures de réduction des prix de la viande rouge. Malgré la baisse observée sur le terrain, des contenus numériques ont circulé pour la nier et installer un sentiment de blocage, ce qui, selon l’OTIC, visait à entraver toute dynamique de réforme.

Cette manipulation s’étend aussi au domaine de la consommation où certains messages valorisent systématiquement les produits étrangers au détriment de l’industrie nationale. En façonnant psychologiquement la préférence pour l’importé, ces mécanismes affaiblissent l’économie locale et transforment le consommateur en maillon d’un système d’influence contraire à l’intérêt national. L’OTIC avertit par ailleurs contre l’exploitation des données personnelles pour adresser à chaque utilisateur un contenu calibré sur ses peurs et ses faiblesses, donnant l’illusion de choix individuels alors qu’ils seraient guidés par des algorithmes.

L’organisation signale en outre des risques accrus pour les jeunes exposés à des contenus ou productions dramatiques normalisant des comportements déviants présentés comme signes de réussite ou de liberté. Elle estime que cette exposition contribue à l’érosion progressive du cadre culturel et social national au profit de modèles étrangers dictés par l’industrie mondiale du divertissement.

Face à ces constats, l’OTIC appelle à un renforcement global de la protection du consommateur. Elle recommande à l’État l’adoption d’une législation dédiée à la lutte contre la désinformation et l’ingénierie sociale numérique, la création d’un observatoire national chargé du suivi de ces phénomènes, la transparence obligatoire dans les contenus sponsorisés ainsi que l’intégration de l’éducation aux médias et au numérique dès le collège.

L’organisation annonce par ailleurs son intention de lancer une plateforme nationale de signalement des contenus trompeurs, de coordonner la vigilance numérique avec les médias et de conduire des campagnes d’information continues en faveur de la confiance dans le produit tunisien et de la consommation responsable. Elle invite les citoyens à vérifier toute information avant de la partager, à protéger leurs données personnelles et à privilégier, en connaissance de cause, les produits nationaux.

Pour l’OTIC, l’enjeu dépasse désormais le cadre économique. Il s’agit d’une bataille pour la souveraineté cognitive et pour la préservation de la stabilité sociale. L’organisation estime que la première ligne de défense de la Tunisie demeure un consommateur conscient, capable de reconnaître les mécanismes de manipulation et de résister aux formes de désinformation qui tentent de peser sur ses choix.

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Impôt sur la fortune : l’article qui divise les députés

Les Commissions des finances du Parlement (ARP et CNRD) bouclent l’examen du projet de loi de finances 2026. Mais des points de friction demeurent.

Le président de la Commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple, Abdeljalil El Hani, a annoncé que la Commission avait achevé l’étude des 57 articles composant le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026. Il a précisé que les députés entameront dès ce lundi 24 novembre l’examen des propositions d’amendement soumises par les élus.

El Hani a souligné que plusieurs articles du projet gouvernemental restent sources de controverse, même si la majorité a été approuvée. Ont notamment été rejetés l’article élargissant l’assiette de l’impôt sur la fortune (article 50), ainsi que celui relatif à la contribution de solidarité, dont la validité arrive à échéance fin 2025.

Il a ajouté que le gouvernement conserve la possibilité, conformément au règlement intérieur du Parlement, de réintroduire ces deux articles afin de proroger la contribution de solidarité ou d’étendre l’impôt sur la fortune.

Selon le président de la Commission des finances, les députés estiment que l’article 50, ayant trait à l’élargissement de la base de l’impôt sur la fortune, aurait un effet contreproductif sur l’investissement, l’épargne, la croissance et l’emploi, tout en favorisant la contrebande et l’évasion fiscale.

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Diplomatie économique : les ambitions de Bill Bazzi pour les échanges tuniso-américains

Le nouvel ambassadeur des États-Unis en Tunisie, Bill Bazzi, a officiellement pris ses fonctions. Et ce, en présentant ses lettres de créance au président Kaïs Saïed, vendredi 21 novembre, au palais de Carthage. Représentant le président Donald J. Trump, il aura pour mission de renforcer les intérêts américains et les priorités communes des deux pays, notamment en matière de sécurité régionale et de prospérité économique. C’est ce qu’annonce l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie, dans un communiqué rendu public le 24 novembre 2025.

À l’issue de la cérémonie, l’ambassadeur Bill Bazzi a déclaré : « C’est un honneur de représenter les États-Unis en Tunisie, et je suis très désireux de me mettre au travail. Ensemble, nous pouvons écrire le prochain chapitre de notre histoire commune, une histoire de collaboration, d’opportunités et d’amitié durable. »

Vétéran décoré des Marines et ancien maire de Dearborn Heights dans le Michigan, Bill Bazzi allie une solide expérience dans les secteurs public et privé. Il a notamment œuvré au sein de groupes de premier plan tels que Boeing et Ford Motor Company. Sa nomination souligne la volonté de l’administration Trump d’approfondir la coopération bilatérale, qu’il s’agisse de commerce, de sécurité ou d’innovation.

Rappelant les liens historiques entre les deux nations, forts de 228 ans de relations, l’ambassadeur a affirmé son intention de développer les exportations américaines. Mais aussi d’établir des échanges commerciaux équilibrés et de soutenir l’entrepreneuriat au bénéfice des peuples tunisien et américain. Une nouvelle étape s’ouvre ainsi pour cette alliance stratégique, marquée par des défis communs et des ambitions partagées.

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Tunisie : Airbus s’associe à TAI pour former les futurs pilotes de ligne

Selon des informations publiées par AFM.aero ,une plateforme de veille et de conseil spécialisée dans l’industrie mondiale de la formation des pilotes,  Airbus Flight Academy (AFA) et The Aviator Institute (TAI) ont signé lors du Dubai Airshow 2025 un nouveau partenariat. Grâce à cet accord, Airbus va introduire son programme de formation ab initio en Tunisie, marquant ainsi sa première implantation de ce type en Afrique et au Moyen-Orient.

Airbus prévoit d’aligner les normes opérationnelles, la formation des instructeurs et les infrastructures de TAI sur son cadre pédagogique propre. Les premiers cadets débuteront leur formation en mars 2026, avec une montée en puissance progressive qui devrait permettre de former plus de 80 élèves chaque année. Basée à Tunis et Monastir, TAI s’appuie sur quinze ans d’expérience et bénéficie d’un climat favorable toute l’année, ce qui lui permet d’exploiter pleinement ses ressources.

L’école dispose d’une flotte composée de Diamond DA40 et DA42, associée à des simulateurs de pointe et des installations modernes. Cette infrastructure est parfaitement adaptée au modèle ab initio d’Airbus, conçu pour produire des pilotes immédiatement opérationnels pour des compagnies aériennes.

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BIAT : l’emprunt subordonné 2025-2 clôturé au plafond de 150 MD

La Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) a annoncé, dans un communiqué rendu public par le CMF, la clôture le 20 novembre 2025 des souscriptions à son emprunt obligataire subordonné « BIAT Subordonné 2025-2 ». Ouverte le 10 novembre 2025, l’opération a atteint le plafond de 150 millions de dinars, après avoir été initialement prévue pour un montant de 100 millions de dinars.

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Voix, dialectes, santé : l’IA égyptienne s’enracine dans le réel

Le 21 novembre 2025, à la Cité de la culture de Tunis, l’Égypte a affiché avec force son ambition de bâtir une intelligence artificielle souveraine, profondément enracinée dans sa langue, sa culture et ses besoins nationaux. Lors du Forum MED IA, Deena Hassan, du ministère égyptien des Communications et des Technologies de l’information, a détaillé la stratégie du pays : développer ses propres modèles et technologies pour faire émerger une IA méditerranéenne fondée sur la pluralité culturelle et l’innovation locale, dans le cadre du panel intitulé l’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité.

L’Égypte avance désormais comme un pays déterminé à maîtriser et produire ses propres technologies d’intelligence artificielle. C’est ce qu’a affirmé avec force Deena Hassan, rappelant qu’une décision stratégique a été prise il y a quelques années : passer du statut de simple utilisateur de technologies étrangères à celui de développeur. Cette orientation s’est traduite en 2020 par la première édition de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle et par la création du Centre d’innovation appliquée, structure opérationnelle du ministère chargée de concevoir des solutions innovantes fondées sur des technologies émergentes afin de répondre aux défis nationaux. L’Égypte revendique une approche résolument ancrée dans son contexte local.

Les ingénieurs égyptiens ont développé des modèles d’IA adaptés aux réalités du pays en commençant par poser les fondations linguistiques nécessaires. Le moteur de reconnaissance vocale mis au point ne se limite pas à l’arabe standard moderne partagé à l’échelle du monde arabophone. Il intègre également l’ensemble des variantes dialectales égyptiennes. Qu’il s’agisse du dialecte de la capitale, le plus largement parlé, ou de ceux du Sinaï, du sud et du nord du pays, chacun est représenté avec la volonté d’inclure toute la diversité linguistique nationale.

Les usages issus de ces technologies se déploient déjà dans plusieurs secteurs clés. Dans les tribunaux, le moteur de reconnaissance vocale est utilisé pour transcrire automatiquement les audiences et consigner précisément les déclarations des juges, des défendeurs et des avocats. Cette innovation met fin à des pratiques héritées du passé où la transcription reposait sur un travail entièrement manuel, ce qui apporte au système judiciaire une rapidité et une fiabilité nouvelles. La traduction automatique constitue un autre axe majeur de développement.

Le moteur conçu par les équipes égyptiennes traduit l’arabe standard et l’arabe dialectal égyptien vers quarante langues européennes et asiatiques. À côté du modèle généraliste, des versions spécialisées sont créées selon les domaines afin de préserver et renforcer la transmission du patrimoine culturel et des savoirs nationaux. En parallèle, la technologie de synthèse vocale occupe une place croissante. Elle a été mise en œuvre à l’international en août 2023 lors des championnats du monde d’athlétisme de Budapest, où elle a permis de fournir des informations adaptées aux visiteurs arabophones grâce à une voix artificielle issue des travaux égyptiens.

Pour Deena Hassan, la clé réside dans l’existence de moteurs et de modèles effectivement localisés, construits à partir de données linguistiques nationales. Cette condition ouvre la voie à une multiplication de cas d’usage, particulièrement dans tous les domaines où l’expression des émotions est culturellement sensible. Elle souligne que les émotions ne se manifestent ni ne se formulent de la même manière selon les cultures, ce qui rend indispensable une IA capable de comprendre ces nuances. Cette préoccupation se retrouve au cœur des projets menés dans le secteur de la santé. L’Égypte développe des outils de diagnostic du cancer du sein fondés sur l’analyse d’images mammographiques collectées spécifiquement auprès de femmes égyptiennes.

Si les équipes travaillent également sur les troubles physiques, elles étendent désormais leur action à la santé mentale, un champ où la dimension culturelle joue un rôle décisif. Les recherches portent sur la création d’un agent conversationnel capable de détecter des signes de dépression ou d’anxiété grâce à une analyse fine des échanges verbaux. L’objectif est de proposer un outil de dépistage qui, en cas d’indicateurs préoccupants, oriente le patient vers un professionnel de santé pour un diagnostic formel. Deena Hassan insiste sur ce point : chaque individu exprime ses émotions de manière singulière, façonnée par sa culture, et c’est précisément cette réalité que l’Égypte veut intégrer dans ses technologies d’intelligence artificielle.

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IA en langue arabe : un chantier freiné par la pénurie de données dialectales

Comment développer une intelligence artificielle en langue arabe quand les dialectes qui font vivre cette langue au quotidien demeurent invisibles sur le web et que les talents formés fuient vers d’autres horizons ? Lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » organisé dans le cadre du Forum MED IA le 21 novembre 2025, Wissam Antoun, doctorant au sein de l’équipe Almanach au Liban, a exposé le paradoxe d’une région qui dispose d’une richesse linguistique considérable mais peine à la transformer en souveraineté numérique, coincée entre l’inaccessibilité des données dialectales, des budgets académiques dérisoires et une hémorragie des compétences.

Le constat de départ demeure inchangé depuis les travaux pionniers menés entre 2020 et 2021. Lorsque Wissam Antoun et son équipe ont lancé les premiers modèles AraBERT, puis développé une version arabe de GPT-2 en réponse aux modèles multilingues de Google, ils défendaient déjà la nécessité d’un modèle centré exclusivement sur la langue arabe, sans dilution avec d’autres idiomes. Cette conviction s’est heurtée à un obstacle qui perdure aujourd’hui avec la même acuité : l’absence de données reflétant la diversité dialectale des pays arabes.

Les données en arabe standard moderne abondent relativement, mais les dialectes demeurent invisibles dans l’espace numérique ouvert. Cette carence ne relève pas d’un manque d’existence de ces contenus, mais de leur localisation. Les dialectes vivent sur les réseaux sociaux, dans les émissions télévisées, les interviews et les diffusions publiques, autant de contenus qui appartiennent aux sociétés de radiodiffusion publique ou aux entreprises privées. L’équipe de recherche, limitée en effectifs et en moyens, n’a pas pu accéder aux journaux des différents pays. Les journaux égyptiens intégrés au corpus ne reflétaient d’ailleurs pas l’arabe dialectal recherché, illustrant l’écart entre la langue écrite standardisée et les pratiques orales réelles.

Cette situation appelle une démarche de licenciement des données auprès de fournisseurs d’intelligence artificielle souverains, soulevant directement la question de la souveraineté numérique et de l’exploitation de ces ressources pour renforcer la culture et l’identité propres. Wissam Antoun a articulé cette ambition autour de trois niveaux distincts de souveraineté, constituant autant d’étapes progressives vers l’autonomie technologique.

Le premier niveau, qu’il juge le plus facilement atteignable, consiste simplement à posséder ses données et à contrôler leur traitement sur son propre territoire ou sous sa propre supervision. Cette étape fondamentale établit les bases d’une maîtrise minimale mais essentielle des ressources informationnelles.

Le deuxième niveau implique de posséder au moins le processus d’affinage des modèles, c’est-à-dire la capacité d’adapter des modèles fondamentaux open source aux besoins et dialectes locaux. Wissam Antoun a salué l’approche égyptienne qui illustre précisément cette démarche en modifiant des modèles existants pour y injecter l’histoire, la culture, la langue et les dialectes du pays. Cette étape présente l’avantage d’être relativement accessible car elle ne nécessite pas une puissance de calcul considérable, rendant possible sa mise en œuvre à l’échelle nationale.

Le troisième niveau représente le défi le plus complexe : posséder la création même du modèle fondamental. Le chercheur a rappelé qu’à ses débuts dans ce domaine, il travaillait sur des modèles de 1,5 milliard de paramètres, considérés aujourd’hui comme modestes alors qu’ils étaient jugés importants à l’époque. Passer à ce niveau de modèles fondamentaux représente un effort colossal qui doit être entrepris au moins à l’échelle d’un pays pour collecter les données nécessaires. L’acquisition des processeurs graphiques et de la puissance de calcul requise doit même se faire à l’échelle régionale, tant l’investissement est considérable et nécessite une prise de conscience collective.

Au-delà des infrastructures et des données, la question du talent occupe une place centrale dans cette équation. Wissam Antoun a souligné que la création de ces modèles, bien qu’étiquetée comme relevant de l’informatique, s’apparente davantage à une alchimie informatique. Le processus exige une expérimentation considérable, des millions d’échecs, et la capacité de se permettre ces tâtonnements pour progresser. Une fois qu’un talent a été formé, a appris de ces erreurs et s’est développé, sa rétention locale devient cruciale. Sans cela, le risque est grand de voir ce talent partir travailler ailleurs et faire bénéficier d’autres entités de l’investissement consenti dans sa formation, vidant ainsi la région de ses compétences les plus précieuses précisément au moment où elle en aurait le plus besoin pour construire sa souveraineté numérique.

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De la charte à l’action : l’IA au service de l’égalité

Lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » organisé le 21 novembre 2025 à la Cité de la Culture à Tunis dans le cadre du Forum MED IA, Cristina Lunghi, déléguée générale du fonds de dotation Arborus en France, a présenté l’intelligence artificielle comme un levier d’inclusion et d’égalité. Elle a détaillé des outils concrets et des certifications internationales qui permettent de prévenir les biais algorithmiques et guident les organisations vers une IA responsable.

Fondatrice d’une ONG spécialisée depuis trente ans dans l’égalité et l’inclusion, Cristina Lunghi a développé une certification internationale présente dans cinquante-six pays, qui intègre désormais un volet spécifique à l’IA inclusive. Elle a intensifié son engagement dans ce domaine il y a un peu plus de cinq ans, après qu’Amazon et Google ont révélé des biais dans leurs algorithmes de recrutement et que des banques aux États-Unis ont refusé des cartes de crédit aux femmes en raison de plafonds financiers qu’elles n’atteignaient pas. Ces incidents l’ont poussée à veiller à ce que l’intelligence artificielle ne compromette pas les années de travail qu’elle a consacrées à l’égalité dans les entreprises et dans la société.

La pandémie de Covid-19 a accéléré le développement de l’IA, que les gens ont utilisée pour regarder des contenus sur les plateformes de streaming, acheter de la nourriture, travailler à distance et maintenir le lien avec leurs proches. Face à cette évolution, Cristina Lunghi a choisi, avec le groupe Orange, fondateur de sa fondation et partenaire historique, de transformer l’IA en un accélérateur de l’égalité plutôt qu’en un facteur de discrimination, en se dotant d’outils concrets. Elle a lancé la première initiative en créant la Charte internationale pour une IA inclusive, qu’elle a élaborée avec le ministère du Numérique français et la Commission européenne et présentée en plein confinement. Cette charte sensibilise et propose des principes directeurs aux entreprises, organisations non gouvernementales et administrations afin de guider leurs pratiques vers l’inclusion.

Cent cinquante-six entités ont signé la charte et participent à un club de travail qui aborde des thématiques variées telles que la ville intelligente, le bâtiment durable, le cyberharcèlement et le recrutement inclusif. Cristina Lunghi a intégré le volet IA inclusive à la certification internationale sur l’égalité et l’inclusion, ce qui permet d’auditer tous les aspects des ressources humaines utilisant des algorithmes pour vérifier leur inclusivité. Elle a illustré ces travaux avec un exemple concret chez Orange, où l’IA dirigeait jusqu’alors le bouquet télévisé sport, notamment le football, uniquement vers les hommes. Après qu’Orange a corrigé ce biais, l’entreprise a constaté un retour sur investissement, car les femmes intéressées par le football se sont abonnées au service.

Elle a également mis en garde contre les dérives possibles lorsque l’IA circule sans vigilance, citant un exemple avec ChatGPT. Lors des trente ans d’Arborus le 3 juin dernier, elle a rédigé un manifeste en prévision de la directive européenne sur l’égalité salariale, proposant la création d’un fonds solidaire pour l’égalité et l’inclusion. ChatGPT a modifié la formulation en remplaçant ce terme par Fonds social européen d’investissement, parmi d’autres erreurs similaires. Selon Cristina Lunghi, ces incidents soulignent l’importance de normes claires et d’outils de gouvernance pour permettre à l’IA de devenir un vecteur réel d’inclusion, de responsabilité et de respect de l’égalité.

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IA : combler le fossé linguistique pour un développement inclusif

Face à des grands modèles de langage dominés par l’anglais et le mandarin, la Méditerranée risque-t-elle de rester à la marge de la révolution de l’intelligence artificielle ? C’est la question que Kheira Boulhila a soulevée le 21 novembre 2025 lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » au Forum MED IA, insistant sur la nécessité de combler les déséquilibres linguistiques et de renforcer la connaissance de l’IA au sein des directions d’entreprise.

Plus de 80 % des grands modèles de langage reposent sur des données en anglais et en mandarin, alors que le monde compte près de sept mille langues. Ce constat, qu’a souligné Kheira Boulhila, senior Tech Leader spécialisée en solutions logicielles, met en évidence un déséquilibre majeur : ces outils, censés refléter la société, n’en représentent qu’une fraction. Il devient urgent, selon elle, de corriger cette asymétrie pour que l’intelligence artificielle puisse devenir un miroir véritablement pluriel de la société.

Pourtant, la région méditerranéenne possède des atouts considérables pour s’imposer dans ce domaine. Chaque année, plus d’un demi-million de diplômés sortent des écoles scientifiques et techniques locales, offrant un vivier de talents qualifiés, même si certains choisissent de poursuivre leur carrière à l’étranger. La région bénéficie également d’infrastructures solides, avec de nombreux centres de données en Tunisie, au Maroc et en Égypte, reliés par des câbles sous-marins à très haut débit. Ces installations constituent un socle technologique stratégique. À cela s’ajoutent des programmes gouvernementaux ambitieux qui placent l’intelligence artificielle au cœur des stratégies de transformation des pays méditerranéens.

Kheira Boulhila a insisté sur l’importance cruciale de la formation et de la compréhension de l’intelligence artificielle. Si le sujet fait l’objet de nombreuses conférences et discussions, il existe encore une méconnaissance réelle des enjeux de l’IA. Selon elle, cette formation doit commencer au sommet des entreprises : l’intelligence artificielle n’est pas uniquement un sujet technique, mais un moteur de transformation profonde qui concerne l’ensemble des équipes de direction, du directeur général au responsable marketing ou aux ressources humaines.

Pour acquérir cette expertise, l’intervenante recommande l’utilisation de plateformes de formation déjà disponibles, comme Coursera, mais aussi d’autres dispositifs en ligne permettant d’acquérir des connaissances fondamentales avant de les compléter par des formations plus spécialisées. Cette approche, souligne-t-elle, est essentielle pour que l’IA devienne un levier de développement et de responsabilité dans la région méditerranéenne.

 

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 L’éthique au cœur de l’IA méditerranéenne

Saida Belouali, Professeure en éthique de l’IA à l’université Mohammed Premier et fondatrice de l’Africaya Institute, a lancé un vibrant appel : l’intelligence artificielle méditerranéenne doit refléter la diversité et la complexité de la région. Selon elle, il ne s’agit plus de se contenter d’être de simples consommateurs de technologies, mais de développer des intelligences artificielles profondément enracinées dans les réalités locales, capables de transformer la richesse culturelle et linguistique de la Méditerranée en un atout stratégique à l’échelle mondiale. Retour sur son intervention lors du panel « L’intelligence artificielle méditerranéenne : enjeux d’ancrage, de pluralité et de responsabilité » au Forum MED IA, le 21 novembre 2025 à la Cité de la Culture.

En clôture des interventions, Saida Belouali a insisté sur la nécessité de revenir aux fondamentaux et de résoudre d’abord des débats conceptuels avant toute avancée technologique. Selon elle, il est crucial de définir sémantiquement ce que recouvre l’« IA méditerranéenne » et de la « désancrer » d’une vision abstraite qui la ferait apparaître neutre et objective. La standardisation, a-t-elle rappelé, est précisément le terreau des biais, préjugés et autres problèmes éthiques qui jalonnent le développement de l’intelligence artificielle.

Pour Belouali, désancrer l’IA, c’est se rappeler qu’il s’agit avant tout de calculs produits par des industriels, financés par des investisseurs et guidés par des logiques concurrentielles. Mais c’est aussi comprendre la Méditerranée comme un espace pluriel, multilingue et multi-culturel, où coexistent plus de quatre-vingts langues et dialectes, une multitude de cosmologies et d’héritages religieux et culturels, et des valeurs évoluant différemment selon les pays depuis soixante-dix ans. Construire une IA méditerranéenne, a-t-elle souligné, nécessite d’identifier ce socle commun capable de servir de fondement à une intelligence artificielle représentative et responsable.

La question des investissements et des responsabilités économiques est également centrale. Alors que la Méditerranée ne représente que 4,4 % de l’investissement global en IA, la majeure partie revient à la France et à Israël. Belouali a rappelé qu’il faut « désancrer certains mythes » et admettre que la région subit des risques sans bénéficier pleinement des opportunités. Entre janvier 2024 et janvier 2025, l’Observatoire des incidents et dangers de l’IA de l’OCDE a enregistré une augmentation de 1538 % des incidents liés à l’IA. Pour la Méditerranée, ce chiffre se traduit par 11 % des incidents en juillet 2025, alors même que sa contribution à l’investissement global reste marginale.

La professeure a conclu en appelant à une mobilisation urgente pour créer une intelligence artificielle méditerranéenne, « une IA qui nous ressemble », capable de transformer la pluralité de la région en force et de placer la Méditerranée sur la carte mondiale de l’innovation technologique tout en respectant les principes éthiques.

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Tunisie 2035 : l’administration se prépare à sa mue industrielle grâce au partenariat ONUDI-ENA

L’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et l’École Nationale d’Administration (ENA) ont organisé une journée de formation dédiée aux futurs cadres de l’administration publique tunisienne sur les enjeux de l’industrialisation durable. Cette initiative, qui coïncide avec la célébration de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique, vise à préparer la relève administrative à accompagner la transformation économique du pays.

L’événement a réuni des experts de l’ONUDI, des représentants institutionnels et les élèves du Cycle Supérieur de l’ENA autour de conférences thématiques et d’ateliers collaboratifs. Les travaux ont porté sur trois axes prioritaires : l’autonomisation économique des femmes comme levier d’industrialisation inclusive; le rôle stratégique de la jeunesse dans la transformation du modèle productif; et la transition vers une industrialisation durable fondée sur l’innovation verte et l’efficacité énergétique.

Un partenariat stratégique pour moderniser l’administration

Mme Khaoula Labidi, Directrice de l’ENA, a souligné l’importance de cette collaboration : « La formation de nos élèves doit s’appuyer sur une compréhension fine des transformations industrielles en cours. Ce partenariat permet d’intégrer ces enjeux au cœur de notre mission et de préparer des cadres capables d’accompagner la modernisation de l’État et du tissu productif tunisien. »

Cette célébration s’inscrit dans le cadre de la Stratégie Afrique 2023-2025 de l’ONUDI, qui soutient l’intégration industrielle du continent et le développement de chaînes de valeur régionales compétitives. Elle intervient alors que la Tunisie a marqué en 2024 trente ans de coopération avec l’ONUDI et a formulé une demande officielle d’adhésion au Programme de Partenariat Pays (PCP) pour soutenir sa Vision Industrielle Tunisie 2035.

Une vision commune pour l’avenir industriel

Pour sa part, M. Lassaad Ben Hassine, Représentant de l’ONUDI en Tunisie, a confirmé cet engagement.« Préparer la relève administrative est essentiel pour réussir la transformation industrielle de la Tunisie. L’ONUDI reste pleinement engagée aux côtés du pays pour accompagner une industrialisation compétitive, innovante et durable », souligne-t-il.

Cette journée de formation s’inscrit également dans le cadre de l’initiative nationale déclarant 2025 comme année dédiée au renforcement de l’action multilatérale. Et ce, conformément aux orientations du Ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger.

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Fadhila Gargouri : “La Cour des comptes, un pilier de la transparence publique”

Lors de l’examen de la mission dédiée à la Cour des comptes dans le projet de budget de l’État pour 2026, la première vice-présidente de l’institution, Fadhila Gargouri, a rappelé le rôle stratégique que joue la Cour dans la gestion rigoureuse des deniers publics et dans la lutte contre la corruption, en phase avec les orientations de l’État. Elle a mis en avant l’intégrité des magistrats et du personnel. Tout en soulignant que la qualité des travaux produits illustre pleinement leur engagement. De même qu’elle affirme que la Cour entend appliquer la loi avec l’ensemble des moyens juridiques à sa disposition.

Elle a précisé que les rapports de la Cour des comptes rassemblent des indicateurs économiques et financiers majeurs, tels que l’endettement, l’inflation, le déficit budgétaire ou encore les ressources de l’État. Élaborés selon les standards internationaux et la règle de « l’exercice + 2 », ces rapports sont ensuite publiés au public dans une version détaillée et vulgarisée afin d’en faciliter l’accès. Mme Gargouri a également rappelé que la Cour se soumet elle-même à plusieurs niveaux de contrôle : un contrôle préalable assuré par le contrôleur des dépenses publiques; un contrôle a posteriori effectué par une commission nommée par le Conseil de la justice financière; complétés par un audit interne destiné à renforcer sa gouvernance.

Elle estime que le budget de la Cour ne constitue pas une charge supplémentaire pour l’État. Mais elle est plutôt un investissement au service du contrôle de la gestion des fonds publics dans des secteurs essentiels comme le transport, la santé, les affaires sociales ou l’éducation. Ce contrôle permet de détecter erreurs et irrégularités, certaines susceptibles de relever du pénal. Fadhila Gargouri a également distingué le rôle de la Cour de celui de la Chambre des comptes, en soulignant l’approche proactive de l’institution dans l’identification des risques de corruption.

Elle a révélé que les investigations de la Cour ont mis en lumière d’importants financements étrangers reçus par plusieurs associations, dans un contexte où l’État ne dispose d’aucun système d’information centralisé pour en mesurer l’ampleur. Elle plaide ainsi pour un cadre juridique permettant de suivre et d’encadrer l’activité des associations et, plus largement, du tissu de la société civile.

Mme Gargouri a par ailleurs annoncé plusieurs chantiers de modernisation, dont le renforcement de la formation des magistrats via une plateforme numérique d’apprentissage à distance. Elle est développée en partenariat avec l’Université numérique et désormais accessible aux organismes publics.

L’intervenante conclut en rappelant que la finalité du contrôle exercé par la Cour réside dans la transparence et la reddition des comptes, essentielles à la préservation des ressources nationales et à la consolidation d’institutions publiques gouvernées selon les principes de la bonne gouvernance. Elle a salué la qualité du dialogue avec le pouvoir législatif et estimé que ses contributions renforcent l’efficacité de la Cour des comptes.

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Wan Li annonce la feuille de route pour la réhabilitation du Groupe chimique

L’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, s’est exprimé ce jeudi 20 novembre 2025 sur le plateau de « Midi Eco », évoquant son entretien du 18 octobre avec le ministre tunisien de l’Équipement. Les discussions ont porté sur un dossier prioritaire : la dépollution du Groupe chimique de la plage de la paix à Gabès. L’objectif conjoint est de traiter définitivement les émissions et les fuites de gaz pour mettre un terme à la pollution qui affecte la région.

Le diplomate a annoncé l’envoi prochain d’une délégation technique d’une entreprise chinoise en Tunisie. La mission de Wan Li sera de travailler avec les autorités locales à la conception d’équipements de traitement des gaz, une coopération que la Chine souhaite mener dans le strict respect des normes environnementales internationales.

L’ambassadeur a souligné que la feuille de route convenue avec le ministre établissait une séquence claire : la lutte immédiate contre la pollution et la réduction des émissions constituaient l’urgence absolue, avant toute modernisation des installations. Il a insisté sur l’impérative nécessité d’approfondir le dialogue et la coordination bilatérale pour réussir cette transition.

La Chine, a-t-il rappelé, s’appuie sur une solide expérience en matière de protection environnementale. Ces acquis ont permis à Pékin de définir un cadre réglementaire extrêmement rigoureux et d’embrasser le concept de « développement vert ». Un virage stratégique qui a conduit à des avancées majeures dans l’amélioration de la qualité de l’environnement.

M. Wan Li a réaffirmé la volonté de son pays de partager son expertise avec la Tunisie en matière d’écologie et de croissance verte. Il a lancé un appel aux autorités tunisiennes : toute manifestation d’intérêt de leur part serait suivie avec enthousiasme par les entreprises chinoises, prêtes à saisir les opportunités de partenariat pour accompagner la Tunisie dans ce défi environnemental crucial.

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À Tunis et Zaghouan, Marinette Pendola retrace l’enracinement des Siciliens de Tunisie

La cinéaste et écrivaine Marinette Pendola présente en Tunisie le film Il posto degli olivi, que Marcello Bivona a réalisé et où elle tient l’un des rôles principaux. La Dante Alighieri programme deux projections les 20 et 21 novembre à Tunis, puis à Zaghouan lors d’un colloque sur l’histoire de cette région.

Lors d’une rencontre d’Italo-Tunisiens, Matabi, à Marseille, le film avait déjà rencontré un vif succès et touché un public partagé entre nostalgie et sentiment de déracinement. Des spectateurs italiens ont découvert cette méconnue histoire à Cento, près de Ferrare. Tout en établissant un parallèle avec les migrations actuelles. À Milan, un public mélangé – personnes nostalgiques de la Tunisie et autres novices – a assisté à une autre séance. Marcello Bivona assistera à la projection de la Dante Alighieri à Tunis. Et Rosie Candiani présentera la séance. Le lendemain, au colloque de Zaghouan, Marinette Pendola relatera l’enracinement de sa famille dans cette région.

Genèse du film

Marinette Pendola raconte que sa collaboration avec le réalisateur a débuté par hasard lors d’une édition tunisienne de Matabi. Un ami l’avait invitée à Zaghouan, où elle avait exprimé le souhait de revoir sa maison d’enfance. Marcello Bivona a alors proposé de filmer les lieux qui ont inspiré ses romans. L’équipe a poursuivi le tournage jusqu’à Bologne, où elle a enregistré une dernière interview pendant un repas familial dédié à la préparation du couscous.

L’auteure évoque aussi son lien profond avec la Tunisie, son retour après dix ans d’absence et l’émotion que lui a valu la reconnaissance en tant que « bent Mariano ». Elle décrit ses visites difficiles à la maison familiale, mais que des souvenirs tenaces ravivent – comme la rencontre d’un berger qui a identifié les oliviers que son père avait plantés. Elle rappelle que sa famille a acquis la ferme en 1942 et a commencé à l’exploiter en 1948 à Djebel Oust, dans le cadre d’un contrat de métayage.

Au sujet de son œuvre littéraire, son premier livre La riva lontana, publié en 2000 et réédité depuis, captive encore des doctorants, notamment aux États-Unis, où on le traduit actuellement. Le roman relate le jour du départ de la Tunisie, mêlant évocations personnelles et communautaires. Il a inspiré La traversata del deserto, qu’elle a écrit pour compléter l’histoire en abordant déracinement et réenracinement.

Une fusion culturelle

Elle précise que sa langue d’écriture emprunte beaucoup au sicilo-arabe, reflet d’un sicilien tunisien ancien teinté de mots tunisiens et français. Dans L’erba di vento, elle a transposé la cadence sicilienne en italien pour préserver l’intelligibilité du texte. Elle signale que les éditions Sellerio l’ont publiée en premier, avant qu’elle ne rejoigne Arcadia.

Son dernier ouvrage, Lunga è la notte, s’inspire d’un fait divers survenu à Bir El Aïna, village sicilien du Sahel tunisien. Le roman mêle mémoire et enquête, puisque le protagoniste affronte un traumatisme d’enfance longtemps refoulé.

Marinette Pendola évoque également les figures tunisiennes de son enfance, Mamia et Khalifa. Et elle décrit une cohabitation sans rapports hiérarchiques entre Siciliens et Tunisiens. Elle considère cette proximité comme une chance et souligne l’importance de cette mémoire dans son œuvre.

L’auteure explique qu’elle destine son écriture à ses enfants et petits-enfants; mais qu’elle rejoint aussi les personnes ayant vécu le même déracinement. Si L’erba di vento et Lunga è la notte ne sont pas autobiographiques, ils s’ancrent dans l’histoire des Siciliens de Tunisie.

Aujourd’hui installée à Bologne, elle affirme maintenir un lien constant avec Tunis et Zaghouan, qui restent au cœur de ses romans. La Sicile, qu’elle a découverte tardivement, lui a offert un sentiment paradoxal de familiarité et de dépaysement.

Retour sur le film

À propos du film, elle souligne l’abondance des images, la sélection rigoureuse que le réalisateur a opérée, et le thème central de la quête de la maison, lié au travail d’une mémoire qui s’estompe. Les oliviers, derniers témoins des cultures familiales, incarnent pour elle un symbole d’éternité.

Marinette Pendola affirme revenir souvent en Tunisie et confie que le pays lui a beaucoup manqué pendant la pandémie de Covid. L’intervenante  poursuit son travail d’écriture et prépare un nouveau projet inspiré de l’histoire d’un oncle résistant en Italie, en lien avec la vie de sa famille restée en Tunisie. Elle se réjouit de l’intérêt croissant que son œuvre suscite chez les universitaires tunisiens et étrangers, ainsi que des traductions en cours. Elle exprime le vœu d’être un jour lue en arabe. Les deux projections tunisiennes d’Il posto degli olivi lui offrent l’occasion de renouer avec le public tunisien et de partager cette histoire familiale et collective, ancrée dans la mémoire du territoire zaghouanais.

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Wine Vision by Open Balkan : la Tunisie dévoile ses trésors viticoles

La Tunisie sera présente à la quatrième édition du salon international « Wine Vision by Open Balkan ». Lequel se tiendra du 22 au 25 novembre à Belgrade. Comme l’a annoncé l’Ambassade de Tunisie dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

Cet événement majeur rassemble producteurs, professionnels et institutions des Balkans occidentaux et d’ailleurs. Il constitue une plateforme stratégique pour renforcer la coopération internationale et développer les opportunités commerciales dans les secteurs du vin, de l’alimentation et du tourisme.

Animé par le Groupe Interprofessionnel des Fruits (GiFruits) en tant qu’exposant principal, le stand tunisien mettra en lumière l’excellence et la diversité de la production viticole nationale. Celle-ci plonge ses racines dans une histoire de plus de deux millénaires, remontant aux Phéniciens et aux Carthaginois, puis perpétuée sous les Romains et les Byzantins.

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Acupuncture et IA : les deux visages de l’excellence médicale sino-tunisienne

À la veille du Forum pour le développement de la médecine sino-africaine, le Professeur Ahmed Laatar, chef du service de rhumatologie à l’Hôpital Mongi Slim de La Marsa, précise les enjeux de cette coopération ambitieuse. Lors d’une intervention sur les ondes de RTCI, il a exposé la vision d’une Tunisie servant de pont entre la Chine et l’Afrique, intégrant médecine traditionnelle, innovations technologiques et approche intégrative, pour répondre aux défis sanitaires et économiques contemporains.

La Tunisie aspire à incarner un rôle central dans l’émergence d’un axe médical stratégique entre la Chine et l’Afrique. Cette ambition a été longuement développée par le Professeur Ahmed Laatar, également ancien directeur du Centre de Médecine Traditionnelle Chinoise de La Marsa et coordinateur du projet de jumelage avec l’Hôpital de Médecine Traditionnelle du Jiangxi. Il a insisté sur la volonté politique tunisienne de renforcer un partenariat médical historique avec la Chine, vieux d’une cinquantaine d’années, et récemment dynamisé par des visites présidentielle et ministérielle en 2024 et 2025. L’exemption de visa pour les citoyens tunisiens se rendant en Chine constitue un facilitateur notable de cette collaboration.

Un forum pour concrétiser la vision par des échanges et des projets

Le Forum pour le développement de la médecine sino-africaine, qui se tient les 21 et 22 novembre 2025 au Palais des Congrès, est conçu comme la concrétisation de cette vision. Son programme, élaboré et validé conjointement par les deux pays, répartit équitablement les interventions entre experts tunisiens et chinois. L’événement dépasse le cadre purement médical en associant étroitement des entrepreneurs et des start-up, représentant près de la moitié des participants. L’objectif déclaré est de créer une plateforme d’échanges et de rencontres entre praticiens, chercheurs et entreprises, catalysant ainsi des projets communs.

Quatre thèmes majeurs structurent les réflexions du forum. Le premier est la médecine traditionnelle et la phytothérapie. Le Pr Laatar a souligné l’intérêt mutuel d’un échange de savoirs et de plantes médicinales entre la Chine, qui en recense plusieurs centaines, et la Tunisie, dont la flore présente des spécificités. Le deuxième axe est l’acupuncture, dont l’enseignement est assuré en Tunisie depuis 1994 et qui est la médecine alternative la plus développée dans le pays. Le troisième et le quatrième piliers sont l’innovation technologique et l’intelligence artificielle, domaines dans lesquels la Chine affiche une forte créativité, avec par exemple des machines d’aide au diagnostic basé sur l’analyse du visage ou de la langue.

La médecine intégrative, un levier économique et thérapeutique

Le professeur a mis en avant le concept de « médecine intégrative » comme fil conducteur de cette coopération. Il s’agit de coupler intelligemment les techniques de médecine traditionnelle avec la médecine moderne. Et ce, afin d’optimiser les résultats thérapeutiques, de réduire la consommation médicamenteuse, ses effets indésirables et, surtout, de maîtriser les coûts de santé. Cet aspect économique est présenté comme un argument décisif pour les économies tunisienne et africaines, confrontées au coût élevé des médicaments modernes.

Concernant l’acupuncture, le Pr Laatar a précisé qu’elle démontre une efficacité probante principalement dans le traitement de la douleur, en particulier pour les pathologies ostéo-articulaires comme l’arthrose, la lombalgie et certains rhumatismes inflammatoires. Il a réfuté l’idée qu’elle ne sert qu’à cela, évoquant aussi son utilité pour le stress, les troubles du sommeil et les problèmes digestifs. Il a également confirmé son enseignement officiel et universitaire en Tunisie, le caractère strictement à usage unique des aiguilles, et l’existence de bases scientifiques validées, notamment via l’imagerie cérébrale.

Le jumelage entre l’Hôpital Mongi Slim et l’hôpital de Nanchang est un pilier opérationnel de cette coopération. Il permet déjà d’envoyer des étudiants et des médecins tunisiens se former en Chine, pris en charge intégralement par l’institution partenaire. À moyen terme, l’objectif est de renforcer l’autonomie tunisienne en formant des formateurs locaux et en déployant l’acupuncture dans les structures de soins de première ligne sur l’ensemble du territoire.

Face aux obstacles potentiels, le Pr Laatar estime que les réticences culturelles s’estompent face à une demande croissante du public et que les autorités sanitaires facilitent de plus en plus cette approche. En s’appuyant sur la réputation de l’excellence médicale tunisienne en Afrique, la Tunisie peut ainsi devenir un hub incontournable, connectant le potentiel d’innovation chinois aux besoins du continent africain et au dynamisme de ses propres start-up. Ce forum, présenté comme un début prometteur, vise à jeter les bases solides d’une collaboration pérenne qui pourrait, à l’avenir, donner lieu à de nouvelles éditions en Chine, en Tunisie ou ailleurs en Afrique.

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